frontiere - EPSM Lille
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frontiere - EPSM Lille
Liste des artistes du F o n d s d ’ A r t C o n t e m p o r a i n F ro n t i è re $ 1996 Juin : Marchiennes - Collège Marguerite Yourcenar Octobre : Anzin - Université de Valenciennes, Château Dampierre Arthur Aeschbacher Florence Crivet Shirley Jaffe Isabelle Muñoz Marcel Alocco Henri Cueco Michel Karpowicz Daniel Nadaud Monique Alves Marie- Josée Cuenca Joël Kermarec Serge III Oldenburg Antoine François Martin- Jean Daive Monique Kissel Elise Parré Jean-Claude Appelgam Claude Darras Peter Klasen Marguerite Paszko Janvier : EPSM Lille-Métropole – Hall d’accueil Carmelo ArdenQuinn Florence Deboudt Yan Kasimir Krakowiak Rémi Penard Février : Lille Bibliothèque municipale , Médiathèque Jean Levy Paul Armand Gette Claudine Delesalle Mélanie Lachieze-Rey Ernest Pignon Ernest Alain Arias-Misson Charles Deloffre Christian Lacoste Jacques Poli Glen Baxter Robert Delporte André Lambotte Yves Popet Ben Alain Demets Micha Laury Stéphane Quehen Igor Bezeme Jean-Claude Demeure Fabrice Le Botmel Jacques Quenel Janvier : Fâches-Thumesnil, Médiathèque M. Yourcenar Daniel Bockstal Thiery Derosier Ange Leccia J. Rabascall Janvier : Lille, Faculté Henri Warembourg, exposition Charles Deloffre Pierrette Bloch Francis Deschodt Jean Le Gac Philippe Richard René Bonargent Mireille Desideri Anne Libbrecht Lienart Frederic Schwalek Juin : Arras Quai de la Batterie Bonnave Renaud Desmazières Jacques Lizène Susan Shup Mai : Hamburg VI World Congress Eric Bonnet Hervé Di rosa Franck Longelin Vladimir Skoda Yan Bottin Noël Dolla Oscar Lloveras Gérard Smaggh Jean Bourrez Anne-Marie Donaint Marcel Lubac Michel Sohier Luc Brevart Dominique Douret- Baudouin Luquet Guy Sylvain Alain Briand D’hour Pascal Mahou Hervé Télémaque Yves Brochard et Joss Dray groupe les Malassis Thomas Claude Darras Jean-François Dubreuil (Zeimert, Topor, Olivier Barthélemy Togo Antonio Buondelmonte Véronique Ducatillon Olivier, Arrabal, Bonnie Tsang Pierre Buraglio Gérard Duchêne Cieslewicz et de Wit) Pierre Vandrotte Laurent Caenen Jean Dupuy Al Martin Jacques Van Roy C. Cardon Erro François Martinache Claude Viallat Michèle Carlier Jean Emmanuel Exbrayat Jean-Philippe Mattern Jacques Villeglé Martine Caytan Daniel Flinois Jacques Mayeux Mustapha Wasfi Mario Ceotto Ruth Francken Jean Mazeaufroid Christian Zeimert Jacques Charlier Bernard Guerbadot Bernard Messing Zush Max Charvolen Gronoff Patrick Meunier Jacques Chevallot Nathalie Hagemon J. Meyer Certaines œuvres sont Philippe Compagnon Patrice Hauwell Bernard Michez éditées dans la collection Edouard Courtois Joël Hubaut Vera Molnar ART ? Alain Buyse Lille 1997 Avril-Mai : Villeneuve d’Ascq Atelier 75 et la Rose des Vents Novembre : Fâches-Thumesnil Résidence Arthur François 1998 Mars : Peronne Mairie Octobre : Paris Hall Duquesnes du Ministère de la Santé Mai : Paris – Halle de la Villette, congrès mondial de l’AMRP dans le programme 2000 Mai : Somain - inauguration du centre de Chirurgie Réfractive de l’Institut Ophtalmique Octobre : Lens - service de cardiologie, centre hospitalier Novembre : EPSM Lille-Métropole – salle polyvalente du Centre Social 2001 Janvier : Lille – Espace Croisé, Euralille Septembre : Lille – Chambre de Commerces – travaux de patients Octobre : Mons en Barœul, Mairie Novembre : Wattignie, Centre social du Blanc Riez Février : Hellemmes - Salle des Acacias 2002 Septembre : Hellemmes - Galerie Frontière$, sélection d’œuvres des ateliers d’art plastique L’A.M.P.S est une association regroupant les municipalités et l’équipe de psychiatrie publique de la banlieue Est de Lille (villes de Mons en Baroeul, Lezennes, Hellemmes, Faches-Thumesnil, Ronchin, Lesquin) ; ainsi que des personnes physiques, associations, représentants d’usagers et l’E.P.S.M Lille-Métropole. Cette association a pour but de faire participer la population de ces communes à la politique de psychiatrie publique (sectorisation) par des actions de sensibilisation et de recherche. Dans le préambule de ses statuts, elle se propose d’instruire encore et toujours le procès de la folie. Elle accompagne le redéploiement de la psychiatrie publique dans la cité et permet son ouverture et son questionnement permanent. Le travail avec le milieu artistique a été l’un des fer de lance de cette action de psychiatrie citoyenne. Le fonds d’art contemporain FRONTIERE$ en est un exemple. Fonds d’Art Contemporain FRONTIERE$ Conception : Service Communication EPSM Lille-Métropole Expositions Itinérantes du Fonds d’Art Contemporain 1996-2002 « Art, culture et réhabilitation » Robert Delporte Ceotto Le Fond est géré par l’Association Médico-Psycho-Sociale et l’EPSM Lille-Métropole Contact : Gérard Duchêne Frontière$ . 