Les Enfants Intellectuellement Précoces
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Les Enfants Intellectuellement Précoces
Les Enfants Intellectuellement Précoces et l’Ecole anpeip IDF/PARIS Conférence du 14/12/12 1 – Qu’est-ce que l’anpeip ? 1 fédération, 22 régions, 5 délégations anpeip : association Partenaire de l’Education Nationale, Associé pour les professionnels, Collaborateur pour la recherche Interventions au niveau de la Région Ile de France : - Parents : accueil, écoute, soutien, conseil, groupes de paroles Enfants : animations, ateliers, visites, club robotique, échecs, calligraphie Professionnels : information, groupe pro Tous : conférences 2 – Pourquoi l’anpeip ? - 2,3% de la population, soit 1 enfant par classe 1/3 des enfants intellectuellement précoces sont en échec scolaire Autant de filles que de garçons précoces Tous les milieux socio-culturels ¼ est porteur d’un Trouble des apprentissages 1/3 des enfants précoces n’atteint pas l’enseignement supérieur 3 – Quel vocabulaire utiliser ? - EIP : enfant intellectuellement précoce EHPI : enfant à haut potentiel intellectuel Surdoué Il s’agit d’un enfant dont le développement intellectuel est en avance par rapport à celui de son âge, et qui présente certaines particularités dans son processus de compréhension et d’apprentissage. Les enfants intellectuellement précoces : - s’intéressent à beaucoup de choses avec des centres d’intérêt ne correspondant pas au niveau de leur classe d’âge ont besoin d’être rassurés font preuve de maladresse sont étourdis ont des troubles de l’attention possibles ont plus de sensibilité et de difficulté à gérer leurs émotions 4 – Des qualités qui peuvent devenir un handicap : Des caractéristiques spécifiques : - la pensée divergente : capacité à créer des images rapidement la fulgurance : vitesse de transmission de l’influx nerveux plus importante, informations arrivant en même temps avec le même degré d’importance, difficulté à sélectionner l’information importante la mémoire à court terme et à long terme très bonne l’utilisation plus importante de l’hémisphère droit du cerveau, cerveau émotionnel (traitement simultané, global ; traitement visuel, en images ; fonctionnement analogique ; intuition ; créativité, pensée divergence) Des troubles associés : - dyslexie/dysorthographie dyspraxie/dysgraphie - TDAH : trouble du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité Troubles cognitifs spécifiques : mémoire, métacognition, planification, séquentialisation 5 - Le parcours d’un surdoué : - Scolarisation en maternelle : heureux d’aller à l’école, curieux, intéressé, soif d’apprentissages, assimilation rapide, questions incessantes Scolarisation en élémentaire : acquisitions de bases rapides et faciles, écrit en décalage (dyslexie/dysorthographie), mémoire importante, bavard, agité ou rêveur Scolarisation au collège : 6ème attrait de la nouveauté ; 5ème baisse progressive ; 4ème /3ème effondrement et orientation (BAC pro : problème de l’orientation par manque de résultats appropriés) Scolarisation au lycée : désinvestissement scolaire, phobie scolaire, abandon de l’école, conduites pathologiques de l’adolescent (moment très sensible pour les filles en seconde/1ère ) Les signes d’appel : - Consignes non suivies Grande mémoire Résultats sans explication Résultats en dents de scie Volonté de toujours en savoir plus Difficultés motrices Dans la lune/agité Impertinent Susceptible Seul en récréation Insolent/refus de l’autorité de principe Début de phobie scolaire (malade pour aller à l’école) Des alertes : - Idées de mort, état suicidaire Phases dépressives, anxiété, TOC Troubles du comportement alimentaire Troubles du sommeil Troubles somatiques Revendications, opposition, hostilité, agressivité Déni de soi, autodépréciation Effet Pygmalion négatif 6 – Les conséquences sur les apprentissages : Des caractéristiques qui entraînent des difficultés : - Sens aigu du détail, pensée en arborescence : difficulté pour les organiser, restitution confuse Réussite des activités complexes : hors sujet, réponses incohérentes dans les activités trop simples Pouvoir d’abstraction, de synthèse : difficulté pour développer, n’en voit pas l’intérêt Amour de la vérité, de la justice : hypersensibilité à la justice Conscience collective : faire passer autrui avant soi Mémoire sûre : rejet de la routine et de la répétition Facilité d’expression orale, difficultés motrices : désintérêt pour l’acte graphique, écrit catastrophique Grande importance du fond, moins de la forme : orthographe fantaisiste Ne partage pas les mêmes implicites : interprétation littérale des consignes, erreurs « bêtes » Centres d’intérêt variés : difficulté à approfondir Centres d’intérêt originaux : rejeté par le groupe à cause de ses différences, solitude Esprit critique : critique sévère envers autrui et envers lui-même Invention de nouvelles procédures : résistances aux consignes, rejet de ce qui est admis Volonté d’atteindre son but : entêtement, obstination Intuition, empathie, hypervigilance émotionnelle : vulnérabilité Hyperesthésie : difficulté de choisir parmi toutes les informations perçues, y compris les informations émotionnelles - Dépendance au contexte affectif et cognitif : investissement