Vous speakez la novlangue? - Confédération nationale du travail

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Vous speakez la novlangue? - Confédération nationale du travail
JANV 2013
Actu sociale et syndicale
ICI ET MAINTENANT
LE COMBAT SYNDICALISTE
Ken Loach : la politique, c’est pas que du cinéma !
Ken Loach, sol idaire avec des salariés du nettoyage de Turi n
En novembre dernier, le réalisateur britannique Ken Loach a refusé le prix que
voulait lui octroyer le Torino Film Festival, rendez-vous cinématographique organisé par le Musée national du cinéma de Turin (Italie). Il a agi par solidarité avec des
travailleurs de l’entreprise Rear, société externalisée chargée du nettoyage de ce
musée.
« Des travailleurs ont perdu leur boulot parce qu’ils s’opposaient à des réductions de salaires […]. Il est injuste que les plus pauvres payent pour
une crise économique dont ils ne sont pas responsables […]. Comment pouvais-je ne pas répondre à une demande de solidarité de
la part de travailleurs qui ont été licenciés pour avoir défendu
leurs droits ? Accepter le prix en faisant juste quelques commentaires critiques aurait été faible et hypocrite », a écrit Ken
Loach dans une lettre envoyée à la direction du festival.
Le 23 novembre, des salariés de l’entreprise Rear ont organisé une conférence de
presse pour remercier Ken Loach de son acte de solidarité. Le 6 décembre, dans le cadre d’un
grand meeting organisé à Turin par
l’Unione Sindicale di Base, Ken Loach a
rencontré plusieurs salariés de l’entreprise Rear.
Le meeting a été suivi de la projection
gratuite du film Bread and Roses.
Puis un débat a eu lieu sur les conditions d’exploitation et la souffrance des
travailleurs externalisés et des travailleurs précaires.
Le cinéaste a également expliqué sa décision en faisant le
parallèle avec Bread and Roses, film qu’il a réalisé il y a douze ans
et qui relate la lutte de deux employées d’une société de nettoyage
aux États-Unis.
Secteur vidéo CNT
Pour visionner la conférence de presse
des travailleurs de Rear ainsi que l’intervention faite par Ken Loach au début du
meeting organisé par l’USB : www.cntf.org/video/videos/44-international/434-kenloach-solidaire-avec-des-salaries-du-nettoyagede-turin
Ettore Scola (réalisateur et scénariste italien venu au festival
pour recevoir un prix couronnant l’ensemble de sa carrière) et
Gianni Amelio (réalisateur et directeur artistique du festival) ont
traité Ken Loach d’« idéologue obtus et narcissique ». Quant à
Paolo Sorrentino (réalisateur et scénariste qui présidait le
jury), il a évoqué un « retour aux divisions des années 1970 ».
Vous speakez la novlangue ?
« Ingester » : le verbe est incontournable dans les
cabines de projection de Gaumont Pathé. Malheur
à qui parle de « charger » un contenu, il sera mis au
ban de la « communauté », réprouvé. J’ai failli
connaître cette honte, le jour où j’ai eu l’outrecuidance de signaler à la société prestataire qui installe
le numérique dans nos cabines l’une des nombreuses pannes que nous avons eu à subir. J’ai écrit,
oups, que je n’avais pu « ingérer » un contenu dans
un serveur. Mon responsable technique, par qui
tous les messages transitent, m’a sauvé la mise (afin
d’éviter probablement une trop abondante correspondance). Il a rectifié mon « ingérer » en « ingester ». Je lui en suis infiniment reconnaissant, puisque je peux ainsi continuer à montrer que « j’assure
en numérique ».
Autre jargon, il faut parler de « DCP » et non plus
de copie, de « KDM » en non plus de clef d’encodage. La perle de cette nouvelle langue c’est « la
supervision », qui remplace désormais la projection,
Directrice de la publication
Patricia Grimard
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Le Combat syndicaliste sort en début de mois.
Les tâches amenant le Combat syndicaliste dans votre
boîte aux lettres sont effectuées par des syndiqué.es
après leurs journées de travail.
Toutes vos idées d’articles sont les bienvenues. Le bouclage se
faisant aux environs du 15, il est important que vos articles
arrivent à la rédaction quelques jours avant, le plus tôt
possible, cela évite le stress. Merci à tou.tes !
