L`achat de sa résidence en deux temps
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L`achat de sa résidence en deux temps
dossier Le 1er janvier 2007 est entré en vigueur un nouveau dispositif : le Pass-foncier(1). Ce mécanisme de financement est destiné à faciliter l’accession des ménages modestes à la propriété individuelle dans le logement neuf en dissociant l’acquisition du foncier de celle du bâti. Nous vous en présentons les principales caractéristiques dans ce dossier. 1) Il est issu d’une convention Etat-UESL conclue pour une durée de quatre ans (2007-2010). Pass-foncier © Karin Lau - Fotolia L’achat de sa résidence en deux temps dossier Pass-foncier : l’achat de sa résidence en deux temps Le Pass-foncier vise à favoriser la réalisation des projets des ménages primo-accédants modestes, qui ne peuvent s’engager dans l’acquisition de leur résidence principale dans le neuf, en particulier dans les zones de forte tension, en raison du niveau des prix immobiliers. Il permet l’achat d’un logement en deux temps en différant l’acquisition du foncier après celle du bâti, dans la limite d’une durée maximale de 25 ans, à coût immédiat nul. Cette opération est rendue possible par l’apport du 1% logement. Deux types d’opérations • les opérations dites « accédant » : gérées par les CIL/CCI, qui constitueront quantitativement l’essentiel du dispositif ; • les opérations dites « fléchées » : liées à un prêt social de locationaccession (PSLA) et dont la structure de portage sera sous la responsabilité de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). L’enveloppe annuelle des Pass-foncier est arrêtée annuellement dans la limite de 20 000 opérations, sachant que les opérations « fléchées » ne peuvent représenter plus de 10 % du total (avec un plancher de 710 logements par an). Ménages bénéficiaires Les bénéficiaires du Pass-foncier doivent respecter simultanément trois conditions : • être primo-accédants de leur résidence principale ; • disposer de ressources inférieures aux plafonds du PSLA (voir tableau ci-dessous) ; • bénéficier d’une aide à l’accession sociale à la propriété attribuée par une ou plusieurs collectivités territoriales ou par un groupement de collectivités territoriales du lieu d’implantation du logement. Plafonds de revenus en 2006 en euros* Nombre de personnes destinées à occuper le logement 1 2 3 4 5 et plus Zone A Zones B et C 22 110 28 420 32 390 35 540 38 690 18 950 25 270 29 230 32 390 35 540 Zones A, B, C du zonage Robien modifié (définies par l’arrêté du 19 décembre 2003 modifié) * Il s’agit du revenu fiscal de référence N-1 (N-2 pour un prêt accordé entre janvier et mars de l’année N) L’aide des collectivités territoriales peut prendre la forme d’une subvention ou d’une bonification de prêt mais ne peut être inférieure à un montant plancher prévu par le décret relatif au PTZ majoré (voir tableau ci-dessous). Montant plancher en euros Nombre de personnes destinées à occuper le logement 3 et moins 4 et plus Zone A Zones B et C 4 000 5 000 3 000 4 000 Montants définis par le décret n° 2006-1790 du 23 décembre 2006 Opérations éligibles Opérations « accédant » La décision d’octroi d’un Pass-foncier est prise par un CIL/CCI, et vise l’acquisition ou la construction d’un logement neuf, en individuel (en diffus ou en groupé) ou en collectif ultérieurement (actuellement l’opération est impossible pour des raisons juridiques(1)). L’instruction des dossiers de demande « accédant » fait l’objet de conditions particulières : • analyse de leur recevabilité juridique et financière, notamment par une ADIL ; • évaluation/expertise du prix du foncier et des coûts de construction par un expert indépendant. Le coût de cette évaluation/expertise est pris en charge par le CIL/CCI instruisant le dossier et inclus dans le montant du Pass-foncier. Opérations « fléchées » Elles sont financées en PSLA et agréées par un comité ad hoc Etat/CDC/Union d’économie sociale pour le logement (UESL). La décision d’octroi du Passfoncier est globale et porte sur la totalité du terrain d’assise de l’opération. © 3pod - Fotolia Montant maximum du Pass-foncier par logement en euros Opération « accédant » Opération « fléchée » II Bâtiment actualité n° 3 • dossier • 13 février 2007 Zone A 50 000 30 000 Zone B 40 000 25 000 Zone C 30 000 20 000 Zones A, B, C du zonage Robien (définies par l’arrêté du 19 décembre 2003 modifié) Pass-foncier : l’achat de sa résidence en deux temps © devon - Fotolia dossier Montage de l’opération Opérations « accédant » Exemple Le CIL/CCI désigne une personne morale dont le rôle consiste à : • se porter acquéreur du terrain d’emprise (logement individuel) ou de la charge foncière (logement collectif), lorsque les problèmes juridiques auront été résolus ; • signer concomitamment : - un bail à construction au profit du ménage accédant, - une promesse de