1 trimestre Grizzly Man de Werner Herzog
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1 trimestre Grizzly Man de Werner Herzog
« L yc é e n s e t a p p r e n t i s a u c i n é m a » e n C h a m p a g n e - Ar d e n n e Programmation pour l’année 2012-2013 1er trimestre Film américain - Documentaire Durée : 1h43 Sortie: 2005 Grizzly Man de Werner Herzog Tendre, mignon, moelleux, tout doux, l'ours en peluche fait partie intégrante de l'enfance et participe de notre rapport au monde. A 40 ans, Timothy Treadwell pousse sa passion des ours jusqu'à partager 13 étés de sa vie dans le nord de l'Alaska, vivant sans aucune protection avec les grizzlys. Sauvage, féroce, doté d'une force hors du commun, le grizzly n'est en aucun cas une peluche. On retrouvera les restes de Timothy Treadwell à la fin de son dernier été, dévoré par un ours. Werner Herzog, cinéaste démiurge, auteur de l'homérique « Fitzcarraldo » s'est emparé de la centaine d'heures d'images tournée par Treadwell. Treadwell se filme avec les grizzlys, parle face caméra : journal intime, carnet de bord vidéo, ce documentaire permet d'aborder le récit autobiographique. Herzog tente alors, dans ce film hors norme, drôle, touchant et tragique, de cerner la personnalité d'un fou d'écologie, militant extrémiste. Herzog interviewe des proches de Treadwell mais aussi des personnages singuliers comme ce médecin légiste ou encore ce pilote d'hydravion. Herzog tente de comprendre pourquoi cet homme a décidé de quitter la communauté des hommes pour celle des ours. Il essaye de pénétrer les zones d'ombres, de cerner les limites de la raison humaine. Ce documentaire aborde les notions de solitude extrême en pleine nature et interroge nos modes de vie très urbains. On pourra croiser ce récit avec le film magnifique de Sean Penn « Into the wild » car ce documentaire résonne comme un hymne environnemental, une ode épique à la nature sauvage. PRIX et RECOMPENSES Festival du Cinéma Américain de Deauville 2005 (édition n°31) Prix coup de coeur Canal + du meilleur documentaire Alfred P. Sloan Prize au Sundance Film Festival 2005 Frédéric Voulyzé – TCB « Centre Créatif d’Education à l’Image » (http://tcb51.blogspot.com) Document mis à disposition par l’Office régional culturel de Champagne-Ardenne Téléchargeable sur le site www.orcca.fr 2ème trimestre Le dictateur de Charlie Chaplin Film américain – comédie Durée : 2h06 Sortie : 1945 Lors de la Première Guerre Mondiale, un soldat maladroit sauve la vie du pilote de chasse Schultz. Après que le soldat et Schultz se soient enfuis en avion celui-ci sécrase et Charlie est blessé. Suite à quelques années passées à l'hôpital, ce soldat, devenu amnésique, reprend son métier de barbier dans sa boutique, qui a été incluse dans un ghetto juif. Le dictateur de la Tomanie, Hynkel, qui ressemble physiquement beaucoup au barbier, met en place une discrimination contre les juifs. Or le barbier est lui-même juif. Arrêté lors d'une rafle, le barbier est accusé de comploter contre le régime d'Hynkel, il se retrouve en prison avec Schultz. Tous les deux finissent par s'évader au moment où la Tomanie envahit l'Österlich. Les soldats confondent les deux personnages : Hynkel est arrêté comme fugitif tandis que le barbier pris pour le dictateur est contraint de prendre sa place et d’improviser un discours à la radio. Dans son discours à la radio le barbier défend la « Liberté, Égalité, Fraternité » de tous les humains. Quelques pistes pour aborder ce film avec les élèves Narration cinématographique : Un morceau de l’histoire du cinéma se raconte avec ce film, c’est un chef-d’œuvre incontournable pour plusieurs raisons : C’est un film qui est une déclaration d’amour à l’humanité et un appel aux spectateurs, voir le discours qui termine le film. C’est un film où Charlie Chaplin créé des images et des situations pour nous emmener dans son récit. Comme la fusée de Méliès projetée dans l’œil de la lune, Charlie Chaplin propose dans ce film des images inédites et marquantes, la plus belle étant la séquence de la danse avec le globe terrestre. C’est un film burlesque, Charlie Chaplin créé un film comme un manifeste de tout ce qui caractérise le burlesque, vous pourrez en étudier les multiples aspects avec vos élèves. Histoire du cinéma : C’est un film géant dans la carrière d’un géant. Vous pourrez en profiter pour revenir sur le destin exceptionnel de Charlie Chaplin. Le film permet aussi d’étudier la place que peuvent occuper les artistes en temps de guerre et aussi en temps de paix : leur place « politique » peut créer un débat intéressant (cette place est constamment discutée, encore aujourd’hui, voir plusieurs articles sur les engagements d’artistes dans la campagne présidentielle française). À partir du net, des liens sont à créer avec les faits d’aujourd’hui et comment ils sont critiqués par les cinéastes, artistes ou poètes. Jérôme Descamps, réalisateur et programmateur de la Pellicule Ensorcelée (www.lapelliculeensorcelee.org) Un film d’aujourd’hui : Le 20 juin sortira sur les écrans le nouveau film de Sacha Baron-Cohen, « Le Dictateur », ne doutons pas que sous le mode de la farce outrancière, Sacha BaronCohen reprend le flambeau de Charlie Chaplin, les dictateurs sont encore bien nombreux sur terre… Histoire mondiale : Le film permet une entrée dans l’histoire de la seconde guerre mondiale et sur les ressorts de l’entrée en guerre des États-Unis. C’est le film complémentaire à « To be or not to be » d’Ernst Lubitsch, étudié il y a deux ans dans Lycéens et apprentis au cinéma. De l’art de la critique dans la dénonciation politique. 