Organe de presse de la
Confédération nationale du travail
dixit le DRH lors d’un comité d’entreprise. Plus de
projection, plus de projectionnistes, c’est pas plus
compliqué que ça. C’est même très couillon.
Quand des responsables se réunissent et qu’ils
réfléchissent beaucoup pour savoir comment faire
croire à des salariés qui travaillent tous les jours que
leur métier n’existe plus, ils ont fini par trouver :
« Ben y a qu’à changer les mots ! »
Petit exercice pratique. Sachant qu’un GDC est
un serveur chinois, pas cher mais de mauvaise qualité (« de la merde » selon un installateur), très
répandu chez Gaumont Pathé, et qu’un REC est un
des nombreux sous-chefs de la hiérarchie gaumonique, traduisez : « Le REC demande si tu as ingesté
le DCP et sa KDM dans le GDC de la 3 pour la
supervision de 14 h 30 ». La réponse : je connais
mon métier et c’est pas tes mots à la con qui le
feront disparaître !
Christophe
CNT Culture Spectacle RP
LA CNT C’EST QUOI ?
UN SYNDICAT !
Parce que cette forme d’organisation englobe à la fois le champ économique, politique, social et culturel. Parce
qu’elle est directement issue du peuple et qu’elle représente ses intérêts.
DE COMBAT ! Parce que les intérêts des travailleurs s’opposent radicalement aux intérêts du capitalisme. Parce que les grandes
avancées sociales n’ont été arrachées que dans l’action et la mobilisation. AUTOGESTIONNAIRE ! Parce que les décisions
doivent être prises à la base. Parce que nous appelons à l’auto-organisation des luttes. SOLIDAIRE ! Parce que les hiérarchies
(salaires, fonctions, statuts) s’opposent à une société égalitaire et autogérée. Parce que seules la réflexion et l’action interprofessionnelles
permettent d’éviter le corporatisme.
ANTICAPITALISTE !
Parce que nous fabriquons toutes les marchandises et assurons tous les
services, nous devons les orienter pour le bien de toute la collectivité et non pour l’ambition démesurée de quelques-uns.
C’est pourquoi nous pensons que le syndicalisme doit être porteur d’un projet pour une société plus juste, plus égalitaire, plus libre…
Un projet révolutionnaire.
P UI S Q UE PE RS O N N E N E TRAVAI LLE À TA PLACE,
Q U E P E R S O N N E N E DÉC I D E À TA P LAC E !
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JANV 2013
CINÉMA
LE COMBAT SYNDICALISTE
Le Gaumont en lutte
direction. Selon les cinémas, un certain nombre de
postes allait être supprimé en cabine de projection :
à peu près la moitié des projectionnistes partirait,
les autres garderaient leur emploi.
Après une année 2010 marquée par Intouchables,
distribué par Gaumont, nouvelle année record en
2011 pour les bénéfices, puisque les deux actionnaires Gaumont et Pathé (les deux frères Seydoux) se
sont partagé 26,6 millions d’euros.
trouver un salarié – mission peu aisée dans certains
complexes – et signaler les problèmes techniques.
Ensuite, si quelqu’un est là pour remédier au problème, tant mieux ; sinon, on distribue des invitations à revenir tenter sa chance…
Mais cela ne semble pas leur suffire : ils décident
maintenant de casser le métier de projectionniste,
prenant comme prétexte l’équipement en matériel
numérique des cabines de projection.
S’il est toujours nécessaire de posséder le CAP
d’opérateur projectionniste pour exercer le métier
en cabine, le législateur a omis de préciser – tant
cela semblait évident – que la présence d’un projectionniste est indispensable pour assurer… la projection.
La direction de Gaumont Pathé s’appuie ouvertement sur cette lacune.
Dans les nouveaux statuts du personnel de l’entreprise, la mention « La projection est la raison essentielle de la venue des clients dans l’établissement de
leur choix » a tout bonnement été supprimée !
Pendant des décennies, les tâches du projectionniste étaient ainsi réparties :
- chargement de la pellicule dans les appareils de
projection ; ce qui prenait deux minutes avant chaque séance ;
- montage et démontage des programmes ; c’est-àdire mise bout à bout, à l’aide de ruban adhésif, des
différentes portions de pellicule (publicités, bandesannonces des films et bobines du long-métrage).
