BROCHURE_TObio2012_Mise en page 1

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Désherbage
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Prises séparément, les solutions agronomiques ou mécaniques ne peuvent garantir un désherbage suffisant. Une règle d’or
en agriculture biologique consiste donc à combiner, autant que faire se peut, ces méthodes pour parvenir à une gestion
durable du salissement.
Méthodes préventives
Nettoyage
des outils,
entretien
des fossés
Graminées
Adventices
Rotation
Labour
longue et
occasionnel
variée
Déchaumage
Méthodes curatives (1)
Houe
rotative,
Faux-semis
Herse étrille
écrouteuse
sur limons
Bineuse
Panic pied de coq
Sétaires
Digitaire sanguine
Amarante réfléchie et A. hybride
Ambroisie à feuille d’armoise
Dicotylédones
Chénopode blanc
Datura stramoine
Helminthie fausse viperine
Lampourde
Matricaire et anthémis
Mercuriale annuelle
Morelle noire
Renouée des oiseaux
Renouée persicaire
Efficacité bonne
Efficacité moyenne ou irrégulière
Efficacité insuffisante ou très aléatoire
(1) Entre le stade cotylédon et 2 feuilles pour les dicotylédones et avant 3 feuilles pour les graminées
Efficacité nulle ou techniquement non réaliste
Source : ACTA
Amarante
Chardon
S. Jacquot
Datura
Renouée persicaire
Morelle
CETIOM
P. Jouffret
L. Jung
ACTA
Ambroisie
J-P. Palleau
ACTA
J-P. Palleau
L’enquête sur les pratiques culturales du tournesol bio, menée par le CETIOM en 2011, a révélé que près de 20 % des
agriculteurs jugent avoir des parcelles mal maîtrisées du point de vue de l’enherbement.
Chardon, chénopode, amarante, datura, panic, liseron, rumex, morelle, lampourde à gros fruits (Xanthium strumarium),
renouée et ambroisie sont les espèces adventices les plus fréquentes et difficiles à maîtriser en tournesol. En 2011, l’écart
de rendement constaté entre les parcelles jugées propres et celles jugées sales s’élevait à 7 q/ha en moyenne.
Lampourde à gros fruits
(Xanthium strumarium)
Liseron des haies
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La lutte préventive
Les pratiques préventives visent à perturber ou à esquiver, tout au long de la rotation, les levées d’adventices, leur croissance et leur reproduction au sein des parcelles. Ces pratiques contribuent à la gestion du stock semencier sur la durée et
sont d’une importance capitale en agriculture biologique.
P. Jouffret
Conseils
Choix des parcelles et des successions culturales
• Privilégiez des rotations longues et variées en alternant, si possible, des cultures à grand et faible écartement, des cultures d’hiver et de printemps, ainsi que des plantes sarclées et des céréales.
• Dans les parcelles très sales, introduisez si possible dans la rotation des cultures étouffantes (seigle, avoine,
triticale, orge d’hiver, association pois/céréale, chanvre, sarrasin, etc.) ou pluriannuelles (luzerne, etc.).
Déchaumage
L. Jung
• Déchaumez précocement en été pour éviter la grenaison de mauvaises herbes après la récolte du
précédent.
• Pour détruire des adventices à des stades bien avancés, privilégiez les déchaumeurs à socs larges et plats
(type Horsch Terrano®) ou les cultivateurs à dents rigides (type Lemken Smaragd®).
• Les déchaumeurs à disques indépendants ou pulvériseurs ("cover-crops") sont moins efficaces pour sectionner les racines des plantes développées : envisagez des passages croisés si nécessaire et combinez les
familles d’outils.
• Le déchaumage (avec rappuyage) peut permettre également de déstocker des graines d’adventices,
en les faisant germer pendant l’été ou début d’automne (graminées automnales, lampourde à gros
fruits, ambroisie notamment).
Labour
J. Raimbault
• Labourez, en terre ressuyée, à 15-20 cm de profondeur.
• Pour lutter contre les espèces annuelles dont les graines dépérissent rapidement dans le sol (bromes,
vulpin, ray-grass, panic, sétaire, digitaire), un intervalle de 3 à 4 ans entre chaque labour est optimal pour
permettre un épuisement des semences enfouies.
