L`endémie rabique au Maroc de 1973 à 1983

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L`endémie rabique au Maroc de 1973 à 1983
Rev. sci. tech. Off. int. Epiz.,
1987, 6 (1), 55-67.
L'endémie rabique au Maroc de 1973 à 1983
N. FASSI-FEHRI* et H. BIKOUR**
Résumé : L'endémie de rage prévalente au Maroc n'a pas connu d'évolution
épidémiologique importante depuis de nombreuses années. Le chien est toujours le principal réservoir et vecteur de la maladie.
Bien que son incidence apparaisse plus élevée dans les zones de forte densité humaine, la rage reste, en fait, liée à un mode de vie essentiellement rural
des populations, supportant mal les règles contraignantes de la prophylaxie
(port du collier, contrôle de la reproduction, suivi des vaccinations...). Sa dissémination est amplifiée par les déplacements non contrôlés et les rassemblements des chiens non vaccinés. L'extension de la rage se fait de façon centripète, de la campagne vers les agglomérations, le long des axes routiers les plus
fréquentés.
L'intensité de la maladie est soumise à des fluctuations cycliques et saisonnières.
Les herbivores domestiques sont les principales victimes des chiens mordeurs. Les animaux sauvages ne joueraient qu'un rôle secondaire dans l'épidémiologie de la rage au Maroc, mais le rôle du rat reste à vérifier.
Ces données épidémiologiques mériteraient d'être prises en considération
dans l'élaboration d'une stratégie globale de prophylaxie de la rage.
MOTS-CLÉS : Bovins - Chiens - Enquête épidémiologique - Homme - Maroc Prophylaxie - Rage - Santé publique.
INTRODUCTION
La rage au M a r o c a fait l'objet de nombreuses études épidémiologiques ( 1 , 4, 5,
6, 7, 8, 9, 10, 14, 15, 18, 20, 22). Malgré l'application des mesures prophylactiques
réglementaires (datant des 13 juillet 1914 et 19 septembre 1977), la rage continue de
sévir à l'état endémique dans la population canine. Elle constitue une préoccupation permanente pour le vétérinaire et l'hygiéniste, entraînant annuellement le traitement de plusieurs milliers de personnes.
On sait que la rage canine évolue en fonction de la densité de la population
canine, de son m o d e de vie, des disponibilités alimentaires et indirectement de la
densité de la population humaine (2, 21). Ces différents facteurs interfèrent et évoluent dans le temps.
Il nous a donc paru utile d'examiner leurs effets au M a r o c sur une dizaine
d'années (1973-1983). P o u r ce faire, nous nous sommes basés, d ' u n e part sur les
* Vétérinaire-Inspecteur, L a b o r a t o i r e national de Diagnostic et d'Epidémiologie
B.P. 6202, R a b a t - I n s t i t u t s , R a b a t , M a r o c .
de la Rage,
** Département d'Histologie-Anatomie pathologique, Institut A g r o n o m i q u e et Vétérinaire Hassan II,
Rabat, M a r o c .
56
déclarations des cas de rage animale effectuées au niveau de chaque province, communiquées par la Direction de l'Elevage et le Laboratoire de Recherches vétérinaires de Casablanca, d'autre part sur les statistiques des déclarations des cas de rage
humaine et des traitements antirabiques, fournies p a r la Division de l'Epidémiologie du Ministère de la Santé publique, le Bureau municipal d'Hygiène de Rabat et le
Laboratoire provincial de Tanger.
Afin d'évaluer l'importance de la population humaine et le rôle de sa densité
dans l'épidémiologie de la rage, le recensement général de la population du M a r o c ,
réalisé en 1982 par le Ministère du Plan, a été utilisé comme référence.
INCIDENCE GÉNÉRALE D E L A RAGE ANIMALE
De 1973 à 1983, 465 cas de rage en moyenne (dont 60,5 % confirmés expérimentalement) ont été déclarés chaque année. Ils concernent 265 carnivores (chiens
essentiellement) et 200 herbivores (bovins surtout). Le Maroc semble être, actuellement, le pays le plus infecté d'Afrique du N o r d (Tableau I).