Cela occupait une bonne partie du mardi soir et du
mercredi matin, et se faisait en même temps que la
tâche suivante :
- surveillance de la bonne qualité de la projection : vérification du chargement, mise au point,
contrôle du volume sonore, surveillance du bon
fonctionnement de tous les appareils et contrôle de
la qualité des images projetées à l’écran. Cette tâche
essentielle occupait la majeure partie de notre
temps de travail.
En récompense de leur dévouement pendant toutes ces années, les projectionnistes sont aujourd’hui
invités à quitter l’entreprise ou à devenir vendeurs
de pop-corn. La raison invoquée par la direction des
cinémas Gaumont Pathé : le numérique ! Celui-ci
rendrait inutile notre présence en cabine…
Des innovations technologiques ont émaillé l’histoire du cinéma. Avec le numérique, les contenus
sont chargés dans des serveurs. Les séances sont programmées sur un logiciel.
La préparation des programmes et la gestion des
serveurs nécessitent donc encore du temps de travail, même s’il est moindre qu’auparavant.
En revanche, la maintenance des appareils gagne
en importance puisque les projecteurs numériques
sont plus fragiles.
La véritable différence consiste en la suppression
des deux minutes nécessaires avant chaque séance
pour le chargement, qui requiert obligatoirement
une présence humaine.
C’est sur cette base que la direction estime que
« le métier disparaît ».
Qu’advient-il de la surveillance de la projection ?
Elle ne sera plus assurée. Ou plus exactement, c’est
le spectateur lui-même qui devra sortir de la salle,
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Tout un vocabulaire hideux est apparu en cabine,
afin de nous mettre dans la tête que le métier n’a
plus rien à voir avec ce que nous connaissions et
d’ailleurs, qu’il n’existe plus. Ainsi, c’est en « ingestant » (chargeant) un « DCP » (un contenu, un film)
et sa « KDM » (sa clé de codage) dans un « GDC »
(marque du serveur) que vous obtenez une « supervision » (une projection). Ce dernier terme surpassant tous les autres dans le ridicule…
Or, n’en déplaise à ces messieurs, le « client », que
nous persistons à appeler spectateur, se déplace et
paie son entrée pour voir une image projetée sur un
écran. Et il aspire à ce que cela se passe bien et en
toute sécurité. Rien n’a changé.
Les « experts » techniciens de Gaumont Pathé,
dont on ne sait pas qui ils sont ni sur quoi ils se
fondent (probablement ont-ils une ascendance
maya), prédisent la disparition des incidents de projection pour… fin 2013 !
En réalité, ces incidents sont fréquents en numérique : interruptions inopinées de séances, images
figées, perte des sous-titres, colorimétrie défaillante,
bogues informatiques, etc.
La technologie est encore loin d’être fiable.
Avec l’obsolescence programmée des appareils
(les installateurs les plus sincères parlent de cinq ans
de durée de vie), il y a fort à parier que, d’ici deux
à trois ans, de sérieux problèmes vont commencer à
se produire en série dans les cabines.
En 2009, un accord de GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) était signé
entre la direction et certains syndicats : il incitait les
projectionnistes à quitter l’entreprise ou à se reconvertir en interne.
À l’approche de l’issue de cette GPEC, dès 2011,
le concept d’« effectifs cibles » était inventé par la
Sur quels critères le choix des rescapés se ferait-il ?
Aucune réponse.
Quelques salariés terrorisés bouleversent leur vie,
déménagent, changent de profession.
Dans les cabines de projection, l’ambiance est
délétère entre collègues. De plus, on va minimiser
les problèmes techniques car il n’est pas bien vu de
montrer ses difficultés avec le numérique, sachant
que les places sont comptées.
Conséquence perverse : le nombre d’incidents
remontés à la direction représentait à l’époque environ le quart des incidents réels.
Voilà sur quelle base on ose nous affirmer que
« tout fonctionne bien en numérique ».
En septembre 2012, nouvelle GPEC. Plus question d’« effectifs cibles » : les projectionnistes comptant garder leur emploi tel quel en sont pour leurs
frais. Surprenant revirement de la direction : « le
métier disparaît, plus personne en cabine ».
Deux options sont proposées : partir ou accepter
un nouveau poste de « technicien polyvalent ». Les
projectionnistes ont jusqu’au 30 avril 2013 pour se
déterminer.
