Radio Television Caraibes
Transcription
Radio Television Caraibes
Radio Television Caraibes 1 sur 4 http://caraibesfm.com/index.php?id=752 Telephones: USA (718) 355 9853 EUROPE : HAITI (509) 221 9435 (509) 224 0647 Radio Television Caraibe Accueil Actualités contact Photo Gallerie RANMASE Grille Ecoutez Caraibes Guest Book Le retour des années noires Rating: 5 / 5 (1 votes) Posté: 2005 Dec 14 - 09:12 • Claude Ribbe, 51 ans. Son livre sur Napoléon, qu'il compare à Hitler en matière de savoir-faire génocidaire, sème la confusion chez les historiens, les éditorialistes et à la télé. Par Emmanuel PONCET mercredi 14 décembre 2005 Claude Ribbe en 5 dates 13 octobre 1954 Naissance à Paris. 13 juillet 1974 Entrée à l'Ecole normale supérieure. 3 mai 2001 Le Cri du Centaure, premier roman publié chez Plon. 30 novembre 2002 Allocution au Sénat à propos du général Dumas. 10 novembre 2005 Publication du Crime de Napoléon et nomination à la Commission nationale des droits de l'homme. «T rouble», «étrange», «sulfureux», «chelou»... Voilà le portrait-robot que pixellisent volontiers les détracteurs de ce «Dieudonné policé de l'université» (un courageux anonyme). Un militant de la cause noire précise encore, sibyllin : «Je ne dirais pas qu'il est infréquentable, mais cela m'ennuierait de le fréquenter...» De quels crimes abominables est donc accusé cet écrivain guadeloupéen courtois, quinquagénaire impeccablement bâti, bien sapé et rasé de frais, au point qu'on lui donnerait dix ans Related articles "Un lieu unique" • Pari ambitieux mais, somme toute, pari gagné. Sur son site, l'écrivain Chloé Delaume avait résumé la quadrature du cercle : "Préparation du texte de la table ronde pour les Assises du roman de la Villa Gillet en juin. Haïti de ma passion créole • Ayant côtoyé les écrivains de Haïti, Edouard Maunick nous entraîne cette semaine à la découverte de cette littérature créole, riche en couleur et en émotions. Une forme de résistance contre tous les malheurs qui s’abattent sur cette terre. Bicentenaire" de L. Trouillot: la littérature contre la répression • PARIS, 6 nov 2004 (AFP) - 06/11/2004 06h49 L'écrivain haïtien Lyonel Trouillot a dédié son roman "Bicentenaire" à "celles et ceux qui sont descendus dans la rue" fin 2003, pour chasser du pouvoir le président Jean-Bertrand Aristide. L'auteur a voulu, 02/09/2009 14:41 Radio Television Caraibes 2 sur 4 de moins dans cette brasserie cosy du VIIe arrondissement. D'abord, d'en pointer un, de crime, dans un ouvrage controversé : celui de Napoléon (1). Dénoncé comme «le premier dictateur raciste de l'histoire» par ce normalien de la rue d'Ulm (année 74, option philosophie), l'Empereur, glorifié par l'histoire officielle française, annoncerait Hitler. Usage pionnier de méthodes génocidaires. Réinstauration de l'esclavage en 1802. Préfiguration cent quarante ans plus tôt de l'extermination industrielle des Juifs. Ritournelle ambiguë, d'un anachronisme risqué : Noirs versus Juifs. Bateauxétouffoirs versus chambres à gaz. Concurrence victimaire, etc. On voit trop bien le tableau. Après Dieudonné, ou Tariq Ramadan, il n'en faut pas plus pour que l'ancien enseignant devienne le dernier punching-ball très volontaire des rings médiatiques. De Campus à Cultures et dépendances, en passant par LCI et la presse internationale, il affronte tous les Max Gallo outragés du marché. Un précédent scandale (Dieudonné). Des émeutes urbaines, qui croisent le débat sur les minorités visibles. Un éditeur rompu aux coups médiatiques, Guy Birenbaum (Privé). Et le