Vérifier les acquis des stagiaires en formation

Pédagogie
Vérifier les acquis
des stagiaires en formation
Aline Loberger - FDGeda du Doubs
Souvent, à partir du deuxième jour d’une formation, le formateur réalise lui-même la synthèse des
contenus abordés le ou les jours précédents. Mais, pédagogiquement, il est recommandé d’impliquer
les participants. Pour cela, il existe des techniques d’animation qui s’appuient sur le principe du jeu.
Présentation du réveil pédagogique et du vrai/faux, deux méthodes qui permettent aux participants de
faire eux-mêmes et de façon ludique, la synthèse de leurs acquis.
Les responsables du Doubs ont eu droit à un réveil
pédagogique le deuxième jour de la formation
pour vérifier les acquis de la veille.
P
our faciliter l’implication des participants et la mémorisation des
connaissances, les formateurs
ont tout intérêt, dans les phases d’évaluation des acquis, à utiliser des techniques d’animation ludiques qui permettent aux stagiaires :
■ de se mettre en action tout en se
déconnectant de leurs comportements habituels, d’en expérimenter
d’autres,
■ de s’impliquer sans contrôle et
crainte de jugement, ce qui génère un
contexte émotionnel et mental qui facilite l’expérimentation,
■ de faciliter la mémorisation, le jeu
étant un moyen mnémotechnique qui
facilite l’inscription de ce qu’il faut retenir.
Il existe de nombreuses méthodes permettant d’atteindre ces objectifs. J’ai
choisi de vous en présenter deux :
■ Le réveil pédagogique avec ses
trois variantes :
- le réveil « 4 phrases et 3 schémas »,
- le réveil « 2 questions : l’une avec réponse et l’autre sans réponse »,
- le réveil « Trouver une définition »
(appelé aussi jeu du dictionnaire).
■ Le vrai/faux (ou info/intox) avec ses
deux variantes :
- le vrai/faux « info/intox »,
- la technique du quiz,
- la technique du QCM.
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La méthode du réveil
pédagogique
Le réveil pédagogique est une méthode pour animer la phase de démarrage, à partir du deuxième jour de formation.
• Ses objectifs
Il permet aux participants de réaliser
une synthèse des points clés travaillés
la veille ou les jours précédents et au
formateur d’évaluer les acquis.
• Les étapes
Le formateur présente la technique aux
participants et inscrit les consignes au
tableau : les objectifs de l’exercice, les
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Evaluer des acquis en formation
L’évaluation en formation a pour but « d’informer l’apprenant et le formateur du degré d’atteinte des objectifs ». Elle a pour objet de permettre au
temps de préparation, l’organisation
de la correction.
Un temps de préparation est laissé aux
participants durant lequel le formateur
répond aux éventuelles questions.
Puis le formateur anime la séquence,
fait participer le groupe et contrôle le
temps.
Plusieurs techniques sont réalisables.
Les objectifs pédagogiques sont les
L’évaluation en mêmes mais elles
demandent plus ou
formation a pour
moins de temps de
but « d’informer
préparation et de
réalisation. C’est un
l’apprenant et le
des critères pour
formateur du degré choisir telle ou telle
d’atteinte des
variante. Si les acquisitions faites par
objectifs »
les participants semblent réduites, il
peut être nécessaire de passer plus de
temps que prévu initialement sur telle
ou telle séquence pour retravailler certains points de contenus, par exemple.
les jours précédents et l’autre 3 schémas illustrant les thèmes à retenir.
Le temps de préparation est d’une
vingtaine de minutes, les stagiaires
peuvent travailler directement sur tableau ou feuilles de paper board, cela
facilite la présentation et fait gagner du
temps. Puis chaque sous-groupe anime
la restitution de sa production qui doit
durer 5 minutes. Le formateur complète si besoin et veille au respect du
temps. Il faut compter environ 45 minutes pour cette variante.
Le réveil « 4 phrases
et 3 schémas »
Le formateur constitue deux sousgroupes : l’un prépare 4 phrases résumant les points clés abordés la veille ou
• Le réveil « 2 questions : l’une avec
réponse et l’autre sans réponse »
Chaque participant rédige sur 2 postIt : une question à laquelle il a la réponse et une autre pour laquelle il
“
”
•
formateur d’ajuster son intervention, et au participant de mesurer sa progression - on sait combien le feed back (ou retour) rapide est un facteur
important d’apprentissage. L’évaluation formative intervient au cours de la
formation.