Partir ou devenir caissier, agent d’accueil, vendeur
de confiserie, avec toutes les tâches inhérentes aux
métiers du hall. Mais en plus, assurer les tâches
techniques, l’entretien du bâtiment (électricité,
plomberie, chauffage), ainsi que la cabine de projection au besoin.
Pour ce nouveau poste requérant de si multiples
compétences, une baisse de salaire de 500 € par
rapport à celui de l’opérateur projectionniste. La
direction assure le maintien de la rémunération des
salariés en poste.
La conséquence immédiate est que les rempla-
çants, lors de congés payés, ont été payés à ce nouveau tarif dès octobre 2012. Résultat prévisible :
plus personne ne veut assurer ces remplacements et
la direction utilise cet argument pour expliquer qu’à
l’heure actuelle, les cabines sont laissées sans surveillance.
Dans toute la France, au mois de novembre 2012,
les projectionnistes ont été invités à des réunions
avec leurs directions locales et la DRH du siège
parisien.
Durant l’une de ces réunions à Paris, le 15 novembre 2012, alors que la direction explique aux salariés
effarés que leur présence n’est plus nécessaire en
cabine et que le métier disparaît, les projectionnistes du site de Montparnasse reçoivent des SMS : six
des quinze salles ont « planté » et les séances n’ont
pas démarré ! La direction locale n’avait pas pris le
soin de remplacer les salariés durant la réunion…
Organe de presse de la
Confédération nationale du travail
JANV 2013
CINÉMA
LE COMBAT SYNDICALISTE
Résultat : on distribue des invitations. Charge
supplémentaire pour les salariés du hall, qui doivent en plus gérer la colère légitime des spectateurs ;
griefs venant s’ajouter à ceux provoqués par les fréquents reports à des « jours meilleurs » des réparations de matériels défectueux et pourtant indispensables. Par exemple, le chauffage en hiver – ce luxe
apprécié des spectateurs et des salariés – brille souvent par son absence sur certains sites.
Par souci d’économie, les directions locales – sans
doute parce qu’elles doivent produire des résultats
comptables qui conditionnent leur propre notation – rognent au maximum sur les dépenses. Les
halls des cinémas sont en sous-effectif chronique.
Pourtant, de nombreuses tâches ne cessent de
s’ajouter pour les salariés du hall, du fait des innovations technologiques et des dérives procédurières
de plus en plus contraignantes et infantilisantes (le
fameux « client mystère »).
L’arrivée programmée de nombreux projectionnistes dans les halls des cinémas condamne l’emploi de
la plupart des jeunes, étudiants en majorité, déjà
précarisés par des CDD.
Pour les autres collègues en CDI, les évolutions à
venir, déjà expérimentées, ne laissent rien présager
de bon : bornes automatiques, e-billets, caisse unique (billetterie et confiserie), réduction de la capacité des salles ; mais aussi places numérotées et, tout
Disons qu’ils en sont restés à un stade comparable
à la GPEC 1 chez Gaumont (les fameux « effectifs
cibles »). En revanche, CGR s’est effectivement
séparé de ses professionnels en cabine. Résultat : sur
certains sites, l’entreprise est obligée de baisser ses
prix et de brader les entrées pour compenser la
médiocrité des séances, à la suite de multiples problèmes techniques.
Au-delà de la disparition du métier de projectionniste dans l’unique but d’accroître des profits déjà
très confortables, nous nous inquiétons de la dégradation de la qualité du service proposé aux spectateurs. L’entreprise, grâce à ses bénéfices, était en
mesure de se démarquer de sa concurrence.
récemment, portiques à l’entrée des salles.
Le risque à terme : les spectateurs achèteront des
places numérotées sur Internet, passeront un portique à l’entrée (comme dans le métro) et déverrouilleront leur siège à la place numérotée qui leur sera
attribuée grâce à ce même billet.
Mauvaise science-fiction ? Peut-être pas.
Ils font le choix du nivellement par le bas. Pour
nous, c’est incompréhensible !
Voilà pour quelles raisons les salariés des cinémas
Gaumont Pathé étaient en grève le samedi
1er décembre, ont manifesté entre place Clichy
(Pathé Wepler) et Gaumont Opéra à Paris.
Vo i l à p o u r q u o i l eu r l u t t e c o n t i n u e r a !
La direction des cinémas Gaumont Pathé se flatte
de la comparaison avec ses concurrents, sur le
thème « Chez nous, on ne licencie pas ».
