Rentrée 2015 - 3 réformes - SLFP
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Rentrée 2015 - 3 réformes - SLFP
Rentrée 2015-2016 Un virage à négocier comportant trois réformes importantes. Si la réforme du 1er degré touche un grand nombre d’établissements secondaires, celles des grilles horaires et des IPIEQ ne concernent que les établissements secondaires d’humanités techniques et professionnelles. C’est pourquoi nous tenons à attirer particulièrement l’attention des membres du personnel de ces établissements qui, par la mise en place simultanée de ces trois réformes, verront l’organisation de leur école particulièrement modifiée. Il est primordial d’être attentif et acteur de la mise en œuvre de ces réformes au sein de tous les établissements. Réforme du 1er degré Cette réforme, votée en avril 2014 et qui n’a pas été appliquée massivement à la rentrée 2014/2015, sera incontournable à la rentrée 2015/2016 Elle engendrera : La mise en place d’un PAC (Plan d’Actions Collectives), sorte de mini projet d’établissement destiné au 1er degré. Ce PAC sera rédigé par le chef d’établissement avec la complicité de son équipe éducative et du CPMS. Ce PAC déterminera les différentes actions mises en place dans l’établissement pour amener les élèves à atteindre les différents socles de compétences attendus. Dans ce PAC devront figurer les activités spécifiques obligatoirement organisées sur 3 journées complètes réparties sur les 2 années du 1er degré afin de leur faire découvrir les différentes filières d’enseignement ainsi que les différents métiers qui pourraient les intéresser. Les résultats aux épreuves externes des différents établissements serviront à établir un classement. Les écoles qui ont des résultats au-dessus d’une moyenne significative devront dévoiler leurs méthodes afin d’en faire bénéficier les établissements qui n’ont pas de bons résultats. Ceux-ci devront d’ailleurs mettre en place des actions prioritaires (planifiées sur 6 ans) afin d’améliorer leurs performances. La disparition de la 1S. Il est maintenant préféré d’attribuer un PIA (Plan Individuel d’Apprentissage) aux élèves en difficulté. Se verront attribuer un PIA : les élèves de 1ère Différenciée, de 2ème Différenciée, les élèves de 1ère Commune en difficulté, les élèves de 2ème Spécifique (qu’ils recommencent leur 2ème ou qu’ils émanent d’une 2ème Différenciée après avoir obtenu leur CEB), tous les élèves dont les parents en font la demande. Autrement dit rares seront les élèves qui n’auront pas de PIA dans les écoles secondaires techniques. Pour atteindre les objectifs fixés par le PIA, 1 des 3 périodes d’éducation physique pourra être prélevée afin de faire de la remédiation. La diminution des grilles horaires de 32 à 30 périodes par semaine ceci en n’organisant plus que 2 périodes d’activités complémentaires au lieu de 4. Il sera toujours attribué 32 périodes de NTPP même si les grilles baissent à 30. Ces 2 périodes octroyées en surplus sont les uniques moyens attribués aux établissements pour organiser la remédiation nécessaire aux élèves porteurs de PIA. Il sera possible, par exemple, de placer en binôme des professeurs dans une même classe, de regrouper des élèves avec un professeur pour effectuer de la remédiation en lieu et place d’une période d’éducation physique, … La modification des Activités Complémentaires (AC). 7 domaines d’AC au lieu de 4 actuellement seront organisables. Dans les domaines du français, des langues, des mathématiques & sciences, des sciences humaines, 4 périodes pourront être organisées. 4 périodes d’une sphére en français, 4 périodes d’au moins deux sphères dans les autres domaines. Dans les domaines du sport, de la technologie et des arts, 2 périodes hebdomadaires maximum seront organisables. La non possibilité d’un élève ayant obtenu son CEB en fin de 2ème différenciée de rejoindre une 3P. Il sera obligé d’intégrer une 2S (ou de rejoindre le CEFA en Art.45). Il pourra peut-être rejoindre une 3P avant le 15 janvier à condition qu’il ait un projet personnel recueillant l’aval des parents, du conseil de classe et du CPMS. 4 Avis remis par le SLFP lors de cette négociation : Si les objectifs de la réforme sont louables, il est évident qu’on manque de moyens pour les atteindre. Tout au long de l’année, l’éducateur, l’enseignant, le personnel CPMS comme le chef d’établissement font face à une charge administrative déjà bien conséquente et chronophage. Nous craignons une banalisation du PIA, surtout pour les élèves à encadrement différencié. En effet, comme ils sont nombreux à se voir attribuer un PIA, celui-ci risque de devenir une formalité administrative de plus, et par là perdre son objectif pédagogique. Nous estimons également que le fait de modifier en cours d’année la grille-horaire d’un élève en difficulté est irréalisable dans la pratique. La seule manière d’y parvenir aurait été de créer, comme nous l’avions demandé, un domaine d’Activités Complémentaires de type « Coaching » ou « Accompagnement Pédagogique », … afin de pouvoir y diriger ces élèves. Malheureusement aucune réflexion n’a été entreprise dans ce sens au Cabinet. Leur seule concession est de continuer (pour