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Festival de photographie de Deauville
Édition #3-2012
27 octobre au 2 décembre 2012
Filip Dujardin
Kate Fichard
Simon Procter
Paolo Roversi
Kourtney Roy
Tania & Vincent
Maria Barkova
Julia De Cooker
Sylvain Couzinet-Jacques
Valentina Giringhelli
Eugenia Ivanissevich
Prune Simon-Vermot /
Michal Florence Schorro
Marie Sommer
Lore Stessel
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Points de vue
Viewpoints
Notre Festival Planche(s) Contact invite une nouvelle fois
les photographes à inventer leur vision de Deauville et
à la partager. Depuis trois ans chaque photographe accueilli découvre puis se met à l’écoute du sujet imposé :
Deauville. Cette démarche, qui est la ligne artistique du
festival, révèle une étonnante diversité de points de vue,
sur la ville, ses habitants, son architecture et ses rendezvous. Les images sont parfois poétiques ou décalées,
tantôt étranges et oniriques, nostalgiques ou futuristes.
Année après année, elles renouvellent la mémoire photographique de Deauville, immortalisée depuis la fin du
xixe siècle par les grands noms de la photographie.
Photographes reconnus, étudiants en photographie
ou amateurs passionnés qui participent, lors du passage à l’heure d’hiver, au Concours Swatch de la 25e heure :
tous s’emparent de Deauville, avec un style et un langage personnels.
Cette année, une dizaine de photographes les rejoindront pour la première édition d’un « Planche(s) Contact
Off » qui investit la ville avec d’autres regards portés par
des artistes qui, eux, vivent une grande partie de l’année
à Deauville.
Planche(s) Contact grandit aussi avec le Concours de la
Fondation Louis Roederer, partenaire fondateur du festival – qui accueille désormais huit étudiants de quatre
écoles européennes invités à participer à ce qui est
devenu un tremplin professionnel. En témoignent les
retombées concrètes dont ont bénéficié les deux premières lauréates – Namsa Leuba (2010) et Kate Fichard
(2011). Ce prix associe une bourse, des parutions et une
commande photographique et offre à de jeunes étudiants la possibilité de travailler, avec des moyens, à un
projet d’exposition ; conseillé par les professionnels de la
photo à leur écoute durant leur résidence. Un accompagnement des jeunes artistes auquel nous tenons et qui
s’affirme dans toutes les manifestations artistiques de
Deauville.
Pour continuer de grandir et s’épanouir, la Ville ré-ouvrira
à l’occasion de ce troisième Planche(s) Contact, les portes
du Club 2010 – lieu historique qui vient d’être réhabilité.
Il porte désormais un nouveau nom : Le Point de vue. Un
nom qui sonne comme l’affirmation de choix artistiques
qui nous ressemblent, mais aussi comme une invitation
à découvrir de nouveaux horizons esthétiques.
Our Festival, Planche(s) Contact, is once again inviting
photographers to invent, and share with us, their vision
of Deauville. For three years now each of the invited photographers has come to discover, and become attuned
with, the imposed subject : Deauville. This approach,
which constitutes the artistic direction of the festival,
brings to light an astonishing diversity of viewpoints, of
the town, its inhabitants, its architecture and its regular
events. The images might be poetic or quirky, strange or
dream-like, nostalgic or futuristic. Year after year, they
renew the photographic memory of Deauville, immortalized since the end of the 19th century by the great
names in photography. Recognized photographers,
photography students or enthusiastic amateurs, who,
during the switch to the winter clock, participate in the
Concours Swatch de la 25e heure, all make Deauville their
own, through their own personal styles and language.
This year, about ten photographers will be joining them
for the first edition of a “Planche(s)Contact Off” which invests the town with yet other viewpoints, those of artists who live in Deauville for a large part of the year.
Planche(s) Contact is also growing with the Concours de
la Fondation Louis Roederer, a founding-partner of the
festival – that henceforth welcomes eight students
from four European schools invited to participate in
what has become an important professional springboard. Witness to this are the very concrete and positive
repercussions for the first two laureates – Namsa Leuba
(2010) and Kate Fichard (2011). The prize associates a
scholarship, publications and a photographic commission and gives young photographers the possibility of
working, with the intendant means, on an exhibition
project, with advice from photography experts at their
disposition during their residency. An accompaniment
of young artists that is important to us, and one that is
reaffirmed in all of Deauville’s different artistic manifestations. In order to continue to grow and flourish, on
the occasion of this third Planches Contact, the Town will
be re-opening the doors of the Club 2010 – a historic
place that has recently been renovated. It henceforth
has a new name: Le Point de vue. A name that resounds
both as a confirmation of the artistic choices that unite
us but also as an invitation to the discovery of new
aesthetic horizons.
Philippe Augier
Maire de Deauville
Philippe Augier
Maire de Deauville
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Résidences 2011
Planche(s) Contact 2012
Planche(s) Contact 2012
David Armstrong
Namsa Leuba
Meffre et Marchand
Lars Turnbjörk
Massimo Vitali
Et pourquoi pas ? Pourquoi ne pas faire appel à
des photographes de magazines, voire de mode,
pour photographier Deauville ? Ils ont l’habitude
des commandes, mais aussi des contingences
commerciales et possèdent surtout l’habileté de faire
entrer l’art en contrebande…
And why not ? Why not turn to magazine or even
fashion photographers to photograph Deauville ?