• Utilisez les rasettes pour adapter au mieux la charrue aux conditions de milieu. Cet équipement accroît
l’efficacité du retournement de sol en projetant, en fond de raie, les plantes, plantules et graines de mauvaises herbes.
Faux-semis
J. Raimbault
• Réalisez toujours les faux-semis sur un sol ressuyé, de préférence avant une petite pluie, en visant une
profondeur de travail ne dépassant pas 5 cm.
• Après la reprise du labour, dès les premiers signes de réchauffement, faites une première préparation
superficielle avec un outil à dents (vibroculteur, herse plate, herse de déchaumage ou herse étrille) complétée
par un rappuyage.
• Dès que le sol reverdit, renouvelez si possible l’opération, en veillant toujours à maintenir une action superficielle pour ne pas remonter des graines en surface. Les dernières levées sont détruites au moment du semis
qui n’intervient généralement pas avant début mai.
P. Jouffret
Date de semis
• Pour limiter la compétition précoce des adventices, ne semez pas trop tôt et toujours sur un sol réchauffé.
• Semez le plus uniformément possible (vitesse lente 5-6 km/h maxi, profondeur de semis régulière), pour
faire en sorte que le tournesol soit concurrentiel vis-à-vis des mauvaises herbes.
La lutte mécanique
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Herse étrille au stade B1 du
tournesol
V. Lecomte
A. Doumenc
A. Doumenc
Les 4 à 6 semaines qui suivent l’implantation du tournesol sont déterminantes en raison du faible pouvoir couvrant de la culture en début de cycle. Les programmes associant plusieurs interventions mécaniques donnent
d’autant plus satisfaction que ces dernières sont faites tôt et correctement. La herse étrille et la houe rotative
doivent surtout être mises à contribution pour nettoyer précocement le rang. La bineuse complète efficacement
tout type de stratégies, une fois que la culture est bien installée.
Houe rotative en prélevée
(passage à l’aveugle)
Binage tardif
Conseils
Binage au stade B4
De bons réglages pour
un bon désherbage !
Les réglages d’outils sont essentiels pour préserver le tournesol et détruire un maximum de
mauvaises herbes. Pour chaque parcelle à
désherber, il est conseillé de tester préalablement les outils sur une distance courte mais
suffisante pour que la vitesse de travail soit
atteinte. En matière d’équipement, les
constructeurs proposent des types de dents et
de socs permettant des combinaisons variées.
A. Doumenc
Avant le semis
• Soignez la préparation du semis pour faciliter les passages d’outils.
• Conservez des petites mottes en surface et non dans le fond du lit de
semences, en finissant les préparations avec des dents de type herse droite
ou vibrante.
Au semis
• Ajustez la densité de semis à la stratégie de désherbage mécanique envisagée ultérieurement.
• Semez entre 4 et 5 cm de profondeur si vous envisagez des passages de
herse étrille ou de houe rotative ”à l’aveugle”.
Entre le semis et la levée
• Intervenez ”à l’aveugle”, 2 à 3 jours après le semis, pour éliminer très tôt
les mauvaises herbes sur toute la surface, y compris sur le rang.
• En sol battu ou rappuyé, utilisez plutôt la houe rotative, qui a aussi une
fonction d’écroûtage préparant l’action de la herse étrille.
• En sol soufflé, préférez la herse étrille.
En culture
• Mettez en place de préférence un programme à plusieurs passages avec
des outils à mode d’action différents.
• Soignez les interventions d’étrillage : réglage d’outil, adaptation de la
vitesse au développement de la culture, passages en conditions favorables
(températures chaudes, sol sec et temps ensoleillé les jours qui suivent).
• Observez très régulièrement le développement du tournesol et l’état de
salissement de la parcelle pour pouvoir intervenir tôt.
• Intervenez sur des adventices jeunes et ne sous-estimez pas la vitesse de
développement des mauvaises herbes !
• Pour les opérations de binage, choisissez les accessoires (nombre et type
de dents, socs, disques, doigts rotatifs) selon le sol et sa charge en cailloux
et l’objectif recherché : déchaussage du tournesol, sarclage, buttage.