polémiste se retrouve logiquement polémiqué. http://caraibesfm.com/index.php?id=752 avec ce texte aussi bref que beau, rendre compte "dans l'urgence" d'une "apocalypse" dont il a éprouvé la violence dans sa chair et son sang, en racontant, dans un français très pur, la situation insurrectionnelle qui sévissait alors dans son pays. Il relate une journée de la vie d'un étudiant d'origine paysanne, Lucien Saint-Hilaire, qui va manifester à Port-au-Prince alors que le dictateur s'apprête à célébrer le bicentenaire de l'indépendance de la République. Autant dire que, pour Lyonel Trouillot, le titre du roman est "volontairement et tragiquement ironique". Comble de l'agacement, il est «installé» lundi dernier par Dominique de Villepin à la Commission consultative des droits de l'homme. Son titre de «personnalité qualifiée» fait ricaner la Licra et la Ligue des droits de l'homme. «Personnalité » ? «Ce quidam...» méprise Pierre Nora dans le Monde. «Qualifiée » ? Plutôt «disqualifiée», suggère le vice-président de la LDH, Gilles Manceron. Sa plus grosse casserole : ses relations amicales avec Jean-Bertrand Aristide, l'ancien président d'Haïti. «Pas un intime, corrige-t-il, mais j'ai pris sa défense lors de son enlèvement par les forces US.» Il dément aussi avoir été son chargé de com, hébergé dans des palaces, trimbalé en limousine ­ «des accusations de déséquilibrés» ­ tandis que sévissaient les chimères. «Qu'on me montre les preuves formelles de tout ce qu'on lui reproche.» Mais, pour que son passeport de wanna be polémiste médiatique soit vraiment valable, il lui fallait une autre affinité historique trouble. Ce sera avec le général borgne Aussaresses. Il aurait été son nègre en 2001 pour la publication de ses aveux tortionnaires (100 000 exemplaires et un procès). «Juste le relecteur du manuscrit et un incitateur ponctuel à écrire, précise-t-il encore. La vérité devait éclater. Peu importe qu'il ne s'excuse pas.» Une fois de plus, le philosophe entré (avec un 16) à Normale via le Contrat social de Rousseau, devenu avocat du diable à la Vergès, se retrouve vite assimilé au «manque de distance» des éditeurs. Et à l'«apologie de crimes de guerre» soulignée par le jugement. «Il manquait juste un avertissement au lecteur, défend son éditeur d'aujourd'hui, Guy Birenbaum. Ribbe contrôle tout ce qu'il fait et dit.» Comprenez : au-dessus de tout soupçon. 02/09/2009 14:41 Radio Television Caraibes 3 sur 4 http://caraibesfm.com/index.php?id=752 En interview, la preuve de sa bonne foi tiendrait plutôt en quelques épisodes traumatiques de son histoire personnelle. Qu'il livre spontanément, comme s'il vous donnait en totale transparence son trousseau de «clés persos». «Mon refus passionné du non-dit remonte à la nuit du 17 au 18 octobre 1961», assure Ribbe, le regard insistant. Sa mère creusoise, infirmière en psychiatrie, court prendre son service de nuit à la Salpêtrière. Il est 23 heures. Le petit Claude a 7 ans. Séparation oblige, il ne voit plus que deux ou trois fois par an son père guadeloupéen. Ce matin du 18 octobre, l'enfant voit revenir sa mère totalement bouleversée de la station Jussieu. Elle lui raconte aussitôt. «Les policiers poursuivaient des Algériens dans les wagons. J'ai caché un homme sous la banquette, sous mes jupes. Je ne suis pas folle.» Qui pourra dès lors détecter chez lui une quelconque ambiguïté à propos d'Aussaresses ? A ceux qui l'accusent de banaliser les chambres à gaz, il répond aussi implicitement par l'une de ces paraboles autobiographiques. Ça se passe dans le