They are accustomed to commissions, but also to
commercial contingencies, and above all have a
capacity for smuggling art in at that same time…
Alice Evans
Kate Fichard
Damian Griffiths
Romain Mader
Cyril Porchet
Lizzie Vickery
Résidences 2010
Charles Fréger
Lise Sarfati
Guillaume Collignon
Nicolas Genta
Namsa Leuba
Noha Moktar
Charles Negre
Cédric Raccio
Cette année, pour cette troisième édition de Planche(S)
Contact, nous avons fait appel à des photographes que
l’on croise le plus souvent dans les magazines (mais
également dans des galeries et des musées), comme
Paolo Roversi, un « portraitiste de mode », comme
il aime se définir, star incontestée du genre depuis
plus de vingt ans. À ses côtés, la jeune génération
incarnée par la Canadienne Kourtney Roy, qui se
met en scène et joue avec brio avec la nostalgie des
années 60. Simon Procter, un amoureux des chevaux,
a capturé de manière spectaculaire trois moments
équestres privilégiés de la ville. Tania et Vincent, eux
aussi, distillent leurs natures mortes inspirées dans les
magazines ou des commandes pour des marques de
luxe.
Enfin, la lauréate du prix Fondation Louis Roederer
de l’année dernière, Kate Fichard, qui ne travaille
pas encore pour des magazines – mais ça ne saurait
tarder –, continue d’explorer Deauville avec son regard
affûté et pertinent. Loin des magazines, Filip Dujardin a
métamorphosé, avec un humour digne des surréalistes
belges dont il se revendique, l’architecture et les
paysages de Deauville : décapant !
Patrick Remy
Directeur artistique
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This year, for this third edition of Planche(S) Contact,
we have called upon photographers who one usually
encounters in magazines (but also in galleries
and museums), such as Paolo Roversi, a « fashion
portraitist », as he likes to define himself, and an
unquestionable star of the genre for more than twenty
years. Alongside him, the younger generation is
represented by the Canadian Kourtney Roy, who stages
herself in her images and plays with the nostalgia of
the 60s with brio. Simon Procter, a lover of horses,
has spectacularly captured three of the town’s more
privileged equestrian moments. Tania and Vincent
also diffuse their inspired still-lives in magazines or for
luxury brands.
Finally, the laureate of last year’s Louis Roederer
Foundation prize, Kate Fichard, who doesn’t work
for magazines –but it can only be a matter of time–,
continues to explore Deauville with her sharp and
pertinent eye. A long way from magazines, Filip
Dujardin, with a humor worthy of the Belgian
surrealists whose heritage he lays claim to, has
metamorphosed the architecture and landscapes
of Deauville: ferocious !
Patrick Remy
Artistic director
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Paolo Roversi
Background
Paolo Roversi est considéré comme une star
internationale de la photo de mode et publicitaire,
il est fasciné par les portraitistes de studio. Son
travail, depuis ses débuts à Paris en 1973, est comme
un journal intime écrit jour après jour, photo après
photo, avec beaucoup d’amour et de passion…De
son studio qu’il a du mal à quitter, Paolo Roversi a
imaginé Deauville, le Deauville de la Belle Époque,
quand Coco Chanel ouvrait sa première boutique en
1913, mais aussi celui d’aujourd’hui avec ces hommes,
femmes, enfants, avec ces personnalités que l’on
peut croiser sur les Planches. « Le studio, c’est encore un
temps à inventer. C’est surtout un état d’esprit, une façon de
regarder et de sentir. Le studio est partout. Il est un coin de
ma tête. » Sa photographie est unique, dépouillée, des
images au temps arrêté, l’expression la plus extrême
de la grâce et de la beauté fragile.
Paolo Roversi est né en 1947 à Ravenne, l’année où
le Dr Edwin Land a inventé le polaroid. Il a exposé dans
le monde entier et publié une dizaine de
monographies.
www.paoloroversi.com
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Stylisme : Martine de Menthon, assistée de Manon Sarron
Coiffure : Alessandro Rebecchi
Maquillage : Marie Duhart
Tirages : L’Atelier Lumière, Paris
Crédits : Maillots Carine Gilson, Manteaux Nina Ricci, Bottines
Azzedine Alaia, Marinières Saint-James, Top à sequins Lanvin,
Chapeau Louis Vuitton, Chapeau de paille Lanvin Homme,
Capelines Lanvin et Maison Michel, Pull-over rayé Sportmax,
Broches, bracelets et colliers Chanel Joaillerie, Casquette MaxMara,
Robe « Marilyn » Carine Gilson, Chemisier à cravate Chanel, Chemise
Dior Homme, Jupon Christian Dior, Long ensemble Christian,
Dior Haute Couture, Fourreaux Azzedine Alaia Couture et Bottega
Veneta, Lunettes Linda Farrow Luxe, Robes Chanel.
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Filip Dujardin
D’ville
Filip Dujardin est fasciné par l’architecture, mais
au-delà d’être un banal photographe d’architecture,
il a développé sa propre vision en créant des fictions
architecturales.
Après des études d’architecture, ce photographe né
à Gand a décidé de revendiquer son héritage culturel
belge, comme celui des surréalistes René Magritte ou
Raoul Servais. Il a assemblé des clichés d’immeubles
et de paysages emblématiques de la ville de Deauville,
clichés qu’il a réalisés lui-même.
Au travers de photomontages ingénieux, il nous
propose ses créations-fictions qui semblent tout
droit sortir d’un film de science-fiction, pour leur côté
improbable et décalé, voire parfois étrangement
dérangeant. Ces puzzles d’immeubles ou de lieux
apparaissent comme une « reconstruction » urbaine,
une architecture ni tout à fait nouvelle, ni vraiment
déjà vue. Un sacré tour de force qui nous offre une
nouvelle vision de Deauville, avec un effet de surprise
garanti !
www.filipdujardin.be
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Simon Procter
Faraway
Ce photographe britannique est spécialisé dans
la réalisation de grandes fresques, inspirées par la
peinture et souvent au service de la publicité et de la
mode. Il collabore à des magazines comme V, Vogue
Japon, Harper’s Bazaar, Stiletto ou le New York Time
Magazine.
Simon Procter est également un grand amateur
de chevaux, il a réalisé la photographie officielle de
la garde républicaine. Sa perception de Deauville
s’attache tout particulièrement à l’univers du cheval.
