Rapport de la rencontre régionale de haut niveau sur la promotion

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Rapport de la rencontre régionale de haut niveau sur la promotion
Ministère des Affaires Sociales,
de l’Enfance et de la Famille
Rapport de la rencontre régionale de haut niveau sur la
promotion de la participation politique des femmes pour
l’atteinte de l’OMD3
Nouakchott, 3,4 et 5 juillet 2012
Octobre 2012
1
SOMMAIRE
I. PRESENTATION GENERALE DE LA RENCONTRE REGIONALE DE HAUT
NIVEAU ....................................................................................................................... 4
I.1 Contexte et justification...................................................................................................................................... 4
I.2 Objectifs de la rencontre régionale de haut niveau ............................................................................................. 5
I.3 Méthodologie et résultats attendus ..................................................................................................................... 5
II. TRAVAUX ET CONCLUSIONS DE LA RENCONTRE ........................................................ 7
II.1 CEREMONIE D’OUVERTURE .......................................................................................................................... 7
II.2 SYNTHESE DES PRESENTATIONS PAR SESSION ...................................................................................... 9
A) Session 1 : Les standards, outils et mécanismes internationaux et régionaux de promotion de la participation
politique des femmes : opportunités et défis dans leur mise en œuvre .............................................................. 9
B) Session 2 : L’expérience de la Mauritanie en matière de participation politique des femmes .......................... 11
C) Session 3: Promouvoir la participation politique des femmes : Rôles des partis politiques et des OSC. .......... 15
D) Session 4: Expériences régionales ................................................................................................................... 19
E) Session 5: Les défis socio-économiques et culturels à relever pour une meilleure participation politique des
femmes. ............................................................................................................................................................ 24
F) Session 6: Présentation de l’approche du cycle électoral et du Programme Conjoint ainsi que l’introduction aux
Travaux de Groupe ........................................................................................................................................... 26
II.3 LES TRAVAUX DE GROUPE .......................................................................................... 28
II.4 LA DECLARATION DE NOUAKCHOTT ........................................................................................................ 32
II.5 CEREMONIE DE CLOTURE ........................................................................................................................... 35
ANNEXES ............................................................................................................................................................. 36
ANNEXE 1 : Agenda de l’atelier ............................................................................................................................ 37
ANNEXE 2 : Liste des participants ........................................................................................................................ 43
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INTRODUCTION GENERALE
La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes
(CEDEF) stipule qu'il y ait égalité entre les femmes et les hommes en termes d'accès à la vie
publique et d’égalité des chances dans la participation politique, incluant ainsi l’exercice du
droit de vote et l’éligibilité aux élections.
L’importance du renforcement de la participation politique des femmes est également
reflétée dans la Plate-forme d’Action de Beijing de 1995. De plus, les Objectifs du Millénaire
pour le Développement (OMD), et particulièrement l’OMD 3, appellent à la démocratie
représentative comme clé de la bonne gouvernance. L'importance d'assurer la
représentation des femmes dans la démocratie est indispensable pour atteindre les OMD et
apporter une transformation durable dans les structures de gouvernance.
En effet, sans la participation active des femmes et l'intégration de la dimension genre à tous
les niveaux de prise de décision, les objectifs d’égalité, de développement et de la paix ne
pourraient être atteints. Le renforcement du leadership politique des femmes et de leur
participation dans la gestion des affaires publiques constituent donc un enjeu essentiel pour
l’amélioration de la représentativité et le développement d’une démocratie plus participative.
Malgré la prise de conscience des éléments précités et les importantes avancées réalisées,
force est de constater, tant au niveau national que continental, des déséquilibres importants
persistent entre hommes et femmes sur les plans politique, économique, social, culturel et
juridique. Ces déséquilibres constituent autant d’obstacles à la jouissance des mêmes droits
humains pour tous et empêchent les femmes qui représentent plus de la moitié de la
population de jouer pleinement leur rôle dans le processus de développement. Mais surtout,
ils constituent un frein aux efforts déployés pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le
développement.
Conscients de cette donne, le Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille
(MASEF) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ont organisé
conjointement à Nouakchott, les 3, 4 et 5 juillet 2012, une rencontre régionale de haut
niveau sur la promotion de la participation politique des femmes pour l’atteinte de l’OMD 3
afin de partager les expériences et les bonnes pratiques internationales et régionales et de
discuter des dispositions à prendre pour créer un environnement propice à une pleine et
entière responsabilisation des femmes à tous les niveaux de la vie politique, économique et
sociale
L’objet du présent rapport est de recueillir et synthétiser les travaux de cet atelier. La
démarche suivie comprend une présentation générale de la rencontre mettant l’accent sur le
contexte, les objectifs, le public cible, la méthodologie et les résultats attendus.
Cette présentation débouche sur celle des travaux et conclusions de la rencontre régionale
abordant successivement la cérémonie officielle d’ouverture, les présentations réalisées, les
résultats des travaux des groupes, le document final de la rencontre (Déclaration de
Nouakchott) et la cérémonie de clôture. Le programme global de l’atelier et la liste des
participants figurent en annexe.
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I. PRESENTATION GENERALE DE LA RENCONTRE REGIONALE DE HAUT
NIVEAU
I.1 Contexte et justification
Les résultats de l’évaluation de la mise en œuvre de la plate - forme d’action de Beijing, une
quinzaine d’années après, reconnaissent des avancées positives dans le domaine de la
gouvernance en Afrique, facilitée par la consolidation croissante de la démocratie sur le
continent. Ces avancées ont créé de nouvelles opportunités pour un meilleur accès des
femmes au pouvoir politique. L'élection d’Ellen Johnson-Sirleaf du Libéria, première femme
africaine élue chef d'Etat en 2005, puis réélue en 2011, constitue une étape importante dans
la représentation des femmes au plus haut niveau de la prise de décision. Certains pays
africains ont nommé des femmes au poste de Premier Ministre, le cas le plus récent étant
celui du Mali. D’autres pays, tels que le Mozambique, l'Afrique du Sud, le Rwanda ou
l'Ouganda, ont atteint la cible de 30%, voire plus, de représentation des femmes au
Parlement.
En dépit de ces résultats positifs, l’écart persiste entre l’égalité de jure et l’égalité de facto au
niveau de la participation réelle des femmes aux plus hautes sphères décisionnelles
nationales et internationales, se traduisant par une sous-représentation des femmes dans
les différents domaines de la vie publique. Cette absence entrave l’inclusion d’une
perspective de genre dans les sphères d’influence et de prise de décision.
Pour ce qui est de la Mauritanie, il importe de souligner qu’elle a signé et ratifié plusieurs
conventions internationales consacrées à la défense des droits de la femme, dont la CEDEF,
et s’est aussi engagée au Sommet du Millénaire à réaliser les 8 OMD, dont l’Objectif N°3
visant à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes à l’horizon 2015.
L’adoption d’actions de discrimination positive pour améliorer la représentation féminine
dans les mandats électoraux et les fonctions électives, telles que l‘adoption d’une loi
organique instaurant un quota de 20% pour les femmes sur toutes les listes électorales a été
consolidée à l’issue des élections de 2006-2007. Ceci a permis aux femmes d’obtenir 19%
des sièges au Parlement et plus de 30% des sièges au sein des conseils municipaux. Une
révision de cette loi a été effectuée début 2012, avec la constitution d’une liste nationale de
20 femmes.
Par ailleurs, l’entrée en vigueur en 2001 du Code du Statut Personnel (CSP) a permis de
reconnaître un certain nombre de droits plus protecteurs envers les femmes, tels que la
limite du mariage précoce, de même que l’adoption du Code du Travail en 2004.
L’organisation, en novembre 2011, d’un concours spécifique devant permettre l’accès de 50
femmes supplémentaires à l’Ecole Nationale d’Administration de Journalisme et de
Magistrature (ENAJM), constitue, avec les précédentes, autant de mesures fortes plaçant le
pays sur la voie d’une participation politique plus égalitaire entre les femmes et les hommes.
Cependant, la persistance des relations d’inégalité et le manque d’équité, constituent encore
un frein au développement durable du pays. Ces déséquilibres, qui concernent aussi bien les
domaines politique, économique et juridique, que social et culturel, constituent un obstacle à
la jouissance des mêmes droits humains pour tous. Ils empêchent ainsi les femmes, qui
représentent plus de la moitié de la population, de jouer pleinement leur rôle dans le
processus de croissance et de développement du pays. Elles sont les plus touchées par des
mécanismes séculaires d’exclusion, notamment en matière politique. L’ignorance et
l’analphabétisme limitent considérablement leur accès au savoir et à l’information, ce qui les
maintient en marge de la gestion des affaires publiques.
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Face à ces défis, le PNUD s’est engagé, à travers son programme « Gouvernance
Démocratique », à accompagner le gouvernement mauritanien dans l’amélioration de la
gouvernance et l’intégration de la dimension genre dans l’élaboration des politiques
publiques. La participation des femmes à la gestion des affaires publiques représente un
enjeu majeur en faveur du processus démocratique et d’une meilleure représentativité des
institutions et organes politiques. Le PNUD souhaite, par ailleurs, apporter son expertise en
matière d’approche par cycle électoral pour renforcer la participation politique lors des
différentes phases du cycle préalables et postérieures à la réalisation des élections et se
détacher ainsi de l’approche plus limitée d’assistance électorale.
L’organisation de cette rencontre de haut niveau sur la promotion de la participation politique
des femmes s’appuie sur une démarche participative et de concertation menée par le PNUD
auprès des différents acteurs impliqués par cette question, tant au niveau de l’administration
que de la société civile et des partenaires techniques et financiers.
I.2 Objectifs de la rencontre régionale de haut niveau
L’objectif général de la rencontre est d’accroître la participation des femmes à la vie publique
et promouvoir l’équité de genre et l’égale participation politique des femmes.
Ses objectifs spécifiques sont les suivants :
 Faire l’état des lieux des politiques, stratégies et programmes visant la promotion de
la participation politique des femmes en Mauritanie : opportunités et défis ;
 Harmoniser la compréhension des participants sur les principes et les mécanismes
essentiels au renforcement de l’égale participation ;
 Partager les expériences des pays pionniers en matière de participation politique des
femmes et de renforcement des réseaux de la société civile ;
 Identifier les mécanismes, les stratégies de plaidoyer et les conditions de mise en
œuvre de la parité en Mauritanie.
I.3 Méthodologie et résultats attendus
La réunion s’est déroulée dans des sessions plénières et dans des groupes de travail
thématiques. Elle a été l’occasion d’aborder et de discuter à un niveau fin un certain nombre
de thématiques parmi lesquelles on peut citer :
 Environnement international et égalité de genre ;
 Genre, droits, participation à la prise de décision et citoyenneté, concepts et théorie ;
 Indices de mesure, suivi et évaluation en matière de participation politique des
femmes ;
 Analyse de la situation actuelle de l’équité et de l’égalité de genre en Mauritanie ;
 Mécanismes de promotion d’équité et d’égalité de genre et identification des
obstacles à la promotion de l’égale participation politique des femmes en Mauritanie ;
 Partage d’expériences significatives d’autres pays sur la promotion de la participation
des femmes à la vie publique et la prise de décision ;
 Modalités de renforcement des capacités des femmes et des OSC ;
 Approche par cycle électoral pour une promotion plus efficace de la participation
politique des femmes ;
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 Accès des femmes aux médias et rôle des médias dans l’amélioration de la
participation politique des femmes ;
 Implication des hommes dans la promotion de la participation des femmes à la
gestion des affaires publiques ;
 Schéma de mise en œuvre des axes stratégiques et des actions prioritaires.
A l’issue des travaux, la rencontre régionale a débouché sur un certain nombre de
recommandations et suggestions qui ont été consignées dans sa déclaration finale appelée
« Déclaration de Nouakchott » adoptée par l’ensemble des participants.
Outre les femmes leaders mauritaniennes, les participants comprenaient des représentants
du Gouvernement, des représentants des partis politiques, des leaders religieux, des
représentants du Système des Nations Unies œuvrant dans des domaines liés à la
participation politique des femmes, les partenaires au développement et des invités
étrangers pouvant partager une expérience significative en matière de promotion de la
participation politique des femmes. Ces invités sont issus du Burundi, Côte d’Ivoire, Niger,
Rwanda, Congo, Sénégal et Tunisie. A cela s’ajoutent des institutions comme ONUFEMMES
et les réseaux et organisations internationales, notamment, « iKnowPolitics », « Agora »,
l’Union Interparlementaire (UIP) et IDEA.
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II. TRAVAUX ET CONCLUSIONS DE LA RENCONTRE
Dans ce cadre, l’accent sera mis successivement sur la cérémonie d’ouverture, la synthèse
des différentes présentations, les travaux de groupes et les conclusions la rencontre
régionale (Déclaration de Nouakchott).
II.1 CEREMONIE D’OUVERTURE
La cérémonie d’ouverture qui s’est déroulée en présence du Ministre de l’Intérieur et de la
Décentralisation et de plusieurs hautes personnalités a été marquée par l’allocution de