L’évaluation sommative a pour but de « sanctionner (positivement ou négativement) une activité d’apprentissage, afin de comptabiliser ce résultat en
vue d’un classement ou d’une sélection ». L’évaluation sommative intervient à la fin d’un module, ou en fin de formation.
Source : www.formation-professionnelle.fr/2010/06/07/de-levaluation-dacquis-enformation-dadultes
La méthode du réveil pédagogique
Le réveil
pédagogique
Ecrire 4 phrases
et dessiner 3 schémas
sur les points clés de la veille.
Poser 2 questions :
L’une à laquelle
vous avez la réponse
et l’autre à laquelle
vous souhaitez obtenir une réponse.
Trouver la définition du mot écrit
sur la carte sans jamais le prononcer.
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voudrait une réponse. Les questions
portent, bien sûr, sur les sujets abordés depuis le début du stage. La préparation prend 5 minutes. Ensuite, chacun pose la question à laquelle il a la
réponse à un membre du groupe de
son choix et la question à laquelle il
souhaite une réponse à l’ensemble du
groupe. Si le groupe excède 10 personnes, il faut faire travailler les participants en binôme. Le formateur complète si besoin. Compter en moyenne
une trentaine de minutes pour cette
variante.
Le réveil « Trouver une définition »
A tour de rôle, les participants, individuellement ou en binôme selon la taille
du groupe, tirent au sort un post-It proposé par le formateur avec un mot ou
une expression écrits dessus. Les participants doivent donner une définition du mot écrit mais sans le prononcer afin de la faire trouver au reste du
groupe, ou en le mimant. Cette technique est la plus rapide car vous déterminez combien vous faites participez
de personnes. Compter quand même
une vingtaine de minutes, mais cette
variante peut prendre aussi beaucoup
plus de temps en fonction des apports
et des jeux des participants.
•
Avantages et points de vigilance
Ces trois techniques du réveil pédagogique permettent au formateur de valider les acquis. Elles offrent la possibilité aux participants de faire préciser par
•
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le formateur certains points sans risque
de jugement par le groupe. Ce type de
démarrage facilite la mémorisation.
Mais attention ! Le réveil étant une
méthode participative, il peut être
gourmand en temps. Au formateur de
le prévoir en fonction de la taille du
groupe et du contexte et de tenir les
temps en situation.
•
Powerpoint ou sur tableau une série
d’affirmations (maximum 10). Il distribue à chaque participant deux cartons : un carton vrai et un carton faux.
Le formateur fait défiler les supports
Powerpoint et les participants répondent à chaque affirmation immédiatement à l’aide d’un carton vrai/faux. Le
formateur donne la réponse et la complète si besoin.
Pendant l’exercice, le formateur ne
doit pas attirer l’attention sur les participants n’apportant pas la bonne réponse.
Il est recommandé de proposer des
réponses « 100 % vrai » ou « 100 %
faux » et de répartir de façon aléatoire
l’ordre des vrai et des faux.
La technique du « vrai/faux » ou
« info/intox »
Elle peut être animée à l’oral en grand
groupe ou par écrit.
A l’oral, le formateur prépare sur
• La technique du quiz
Le quiz est constitué d’une série de
questions ouvertes, maximum 10
pour une évaluation des acquis à la
fin d’une séquence. Il peut être réalisé
individuellement à l’écrit, ou à l’oral
en grand groupe avec projection des
questions. La version écrite présente
un aspect scolaire qui peut déplaire.
Mais cette modalité d’évaluation des
connaissances est très souvent utilisée à la fin des formations techniques
La méthode du « vrai/faux »
Le vrai/faux est utilisé par le formateur
pour évaluer les acquis et l’atteinte des
objectifs partiels, et pour permettre
aux participants de faire le point sur ce
qu’ils ont retenu ou pas.
Les étapes
Il s’agit pour le formateur de :
■ présenter la technique et son mode
de fonctionnement,
■ distribuer les supports utilisés,
■ démarrer l’évaluation,
■ faire des apports complémentaires si
nécessaire.
•
La méthode du « vrai/faux »
Consignes
Répondre à chaque affirmation
à l’aide d’un carton Vrai ou Faux.
Compter 1 point par bonne réponse.
Réponse immédiate !
Au top ! Vote individuel
AI
VR
FAUX
Exemple : Le formateur est responsable
de l’atteinte des objectifs stratégiques.
FAUX
Il est responsable
de l’atteinte des objectifs pédagogiques.