Simon Procter est né en 1968 dans le Lancashire,
au nord de l’Angleterre. Il a étudié la peinture et la
sculpture. Il commence la photographie en 2005
et se fait remarquer par une campagne Nike.
Il vit désormais entre Paris et New York.
simonprocter.blogspot.fr
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Rond de présentation des chevaux, salles des ventes Arqana, Deauville
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Hippodrome de Deauville, La Touques
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Sulky sur la plage de Deauville
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Kourtney Roy
Lady Deauville
Kourtney Roy est née au Canada, au cœur des bois sauvages
du nord de l’Ontario. Une famille de bûcherons l’a prise sous
son aile protectrice et elle a passé son enfance en trappant
et en apprivoisant des loups. Elle a appris l’emploi de la
hache avant de commencer à marcher et, avant l’âge de
12 ans, a maîtrisé l’usage du fusil de son père et des autres
armes à feu.
Après avoir vécu une jeunesse orageuse, trempée d’alcool
et remplie de rixes, elle a tourné son regard vers l’Europe.
Kourtney passe alors ses jours à Paris en se bagarrant, en
buvant du bourbon et en faisant des autoportraits dans des
hôtels insalubres, avant, à la fin des années 70, de faire un
séjour à Deauville. Ces images inédites ont été retrouvées
dans ses archives.
Cette artiste canadienne, née en 1981, est fascinée par
la création d’une mythologie tragique du soi, Kourtney
Roy imagine un univers intime où se côtoient
merveilleux et mystère. Son travail est surtout basé
sur l’autoportrait. Les personnages qu’elle incarne sont
sombres et tristes, fixés dans leurs mondes banals qui
semblent faire écho à une époque passée. Dans ces
scènes d’isolement, les femmes paraissent s’ennuyer.
Elle s’inspire des lieux habituels et domestiques car
ce qui est inquiétant est souvent ce qui est le plus
familier.
Kourtney Roy travaille pour les magazines de mode :
comme GQ, Vogue Japon, Wallpaper, Esquire et Please.
Elle a exposé en galerie à Paris et Berlin.
www.kourtneyroy.com
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Tania et Vincent
Images de Deauville
L’une des photographies les plus célèbres du grand
maître Paul Outerbridge (1896-1958) s’intitule Images de
Deauville, elle date de 1936. Ce photographe américain,
le premier à avoir réconcilié art et commerce, n’a
sans doute jamais mis les pieds à Deauville, mais il
a imaginé la ville (avec un dé, une sphère argentée,
une pyramide jaune, un coquillage et un paysage
marin) comme une fenêtre par laquelle on regarde
un paysage intérieur. Tania et Vincent, un couple de
photographes, sont venus à Deauville retrouver l’esprit
du maître. Leur travail s’articule autour de la nature
morte. La composition de l’image n’est plus seulement
la simple photographie d’une nature figée mais
devient une mise en scène surréaliste faite de collages,
avec des objets prêtés par des collectionneurs locaux ;
ils jouent sur les échelles et leur travail aboutit à un
trompe-l’œil graphique où se perdent les repères et où
se côtoient les multiples dimensions de l’image.
www.taniaetvincent.com
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Le Rouge Deauville ou La Naissance de Coco
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Nouvelle Image de Deauville
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La Baigneuse consciente
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Air de Deauville médusé
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Les Baigneuses ou La Femme illusionnée voulant devenir coquillage
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Kate Fichard
Deauville dans la peau
Deauville est une ville en miniature qui parvient à offrir
tous les loisirs recherchés par les Parisiens et les autres, en
week-end ou en vacances : plage, casino, golf, équitation…
mais aussi le shopping et les hôtels. J’ai voulu m’inspirer de
cette idée en créant des costumes « tout en un », à l’image
de Deauville, une ville « tout en un ». Deauville devient ainsi
une silhouette typique, un totem.
Avec mon équipe, j’ai donc créé des costumes à
partir de quatre loisirs caractéristiques de la station,
choisissant tous les objets ou éléments trouvés sur
place, comme s’ils étaient aimantés sur le modèle !
Je remercie à cette occasion les directeurs des magasins, du
casino et de l’hippodrome, sans qui ces images n’auraient pu
exister. K.F.
www.katefichard.com
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Concours étudiants
Fondation Louis Roederer
Le jury 2012
La règle est toujours la même pour cette troisième
édition, des étudiants d’écoles européennes de
photographie, accueillis en résidence dix jours en juillet
à la villa Namouna face à la mer. Ils ont eu pour seul et
unique sujet : Deauville. C’est leur esprit créatif, leur
imagination et leur écriture qui feront la différence
devant le jury et le public. Cette année, nous recevons
huit étudiants dont certains sont originaires de Russie,
d’Argentine ou d’Italie, et deux nouvelles écoles, l’École
nationale supérieure de la photographie d’Arles qui fête
ses 30 ans et FORMA qui, en association avec les Beaux
Arts de Milan, propose un des rares enseignements de
photographie en Italie.
The rules remain unchanged for this third edition,
students from European photography schools are
invited in July for ten days of residency at the villa
Namouna facing the sea. Their only subject : Deauville.
It is their creative spirit, their imagination and visual
language that will set them apart before both jury
and public. This year, we will be welcoming eight
students, from, amongst other countries, Russia,
Argentina, and Italy, and two new schools, the Ecole
nationale supérieure de la photographie d’Arles which
is celebrating it’s 30th year, and FORMA who, in
association with the Milan Beaux Arts, is one of the
rare places in Italy to propose a photographic training.
Un jury de personnalités de la photographie, présidé
par Bettina Rheims, offrira à l’un d’entre eux une bourse
et surtout le droit d’entrer dans la cour des grands
lors de la prochaine édition de Planche(s) Contact.
Au-delà d’une reconnaissance ; une confiance et un
accompagnement sur un photographe en devenir.
A jury of important figures from the photography
world, presided over by Bettina Rheims, will be offering
one of them a scholarship and above all the right to
enter the big league for the next edition of Planche(s)
Contact. A sign of recognition, certainly, but also
of confidence, and a manner of accompanying a
photographer in the making.