Madame la Représentante Résidente du PNUD et du discours d’ouverture de Madame la
Ministre des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille.
Au début de son intervention, Madame COUMBA MAR GADIO, Représentante Résidente du
PNUD a remercié le Gouvernement mauritanien pour avoir abrité la rencontre régionale de
haut niveau et le Ministère des Affaires Sociales de l’Enfance et de Famille en particulier,
pour les facilités et les appuis consentis pour la réalisation de cet événement.
Elle a ensuite souligné que partout dans le monde, le PNUD aide les pays à renforcer les
économies inclusives et la gouvernance pour accélérer le développement humain. Par
conséquent il accorde une priorité particulière à la participation politique des femmes dans le
cadre de son travail d’appui à l’atteinte des Objectifs du Millénaire de Développement, car la
représentation politique des femmes est l'un des trois indicateurs pour le suivi des progrès
vers le 3ème objectif du Millénaire pour le Développement concernant l'égalité entre les
sexes et l’autonomisation des femmes.
Madame la Représente Résidente a poursuivi en soulignant que des progrès notables ont
certes été accomplis par plusieurs pays dont la Mauritanie dans le domaine de la
représentation des femmes au parlement et aux postes ministériels. Cependant, en Afrique
sub-saharienne et dans le monde, la moyenne de femmes qui siègent dans les assemblées
parlementaires est de 19%, loin de l'objectif de trente pour cent fixé en 1995 à Beijing. En
outre, les femmes continuent d'être sous-représentées dans les administrations publiques,
en particulier aux niveaux intermédiaire et supérieur. Pour pallier cette situation, il importe
que toutes les parties prenantes redoublent leurs efforts et fassent preuve de beaucoup de
lucidité et de volontarisme.
Après avoir rappelé les objectifs de l’atelier régional et les thématiques des discussions à
engager, Madame la Représentante Résidente a réitéré, en conclusion, ses remerciements
au Gouvernement Mauritanien à travers le MASEF pour les excellentes relations de
coopération et au Gouvernement Espagnol pour l’appui au Fonds Fiduciaires du PNUD pour
la Consolidation de la Démocratie et du Cycle Electoral (GPECS), qui a rendu possible le
financement de cette rencontre régionale de haut niveau sur la participation politiques des
femmes pour l’atteinte de l’OMD3.
A l’issue de cette intervention, S. E. Mme MOULATY MINT EL MOCTAR, Ministre des
Affaires Sociales, de l’Enfance et la Famille, a prononcé le discours d’ouverture de la
rencontre. Elle a indiqué que la promotion et le développement de la participation politique
des femmes constituent l’un des plus importants objectifs du programme réformateur du
Président de la République, son Excellence Monsieur MOHAMED OULD ABDELAZIZ ;
programme que le Gouvernement de Monsieur le Premier ministre, Monsieur MOULAYE
OULD MOHAMED LAGHDAF, s’attèle à mettre en œuvre à travers des politiques et
stratégies réalistes qui ont réduit sensiblement la marginalisation de plusieurs catégories
sociales vulnérables, notamment les femmes.
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Madame la Ministre a poursuivi son intervention en soulignant que plusieurs mesures de
discrimination positive en faveur des femmes ont été mises en œuvre au cours des dernières
années dont la loi organique relative au quota de 20% sur les listes électorales qui a permis
aux femmes lors des élections de 2006/2007 d’obtenir 19% des sièges du Parlement et
environ 30% des conseils municipaux. Cette loi qui a été modifiée en 2012 à l’issue du
dialogue entre la majorité et une partie de l’opposition prévoit désormais une liste nationale
de 20 femmes. A cela s’ajoutent d’autres mesures portant sur l’organisation d’un concours
spécifique pour les femmes qui s’est traduit par l’admission d’une cinquantaine d’entre elles
à l’Ecole Nationale d’Administration, de Journalisme et de Magistrature, des mesures de
discrimination positive dans le corps des professeurs de l’enseignement supérieur et l’égalité
hommes /femmes en termes de pension et de retraite.
Avant de déclarer officiellement l’ouverture de la rencontre, Madame la Ministre a souligné
que dans le cadre de la consolidation des acquis et afin de relever les défis, le
gouvernement a engagé des actions vigoureuses dont en particulier la réalisation d’un
partenariat avec le PNUD à traves son programme de gouvernance démocratique et
d’intégration de la dimension genre dans les politiques et stratégies de développement.
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II.2 SYNTHESE DES PRESENTATIONS PAR SESSION
Sur une période de trois jours, les travaux de la rencontre régionale se sont déroulés
essentiellement dans le cadre de 6 sessions plénières portant sur les thématiques
suivantes : (i) Les standards, outils et mécanismes internationaux et régionaux de promotion
de la participation politique des femmes : opportunités et défis dans leur mise en œuvre ; (ii)
L’expérience de la Mauritanie en matière de participation politique des femmes ; (iii)
Promouvoir la participation politique des femmes : Rôles des partis politiques et des OSC ;
(iv) Expériences régionales ; (v) Les défis socio-économiques et culturels à relever pour une
meilleure participation politique des femmes et (vi) Présentation de l’approche du cycle
électoral et du Programme Conjoint ainsi que l’introduction aux travaux de groupe.
A) Session 1 : Les standards, outils et mécanismes internationaux et régionaux de
promotion de la participation politique des femmes : opportunités et défis dans leur mise
en œuvre
Cette session s’assigne pour objet de passer en revue le cadre général de la promotion de la
participation politique des femmes, avec un focus particulier sur les mécanismes
d’appropriation, de suivi de mise en œuvre de ces outils et les leçons apprises ainsi que leur
contribution à l’atteinte des OMD. Elle a été marquée par trois interventions essentielles :
1) Mme MARIE PIERRE RAKY CHAUPIN, Représentante de la Directrice Régionale
d’ONU Femmes à Dakar et LEILA RHIWI, Chargé du Bureau ONU Femmes Multi-Pays à
Rabat : « Rappel des traités, conventions et instruments juridiques au niveau
international et régional sur la promotion de la participation politique des femmes;
opportunités et défis dans la mise en œuvre en Afrique de l’Ouest et du Nord. »
Dans le cadre du processus de participation politique des femmes, deux éléments
essentiels méritent une attention spécifique : (i) les instruments internationaux / conventions
notamment la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, la Convention sur
l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) adoptée
en 1979; entrée en vigueur en Sept 1981 en particulier ses articles 7 et 8, le protocole
facultatif de la CEDEF de 2000 et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques
adopté en 1966 et entré en vigueur en 1976 et (ii) les cadres institutionnels à savoir la
Déclaration et le programme d’action de Beijing de septembre 1995 en particulier son 6e
objectif stratégique, l’OMD 3 de 2000 centré autour de la promotion de l’égalité des sexes et
l’autonomisation des femmes et les résolutions 1325, 1820 et suivantes de l’ONU.
Relativement au contexte africain, il reste marqué par le Protocole additionnel CADHP relatif
aux droits des femmes de juillet 2003 et la Déclaration solennelle sur l’égalité du genre en
Afrique – 2004 de l’Union Africaine (UA). Les opportunités et les défis relatifs à la mise en
œuvre des traités, conventions et instruments juridiques en Afrique de l’Ouest sont multiples.
Les opportunités font référence à l’engagement institutionnel de l’UA, à la ratification par les
Etats des instruments internationaux relatifs aux droits humains des femmes, à l’énoncé du
principe d’égalité hommes – femmes dans la constitution de certains pays, à la volonté
politique interne des Etats à travers les mécanismes nationaux de genre et à l’appui à la
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mise en œuvre de programmes portant sur la participation politique des populations
majoritairement jeunes. Quant aux défis, ils portent essentiellement sur le déficit de
fonctionnement démocratique des Etats, l’environnement sécuritaire, la non adaptation de
certains mécanismes nationaux de promotion des droits de la femme, le manque de volonté
des leaders politiques, l’essoufflement du mouvement féminin et l’absence d’engagement
des jeunes filles, la faible capacité de plaidoyer des organisations de la société civile OSC et
la non harmonisation des instruments juridiques internes avec les engagements
internationaux.
2) Mme ODETTE KABAYA, Conseillère Régionale en Genre, Bureau régional du PNUD,
Dakar : « La participation politique des femmes et l’atteinte des OMD en particulier
l’OMD 3. »
Le rapport de 2011 sur les droits de l’Homme explicite clairement les progrès réalisés pour
les OMD dans leur ensemble et donc pour les cibles et indicateurs des OMD 3, 4, 5 et 6
relatifs à la participation politique des femmes. Dans ce cadre, il apparait que : (i) les femmes
ont moins profité que les hommes de la croissance de l’emploi qui s’est manifestée pendant
la reprise économique de 2010, surtout dans le monde en développement ; (ii) le progrès a
été réalisé au niveau de l’enseignement primaire, moins au niveau du secondaire et encore
moins au niveau universitaire et (iii) la moyenne de représentation des femmes dans les
Parlements est de 19% encore très loin par rapport à la cible de 30% de Beijing. A cela
s’ajoutent des résultats particulièrement insuffisants relativement à d’autres OMD intimement
liés à la participation politiques des femmes comme l’OMD 4 (réduire la mortalité des
enfants de moins de 5 ans), l’OMD 5 (améliorer la santé maternelle) et l’OMD 6 (combattre le
VIH/SIDA, le paludisme et les autres maladies.)
Eu égard à l’importance de la participation des femmes à la prise de décision à tous les
niveaux et aux défis majeurs à relever en la matière, des suggestions de quelques priorités
stratégiques se dégagent parmi lesquelles on peut citer: (i) garantir les droits à la santé
sexuelle et de la reproduction ; (ii) investir dans les infrastructures pour réduire la charge de
travail des femmes et des filles ; (iii) garantir les droits des femmes et des filles à la propriété
et à l’héritage ; (iv) augmenter la part des femmes au Parlement et dans les instances
locales ; (v) combattre la violence envers les femmes et les filles et les discriminations
basées sur les stéréotypes ; (vi) renforcer les capacités des femmes en politique à travers
des programmes de formation spécialement conçus et adaptés ; (vii) intégrer la perspective
genre dans les systèmes et processus électoraux à tous les niveaux ; (viii) promouvoir
l’éducation des filles et des femmes à tous les niveaux ; (ix) changer les comportements ; (x)
promouvoir l'égalité des chances entre les hommes et les femmes au niveau de l'emploi,
particulièrement l’emploi formel et décent ; (xi) mettre en place de systèmes de quotas et des
sièges réservés selon les besoins et (xii) prendre en compte le genre dans tous les OMD. La
mise en œuvre de ces suggestions permettra d’atteindre l’OMD 3 qui accélère la réalisation
des autres OMD.
3) Hon. ALINE KABORE KOALA, Membre de l’Assemblée Nationale du Burkina Faso,
Membre du Comité exécutif et du Comité de coordination des femmes parlementaires
de l’Union interparlementaire : « Femmes en politique : Suivi et évaluation de la
situation par l’Union interparlementaire (UIP) »
L’Union interparlementaire qui concentre une grande partie de ses efforts à la promotion de
la participation des femmes en politique et au parlement. Elle poursuit en la matière trois
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objectifs principaux : (i) augmenter le nombre de femmes parlementaires ; (ii) appuyer les
capacités et l’action de ces femmes et (iii) renforcer les capacités des parlements à mieux
intégrer et à mieux promouvoir l’égalité des sexes.
Pour saisir les avancées en la matière, la carte « Femmes en politique » incluant toutes les
données sur le nombre de femmes au parlement, au gouvernement et aux plus hautes
positions de l’Etat est d’une importance capitale. Il ressort de cette carte un certain nombre
de constats : (i) il y a aujourd’hui 19,8% de femmes parlementaires et ceci 17 ans après
Beijing où les objectifs adoptés à étaient de parvenir à au moins 30% de femmes aux
positions de prise de décision ; (ii) en dehors des pays nordiques avec 42% de femmes au
Parlement, des progrès importants restent à faire notamment dans les pays du Pacifique et
les pays arabes qui tiennent la queue du peloton avec des moyennes avoisinant les 12% de
femmes au Parlement ; (iii) des progrès importants ont été réalisés dans certains pays
africains comme le Rwanda, l’Afrique du Sud et le Mozambique qui ont respectivement
56,3%, 42.3% et 39,2% de femmes dans les chambres basses du Parlement.
A cela s’ajoutent d’autres pays qui ont dépassé la barre minimale des 30% fixée à Beijing
comme le Burundi, l’Ouganda, la Tanzanie et récemment l’Algérie. Ces avancées ne doivent
pas occulter les retards sensibles enregistrés car il existe encore 6 chambres parlementaires
sans aucune femme dans les Etats arabes et les îles du Pacifique et 61 chambres
parlementaires avec moins de 10% de femmes membres dont certaines en Afrique : Bénin,
Botswana, Congo, Ghana, Egypte, Kenya, Nigeria et République Démocratique du Congo.
Les raisons des retards sont à rechercher du coté des mentalités limitatives sur le rôle des
femmes et des hommes dans la société, du déséquilibre entre responsabilités publiques et
privées des femmes, du cadre législatif qui a un impact des plus importants sur la
participation des femmes en politique et au parlement, des systèmes électoraux et de
l’absence d’un système de quotas hommes/femmes dont, par ailleurs, le fonctionnement
optimal implique un système de représentation proportionnelle assorti de mécanismes
d’application strictes.
B) Session 2 : L’expérience de la Mauritanie en matière de participation politique des
femmes
L’objet de la session qui a été marquée par sept présentations est de partager l'expérience
de la Mauritanie en matière de participation politique des femmes.
1) Mme MATY MINT BOIDE, Conseillère Technique chargée du Genre et de la
Promotion Féminine / MASEF : « Politiques, stratégies et cadre légal en matière de
promotion de la PPF en Mauritanie.»
La Mauritanie s’est engagée depuis plus de deux décennies dans un vaste programme de
promotion féminine s’inscrivant harmonieusement dans le cadre d’un certain nombre
d’engagements internationaux en matière de développement humain durable et de
promotion et de lutte contre les discriminations à l’égard des femmes et des fillettes,
notamment les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) la Plate forme d’action
de Beijing, la Conférence Internationale sur la Population et le Développement, la CEDEF et
la CDE et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. De plus, le pays a mis
en œuvre un ensemble de politiques et stratégies dans le domaine dont notamment la
Stratégie Nationale d’Institutionnalisation du Genre (SNIG/ validée en 2008, actualisée en
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2011 et en cours d’adoption par le Gouvernement) et il a mis en place un dispositif
institutionnel approprié comportant, entre autres, un département ministériel spécifique, un
