Le rôle du stress dans la maladie de Parkinson

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Le rôle du stress dans la maladie de Parkinson
Le rôle du stress dans la maladie de Parkinson
Cet effet est « bien connu » de tous ceux qui sont atteints et de leurs proches,
ainsi que des médecins… mais, s’il est surtout subi ou observé, peu de travaux de
recherche le concerne, ce qui est très dommage.
« Le stress, c’est pas sérieux comme notion, ça veut pas dire grand chose.. »
Même si on en parle et si on le cite à tout bout de champ, peu l’étudient de près
en pratique dans la maladie de Parkinson ; Cela change, doucement, peu encore en
parkinsonologie, mais ça viendra ;
Le stress, c’est quoi d’abord ? Un coup d’chaud dans l’cerveau ? De la fumée âcre
qui infiltre les beaux neurones locaux ?
Le stress a été défini initialement il y a 60 ans par le Pr H. Seyle qui l’a décrit
comme l’ensemble des mécanismes et réactions permettant l’individu de
s’adapter à son environnement.
Il dépend, surtout du système qui gère l’affectivité et l’émotion dont la pensée
intellectuelle n'est vraiment pas toujours maîtresse. Ce système est très bien
défini en ce qui concerne ses origines cérébrales, les neurotransmetteurs et les
neurohormones impliqués, ainsi que le sont ses effets sur le reste du corps, en
particulier sur notre immunité.
C’est dire si c’est important, et ça l’est, vraiment.
On distingue trop rarement
1. le stress positif, qui « fait avancer », qui « booste »
2. du stress négatif et freinateur, qui paralyse ou fait trembler.
Le stress négatif répété ou durable, entraine anxiété et angoisse et, plus
tardivement et s’il persiste, dépression.
De plus, dans la maladie de Parkinson, le stress chronique
1. aggrave les troubles de la maladie de Parkinson, moteurs ET non moteurs,
cette aggravation n'étant pas, ou globalement très peu, sensible aux
médicaments habituels de la maladie de Parkinson, c'est-à-dire les
traitements à base de L-Dopa ou ses agonistes.
2. surajoute ses propres signes réactionnels, dont certains ressemblent à s'y
méprendre à ceux de la maladie de Parkinson (tremblements, hypertonie
musculaire) mais sont cependant très différents, ne serait-ce que par leur
sensibilité aux techniques de lutte anti-stress, qu'elles soient « naturelles
» (relaxation, visualisation) ou « chimiques » (lutte contre l'anxiété et la
réaction dépressive aigue) et leur absence de fluctuations.
Les facteurs de ce stress chronique sont très nombreux, chaque individu
réagissant à eux de façon personnelle, en fonction de données innées
(génétiques) et acquises (niveau de l’affectivité, de l’émotion et souvenirs
d’expériences antérieures). Nous ne sommes certes pas égaux devant les
facteurs de stress.
Ce stress s'autoentretient sous l'effet de trois processus tout à fait
involontaires:
• La rumination, consciente ou non, qui consiste à voir et à revoir sans cesse
les évènements stressants, sorte de régurgitation mentale avec
spéculation, interprétation et angoisse réactionnelle, attention focalisée
sur les facteurs du stress et exagération des réactions
•
La fixation qui consiste à inclure dans la condition de stress d'autres
facteurs au départ non stressants en eux-mêmes
•
Le retour d'informations d'origine musculaire (proprioceptivité) dont les
signaux sont si importants qu'ils deviennent conscients et créent une
réaction émotive supplémentaire qui s'ajoute elle-même aux réactions de
stress et les aggrave.
C’est ainsi que le stress chronique peut déclencher ou aggraver l’apparition des
troubles moteurs de la maladie de Parkinson et que l’ensemble des troubles de la
maladie de Parkinson, moteurs ou non, deviennent en eux-mêmes d’importants
facteurs de stress.
Anne Frobert

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