211, rue Roger Salengro . 59260 Hellemmes Tél. 03 20 47 55 54 . 03 20 04 34 79 . Fax. 03 20 47 55 55 e-mail : [email protected] Les actions « Frontière$ » bénéficient du soutien financier de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, du Conseil Régional Nord – Pas de Calais, du Conseil du Nord de la ville de Lille. « Comme l’ont signalé Cocteau, Breton, Picasso et tant d’autres, l’art n’est pas seulement des- Tableaux de bord tiné à une Célébration rassurante dans les lieux solennels de la conservation. Il est aussi Fait pour descendre dans la rue, toucher le commun des mortels, changer l’ordre des choses, pré- questionnement, l’art sans interrogation, quel intérêt ? » Caenen Extrait de l’article de Bruno Vouters «L’art passe les frontière$…» La voix du Nord 1998 L’exclusion est ainsi multiforme. La frontière est tantôt d’ordre esthétique, par laquelle l’art s’auto-mutile (les refusés l’ont été par leurs pairs), tantôt politique, par laquelle l’exclusion est prononcée à travers un vocabulaire qui n’est plus seulement esthétique mais “anthropologique” : les dégénérés. Deschodt L quotidien. Il n’y a donc pas eu à proprement parler de choix esthétique, mais d’une réunion d’œuvres qui parlent du présent. L’artiste est sûrement ce photographe mental qui transmet les différents aspects de la société dans laquelle nous vivons. Il ne s’agit pas de décider ce qui est bon ou pas, seulement de pourvoir à une urgence : Montrer ce que souvent personne ne perçoit. Un mot de la fin qui commencerait à la première personne « le JE ». Chacun existe d’abord comme individu conscient du monde qu’il habite et qui l’habite. Cette réunion d’œuvres permet une vision de ce patchwork qu’est actuellement l’art contemporain. Cette densité d’irréel face au choc du présent. En ce sens le nazisme aura suggéré une association, par analogie et amalgame, jusqu’alors peut-être refoulée : il y a une communauté entre certains objets et certains sujets, entre certains artistes et certains anormaux : la communauté de la dégénérescence ! L’aptitude qu’a eue le nazisme, dans son horreur, à fictionnaliser le politique1, et par là à produire une nationale - esthétique, pourrait avoir pour nous aujourd’hui un curieux effet de décadrage, de déplacement de frontière, de révélation de points de passage entre certains phénomènes qui pourraient sembler d’abord hétérogènes : les frontières2, au sens politique, sont aussi des actes esthétiques : l’étranger est si souvent associé à la laideur qu’il faut s’en protéger en contrôlant les flux et les mélanges, l’idéal étant la “pureté” raciale, la “purification” ethnique ; et les classifications esthétiques sont aussi des actes politiques de reconnaissance et d’exclusion. Bref, l’intrication du politique et de l’esthétique est très subtile. C’est cette logique qu’aujourd’hui l’AMPS tente de prendre à témoin et peut-être à revers. En produisant un catalogue mélangeant des travaux d’artistes qui s’affirment comme tels, et de créateurs pour qui cette identité n’a jusqu’alors guère eu de sens ou d’intérêt, c’est une première frontière mise en défaut et redessinée : l’art, le non-art ? En redoublant cette transgression par une autre manière de montrer les œuvres, en proposant selon une logique qui devrait être celle de l’art contemporain, des expositions dans la galerie “Frontière$” et dans d’autres lieux d’hospitalité, privés ou publics, où il s’agit d’aller vers un public profane et pas seulement d’attendre de le faire venir dans, c’est une autre frontière qui se traverse : l’envers ou le contraire d’un défense d’entrer, qui a tellement sacralisé l’art “intouchable”. Il n’y a cependant ici aucune illusion quant à l’effacement des frontières de l’art. Tout regard coupe et découpe la réalité, en