Journées d`étude AFISFEC / UNISFEC – 6 et 7 - ISFEC-IdF

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Journées d`étude AFISFEC / UNISFEC – 6 et 7 - ISFEC-IdF
Journées d’étude AFISFEC / UNISFEC – 6 et 7 novembre 2015
Clôture des travaux
Nicole Priou
Quelques mots de conclusion qui reviennent sur vos travaux d’ateliers et mettront la focale
sur quelques points qui me semblent avoir traversé ces journées et sur lesquels il pourrait
être intéressant de poursuivre la réflexion.
Du côté des difficultés récurrentes nommées par les ateliers
-
La mixité des publics
La non maitrise en certains lieux sur la nomination des tuteurs
Les ambigüités sur les objectifs du port folio (développement professionnel ?
évaluation ?), sur les usages du référentiel (lequel ? pour en faire quoi ?)
Tension voire écartèlement entre des logiques contradictoires ou des difficultés
organisationnelles
Du coté des propositions :
-
-
Construire collectivement des outils
Multiplier les occasions de croiser les regards
Disposer d’un document de référence commun qui positionne les places et
responsabilités d’acteurs diversement situés
Se réapproprier collectivement le référentiel
Favoriser des temps d’échanges et de collaboration entre pairs
Articuler les dimensions formelles, non formelles et informelles, toutes participant à
la formation et au développement professionnel
Approfondir la réflexion sur les degrés de complexification dans l’acquisition et le
développement des compétences (travail déjà commencé sur les axes, les seuils, les
niveaux)
Diversifier les formes d’écrits professionnels (exemple des articles en Ile de France
pour la revue de l’AIRIP
Listes non exhaustives.
L’attention des participants me semble s’être focalisée sur deux couples de mots :
-
Référentiel institutionnel/référentiel implicite
Genre/style
Pour passer à l’opérationnalisation à partir des pistes de travail entrevues dans les ateliers il
pourrait être intéressant de mettre en perspective ce qui ressort des travaux d’ateliers avec
ces couples de mots et avec des éclairages d’experts qui peuvent permettre de prolonger la
réflexion et d’ouvrir de nouvelles pistes
Yves Clot – en analyse de l’activité - aime à parler de l’intérêt du « geste riche ». Il en précise
le sens : C’est « quand il y a du collectif en soi » , c’est « le clavier élaboré ensemble,
définitivement ouvert, répertoire, gamme collectivement construits pour que chacun puisse
en disposer » (communication colloque chaire UNESCO « enseigner au XXIème siècle).
« C’est quand on se ressaisit du transpersonnel qu’on devient capable d’être seul pour agir »
« la vocation du collectif c’est d’aider chacun à se déterminer ».
Comment les dispositifs de formation, l’accompagnement des stagiaires prennent-ils en
compte ce souci de développer un « geste riche » ?
Les psychologues du travail le disent : « les collectifs c’est bon pour la santé ». Yves Clot y
insiste : « quand le collectif de travail n’existe plus que le sentiment de vivre la même
histoire disparait il n’existe plus cet intercalaire entre ce qui est prescrit et ce que chacun vit.
Il n’y a plus de débats d’écoles sur les manières de faire, sur les règles, les sous-entendus.
Prolifèrent alors les querelles de personnes qui s’y substituent. Lorsqu’il y a déflation du
métier il y a inflation de la querelle ». Quid de ce souci de faire de vrais « collectifs de
travail » à tous les échelons (établissements, instituts, associations nationales)
Dans un autre ordre – et là je suis influencée par ma récente coordination d’un dossier des
Cahiers pédagogiques sur « Le pari du collectif » - Philippe Perrenoud invite à « rendre la
coopération moins héroïque ». Une invitation qui me semble tout à fait pertinente. Si on
veut mobiliser les troupes dans les instituts, dans les établissements il faut sans doute rester
dans le domaine du possible, du réalisable, se donner des tâches qui apportent plus de gains
à ceux qui s’y investissent que de contraintes, D’où la nécessité, on l’a déjà dit, de bien
choisir les objets de travail. D’un lieu à l’autre, selon la culture des personnes, l eur histoire,
les expériences antérieures … les objets en question peuvent ne pas être complètement les
mêmes. Certains peuvent avoir un rôle de leviers là où d’autres aurons des effets très
marginaux.
Un clignotant à allumer puisque la formule est revenue plusieurs fois ce matin « méfionsnous de nos dadas », veillons à ce qu’ils ne servent pas de filtres qui nous détourneraient de
« règles de métier » plus génériques et transférables.
Enfin un défi à relever pour l’UNISFEC et l’AFISFEC : faire vivre le collectif des ISFEC car – vos
travaux, vos réflexions, vos expérimentations le montrent – il a des ressources à mutualiser,
à mettre à disposition sans réinventer la poudre chacun dans son lieu, des énergies à
fédérer.
Ce qui donnera à la fois de la visibilité institutionnelle aux ISFEC et une chance accrue de
faire reconnaitre l’importance de la formation, cette reconnaissance n’allant pas toujours de
soi dans notre institution.
Bonne suite et bonne chance !