l’instant, mais pour combien de temps ?) à attribuer 32 périodes NTPP par classe du 1er degré, même si l’établissement a décidé de passer à une grille horaire de 30 périodes au lieu des 32 périodes obligatoires actuellement. Nous craignons aussi que certaines écoles, pour éviter de se retrouver cataloguées comme celles qui présentent « un écart significatif en-dessous de la moyenne », ne décident d’accorder le CE1D à une majorité d’élèves, même à ceux qui n’ont pas atteint les compétences suffisantes. Enfin, la suppression de la 1ère S, d’une période d’éducation physique aux élèves porteurs d’un PIA, et/ou la réduction des grilles-horaires des établissements à 31 ou 30 périodes auront un effet immédiat sur l’emploi. Nous estimons que cette réforme fait preuve à l’évidence d’un manque de confiance à l’égard des enseignants. Nous avons dû rappeler que la majorité des professeurs pensent en premier lieu à leurs élèves. Ils souhaitent que ces élèves réussissent au mieux leur scolarité et s’épanouissent au sein de leur école. C’est pour cette raison qu’il faut 32 périodes de cours pour tous les élèves dont 4h d’activités complémentaires organisables dans n’importe quel domaine et 3 périodes d’éducation physique. Il faut donc cesser de stigmatiser les enseignants, mais aussi les élèves qui rencontrent des difficultés : en modifiant la grille-horaire en cours d’année pour certains, en supprimant une période d’éducation physique chez d’autres, ils finiront par ne partager qu’un tronc qui n’a de « commun » que le nom. Plus largement, cet avant-projet de décret fait preuve d’un manque total de confiance en notre enseignement puisqu’il oriente d’une manière encore plus insistante vers le CEFA. Cette forme d’enseignement devient par ce fait une filière de relégation permettant de mettre sur le marché une main d’œuvre peu instruite et qualifiée, facilement exploitable. Cerise sur le gâteau ; nous avons démontré que cet avant-projet de décret allait donner les moyens à certains établissements d’aller tout à fait à l’encontre de ses objectifs premiers. En effet, actuellement, un établissement qui propose 4 périodes d’AC dans un même domaine est obligé de proposer en parallèle une grille comportant 4 périodes d’AC dans au moins 2 domaines d’activités. Or, dans la réforme, rien n’obligera un établissement qui a baissé sa grille-horaire à 30 périodes et qui ne propose qu’un seul domaine d’activités pour 2 périodes de proposer un autre domaine d’activités!!! Ce sera une façon de cibler son public et de pré-orienter des élèves vers les sections que l’établissement organise. Ceci est en totale contradiction avec les objectifs énoncés par le Cabinet et met à mal également le décret inscription tant décrié. 5 Réforme des grilles horaires dans l’enseignement qualifiant et professionnel Le décret du 05/12/2013 a modifié la loi du 19 juillet 1971 relative à la structure générale et à l'organisation de l'enseignement secondaire, et plus spécifiquement les grilles horaires de la formation générale des Humanités Professionnelles & Techniques. Son entrée en vigueur était prévue le 01 septembre 2014 pour les 3ème, 5ème et 7ème années mais une dérogation a permis, pour ces mêmes années d’études, de maintenir le régime actuel en 20142015 et de n’appliquer les nouvelles dispositions légales qu’au 01/09/2015. Voici ce qui sera d’application pour les cours généraux en qualification dès la rentrée de septembre 2015 : Au 2ème degré de l'enseignement secondaire technique de qualification, l'horaire comprend une formation commune portant sur : 1° 2° 3° 4° 5° 6° 7° le français à raison de 4 périodes hebdomadaires ; la formation historique à raison de 1 période hebdomadaire; la formation géographique à raison de 1 période hebdomadaire ; la formation mathématique à raison de 2 périodes hebdomadaires; la formation scientifique à raison de 2 périodes hebdomadaires; la formation en langue moderne à raison de 2 périodes hebdomadaires; l'éducation physique à raison de 2 périodes hebdomadaires. En cinquième et sixième années du troisième degré de l'enseignement secondaire technique de qualification, l'horaire comprend une formation commune portant sur : 1° 2° 3° 4° 5° 6° 7° 8° le français à raison de 4 périodes hebdomadaires; la formation historique à raison de 1 période hebdomadaire; la formation géographique à raison de 1 période hebdomadaire la formation sociale et économique à raison de 2 périodes hebdomadaires; la formation mathématique à raison de 2 périodes hebdomadaires; la formation scientifique à raison de 2 périodes hebdomadaires; la formation en langue moderne à raison de 2 périodes hebdomadaires; l'éducation physique à raison d'au moins 2 périodes hebdomadaires. Voici ce qui sera d’application pour les cours généraux en professionnelle dès la rentrée de septembre 2015 : Au deuxième degré de l'enseignement secondaire professionnel, l'horaire comprend une formation commune portant sur: 1° 2° 3° 4° 5° 6° 7° le français à raison de 3 périodes hebdomadaires; la formation historique à raison de 1 période hebdomadaire; la formation géographique à raison de 1 période hebdomadaire la formation mathématique à raison de 2 périodes hebdomadaires; la formation scientifique à raison de 2 périodes hebdomadaires; la formation en langue moderne à raison de 2 périodes hebdomadaires; l'éducation physique à raison de 2 périodes hebdomadaires. 