Qu’en est-il ? Chez UGC, beaucoup de projectionnistes sont partis, mais il en subsiste en cabine.
CNT Culture Spectacle RP
Le coup du parapluie et autres mauvais films
de la répression antisyndicale chez Gaumont Pathé
Le 1er décembre, le syndicat CNT Culture Spectacle RP
a appelé à la grève et à la prolongation de la manif contre
la précarité entre les cinémas Pathé Wepler et Gaumont
Opéra. Forte mobilisation dans la rue. Délégué du personnel au Gaumont Montparnasse, Frédéric a pris la
parole et répondu aux sollicitations de la presse.
Le 7 décembre, il a reçu à son domicile une convocation à un entretien « en vue d’une sanction pouvant aller
jusqu’au licenciement ». Les motifs de cette convocation
lui seront explicités lors de l’entretien. Bien évidemment,
il s’agit à nouveau d’un prétexte pour intimider notre
camarade. Moins de trois semaines auparavant, Frédéric a
déjà été convoqué dans le bureau de Mme Erenfrid, la
directrice du Gaumont Montparnasse. Motif: une rocambolesque histoire de parapluie
volé, que Frédéric aurait cherché à récupérer d’une façon jugée « agressive » par la direction. La pugnacité et la défense des intérêts des salariés dans l’entreprise ne laissent pas
indifférente la direction du Gaumont Montparnasse. Pour grotesque qu’elle soit, cette
affaire a tout de même valu une mise à pied d’un jour à Frédéric. Sanction qu’il a immédiatement contestée, bien entendu.
Faut dire que la semaine précédant la sanction a été mouvementée. Le 7 novembre,
Frédéric diffe notre tract « Techniciens polyvalents chez Gaumont Pathé: notre colère
n’est pas du cinéma » à l’entrée d’une réunion entre DRH et projectionnistes. Le 9, il
adresse une lettre à Mme Erenfrid, à la demande des salariés du Gaumont Parnasse (l’entreprise est composée de deux établissements, Frédéric est DP de l’autre établissement). Ces salariés demandent à ce que soient organisées des élections des délégués
du personnel, collège salariés, à la suite de la démission des titulaires et suppléants. La
direction se contente de la représentation dans le collège cadres, où les salariés sont
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représentés par… le directeur de l’établissement
Gaumont Parnasse!
Le 14 novembre, nouvelle distribution de tracts
aux spectateurs, à l’occasion de la manifestation
contre l’austérité. Le lendemain, après une nouvelle
diffe, Frédéric interpelle directement les « gros bonnets » de Gaumont Pathé, lors d’une nouvelle réunion, en présence de nombreux projectionnistes.
La convocation à l’entretien « en vue d’une sanction pouvant aller jusqu’au licenciement » vient ainsi
dans la continuité du « coup du parapluie »!
La CNT a adressé un courrier à Mme Erenfrid, la
mettant en garde: nous ne tolérerons d’aucune
manière que nos adhérents, a fortiori mandatés par
les salariés, soient victimes de pressions, d’intimidations, voire de harcèlement dans l’entreprise. Nous
lui demandons instamment que ces pratiques cessent
dans les cinémas Gaumont Montparnasse.
L’agressivité, l’agression, c’est bien celle pratiquée
par la direction sur les salariés.
SMIC
Une petite erreur s’est glissée dans notre précédent
numéro.
Grâce à la vigilance de l’un
d’entre vous, nous la rectifions.
Depuis le 1er juillet 2012, la
valeur du Smic horaire brut
était de 9,40 € (et non pas
de 9,22 € comme indiqué !).
À partir du 1er janvier 2013, il
Gaumont Pathé, la casse de nos métiers ne passera pas !
Christophe
Culture Spectacle RP
Contact: [email protected]
Je m’abonne pour 11 numéros (1 an) au prix de
30 e (soutien),
passera à 9,43 euros,
soit 1 430,22 euros pour
151,67 heures par mois.
22 e (standard), à partir du numéro :
Si réabonnement, merci de cocher la case :
NOM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PRÉNOM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ADRESSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
................................................................................................................
PROFESSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . MAIL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Chèque à l’ordre du Combat syndicaliste à renvoyer à Combat syndicaliste c/o CNT 31 – 18, av. de la Gloire – 31 500 Toulouse.
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Organe de presse de la
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