Téléchargez le bilan d`activité 2012 du lieu de vie d`Harcanville

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Téléchargez le bilan d`activité 2012 du lieu de vie d`Harcanville
SERVICE DE PLACEMENT FAMILIAL
Lieu de vie d’Harcanville
Bilan d’activités 2012
Présentation de l’établissement
Intégré dans le dispositif associatif, agissant dans le champ de la protection de
l’enfance, le Service de Placement Familial s’inscrit dans une mission de
suppléance familiale, éducative, sociale, culturelle, et cela depuis sa création en
1967.
Les valeurs défendues par l’association, dans sa fonction de suppléance familiale,
sont de permettre à l’enfant d’être protégé, éduqué, soigné, et aux parents de
s’engager dans un rôle de requalification parentale, dans le respect de leurs droits,
et dans le cadre de la loi du 02.01.2002.
Le Lieu de Vie d’Harcanville s’inscrit également dans cette lignée. Il est issu des
valeurs de l’association qui « entend apporter sa pierre à la cohésion sociale en
luttant contre toutes les formes d’exclusion, en favorisant l’intégration ».
Il a été ouvert à l’accueil des usagers le 15 septembre 2009.
La maison, située à Harcanville, d’une surface importante permet d’accueillir trois
adolescents en grandes difficultés.
Le Service de Placement Familial, auquel le lieu de vie est rattaché, apporte
l’expérience de la prise en charge des jeunes dans le cadre de l’accueil familial.
HARCANVILLE
SERVICE DE PLACEMENT FAMILIAL
Lieu de Vie d’Harcanville
48 Bis Rue Stanislas Girardin – 76000 Rouen
 : 02.35.07.44.35 /  : 02.35.07.44.64 - Email : [email protected]
Les grandes lignes du projet
L’ouverture du Lieu de Vie s’inscrit dans le cadre de l’appel à projet « lieux de vie et
d’accueil » lancé en août 2006 par le Département, appel à projet auquel
l’Association Les Nids a répondu en mars 2008.
Il concernait la création de 30 places en structures d’accueil non traditionnelles, en
référence à l’axe 3, orientation 1, du schéma Enfance-famille 2005-2008.
Les objectifs de ce projet sont de prendre en compte les besoins de publics
spécifiques, notamment les jeunes en grandes difficultés en recherchant « une
diversification d’accueils capables d’innovations socio-éducatives » mais « reliés à
des structures permettant une mutualisation de moyens » en mobilisant fortement
les partenaires et les réseaux dans la construction de projets.
Le Lieu de Vie d’Harcanville a pour objectif d’accueillir des adolescents en grande
difficulté, généralement déscolarisés, ayant parfois des conduites délinquantes, et
qui ne peuvent pas toujours avoir leur place dans les établissements d’accueil
traditionnels tels que les MECS et les placements familiaux.
Il existe un réel déficit de solutions tant au niveau de l’accueil en
établissement collectif qu’en milieu scolaire.
Le lieu de vie offre des solutions alternatives d’accueil, proposant des prestations
intensives et offrant une continuité de prise en charge.
1 directeur
1 directeur adjoint
1 chargé de mission
1 psychologue
1 référent éducatif du Lieu de Vie
1 pôle secrétariat
Le lieu de vie a connu cette année une instabilité au
niveau des flux d’entrées et de sorties. Au total, le service
a réalisé 4 entrées et 7 sorties. Certains jeunes présents
depuis 1 an 1/2 puis 1 an sont sortis de ce dispositif,
laissant la place à d’autres jeunes au profil différent qui
sont restés quelques mois ( 4 à 6 mois).
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Les missions et services proposés par
le lieu de vie d’Harcanville
ACCUEILLIR
PROTEGER
EDUQUER
ACCOMPAGNER
C’est mettre en œuvre dès l’admission l’ensemble des procédures permettant
un accueil de bonne qualité aux jeunes et à leur famille, à travers une attention
aux lieux et moments de l’accueil, par la remise d’un livret d’accueil et par les
informations transmises lors des premières rencontres sur le projet et les modes
de communication en particulier.