groupe national de Suivi genre assorti de trois groupes régionaux, un réseau de femmes
ministres et parlementaires, un comité national de lutte contre les violences basées sur le
genre et des comités nationaux, régionaux et départementaux spécialisés.
La SNIG s’articule autour de deux entrées/axes stratégiques à savoir un axe transversal
relatif à l’intégration du genre et un axe vertical spécifiquement dédié à la prise en charge de
certaines thématiques relatives à l’habilitation des femmes et à la lutte contre les stéréotypes
et les violences basées sur le genre.
Relativement à la situation politique, et dans le prolongement de l’adoption de l’ordonnance
de 2006 imposant le quota minimum de 20% pour la représentation des femmes sur chaque
liste municipale et législative, les résultats des élections de 2006 ont abouti à un taux de
plus de plus de 30% de conseillères municipales et 19% députés et 9 femmes sénatrices
/56. Sur les 216 communes, 4 mairies reviennent aux femmes, dont trois à Nouakchott et
une en milieu rural. Mais, ces avancées n’englobent pas tous les domaines de la vie
publique et communautaire. La prise de décision dans la sphère politique, dans
l’administration publique et dans la sphère économique reste majoritairement dévolue aux
hommes.
La situation des femmes devrait cependant évoluer positivement sous l’influence des
résultats du dialogue politique de 2011 entre la majorité et une partie de l’opposition
(création d’une liste nationale de 20 femmes pour l’élection des députés, création d’une liste
nationale de 20 sièges et d’une liste de 14 sièges au niveau de la circonscription de
Nouakchott , augmentation du nombre de circonscriptions à trois sièges à pourvoir avec
application du système de la proportionnelle, incitations financières aux partis politiques qui
arriveront à élire plus de femmes et interdiction des candidatures indépendantes), de
l’adoption de mesures de discrimination positive/actions affirmatives pour promouvoir les
pratiques égalitaires et réduire les écarts historiques entre les hommes et les femmes et de
la coopération renforcée entre le pays et les partenaires techniques et financiers.
2) M. SIDI YESLEM OULD AMAR CHEIN, Directeur général des élections et des
libertés publiques, MIDEC : « Le quota des femmes en matière d’élection »
Sans verser dans le débat sur le principe du quota, le choix en Mauritanie a été d’adopter un
certain pragmatisme qui fait du quota non pas une fin en soit, mais une modalité technique
visant à instaurer, au profit des femmes, une discrimination positive, progressive et réaliste
sur la voie de la parité qui reste l’ultime objectif à atteindre quand les conditions culturelles,
sociales, économiques et politiques le permettront. C’est dans ce sens qu’en 2006,
l’ordonnance n° 2006 – 029 du 22 Août 2006 portant loi organique relative à la promotion
de l’accès des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives. Pour l’application
réelle de dispositions de l’ordonnance, le législateur a prévu des incitations et des
sanctions.
En termes d’incitations, les partis ou groupements politiques qui, par des dispositions
appropriées, feront élire des femmes dans une proportion supérieure à celles instituées cidessus, peuvent obtenir une incitation financière dans les conditions et selon les modalités
définies par arrêté conjoint des ministres chargés de l’Intérieur et des Finances. Pour ce qui
est des sanctions, il importe de souligner que le non respect des dispositions de
l’ordonnance par les acteurs politiques est cause de non recevabilité des candidatures qu’ils
présenteraient aux élections municipales ou parlementaires. De plus, les commissions
administratives de validation des candidatures prévues respectivement pour les conseillers
municipaux, les députés et sénateurs veillent à l’application des présentes dispositions.
12
Pour les fonctions électives, les conseils municipaux doivent tenir compte de la
représentativité des femmes dans l’élection des municipalités conformément au quota arrêté
ci-dessus. La tutelle opposera objection aux délibérations des conseils municipaux qui ne
respecteraient pas cette représentativité. L’application des ces dispositions de l’ordonnance
ont
permis,
en
2006,
au
niveau
municipal
l’élection
de
prés d’un millier de conseillères (33 %) municipales et de 2 Maires-femmes, au niveau
parlementaire, 18 femmes ont été élues Députés (18,94 %) et 9 femmes Sénatrices (16,07
%). En outre, il importe de souligne qu’à l’issue du dialogue politique de 2011, le quota des
femmes a été maintenu à 20% au niveau municipal et le scénario de 2006 se répétera. Au
niveau de l’Assemblée Nationale, les partenaires du dialogue n’ont pas fixé de quota précis,
même si sans doute, ils avaient à l’esprit les 20%, toutefois les réformes introduites
permettront surement d’améliorer ce quota qui se situera entre 24,65% et 38,35%.
3) Mme LEMINA MINT MEMMA : « Le groupe de plaidoyer pour l’accès des femmes
aux sphères de décision »
Né au lendemain du changement institutionnel de 2005, le Groupe s’assigne pour objet
d’introduire dans le cadre de la réforme législative une loi garantissant une représentation
importante des femmes aux centre de décisions. Sa stratégie s’articule autour des activités
de plaidoyer auprès des autorités de la transition, des acteurs politiques et des partenaires
au développement, la communication, la sensibilisation du grand public et l’identification des
mécanismes appropriés pour la mise en œuvre du quota.
C’est dans ce cadre, de grandes actions ont été engagées qui ont permis de réaliser des
avancées importantes reflétées par l’ordonnance de 2006 et de mettre en exergue les
multiples contraintes comme l’absence de structures adéquates, la faible présence des
femmes dans les directions des partis, la force du système tribal commandé par les
hommes, le faible niveau politique et intellectuel des femmes, les mentalités rétrogrades,
l’opportunisme et un certain nombre d’arguments ayant trait à l’illégalité du système du
quota, l’incapacité des femmes pauvres à participer au financement des campagnes et le
verrouillage systématique des partis aux femmes parce que monopolisés par les alliances
tribales masculines.
Les perspectives d’avenir sont à élaborer en partant du principe que l’élection des femmes
n’est pas suffisante et qu’il faut garantir la représentation de celles-ci aux organes dirigeants
aux commissions dans les différentes institutions. En conséquence l’action sera centrée sur
le plaidoyer pour assurer la généralisation de la représentation des femmes au sein de
l’administration, le renforcement des capacités des élues, la vulgarisation d’une éducation à
la participation au pouvoir, la création d’une coordination nationale de femmes pour la
promotion de leur participation à tous les niveaux, la vulgarisation des résultats des
expériences des pays de la sous – région et la coordination entre les pouvoirs publics et la
société civile.
4) Mme AMINETOU MINT MOCTAR : « L’expérience de la Mauritanie en matière de
participation politique des femmes »
Malgré la volonté politique affichée par les pouvoirs publics de promouvoir les droits des
femmes qui représentent environ 52 % de la population du pays, celles-ci font face à une
série de difficultés et contraintes (chômage, pauvreté, faible éducation, problèmes de santé,
mentalités et pratiques rétrogrades, niveau relativement faible de participation politique) qui
empêchent leur participation au développement économique et social de la nation.
Relativement à la participation politique des femmes, on peut distinguer trois phases
essentielles dans l’histoire récente du pays : (i) la période allant de l’indépendance nationale
13
à 2005 au cours de laquelle les différents régimes qui sont succédés ont mis l’accent sur la
promotion sociale et économique de la femme et n’ont pas attaché une importance
significative à la participation politique des femmes (ii) la période de 2005 à 2007 marquée
par la question du quota qui a été matérialisée à travers l’ordonnance n°2006-029 du 22
Août 2006 relative à l’accès des femmes aux mandats électoraux, une intense activité de
sensibilisation - information- formation organisée par les acteurs de la société civile et des
résultats relativement encourageants lors des élections municipales et législatives de 2006
et (iii) la période allant des élections de 2007 à nos jours caractérisée par un important travail
de plaidoyer à tous les niveaux, l’organisation d’ateliers d’échanges d’expériences avec
l’appui des partenaires au développement et un dynamisme prononcé des femmes
parlementaires. Cependant, les avancées ne doivent pas occulter les limites de l’ordonnance
de 2006 qui reste orientée vers les postes électifs et le recul constaté actuellement par
rapport à la place déjà acquise qui se manifeste à travers la régression du nombre de
femmes ministres, d’ambassadrices et de Walis en 2009. Cela implique nécessairement
l’intensification des actions de plaidoyer au cours des années à venir.
5) Mme SALMA MINT AKHYARHOUM, Conseillère Genre/PBG/GIZ : « Expérience de la
GIZ en Mauritanie dans le cadre de la participation politique des femmes »
La thématique genre est abordée dans le cadre du Programme de Bonne Gouvernance qui a
été exécutée en deux phases depuis 2005 et dont la zone d’intervention est aussi bien
nationale (Nouakchott) que régionale (Hodh El Gharbi et Guidimakha). L’action engagée
s’articule autour de 4 axes essentiels : (i) la consécration d’un environnement favorable à la
participation des femmes dans les échéances électorales ; (ii) le renforcement des
compétences des femmes et leur leadership ; (iii) l’intégration de l’approche Genre dans les
outils de planification et d’intervention des communes et (iv) le suivi et le coaching des
femmes élues locales au niveau des communes.
La mise en œuvre de ce vaste programme s’est traduite par une série de résultats et
d’impacts sensibles dont notamment (i) la forte mobilisation des femmes au niveau régional
couplée à une prise de conscience des partis politiques qui se sont traduits entre autres par
la présentation d’une liste exclusivement constituée de femme (Commune Oum
Lahyadh/Hodh Gharbi) et l’élection de l’unique femme maire dans une commune rurale
(Gouraye/ Guidimakha) ; (ii) une plus grande cohésion et solidarité des femmes au-delà de
leur appartenance politique ; (iii) l’augmentation des performances des conseils municipaux
grâce, notamment au rôle joué par les femmes ; (iv) la prise en compte par les Programmes
de Développement Communaux des besoins spécifiques des hommes et des femmes. Il
importe cependant de souligner que cette expérience reste localisée et qu’elle mérite
d’être consolidée et généralisée.
6) BA AMADOU, Chargé de Programme : « Appui
faveur des femmes : Expériences du NDI »
aux initiatives de Plaidoyer en
L’action inaugurale des activités a été le forum de 2006 qui s’est traduit par des résultats
sensibles en termes de mise en place de comité de suivi, d’appui technique et logistique,
d’élaboration de projet de texte relatif au quota et d’organisation de campagnes de
sensibilisation – information – formation.
A partir de mai 2011 à avril 2012, l’activité s’est focalisée sur la mise en œuvre du Projet
d’appui aux initiatives de plaidoyer en faveur des femmes qui s’assigne pour objet
d’encourager la coordination des efforts de plaidoyer de différents groupes de femmes et de
sensibiliser l’électorat sur l'importance de l'inclusion des femmes dans les processus
politique des campagnes électorales. Cela s’est traduit par la mise en place du groupe de
plaidoyer et l’organisation de trois formations portant sur la structure de la coalition, la feuille
de route et la stratégie de la pérennisation. A cela s’ajoute l’organisation d’une campagne
14
nationale de sensibilisation et la mise en place, dans le cadre de la coordination du projet,
Mise en place d’une Taskforce pour suivre l’action des femmes et l’établissement de
passerelles avec les autres partenaires techniques et financiers qui interviennent dans la
promotion de la participation des femmes (PNUD, GIZ, Coopération Espagnole…).
Les leçons tirées de l’intense activité menée ( plan d’action, recrutement de consultants,
formation technique de plaidoyer, stratégie de communication, argumentaire parité, ateliers
de restitution, stratégie pour campagne de sensibilisation…) font référence à l’existence de
résistances qui empêchent la promotion de la participation des femmes d’ordre différents
(politique, sociale et religieuse…), à l’influence des choix et orientations politiques des
partis, aux difficultés de coordination entre les différents partenaires …(procédures internes
à chaque organisation) et à l’urgente nécessité de mettre en place un agenda des femmes
mauritaniennes à moyen et à long termes
7) INSTITUTO DE ESTUDIOS JURIDICOS INTERNACIONALES : « Etat de droit et
femme en Mauritanie. »
L’IEJI est un centre universitaire de recherche scientifique en droit dont le cadre
d’actualisation est international. Il a pour objet de participer à la diffusion des connaissances,
de la pratique et de la recherche en Droit et ceci à travers des cours et diplômes proposés à
Madrid et des projets de coopération ayant trait à la formation et au renforcement des
capacités juridiques des acteurs de la démocratie.
En Mauritanie et depuis 2006 (loi sur le quota), il a assuré la formation de 600 femmes
candidates aux échéances électorales et a mis en place un programme visant l’appui aux
parlementaires élus, spécialement aux femmes, le soutien aux représentants élus dans le
cadre municipal, l’appui à titre individuel aux candidates élues selon leurs besoins
spécifiques, l’appui technique aux bureaux et aux collaborateurs des candidates élues et la
formation de formateurs. A partir de 2007, l’objet était de poursuivre le procès de formation
et d’appui technique aux femmes élues. Au titre de l’année 2012, une importance particulière
est accordée à l’amélioration de la participation quantitative (promotion de la présence des
femmes) et qualitative des femmes (habilitation des femmes leaders). A l’avenir, et afin
d’optimiser les résultats des actions engagées, des améliorations sensibles seront apportées
en termes de démarche participative, d’augmentation du temps de formation, d’intégration
des femmes leaders de la société civile, de recherche au profit du développement et
d’emploi des nouvelles technologies
C) Session 3: Promouvoir la participation politique des femmes : Rôles des partis
politiques et des OSC.
L’objet de la session est de présenter les leçons apprises de l’étude sur « Le guide des
bonnes pratiques pour encourager la participation politique des femmes » et échanger sur
les autres exemples des pays de la sous-région sur le rôle positif que les partis politiques et
des OSC peuvent jouer dans la promotion de la participation politique des femmes. Elle a été
marquée par 6 interventions.
15
1) Mme MINTATA MINT HEDEID, Députée et Présidente du groupe thématique Bonne
gouvernance et lutte contre la corruption au Parlement : « Le rôle des partis politiques
et du groupe parlementaire en matière de promotion de la participation politique des
femmes »
Relativement aux partis politiques, l’examen minutieux de la situation fait ressortir que peu
de femmes dirigent des partis politiques et que leur nombre est limité dans les instances
dirigeantes de ces derniers. Malgré leur dynamisme, le rôle déterminant qu’elles jouent dans
les campagnes électorales et leur présence devant les bureaux de vote les jours du scrutin,
