F3 : Bataille de Poitiers (732)

F3
BATAILLE DE POITIERS
732
Depuis deux siècles, soit après la victoire de Clovis à Vouillé en 507, la situation
dans la région est stabilisée ; le nord des Pyrénées appartient au royaume franc et à ses
vassaux, le sud plus un appendice à l’est avec la Septimanie, constitue le royaume wisigoth
avec Tolède pour capitale.
La conquête arabo-musulmane (711-712) va chasser les Wisigoths jusqu’au réduit
montagneux du nord-ouest de la péninsule ibérique, le massif des Pyrénées constituant un
obstacle naturel à sa progression vers le nord.
- En 720 le chef musulman Al Samah franchit les Albères à l’est, et prend Narbonne
qui restera musulmane pendant 40 ans.
Le gouverneur de Cordoue, Abd el Rahman al Ghafiqi mène de fréquentes incursions
vers le nord pour « faire du butin »
- En 721 Eudes, duc d’Aquitaine, vassal du roi des Francs, repousse une première fois
l’invasion musulmane, à la bataille de Toulouse.
- En 725 les remontées musulmanes les mèneront jusqu’à Autun qui sera mis à sac.
Dans son fief de Septimanie, le général berbère Munnuya, manifeste un esprit
d’indépendance vis à vis de Cordoue et s’allie avec Eudes (lui même en difficulté avec les
Francs au nord) qui, en garantie, lui donne sa fille en mariage.
A Cordoue, l’émir Abd el Rahman ayant décidé de punir le félon, le tue au cours
d’une expédition punitive, puis lançe un raid contre Eudes en franchissant les Pyrénées par
l’ouest, détruisant sur son passage églises et monastères et se constituant un butin important.
Eudes appelle Charles Martel à l’aide.
- La bataille se déroule en octobre 732 en un lieu indéterminé entre Poitiers et Tours.
Après une journée de combat c’est la déroute musulmane, Abd el Rahman est tué, les Francs
reprennent définitivement tout le pays jusqu’aux abords de la Septimanie.
Certains historiens mettent en doute la réalité de ce qui ne fut peut-être qu’une
escarmouche, les musulmans, alourdis de butins, n’ayant pu pousser plus loin.
Considérée comme l’arrêt de la poussée arabe, cette bataille a conféré un immense
prestige à la dynastie carolingienne.