RN5ihcbcaY - Le site de l`APF sur les Paraplégies et tétraplégies

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asser du fauteuil au
lit, aux toilettes, à la
voiture, au sol ou à toute
autre surface sont autant de
gestes indispensables qui
garantissent l’autonomie.
C’est lors du passage en centre
de rééducation que s’acquièrent les techniques de base.
Le kinésithérapeute et l’ergothérapeute accompagnent cet
apprentissage. « Le kiné a une
vision analytique de la technique,
l’ergo, lui, réalise l’adéquation de
la technique avec l’environnement », précise Patrick Benoît,
cadre rééducateur au CRF (1)
Propara (dans l’Hérault).
Les novices doivent apprendre
à placer leur fauteuil, à orienter
les petites roues vers l’avant, à
enrouler leur corps et à trouver
des points d’appui bas pour
faciliter leur transfert. Puis ils
s’essaient à passer leurs jambes
suivies du reste du corps, ou
leurs fesses puis leurs jambes,
ou encore une jambe et leurs
fesses puis l’autre jambe.
« Nous passons en revue toutes
les techniques. Le patient doit
trouver celle qui est efficace
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et sécurisée. Nous élargissons
ensuite aux situations telles que
fauteuil/voiture, fauteuil/W.-C. ou
encore fauteuil/sol. »
Il faut aussi apprendre à ne
pas blesser sa peau et pour
cela utiliser les coussins d’aide
à la prévention des escarres.
« Certains très bons coussins de
prévention gênent les transferts.
Le compromis n’est pas toujours
facile à trouver », poursuit Patrick
Benoît.
La technique de transfert est
relativement aisée à acquérir
pour les personnes paraplégiques mais pour les tétraplégiques, l’apprentissage peut être
problématique. « Cela dépend
beaucoup de l’efficience du
muscle triceps. Chez le valide,
cette extension du coude sert peu
tandis qu’en fauteuil roulant, on
l’utilise pour actionner les roues
et soulever le corps. Parfois,
pour pallier son déficit, certains
tétras utilisent une stratégie de
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verrouillage de l’extension grâce
au muscle dentelé antérieur de
l’épaule situé en avant de l’omoplate. Mais, à partir de C5, le transfert seul est quasiment impossible
et il faut envisager l’usage d’un
lève malade », continue Patrick
Benoît.
La connaissance du “nouveau”
corps, qui s’instaure au fil du
temps, rend les transferts de
plus en plus aisés. Elle permet
aussi d’en envisager de plus
audacieux ou dans des conditions difficiles telles que franchir
des hauteurs différentes, des
plans glissants, mouvants ou
se relever d’une chute. « Avec
le temps, l’expérience conduit
à une plus grande confiance en
soi », témoigne Didier Grimaud,
paraplégique depuis dix ans.
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Mais, si le temps est un allié,
il est aussi un ennemi. Car, les
transferts répétés quotidienne-
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ment, plusieurs fois par jour,
sur de nombreuses années,
usent précocement les articulations, notamment les épaules.
« Le surmenage de la coiffe des
rotateurs est une pathologie
fréquente chez les utilisateurs de
fauteuil roulant, prévient Patrick
Benoît. Il est donc important de
prévenir ces troubles. Ce n’est
pas très simple car il faut protéger
les épaules sans toutefois les
surprotéger. »
Quelques règles de bon sens
peuvent cependant être mises
en pratique. Il convient de
conserver les appuis bas, de
faire glisser et enrouler le
plus possible son corps. Il est
possible également de limiter le
nombre de transferts en privilégiant, par exemple, un fauteuil
de douche qui s’utilise également au-dessus des toilettes.
La planche de transfert est
une aide technique à posséder
absolument (2). Cette aide, peu
coûteuse, diminue la surcharge
sur les bras et rend de grands
services en cas de fatigue
occasionnelle ou de transferts
compliqués comme franchir
un “trou” lorsque le fauteuil
ne peut s’accoler à une autre
surface. Il existe d’ailleurs une
large gamme de formes (droite,
arrondie, avec des encoches pour
la roue) et de textures (plus ou
moins glissantes). Le domicile,
de plus, peut être aménagé au
moyen de solutions simples pour
faciliter les transferts. « De hauts
pieds de lit permettent de mettre
le matelas à hauteur de fauteuil.
Un rehausseur avec de solides
fixations peut être installé sur
les toilettes », explique Tiphaine
Patou, ergothérapeute à l’Esvad
APF de Rennes. Le poids, enfin,
est un facteur à maîtriser le plus
possible. Car, avec le temps, les
kilos en trop s’installent sans
que l’on y prenne garde et le
tandem bras/épaules se trouve
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petit à petit sur-sollicité. « Aux
moindres signes de douleur,
de limitation d’amplitude des
épaules et de gêne lors des transferts, il est préférable de consulter
un neuro-orthopédiste », insiste
Patrick Benoît.
Pour réaliser des transferts seul
et le plus longtemps possible,
il faut donc mettre toutes les
chances de son côté et avoir
une bonne hygiène de vie.
L’autonomie à long terme est à
ce prix. L
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