L`écrasante victoire de David Cameron
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L`écrasante victoire de David Cameron
France-Monde Photo AFP La star de Bollywood fait appel La chanteuse Sylvie Vartan va remonter sur les planches en septembre à Paris, où elle jouera dans une pièce écrite par la comédienne Isabelle Mergault, « Ne me regardez pas comme ça ». Sylvie Vartan, 70 ans, qui vit à Los Angeles, fera sa rentrée au Théâtre des Variétés, sur les Grands Boulevards, à partir du 18 septembre dans cette pièce mise en scène par Christophe Duthuron. « C’est un cadeau qui m’est tombé du ciel car je ne m’y attendais pas du tout. C’est une comédie désopilante et je ne pouvais absolument pas refuser », a-telle commenté sur Facebook. La star de Bollywood, Salman Khan, a fait appel hier de sa condamnation à cinq ans de prison pour avoir tué un sans-abri au volant de sa voiture après une soirée bien arrosée en 2002. La Haute cour de Bombay a jugé la demande recevable et suspendu la condamnation. Le nouveau procès devrait se tenir en juillet. En attendant, Khan restera libre moyennant le versement d’une caution symbolique d’environ 400 euros. Khan, 49 ans, a été reconnu coupable d’homicide volontaire, ayant percuté avec son 4X4 un groupe de sans-abri sur un trottoir. f La formule « Le FN loin d’être aux portes du pouvoir » Jean-Marie Le Pen a publié hier sur son site internet la déclaration, sous forme de réquisitoire, qu’il a prononcée devant les instances du FN lundi et dans laquelle il soutient que le parti dirigé par sa fille est « loin d’être aux portes du pouvoir ». « Ne nous faisons pas d’illusions sur la force réelle du mouvement », insiste-t-il. f Le chiffre Radicalisation d’élèves : 550 signalements Près de 550 signalements de radicalisation d’élèves ont été recensés par l’Éducation nationale depuis la rentrée 2014, a annoncé Najat Vallaud-Belkacem lors d’une audition par une commission d’enquête de l’Assemblée nationale. « A la mimars, ce sont 536 signalements de suspicion ou de faits de radicalisation qui ont été signalés depuis la rentrée de septembre 2014 », a affirmé mercredi la ministre devant la commission d’enquête sur la surveillance des filières et individus jihadistes. Ce chiffre est à mettre en regard avec les 12 millions d’élèves scolarisés en France, a insisté la ministre. f La polémique Le débat Todd-Valls tourne à l’aigre Le ton est monté hier dans le débat entre Manuel Valls et l’intellectuel Emmanuel Todd, qui a accusé le Premier ministre de « pétainisme » le jour des célébrations du 8-Mai, tandis que le chef du gouvernement dénonçait une « haine de soi et de la France ». Le Premier ministre avait, dans une tribune publiée par Le Monde jeudi, dénoncé les « impostures » de l’historien dans son ouvrage « Qui est Charlie ? ». Emmanuel Todd a vivement réagi à cette tribune hier. Dans une France où « le taux de chômage est à 10 %, où l’islamophobie se répand, l’antisémitisme se répand » (…), « l’optimisme de Manuel Valls est l’optimisme de la Révolution nationale et du maréchal Pétain », at-il dénoncé. f Le drame Au moins 7 morts dans le crash au Pakistan Au moins sept personnes, dont les ambassadeurs de Norvège et des Philippines au Pakistan, ont été tuées hier dans le crash d’un hélicoptère militaire transportant des diplomates dans une région reculée de l’Himalaya pakistanais, ont indiqué les autorités. Les talibans pakistanais, en quête permanente de publicité, ont revendiqué comme une « attaque » ce crash survenu dans la vallée de Naltar, un secteur hautement militarisé où ils n’ont pas de présence connue, une revendication qui n’a été étayée pour l’heure par aucun autre témoignage. Photo AFP Sylvie Vartan remonte sur la scène Photo AFP Felipe VI reviendra en France le 2 juin Le roi et la reine d’Espagne, Felipe VI et Letizia, effectueront le 2 juin leur visite d’État en France qui avait dû être suspendue