LE JOURNAL DE JULES RENARD Jules Renard
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LE JOURNAL DE JULES RENARD Jules Renard
DOSSIER PEDAGOGIQUE LE JOURNAL DE JULES RENARD Jules Renard Distribution Mise en scène : Jean-Louis Trintignant Avec Jean-Louis Bérard Manuel Durand Anna Mouglalis Jean-Louis Trintignant Avec l’aide des équipes techniques de l’Atelier Théâtre Jean Vilar et de l’Aula Magna. Une production Les Visiteurs du Soir. Dates : du 6 au 9 novembre 2007 Lieu : Aula Magna Durée du spectacle : 1h10 sans entracte Réservations : 0800/25.325. Contact écoles : Adrienne Gérard 010/47.07.11 – 0473/936.976 [email protected] 1 I. Jules Renard Jules Renard est né le 22 février 1864, à Châlons-du-Maine (Mayenne) ; toutefois, dès l’âge de deux ans, il arrive dans la Nièvre à Chitry-les-Mines, pays de son père. Il pourra donc, plus tard, écrire fort justement : « J’ai le droit de me dire enfant par le cœur, de Chitry-les-Mines. C’est bien là que sont nées mes premières impressions. » Poil de carotte (troisième enfant de la famille, qui n’était pas désiré), comme le surnomme sa mère, vit son enfance à Chitry, dans une maison qui existe encore et qu’il décrira comme « la plus belle, la plus frappante du village ». C’est toujours là qu’ensuite, de 1875 à 1881, pensionnaire à Nevers, il passe ses vacances scolaires. De fin 1881 à 1910, année de sa mort, Jules Renard réside principalement à Paris. Il séjourne cependant le plus fréquemment possible dans la Nièvre, surtout à partir de 1886. Il loue à Chaumot, commune limitrophe de Chitry, une maison que l’on peut toujours voir et qu’il baptisera « La Gloriette ». L’attachement de Jules Renard pour « sa petite patrie » le conduit à être élu conseiller municipal de Chaumot en 1899 puis maire de Chitry de 1904 à sa mort. Si sa vie est inséparable de Chaumot et de Chitry, son œuvre littéraire en est tout autant imprégnée. Qu’il s’agisse de Poil de carotte, son livre le plus connu, du Vigneron dans sa vigne, d’Histoires naturelles, de Bucoliques, Jules Renard puise très souvent son inspiration dans la campagne nivernaise et parmi ses « frères farouches ». C’est à Chitry que, mort à 46 ans, il est inhumé le 24 mai 1910. Ecrivain éminemment classique, membre de l’Académie Goncourt, ses livres, empreints d’humour et de poésie, ont fait et font l’objet de nombreuses éditions tant en France qu’à l’étranger. Ses œuvres complètes ont été notamment publiées, en trois volumes, par la N.R.F. dans la bibliothèque de la Pléiade. Son célèbre Journal, rédigé entre 1887 et 1910 n’était pas destiné à la publication, ce qui explique en partie la complète liberté de ton qui en émane. Il n’est paru qu’une quinzaine d’années après sa mort, faut-il le préciser, après que sa femme en eût retranché un bon tiers! II. Les lecteurs Jean-Louis Trintignant Originaire du Gard, le jeune Jean-Louis Trintignant va au collège à Avignon. Il suit des études de droit quand il assiste le jour de ses dix-neuf ans à une représentation théâtrale qui changera sa vie : L’Avare, mis en scène par Charles Dullin, dont il décide de suivre les cours à Paris. Au cours de sa longue carrière tant cinématographique que théâtrale, Jean-Louis Trintignant jouera dans plus de 130 films, dont notamment Z de Costa-Gavras (Prix d’interprétation à Cannes 1969) et Le Conformiste de Bertolucci. C’est avec Un Homme et une femme de Lelouch que Jean-Louis Trintignant accède au statut de vedette en 1966. Travaillant avec Rohmer (Ma Nuit chez Maud, 1969), Deville et Truffaut (Vivement dimanche!, 1983), il navigue entre le cinéma d’auteur le plus novateur et les films grand public. Récemment, on a pu le voir dans Trois couleurs - Rouge de Kieslowski et Ceux qui m’aiment prendront le train de Chéreau. Au théâtre, il a joué dans plus de 30 pièces - ne citons que La Guerre de Troie n’aura pas lieu sous la direction de Jean Vilar au Festival d’Avignon dans la Cour d’honneur en 1962 et le rôle-titre dans Hamlet sous la direction de Maurice Jacquemont. Jean-Louis Trintignant a joué la saison passée dans Moins 2 de Samuel Benchetrit. 