Patrick Remy
Directeur artistique
Maria Barkova
Julia De Cooker
Sylvain Couzinet-Jacques
Valentina Giringhelli
Eugenia Ivanissevich
Prune Simon-Vermot / Michal Florence Schorro
Marie Sommer
Lore Stessel
Patrick Remy
Artistic director
Maria Barkova
Julia De Cooker
Sylvain Couzinet-Jacques
Valentina Giringhelli
Eugenia Ivanissevich
Prune Simon-Vermot / Michal Florence Schorro
Marie Sommer
Lore Stessel
> Bettina Rheims
Photographe, présidente du jury
> Philippe Augier
Maire de Deauville
> David Bault
Agent de photographe
> Anne Biroleau-Lemagny
Conservatrice département de la photographie
de la B.n.F.
> Serge Bramly
Écrivain
> Édouard Carmignac
Collectionneur
> Bernard Chéreau
Professeur de photographie à l’école supérieure Arts
et Médias de Caen-Cherbourg, fondateur de l’Ardi
> Thierry Consigny
Publicitaire
> Babeth Djian
Directrice magazine Numéro
> Alain Genestar
Directeur magazine Polka
> Thierry Grillet
Directeur de l’action culturelle de la B.n.F
> Jean-Jacques Naudet
Directeur du Journal de la photographie
Les 4 écoles européennes invitées
École nationale supérieure de la photographie, ENSP (Arles)
L’École nationale supérieure de la photographie d’Arles
fête cette année ses trente ans d’existence. Depuis 1982,
647 étudiants de tous pays ont reçu une formation à
cette école. Bien sûr l’enseignement prend soin de
former avant tout des photographes auteurs, mais elle
donne également des moyens de découvrir d’autres
champs inhérents au monde de l’image, avec la
formation de nombreux commissaires d’exposition,
conservateurs, historiens, iconographes…
www.enp-arles.com
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Fondazione per la Fotografia/ Nuova Accademia di Belle
Arti, Milan (Forma/NABA)
Le master de Photographie et de conception visuelle,
organisé par la Fondazione Forma et NABA - Nuova
Accademia di Belle Arti de Milan, est le seul programme
d’études supérieures en photographie reconnu en
Italie. Ce programme prévoit un équilibre entre la
valeur théorique et scientifique et le travail technique
en classe, ainsi que plusieurs ateliers sur les utilisations
et les applications spécifiques de la photographie. Des
ateliers sont menés en collaboration avec un réseau
d’entreprises partenaires et des institutions et se
concentrent sur des domaines de projets divers.
Chaque année, les cours sont structurés autour d’un
sujet qui est ensuite étudié et devient le fil conducteur
de l’ensemble du programme. www.formafoto.it
École cantonale d’art de Lausanne (ECAL)
Fondée en 1821, l’École cantonale d’art de Lausanne est
l’une des écoles d’art les plus réputées d’Europe. Depuis
1998, une formation spécifique à la photographie a été
mise en place avec des prestigieux professeurs comme
Paolo Roversi, Nan Goldin ou Stephen Shore. D’un
point de vue pratique, la formation vise à insérer les
diplômés dans le monde professionnel, en combinant
des enseignements sur divers domaines de la
photographie (de la direction artistique éditoriale
ou publicitaire à l’édition) en passant par les domaines
du cinéma et de la production audiovisuelle. Chaque
année, une vingtaine d’étudiants de toutes nationalités
sortent de cette école et nombre d’entre eux sont
désormais reconnus dans la profession. www.ecal.ch
Le Royal College of Art de Londres (RCA)
Le Royal College of Art a été créé en 1837 Cette
institution basée dans le quartier de Kensington à
Londres est la seule école d’art et de design de niveau
post-diplôme au monde dispensant exclusivement un
master en deux ans accessible à des candidats déjà
diplômés. Quelques élèves célèbres : le peintre David
Hockney, le chanteur Ian Dury, les artistes plasticiens
Jake et Dinos Chapman, le sculpteur Tony Cragg,
le cinéaste Ridley Scott, le sculpteur Henry Moore,
et James Dyson… l’inventeur de l’aspirateur qui porte
son nom. www.rca.ac.uk
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Maria Barkova
FORMA/NABA (Milan), Russie
Je m’appelle Maria. Je suis Russe. Je suis née à Tyuman,
capitale de la Sibérie. Toute ma vie je voulais avoir une
éducation à l’étranger. J’étudie actuellement à l’école des
Beaux-Arts de Milan. J’ai choisi de devenir photographe
car je crois que c’est la seule voie pour améliorer le monde
et moi-même. Mon projet à Deauville est de photographier
des enfants et des adolescents. Je leur demande d’écrire
comment ils se voient dans 15 ans, quels rêves ils ont.
C’est très intéressant car ils sont différents les uns des
autres, chacun a déjà sa personnalité, ils sont déjà des
individus. J’ai en tout 26 portraits et 26 écrits. Je voudrais
retourner à Deauville dans 15 ans, pour leur demander ce
qu’ils sont devenus, quels rêves ils ont pu réaliser. J’espère
que tous leur rêves le seront. Mes portraits sont en noir
et blanc, c’est une bonne manière de montrer des émotions
et de nous concerter sur le visage des modèles.
www.mariabarkova.com
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Julia De Cooker
ECAL (Lausanne), Pays-Bas/France
L’Heure bleue
L’Heure bleue est une série photographique composée de
cinq portraits d’adolescentes. Ces jeunes filles, originaires
de la région de Deauville et de Trouville-sur-Mer, sont
âgées de 12 à 15 ans. Elles sont photographiées dans la villa
Strassburger de Deauville avec une lumière inspirée des
maîtres du Siècle d’or flamand. J’ai choisi de photographier
des jeunes filles car je suis depuis quelque temps très
intriguée par leur évolution dans notre société. Elles vivent
dans un monde d’adultes où il leur est difficile de trouver une
place, n’étant plus des enfants mais pas encore des femmes.
