Deux Fréjusiens soupçonnés de terrorisme en Inde
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Deux Fréjusiens soupçonnés de terrorisme en Inde
Deux Fréjusiens soupçonnés de terrorisme en Inde Christian (ci-dessus) et Solange Chabert entendent alerter tous les touristes, afin qu'ils ne vivent pas la même mésaventure. P. Thivaud et DR Parti faire un trekking dans les montagnes indiennes, un couple de randonneurs s'est retrouvé accusé de terrorisme. En cause : la location d'un simple téléphone satellitaire Les époux Chabert se souviendront longtemps de leur trekking en Inde… Qui s'est soldé par une interpellation par les forces de police, un interrogatoire musclé des services secrets et les gros titres dans la presse nationale Amar Ujala « Les services de police de l'Himachal Pradesh ont déjoué un piège de sécurité nationale ». Membre du club alpin de Fréjus/Saint-Raphaël, guide diplômé, Christian Chabert a l'habitude de sillonner le monde, à pied. S'assurant à chaque fois via le site de la Diplomatie, des risques et des mesures à adopter, il avait été informé des problèmes de drogue, de pédophilie lors de la demande du visa… Mais à aucun moment, il n'avait imaginé être arrêté à cause d'un téléphone satellitaire. Et pourtant. « Nous avons loué ce téléphone en France car rien ne passe dans les montagnes, là-bas, et nous devions passer 16 jours, seuls avec nos porteurs, en altitude, explique le couple. Durant le vol, nous avons même rempli le questionnaire et confirmé que nous l'avions en notre possession ». Sans le moindre problème. Les services secrets à leur trousse Mais c'est une fois sur le sol indien que les choses se corsent. Christian et Solange appellent depuis cette ligne, dépendant de l'opérateur Thurya (mais facturé par Orange). À bannir. Il s'agirait en fait de l'opérateur référence des terroristes, qui avaient commis des attentats dans le pays deux mois plus tôt. Idem en Mauritanie. C'est aussi ce même téléphone satellitaire qui avait été retrouvé sur Mouammar Kadhafi lors de sa capture. « Lorsque nous sommes arrivés à notre hôtel, à Amritsar, nous étions juste en face du Temple d'or des Sikhs, où vit le Dalaï-lama. Nous avons trouvé étrange la façon dont on nous a accueillis. On a gardé nos passeports, on nous a donné une chambre à l'écart, distante des autres ». À 19 heures, début du cauchemar. Sept policiers en uniforme et deux en civil des services secrets font irruption, fouillent tout, démontent le téléphone, cuisinent leur chauffeur, l'agence, à 700 km de là. « La police a dit que c'était très grave. Puis elle a vu sur nos passeports que nous étions allés en Chine deux ans plus tôt. De ce fait, à cause de nous, six Tibétains sans papiers qui arrivaient d'Indonésie pour voir le Dalaï-lama ont été reconduits à la frontière. Ils imaginaient qu'ils étaient nos complices. Sans compter qu'ils ont trouvé dans nos sacs des cordes, crampons, pieux, des bâtons télescopiques… ». La police partie, les époux Chabert se retrouvent sans passeport ni téléphone. Impossible de partir à plus de 5 000 m, dans les glaciers, dans ces conditions. Ils contactent l'ambassade de France à New Delhi, qui alerte le ministère des affaires étrangères. Convoqués au tribunal Plusieurs jours se passent, Christian et Solange prennent un avocat. Sont convoqués au tribunal de Manali. « Nous ne pouvions faire autrement, ne serait-ce que pour la sécurité des gens restés ici qui étaient en contact avec nous ». À la barre, la preuve de leur innocence mettant en porte-à-faux les douanes indiennes étant imparable, les Fréjusiens auront deux solutions : soit aller jusqu'au bout de la procédure pour tenter de prouver leur innocence, sans quoi ils étaient bloqués au pays entre deux et quatre mois minimum, soit, ils acceptaient de ne pas attaquer l'État indien, déchiraient certains documents… Et l'affaire serait classée. L'option qu'ils ont finalement retenue. Pour rentrer au plus vite. Il y a quelques jours, ils ont reçu la confirmation, par leur avocat, du classement de l'affaire. Cette mésaventure aurait pu prendre une tournure bien plus grave encore. Et si les époux Chabert ont déjà des idées de trekking en tête, pas question, pour le moment, de remettre un pied sur le sol indien. « La diplomatie doit nous informer » Christian Chabert s'est fait une grosse frayeur. Et ne souhaite à personne de vivre cet épisode. C'est pour cela qu'il entend faire savoir haut et fort quels sont les dangers encourus simplement parce que vous souscrivez un abonnement à l'opérateur Thuraya. « Tous les randonneurs fonctionnent ainsi. Comment voulez-vous faire autrement, dans ces contrées lointaines. En cas de pépins, nous serions livrés à nous-mêmes. Que ce soit interdit, comme c'est le cas en Birmanie, je suis d'accord, mais nous devons le savoir avant de partir ». Contactés, les services du Ministère des affaires étrangères, à Paris, ont assuré ne pas se souvenir de cette affaire : « nous avons 2 000 Français en prison un peu partout dans le monde ». Pour autant, l'assurance était donnée qu'une mention spéciale allait être ajoutée dans les plus brefs délais sur les fiches-pays accessibles par tous les voyageurs sur leur site Internet. Avant d'ajouter que l'Ambassade, à New Delhi, utilise elle aussi ce réseau Thuraya…