elles sont rarement élues. Dans un contexte marqué par une intense concurrence pour les
investitures, les partis politiques, eu égard à la persistance des mentalités rétrogrades et de
la modestie des moyens financiers, ne veulent courir le risque de perdre des sièges en
présentant des candidates femmes devant les hommes.
Pour pallier cette situation, il serait approprié de : (i) consacrer statutairement des quotas aux
femmes au niveau des instances dirigeantes ; (ii) présenter des femmes têtes de listes et
des femmes dans des circonscriptions sûres ; (iii) mener des campagnes d’IEC et de
plaidoyer pour encourager des candidatures féminines et (iv) encourager les candidatures
féminines à travers une stratégie d’allocation du financement public aux partis en fonction de
la place réservée, au – delà du quota, aux femmes.
En ce qui concerne le groupe parlementaire, on constate qu’avant 2006, les femmes étaient
faiblement représentées au Parlement. A partir de cette date, la situation a connu des
évolutions relativement importantes : présence de 3 femmes au bureau de l’Assemblée,
présidence d’un groupe parlementaire (bonne gouvernance et lutte contre la corruption) et
présidence de 2 importantes commissions (finances et affaires étrangères) sur les 5 que
compte l’Assemblée. Cette présence féminine créé les conditions favorables pour une
meilleure prise en compte de la variable genre à tous les niveaux de la vie politique,
économique et sociale du pays : proposition de lois, constitution de groupes thématiques
spécialisés, lobbying et prise en compte de l’approche budget sensible au Genre.
2) Mme MARIEME BABA SY : « Rôle des partis politiques sur la participation
politiques des femmes en Mauritanie »
Malgré les progrès enregistrés au niveau de sa présence politique depuis l’avènement de
l’Etat moderne, la participation de la femme mauritanienne a toujours été limitée surtout au
niveau du parlement et des conseils municipaux. Ce n’est qu’en 2006 que cette participation
a connu une avancée remarquable avec l’ordonnance sur le quota qui a accordé aux
femmes 20% des postes électifs et grâce à laquelle, elles ont obtenu 18% des sièges au
parlement et plus de 30% des conseils municipaux.
Par ailleurs, et dans l’état actuel des choses, seules 4 formations politiques sur environ 80
partis (soit 5% du total), sont dirigés par des femmes. Au sein même des formations
politiques dirigées par des femmes, rares sont celles qui y occupent des places importantes
dans les instances de décision. Dans la majorité des cas, les femmes sont chargées de la
gestion des commissions nationales des femmes. Cette situation est peut être un paramètre
entrant en ligne de compte dans l’explication de la faiblesse des taux de participation
féminine aux fonctions électives et aux hautes fonctions politiques de l’Etat.
16
Cependant, les 4 derniers mois de 2011 ont été l’occasion pour les partis politiques ouverts
au dialogue de débattre de sujets importants qui permettent l’ancrage démocratique et de la
place à accorder aux femmes. Cela s’est traduit par la création d’une liste nationale de 20
sièges consacrée aux femmes. Même si le dialogue a constitué une avancée importante
pour les femmes, il importe de souligner qu’il a passé sous silence le mécanisme prévu par
l’ordonnance de 2006 ayant trait à la candidature des femmes dans les capitales régionales
à deux sièges. En outre, et relativement au Sénat, l’accord du dialogue qui n’a pas changé
les dispositions relatives au quota de 20% accordé aux femmes
dans les municipalités
stipule que le parti qui se présente dans quatre circonscriptions électorales doit
obligatoirement présenter une femme comme tête de liste dans l’une de ses circonscriptions.
3) Mme SALKA MINT SNEID, Présidente de Réseau des Femmes Journalistes :
« Stratégie de communication et rôle des moyens d’information dans la promotion de
la participation politique des femmes »
Au moment où le rôle et la place de la communication et des moyens d’information dans la
promotion de la participation politique des femmes n’est plus à démontrer, il importe de saisir
les arguments en faveur et en défaveur de cette participation. Relativement aux éléments en
faveur de cette participation, il y a lieu de souligner la place conférée par l’Islam, le poids
démographique (plus de 50% de la population et 80% de la population rurale), la constitution
du pays et les diverses conventions internationales ratifiées par le pays. Pour ce qui est des
arguments en défaveur de cette participation, on note particulièrement la disparition de la
pudeur et des valeurs ancestrales ainsi que l’incompétence des femmes.
Par ailleurs, il faut souligner que malgré les pesanteurs socio – économiques et
sociologiques, des avancées importantes ont été réalisées par les femmes même si
aujourd’hui elles n’ont pu atteindre les objectifs arrêtés par le Sommet du millénaire et
encore moins la parité avec les hommes.
Par conséquent, il est nécessaire :(i) d’intensifier les actions engagées afin d’atteindre
l’OMD 3 ; (ii) la prise en compte effective de la variable genre par les projets de
développement exécutés dans le pays ; (iii) le renforcement du rôle des femmes
parlementaires afin qu’elles puissent imposer des réformes radicales au profit de la
promotion féminine et (iv) l’ancrage de l’approche genre à tous les niveaux de la vie
politique, économique et sociale nationale.
4) Dr YAYE N’DAW COULIBALY : « Rôle des femmes parlementaires dans
promotion de la participation politique des femmes »
la
La promotion de la participation politique des femmes incombe aux parlementaires hommes
et femmes. Mais dans le cadre de l’exécution de sa mission, la femme parlementaire
nouvellement élue se retrouve pratiquement
livrée à elle-même. Elle fait face à de
nombreuses difficultés liées à la nécessité d’intérioriser le rôle et la responsabilité d'élue du
peuple, de connaitre les règles, les procédures et la pratique du travail d’élue, de disposer
de la formation et de l’information nécessaires à son travail et de développer des initiatives
lui permettant de mieux appréhender ses responsabilités.
17
Malgré ces difficultés, le rôle des femmes parlementaires dans la promotion politique des
femmes est important : Elles doivent servir de modèle pour les autres femmes et travailler à
influencer l’environnement juridique et social notamment en milieu rural. De plus, elles
devraient constituer, avec la société civile, des groupes de plaidoyer et/ou de pression en
faveur des femmes, assurer la prise en compte par les politiques et plans de développement
des problèmes spécifiques des femmes et veiller à tous les niveaux à ce que les allocations
budgétaires soient sensibles au genre et à l’équité.
En outre, les femmes parlementaires ne doivent pas perdre de vue que l’important arsenal
juridique existant mérite d’être renforcé et appliqué, que la participation politique des
femmes en milieu rural reste un défis à relever et que la promotion politique de la femme
passe nécessairement par son alphabétisation et son autonomisation.
5) NDI : « Les bonnes pratiques pour la promotion de la participation politique des
femmes »
Les bonnes pratiques font référence à la vie intérieure des partis, à la période pré –
électorale, à la période électorale et à la période post – électorale. Relativement à la vie
intérieure des partis, il s’agit de réaliser le consensus au sujet de la participation politique
des femmes et de promouvoir cette participation dans les instances de décision. Pour ce qui
est de la période pré – électorale, il importe de réaliser le consensus sur la question au sein
de la direction du parti, d’adopter et d’officialiser des quotas volontaires, de placer les
femmes dans des positions éligibles sur les listes, de mobiliser, en leur faveur, les
ressources adéquates et de réaliser des partenariats avec les organisations de la société
civile et des partenaires au développement. En ce qui concerne la période électorale, elle
devrait se focaliser sur le renforcement des capacités des femmes à faire effectivement la
campagne, la garantie d’une bonne visibilité des candidates, la mobilisation des femmes
pour qu’elles s’inscrivent et votent et le placement de femmes observatrices compétentes
dans les bureaux de vote. En outre, la période post – électorale devrait être marquée par l’
évaluation de l’égalité des sexes au sein du parti et l’élaboration d’un plan d’action en faveur
de l’égalité des sexes, le renforcement des capacités des élues, la lutte pour la mise en
œuvre de réformes institutionnelles favorables à l’égalité des sexes et l’encouragement à la
formation d’un réseau transpartisan de femmes au sein du Parlement et veiller à son bon
fonctionnement.
6) MARIAM DIALLO DRAME, Coordinatrice Régionale : « Réseau International de
Connaissances sur les Femmes en Politique/ iKNOW Politics (www.iknowpolitics.org)
Il s’agit d’un réseau de femmes engagées dans la vie politique qui collaborent pour les
questions qui les interpellent. Le réseau s’assigne pour objet d’accéder à des ressources à
travers la bibliothèque en ligne, de créer du savoir dans les forums en ligne et de partager
les expériences grâce à des outils spécialement conçus pour échanger les meilleures
pratiques. Les cibles nouvelles du réseau sont fondamentalement les jeunes femmes et les
nouveaux élus et il met en œuvre de nouvelles activités d’apprentissage (Webinaires,
tutorats et cours en ligne).
Dans le cadre de ses activités, le réseau demeure confronté à un certain nombre de défis
majeurs ayant trait aux compétences informatiques de ses membres, au maintien du
18
dialogue avec les membres de façon virtuelle, à la capacité de répondre aux besoins des
membres et à l’accessibilité de femmes du monde rural.
D) Session 4: Expériences régionales
L’objectif de la séance est de partager diverses expériences en matière de promotion de la
participation politique des femmes. Elle a été marquée par huit présentations.
1) Mme AGNES KAYIJIRE, Ancienne Sénatrice et Vice-présidente du Réseau des
Femmes Rwandaises Parlementaires/Rwanda : « Le Rwanda comme premier pays au
monde ayant une meilleure représentation des femmes au Parlement : stratégies et
approches utilisées et progrès vers la transformation sociale, légale et politique »
Les approches utilisées pour avoir une majorité de femmes parlementaires (45/80 députés)
ont été de 3 ordres : (i) 24 femmes députées élues uniquement par des collèges d’électeurs
comprenant des conseillers de districts et des membres du Comite du Conseil National des
Femmes au niveau districts et des secteurs ; (ii) 20 des 53 sièges attribués aux femmes par
un vote au suffrage universel direct à la proportionnelle sur des listes des candidats des trois
partis politiques en lice et (iii) Une autre femme qui a été élue pour l'un des deux sièges de
députés réservés aux jeunes.
Cette présence féminine a permis de réaliser des avancées importantes sur la voie de la
transformation politique, légale et sociale. A la lumière de l’expérience concrète, les leçons
apprises montrent clairement que la participation effective des femmes à la gouvernance est
le résultat de tout un processus et réussit si toutes les parties prenantes se l’approprient et y
participent. Par ailleurs, la qualité des résultats de ce processus requiert un environnement
porteur aménagé, une unité des femmes leaders, un partenariat avec les hommes et une
participation communautaire, notamment celles des femmes et des hommes qui est un
facteur déterminant pour la réussite du changement, l’impact et la durabilité des acquis.
De plus, d’importants défis demeurent comme l’analphabétisme, l’impact de la pauvreté, les
conséquences du génocide de 1994, le faible niveau d’engagement politique des femmes à
la base et les barrières socio – culturelles. C’est à partir de cela que se définissent les
perspectives d’avenir qui s’articulent autour du : (i) renforcement des acquis et du partenariat
des femmes parlementaires avec les autres institutions de promotion du genre et de
l’autonomisation de la femme ; (ii) affermissement du pouvoir économique de la femme ;
(iii) consolidation de la collaboration du FFRP avec l’Observatoire du Genre et le Conseil
National des Femmes ainsi que les organisations de la société civile ; (iv) amélioration du
partenariat avec les hommes ; (v) mobilisation et formation des femmes leaders et (vi)
sensibilisation des jeunes filles à la sauvegarde de leur dignité et à la promotion du
caractère de leadership.
19
2) Mme FATOU SARR SOW, Directrice du Laboratoire Genre / UCAD, Sénégal :
« Femmes et participation politique au Sénégal »
Les femmes étaient au cœur du pouvoir politique avant la colonisation (NDATTE YALLA
MBODJ, reine du Walo 1840 – 1855) et leur participation active à la lutte durant la
parenthèse coloniale leur a permis de conquérir vers 1945 le droit de vote. Depuis lors, elles
ont engagé un long combat pour l’égalité. Cela a créé un climat favorable pour la parité dont
les étapes essentielles furent le code de la famille de 1972, la loi contre les violences de
1999, l’équité salariale et la prise en charge des enfants et époux par les femmes salariées.
Depuis le nouveau, les actions en faveur de la parité ont connu un nouvel élan qui s’est
concrétisé à travers la promulgation en 2010 de la loi de la parité intégrale et l’adoption de
son décret d’application, l’aménagement du code électoral et son application aux élections
de juillet 2012. Les leçons apprises en la matière font référence à la nécessité d’avoir des
alliances stratégiques, de mener des négociations en permanence avec les actrices, de
gérer les luttes internes au sein du mouvement des femmes et d’élaborer une stratégie de
conquête de pouvoir différente de la stratégie de revendication des droits.
Il s’agira à l’avenir de poursuivre le dialogue politique au sein des partis, de traduire les
textes et règlements intérieurs, d’utiliser des radios communautaires pour une bonne
interaction entre le député et les populations (émissions interactives), de rendre compte aux
populations après le sessions parlementaires et d’identifier des points de construction de
solidarité à l’Assemblée.
3) M. PIERRE CLAVER NDAYICARIYE, Président de la Commission Nationale
Electorale / Burundi : « Expérience de la Commission Nationale Electorale du Burundi
dans la promotion de la participation politique des femmes. »
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il s’agit de se poser un certain nombre de questions
essentielles dont la réponse est loin d’être assurée : Quel est le problème à résoudre? La
participation politique des femmes, un droit humain ou un combat politique? Comment
réussir une évolution mentale? Une réforme politique et législative favorable à la PPF? Audelà des plaintes et lamentations des femmes, que faut-il faire?
A partir de là, il s’agit de saisir quelles sont les leçons à partager. Cela passe
nécessairement par l’explicitation du cadre juridique des élections et de la promotion
politique des femmes à savoir l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation en 2000
instituant le système électoral de représentation proportionnelle à scrutin de liste bloquée, la
CENI négociée à Arusha avec des pouvoirs étendus notamment en termes de gestion des
quotas et de la cooptation, la constitution de 2005, le code électoral de 2009 et la loi
communale de 2010.
A ce niveau, il faut souligner que la constitution et le code électoral consacrent les équilibres