D’origine néerlandaise par mon père, j’ai grandi en observant
avec beaucoup d’intérêt les tableaux des grands peintres
flamands, tels que Vermeer ou Rembrandt. Leur lumière m’a
toujours fascinée car elle dégage à la fois quelque chose de
très doux et de très mystérieux. C’est ce que j’ai essayé de
reproduire dans ces photographies. J’ai utilisé cette lumière
(donnant l’illusion d’une lumière du jour provenant d’une
fenêtre) afin de créer sur le visage de ces jeunes filles une
ambiguïté quant à leur âge. Généralement utilisée pour
peindre des portraits de femmes mûres, cette lumière leur
donne une expression énigmatique et crée un certain trouble
accentuant le mystère « femme-enfant ».
www.juliadecooker.com
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Sylvain Couzinet-Jacques
ENSP (Arles), France
General Motors
En 2008 je suis parti photographier le sud des États-Unis
pendant plusieurs mois. L’aura mythologique et visuelle
dont s’entoure la représentation de l’Amérique, qui tient
autant d’un imaginaire collectif que personnel, est devenue
le sujet de mes photographies.
Les recherches que j’ai opérées se sont focalisées sur le
décentrement et l’incapacité d’affirmer une vision univoque
d’un monde. L’opacité ou la duplicité des photographies les
rendent incertaines et instables.
À Deauville j’ai retrouvé des résonances de l’Amérique. J’avais
déjà opéré un parallèle entre les voitures et le glissement des
images – metaphorai en grec signifie littéralement
« un transport ») – dans mon projet américain ; j’ai décidé
de photographier les voitures d’un club automobile durant
la résidence. Ces voitures sportives et puissantes, dont
les moteurs se calculent en chevaux, me semblaient alors
une parfaite métaphore d’une vision disruptive – via
rupta signifie « la route » – et associaient par glissement
la figure des chevaux qui tient une place importante dans
cette ville normande. Ailleurs, j’ai cherché encore une fois
l’Amérique, moins dans son histoire guerrière en Normandie
qu’avec le festival de cinéma américain qui a lieu dans la
ville. À nouveau, les images se dérobaient à leur définition,
fuyaient leur contingence au Réel, se transportaient
immanquablement dans un régime fictionnel et
littéralement imagé.
La pièce que je présente – General motors – évoque cette
quête de définition par l’image d’une ville qui se fait dans
l’espace mouvant de l’imaginaire, ainsi que cette coloration
américaine qui me poursuit depuis plusieurs années.
www.couzinetjacques.com
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Valentina Ghiringhelli
FORMA/NABA (Milan), Italie
Paradis artificiels
« Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe,
Ô beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton œil, ton souris, ton pied, m’ouvrent la porte
D’un infini que j’aime et n’ai jamais connu ? »
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
Inspirée par Baudelaire et Les Paradis artificiels, mon projet
veut montrer que les lieux de soirée et de divertissement
nocturne sont remplis de bonheur artificiel et illusoire.
C’est de jour que j’ai pris ces photos dans des discothèques
et clubs de Deauville, quand ils sont vides et éclairés par une
lumière ambiante. Quand le silence remplace la confusion
et le vide de la foule, quand leur force d’évasion est cachée,
avant qu’ils ne se transforment, le soir venu, en paradis
artificiels.
Mon but n’est pas de critiquer ces lieux de façon radicale
mais plutôt de souligner une vérité que nous nous cachons :
nous devons, chacun, nous détacher de la réalité
quotidienne. Certains d’entre nous ont besoin de la nuit,
de la foule, du sentiment de liberté et de vide, afin d’être
ce que nous voulons réellement être. Parfois nous avons
besoin de ce paradis privé, le temps d’une nuit.
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Eugenia Ivanissevitch
RCA (Londres), Argentine
Quelque part, elle rejoint le bord du continent, Deauville.
Je me retrouve face à cette immense plage. Elle est si longue
que chercher la mer me fatigue.
Je vais vers elle comme un enfant qui ne comprend ni la
distance ni le temps.
Mardi, 6 heures du matin, je me lève. Le repas du soir et la
conversation enjouée des invités m’ont tirée de mon sommeil
rêveur ; l’insomnie m’a poussée vers la plage. Les jockeys sur
leurs chevaux s’y trouvent déjà, taquinant les vagues
au lever du soleil. Des images défilent devant moi.
Timides, sous les nuages, des parasols dorment eux aussi.
Quels secrets gardez-vous ? Que se passe-t-il dans chaque
pli de votre tissu épais rose étain ? Grandes maisons
silencieuses l’hiver ? Auberges d’histoires d’amour l’été ?
Histoires de plis, de corps sablés et de fenêtres fermées.
Une petite grimace s’échappe de la pointe de mon oreiller.
Elle m’a volée les draps et j’ai eu froid.
www.eugeniaivanissevich.com
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Prune Simon-Vermot
et Michal Florence Schorro
ECAL (Lausanne), Suisse
Nature morte à Deauville
Cette série de quatre photographies a pour sujet des
éléments rejetés par la mer. Notre projet souligne l’altération
naturelle des objets, qu’ils soient manufacturés ou non.
Soumis à la pollution, aux variations climatiques, au temps
qui passe… Ils redeviennent neutres et sont susceptibles
d’être investis d’une nouvelle identité. En leur insufflant une
valeur supérieure, leur statut est désormais celui d’objets
précieux ou de sculptures étranges, délibérément détachés
de tout contexte de lieu et de temps.
www.prune-michal.ch
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Marie Sommer
ENSP (Arles), France
Concrete island
Dissimulés, camouflés, ouvrages de béton devenus
inutiles, ils sont ensevelis sous les herbes du mont
Canisy, transformés en cabanes de jardin près des villas
ou délaissés, écroulés sur la plage. Leurs restes lourds, à
l’écart des mouvements de la ville, continuent, silencieux,
d’observer la mer.