La mise en œuvre du projet d’accueil s’appuiera sur les prescriptions du
Magistrat et celles de l’inspecteur ASE en ce qui concerne les relations avec la
famille. Des modalités de protection concernant les lieux et les personnes sont
définies dans le règlement de fonctionnement et les règles de vie.
Le lieu veut favoriser diverses formes d’apprentissages ou de réapprentissages
des éléments fondamentaux des connaissances. Selon l’âge et les possibilités,
des stages seront organisés en vue d’une initiation au monde du travail. Une
attention sera portée à la socialisation, en aidant les jeunes à retrouver les codes
sociaux qui peuvent permettre de retrouver leur place dans la cité.
Les professionnels mettront en œuvre l’ensemble des soins nécessaires, tant au
plan de leur santé physique et psychique, que de leur hygiène de vie. Il sera
effectué un accompagnement des relations familiales, selon des modalités
adaptées à chaque situation (accueils accompagnés, visites accompagnées). Il
s’agit de mobiliser les jeune dans tous les domaines de vie : insertion scolaire et
professionnelle,
activités sportives, pédagogiques, ludiques etc. Bien
évidemment, l’accompagnement relationnel parents-jeunes, est au cœur du
dispositif, par le respect de la mise en place des droits des parents, par des
rencontres entre le service et les parents dans l’objectif de les mobiliser dans le
projet de leur enfant.
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L’activité 2012
Les flux d’activité
Origine juridique de la mesure
PLACEMENT
ASE
PLACEMENT
0
7
4
0
DIRECT
IL S’AGIT DE PLACEMENT
PRONONCE PAR LE JUGE DES
ENFANTS
4
Âge des enfants
La tranche d’âge de référence se situe entre 14 et 16 ans, conformément au projet de service du lieu de vie.
Les critères d’admission en ce qui concerne l’âge des jeunes sont basés sur cette fourchette mais aussi sur la
maturité et la capacité à s’inscrire dans un petit groupe de jeune d’âge plus ou moins similaire.
Nous notions l’année dernière que des écarts d’âge pouvaient être possibles s’ils ne remettent pas en cause ces
critères. Ainsi, cette année nous avons accueillis deux jeunes de 13 ans, et un de 17 ans.
Pour ces trois cas particuliers, le permanent du lieu de vie, le Chef de service et la psychologue se chargent, en
fonction des éléments recueillis lors de l’admission et des échanges avec les professionnels partenaires d’établir
la faisabilité de l’accueil.
Il s’agit de construire une homogénéité du groupe qui favorise à la fois l’épanouissement individuel mais aussi la
dynamique collective.
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L’activité en 2012
L’Ecart entre le nombre de journées prévisionnelles et le nombre réalisé est légèrement négatif et tient
au fait que se sont succédées toutes l’année les entrées et sorties de jeunes. Que par ailleurs certains
mois n’ont pas été facturé en raison de l’absence des jeunes pour fugues,( 2 jeunes en fugues en avril) et
que d’autres mois le lieu de vie a obtenu une dérogation permettant l’accueil simultané de 4 jeunes.
A partir du mois d’octobre, sans permanent au lieu de vie, les sorties se sont succédées.
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L es activités
De la même manière que pendant les vacances scolaires de l’année passée, le groupe de jeunes
accueillis a pu bénéficier d’activités mises en place par le permanent.
Ainsi, des sorties à la journée ont eu lieu à Paris, vers les plages de Deauville ou Cabourg ou à Rouen afin
de se rendre au cinéma, à la piscine…
Ponctuellement des sorties plus longues, avec un hébergement peuvent se mettre en place, en fonction
des souhaits de chacun mais aussi et surtout en rapport avec l’état de stabilité du groupe.
Il s’agit de permettre aux jeunes de passer un moment agréable en se sentant en sécurité, sans avoir à
subir les éventuels comportements de leurs pairs parfois moins sereins.
Une visite du Futuroscope à Poitiers a donc été organisée avec une nuit passée sur place.