qui doivent être respectés au niveau des institutions importantes du pays. Par ailleurs, il faut
noter que la répartition des sièges par la méthode des plus forts restes et la cooptation ont
été mises en œuvre au service de la participation politique des femmes.
Au – delà des résultats électoraux, les femmes ont occupé durant la législature 2005 - 2010
des postes de haut niveau comme la présidence de l’Assemblée nationale, la 2ème Vice –
présidence de la République et plusieurs portefeuilles ministériels stratégiques. Au cours de
20
la présente législature (2010 - 2015), les femmes représentent plus de 32% de l’Assemblée
et plus de 46% du Sénat et elles occupent la 1ère Vice – présidence du Sénat et de la
République et 7 portefeuilles ministériels stratégiques.
4) Mme TENIN DIABATE TOURE, Enseignante - chercheur, Présidente du REFMA-CI/
Côte d’Ivoire : « Participation Politique des femmes : Expérience de la Côte d’Ivoire »
Tout en puisant ses racines dans les légendes (la légende Abla Pokou et le peuple AKAN…)
et les actions de masse entreprises en 1949, la dynamique pour la participation politique de
la femme s’est intensifiée depuis le début des années 70 du siècle dernier avec la
mobilisation pour les affaires pénales ayant trait à la violence à l’égard de la femme et de la
petite fille, la déclaration de 2010 au nom des ivoiriennes devant le Conseil des Droits de
l’Homme des Nations Unies à Genève et la présidence de la commission d’enquête dans le
cadre de la réconciliation et recherche de la vérité sur les cas de violations graves des Droits
de l’Homme pendant la crise post électorale : Commission Dialogue-Vérité-Réconciliation
(CDVR).
C’est dans ce contexte global qu’il faut saisir la problématique de la participation politique de
la femme qui incarne la survie du groupe et la permanence des institutions. Malgré cette
place et l’existence de plusieurs instruments juridiques nationaux, régionaux et
internationaux, la femme continue d’être victime de disparités de genre et ceci au moment où
il est évident que la paix et le développement, intimement liés, ne peuvent se construire en
oubliant près de la moitié de la population du pays. Les causes de cet état de fait sont à
rechercher du coté d’un certain nombre de facteurs d’ordre économique, ethnique et culturel,
des pressions démographiques, des frustrations de tous genres et de l’absence de
mécanismes de régulation sociale. C’est ici que prend tout sens le processus de construction
culturelle du genre qui a éloigné les femmes de l’arène politique (économie de rente,
capitalisme, nouvelles structures socio – économiques et mutations socioéconomiques) ainsi
que l’essoufflement du modèle ivoirien consécutivement à une multitude de facteurs
endogènes et exogènes.
En conséquence, les enjeux et les défis d’aujourd’hui pour la femme font référence à la
pauvreté, au chômage, à la déchirure du tissu social, au déclin du système éducatif et de la
responsabilité communautaire, aux limites méthodologiques du processus de réconciliation
et à la mauvaise vision de la société. Mais l’une des urgences prioritaires demeure
« l’urgence éducative ».
5) Mme FOUMAKOYE NANA AICHA, Ancien Député, Ministre, Ambassadeur et
Consultante / Niger : « Promotion de la participation politique des femmes pour
l’atteinte de l’OMD 3 »
Même si le combat politique des femmes est ancien et que plusieurs actions de promotion
de la participation politique des femmes ont été engagées par les différents acteurs depuis
l’accession du pays à l’indépendance nationale, il a fallu attendre la fin des années 1980
pour que des avancées sensibles soient réalisées en collaboration avec les partenaires au
développement : création en 1989 d’un ministère spécifique, adoption de la Politique
Nationale de la Promotion de la Femme en 1996, adoption de la loi du système éducatif en
1998, révision de l’arsenal juridique, ratification avec réserve de la CEDEF en 1999, création
de l’Observatoire National pour la Promotion de la Femme(ONPF) , loi sur le quota en 2000
et son décret d’application, création d’un poste de Conseiller en Genre auprès du Président
21
de la République et du Premier Ministre, mise en place d’un projet « Initiative genre » et d’un
programme de leadership des femmes et adoption de la Politique Nationale Genre.
Tout cela s’est traduit par un certain nombre d’avancées qui font qu’aujourd’hui les femmes
représentent 25% du gouvernement, 15/113 du parlement et 560 conseillères sur 3747.
Mais des contraintes majeures demeurent : application minimale du quota institué à savoir
10% pour les fonctions électives et 25% pour les fonctions nominatives, choix subjectif des
candidates, second rôle pour les femmes sur les listes électorales et non utilisation du
recours en cas de violation de la loi.
Dans ce contexte global, il ne faut pas perdre de vue que les femmes ont, en politique, des
atouts, des talents à exploiter et des compétences à partager. Le renforcement de leur
leadership politique passe à travers la mise en place par les gouvernements d’une politique
rationnelle de développement et d’un environnement juridique et institutionnel favorable, le
renforcement des capacités, le développement à tous les niveaux d’une complicité agissante
autour des actions en faveur de la femme, la promotion de l’accès des femmes notamment
celles des zones rurales, à l’information et à la connaissance de leurs droits, la promotion de
l’autonomisation des femmes, la constitution de réseaux, l’investissement dans le travail de
toutes les structures où se prennent les grandes décisions et la prise de conscience effective
du fait « qu’il n’y a pas de pouvoir de femmes sans femmes au pouvoir. » En outre, les
femmes élues ou promues doivent prêcher par l’exemple, agir en véritables porte-parole des
femmes et poser des actes concrets de nature à promouvoir les droits de la femme.
6) Mme AZZA BADRA, Candidate à l'Assemblée Constitutionnelle d'octobre 2011 Présidente d'une ONG / Tunisie : « Expérience de la Tunisie en matière de la
participation politique des femmes »
L’expérience tunisienne durant ces élections du 23 Octobre 2011 est unique dans le sens
quelle est née grâce à la révolution de Janvier 2011 née de la disparité régionale et du
malaise social. La bataille menée par les femmes pour obtenir la parité dans les listes
électorales a été gagnée in extremis. Si la parité adoptée a été respectée par toutes les
listes candidates (plus de 100) aux élections de l’Assemblée Constituante, avec l’impératif de
suivre l’alternance Homme / Femme dans l’ordre d’établissement des candidatures, le
verdict des urnes n’a finalement bénéficié qu’à 49 femmes élues sur les 217 sièges, soit
24%. A noter que parmi ces 49 femmes, 42 appartiennent au parti islamiste ENNAHDHA (90
élus et un taux de 47% de représentation féminine).
A la lumière de cette expérience exaltante un certain nombre de recommandations peuvent
être formulées : (i) avoir une connaissance approfondie du terrain ; (ii) prendre le temps de
gagner leur confiance ; (iii) approcher les femmes en leur parlant de leurs droits
constitutionnels qu’elles ignorent généralement ; (iv) utiliser les moyens appropriés pour
vulgariser le message ayant trait à la parité et à la participation politique des femmes ; (v)
identifier des figures de leadership localement et (vi) éviter de faire des femmes des
spectatrices passives lors des réunions et rassemblements politiques et privilégier dans ce
sens les cercles de discussions qui permettent un épanouissement des participants.
22
7) Mme REBECCA QUIONIE BOWAO, Magistrat, Consultante Nationale en législation
sur le genre, Présidente de la Commission pour la représentativité de la femme au
Congo : « La parité au Congo : un processus en marche. »
Le cadre juridique relatif à la participation des femmes depuis 2002 est encadré par 3
instruments juridiques majeurs à savoir la Constitution qui comporte en son article 8 al 3 une
mesure de discrimination positive, la loi sur les partis politiques de 2006 qui reprend la
mesure sur la discrimination positive et la loi électorale modifiée en 2007 qui fixe le quota de
présence féminine sur les listes de candidatures des partis politiques à 15% pour les
législatives et à 20% pour les locales. Ce cadre n’a jamais été appliqué et les femmes sont
demeurées au plus bas de l’échelle aux fonctions et mandats électifs, aux fonctions
politiques et aux fonctions administratives : 10 femmes sur 127 députés, 11,99% du Sénat, 5
femmes ou moins au gouvernement, pas de femmes préfets et seulement 45% de femmes
maires d’arrondissement et de communes après l’intense campagne de plaidoyer sur la
parité de 2011.
Pour pallier cette situation, la riposte nationale impulsée par la société civile et la
commission pour la représentativité de la femme a été le passage du quota à la parité. Cela
s’est traduit par la proposition d’un avant- projet de loi sur la représentativité de la femme
aux fonctions politiques, électives et administratives et le plaidoyer pour son adoption. Ce
texte a bénéficié des expériences des autres pays, notamment le Burkina, le Sénégal, le
Rwanda dont les experts ont fait le déplacement pour participer aux différents ateliers et
forums organisés. Le plaidoyer a suscité l’adhésion du Président de la République au travers
de son message à la nation le 13 Août 2010 devant le Parlement réuni en congrès. L’avantprojet de loi est actuellement au secrétariat général du Gouvernement.
Il est aujourd’hui évident que sur le plan pratique, l’application d’une loi spécifique sur la
parité serait difficile en raison de l’insuffisance révélée des compétences féminines dans
certains domaines et du faible engagement des femmes dans les partis politiques. A cela
s’ajoutent des pesanteurs sociales qui considèrent que le texte favoriserait la médiocrité aux
dépens de l’excellence et du mérite et qu’il résulte d’une revendication purement féministe.
En conséquence, les stratégies éventuelles de 2012 devraient mettre l’accent sur
l’accélération du processus d’adoption de la loi sur la parité et son application lors des
élections locales de 2013 et la mobilisation des partis, associations et groupements
politiques afin de prendre les mesures d’accompagnement appropriées. Cependant, il reste
entendu que la parité est un idéal, un processus dont la réalisation est une quête
permanente et collective.
8) Mme SIDIBIE AMINATA DIALLO, Présidente du Rassemblement pour l’éducation à
l’environnement et au développement durable/Mali : « Expérience du Mali en matière
de participation politique des femmes. »
Se battre en politique a plusieurs incidences sur le plan politique et social. Il s’agit
d’intéresser les femmes à la participation au débat politique et au raffermissement de la
cohésion sociale. Pour atteindre l’OMD 3, il importe d’aller au – delà de la sensibilisation des
femmes pour faire leur promotion politique en exigeant des Etats, l’application de nombreux
textes et conventions juridiques capables de faire progresser la femme.
Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que la crise malienne actuelle déclenchée par le
coup d’Etat du 22 mars 2012 aura des impacts douloureux pour l’ensemble de la société, car
23
les grandes avancées réalisées sont remis en cause. Le recul est partout présent comme
l’illustre le saccage des vestiges représentant la cité mystérieuse des 333 saints et le début
de nettoiement de l’histoire du mali à Tombouctou, à Gao et à Kidal. Dans un contexte où les
femmes vivent désormais cachées, il faut s’attendre à gérer des crises personnelles où des
enfants de père inconnu doivent être admis et légitimés. La communauté internationale doit
réagir afin de mettre fin aux exactions et aux privations de libertés que subissent les
populations au nord du pays.
E) Session 5: Les défis socio-économiques et culturels à relever pour une meilleure
participation politique des femmes.
L’objectif de la session est de mieux appréhender les obstacles, les barrières et les défis en
vue de définir les meilleures stratégies de promotion de la participation politique des
femmes. Elle a été marquée par quatre présentations.
1) Dr. CHEIKH OULD ZEINE Secrétaire Général du Forum de la pensée islamique,
Membre du Haut Conseil Islamique /Mauritanie : « Islam : place et rôle de la femme
dans la prise de décision. »
L’Islam s’est préoccupé de la situation de la femme à tous les niveaux. C’est ainsi que les
expressions suivantes se sont répétées dans le Saint Coran : mère (23), épouse (16),
femmes (37), féminin (18), sœur (11) et fille (plus de 20). Par ailleurs, l’Islam a conféré à la
femme le droit à la propriété, à l’exercice des activités commerciales, à l’octroi de dons et au
legs d’une partie de la fortune. De plus, à l’aube de l’Islam, la femme a participé activement à
sa propagation et au triomphe de sa cause.
Dans ce cadre, l’histoire a enregistré des positions mémorables des épouses du Prophète
MOHAMED (Paix et Salut sur lui) sur les plan politique et à l’occasion d’événements majeurs
comme la HIJRA, les cérémonies d’allégeance au Prophète et autres actions en matière de
défense et de promotion de l’Islam. En outre, le Prophète MOHAMED (Paix et Salut sur lui) a
pris en considération les avis stratégiques de certaines femmes de son époque et son
épouse Aicha a participé activement à la désignation du troisième Khalife de l’Islam et elle a
même dirigé une partie des musulmans dans la célèbre bataille d’El Jemel.
Les successeurs du Prophète ont persévéré dans la voie de la responsabilisation accrue des
femmes. C’est ainsi que le Khalife Omar a désigné Chiva Bint Abdallah dans une haute
fonction présentant de grandes similitudes avec celle de juge. De plus, les femmes
musulmanes ont occupé les plus hautes fonctions dans les Etats. Déjà vers 648, Chajaratou
Dour dirigeait le royaume d’Egypte et du Cham (Syrie et Liban actuels).
A la lumière de ces éléments, il importe que les Ulémas d’aujourd’hui révisent plusieurs
préjugés et présupposés qui ne sont basées sur aucun fondement religieux et qui puisent t
leur justification dans les traditions ancestrales locales. Cette révision doit se faire en partant
du principe que la finalité de la doctrine religieuse est la réalisation de la justice entre les
gouvernés. A partir de là, aucune importance ne devrait être accordée au sexe de celui qui
exerce les responsabilités.
24
2) Mme ZEINABOU MINT MOUSSA, Chef de service Promotion des Activités
Economiques des Femmes / MASEF /Mauritanie : « L’autonomisation des femmes
(éducation, renforcement du pouvoir économique, sécurité). »
Malgré les politiques et stratégies de développement mises en œuvre par les pouvoirs
publics et les importants progrès réalisées, les disparités de genre demeurent importantes
dans le pays : (i) les femmes représentent plus de 52% de la population, dont 53%
d’analphabètes contre 33% des hommes ;(ii) le taux de chômage féminin est de 44% contre
23,9 % des hommes ; (iii) le salariat féminin ne touche que 12, 4% des femmes contre 27,3
des hommes ;(iv) le taux de mortalité maternelle est de 686 pour 100 000 naissances
vivantes ;(v) le taux des MGF est de 72 % ;(vi) le mariage précoce est de 19% pour les
femmes mariées avant 15 ans et de 43% avant 18 ans ;(vii) le taux de divorce est de 31% et
(viii) les inégalités en matière de genre demeurent fortes au niveau de l’économie, de
l’entreprenariat (moins de 2% de femmes), de la formation professionnelle, de la prise de
décision administrative (moins de 4%). A cela s’ajoutent les discriminations et violences à