le 24 mars, alors qu’elle venait à peine de commencer, en raison du crash de Germanwings. Il s’agira « de la première visite du roi à l’étranger », a précisé la présidence de la République dans un communiqué. François Hollande recevra le 2 juin le couple royal. La visite se prolongera le 3 juin par un discours du souverain devant l’Assemblée nationale, comme cela était prévu pour la visite suspendue en mars, selon son président Claude Bartolone. Le FaIT dU JoUr L’écrasante victoire de David Cameron Contre toute attente, les Conservateurs du Premier ministre ont largement remporté les législatives de jeudi en Grande-Bretagne. Par Simon USHerWood (1) L e charme discret de la démocratie - elle arrive encore à nous surprendre ! Il faut faire amende honorable : personne n’avait prévu les résultats des élections de jeudi et l’ampleur de la victoire de David Cameron. Après des mois durant lesquelles les sondages n’arrêtaient pas de nous annoncer que ce serait extrêmement serré, les Conservateurs ont obtenu une victoire fabuleuse, du genre à rendre caduques toutes discussions sur des coalitions éventuelles. Les raisons exactes du fiasco total des instituts de sondage sont difficiles à cerner, mais on peut retenir quelques éléments d’explication possibles. Les cinq prochaines années seront moins agréables Tout d’abord, les électeurs ont la rancune tenace ! Les Libéraux démocrates, partenaires juniors de la coalition gouvernementale, ont pris une grande fessée. Il ne leur reste désormais qu’une poignée de sièges. Les nombreux compromis qu’ils ont acceptés durant leur temps au gouvernement - notamment sur les frais de scolarité à l’université - leur ont été renvoyés, pour ainsi dire, en pleine figure. Une leçon à retenir pour tout parti tenté de renier ses principes juste pour être au gouvernement. Ensuite, l’alternative à la politique des Conservateurs que proposaient les Travaillistes n’a pas été convaincante. Une fois de plus, les électeurs britanniques semblent avoir préféré la stabilité plutôt qu’un saut vers l’inconnu. Enfin, il n’y a pas qu’en Écosse que l’énorme succès des nationalistes écossais a fait beaucoup de mal aux Travaillistes. Dans le reste du pays, les électeurs n’avaient de toute évidence guère envie de voir un potentiel gouvernement travailliste être exposé en permanence aux chantages d’un partenaire aussi intransigeant. Londres, hier. Le Premier ministre britannique David Cameron et son épouse Samantha renouvellent leur bail au 10 Downing Street. Photo APP. David Cameron a tout intérêt de célébrer sa victoire éclatante de jeudi dernier, car les cinq prochaines années seront bien moins agréables. Sa majorité est très étroite, et comme l’actuelle majorité française, elle compte son nombre de « frondeurs ». Ces derniers n’oublieront pas de rappeler au Premier ministre son engagement pour tenir un référendum sur l’Europe en 2017, et il devra marcher sur les œufs avec ses partenaires européens qui ne se montreront guère accommodants en vue de toute renégociation du Traité. Qui plus est, la question de l’indépendance écossaise est loin d’être résolue. Avec plus de cinquante députés nationalistes dans l’opposition, elle sera le serpent de mer des années qui viennent. Et comme Cameron a déjà indiqué qu’il ne briguerait pas un troisième mandat en 2020, ce prochain quinquennat sera Une opposition réduite en miettes Le conservateur David Cameron a brillamment remporté des législatives britanniques aux allures de séisme : fatales à trois des quatre principaux leaders du pays, elles consacrent aussi le triomphe de nationalistes écossais tentés par l’indépendance. Conforté par un résultat inespéré qui lui a donné la majorité absolue, le leader des Tories va « former un gouvernement conservateur de majorité ». En 2010, les Tories avaient eu besoin des libéraux-démocrates pour gouverner. « Bain de sang » politique En fin de journée, il a