L`éducation pour tous : du droit à la réalité

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L`éducation pour tous : du droit à la réalité
L’éducation pour tous : du droit à la réalité
Droit
«Plus de 130 millions d’enfants en âge de fréquenter l’école dans les pays en développement grandissent
en marge de l’éducation de base... Les filles en constituent la grande majorité : 73 millions», affirme Carol
Bellamy, directeur général de l’UNICEF. Le monde ne peut plus se permettre un tel gaspillage.
Un an avant l’an 2000, près d’un milliard d’habitants de la planète ne savent ni lire ni même écrire
leur nom - et encore moins remplir un simple formulaire ou se servir d’un ordinateur. Un milliard de
personnes continuerontde vivre en plus mauvaise santé et dans une pauvreté plus désespérée encore
que la plupart de ceux qui ont appris à lire et à écrire. Ce sont les «analphabètes fonctionnels» dont
le nombre va aujourd’hui croissant.
Les conséquences de l’analphabétisme sont profondes, au point qu’elles peuvent mettre la vie en danger.
Elles s’enracinent dans le refus d’un droit humain fondamental : le droit à l’éducation, proclamé il y a un
demi-siècle dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et à nouveau en 1989 dans la Convention
relative aux droits de l’enfant, le traité des droits de l’homme ratifié par le plus grand nombre de pays. Ce
droit a été un thème de débat dans de nombreuses réunions internationales au cours des 50 dernières
années et dans les principaux sommets et conférences des Nations Unies ces dix dernières années.
Le rapport La situation des enfants dans le monde 1999 demande que soit élargie la révolution de
l’éducation qui a déjà commencé. Cette révolution s’appuie sur deux éléments - l’accès à un enseignement
de qualité et une approche fondée sur les droits de l’enfant. Le rapport de l’UNICEF montre des exemples
d’écoles individuelles et de systèmes nationaux d’éducation qui mettent ces normes en pratique. Il ne
manque, selon Carol Bellamy, que la volonté politique et les ressources requises pour faire bénéficier
tous les enfants du monde de l’éducation.
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Une révolution de l’éducation est absolument essentielle. On estime qu’à l’aube du troisième millénaire,
855 millions de personnes - près du sixième de l’humanité - seront fonctionnellement analphabètes ;
qu’il y a dans les pays en développement plus de 130 millions d’enfants, dont 73 millions de filles, qui
grandissent en marge de l’éducation de base. Des millions d’autres enfants se morfondent dans des
écoles médiocres où ils n’apprennent presque rien.
Refuser le droit à l’éducation, c’est compromettre la capacité des gens de réaliser un travail productif,
de pourvoir à leurs besoins et à ceux de leur famille, de se protéger et de protéger les leurs. C’est aussi
les priver des joies que procurent les différentes cultures et l’art en général. L’analphabétisme rend
encore plus difficile la compréhension du monde dans sa diversité aussi bien que des valeurs de paix et
d’égalité entre les sexes.
A l’échelle de la société, dénier le droit à l’éducation, c’est hypothéquer le progrès démocratique et social
- et par conséquent, la paix et la sécurité internationales.
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Le droit à l’éducation
Non scolarisés
130 millions
Scolarisés
495 millions
Source : Faits et chiffres 1998, UNICEF, New York, 1998 ; World Population
Prospects, The 1996 Revision, United Nations, New York, 1997.
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Droit
Les jalons de la révolution de l’éducation
L’inclusion du droit à l’éducation dans la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 a marqué
le début d’un vaste effort des Nations Unies pour promouvoir les droits sociaux, économiques et culturels
parallèlement aux droits civils et politiques.
L’indivisibilité de ces droits est garantie par la Convention relative aux droits de l’enfant de 1989, qui est
entrée en vigueur le 2 septembre 1990. A ce jour, elle a été ratifiée par tous les Etats sauf deux (EtatsUnis d’Amérique et Somalie).
Autrement dit, ce que l’on désignait naguère comme les besoins des enfants est devenu quelque chose
de bien plus difficile à ignorer: les droits des enfants.
Selon les articles 28 et 29 de la Convention, les pays doivent rendre l’enseignement primaire obligatoire
et gratuit afin de favoriser le développement des aptitudes des enfants, dans toute la mesure de leurs
potentialités. L’accès à l’école et à un enseignement de qualité est fondamental. Les articles 28 et 29
sont étayés par quatre autres articles qui consacrent des principes généraux du droit: l’article 2, sur la
non-discrimination ; l’article 3, sur l’intérêt supérieur de l’enfant; l’article 6, sur le droit de l’enfant à
la vie, à la survie et au développement ; et l’article 12, sur le droit de l’enfant à avoir des opinions et à
les exprimer librement.
La vision de l’éducation consacrée dans la Convention et dans d’autres instruments des droits de l’homme
reconnaît le droit à l’éducation comme le fondement de la pratique de la citoyenneté démocratique.
La Convention est donc un guide pour toute éducation qui réponde à la fois aux exigences
du développement des enfants et du progrès social.
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