Un réveil pédagogique chez les responsables du Doubs
Une vingtaine de responsables d’une douzaine de Ceta (sur
les 15 en activité dans le Doubs) a participé à la formation « Semons le changement dans nos groupes » en novembre et décembre 2010 à Pierrefontaine-les-Varans et Pontarlier.
Le deuxième jour, afin de vérifier si les notions apprises la veille
étaient bien intégrées et comprises, Loan Royer-Jérôme et Muriel Astier, formatrices à Trame, ont proposé aux participants un
réveil pédagogique.
Au préalable, elles avaient écrit sur des post-It les notions clés
abordées la veille :
Accueil - Diagnostic – Frontières – Environnement – Besoins –
Contrat – Imago – Organisation – Tableau de Fox.
Loan Royer-Jérôme, qui a animé cette séquence, a demandé
aux participants volontaires de prendre un post-It et de donner
la définition du mot écrit sans le prononcer ou mimer. Il y a
toujours un temps d’hésitation et puis un premier responsable
se jette à l’eau. Il découvre le mot sur le papier, se gratte la
tête et se lance : ses mimes suscitent la curiosité, les définitions
fusent, les commentaires et les rires aussi. Puis, lorsque la définition du mot est trouvée, le participant est applaudi et remercié. Les volontaires se multiplient, l’ambiance monte. Les formatrices soulignent ou complètent les définitions et veillent au
respect du temps, car une fois qu’ils sont lancés, les participants
continueraient volontiers l’exercice.
A la fin de la séquence, les principales notions de la veille ont
été revues, les participants et les formatrices sont alors bien
prêts pour le programme de la journée.
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L’évaluation : pour qui et pour en faire quoi ?
Avis de Mathilde Bourdat, responsable des formations s’adressant aux formateurs et aux responsables formation pour le Groupe Cegos (1).
au cours desquelles un grand nombre
de connaissances sont transmises (le
nombre de questions est alors souvent
supérieur à 10).
La version la plus rapide consiste à réaliser l’exercice à l’oral en grand groupe
et à corriger à la suite. Mais l’évaluation est alors collective et non individuelle. Exemple : citez les différentes
méthodes pédagogiques utilisées depuis le début de la formation ?
Réponses : magistrale, interrogative,
analogique, démonstrative.
Attention à bien maîtriser le temps
dans la séquence de corrections qui
peut être longue !
La technique du QCM
Le « questionnaire à choix multiples »
(QCM) est composé d’une série de questions ou d’affirmations (minimum 4)
avec 2 à 5 possibilités de réponses fournies à chaque question. Les stagiaires
doivent sélectionner la réponse qui leur
semble exacte. Le QCM est plus simple
que le quiz : il y a une part de chance
dans le QCM puisqu’il est possible de sélectionner certaines réponses au hasard.
« Les seules questions vraiment intéressantes, dans l’évaluation, c’est :
“Pour qui et pour en faire quoi” ? L’évaluation d’acquis devrait donc toujours être considérée comme une question pédagogique. Dans beaucoup
de cas, c’est l’adulte en formation lui-même qui est le plus légitime pour
évaluer ses acquis. La capacité de se représenter ce que l’on a appris, et
comment on l’a appris, participe pleinement au processus d’apprentissage.
Permettre à nos participants de s’auto positionner, de prendre conscience
du chemin parcouru et du chemin qui reste à faire, participe ainsi à leur
processus d’apprentissage, et a le grand mérite d’éviter leur infantilisation ».
Source : www.formation-professionnelle.fr/2010/06/07/de-levaluation-dacquis-enformation-dadultes. Mathilde Bourdat est co-fondatrice de ce site sur la formation
professionnelle.
(1) Organisme de formation leader international de la formation professionnelle continue www.cegos.com.
•
Exemple : le scénario pédagogique est :
1. une technique pédagogique,
2. un support d’animation pour le formateur,
3. l’énoncé d’un jeu de rôle.
Par ailleurs, il peut y avoir un biais :
son concepteur se retrouve quelquefois
à chercher l’astuce ou le piège, ce qui
n’est pas toujours souhaité pour la progression pédagogique des participants.
Muriel Astier
Trame
Bonne réponse : 2.
Mais il faut faire attention au fait que
construire un QCM peut prendre beaucoup de temps.
Source : « La boîte à outils des formateurs »
- Isabelle Cauden et Frédérique Cuisiniez –
Editions Dunod - 2009
Le réveil pédagogique, un moyen de relancer la dynamique d'un groupe le second jour de formation.
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