• Pour une efficacité du binage sur le rang, préférez les socs pattes d’oie
ou, en l’absence de cailloux, les doigts rotatifs. A partir de 6-8 feuilles du
tournesol, augmentez la vitesse de passage pour améliorer l’effet buttage
escompté.
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Bineuse : principaux types de socs et leurs caractéristiques
Dent
”fouilleuse”
Soc vibro
Dent
flexible
Dent
semi-flexible
Dent
rigide
Soc plat
Dent
Dent
Dent
semi-flexible
semi-flexible
semi-flexible
Lame
Lame
ordinaire
Lelièvre
Soc patte d’oie
Dent
rigide
J-L. Lucas
Pénètre bien
Grâce à des bords
A privilégier en sols battants
dans le sol
biseautés, ce type de soc
Profondeur constante de
ou compactés.
(jusqu’à
scalpe les mauvaises herbes
Monté sur des dents flexibles travail, effet scalpant à très
10 cm),
avec une action proche du
faible profondeur.
(en S), ce type de soc est
améliore le
rang. Tendance à remonter
scalpage des
adapté aux sols caillouteux. Occasionnant peu de
des mottes et cailloux en
Travail d’ameublissement en bouleversement de sol, ce
mauvaises
surface.
type de soc ne permet pas le
profondeur.
herbes.
Risque de recouvrement des
buttage sur le rang.
Pas de recroisement entre
Peu adapté
jeunes plantes de tournesol si
socs.
en sol caillouabsence de protège-plants.
teux.
Travaille
superficiellement jusqu’à
5 cm du rang,
protège le
rang des
cailloux et de
la terre.
Pénétration
parfois difficile en terrain
sec et compacté.
Doigts
rotatifs
Les doigts en
caoutchouc
travaillent sur
le rang.
Difficile en sol
lourd ou
battant et en
présence de
grosses
mottes sèches
et cailloux.
Systèmes de guidage pour la
bineuse
J-L. Lucas
Doigts rotatifs
Protège-plants sur bineuse à étoile
Plusieurs dispositifs existent pour faciliter la tâche du chauffeur
(débit de chantier notamment) tout en améliorant la précision de
travail.
• Guidage visuel avant : la bineuse, attelée à un relevage
avant, est poussée par un portique. La visibilité et donc la précision sont améliorées. Système peu onéreux.
• Guidage manuel (le plus ancien) : assise sur la machine à
l’arrière, une personne guide manuellement les éléments bineurs.
• Guidage mécanique : suite à un marquage préalable du
sol au moment du semis, la bineuse se repositionne en suivant la
trace.
• Guidage électronique : une interface placée entre le tracteur et la bineuse guide cette dernière grâce à des cellules
photo-électriques qui détectent le rang. L’information est transmise à un boîtier électronique qui commande hydrauliquement
le déplacement latéral de la bineuse en cas de déviation de la
trajectoire par rapport à la culture.
• Guidage par caméra : les rangs sont reconnus grâce à un
système vidéo qui transmet l’information à un boîtier électronique. Ce dernier commande hydrauliquement le déplacement
latéral de la bineuse lorsque la trajectoire de cette dernière
dévie sa course par rapport à la culture. Le guidage par caméra
est souvent complété par un système de détection des pieds par
palpeurs.
• Guidage par GPS : installé sur le système de guidage du
tracteur, le GPS dirige le tracteur et la bineuse avec une grande
précision (plus ou moins 5 cm).
Période d’intervention
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Les plages d’intervention doivent être décidées de manière à épargner le tournesol et maximiser les chances de destruction
de mauvaises herbes. N’envisagez les passages d’outils que lorsque les conditions météo sont favorables (temps sec prévu
dans les jours qui suivent).
Plages d’intervention et stades du tournesol
(vert = passage possible, jaune = passage possible avec précaution ; rouge = passage à proscrire)
Post-semis
prélevée
Herse étrille
A1
Crosse
8-10 km/h
Houe rotative
15 km/h
B1-B2
une paire
de feuilles
B3-B4
deux paires
de feuilles
B5-B8
3-8 feuilles
H < 40 cm
2 à 3 km/h
3 à 4 km/h
5 km/h
10-12 km/h
12-15 km/h
12-15 km/h
3 km/h
4 km/h
5 à 6 km/h
A2
Cotylédon
8 km/h
Bineuse
Limite de
passage bineuse
7 à 8 km/h
Plages d’intervention et stades des mauvaises herbes
(vert = % de destruction élevé, jaune = % de destruction moyen ; rouge = % de destruction faible à nul)
Fil blanc
Cotylédon Première feuille
Deuxième
feuille
Troisième
feuille
Grenaison
5 cm
5-10
cm
Herse étrille
Houe rotative
Bineuse
Tournesol oléique : éliminez les repousses de tournesol et
les tournesols sauvages
Infestation en
tournesol
sauvage
sur le rang. L’épuration manuelle doit être envisagée
en dernier recours pour limiter le risque de pollution
de votre lot à la récolte.