scolaire dépendant du rapport affectif avec l’enseignant, résultats en dents de scie, auto dévalorisation Indépendance d’esprit : rébellion contre le conformisme, les pressions Energie, avidité de connaissances : frustration si inactivité Mécanismes attentionnels spécifiques : bavard, dissipé, rêveur mais … attentif Grande capacité de concentration : accepte mal d’être interrompu Sens de l’humour : dérange la classe, déstabilise l’enseignant L’enfant surdoué ne partage pas les mêmes implicites : - Il peut répondre à côté Il peut ne pas comprendre ce qu’on attend de lui Il peut ne pas donner de réponse Il s’attache au sens littéral des mots Il a donc besoin d’une précision absolue : « Qu’est-ce que tu as compris de ce que je te demande ? » L’enfant surdoué a des difficultés à structurer/faire des choix/ordonner sa pensée du fait de sa pensée divergente et de la rapidité du traitement des informations : il a besoin d’un guide précis qui indique les différentes étapes du parcours pour réussir à l’école. Il n’a pas appris à apprendre : on peut explorer les processus de raisonnement de l’enfant : « Comment tu le sais ? » « Comment tu sais que tu le sais ? ». Pour faire, il faut que cela fasse sens : donner du sens, relier les projets à la réalité ou aux domaines qui l’intéressent (pédagogie de projet, projets transversaux). Pour être attentif : - Soit il doit faire plusieurs choses Soit il doit se couper de son environnement Travailler est plus rentable pour l’estime de soi : stratégie d’évitement L’enfant surdoué fonctionne à l’affectif : il a besoin d’estime, de trouver une complicité avec l’enseignant ; il a besoin de se sentir encouragé, soutenu, félicité, valorisé, gratifié 7 – Que faire à l’école ? Comment l’aider ? Ils obéissent s’ils le décident, c'est-à-dire quand ils se sentent respectés en tant que personne à part entière et si les règles sont justifiées. Reconnaître l’élève dans sa différence. Quoiqu’il fasse, l’enfant précoce ne le fait pas exprès. Ils manquent souvent de confiance en eux, même s’ils donnent l’apparence du contraire : mettre en place un cadre structurant, rassurant, bienveillant ; les rassurer, ne pas les dévaloriser ; leur redonner confiance en l’adulte. Féliciter, encourager : ne pas considérer de bons résultats scolaires comme allant de soi. Quelques principes pédagogiques généraux : - Aborder les apprentissages par des situations globales et leur donner du sens : challenge, trophées, … Favoriser le faire Aider-les à accepter de se tromper : l’erreur est très anxiogène, mais peut aussi être source d’idées Limiter le nombre d’exercices répétitifs si la notion est acquise, mais donner des exercices plus complexes L’aider à acquérir des méthodes de travail : visuel, auditif, kinesthésique, interpersonnel (utiliser des cartes heuristiques (mind map): schémas, cartes, …) Préciser clairement ce que l’on attend de lui : fiches détaillées des critères de réussites En cas de TDAH : fractionner les demandes, garder l’enfant près du bureau, limiter les distracteurs, préférer les exercices à trous, favoriser l’autocorrection Veiller à ce qu’ils ne deviennent pas le souffre-douleur de la classe : éviter l’isolement, ateliers philo (même en maternelle) ; ateliers théâtre, parler en classe des difficultés (accepter les différences) Gérer les crises à froid (ces enfants sont sous pression et ont des réactions disproportionnées) : différer la discussion pour une reconnaissance et compréhension des actes, travailler sur la réparation plus que sur la punition Tous les adultes doivent être informés et connaître le projet de l’établissement - Développer toutes les intelligences avec d’autres élèves Favoriser les « situations citoyennes » : délégué de classe, tutorat, lecture à des plus petits, … Adaptation de cursus : Décret du 15/02/12, Guide d’aide : BO 03/12/09 - Accélération de classe ou inscription à des classes multi-nouveaux : décision collective (enseignants, psychologue, parents) Possibilité de suivre certaines disciplines dans d’autres classes au collège, décloisonnement en primaire Regroupement inter et intra-classe Classes à horaires aménagés Proposer un parcours différencié à un groupe d’élèves par niveau et/ou compétences Déscolarisation partielle ou totale avec inscription au CNED et activités péri-scolaires pour la socialisation Une nouvelle leçon : - Identifier objectifs et niveaux concernant ces élèves Test pour évaluer ce qui est déjà acquis de la leçon Activités périphériques de la leçon pour son enrichissement Attention particulière portée aux relations avec la famille : rencontre régulière des familles - Accueil bienveillant et serein Influence de l’environnement : comportement différent à l’extérieur, en réussite dans différentes activités Besoin d’être rassuré Acceptation du bilan établi par le professionnel extérieur à l’Education Nationale Des étapes méritant une attention particulière Travailler ensemble avec la famille et les soignants Maintien de la relation : ne pas oublier que « tous veulent le bien-être et la réussite de l’enfant » Utiliser les PPRE : aide à pouvoir mettre en place des objectifs Rester modeste et essayer Anpeip idf/paris [email protected] Remerciements à Nathalie, formatrice pour ce compte rendu.