village de sa mère, à Lépaud, dans le nord de la Creuse. L'arrivée d'un Noir, son père, dans le «trou du cul de la France». «Les habitants étaient surpris, mais très accueillants. Ils se souvenaient qu'on envoyait en première ligne les tirailleurs sénégalais.» La famille maternelle cache même des Juifs pendant la guerre. Rien à dire non plus. Comment ne pas être convaincu, avec Birenbaum, que «Ribbe, c'est l'anti-Dieudonné» qui concilie les victimes de l'Histoire au lieu de les diviser? Ce père remarié de quatre enfants donne d'ailleurs toutes les garanties nécessaires ­ et même plus ­ pour qu'on le dissocie définitivement de ce comique «ignorant de l'histoire de l'esclavage». Extraits : «Son sketch chez Fogiel était de très mauvais goût», «Il ne me fait pas rire, plutôt pleurer», «Je suis un Juif outragé par Dieudonné». Sur le fond, pourtant, ils font grosso modo cause ultrarépublicaine commune. L'ultra-marin creusois concède au Camerounais breton : «Le mauvais goût de Dieudonné ne doit pas permettre à certains de disqualifier la mémoire de l'esclavage.» Mais sur la forme, si Dieudonné existe en sortant des clous du «médiatiquement correct», Ribbe cherche plutôt à... y rester à toute force. «Il travaille sur une corde raide, confirme Louis-Georges Tin, normalien lui aussi, porte-parole du Conseil représentatif des associations noires (Cran). Associer les crimes de ;apoléon à ceux d'Hitler, c'est absurde, anachronique voire hasardeux, même si l'esclavage et la Shoah sont tous deux des crimes contre l'humanité, évidemment. Mais ses dérapages sont aussi à la mesure de la surdité collective face à l'Histoire.» Cabotinage maîtrisé et affectivité affleurante. Aucun effet rhétorique n'est trop luxueux pour faire passer, percer plutôt, les légitimes causes de ce flûtiste, pianiste et escrimeur chez l'interlocuteur. Un peu comme l'explication parapsychologique de ce stylo, offert par le père mythique, «progressiste engagé», pour saluer son entrée à Normale sup. Ce «beau stylo plume» devient dans la conversation l'idéale courroie de transmission de l'héritage d'un descendant d'esclave. Ses livres, sur le chevalier Saint-Georges, le général Dumas, père de l'écrivain, ou sur Napoléon, le font non seulement vivre (3000 euros par mois environ) mais il les vit comme des coups de colère vengeurs dans le consensus mémoriel d'une France «plus raciste aujourd'hui qu'en 1958». 02/09/2009 14:41 Radio Television Caraibes 4 sur 4 http://caraibesfm.com/index.php?id=752 A cette époque, la France «inscrit la notion de race dans la Constitution. Une pustule purulente sur la République». Mais l'élève de 6e du lycée Buffon arpente encore tranquillement Paris avec son ami Lionel Zinsou , futur associé-gérant de la banque Rothschild (membre du conseil d'administration de Libération, ndlr), Noir et fils d'infirmière comme lui. Jusqu'au jour où dans une rue du XVe il se fait refouler par un coiffeur de quartier qui refuse de couper des «cheveux comme ça». Panique. Plus tard, il guettera ces «trop silencieux» Jacques Derrida ou Louis Althusser qui ne lui donneront jamais l'explication satisfaisante à «la phrase de Kant sur les "nègres qui puent"»... Et là, en fin d'interview, le transparent Claude Ribbe devient simplement le type total control qui sait exactement jusqu'où il n'ira jamais trop loin. Patrick Moussignac PDG [email protected] 718 355 9926 All Rights Reserved 2004 Caraibes FM Port-au-Prince Haiti Designed by Moryl Gattereau for MGJR Design INC (516) 924 3068 Mgattereau@ privacy policy 02/09/2009 14:41