l’égard des femmes et les difficultés d’accès aux droits et à la justice.
Sur le plan éducatif, et en dépit des avancées notamment en matière d’enseignement
primaire et secondaire, on constate encore la faiblesse du niveau d’instruction, le taux élevé
d’analphabétisme ainsi que la persistance d’autres facteurs limitant le rétention scolaire
comme l'éloignement de l’école, le coût élevé de la scolarité, le mariage précoce, la non
perception des populations des avantages et bienfaits de la scolarisation des filles et la
persistance des mentalités rétrogrades défavorables à la scolarisation des filles.
Au plan économique, les femmes ne représentent qu’une minorité des personnes dans la
prise des décisions dans le domaine économique. Les femmes sont largement sous
représentées aux postes de responsabilité dans départements ministériels en charge de
l’économie et elles sont peu présentes dans les conseils d’administration des principales
entreprises. Pour pallier cette situation, et dans une optique de lutte contre la pauvreté, une
attention particulière a été accordée à la microfinance à travers la mise en place de 2
caisses de crédit à savoir la Banque des femmes (Nissa Banque ) et le groupement féminin
d’épargne et de crédit (GFEC / COOPEC DAR).
Les résultats de l’action de ces institutions ont été limités par les résistances socioculturelles,
le manque de ressources humaines qualifiées, l’insuffisance de ressources financières, la
faible synergie entre les différents intervenants, l’insuffisance des données sexo –
spécifiques et le taux élevé d’analphabétisme. Par conséquent, il importe d’apporter l’appui
et l’assistance technique à ces institutions, de cibler des AGR nouvelles et d’initier des
sessions de formation au profit des filles dans ces AGR.
3) MARIAM MAHAMAT NOUR, Représentante de la FAO en Mauritanie : « Accès aux
ressources productives comme obstacle à la participation politique des femmes
rurales : approche de la FAO »
Les écarts entre hommes et femmes dans l’agriculture et l’emploi rural sont importants. Les
femmes représentent en moyenne 43% de la population active agricole dans les pays en
développement. Ce chiffre varie de 20% en Amérique latine à 50% en Asie de l’Est et en
Afrique subsaharienne. Les femmes sont propriétaires en moyenne de 19% des
exploitations, moins que les hommes dans toutes les régions du monde. Pourtant si les
femmes avaient le même accès aux ressources productives que les hommes, elles
25
pourraient accroître de 20 à 30 % les rendements de leur ferme, ce qui aurait pour effet de
relever de 2,5 à 4 % la production agricole. Garantir que les femmes aient le même accès
aux ressources agricoles que les hommes permettrait à 100 à 150 millions de personnes
d’échapper à la faim.
Pour garantir la sécurité alimentaire et accroître l’efficacité des stratégies de développement
agricole, la FAO soutient l’égalité entre les sexes et l’émancipation économique et sociale
des femmes rurales. Le programme sur la parité hommes-femmes de la FAO est basé sur :
(i) l’assistance technique pour la formulation de politiques et stratégies de développement
agricole et rural sensibles au genre. (ii) le renforcement des capacités afin d’intégrer les
problématiques hommes-femmes dans les politiques et stratégies agricoles et de
développement ; (iii) le soutien à l’élaboration de données ventilées par sexe ; (iv) la diffusion
des connaissances et de l’information liée aux questions sociales et de genre en milieu
rural et (v) la coordination et l’appui technique pour la planification et la mise en œuvre des
politiques et programmes agricoles sensibles au genre.
En outre, la FAO est une autorité reconnue en matière d’information sur les femmes dans
l’agriculture. Elle recherche, collecte et analyse des informations et données sur les
problématiques hommes-femmes dans l’agriculture et la sécurité alimentaire, et réalise des
produits d’information et des outils destinés aux décideurs, aux agents de vulgarisation et
autres spécialistes du développement (rapport annuel sur la situation mondiale de
l’alimentation et de l’agriculture, base de données sur le genre et les droits fonciers, outils
statistiques, site web sur le genre, rapport analytique sur les dimensions de genre dans
l’emploi rural et agricole…)
F) Session 6: Présentation de l’approche du cycle électoral et du Programme Conjoint
ainsi que l’introduction aux Travaux de Groupe
L’objet de la séance est de présenter les objectifs et résultats attendus du programme
conjoint sur la promotion de la participation politique des femmes en Mauritanie et introduire
les travaux de groupe en fonction de l’approche choisie (par acteurs ou par résultats du
programme conjoint). Elle a été marquée par deux présentations.
1) M. FAH O. BRAHIM O. JIDDOU, Leader thématique Gouvernance, PNUD/Mauritanie :
« Approche du cycle électoral et prise en compte de la dimension genre »
Pour le renforcement de la gouvernance démocratique en Afrique, le PNUD met l’accent sur
(i) l’accroissement des possibilités offertes aux populations de participer aux processus de
prise de décision et particulièrement les femmes, les jeunes, les groupes marginalisés et les
pauvres ; (ii) la mise en place des institutions réactives ; (iii) la promotion des principes
internationaux et régionaux de la gouvernance démocratique ; (iv) le développement des
connaissances relatives à la gouvernance et le partage des meilleures pratiques entre les
décideurs africains et (v) la réponse aux demandes spécifiques des pays afin de concevoir et
mettre en œuvre des solutions ayant fait l’objet d’une appropriation nationale en vue de
l’atteinte des OMD.
Dans ce cadre global, l’assistance électorale du PNUD se focalise sur la qualité et
l’opportunité des choix méthodologiques, opérationnels et technologiques à faire pour sa
mise en œuvre. C’est ici que prend toute son importance l’approche nouvelle pour les
processus électoraux durable centrée sur le cycle électoral. Elle consiste à considérer le
26
processus électoral comme une activité suivie ou cyclique plutôt que comme des
événements organisés de façon discontinue. Le cycle électoral est subdivisé en trois
périodes essentielles : (i) période pré – électorale avec ses 5 phases ayant trait au cadre
juridique, à la planification et mise en œuvre, la formation et éducation, l’enregistrement des
électeurs et les campagnes électorales ; (ii) la période électorale centrée autour des
opérations de vote et de la vérification des résultats et la (iii) la période post – électorale qui
est une période de mise à niveau articulée portant sur l’audit et évaluation, la mise à jour des
listes électorales, le renforcement institutionnel et développement professionnel, les
réformes juridiques et les archivages et recherches.
La prise en compte de la dimension genre dans le cycle électoral passe par trois éléments
essentiels à savoir l’accès à l’éducation électorale, l’examen critique des mécanismes de
scrutin proposés pour s’assurer qu’ils ne désavantageront pas les femmes et l’observation
électorale. Dans ce dernier domaine, il s’agit d’encourager les organismes d’observation
électorale à créer des équipes composées à égalité de membres des deux sexes et à
réexaminer leurs directives et leurs manuels d’observation pour s’assurer que les
observateurs accorderont l’importance requise à la participation des femmes au processus.
2) M. AHMEDOU OULD HADEMINE, DECS, MASEF/Mauritanie : « Présentation du
Programme conjoint sur la participation politique des femmes en Mauritanie »
La participation politique des femmes est définie (NU) comme toute activité menée par des
femmes membres du gouvernement, élues parlementaires ou municipales, responsables
d’entreprises publiques, membres des partis politiques et actives au sein de la société civile.
La mise en œuvre en 2006 et sur une période de 10 mois du programme conjoint sur la
participation politique des femmes s’est faite dans un contexte marqué par la sous –
représentativité des femmes dans la sphère décisionnelle malgré leur poids démographique
(52% de la population), une volonté politique de promouvoir le rôle des femmes dans la
gestion des affaires publiques (loi des quotas de juillet 2006, modifiée en 2012 avec
l’introduction d’une liste nationale aux législatives de 20 femmes) et la signature par le pays
des traités et conventions internationales en faveur des droits de la femme, notamment de la
CEDEF.
A la lumière des résultats de ce programme avec ses points forts, ses faiblesses et
recommandations principales, il s’agit de mettre, sur une période de 36 mois et pour un
montant prévisionnel de 1 148 000 USD, un programme conjoint dont la stratégie
d’intervention est centrée autour du cycle électoral, de l’implication de l’ensemble des
acteurs et de la mise en valeur des compétences spécifiques de chaque agence des Nations
Unies impliquée. Les résultats attendus sont la consolidation du cadre institutionnel en vue
d’une meilleure contribution des femmes à la vie politique et à la prise de décision et le
renforcement des capacités des acteurs institutionnels, particulièrement des femmes
candidates et élues, et celles de la société civile pour une meilleure participation politique et
représentativité des femmes.
La mise en œuvre du programme conjoint sera assurée à travers l’opérationnalisation d’une
cellule de coordination au sein du MASEF et d’un dispositif de suivi et évaluation efficient.
27
II.3 LES TRAVAUX DE GROUPE
La troisième journée de l’atelier a été marquée par la subdivision des participants de l’atelier
en 4 groupes thématiques. Les discussions dans les groupes se sont faites autour des trois
phases du cycle électoral à savoir:
 Avant les élections ;
 Pendant les élections ;
 Après les élections.
En prenant en considération l’ensemble des parties prenantes, il s’agit fondamentalement de
définir à chaque phase du cycle électoral les principales difficultés à surmonter, les
stratégies et actions à mettre en œuvre et les acteurs impliqués.
Les résultats des travaux qui ont été restitués et discutés en séance plénière se présentent
ainsi qu’il suit :
I) PERIODE PREELECTORALE
-
A) DIFFICULTES
Absence d’un cadre juridique favorable à la femme ;
Absence de femmes dans les services de la CENI ;
Absence de volonté politique ;
Absence des femmes dans les sphères de décision des partis politiques ;
Analphabétisme ;
Déficit conscience civique et citoyenne ;
Difficulté d’accès au fichier électoral et aux médias ;
Insuffisance de sensibilisation et de vulgarisation sur les droits et devoirs;
Manque d’accès aux financements ;
Manque de confiance en soi et de formation et de sensibilisation des femmes
proposées candidates ;
manque de solidarité féminine et de disponibilité ;
Monopole de la vie politique par les hommes ;
Pauvreté et manque d’éducation ;
Pesanteurs socioculturelles ;
Positionnement sur les listes.
B) STRATEGIES ET ACTIONS
-
-
Adopter un cadre juridique favorable et son application effective ;
Améliorer les textes juridiques obligeant les partis politiques à présenter les
femmes notamment pour les places garantissant les OMD et les mécanismes
d’application ;
Amener les partis politiques à développer une stratégie spécifique d’appui aux
candidatures féminines ;
Appuyer financièrement les femmes candidates et organiser de campagnes de
mobilisation de fonds en leur faveur ;
28
-
-
Développer des outils de communication spécifiques aux femmes ;
Former des journalistes sur l’approche genre et organiser des campagnes
IEC/CC aux droits des femmes;
Former les femmes sur les stratégies de plaidoyer ;
Impliquer les femmes dans la conception et la mise en œuvre et le suivi des
programmes de développement ;
Mettre en œuvre de programmes de formation citoyenne, des programmes de
formation spécifique pour les candidates, les observatrices et les déléguées ;
Mettre en place d’un état civil fiable ;
Promouvoir la discrimination positive et promulguer des lois et de textes
favorables aux femmes ;
Sensibiliser les instances des partis, les parlementaires, les décideurs du
gouvernement, les partenaires au développement et la société civile sur
l’importance des candidatures féminines.
C) PRINCIPAUX ACTEURS CONCERNES
CENI ;
Femmes Leaders ;
Gouvernement ;
Leaders d’opinion ;
Lobby de soutiens ;
Medias.
Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation ;
OSC ;
Parlement ;
Partis politiques ;
PTF.
II) PENDANT LES ELECTIONS
-
A) DIFFICULTES
Absence de critères objectifs pour le choix des femmes compétentes ;
Absence des femmes dans les bureaux de vote et pour l’observation des
élections ;
Difficulté d’accès aux medias ;
Faible disponibilité des électrices et faible encouragement des femmes aux
femmes candidates ;
Manque de compétences des femmes pour construire un discours convainquant ;
Manque de coordination et de communication;
Modestie des moyens financiers ;
Non maitrise des nouvelles technologies de l’information et de communication ;
Persistance de stéréotypes sexistes ;
Sous représentativité des femmes dans les initiations chargées de la supervision
et l’organisation des élections ;
Soutien timide des partis politiques.
29
B) STRATEGIES ET ACTIONS
-
Accorder des délais suffisants pour le retrait de la carte électorale ;
Allouer des fonds spécifique aux femmes candidates ;
Amener les partis à développer une stratégie spécifiques pour appuyer les
candidatures féminines ;
Assurer la présence des femmes dans les bureaux de vote en nombre important.;
Assurer le positionnement sur les listes électorales sur la base d’un homme/une
femme ;
Assurer une large couverture médiatique des activités féminines et élaborer et
mettre en œuvre un plan communication, l’équité dans l’accès au medias ;
Changer le comportement des hommes et des partis politiques à l’égard des
femmes ;
Choisir des femmes compétentes et représentatives ;
Encourager et appuyer des partis politiques qui proposent des femmes têtes de
liste ;
Former les femmes candidates ;
Mettre en place d’un cadre de concertation entre les différents acteurs ( PP,
CENI ; Gouv, OSC, PTF.
C) PRINCIPAUX ACTEURS IMPLIQUES
-
CENI
Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation ;
Médias ;
Société Civile ;
Observateurs étrangers ;
PTF ;
Parlement.
III) PERIODE POST – ELECTORALE
A) DIFFICULTES
-
Absence de l’audit du suivi et de l’évaluation ;
Absence de recherche et d’archivage ;
Insuffisance en matière de formation des nouvelles élues ;
Manipulation des listes (positionnement) ;
Non respect Programme électoral ;
Sous représentativité des femmes au sein des organes décisionnelles (Bureau
du parlement et, Présidentes groupes parlementaires commissions).
B) STRATEGIES ET ACTIONS
-
Assister et former les élues ;
Assurer un suivi – évaluation rigoureux de tout le cycle électoral et des stratégies
et programmes de développement ;
Créer des réseaux des femmes pour l’atteinte de l’OMD3 ;
30
-
Disponibiliser les fonds appropriés pour une pleine participation féminine ;
Organiser de sessions de formation pour renforcer les capacités des femmes sur
tous les plans, notamment ceux ayant trait à l’atteinte de l’OMD 3 ;
Prendre en compte de l’approche genre dans le budget national et le budget des
élections ;
Sensibiliser et former des femmes sur les thèmes suivants : techniques de
négociation, mobilisation des fonds, persuasion des électeurs, suivi et évaluation
du processus électoral et rôle des acteurs (gouvernement, partis politiques, CENI,
Parlement, OSC, médias, partenaires au développement et femmes.)