Cette année, deux jeunes accueillis ayant des troubles psychiatriques important, il a été difficile de
prévoir des activités sur du moyen terme, chaque jour pouvant révéler une difficulté liée à ces
pathologies.
La structure dans son environnement
Les partenaires habituels sont avant tout les inspecteurs et les éducateurs de l’Aide Sociale à l’Enfance.
Ils seront informés de l’évolution du projet global et de celle des jeunes selon les procédures habituelles.
Ces procédures prévoient le mode d’admission, les modes d’information écrite, les bilans et le mode
opératoire pour les réorientations par le biais des UOE.
Les jeunes sont tous scolarisés au collège. Ils bénéficient d’activités sportives et de loisirs tant avec les
associations extérieures qu’avec le permanent du lieu de vie qui propose des activités hebdomadaires
(VTT, footing).
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L’organisation des compétences au service
des enfants et des familles
Les compétences
C’est sur l’éducateur permanent que reposent la pertinence et les limites de l’accueil, à savoir sa
capacité à mettre à disposition d’autrui autant « le toit » que « le moi familial ». C’est cette capacité
faite d’attention, de soins quotidiens, de disponibilité, de permanence, d’écoute, c’est-à-dire de
« préoccupation familiale des besoins primaires » qui matérialise un espace tant physique que
psychique.
L’enjeu est bien de concilier sa vie professionnelle et personnelle dans un même lieu avec des espaces
différenciés.
Dans cet espace à allure familiale, les accueillis rejouent les souffrances de leur histoire et le
permanent accepte d’exposer sa capacité à maintenir un espace ouvert sur sa propre vie.
Profondément, ce qui est mobilisé et ce qui est offert, c’est de la famille et des affects qui répondent à
des besoins, et qui engendrent de l’altérité, c’est-à-dire de l’humain, du sujet et du rapport à son
prochain.
En fait, le permanent donne de la « famille », ce qui requiert de questionner la place de
l’environnement familial dans la construction ou la réparation du sujet. De plus, donner de la famille
suppose des limites à ce don. Quelles sont les « parts » de famille qui peuvent ainsi être partagées
sans heurter la sensibilité d’autres marques familiales originelles.
Cependant, ces limites doivent faire l’objet de temps de régulation institutionnelle avec les cadres,
elles doivent être parlées, réfléchies, afin de (re)donner du sens professionnel à ces interactions, à ce
« don ».
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Les instances
Le lieu de vie a un lien constant avec le SPF. Il s’appuie sur l’ensemble des ressources
institutionnelles de nature hiérarchique, clinique, éducative ou matérielle, afin d’éviter une
forme de repli sur soi, d’enfermement. La responsabilité hiérarchique de la structure appartient
au Directeur du SPF. Un temps d’échange formalisé sera tenu deux fois par mois entre le
permanent et son assistant et le responsable de service, afin d’évoquer les questions
d’organisation, les projets, les admissions ou les départs et toute autre question pédagogique,
matérielle et morale.
Des réunions trimestrielles sont prévues avec les autres lieux de vie, afin de mettre en commun
les expériences et développer les coopérations.
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CONCLUSION
En 2012 le Lieu de Vie a connu beaucoup de tensions et de réaménagements liés au départ du
permanent et au profil des jeunes accueillis qui ont mis à mal l’institution par la mise en place
d’actes violents ou de mise en danger (fugues à répétition). Si jusqu’alors les difficultés des
enfants accueillis et les réponses proposées par le service pouvaient garantir une continuité
dans l’intervention et valider la pertinence du projet, celui-ci est remis en question lors du
second semestre 2012.
Déjà l’an passé, la question de la fermeture de l’un des trois Lieux de Vie de l’association se
posait, et face à la vacance de poste de permanent, cette question a de nouveau été posée au
Conseil Général.
L’expérience du repli des jeunes auprès des professionnels assistantes familiales, nous pousse à
croire que de nouvelles modalités de prises en charge peuvent être pensées pour les enfants
initialement confiés en Lieu de Vie, avec un dispositif toujours adossé aux compétences du SPF
et un renfort éducatif. Ce projet sera à l’étude en 2013.
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