Schéma corporel et image Inconsciente du corps I. Consciences de
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Schéma corporel et image Inconsciente du corps I. Consciences de
Schéma corporel et image Inconsciente du corps Le schéma corporel renvoie à un concept cognitiviste (conscient), à l’anatomie, à la physiologie… C’est notre corps anatomique. Image inconsciente du corps = concept psychanalytique (perceptions, souvenirs, croyances, émotions de soi …) I. Consciences de soi On prend conscience qu’on existe par nous même entre 6 et 30 mois. ZAZZO, psy pour enfants, a mené des études à ce sujet. Il a mis un enfant face à un miroir et a étudié ces différentes réactions. Pour ZAZZO la conscience de soi se fait entre 18 et 24 mois. - Stade du miroir : Entre 4 et 6 mois l’enfant ne se reconnait pas. Entre 6 et 8 mois il découvre que l’autre (image du miroir) n’est qu’une image et non un être réel. Vers 1 an : perception de soi (corps en entier). L’enfant va s’identifier à cette image. Vers 3 ans l’image de soi est construite et bien intégrée. Cette acquisition se produit u moment ou l’enfant commence à parler de lui à la première personne du singulier. Donc à 3 ans l’enfant prend connaissance de lui-même, il va pouvoir identifier son corps, il comprend que l’image dans le miroir c’est lui-même, que ce n’est pas un double ou un sosie mais son reflet. Début du narcissisme qui évolue au-delà de 3 ans. II. Notions de schéma corporel Le schéma corporel est notre corps anatomique. Parfois ce corps anatomique peut exprimer une sorte de personnalité. Au travers de ce schéma corporel on a une façon de s’exprimer au monde et d’être unique. De façon scientifique Il correspond à la dimension neurophysiologique et neurobiologique qui découle du système sensori-moteur. Cela veut dire que notre organisme est un lieu de stimulations sensitives et perceptives. La connaissance directe de notre corps est possible grâce au système proprioceptif. C'est-à-dire les différentes sensations ressenties par le corps. 1 En effet le schéma corporel se construit au travers de sources diverses : - sensations tactiles, thermiques et douloureuses - sensations visuelles qui permettent la reconnaissance de différentes situations - sensations musculaires et viscérales (douleurs et courbatures) Ces trois types de sensations se font de manière consciente - sensations vestibulaires (en rapport avec l’oreille interne) -> non consciente Notre schéma corporel n’est pas inné, il évolue et se construit au cours du développement (enfance, adolescence). L’intégration sensorimotrice est progressive. Le schéma corporel est la connaissance, la représentation, le vécu que l’enfant a de son propre corps. Ce schéma corporel s’élabore lentement avec la maturité et s’achève en général vers 11 / 12 ans. Il représente ce que vit l’enfant, ce qui l’expérimente et sera indispensable à la construction de la personnalité de celui-ci. Les sciences médicales ne considèrent qu’un corps anatomique qu’ils vont essayer de traiter et de guérir (corps machine) sans prendre en compte l’aspect psychologique de l’individu. Mais l’individu s’approprie également ce corps et en aura une représentation inconsciente. Face à ce corps machine Paul SHILDER va élaborer la notion d’image du corps (notion psychanalytique) III. Image inconsciente de soi Image du corps = image de notre propre corps que nous formons dans notre esprit. La façon dont notre corps nous apparait à nous même. SHILDER va également mettre en évidence la psychopathologie du corps en lien étroit avec le développement de la petite enfance. En effet la façon de percevoir son corps et de l’intégrer dépend en grande partie des interactions avec notre entourage qui nous renvoient une image de nous-mêmes comme dans une sorte de jeu de miroir. L’image de noter corps se constitue par identification au corps de l’autre c'est-à-dire que le regard des autres va déterminer ensuite notre image. Cette image est constamment remaniée suivant les expériences, elle commence être ressentie vers l’âge de 6 ans. 1. Les contacts et les regards BOLBWBY, psychiatre et psychanalyste, a mis en évidence l’importance de l’attachement (protection, réconfort…) avec la mère ou le père que l’enfant reçoit et ressent lors de ses premières interactions pour la construction et la représentation de soi et de l’autre. 2 L’attachement et les regards de l’autre que l’enfant va avoir durant ses premières années vont construire une image de soi distincte de l’autre et lui permettre de se constituer une identité. 2. L’image inconsciente du corps L’image du corps est personnelle, unique et propre à chacun de nous. Elle est chargée affectivement des désirs et pulsions. DOLTO a décrit l’évolution de l’image inconsciente du corps en fonction du vécu de l’enfant. L’image inconsciente du corps peut être perturbée par des séparations brusques dans l’enfance. 3. Le corps complexe L’écoute attentive des parents va permettre à l’enfant de surmonter toutes ses castrations, c'est-à-dire de se réaliser sans problème. Notre corps a une dimension sociale dans le sens ou il ne nous appartient pas complètement, il dépend également de l’importance que les autres nous accordent et notamment la place que nos parents peuvent nous y faire dans notre enfance. DOLTO disait même que le corps est une présence au monde. Il se construit au travers des diverses expériences. L’image du corps s’élabore après une série de pertes. Chez l’Homme on a un besoin double : ressembler à des normes et à la fois se différencier pour se sentir unique. Les personnes amputées souffrent plus de dissymétrie de leur corps que du manque du membre en lui-même. Cette symétrie on peut en trouver l’origine dans le rapport de ressemblance du stade du miroir. On peut également mettre en évidence le phénomène du membre fantôme. Cette illusion de normalité corporelle se caractérise par la perception d’un corps globalement normal. Le schéma corporel et l’image du corps sont 2 notions distinctes. L’une réelle, l’autre imaginaire. Mais dans une relation de soin on doit prendre compte l’individu dans toute sa globalité (réelle + imaginaire). En effet la conscience que le sujet a de son corps et la manière dont il va l’investir va conditionner sa façon de vivre une atteinte corporelle. IV. Perturbations du schéma corporel et de l’image du corps Les lésions corporelles vont être à l’origine d’altérations ou modifications du schéma corporel mais aussi de l’image du corps. Par conséquent dans le soin du corps lésé (brûlures, amputations) mis a part l’implication médicale il va falloir s’intéresser à 3 l’impact psychologique afin que la personne atteinte dans son intégrité puisse intégrer cette partie malade et par la suite retrouver une nouvelle sensation d’identité. Inversement le schéma corporel peut être intact mais il peut il y avoir un impact au niveau de l’image du corps (début de l’anorexie). V. Influence et relation du psychisme au corps Psychosomatique = analyse les relations que l’individu entretient avec lui-même et avec les autres, l’individu étant appréhendé dans sa globalité. (dimension biologique, historique, sociale et psychique) Lorsqu’on parle de troubles psychosomatiques c’est lorsqu’il existe une différence entre les sensibilités et les réactions des individus (façon de gérer son stress…) Les émotions, sentiments peuvent avoir des répercussions sur le corps. Conclusion Le concept de schéma corporel renvoie directement au corps considéré à la fois comme un élément mécanique et comme un lieu de stimulation sensitive et perceptive alors que l’image du corps renvoie à la façon dont nous percevons notre propre corps et qui se construit au travers de toutes les expériences de la vie (affectivité, vie sociale …) par conséquent lors de lésions il ne faut pas négliger l’aspect dit « psychologique » à celui dit « physique » et réciproquement. L’individu doit être traité dans toute sa singularité, complexité. 4