TABLEAU I
Rage animale au Maroc, en Tunisie et en Algérie
Pays
Année
1970
1971
1972
1973
1974
1975
Totaux
Maroc
309
367
400
429
437
387
2 329
Tunisie (11)
171
250
286
169
160
142
1 178
Algérie (3)
129
138
127
102
80
131
707
Ces déclarations indiquent que le pourcentage de carnivores infectés est en diminution depuis 1981, alors que celui des herbivores est en augmentation et dépasse
celui des carnivores (Tableau II). Cette situation est, à première vue, paradoxale,
quand on considère que le principal vecteur de la maladie au M a r o c , comme dans
de nombreux pays d'Afrique, est le chien.
La diminution nette du pourcentage des cas confirmés depuis 1980 pourrait être
attribuée aux difficultés rencontrées dans la collecte, le conditionnement et l'acheminement des prélèvements. Ceci s'applique n o t a m m e n t aux herbivores pour lesquels les déclarations de rage se font souvent d'après les observations cliniques.
L'exemple de la Province de Tanger illustre bien cette situation. E n effet, sur
huit cas de rage d'herbivores déclarés de 1981 à 1983, deux seulement ont été confirmés par le laboratoire alors q u ' a u c u n cas de rage canine n ' a été déclaré p e n d a n t
cette période.
LA RAGE CHEZ LES DIFFÉRENTES ESPÈCES ANIMALES
Le chien
Parmi les cas déclarés entre 1973 et 1983, 54 °7o sont des chiens. 64 % des cas
confirmés appartiennent à la même espèce, responsable par ailleurs de 78 % des
57
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3 097
Nombre de cas confirmés
du Laboratoire de Recherches
vétérinaires de Casablanca
(= diagnostic expérimental)
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#
#
#
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200
43 °7o
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2 200
Herbivores
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57 <%
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Moyennes
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Carnivores
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Total
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)-H
de la Direction du Service de l'Élevage du Maroc
(= diagnostic clinique)
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Années
K
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Données statistiques
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58
contaminations humaines (Tableaux III et IV). Le chien est le principal réservoir et
vecteur du virus au M a r o c . Cette situation tient à l'existence d ' u n e population
canine importante (environ 2 400 000), insuffisamment vaccinée et dont les déplacements et la reproduction sont incontrôlés.
TABLEAU III
La rage animale au Maroc, par espèce, selon le Service de l'Elevage
(cas
déclarés)
Espèces
Nombre de cas déclarés (1973-1983)
o/o
Chiens
Bovins
Asins )
Mulets f
Ovins
Chats
Chevaux
Caprins
Camelins
Divers*
2 675
1 404
52,3
27,4
455
232
225
47
41
15
21
8,9
4,5
4,4
0,9
0,8
0,3
0,4
Total
5 115
100
* 3 porcs, 4 rats, 1 renard, 3 chacals, 1 panthère, 2 singes, 7 animaux indéterminés.
TABLEAU I V
La rage animale au Maroc, par espèce, selon le Laboratoire
de Casablanca (cas confirmés par diagnostic
Espèces
Les
Cas de rage confirmés (1971-1982)
de Recherches
expérimental)
vétérinaires
%
Chiens
Bovins
Chats
Autres
2 022
677
249
226
64
21
8
7
Total
3 174
100
herbivores
P a r m i les autres animaux domestiques, les herbivores sont les victimes de la rage
canine (42,8 % ) . Toutefois, ce pourcentage élevé ne repose bien souvent que sur la
base d'observations cliniques. Les déclarations de rage des bovins (27 % des cas
déclarés et 21 % des cas confirmés) sont les plus nombreuses, en raison de la surveillance plus étroite dont ils font l'objet.
Les animaux
sauvages
De 1973 à 1983, quatre rats, un renard, une panthère et deux singes ont été
reconnus enragés. Cependant, Noury (15) rapporte cinq décès humains survenus
entre 1932 et 1963 à la suite de morsures de chacals.
On peut remarquer que l'identification des animaux sauvages infectés est particulièrement délicate et que la prévalence de la rage dans les différentes espèces est
mal connue.