C) PRINCIPAUX ACTEURS
-
Candidats ;
CENI ;
Femmes Leaders ;
Gouvernement ;
Lobby de soutien ;
Medias ;
Observateurs ;
OSC ;
Partis politiques ;
Partis politiques ;
PTF.
31
II.4 LA DECLARATION DE NOUAKCHOTT
Les 3, 4 et 5 juillet 2012, s’est tenue à Nouakchott, à l’Hôtel TFEILA, la rencontre régionale
de haut niveau sur la promotion de la participation politique des femmes pour l’atteinte du
troisième Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD 3), organisé par le Ministère
des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille (MASEF) et le Programme des Nations
Unies pour le Développement (PNUD).
L’objet général de cette rencontre est d’accroître la participation des femmes à la vie
publique et promouvoir l’équité de genre et l’égale participation politique des femmes. De
manière spécifique, elle s’assigne pour objet de : (i) faire l’état des lieux des politiques,
stratégies et programmes visant la promotion de la participation politique des femmes en
Mauritanie : opportunités et défis ; (ii) harmoniser la compréhension des participants sur les
principes et les mécanismes essentiels au renforcement de l’égale participation ; (iii)
partager les expériences des pays pionniers en matière de participation politique des
femmes et de renforcement des réseaux de la société civile et (iv) identifier les mécanismes,
les stratégies de plaidoyer et les conditions de mise en œuvre de la parité.
Ont participé aux travaux de la rencontre des femmes leaders mauritaniennes issues du
monde politique, de l’administration et de la société civile ainsi que les représentants du
Système des Nations Unies œuvrant dans des domaines liés à la participation politique des
femmes, les partenaires techniques et financiers et un ensemble de hautes personnalités de
niveau international, issues du continent africain et d’organisations internationales.
Au cours de trois journées de plénières, de débats et de travaux de groupe, les participants
ont partagé leurs expériences en matière de promotion de la participation politique des
femmes qui constitue un enjeu essentiel pour l’amélioration de la représentativité et le
développement d’une démocratie plus participative.
Au terme des travaux de cette rencontre, les participants ont convenu des recommandations
suivantes:
-
Organiser des campagnes d’information et de sensibilisation sur l’articulation entre l’égalité
des sexes, l’autonomie des femmes et l’atteinte des OMD. A travers ces campagnes sur les
enjeux de l’égalité, il s’agit de montrer que promouvoir la participation des femmes à tous les
niveaux constitue l’une des conditions essentielles pour une démocratisation réussie ainsi
que pour le succès du combat contre la faim, la pauvreté et la maladie ;
-
Publier et vulgariser les documents de base comme les législations nationales, les
conventions internationales et les statistique de référence parallèlement à la mise en place
d’un programme intégré d’éducation aux droits de l’Homme au niveau du système éducatif ;
-
Promouvoir la présence des femmes dans les médias et les manifestations politiques
organisées par ces derniers et mettre en œuvre des mécanismes visant à sensibiliser les
femmes à propos de leurs droits démocratiques pour qu’elles puissent les exercer
pleinement pendant les scrutins et ainsi opérer les changements désirés ;
-
Sensibiliser les partis politiques sur la nécessité d’une meilleure prise en considération de la
question de la participation politique des femmes. Les résistances à ce niveau sont
particulièrement prononcées eu égard au partage de pouvoir que cela implique. La mise en
œuvre d’une stratégie d’octroi du financement public en fonction de la place accordée aux
femmes permettra d’atténuer ces résistances ;
32
-
Concevoir et mettre en œuvre des espaces de partage des bonnes pratiques entre femmes
politiques, assurer la relève générationnelle grâce notamment à l’action des réseaux de
femmes parlementaires et ministres et autres organisations de la société civile et partager
régulièrement les expériences et les bonnes pratiques au niveau des rencontres régionales
de haut niveau ;
-
Développer la culture de solidarité entre les femmes et dépasser les clivages politiques qui
les affaiblissent ;
-
Augmenter sensiblement la représentation politique des femmes à travers une articulation
harmonieuse entre le système de quota (33% au moins) et la liste nationale. Cette
augmentation constitue une avancée significative sur le sentier de la parité. A ce niveau, il
est primordial d’impliquer activement les partis politiques dans le recrutement d’un nombre
suffisant de femmes qualifiées pour satisfaire le quota et de les inciter à intégrer les femmes
dans les listes électorales selon le cycle zébré ;
-
Prendre en compte la dimension genre dans tout le cycle électoral : inscription des électeurs,
systèmes électoraux, candidatures, médias, accès à l’éducation électorale, scrutin et
observation électorale. A ce niveau, il est de la plus haute importance d’assurer la formation
des membres de la CENI et de garantir une importante présence féminine au sein des
représentations de cette dernière ;
-
Adopter de modes de scrutin favorables à la représentation politique des femmes dans les
organes électifs ;
-
Généraliser les mesures incitatives et de discrimination positive au sein de toutes les
organisations et structures pour assurer une meilleure présence des femmes dans la sphère
de décision politique, économique et sociale en particulier les partis politiques,
l’administration publique et semi - publique et les organisations socio professionnelles ;
-
Concevoir et mettre en œuvre des mécanismes permettant d’assurer la représentation des
femmes dans toutes les institutions décentralisées et garantir à leur niveau la présence
active et efficace de femmes dans des postes de direction ;
-
Elaborer et mettre en œuvre des programmes spécifiques à caractère multidimensionnel au
profit des femmes en milieu rural qui constituent le groupe le plus nombreux et le plus
vulnérable de la population rurale dont une frange relativement importante vit en dessous du
seuil de pauvreté ;
-
Mettre en place et opérationnaliser les outils d’aide à la prise de décision comme les
mécanismes et les indicateurs de suivi et d’évaluation, notamment les bases de données et
les statistiques désagrégées par sexe ;
-
Prendre en compte de la question du genre comme dimension essentielle des politiques de
développement. Cette intégration du genre qui consiste à impulser, initier, plaider,
accompagner et faire le suivi et l’évaluation des législations, politiques publiques et
programmes sectoriels passe nécessairement par l’adoption et la mise en œuvre d’une
Stratégie Nationale d’Institutionnalisation du Genre (SNIG) ;
-
Encourager et soutenir le processus de mise en place d’un budget genre qui est un puissant
moyen de mise en cohérence et de contrôle de l’action gouvernementale ;
33
-
Mettre en œuvre une politique nationale de lutte contre les violences basées sur le genre, les
stéréotypes de genre et vulgariser, à tous les échelons de la société, la culture de l’égalité. A
cet effet, une attention particulière doit être accordée au renforcement des capacités des
femmes leaders et au soutien institutionnel, politique et technique des organisations de la
société civile ;
-
Renforcer les mesures en faveur de l’autonomisation économique des femmes comme le
renforcement de l’accès à l’éducation, à la terre, à la propriété, au crédit, aux TIC et à
l’ensemble des autres moyens de production. En plus de la budgétisation sensible au genre
et de mesures de discrimination positive citées plus haut, il s’agira aussi de promouvoir
l’égalité entre hommes et femmes en termes de salaires, de congés et de retraites.
Les participants félicitent le MASEF et le PNUD pour l’initiation de cette importante
rencontre régionale de haut niveau et les invitent à assurer le suivi rigoureux de ses
recommandations en étroite collaboration avec les organisations de la société civile.
Les participants tiennent à exprimer leurs vifs remerciements au Gouvernement mauritanien
pour l’accueil chaleureux, l’hospitalité généreuse et la parfaite organisation de la rencontre.
Fait à Nouakchott, le 05 juillet 2012
34
II.5 CEREMONIE DE CLOTURE
La cérémonie de clôture a été présidée par Monsieur AHMED SALEM OULD MOHAMED
MAHMOUD OULD HAMA KHATAR, Secrétaire Général du Ministère des Affaires Sociales,
de l’Enfance et de la Famille et de l’Enfance en présence son collègue du Ministère de la
Culture, de la Jeunesse et des Sports.
Elle a été marquée par l’allocution de Madame COUMBA MAR GADIO, Représentante
Résidente du PNUD et le discours de clôture de Monsieur le Secrétaire Général.
Au début de son allocution, Madame la Représentante Résidente a tenu à féliciter le MASEF
pour l’organisation conjointe de cette rencontre régionale de haut niveau et à remercier
chaleureusement les invités étrangers et ceux des Wilayas de l’intérieur du pays pour leur
engagement et contributions fructueuses durant les travaux de la rencontre.
Ensuite, elle s’est réjouie des efforts entrepris par le Gouvernement au cours des dernières
années avec l’élaboration d’une stratégie nationale d’institutionnalisation du genre dont elle
est persuadée que l’adoption prochaine viendra conforter les acquis importants obtenus
dans ce domaine.
En outre, Madame la Représentante Résidente a réaffirmé la disponibilité de son institution à
appuyer le Gouvernement et les organisations de la société civile pour la mise en œuvre des
recommandations citées dans la déclaration finale, notamment les aspects portant sur la
vulgarisation des textes de références sur les conventions internationale, la prise en compte
de la dimension genre dans les différentes phases du cycle électoral, la budgétisation
sensible au genre, la mise en œuvre du plan d’action de la SNIG et la mobilisation des
appuis nécessaires visant l’accélération de l’atteinte des OMD en Général et l’OMD3 en
particulier qui est un puissant levier pour l’atteinte des autres OMD.
Lui succédant, Monsieur le Secrétaire Général a tenu à souligner que l’atelier régional de
haut niveau est l’un des importants moyens mis en œuvre par le Gouvernement pour assurer
la promotion de la participation politique des femmes et ceci conformément à la ferme
volonté, toujours renouvelée, du Président de la République, Son Excellence Monsieur
Mohamed Ould Abdel Aziz, de faire occuper à la femme la place qui lui sied dans l’œuvre de
construction que le pays connait actuellement.
Monsieur le Secrétaire Général a poursuivi son intervention en indiquant que les résultats
des travaux de l’atelier constituent une importante valeur ajoutée qui contribuera
sensiblement au renforcement des efforts engagés au niveau national afin de faire avancer
vigoureusement la participation politique des femmes.
Avant de déclarer la clôture de l’atelier, il a remercié tous les participants nationaux et
étrangers et les partenaires au développement, notamment le PNUD, pour les efforts
déployés afin d’assurer le succès de la rencontre.
Enfin, les participants ont tenu à féliciter le MASEF Les participants ont félicité le MASEF et
le PNUD pour l’initiation de cette importante rencontre régionale de haut niveau et à
exprimer leurs vifs remerciements au Gouvernement mauritanien pour l’accueil chaleureux,
l’hospitalité généreuse et la parfaite organisation de la rencontre.
35
ANNEXES
 ANNEXE 1 : Programme de l’atelier
 ANNEXE 2 : Liste des participants
36
ANNEXE 1 : Agenda de l’atelier
Ministère des Affaires Sociales,
de l’Enfance et de la Famille
RENCONTRE REGIONALE DE HAUT NIVEAU SUR
LA PROMOTION DE LA PARTICIPATION POLITIQUE DES FEMMES
POUR L’ATTEINTE DE L’OMD 3
Nouakchott, HOTEL TFEILA
3, 4 et 5 juillet 2012
Journée du mardi 3 juillet 2012
08h30
Accueil et inscription des participants
09h00
Ouverture
Allocution du Dr Coumba Mar Gadio, Représentante Résidente du PNUD, Mauritanie
Discours officiel d’ouverture S.E.M. Moulaty Mint El Moktar, Ministre des Affaires
Sociales, de l’Enfance et de la Famille
Mme Helen Clark, Administrateur et Sous – Secrétaire Général des Nations Unies
(vidéo clip)
10h00 – 10h15
Pause-Café
Introduction aux travaux
10h15 – 10h30
10h30 – 14h00
 Présentation de l’agenda (MASEF)
Session 1 : Les standards, outils et mécanismes internationaux et régionaux de
promotion de la participation politique des femmes : opportunités et défis dans leur
mise en œuvre.
37
Objectif de la séance : Passer en revue le cadre général de la promotion de la
participation politique des femmes, avec un focus particulier sur les mécanismes
d’appropriation, de suivi de mise en œuvre de ces outils et les leçons apprises ainsi que
leur contribution à l’atteinte des OMD.
Présidente de séance : Dr. Coumba BA, Chargée de Mission à la Présidence de la
République, Mauritanie
 Rappel des traités, conventions et instruments juridiques au niveau international
et régional sur la promotion de la participation politique des femmes; opportunités
et défis dans la mise en œuvre en Afrique de l’Ouest et du Nord, Mme Marie Pierre
Raky Chaupin, Représentante de la Directrice Régionale d’ONU Femmes à Dakar et
Leila Rhiwi, Chargé du Bureau ONU Femmes Multi-Pays à Rabat.
 La participation politique des femmes et l’atteinte des OMD en particulier l’OMD 3,
Mme Odette Kabaya, Conseillère Régionale en Genre, Bureau régional du PNUD,
Dakar.
 Progrès réalisés dans la promotion de la participation politique et du Leadership
des femmes : systèmes de quotas, indices de mesure, suivi et évaluation, Hon.
Aline Kabore Koala, Membre de l’Assemblée Nationale du Burkina Faso, Membre du
Comité exécutif et du Comité de coordination des femmes parlementaires de l’Union
interparlementaire.
Débats
14h00 – 15h00
Déjeuner
15h00 – 17h30
Session 2 : L’expérience de la Mauritanie en matière de participation politique des
femmes
Objectif de la séance : Partager l'expérience de la Mauritanie en matière de
participation politique des femmes.
Présidente de séance : Mme Ilaria Carnevali, PNUD Mauritanie
 Politiques, stratégies et cadre légal en matière de promotion de la participation
politique des femmes et prise de décision en Mauritanie (Stratégie Nationale
d’Institutionnalisation du Genre - SNIG etc.), Mme Maty Mint Boide, Conseillère
Technique chargée du Genre et de la Promotion Féminine / MASEF.
 Rôle de l’administration électorale dans la promotion de la participation politique
des femmes, M. Sidi Yeslem Ould Amar Chein, Directeur général des élections et des
libertés publiques, MIDEC.
 Initiatives d’appui à la participation politique des femmes : Témoignages, Groupe
Plaidoyer, Mme Lemina mint Memma, et Réseau d’organisation de la société civile
pour la Promotion de la Citoyenneté, Mme Aminettou mint Elmoctar.
 Expériences dans l’accompagnement des femmes élues : études de cas de la GIZ
(Femmes Rurales), du NDI (Plaidoyer) et de l’IEJI (renforcement des capacités des
femmes leaders).
38
Débats
Fin des travaux de la journée
Journée du mercredi 04 juillet 2012
09h00-11h15
Session 3 : Promouvoir la participation politique des femmes : Rôles des partis
politiques et des OSC
Objectif de la séance : Présenter les leçons apprises de l’étude sur « Le guide des
bonnes pratiques pour encourager la participation politique des femmes » et
échanger sur les autres exemples des pays de la sous-région sur le rôle positif que les
partis politiques et des OSC peuvent jouer dans la promotion de la participation
politique des femmes.
Présidente de séance : Mme Seyide Mint Ahmedou, MASEF

