Seigneur, tu es mon espérance - Paroisse Saint-Eloi

Transcription

Seigneur, tu es mon espérance - Paroisse Saint-Eloi
Seigneur, tu es mon espérance
4ème dimanche ord C - Luc 4/21-30
3 février 2013 – Célébration du sacrement des malades
Etre prophète de Dieu, qu’est-ce ? Sinon être choisi par Dieu pour être témoin de Dieu parmi les hommes.
En ce jour, les textes de la liturgie et le sacrement des malades que nous allons célébrer nous montrent
l’actualité de ce témoignage, de cette mission. Ils nous aident à comprendre comment cela est possible et
le chemin que nous sommes invités à prendre.
 Etre prophète, être témoin de Dieu, c’est vraiment une grâce qui nous est donnée.
Jérémie le découvre dans ces paroles que Dieu lui a adressées : « Avant de te former dans le sein de ta
mère, je te connaissais. Avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré. Je fais de toi un prophète pour les
peuples » Comment dire plus fortement que cela n’est pas lié à ses mérites, mais un don gracieux ?
C’est le mystère de sa vocation – de notre vocation ! Ma propre vocation est un mystère pour moi-même,
un mystère éclairé justement par la foi vive de celle qui m’a portée, ma mère.
Jésus lui-même à Nazareth a reçu ces paroles d’Isaïe : « l’Esprit du Seigneur est sur moi. Il m’a conféré
l’ontion pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres… ; » Luc 4/18. Il ne se donne pas sa mission à luimême. Il la reçoit du Père, par l’Esprit. Elle donne sens à sa vie, elle éclaire sa mission de messie.
Certes ces vocations de Jérémie et de Jésus sont uniques. Mais nous sommes tous appelés à être témoins
de Dieu, et nous ne pouvons l’être que par la grâce de Dieu.
En ce jour, il est donné à nos sœurs qui ont demandé à recevoir le sacrement des malades d’être vraiment
témoins de Dieu auprès de nous. Elles veulent l’être aussi auprès de tous ceux avec qui elles vivent.
Comment est-il possible de porter un tel témoignage, alors qu’elles sont vraiment éprouvées ? N’est-ce pas
pour nous le signe visible de la grâce de Dieu, de l’Esprit de Dieu ?
 Etre prophète, être témoin de Dieu, c’est vraiment aussi un combat.
Jérémie va avoir à proclamer des paroles incisives, pour dénoncer le péché et appeler à la conversion.
Il sera pourchassé. Comment ne pas être tenté de fuir ?
Il n’est pas un surhomme. Dieu le sait bien ! Alors il lui promet sa force pour tenir bon.
Jésus sait bien aussi que ses paroles, pourtant de bénédiction, sa mission de messie, pourtant tant
attendue, vont susciter finalement le rejet. Quand on pense connaître Dieu ou Jésus, quand on pense faire
partie des justes, de ceux qui n’ont pas besoin de se convertir, notre cœur est fermé, comme celui des
auditeurs de Jésus à la synagogue. Face à cette hostilité, il nous est dit « Mais lui, passant au milieu d’eux,
allait son chemin. » Luc 4/30.
Où trouvait-il donc la paix et la force de poursuivre la route, sinon dans sa confiance en Dieu ?
Nous qui sommes aussi appelés à être témoins, ne nous étonnons pas que ce soit difficile.
Il faut combattre le mal en nous et autour de nous. Et Dieu sait s’il est puissant ! Dieu sait si nous avons de
la peine à nous changer nous-mêmes !
Il faut combattre le découragement, la souffrance, la désespérance.
Nous sommes des êtres fragiles. Mais le Seigneur ne fait pas que nous appeler à être témoin au cœur de
ces épreuves. Il vient les porter avec nous. Il vient nous fortifier.
Le sacrement des malades en est un signe éclatant. Nos sœurs ont parfaitement conscience des difficultés
et souffrances présentes et à venir qu’elles auront à traverser. Mais il se dégage de leur témoignage
comme une paix, une confiance, une lumière.
 Etre prophète, être témoin de Dieu, c’est un combat que l’on peut mener grâce aux armes de
Dieu : L’amour – la foi – l’espérance
- L’amour : Saint Paul nous a révélé dans sa lettre aux corinthiens la force de l’amour.
« Il supporte tout, il espère tout, il endure tout » 1 cor 12/35. Celui qui n’aime pas abandonne vite
le combat. Seul l’amour rend capable de se dépasser, de se donner malgré les déceptions, les nuits,
ou le peu de retour. Amour reçu, amour donné. L’amour seul peut permettre de donner du sens à
ce qui parait sinon un non-sens. Seul l’amour peut amener à offrir ses souffrances à Dieu pour des
personnes.
Dans les témoignages entendus, plusieurs de nos sœurs soulignent combien elles avaient besoin de
l’amitié et de la prière des autres et d’une communauté. Elles ont aussi exprimé qu’elles ne
voulaient pas se replier sur elles-mêmes, et leur désir de donner la vie à ceux qui les entourent.
Nous tous, appelés à être témoins, réveillons en nous les capacités d’amour que Dieu y a mis.
-
La foi : Elle seule explique la confiance dont nous sommes aussi capables. Cette foi, cette confiance
ne sont pas le fruit d’un coup de baguette magique. Elles sont le fruit de la rencontre et de
l’expérience que nous avons pu faire de Dieu dans nos vies. Les témoignages entendus nous le
confirment largement. Ils expriment autant des « merci » que des « s’il te plait » et nous y
découvrons que dans la faiblesse la force de Dieu peut éclater.
-
L’espérance : Réécoutons Saint Paul : « Nous voyons aujourd’hui une image obscure dans un
miroir. Actuellement ma connaissance est partielle. Ce jour-là je connaîtrai vraiment, comme Dieu
m’a connu. » Cor 13/13.
Nous savons bien que la traversée est rude, mais c’est une traversée pour la vie – la vie aujourd’hui,
et la vie éternelle. Nos sœurs le savent bien et nous les remercions aussi de nous permettre de
regarder autrement nos épreuves et les peurs qui peuvent nous habiter devant l’appel que le
Seigneur nous lance pour prendre la mer avec lui, pour être témoins avec Lui.
Puisse ce chant, inspiré par l’évangile de la tempête apaisée, nous inspirer nous aussi.
1 - Si la mer se déchaîne, si le vent souffle fort, si la barque t'entraîne, N'aie pas peur de la mort. (bis)
Il n'a pas dit que tu coulerais Il n'a pas dit que tu sombrerais,
Il a dit : "Allons de l'autre bord", Allons de l'autre bord.
2 - Si ton cœur est en peine, Si ton corps est souffrant, Crois en Jésus il t'aime, Il te donne sa paix. (bis)
3 - Si un jour sur ta route, Tu rencontres le mal, Ne sois pas dans le doute, Dieu aime ses enfants. (bis)