59
Le rôle possible du rat en t a n t que vecteur retient l'attention : classé troisième
animal m o r d e u r de l ' h o m m e entre 1932 et 1963, il arrive, actuellement, au
deuxième rang après le chien. P a r ailleurs, le virus rabique a été isolé chez le rat à
plusieurs reprises : en 1952, à Tanger par Remlinger et Bailly (19) chez trois rats, en
1958 par N o u r y à Casablanca (15), en 1960 par Chevrier (6), et de 1971 à 1983 par
l'Institut Pasteur de Casablanca et le Laboratoire de Recherches vétérinaires de
Casablanca, chez six rats.
Il conviendrait d'approfondir le rôle du rat dans la chaîne épidémiologique.
On remarque également que la rage n ' a jamais été confirmée chez les chiroptères au M a r o c (14), malgré leur existence en grand n o m b r e dans plusieurs régions,
notamment dans les régions montagneuses.
LA RAGE HUMAINE
Trente-huit personnes en moyenne meurent de rage chaque année, malgré les
efforts déployés pour décentraliser les traitements antirabiques. Actuellement, plus
de 15 000 personnes sont traitées par an, mais la majorité d'entre elles sont de
milieu urbain, témoignant de l'insuffisance des centres de traitement en milieu
rural. En effet, sur 45 personnes mortes de rage ces deux dernières années, 41 (soit
91 %) sont d'origine rurale et n ' o n t reçu aucune vaccination après contamination.
Les ruraux sont généralement jeunes (27 % de moins de 15 ans, 29 % de 15 à 35
ans), de sexe masculin (80 % ) , m o r d u s par des chiens (95,5 % ) , principalement des
chiens errants (73,3 % ) .
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES CAS D E RAGE A N I M A L E
La rage animale est endémique dans tout le M a r o c mais son incidence diffère
selon les provinces. Sur la Figure 1, établie à partir des moyennes des cas déclarés
sur onze années, on constate que toutes les provinces sont touchées mais à des
degrés divers. Elles peuvent être regroupées en trois grandes zones selon le nombre
de cas rapportés :
— La zone A , la plus infectée (25 à 55 cas par an), comprend huit provinces
situées dans le centre du pays. Cette zone s'étend sur les terres les plus fertiles. La
densité humaine s'y élève à 170,6 habitants par k m . On y trouve les principaux
ports (Casablanca, M o h a m m e d i a , Safi, Kénitra), les plus grandes villes et u n réseau
routier dense, regroupant une grande partie des activités industrielles, économiques
et administratives. Il en résulte des mouvements incessants des populations humaines et animales, accrus par des phénomènes d'exode rural particulièrement importants au cours des dix dernières années.
2
— La zone B (5 à 25 cas p a r an) est constituée de douze provinces, entourant
celles de la zone A . Le relief y est varié (plaines, plateaux, montagnes) et la population surtout rurale. La densité h u m a i n e est de 66,7 habitants par k m . Ces populations se déplacent hebdomadairement vers les souks (marchés), particulièrement
nombreux dans ces provinces. Les chiens, vivant la plupart du temps en liberté,
accompagnent souvent les propriétaires et les troupeaux j u s q u ' a u x souks. Ces
déplacements favorisent leurs rassemblements et augmentent les risques de contamination.
2
FIG. 1
Carte épidémiologique de la rage animale au Maroc.
Moyennes établies sur 11 années (1973-1983)
60
61
— La zone C est peu infectée (moins de 5 cas par an). La densité h u m a i n e y est
faible : 17 habitants par k m . A l'exception de trois provinces du Rif, d ' u n e p r o vince du Moyen-Atlas et d ' u n e de la côte atlantique, les huit autres dessinent une
ceinture sur une vaste zone semi-aride ou saharienne s'étendant de Figuig, à l'est, à
Guelmim au sud-ouest. Malgré la faible densité h u m a i n e , la pérennité de la rage
dans cette zone est probablement liée au nomadisme des populations.
2
Leur rassemblement autour des souks, des points d'eau et dans les zones de verdure augmente les contacts entre chiens et amplifie les risques de contamination.
La rage est rare dans les provinces sahariennes. La densité humaine y est très
faible : 0,78 habitants par k m , et la population canine peu i m p o r t a n t e .