6 En cinquième et sixième années du troisième degré de l'enseignement secondaire professionnel, l'horaire comprend une formation commune portant sur: 1° 2° 3° 4° 5° 6° le français à raison de 3 périodes hebdomadaires; la formation historique à raison de 1 période hebdomadaire; la formation géographique à raison de 1 période hebdomadaire ; la formation sociale et économique à raison de 2 périodes hebdomadaires; la formation scientifique à raison de 2 périodes hebdomadaires; l'éducation physique à raison de 2 périodes hebdomadaires. Les Pouvoirs organisateurs sont amenés à adapter les grilles horaires des Options de Bases Groupées (OBG). En effet, les volumes horaires qui leur sont dévolus dorénavant par la loi de 1971 ont été réduits et il convient par ailleurs de respecter le volume horaire maximal de 36 périodes pour l’ensemble de la formation. Cela exige dans certains secteurs des modifications importantes notamment au niveau des Cours Techniques et des cours de Pratique Professionnelle au D2P, là où le volume des OBG prévoyait parfois pour l’instant jusqu’à 22 périodes ! Ces modifications doivent par ailleurs tenir compte du NTPP disponible dans les établissements puisque celui-ci ne sera pas augmenté. Il est difficile dans ces conditions de gonfler les grilles au maximum des 36 périodes possibles. Outre les dégâts provoqués auprès des professeurs de cours techniques et de pratique professionnelle dès la mise en place de ces nouvelles grilles, l’augmentation de périodes de cours généraux, surtout chez les élèves de la filière professionnelle, engendrera sans doute une migration de ceux-ci vers les CEFA, voire vers d’autres organismes de formation (IFAPME, FOREM, …). Ce qui aggravera d’autant plus la situation des professeurs de CT et PP et diminuera la population des établissements d’humanités techniques et professionnelles avec les effets que l’on connait. Avis remis par le SLFP lors de cette négociation : L’avis remis par le SLFP lors de cette négociation était favorable. La réintroduction d’une formation commune accentuée dans le qualifiant aidera à revaloriser cet enseignement. Si cette formation commune prend plus de place dans la grille horaire, il est logique d’insister sur les stages pour développer l’aspect pratique. 7 Réforme des IPIEQ Les Instances de Pilotage Interéseaux de l’Enseignement Qualifiant (IPIEQ) n’ayant pas été très productives depuis leur instauration, une réforme les a totalement redéfinies. Il existe 10 IPIEQ, autant qu’il existe de zones d’enseignement en Fédération Wallonie Bruxelles. Ces IPIEQ ont pour objectif d’arriver à proposer une offre d’enseignement et de formation correspondant aux besoins socio-économiques du Bassin Enseignement Formation Emploi auquel elles sont rattachées. Une analyse des besoins et de l’offre de formation est effectuée et les IPIEQ détermineront quels sont les secteurs de formation pour lesquels un Plan de redéploiement sera établi pour 4 ans. Ensuite il sera proposé aux établissements organisant des options dans les secteurs concernés d’adhérer à ce ou ces plans. Libre aux établissements d’y adhérer ou non. Mais si une école souhaite ouvrir une option dans un des secteurs concerné, elle devra obligatoirement adhérer au plan. Ces plans seront constitués de projets regroupant 2 établissements au minimum. Ces établissements dresseront en quelque sorte un « état des lieux » de leur situation et il n’est pas impossible d’en arriver au regroupement de sections en fermant une section d’un établissement pour ne l’organiser que dans une seule école. Bien entendu des incitants seront attribués à ces établissements qui créent ou qui ferment des sections. Ils se concrétiseront en NTPP, accès au fonds d’équipement plus aisé et plus conséquent, … Pour ceux qui ne souhaitent pas adhérer aux plans de l’IPIEQ car ils ne sont pas concernés par les secteurs désignés, les normes de création et de maintien ont été revues à la hausse. Il faudra dorénavant 12 élèves pour espérer organiser une nouvelle section au lieu des 8 actuels. Et les dérogations accordées aux établissements ayant des sections peu peuplées risquent fortement de ne plus être attribuées. Avis remis par le SLFP lors de cette négociation : L’avis remis par le SLFP à cette réforme était favorable. Proposer une offre de formation qui corresponde aux demandes du monde socio-économique environnant nous semble logique. Mais nous resterons vigilants à maintenir les filières également peu porteuses d’emplois pour maintenir les métiers d’exception (p.ex. orfèvre, luthier, etc.) Nous serons également très attentifs à ce que la mise en œuvre de cette réforme se fasse de manière équitable et transparente. Qu’elle soit profitable à tous les établissements. Il ne faudrait pas qu’une spéculation s’installe dans le chef de certains afin d’éliminer une « concurrence ». 8 Pour toutes informations complémentaires n’hésitez pas à contacter Stephan Seynaeve. Adresse courriel : [email protected]