reconduit sa garde rapprochée aux quatre postes clés, sur le principe qu’on ne change pas une équipe qui gagne. George Osborne conserve le portefeuille des Finances et devient le N.2 officiel du gouvernement, Theresa May reste à l’Intérieur, Philipp Hammond aux Affaires étrangères et Michael Fallon à la Défense. Les résultats définitifs après dépouillement des 650 circonscriptions allouent 331 députés aux conservateurs (+24), 232 aux travaillistes Ed Miliband (Travaillistes), Nigel Farage (Ukip) et Nick Clegg (Libéraux-démocrates) ont démissionné. Thanet, a été le premier à démissionner. Son départ porte un coup sévère à son parti, pourtant crédité d’un score flatteur de près de 13 % en voix. Peu après, le leader libéral-démocrate Nick Clegg, 48 ans, a jeté l’éponge au sortir d’une nuit « dévastatrice », selon sa propre expression. Ed Miliband, 45 ans, le patron des travaillistes, a suivi le même chemin, endossant « l’entière responsabilité de la défaite ». Samedi 9 mai 2015 gouvernement, les cinq années à venir ne seront pas une promenade de santé. (1) Simon Usherwood est professeur en sciences politiques à l’Université du Surrey. Durant toute la campagne électorale, il a collaboré avec l’Institut Europe-Asie de l’ESSCA. Retrouvez ses analyses sur le site www.essca.fr/mails-deurope. A SAVOIR Photo AFP (-26), 56 au SNP (+50), 8 aux libéraux démocrates (-49), 1 à l’Ukip (-1). Le Labour a été laminé en Écosse, où les indépendantistes du SNP ont raflé 56 des 59 sièges en jeu dans leur région autonome, jusqu’ici considérée comme un fief travailliste inexpugnable. Nombre d’analystes avaient prédit « un bain de sang » politique, et ils avaient raison. Nigel Farage, le chef de file du parti europhobe Ukip, battu à South marqué, au sein même de son gouvernement, par une lutte intestine entre les candidats susceptibles de vouloir lui succéder. Bref : tout cela a un goût de l’année 1992, quand John Major réussit à obtenir une dernière victoire bancale pour des Conservateurs déjà usés par les années Thatcher. Cinq ans plus tard, il fut balayé par un certain Tony Blair. Pour le nouveau La menace d’une sortie de l’Union européenne resurgit La victoire du conservateur David Cameron aux législatives britanniques fait planer la menace d’une sortie du Royaume-Uni de l’UE. A peine réélu, il a réitéré sa principale promesse : l’organisation d’ici 2017 d’un référendum sur le maintien ou pas du pays dans l’Union européenne. « Oui, nous allons procéder à ce référendum sur l’avenir de l’Europe », a déclaré le Premier ministre britannique. Une perspective qui inquiète ses partenaires européens en raison de la possibilité d’un « Brexit », un acronyme désignant une sortie du club des 28. Dès hier, l’Union européenne a assuré être prête à discuter d’éventuelles demandes de réformes du Premier ministre britannique David Cameron. Mais les libertés inscrites dans le traité européen, dont la liberté de circulation, ne sont « pas négociables », a réaffirmé un porte-parole de la Commission européenne. Le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, a affirmé hier que la place de la Grande-Bretagne se trouvait dans l’Union européenne. « C’est l’intérêt de la Grande-Bretagne et de l’UE », a-t-il affirmé, tout en prévenant des risques d’une sortie de l’Union. « Toutes les études économiques le montrent : le coût économique et politique d’un Brexit serait considérable et d’abord pour le Royaume-Uni qui perdrait les avantages liés au marché intérieur ou aux politiques communes », a ajouté M. Moscovici. Qui plus est, une éventuelle sortie de l’UE pourrait avoir par contrecoup des répercussions profondes sur le maintien de l’Écosse, largement pro-européenne, au sein du Royaume-Uni. Toute la journée de jeudi, les militants SNP sortant de l’isoloir n’ont pas caché leur aspiration à un nouveau référendum d’indépendance, après un premier rendez-vous manqué en septembre.