Ce sont les restes du mur de l’Atlantique, des bunkers
abandonnés dont l’aura continue d’opérer.
Détruits par l’histoire et la marée, ils ont surgi du passé
et ont échoué sur les côtes d’un Deauville rayonnant. Ils
forment une île imaginaire, sombre et esthétique. Entre le
rêve d’un ailleurs et le cauchemar de la guerre, ce travail
présente la possible île que forment les ruines de Deauville.
www.mariesommer.com
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Lore Stessel
ENSP (Arles), Belgique
À Deauville je me suis approprié les lieux physiquement.
Le corps, tant animal qu’humain, prenant une place centrale
dans mon travail. J’ai arrêté le flux de la réalité au moment
même où elle se transforme en irréalité. Les photographies
se métamorphosent. Elles se situent entre rêve et réel,
lumière et ombre, mouvement et fixité.
www.lorestessel.com
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Paolo Roversi
new, nor quite familiar. A real tour de force that offers
Roy imagines a personal universe where the marvelous
Parisians and others, for a weekend or holiday: beach,
Background
us a new vision of Deauville, and is guaranteed to
and mysterious go hand in hand. Her work is above
casino, golf-courses, horse-riding…but also shopping
Paolo Roversi, considered as an international star of
surprise!
all based on the self-portrait. The characters she
and hotels. I wanted to take inspiration from this
fashion and advertising photography, is fascinated by
www.filipdujardin.be
incarnates are somber and sad, caught in banal worlds
idea by creating “all in one” costumes, in the image
the studio portraitists. From his beginnings in Paris
that seem to echo a time past. In these scenes of
of Deauville as an “all in one” town. Deauville thus
in 1973, his work was but a personal diary written
isolation, the women seem bored. She is inspired by
becomes a sort of typical silhouette, a totem.
day by day, photo after photo, with a lot of love and
Simon Procter
normal and everyday places, because what is most
With my team, I created costumes using the four
passion…He has imagined Deauville from his studio,
Faraway
disturbing is often what is most familiar.
characteristic leisure activities of the resort, choosing
which he barely ever leaves : the Deauville of the Belle
This British photographer is specialized in the
Kourtney Roy works for fashion magazines such as GQ,
objects or elements found there, as if they were drawn
Époque, when Coco Chanel opened her first boutique
realization of large frescoes, inspired by painting,
Japanese Vogue, Wallpaper, Esquire and Please
to the model by a magnet!
in 1913, but also that of today with all its men, women,
often at the service of advertising and fashion. He
She has shown in gallery exhibitions in both Paris and
I’d like to take this occasion to thank all the directors of
children, all the characters that one can encounter
thus collaborates with magazines such as V, Japanese
Berlin.
the stores, the casino and the hippodrome, who made
on the board-walks. “The studio is always a place of
Vogue, Harper’s Bazaar, Stiletto or the New Time Magazine.
www.kourtneyroy.com
these images possible. K.F.
invention. It is above all a state of mind, a way of seeing
Simon Procter is also a great lover of horses, and he
and feeling. The studio is everywhere. It is a corner
was responsible for the official photograph of the
in my mind” His photography is unique, pared-down
Republican guard. His vision of Deauville of course
Tania and Vincent
to the essential, images of arrested time, the most
concerns the equestrian world of horses in particular,
Images de Deauville
Maria Barkova
extreme expression of a fragile grace and beauty.
with a novel vision of the places dedicated to horses.
One of the most famous photographs by master
FORMA/NABA (Milan), Russian
Paolo Roversi was born in Ravenne in 1947, the year in
Simon Procter was born in 1968 in Lancashire, in the
photographer Paul Outerbridge (1896-1958) is entitled
My name is Maria. I am from Russia. I was born in Tyuman,
which Dr Edwin Land invented the polaroid. He has
north of England. He studied painting and sculpture.
Images de Deauville, and dates from 1936. This American
it is the capital of Siberia. All my life I wanted to have a
exhibited the world over (USA, Japan, France, Italy,
He started photography in 2005 and first made his
photographer, the first to have reconciled art and
foreign education. I have chosen to be a photographer
Germany…) and published about ten monographs.
name with a Nike campaign. He now lives between
commerce, no doubt never set foot in Deauville, but he
because I believe that on this road I can improve myself and
www.paoloroversi.com
Paris and New York.
imagined the town (with a dice, silver sphere, yellow
the world.
simonprocter.blogspot.fr
pyramid, a shell and a seascape) as a window through
My project in Deauville is about children. I asked them how
which we perceive an inner landscape. Tania and
they see themselves in the future, what kind of dreams they
Vincent are a couple of photographers. They came to
have and after, I made the portraits of these young people
Filip Dujardin
www.katefichard.com
D’ville
Kourtney Roy
Deauville in search of the master’s spirit. Their work is
one by one. It is very interesting because I saw how different
Filip Dujardin is fascinated by architecture, but beyond
Lady Deauville
articulated around still-life.
they are; everyone has individuality. Now I have 26 portraits
being just another architecture photographer, he has
Kourtney Roy was born in Canada, in the heart of the wild
The composition of the image is not just a simple
and 26 pieces of paper where they have written their future.
developed his own vision by creating architectural
woods in northern Ontario. A family of woodcutters took
photograph of a fixed still-life but becomes a surrealist
I would like to come back here after 15 years and ask them
fictions. After architectural studies, the photographer,
her under their protective wing and she spent her childhood
staging made up of collages, with objects from
what they done and how many dreams they realized. I hope
who was born in Gand, turned to his Belgian
trapping and taming wolves. She learned to wield an axe
different local collections; they play on scale and their
all. I decided to make black and white photos because it is
cultural heritage, such as that of the surrealists
before she could walk, and, before the age of 12, mastered the
work achieves a graphic trompe-l’oeil in which the
a good way to show emotions and concentrate ourselves on
René Magritte or Raoul Servais. He has assembled
use of her father’s rifle and other firearms.