2 Anna Mouglalis Après un bref passage par la Fémis, Anna Mouglalis rentre au prestigieux Conservatoire supérieur national d’art dramatique de Paris et a pour professeur Daniel Mesguich. Elle connaît ses premières expériences théâtrales en 1997, d’abord en tant qu’assistante du metteur en scène Michel Pascal, puis comme comédienne dans L’ Eveil du printemps de Frank Wedekind et La Campagne de l’Anglais Martin Crimp en 2003. Elle débute sur grand écran dans un film de Francis Girod, Terminale (1998), puis apparaît dans La Captive de Chantal Akerman, avant d’être «révélée» par Chabrol dans Merci pour le chocolat (2000). Ayant une préférence pour les films d’auteur, Anna Mouglalis participe à des oeuvres déroutantes, voire expérimentales. C’est le cas de La Vie nouvelle, de Philippe Gandrieux, ou de Novo de Jean-Pierre Limosin. Elle est également dirigée par Arnaud Desplechin et Damien Odoul. En Italie, elle a tourné Le Prix du désir de Roberto Ando, Romanzo criminale de Michele Placido et Mare nero de Roberta Torre. Dernièrement, elle a joué dans J’ai toujours rêvé d’être un gangster de Samuel Benchetrit. Jean-Louis Bérard Jean-Louis Bérard est comédien et médecin. Né en 1941, il abandonne, il y a environ 13 ans, sa profession de médecin pour devenir comédien. Il interprète quelques rôles au théâtre puis se voit proposer la saison dernière le challenge de remplacer au pied levé Roger Dumas dans Moins 2. Il y donne la réplique à Jean-Louis Trintignant, son vieux complice de toujours. Au théâtre, on l’a également vu dans Potestad, mis en scène par Jean-Louis Trintignant et La Mort de Marguerite Duras, mis en scène par Sophie Pincemaille, deux textes d’Eduardo Pavlovsky. Manuel Durand Manuel Durand est formé à l’Ecole d’acteurs de Cannes de 1992 à 1994. Il suit ensuite des stages de cinéma au Studio Pygmalion et à l’Actor Studio. Au théâtre, on le retrouve notamment dans Murder de Philippe Minyana, Un Fil à la patte et On purge bébé de Georges Feydeau, La Fleur de l’âge de Jacques Prévert, Le Véritable Ami de Carlo Goldoni, Le Triomphe de l’amour de Marivaux, Moins 2 de Samuel Benchetrit. Il est dirigé par des metteurs en scène tels Robert Cantarella, Isabelle Nanty, Claude Regy, André Tardy, Régis Braun, Alain Sachs, Samuel Benchetrit… A la télévision, il a joué dans la mini série « Médecin de minuit » et dans un épisode d’ « Une Femme d’Honneur ». On a pu également le voir dans quelques courts et moyens métrages. 3 III. Le spectacle, de l’écrit à la scène, par Jean-Louis Trintignant C’est un esprit qui me convient parfaitement, qui me touche beaucoup. C’est très poétique mais jamais dramatisé ; très drôle mais aussi terrible, d’un cynisme magnifique. (...) Sur 1000 pages, nous en avons sélectionné plus ou moins cinquante, mais pas cinquante qui se suivent. Au départ, j’ai demandé à mes collaborateurs de mettre de côté tout ce qui les intéressait. J’ai fait le même exercice, puis nous avons mélangé ces extraits. Voilà, nous avions un début de spectacle... Il se trouve que souvent, nous avions choisi les mêmes éléments. Par exemple, nous avions tous relevé ceci: «Il y a des femmes laides qui sont quand même enceintes.» Dans le spectacle, heureusement, c’est une femme qui le dit! Le ton est donné, les tirades devraient nous laisser quelque part entre le rire franc et le grincement de dents. Il ne veut jamais faire rire, Jules Renard. Il fait rire malgré lui. Il fait rire de son désespoir. Je ne vois pas d’auteur contemporain qui puisse lui être comparé sur ce plan, d’ailleurs. Découpage oblige, le résultat a quelque chose d’assez éclaté, volontairement hétérogène. Encouragés par Jean-Louis Trintignant, ses artisans se sont permis une part de création véritable. Nous nous sommes parfois inventé des dialogues, en recollant plusieurs phrases. Nous ne les avons jamais modifiées, évidemment, mais nous nous sommes permis d’en changer l’ordre. C’est connu, Trintignant est un adepte du dépouillement, de la sobriété, mais ses complices et lui ont clairement choisi de mettre les mots en relief, d’y insuffler une part d’eux-mêmes. Nous avons compris qu’il fallait faire plus que lire, que nous devions nous investir, nous approprier le texte, jouer, jusqu’à un certain point. L’acteur, qui lui non plus ne mâche pas ses mots, ajoute: «J’ai entendu les disques enregistrés par Jean-Claude Brialy, sa lecture de morceaux choisis du Journal. Il les dit bien, c’est très sérieux et tout, mais au bout d’un moment c’est inécoutable. Si on ne reprend pas ce texte à son compte, à mon avis c’est inécoutable. On le comprend, Jean-Louis Trintignant a placé la barre bien haut. Le spectacle a beau avoir été créé en décembre 2005 au Petit Hébertot, à Paris, et avoir circulé beaucoup depuis, la petite troupe ne cesse de le parfaire... (...) 4