enfase gratuit - Pagesperso

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ENFASE GRATUIT
Depuis trois ans, dans un esprit d’innovation et d’accessibilité au plus grand nombre à
une formation diplômante et de qualité, des enseignants de l’UFR des sciences de l’éducation
ont mis en place une modalité pédagogique appelée e-learning. Pour l’année universitaire
2006/2007, plus de 700 étudiants ont volontairement choisi le e-learning, de façon partielle
(alternée à du présentiel ou télé enseignement) ou complète.
A la demande de Mr Dupas, Président de l’université de Lille 3, il a été décidé à la
réunion du CEVU du 22 juin 2007 puis en CA du 25 juin 2007 que le fonctionnement du elearning soit reprit dès la rentrée 2007/2008 « dans le cadre du service dédié de l’université et
que soient appliqués les tarifs votés par les conseil de l’université (en 2007/2008, 25€ par
UE) ».
La présidence avance deux arguments nécessitant une tarification du e-learning et son
affectation au Service d’Enseignement A Distance:
1) Un surcoût de cet outil pédagogique pour l’université ;
Nous ne pouvons que constater que cet argument n’est pas fondé, pour plusieurs raisons :
- les enseignants sont volontaires et ne touchent donc aucune rémunération autre que leurs
salaires versés par le Ministère. De plus, ils prennent en charge des fonctions qui au SEAD
sont assurés par un secrétariat (inscription des étudiants aux groupes, gestion des forums, de
l’exerciseur, dépôt des cours et devoirs…).
- la généralisation des PC et de la connexion Internet est bien antérieure à la création du elearning. Les frais afférents aux équipements informatiques sont donc déjà compris dans les
frais d’inscription payés par les étudiants au moment de leur inscription.
- il n'y a pas pour l'université de salles de cours ou de salles d’informatique (nécessaires pour
certains cours) à mettre à disposition, ni de frais d'impression. Les cours, téléchargeables,
entraînent par ailleurs des frais d’impression qui sont à la charge de l'étudiant
- les frais pour l'hébergement du site, jusqu'alors supportés par le budget de l'UFR, était de
l’ordre de 1500 euros par an. Le webmestre gérait les aspects techniques de la plateforme de
façon bénévole. Si nous considérons le nombre d’étudiants en e-learning pour l’année
prochaine équivalent à celui de cette année, la somme récupérée par l’université dépassera
largement les frais d’hébergement du site assurés jusque là par le budget de l’ufr.. Fabien
Fenouillet, contacté par mail, nous affirme en tant qu’ancien directeur du SEAD de Lille 3 que
« la somme que l’université va empocher ne servira en aucune manière les étudiants qui
s’inscrivent en sciences de l’éducation ». A quoi va donc servir cet argent puisqu’il ne sera
absolument pas affecté à des frais de fonctionnement inexistants pour les études en elearning ?
2) Une absence de compétence des UFR dans des prises de décision engageant
l’université
Cet argument est également injustifié
Nous rappelons que les programmes établis par le Ministère permettent aux enseignants
d’adapter la pédagogie qui convient le mieux à leurs cours. A ce titre, le e-learning, ne
générant aucun frais supplementaires (et revenant même moins cher que le présentiel) est un
outil pédagogique comme un autre, à distinguer largement d’un télé-enseignement classique.
La plateforme ENFASE est en effet un outil pédagogique fort, au sens d'un apprentissage
collaboratif relevant des TICE. Il permet aux étudiants de suivre leurs études par le biais
d’Internet tout en bénéficiant d'une formation de qualité basée sur l'information, la
communication, la mutualisation des connaissances et la co-formation. Cette modalité
d’enseignement permet aux étudiants qui subissent mobilité restreinte et conditions de vie
socio-économiques fragiles (éloignement géographique, travail, parent isolé, handicap...) de
suivre des études dans les meilleures conditions. Il permet aussi aux futurs enseignants formés
en sciences de l'éducation de se familiariser avec les outils numériques et asynchrones
d'enseignement.
Nous considérons donc cette mesure comme arbitraire. Elle va à l'encontre du principe
d'égalité des chances dans l'accès aux études les plus hautes possibles ainsi que dans la
priorité gouvernementale accordée aux mères de famille d'accéder à une formation afin de se
réinsérer sur le marché du travail.
Par ailleurs, elle s’attaque clairement aux intérêts pédagogiques du e-learning. Nous rappelons
que cet outil a fait ses preuves, et que dans une société comme la nôtre il est porteur d'avenir.
Il est d'ailleurs gratuit dans toutes les universités françaises où il est pratiqué.
La législation française prévoit que l’enseignement public doit être gratuit, en dehors de frais
universitaires fixés par décret et de frais complémentaires correspondant à des dépenses
financières clairement identifiées, ce qui n’est pas le cas dans le montant fixé ici pour
l’enseignement e-learning. Les frais demandés correspondent donc à une mesure illégale.
Il est essentiel que l’UFR des sciences de l’éducation reste administrateur pédagogique et
que l’accès à la plateforme d’enseignement en e-learning ENFASE reste gratuit.
Nous affirmons sur ces points notre détermination, soutenus par l’UNEF, syndicat étudiant, et
n’hésiterons pas si nécessaire à faire valoir nos droits devant le tribunal administratif.
Nous demandons donc fermement l'annulation de cette décision, et en appelons à Mr Dupas,
Président de l’université Charles de Gaulle de Lille 3 ; à Mr Dubreuil, Recteur et Chancelier
des universités ; ainsi qu’à Mme Valérie Pécresse, Ministre de l’enseignement supérieur et de
la recherche, pour que l’accès à la plateforme ENFASE reste gratuite et que l’administration
pédagogique d’ENFASE reste à la charge de l’UFR des sciences de l’éducation.
Des étudiants de l’université Charles de Gaulle de Lille 3.