usual bearings are lost and a multitude of dimensions
the faces of the models.
shots of emblematic buildings and landscapes of the
After a turbulent youth, steeped in alcohol and street
of the image co-exist.
www.mariabarkova.com
town, shots that he took himself. Through ingenious
fighting, she turned her gaze towards Europe. Kourtney
www.taniaetvincent.com
photomontages, he proposes creative fictions that
then spent her time in Paris, fighting, drinking Bourbon, and
seem to have come straight out of a science-fiction
taking self-portraits in seedy hotels, before, at the end of the
movie, with an improbable and quirky aspect that
70s, making a trip to Deauville. These previously unknown
Kate Fichard
ECAL (Lausanne), Pays-Bas/France
is sometimes even strangely disturbing. These
images were found in her archives.
Deauville dans la peau
L’Heure bleue is a photographic series composed of five
jigsaw-puzzle buildings or places appear as an urban
The Canadian artist, born in 1981, is fascinated by the
Deauville is a town in miniature that manages to
portraits of young adolescents. These young girls, from the
“reconstruction”, an architecture that is neither entirely
creation of a tragic mythology of the self; Kourtney
offer all the leisure activities so sought after, by both
Deauville-Trouville area, are aged between 12 and 15. They
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Julia De Cooker
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are photographed in the villa Strassburger in Deauville with
America, less in relation to its war history in Normandy
Tuesday, 6 o’clock in the morning, I get up. The evening
Destroyed by history and the tides, they appeared out of
a light inspired by the masters of the Flemish Golden age.
than through the American film festival that takes place in
meal and the lively conversation of the guests pulled
the past and were washed up on the coasts of a radiant
I chose to photograph young girls because I have for some
the town. Again, the images escaped definition, defying any
me from my dreamy sleep; insomnia pushed me to
Deauville. They form an imaginary island, somber and
time been intrigued by their evolution in our society. They live
contingency to the Real, inevitably becoming transported
the beach. The jockeys on their horses are already
aesthetic. Between the dream of an elsewhere and the
in a world of adults where it is difficult for them to find their
into a fictional and literally imaged regime.
there, flirting with the waves at sunrise. Images pass
nightmare of war, this work presents the possible island
place, being no longer children but not yet quite women.
The piece I’m presenting – General motors – evokes this
before me.
created by the ruins of Deauville.
Of Dutch origin on my father’s side, I grew up carefully
quest for definition through images of a town that takes
Timid, under the clouds, the parasols are also sleeping.
www.mariesommer.com
observing the paintings of the great Flemish masters,
place in the shifting space of the imagination, as well as this
What secrets are you keeping? What happens in each
such as Vermeer, or Rembrandt. Their light has always
American connotation that as been following me for some
fold of your thick pink tin-foil fabric? Great silent houses
fascinated me for it simultaneously emanates both a great
years now.
in winter? The hostels of summer love-stories? Stories
Lore Stessel
gentleness and mystery. This is what I tried to reproduce in
www.couzinetjacques.com
of folds, of sandy bodies and closed windows.
ENSP (Arles), Belgique
A small grimace escapes from the corner of my pillow.
In Deauville I appropriated the places physically. The body,
She had stolen my sheets and I was cold.
both animal and human, taking a central place in my
www.eugeniaivanissevich.com
work. I stop the flow of reality at the very moment when
these photographs. I used this light (giving the illusion of a
light of day coming from a window) in order, on the faces of
these young women, to create an ambiguity as to their age.
Valentina Ghiringhelli
Generally used to paint portraits of older women, this light
FORMA/NABA (Milan), Italie
they become unreal. The photographs transform. They are
gives them an enigmatic expression and creates a certain
Paradis artificiel
between dream and reality, light and shadow, movement
confusion that accentuates the “woman-child” mystery.
Inspired by Baudelaire’s essay, «Les Paradis artificiels», my
Prune Simon-Vermot and Michal Florence Schorro
and fixity.
www.juliadecooker.com
project wants to show the artificiality and illusory happiness
ECAL (Lausanne), Suisse
www.lorestessel.com
that places dedicated to nightlife and entertainments offer
Still-life in Deauville
to us. I took pictures of Deauville’s discos and nightclubs
The subject of this series of four photographs is the elements
Sylvain Couzinet-Jacques
during the day, with their lights on, in those moments when
rejected by the sea. Our project underlines the natural
ENSP (Arles), France
silence replaces the confusion and empty replaces the crowd;
alteration of objects, whether man-made or not. Subject
General Motors
when their evasion’s power is hide, making them “artificial
to pollution, to climatic variations, to passing time…
In 2008 I went to photograph the south of the United States
paradise”.
They return to a neutral state and are susceptible to being
for a period of several months. The mythological and visual
Mine is not a radical criticism towards this kind of realities,
invested with a new identity. By endowing them with a
aura that surrounds the representations of America, that
but a wish to high-light an aspect that we are not usual to
superior value, their status is henceforth that of precious
belongs as much to the collective as to personal imagination,
consider. Indeed, all of us need to detach from dailyroutine.
objects or strange sculptures, deliberately detached from all
became the subject of my photographs.
We need the night, the noise, the crowd, the feeling of
context of place or time.
The research that I undertook focused on decentering and
freedom and non-thought to be what we really want to be.
www.prune-michal.ch
the incapacity to affirm an unambiguous image of the world.
Sometimes we need our private paradise almost for a night.
The opacity or the duplicity of the photographs renders them
As Baudelaire said “All good things contain a small seed of
uncertain and unstable.
evil, but often ar-rive at their beauty may be the only way to
Marie Sommer
In Deauville I found echoes of America. I had already
escape from the boredom that life imposes on us.”