CETIOM
J-P. Palleau
Détruisez par binage les repousses éventuelles de
tournesol ou les tournesols sauvages sur l’inter rang.
En sols légers et non caillouteux, l’utilisation de socs
équipés de doigts rotatifs est efficace pour désherber
Graines de
tournesol
sauvage
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Programmes de désherbage mécanique
Tests comparatifs de stratégies de désherbage
Efficacité au stade bouton (% de
destrucon de mauvaises herbes)
La combinaison des outils donne généralement le plus de satisfaction. Il n’existe
pas d’itinéraire type, tant les déterminants
des choix techniques sont variables,
d’une année, d’une exploitation et d’une
parcelle à l’autre.
En 2011, environ 40 % des surfaces de
tournesol bio ont été désherbées exclusivement par la bineuse (enquête CETIOM).
La combinaison ”herse(s) puis binage(s)”
occupait 40 % de la sole totale. La combinaison des 3 outils (herse, houe rotative
et bineuse) n’a été observée que sur 7 %
de la sole nationale.
Inter-rang
100%
Rang
80%
60%
40%
20%
0%
Houe /
binage
Houe /
binage
Herse /
binage
Houe /
houe /
binage
Binage
Binage / Houe /
binage binage /
binage
prélevée / cotylédon 2 feuilles / prélevée / 6 feuilles 4 feuilles / prélevée /
6 feuilles / 6 feuilles 6 feuilles coty / 6 f
6 feuilles 4f / 6f
Stade du tournesol au moment des intervenons
Population dans le témoin : panic pied de coq = 98 plantes/m² ; renouées feuilles de patience = 10 plantes/m²
Source : CETIOM 2011 – parcelle de tournesol bio à Belpech (11).
Lutte contre les vivaces
La lutte contre les vivaces doit s’envisager aussi bien dans
les intercultures que dans les cultures de la rotation. En tournesol, les espèces prédominantes sont les chardons, liserons
des haies, rumex, chiendents (pied-de-poule et rampant),
prêles et le sorgho d’Alep. La lutte consiste surtout à agir
pour épuiser les organes souterrains : racines, drageons et
autres rhizomes colonisateurs. Mais il ne faut pas négliger
l’extension de certaines vivaces par voie de dissémination
des graines (ex : sorgho d’Alep, rumex).
CETIOM
Conseils
L. Jung
Liseron
En interculture
• Evitez ou proscrivez :
- les interventions en conditions humides propices aux tassements de sol,
- les travaux exclusivement superficiels (absence de labour) et le recours aux outils à disques ou à prise de force.
• Pour sectionner les racines, privilégiez les décompactages et/ou déchaumages
en profondeur (matériels munis de socs à ailettes ou chisels pour les rhizomes plus
superficiels) : 2 à 3 passages à intervalle de 15-20 jours en août, puis en septembre. En conditions séchantes, le retournement par le labour remonte les organes
souterrains en surface et provoque leur dessèchement (chiendent rampant notamment).
• Associée à des travaux du sol adéquats, l’introduction d’une luzerne fauchée est
très efficace dans la lutte contre certaines vivaces (chardons notamment) grâce à
la concurrence exercée pour la lumière, l’eau ou les éléments nutritifs.
En culture
• Evitez les montées à graines des mauvaises herbes en réalisant des fauches,
broyages, arrachages, avant que les foyers d’infestation ne gagnent trop de terrain.
• Pratiquez une rotation diversifiée avec insertion de cultures compétitrices (association céréales/protéagineux, sarrasin, seigle, féverole d’hiver, colza par exemple) et cultures sarclées.
Chardon

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