Résumé - Burkina Faso
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Résumé - Burkina Faso
Résumé La transmission du Plasmodium responsable du paludisme, de l’homme au moustique, a été identifiée comme étant un des maillons les plus faibles de la chaine qui maintient le cycle du parasite. Interrompre cette étape de la transmission devrait contribuer à limiter l'impact du paludisme. Dans cette optique, l’utilisation de vaccins bloquant la transmission (TBV) est une stratégie de lutte ciblant les formes sexuées et diploïdes du parasite chez le moustique, et est perçue de nos jours comme une stratégie prometteuse à même de contribuer au contrôle de la maladie. Plusieurs antigènes ont été identifiés comme potentiels candidats vaccins et en particulier Pfs25 a fait l’objet d’un essai clinique de phase 1 prometteur. Cependant l’adjuvant a provoqué des allergies chez certains participants. Plus récemment, une nouvelle formulation des molécules vaccinales a été réalisée en utilisant des virus recombinants comme vecteurs d’antigènes et l’immunogénicité de cette formulation a été testée chez des souris. Le sérum humain issu de l’essai clinique ainsi que les anticorps spécifiques obtenus de l’immunisation des souris ont montré une efficacité contre les Plasmodium de cultures NF54. Toutefois, une investigation sur l’efficacité de ces TBV sur le terrain reste essentielle. Dans ce document, nous rapportons l’efficacité de cinq candidats TBV évalués en incluant plusieurs variables. Des infections expérimentales ont été réalisées en gorgeant des femelles d’An. coluzzi avec du sang de personnes infectées par Plasmodium falciparum en présence et en absence des anticorps spécifiques. Puis l’efficacité des candidats TBV a été évaluée en termes d’activité bloquant la transmission (TBA, effet sur la prévalence d’infection des moustiques) et d’activité réduisant la transmission (TRA, effet sur l’intensité de l’infection des moustiques). Des cinq candidats TBV, deux (Pfs230 et Pfs25) ont montré une très bonne efficacité sur les isolats naturels de P. falciparum indépendamment de leur profil génétique. Par ailleurs, l’efficacité s’est avérée dépendante du titre d’anticorps et de l’intensité de l’infection chez les moustiques. Comme l’intensité de l’infection semblait être un paramètre important, nous avons, grâce à la méthode de dilution de gamétocytes, étudié son impact sur l’efficacité des candidats TBV. La relation a été modélisée et a montré que la TBA de chaque candidat, paramètre important pour estimer l’impact en termes de transmission, pourra être prédite à partir de la TRA, pour une intensité d’infection donnée, correspondant à un contexte épidémiologique de transmission palustre sur le terrain. Vue l’importance de l’intensité de l’infection, nous l’avons estimée sur le terrain au sein des vecteurs sauvages afin de prédire l’efficacité des candidats TBV en conditions naturelles de transmission palustre. Les intensités observées sur le terrain, bien qu’élevées par rapport à celles mentionnées dans la littérature, restent significativement inferieures à celles obtenues par infection expérimentale. A ce niveau d’infection, nous avons estimé que des titres d’anticorps de 125µg/ml et 250µg/ml respectivement de Pfs230 et Pfs25 suffiraient à bloquer le développement de parasite. Ces deux candidats vaccins s’avèrent donc particulièrement prometteurs pour briser le cycle de transmission du paludisme à long terme. Toutefois, l’efficacité de ces vaccins sur le terrain sera déterminée par leur capacité à stimuler le système immunitaire des hommes pour produire des anticorps à la dose requise pour impacter efficacement la prévalence d’infection palustre. Mots clés : Plasmodium falciparum, Anopheles coluzzii, vaccin bloquant la transmission, infections expérimentales.