ENSP (Arles), France
made a parallel between cars and the slippage of images–
Concrete island
metaphorai in Greek literally means « a transport ») – in my
Dissimulated, camouflaged, cement structures become
American project; I decided to photograph the cars of an
Eugenia Ivanissevitch
useless, they are buried under the grasses of Mont Canisy,
automobile club during my residency. These sporting and
RCA (London), Argentina
transformed into garden huts near the villas or abandoned,
powerful cars, whose motors are calculated in horse-power,
Somewhere, she reaches the edge of the continent,
crumbling on the beach. Their heavy remains, apart from
seemed to me to be a perfect metaphor of disruptive vision –
Deauville.
the movements of the town, continue, silently, to observe
via rupta signifies « the road » – and take on an association
I find myself in front of this vast beach. It is so wide that
the sea.
with the figure of the horse which has an important role
finding the sea tires me. I go towards her like a child
They are the remains of an Atlantic wall, abandoned bunkers
in the Normandy town. Elsewhere, I again looked for
who understands neither distance nor time.
whose aura continues yet to operate.
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Planche(s) Contact #3
Direction artistique : Patrick Remy
Assistante : Ildiko Peter
Administration/production : Caroline Clémensat
Communication/presse : Delphine Barré-Lerouxel
Coordination : Philippe Normand
Scénographies des expositions : Marie-Noëlle Perriau
avec le concours des services techniques et du service
bâtiments de la Ville de Deauville
Le financement de Planche(s) Contact, manifestation
imaginée et organisée par la Ville de Deauville est soutenu
par le Ministère de la Culture / Direction Régionale des
Affaires Culturelles de Basse-Normandie et des mécènes
et partenaires privés :
• LA FONDATION LOUIS ROEDERER – partenaire fondateur
• LE GROUPE IDEC
• LES MANOIRS DE TOURGÉVILLE
• LE MORNY’S CAFE
Patrick Remy remercie :
• Pierre Fantys, ECAL, Lausanne
• Olivier Richon, Royal College of Art, Londres
• Francesco Zanot, Forma/NABA, Milan
• Florence Maille et Rémy Fenzy, ENSP, Arles.
• François George, Laboratoire Picto
• Martine de Menthon, stylisme Paolo Roversi
• Anna Hägglund, Studio Luce
• Anne von Lintel
• Romain et Sophie Cormier
Les photographes remercient :
• Éric Cavillon, Jean-Charles Pitt et Jacques Ré,
Lucien Barrière Hôtels & Casino Deauville
• Olivier Delloye, Arquana, Deauville
• Olivier Louit, France Galop, Hippodrome de Deauville
• Les commerçants des boutiques de Deauville qui se sont prêtés au jeu.
• Gilbert Hamel et Hubert Moisy, collectionneurs
• Frédérick Verbauwhede, association des Amis
du mont Canisy
• Les parasoliers de la plage de Deauville
• Le Mini golf de Deauville
• Les Directeurs des discothèques et bars de nuit :
Le Chic, Les Planches, Le Point bar, Le Privé, Le Seven
et le Sofà Bar
• Angeline et Hubert Landau ainsi que le personnel
du Morny’s Café à Deauville
• Les services de la Ville de Deauville, pour leur coopération à la réalisation des prises de vues.
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Partenaires medias :
• CBS OUTDOOR
• POLKA MAGAZINE
• LES INROCKUPTIBLES
• STILETTO
Le concours de la 25e heure est soutenu par SWATCH
Partenaire media : le magazine RÉPONSES PHOTO
Colophon
Partenaires medias
Conception : Patrick Le Bescont, Filigranes Éditions
Coordination éditoriale : Patrick Remy
Traduction anglaise : Erin Lawlor
© Filigranes Éditions - 2012
© Tous les photographes pour leurs photographies
Achevé d’imprimer en octobre 2012
Dépôt légal : novembre 2012
ISBN : 978-2-35046-274-5
Filigranes Éditions
Lec’h Geffroy - 22140 Trézélan
www.filigranes.com
www.deauvile.fr
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Concours photo Swatch de la 25e heure
Dormir une heure de plus ? ou vivre une heure de plus ?
Lors de l’ouverture de Planche(s) Contact, le dernier
samedi d’octobre, tous les chasseurs d’images
– amateurs ou professionnels – sont invités à participer
au concours de la 25e heure à Deauville.
Le sujet : photographier l’heure supplémentaire offerte
chaque année par le passage à l’heure d’hiver, entre
minuit et une heure du matin.
Un moment exceptionnel pour exprimer son talent en
donnant sa propre vision de la 25e heure. Une occasion
unique pour s’offrir une tranche de vie supplémentaire,
pour créer, observer, arpenter Deauvillle….
Les photographes partent à minuit du Cercle, remettent
leur photo à une heure du matin. Elles sont tirées dans la
nuit, exposées dès le lendemain matin, soumises au jury
Planche(s) Contact.
Swatch a l’honneur d’être le partenaire exclusif de la 25e heure.
En effet, depuis ses débuts, Swatch entretient des liens étroits
avec l’art et les artistes et reste un prestigieux canevas pour
des artistes de disciplines et d’horizons très variés.
À l’heure actuelle, Swatch continue d’innover et de surprendre
par ses nouveaux modèles, ses collections et ses éditions
limitées. Depuis sa création en 1983 par Nicolas G. Hayek,
Swatch occupe la place de leader dans l’industrie horlogère
et bijoutière suisse et figure parmi les marques les plus
populaires au monde.
Lauréate 2010 : Cécilia Thibier
Lauréat 2011 : Aloïc Vautier
Partenaire fondateur
Paolo Roversi
Filip Dujardin
Simon Procter
Kourtney Roy
Tania & Vincent
Kate Fichard
Maria Barkova
Julia De Cooker
Sylvain Couzinet-Jacques
Valentina Giringhelli
Eugenia Ivanissevich
Prune Simon-Vermot / Michal
Florence Schorro
Marie Sommer
Lore Stessel
15 €

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