Le rôle du parti Politique et du groupe parlementaire en matière de
promotion de la participation politique des femmes, Mme Mintata Mint
Hedeid, Députée et Présidente du groupe thématique Bonne gouvernance et
lutte contre la corruption au Parlement.

Rôle des partis politiques dans la promotion de la participation politique
des femmes, Mme Mariem Baba Sy.

Le rôle des médias dans la promotion de la participation politique des
femmes, Mme Salka Mint Seneid, Présidente du Réseaux des Femmes
Journalistes.

Rôle des femmes parlementaires dans la promotion de la participation
politique des femmes, Mme Coulibaly Yaye N’daw, Sénatrice.

Présentation du guide du PNUD sur les bonnes pratiques des partis
politiques dans la promotion de la participation politique des femmes et
son adaptation au contexte de la Mauritanie, NDI.

Le réseautage comme stratégie de promotion de la participation politique
des femmes, en particulier des femmes rurales : expérience du réseau
« iKnow Politics », Mme Mariam Diallo, Coordinatrice Régionale pour
l’Afrique de l’Ouest.
Débats
11h15 – 11h30 Pause-Café
11h30 – 13h30
Session 4 : Expériences régionales
39
Objectif de la séance: Partager diverses expériences en matière de promotion de la
participation politique des femmes.
Présidente de séance : Mme Aime Mint Salem Vall, Conseillère à la Primature,
Chargée des Affaires Sociales

Le Rwanda comme premier pays au monde ayant une meilleure
représentation des femmes au Parlement : stratégies et approches utilisées
et progrès vers la transformation sociale, légale et politique, Mme Agnès
Kayijire, Ancienne Sénatrice et Vice-présidente du Réseau des Femmes
Rwandaises Parlementaires, Rwanda.

Expérience du Sénégal dans le processus de mise en place de la loi sur la
parité et mesures prises pour son application efficace, Mme Fatou Sarr
Sow, Directrice du Laboratoire Genre / UCAD, Sénégal et Hon. Awa Diop,
Questeur Parlement Sénégal.

Expérience de la Commission Nationale Electorale du Burundi dans la
promotion de la participation politique des femmes, M. Pierre Claver
Ndayicariye, Président de la Commission Nationale Electorale, Burundi.

Participation Politique des femmes : Expérience de la Côte d’Ivoire, Mme
Tenin Diabaté Touré, Professeur d’Université et Chercheur, Côte d’Ivoire.

Expérience du Niger en matière de la participation politique des femmes,
Mme Nana Aicha Moutari, ancienne Ministre de l’Education et Présidente du
réseau des OSC, Niger.

Expérience de la Tunisie en matière de la participation politique des
femmes, Mme Azza Badra, Candidate à l'Assemblée Constitutionnelle
d'octobre 2011 - Présidente d'une ONG, Tunisie.

Expérience du Congo Brazzaville en matière de la participation politique
des femmes, Mme Rebecca Quionnie Bowoa, Magistrat / Mme Véronique
Gnekoumou Libaba, Attachée Genre au Cabinet du Chef de l’État, Congo.

Expérience du Mali en matière de participation politique des femmes, Mme
Sidibié Aminata Diallo, Présidente du Parti « Rassemblement pour l’éducation
à l’environnement et au développement durable ».

Expérience du Burkina Faso en matière de participation politique des
femmes, Mme Aline Kabore Koala, Membre de l’Assemblée Nationale du
Burkina Faso, Membre du Comité exécutif et du Comité de coordination des
femmes parlementaires de l’Union interparlementaire..
13h30 – 14h30 Déjeuner
14h30 – 15h30
Débats autour de la session 4
15h30 – 17h15
Session 5 : Les défis socio-économiques et culturels à relever pour une meilleure
participation politique des femmes
40
Objectif de la séance : Mieux appréhender les obstacles, les barrières et les défis en
vue de définir les meilleures stratégies de promotion de la participation politique des
femmes
Président de séance : Mme Maimouna Mint Taghi, Chargée de mission, MASEF
 Islam : place et rôle de la femme dans la prise de décision: Dr. Cheikh ould Zeine
Secrétaire Général du Forum de la pensée islamique, Membre du Haut Conseil
Islamique.
 L’autonomisation des femmes (éducation, renforcement du pouvoir économique,
sécurité, etc.) et participation politique, Mme Zeinabou Mint Moussa, DPFG /
MASEF.
 Obstacles socio-culturels à la participation politique des femmes, Mme Fatou Sarr,
Directrice du Laboratoire Genre à l’UCAD, Sénégal.
 Accès aux ressources productives comme obstacle à la participation politique des
femmes rurales : approche de la FAO, Représentant de la FAO en Mauritanie.
Débats
Fin des travaux
Journée du jeudi 05 juillet 2012
09h00 – 10h00
Session 6 : Présentation de l’approche du cycle électoral et du Programme Conjoint
ainsi que l’introduction aux Travaux de Groupe
Objectif de la séance : Présenter les objectifs et résultats attendus du programme
conjoint sur la promotion de la participation politique des femmes en Mauritanie et
introduire les travaux de groupe en fonction de l’approche choisie (par acteurs ou par
résultats du programme conjoint).
Présidente de séance : Mme Marie Pierre Raky Chaupin, Représentante de la
Directrice Régionale d’ONU Femmes à Dakar
 Approche du cycle électoral et prise en compte de la dimension genre, M. Fah O.
Brahim O. Jiddou, Leader thématique Gouvernance, PNUD.
 Présentation du Programme conjoint sur la participation politique des femmes,
débats et validation, M. Ahmedou Ould Hademine, DECS, MASEF.
 Présentation de l’approche méthodologique et identification des groupes : selon
l’approche du cycle électoral, réfléchir sur les stratégies, activités et résultats
attendus à mener à chaque étape du cycle électoral, ainsi que les acteurs concernés
(Gouvernement, CENI, Parlement, Partis politiques, Société civile, Médias, etc.)
41
10h00 – 10h15 Pause-Café
10h15 – 12h30
Travaux de groupes
R
12h30 – 13h30
Restitution des travaux en séance plénière
13h30 – 14h30 Déjeuner
R
14h30 – 15h30 a
p
p
Rapport général et Déclaration
Clôture officielle.
Facilitateurs :
1) Partie Nationale :
-
Mme Maimouna Mint Taki, Chargée de Mission au MASEF ;
-
Mme Maty Mint Boide, Conseillère Genre au MASEF.
2) PNUD
-
Mme Odette Kabaya, Conseillère régionale Genre au Bureau Régional du PNUD à Dakar ;
-
M. Fah Ould Brahim Ould Jiddou, Chef Unité Gouvernance au PNUD Mauritanie ;
-
Mme Florence Cassam Chenaï, Chargée de Programme Gouvernance au PNUD
Mauritanie ;
-
Mme Sihame Mint Babana, Consultante.
Rapporteurs Généraux :
-
Mme Mariem Baba Sy ;
-
M. Ahmed Youra Haye.
42
ANNEXE 2 : Liste des participants
Femmes Ministres actuelles
S. E. Mme Moulaty Mint El Moctar
S. E. Mme Cissé Mint Cheikh Ould Boide
S. E. Mme Maty Mint Hamady
Femmes anciennes ministres
Mme Aissata Kane
[email protected]
Mme Bitrigha Mint Kaber
[email protected]
Mme Nebghouha Mint Tlamid
[email protected]
Mme Mariem Baba Sy
[email protected]
Mme Aiche Vall Verges
Femmes actuelles parlementaires
Mme El Maalouma Mint Bilal
Mme Khadiata Malick Diallo
[email protected]
Mme Hawa Traore
Mme Malado Koulibaly
Mme Lemine Mint Momma
Mme Awa Tandia
[email protected]
Mme Revaa Mint Ahmed Nalla
[email protected]
[email protected]
Mme Eslemhoum Mint Abdel Maleck
Femmes anciennes ambassadrices
43
Mme Mounine mint Abdoulah
[email protected]
Mme Ematt mint awnen
Présidence
S. E. Mme Coumba Ba,
[email protected]
Primature
Mme Aïma Mint Salem Vall
[email protected]
Dr N’Dongou Salla Ba
[email protected]
MASEF central
Mme Maimouna Mint Taghi,
[email protected]
Mme Maty Mint Boïde
Mme Yenserha Mint Mohamed mahmoud,
[email protected]
Ahmedou ould Hademine
[email protected]
Mme Hetoutou Mint Abdoullah,
[email protected]
Mme Lalla Fatma Mint Sadegh,
[email protected]
Mr Mohamed ould Bodde
[email protected]
Mme Seyide Mint Ahmedou,
[email protected]
Mme Zeïnabou mint Moussa
[email protected]
MCJ
Mme Oumoulkhery Mint Ivikou,
[email protected]
Mme Ebnette Mint El Khalesse
[email protected]
MAIEO
Mme Khadijetou Mint Mohamed El Mamy,
M. Santé
44
Mme Rogheya Mint Habott,
[email protected]
Dr Mariem Mint Abdel Malick,
[email protected]
Dr Amina N’Diaye
[email protected]
Pr Aissata Ball
[email protected]
M.F
Mme Deffa Wane
M. Communication
Nouha mint Saleck
Directeur de la Presse
mohamed.emoktar@fr
MAEC
MmeLalla Vatme mint Moulaye Ahmed
[email protected]
Ministère de l'Education Nationale
Mme Fatimetou mint Cheikh (Toutou mint Samba)
[email protected]
Mme Moutha mint elhadj
[email protected]
Mme Aichetou Coulibaly
[email protected]
Mr El Kahle mint Sidi
[email protected]
[email protected]
Mme Nevissa Ba
Commissariat aux Droits de l'Homme, à l'Action Humanitaire et
aux Relations avec la Société Civile
45
M. Mohameden ould Horma
[email protected]
M. Abdallahi ould Lemam
M. Hafda ould Taleb Ely
[email protected]
Mlle Fatimetou mint malouma
[email protected]
MASEF Régional
Hodh Charqui
Mme Moulaty mint Sidi Bolla
Hodh El gharbi
Mme Mounine mint El Chah
[email protected]
Assaba
Mme Zeinebou mint Maatalla
[email protected]
Brakna
Mme Toutou mint Yacoub
[email protected]
Tagant
Mme Zeinabou mint Mouchtaba
Gorgol
Mme Zeinabou mint Mouhamedou
[email protected]
Trarza
Mme Diallo Zeïnabou
Adrar
Mme Saoudatou Ly
[email protected]
Dakhlatt NDB
MmeLalla Touré
[email protected]
46
Tiris Zemour
Mme Zeinabou mint Taleb Ahmed
[email protected]
Inchiri
Mme Khady Guaye
[email protected]
Femmes Maires
Mme Fatmetou Mint Abdel Malik
Mme Rabiyata Chéruf Haidara
Conseillères municipales (REFELA)
Nouakchott
Mme Hawa Adama Dialo
[email protected]
Mme Tabara Ba
[email protected]
Gorgol
Mme El Moumna mint Bousseif
Nouakchott
Brakna
Mme Habsatou Abdoulaye Ba
[email protected]
Noakchott
Mme Mehassen mint Bouya Ahmed
[email protected]
Hodh El charqui
Trarza
Mme Taghiya mint Abdoulah
Assaba
Mme Kiya Traoré
Tiris Zemour
CENI
Dr. Mantita Tandia
[email protected]
47
CNDH
Mme Irabiha Mint Abdel Wedoud, Secrétaire Générale
Imam
Dr Hamden ould Tah
Dr Zein Limam
[email protected]
Dr Hademine Ould Saleck
[email protected]
Société Civile
Mme Dilit mint Zein
[email protected]
Mme Oumoulkhairy kane
[email protected]
Mme Tahra mint Himbara
Mme Sektou mint Mohamed Vall
[email protected]
Mme Lala Aicha Sy
[email protected]
Mme Fatimetou mint Mohamed Salek
[email protected]
Mme Mouna mint Siyame
[email protected]
Mme Aminetou mint Ely
[email protected]
Mme Fatimata M’Baye
[email protected]
Mme Toutou mint Mohamed El Mokhtar AhmedJidou
[email protected]
Mme Fatma mint Khoubah
[email protected]
Mme Fatimetou mint El Moustapha
[email protected]
48
Mr Mohamed El Moctar Ould Mohamed Ahmed
Mr Bechir ould Said
[email protected]
Fatimetou Babana
[email protected]
Mr Isselmou Ould Hanefi
[email protected]
Mouna mint Siyam
[email protected]
Mme Aicheta mint Ely Salem
[email protected]
Mme Mektouh mint Brahim
[email protected]
Mme Mah mint Youness
[email protected]
Aichetou Camara
[email protected]
Fatma mint El Maloum
[email protected]
Tahara mint Dieh
[email protected]
Khadijetou Sakho
[email protected]
Réseau Femmes Journalistes
Mme Mariem Mint Moud
[email protected]
Mme Hawa Dia
[email protected]
Mme Ekhdeije mint El Mouchtaba
[email protected]
Mme minetou mint Khouna
Partis Politiques
Lalla mint Sidi Cherif
Présidentes Partis Politiques
Mme Sehle mint Ahmed Zayed
MmeTahya mint Lehbib
[email protected]
Ancienne candidate à la Présidence de la République
49
Mme Aicha mint Jidana
[email protected]
Groupes parlementaires
Bureau régional du PNUD//DAKAR
Mme Odette Kabaya, Conseillère Régionale en Genre
ONU Femmes
Mme Marie Pierre Arky Chaupin
Union Interparlementaire (UIP)
Mme. Zeina Hilal
Rwanda
Honorable Agnès Kayijire
[email protected]
Sénégal
Mme Awa DIOP, Questeur à l’Assemblée Nationale
Mme Fatou Sarr Sow, Directrice du Laboratoire Genre / UCAD,
Burundi
M. Pierre Claver Ndayicariye, Président de la Commission Nationale
Electorale,
« iKnow Politics »,
Mme Mariam Diallo, Coordinatrice Régionale pour l’Afrique de l’Ouest
[email protected]
[email protected]
[email protected]
PNUD
Mme Coumba Mar Gadio
[email protected]
Mme Ilaria carnevali
[email protected]
M. Souleman Boukar
[email protected]
M.Fah ould Brahim Jiddou
[email protected]
M. Moussa Sidi Ba
[email protected]
Mme Florence Cassam Chenaï
[email protected]
Mme Siham Babana
UNFPA
Qisxina Mater
Ambassade des Etats Unis
Ahmed El Hor
[email protected]
GIZ
50
Salma mint Okhyerhom
[email protected]
NDI
Amadou Ba
[email protected]
Dr Badié Hima
[email protected]
Coopération Espagnole
Ruth Jaramillo
[email protected]
Ambassade de France
Arnaud Marcarian
Sylvain Fourcassie
[email protected]
Banque mondiale
Néné Kane
[email protected]
51