2
Si l'on compare ces trois zones entre elles, on constate une certaine proportionnalité entre l'incidence de la rage et la densité de la population h u m a i n e (Tableau
V), qu'il faudrait pouvoir confirmer ultérieurement par des études statistiques.
TABLEAU V
Rage animale dans trois zones du Maroc, comparée
humaine
Zones
Rage animale :: nombre de cas
(1973 à 1983)
%
à la densité de la
population
Densité de la population
humaine en 1982
(habitants/km )
2
A
3 512
69
170,6
B
1 287
25
66,7
C
316
6
17,1
5 115
100
Total
—
Sa dissémination est aggravée par les déplacements des chiens non vaccinés,
empruntant les voies de communication les plus fréquentées par l ' h o m m e , pour se
diriger vers les souks, points d'eau, etc.
P a r ailleurs, la répartition géographique de la rage à l'intérieur des provinces
telles q u ' A g a d i r , T é t o u a n , Tanger, Kénitra, Casablanca et R a b a t m o n t r e que :
— Les cas de rage sont concentrés autour des principaux axes routiers, dans les
communes rurales, les souks, et à la périphérie des agglomérations.
— La rage des carnivores prédomine à la périphérie des villes tandis que celle
des herbivores est signalée dans les communes rurales, a u t o u r des souks.
— Son extension se fait de façon centripète, de la campagne vers les agglomérations, par les axes routiers.
— La rage est rare à l'intérieur des villes, sauf dans les quartiers proches des
abattoirs, des marchés, des décharges publiques, qui offrent une alimentation
abondante.
La prévalence de la rage en milieu rural, à l'inverse des centres urbains, témoignerait d ' u n e application insuffisante des mesures de prophylaxie. La proportion
62
identique des cas de rage de carnivores et d'herbivores, quelle que soit la zone considérée (Tableau VI), relève probablement d ' u n contage identique chien-bovin,
résultant d ' u n m o d e de vie essentiellement rural des populations.
TABLEAU V I
Rage animale par espèce dans les zones A, B et C
(1973-1983)
Rage des carnivores
Zones
57,5 %
Rage des herbivores
Total
42,5 %
3 512
1 287
A
2 020
B
735
57 %
552
43 <%
C
172
54 %
144
46 %
ÉVOLUTION
D A N S
1 491
LE TEMPS DES
CAS D E R A G E
316
A N I M A L E
L'incidence de la rage varie selon les années (Fig. 2) :
— La période de 1942 à 1948 est marquée par une nette diminution de la maladie. Cette régression coïncide avec la seconde guerre mondiale et la sécheresse de
1945.
— De 1948 à 1974, on note une recrudescence importante de la maladie, entrecoupée de périodes d'accalmie relative. Ce p h é n o m è n e de recrudescence serait dû à
l'augmentation de la population canine, elle-même en r a p p o r t avec un accroissement rapide de la population humaine (Tableau VII). La pseudocyclicité (Fig. 2)
observée n ' a pas d'explication satisfaisante.
TABLEAU V I I
Augmentation
de la population
humaine de 1935 à 1982 au Maroc
Année
Population (en millions)
1935
1954
1964
1982
6,5
10
12,5
20
— A partir de 1974, parallèlement à des difficultés économiques (crise du
pétrole, guerre du Sahara, sécheresse...), on assiste à une diminution sensible du
nombre de cas de rage. Il est à remarquer que, si u n effort de prophylaxie sanitaire
a été fait au cours de ces dernières années (43 000 chiens abattus en 1983, contre
11 000 seulement en 1973), le faible nombre de chiens vaccinés (25 000 en 1983) ne
peut avoir d'incidence prophylactique réelle et ne semble pas influencer le déroulement de l'enzootie rabique.
Au sein de ces fluctuations annuelles, il existe des variations saisonnières en
étroite relation avec le cycle de reproduction de l'espèce canine (Fig. 3). Les cas de
63
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64
FIG. 3
Variations saisonnières de la rage animale au Maroc
carnivores
»
•
herbivores
65
rage sont deux fois plus n o m b r e u x en mars q u ' e n septembre, coïncidant avec les
périodes automnale et printanière de l'activité sexuelle de la chienne. La comparaison de l'évolution saisonnière (Fig. 3) m o n t r e une similitude entre les cas de rage
rapportés chez les carnivores et les herbivores vivant en promiscuité avec les chiens.