3ème trimestre – au choix Morse de Tomas Alfredson Film suédois – fantastique – épouvante-horreur Durée : 1h54 Sortie : 2009 A des lieux des stéréotypes de l'adolescence que propose la série de films « Twilight », « Morse » est un film fantastique portant sur le cas d'une enfant vampire. Il s’agit aussi de la rencontre d'enfants en souffrance, de deux solitudes et d’un amour naissant, timide, discret, sensible. Le film est tiré du premier roman du suédois John Ajvide Lindqvist «Laisse-moi entrer ». Il sera très facile de croiser le récit initial (ne serait-ce qu’au travers d’extraits), son adaptation cinématographique signée par l'auteur du roman et le remake américain du film suédois « Laisse-moi entrer » de Matt Reeves. « Morse » place son intrigue dans une banlieue de Stockholm terne, glauque, glacée prenant le contrepied absolu des décors gothiques ou romantiques propres au genre. Sans tomber dans la surenchère, le film offre des effets spéciaux réussis qui servent efficacement le récit. « Morse » offre différentes pistes d'exploitation du mythe des vampires (ses codes et ses rituels) à la noirceur du thriller (on pense à la trilogie Millenium). C'est une double entrée à saisir avec les élèves souvent friands de ce genre de films. « Morse » pose la question du point de vue. Comment perçoit-t-on cette enfant vampire ? Fragile, tendre et en souffrance ou monstre que la soif de sang rend impitoyable ? Quel âge peut-elle avoir sous l'apparence de ses 12 années ? Comment le vit-elle ? Le film est sombre noir, angoissant, pourtant -et c'est là où réside sa réussite - reste touchant, vibrant de tendresse et d'humanisme. Frédéric Voulyzé – TCB « Centre Créatif d’Education à l’Image » (http://tcb51.blogspot.com) PRIX et RECOMPENSES Méliès d'or du meilleur film fantastique européen de 2008 Grand Prix et Prix de la critique au festival Fantastic'Arts de Gérardmer en 2009 Silver Scream Award au Festival du film fantastique d'Amsterdam en 2009 Ou Fish tank de Andrea Arnold Film néerlandais - britannique - drame Durée : 2h02 Sortie : 2009 « FISH TANK », œuvre d’ Andréa Arnold, jeune réalisatrice britannique, ayant reçu le prix du jury à Cannes en 2009, nous livre le portrait d’une adolescente, Mia, vivant dans une banlieue populaire à l’est de Londres. Le titre un peu énigmatique « l’aquarium » renvoie au monde que Mia refuse d’intégrer : une famille avec une mère célibataire presqu’aussi ado qu’elle, une petite sœur qui l’exaspère, des camarades qu’elle juge niaises, un environnement gris de ghetto social. Seul bonheur dans sa vie : son amour du Hip Hop. Le film est dur et sans concession, Mia évolue au début d’injures en coups de boule distribués à qui l’ennuie, révoltée permanente, agressive et souvent grossière. Un film à la Ken Loach donc mais pas seulement. Le film peut être en effet analysé sous bien des aspects : Film social dans la veine des auteurs anglo-saxons, mais aussi et c’est assez rare dans le cinéma, portrait toute en finesse d’UNE adolescente et de son parcours vers l’âge adulte. Bloc d’agressivité, Mia est aussi capable de douceur avec un vieux cheval attaché sur un camp de gitans et promis à l’abattoir. Asociale, elle se laissera émouvoir par le nouvel amant de sa mère, à la fois image d’un père absent et d’un amour possible. Rien n’est manichéen dans le film mais tout, malgré la brutalité des faits et du langage, est traité avec beaucoup de finesse. Personnages ambigus, ni tout à fait noirs, ni jamais tout à fait blancs, peinture des désirs et des espoirs d’une jeunesse défavorisée, portrait sans concession mais sachant être nuancé du monde des adultes. Les enseignants trouveront donc dans ce film de nombreuses thématiques à étudier avec leurs élèves mais le travail le plus intéressant sera d’analyser combien la démarche de réalisation d’Andrea Arnold sert le propos, occasion de faire une véritable initiation au langage cinématographique et à sa richesse : structure narrative du film, mise scène à la fois réaliste et fictionnelle, traitement magistral des espaces (que ce soit celui confiné de l’appartement, ou celui des extérieurs à la fois désolés et poétiques), utilisation de partis-pris cinématographiques forts comme la profondeur de champ, la caméra portée, le contre-champ et l’ellipse, pour n’en citer que quelques-uns. Bref un film qui parlera aux élèves et qui suscitera à la fois débat thématique et étude stylistique d’une grande richesse. Brigitte Guyot–Martin, professeure cinéma - audiovisuel PRIX et RECOMPENSES Prix du Jury au festival de Cannes 2009 (édition n°62) Meilleur film britannique de l'année Au BAFTA Awards / Orange British Academy Film Awards 2010 (édition n°63) Avec le concours du Rectorat de l’Académie de Reims et des salles de cinéma participant à l’opération