produisant des bordures qui sont autant de nouvelles frontières. Et aucun geste artistique, qu’il concerne l’œuvre d’art ou son regard, voire même son concept, n’échappe à ce prélèvement que peut-être même il exacerbe. L’œuvre d’art est d’abord marqué par son cadre : pas de tableau sans cadre et jeu de cadre, pas de tableau sans bord3, pas de signe sans code, pas d’innocence sans alibi4, etc. C’est pourtant sur ce bord que cherche à peser cette démarche de l’AMPS et du Centre d’Art Contemporain Frontière$. Cette démarche de débord, de débordement qui mélange les genres, qui métisse, qui joue et déjoue les frontières de notre regard et de nos représentations, cela pourrait s’intituler avec bonheur : tableaux de bord… Il ne s’agit pas de croire que le mélange des genres effacera les frontières : il y a encore bien du travail politique et esthétique à faire dans les siècles à venir, si même c’est possible : une mondialisation sans alibi ! Mais d’instituer une dynamique qui produise une renégociation permanente de la frontière, de ce qui sépare le dedans et le dehors, le même et l’autre, le connu et inouï, le lisible et l’illisible, ce qui fait à la fois la raison et la folie de la frontière5. Instituer cette dynamique n’est pas simple, car l’art ne suffit à rien. Il ne garantit ni la fin de l’exclusion, ni la fin de l’aveuglement. Peut-être même que le plus souvent, il les reproduit, comme Antonin Arthaud le criait6. Mais en même temps, parce qu’il(s) est autorisé à produire des signes non logocentriques, non lisibles immédiatement, l’art est peut-être une forme particulière de déterritorialisation, de désinclusion sans exclusion, de désenfermement, ou de dessins de nouvelles frontières qui déjouent les anciennes, les révèlent obsolètes, dénudent leur alibis et qui rendrent l’étranger, le refusé ou le dégénéré regardables : l’art est là, toujours un tableau du bord, d’abord du bord, par lequel ce qui ne nous regardait pas devient si étrangement familier et même souvent si excitant. L’art comme ex-citation…. Par le Centre d’Art Contemporain Frontière$, l’AMPS met ainsi en parallèle des dynamiques qui se révèlent être alors si proches, animés de la même tension : décloisonnement de l’art dans l’art, et tout ce mouvement qui se développe aujourd’hui pour une politique citoyenne de santé mentale, une politique qui, jusqu’à il y a peu, ne regardait personne, et surtout pas ceux (et ce) qui débordaient du cadre… Ben sonne devant elle-même, réhabiliter le e Fonds d’Art Contemporain « Frontière$ » réunit des travaux sur papier (originaux et multiples) de diverses provenances : 50% des œuvres présentés proviennent d’une collection particulière liée en partie aux éditions Alain Buyse (dons à Gérard Duchêne), 20% des travaux de travaux réalisés dans le secteur psychiatrique, 30% de donations d’artistes, soit 220 œuvres sur papier en 2002. Ce fonds ne prétend pas faire le point en ce qui concerne une globalité des démarches actuelles concernant l’art contemporain. Seulement proposer une approche la plus fidèle possible d’une réalité de production et de réflexion. Ces démarches et directions diverses nous concernent car elles sont liées au omme d’autres histoires, l’histoire de l’art est semée d’exclusions. Le XIXe et le XXe siècles ont été marqués à cet égard par deux événements particuliers. On se souvient de la lutte contre l’académisme qui a conduit les artistes “refusés” à se reconnaître et à se regrouper dans la manifestation fameuse du salon des refusés. On doit aussi se souvenir du geste d’extermination produit par le nazisme envers l’art “dégénéré” (le cubisme, le surréalisme, l’abstraction, etc.) C « … Il faut réinventer le contact, mettre la per- Hubaut parer le futur… » Patrice Desmons Revue Pholitiques : http://pholitiques.fr.st 1 Cf la Fiction du politique Philippe Lacoue-Labarthe, Ed. du Seuil . 2 Cf la frontière Jean-Pierre Faye, Ed Actes Sud . 3 Cf La vérité en peinture Jacques Derrida, Ed Flammarion . 4 Cf Etats d’âme de la psychanalyse Jacques Derrida, Ed Galilée . 5 Cf Le passage des frontières, autour du travail de Jacques Derrida Colloque de Cerisy Ed Galilée . 6 Cf Forcenet le subjectile, dessins d’Antonin Arthaud présentés par Michèle Thévenin et Jacques Derrida, Ed Gallimard