cession du foncier au terme du bail à construction, moyennant le paiement du terrain. Une maison à 180 000 euros ; l’acquéreur ne peut emprunter que 130 000 euros (fonction de son taux d’effort) ; le foncier coûte 50 000 (zone A) : • l’acquéreur contracte un prêt pour la construction soit 130 000 euros d’apport personnel ; • l’acquéreur signe avec le 1 % un bail à construction dont la durée est calquée sur la durée du prêt le plus long souscrit pour la construction du logement dans une double limite de 18 ans minimum et de 25 ans maximum ; • le CIL porte le coût du foncier, y compris les frais et intérêts, c’est-à-dire sans coût immédiat pour le ménage ; • ce dernier, à l’issue de la période de portage, se porte en principe acquéreur du foncier à des conditions préfixées. Attention : une disposition prévue par la loi ENL permet à tout moment au ménage de se porter acquéreur du terrain pendant la durée de portage, aux conditions prévues pour la sortie du dispositif. Opérations « fléchées » Les rôles sont répartis entre l’organisme constructeur et une structure de portage ad hoc gérée par la CDC qui assure le portage du foncier (logements individuels et ultérieurement logements collectifs) : • la structure de portage signe avec l’organisme constructeur : - un bail à construction par parcelle, - une promesse de cession du foncier au terme du bail à construction, moyennant le paiement du terrain ; • l’organisme constructeur mobilise un PSLA pour la construction du logement et signe un contrat de location-accession avec l’accédant ; • à la levée de l’option du contrat de location-accession, les droits réels sur le bâti sont cédés à l’accédant qui devient bénéficiaire de la promesse de cession du terrain à la place de l’organisme constructeur ; • en cas de non-levée d’option, l’accédant bénéficie d’une garantie de relogement et l’organisme constructeur devient propriétaire du terrain après paiement de ce dernier à la structure de portage. Modalités de sortie du Pass-foncier Deux possibilités sont prévues pour le bénéficiaire à l’issue de la période de portage (entre 18 et 25 ans). • Acquérir le foncier au prix d’origine, indexé : - au taux de 1,5 % par an pour les salariés du secteur assujetti à la PEEC, - au taux de l’inflation, dans la double limite de 2 % à 4,5 % l’an pour les autres ménages. • Renoncer à acquérir le foncier, dans ce cas : - le bail à construction est prorogé pour une durée maximale de 15 ans ; - le bénéficiaire devient locataire du foncier auprès : - soit de la personne morale désignée par le CIL/CCI pour les opérations « accédant », - soit de l’organisme constructeur devenu titulaire des droits du bail à construction pour les opérations « fléchées » ; et moyennant le paiement, sur une durée maximale de 15 ans, d’un « supplément de loyer » correspondant à la mensualité d’un prêt aux meilleures conditions du marché pour un montant égal au coût du foncier tel que défini ci-dessus, il devient propriétaire du terrain à la fin de cette période à l’euro symbolique. Sécurisation du Pass-foncier Opérations « accédant » En cas d’impayés de plus de trois mois sur les remboursements du prêt principal « construction », le dispositif prévoit une double sécurisation pendant la période de portage du foncier : • la garantie de rachat du logement par toute personne morale désignée par le CIL/CCI au même prix que celui payé par l’accédant, pendant les cinq premières années et avec une minoration de 2,5 % par an ensuite ; • la garantie de relogement en cas d’impossibilité de rester sur place. Le dispositif ne prévoit pas de sécurisation en cas d’impayés durant la phase de rachat du foncier. Opérations « fléchées » La sécurisation est celle associée au dispositif PSLA : garantie de rachat et garantie de relogement. Une convention CDC/UESL assurera le contrôle de ces engagements. 1) Pour les logements en immeubles collectifs, l’Etat s’est engagé, dans la convention Etat-UESL, à étudier les conditions de la mise en œuvre d’un régime juridique de fractionnement permanent de la propriété entre bâti et charge foncière, afin de rendre ce type d’opération possible, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui en première analyse. Bâtiment actualité n° 3 • dossier • 13 février 2007 III Construction de maisons individuelles CONTRAT DE CONSTRUCTION MAISON INDIVIDUELLE © Sean Gladwell/Fotolia La réglementation relative au contrat de construction de maison individuelle a pour objectif essentiel la protection du consommateur désirant accéder à la propriété. Elle impose en effet aux entrepreneurs chargés de la construction de maisons individuelles des précautions. Toute l’information accessible 24h/24 A QUOI RESSEMBLERA LA MAISON INDIVIDUELLE EN 2010 ? Un entretien avec André Caron Spécialiste des marchés de l’immobilier et du Bâtiment. Sur le site Internet de votre Fédération