CONCLUSIONS
La rage canine reste liée au M a r o c à un m o d e de vie essentiellement rural de la
population, supportant mal les contraintes de la prophylaxie (port du collier, contrôle de la reproduction, suivi des vaccinations, mise en observation,
déclaration...).
Il en résulte des nombres faibles de déclarations de rage canine. P a r contre,
l'augmentation des déclarations de rage bovine, le plus souvent faites à partir des
constatations cliniques, serait liée à la surveillance plus étroite d o n t ils sont l'objet,
en raison de leur importance économique.
Les trente-huit cas de rage h u m a i n e déclarés officiellement en moyenne chaque
année, chez des ruraux essentiellement, ne reflètent vraisemblablement que les cas
hospitalisés.
La régionalisation du diagnostic de laboratoire et la multiplication des centres
de traitement en milieu rural devraient contribuer à une amélioration sensible de
cette situation.
Les phénomènes de recrudescence de la rage animale observés depuis la fin de la
seconde guerre mondiale résulteraient de l'augmentation de la population canine,
elle-même en r a p p o r t avec l'accroissement rapide de la population h u m a i n e . Des
facteurs socio-économiques, climatiques (sécheresse) pourraient être également à
l'origine des pics et des accalmies observés p e n d a n t cette période.
Les mesures prophylactiques devraient dans l'avenir tenir compte, en priorité,
du degré d'infection des provinces, de la prévalence de la maladie en milieu rural et
de sa dissémination accrue au niveau des souks et le long des axes routiers les plus
fréquentés.
*
* *
RABIES ENDEMIC IN MOROCCO: 1973-1983. — N. Fassi-Fehri and H. Bikour.
Summary: No major epidemiological change has been recorded in the rabies
endemic in Morocco for many years. The dog remains both the principal
reservoir and vector.
Although incidence appears highest in areas of dense human population,
rabies occurrence is essentially linked to the lifestyle in rural areas where people are reluctant to apply control measures (use of dog-collars, reproduction
control, vaccination follow-up...). The spread of rabies is accelerated by the
uncontrolled movement of and contact between unvaccinated dogs. The trend
of disease spread is generally from the countryside towards urban centres,
along the main roads.
Disease occurrence is both cyclic and seasonal.
66
Domestic herbivores are the main victims of biting dogs. Wild animals
seem to play a minor role in the epidemiology of rabies in Morocco but the
role of the rat has still to be determined.
The epidemiological data presented would be worth considering in a comprehensive rabies control strategy.
KEYWORDS: Cattle - Disease control - Dogs - Epidemiological survey Man - Morocco - Public health - Rabies.
*
**
LA ENDEMIA RÁBICA EN MARRUECOS DE 1973 A 1983. — N. Fassi-Fehri y H. Bikour.
Resumen: La endemia de rabia prevalente en Marruecos no ha tenido gran evolución epidemiológica desde hace muchos años. El perro sigue siendo el principal
reservorio y vector de la enfermedad.
Aunque su incidencia resulta más alta en las zonas de alta densidad humana,
en realidad la rabia está vinculada a una forma de vida fundamentalmente rural
de las poblaciones, las cuales respetan mal las imposiciones del control sanitario
(porte de collar, control de la reproducción, seguimiento de las vacunaciones...).
Su diseminación está ampliada por los movimientos no controlados y las concentraciones de los perros sin vacunar. La extensión de la rabia se hace de modo
centrípeto, del campo hacia las aglomeraciones, a lo largo de las arterias viales
más frecuentes.
La intensidad de la enfermedad está sometida a fluctuaciones cíclicas y estacionales.
Los herbívoros domésticos son las principales víctimas de los perros mordedores. Los animales salvajes tan sólo deben de desempeñar un papel secundario
en la epidemiología de la rabia en Marruecos, aunque queda por verificar el
papel de la rata.
Merecería que se tomasen en consideración estos datos epidemiológicos en la
elaboración de una estrategia global de control de la rabia.
PALABRAS CLAVE: Bovinos - Control - Encuesta epidemiológica - Hombre Marruecos - Perros - Rabia - Salud pública.
*
**
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