LA PREMIERE GUERRE MONDIALE ET SES

LA PREMIERE GUERRE MONDIALE ET SES CONSEQUENCES 1. Aux origines de la guerre Quelles sont les origines de la Première Guerre mondiale ? A. Les rivalités européennes e
Depuis la fin du XIX siècle, les relations entre les puissances européennes sont très tendues. 1. Les grandes puissances sont rivales dans le domaine économique. Le Royaume-­‐Uni, par exemple, craint la concurrence commerciale de l'Allemagne sur les marchés extérieurs. 2. Les territoires à coloniser sont devenus rares et les puissances européennes se les disputent. Ainsi, en 1904 et 1911, la France et l'Allemagne évitent deux fois une guerre à propos du Maroc dont elles veulent toutes deux s'emparer. 3. Enfin, la France n'a jamais renoncé à l'Alsace-­‐Lorraine que l'Allemagne avait conquise en 1871 et elle rêve de prendre sa revanche. L'Italie, quant à elle, revendique les quelques territoires peuplés d'italiens, situés dans l'empire austro-­‐hongrois. B. Les alliances et la « course aux armements » 1. Dans la crainte d'affrontements, les États d'Europe cherchent à se protéger par des alliances défensives. Deux systèmes d'alliances opposés se sont ainsi peu à peu mis en place. La Triple-­‐Alliance unit les empires allemand, austro-­‐hongrois et l'Italie (qui prend cependant ses distances). De son côté, la France constitue la Triple-­‐Entente avec la Russie et le Royaume-­‐
Uni. 2. Les États se livrent aussi à une véritable «course aux armements» qui augmente leur puissance militaire. Entre l'Allemagne et le Royaume-­‐Uni, c'est à qui aura la flotte la plus puissante. La quantité des armes augmente, et elles sont aussi de plus en plus efficaces et meurtrières grâce aux progrès techniques. Chaque pays semble se préparer à la guerre: en 1913, en France, le service militaire passe de deux à trois ans. C. 1914: le déclenchement de la guerre 1. Depuis le début du siècle, les Balkans sont un grand foyer de tension en Europe. À la veille de 1914, la Serbie ne cache pas sa volonté de créer une Yougoslavie regroupant les Serbes et les autres Slaves sous domination autrichienne (Croates, Bosniaques...). 2. Le 28 juin 1914, l'archiduc François-­‐Ferdinand, l'héritier de l'empire d'Autriche, est assassiné à Sarajevo par un Bosniaque qui veut libérer son peuple et l'unir à la Serbie. L'Autriche a un prétexte pour écraser son petit voisin: elle déclare la guerre à la Serbie, le 28 juillet. 3. C'est ensuite l'engrenage des alliances: la Russie puis la France et le Royaume-­‐Uni se rangent au côté des Serbes, l'Allemagne au côté de l'Autriche-­‐Hongrie. En août, dans chaque pays, on mobilise les troupes et les partis politiques s'unissent dans des gouvernements d'union sacrée. VII. LES DIFFICULTÉS INTERNATIONALES. -­‐ De 1905 à 1914, de nombreux incidents mirent la paix du monde en péril. 1° L'affaire marocaine. -­‐ Le 31 mars 1905, l'empereur Guillaume II, irrité par le rapprochement franco-­‐anglais, se rendait à Tanger et prononçait un discours pour encourager le sultan du Maroc à résister aux influences françaises. La guerre faillit éclater. Mais la France n'était pas prête; son alliée, la Russie, venait d'être vaincue par le Japon. Elle dut accepter la réunion à Algésiras, en Espagne, d'une conférence internationale qui, d'ailleurs, lui reconnut une situation privilégiée au Maroc (1906). 2° L'annexion de la Bosnie-­‐Herzégovine. -­‐ Une révolution ayant éclaté à Constantinople (1908), le sultan Abdul-­‐Hamid dut laisser le pouvoir au parti réformateur des Jeunes-­‐Turcs. L'Autriche-­‐Hongrie profita de cet événement pour annexer la Bosnie-­‐Herzégovine qu'elle occupait militairement depuis 1878. La Serbie, qui espérait, un jour ou l'autre, réunir ces provinces, protesta violemment. Mais la Russie, qui voulait la soutenir, n'était pas encore en mesure d'affronter une guerre et dut s'incliner. 3° Le «coup d'Agadir». -­‐ Au printemps de 1911, des troubles éclatèrent au Maroc et la France fit pénétrer des troupes dans l'intérieur du pays. L'Allemagne en profita pour envoyer devant le petit port marocain d'Agadir un navire de guerre sous er
prétexte de protéger des négociants allemands inexistants, en réalité pour obliger la France à négocier (1 juillet 1911): la guerre fut de nouveau en vue. Finalement, après de difficiles pourparlers, un accord franco-­‐allemand fut signé le 4 novembre 1911: l'Allemagne nous laissait libres au Maroc et recevait, au Congo, des compensations territoriales importantes. 4° L'effondrement de l'empire turc. -­‐ Vaincue en 1911-­‐1912 par l'Italie qui lui avait enlevé la Tripolitaine, la Turquie fut attaquée, en octobre 1912, par une coalition des états chrétiens des Balkans (Bulgarie, Serbie, Monténégro, Grèce). Elle fut complètement battue et perdit presque toutes ses possessions en Europe. Mais le désaccord se mit parmi les vainqueurs. La Bulgarie attaqua ses anciens alliés (juin 1913) et fut écrasée. Le traité de Bucarest agrandit considérablement la Serbie qui devenait voisine de la Grèce et barrait à l'Autriche la route du grand port de Salonique. L'Autriche, furieuse et craignant la propagande serbe parmi les populations slaves de ses états, faillit, à deux reprises, déclencher une guerre. La paix fut difficilement maintenue. 5° L'assassinat de l'archiduc. -­‐ Le 28 juin 1914, l'archiduc héritier d'Autriche, François-­‐Ferdinand, en visite à Sarajevo, capitale de la Bosnie, fut assassiné, ainsi que sa femme, par des terroristes qui avaient préparé leur attentat en Serbie. L'Autriche vit là une occasion pour régler son différend avec les Serbes. Bien que ceux-­‐ci eussent accepté presque tous les termes d'un ultimatum très dur qui leur avait été remis, elle leur déclara la guerre, le 27 juillet. La Russie ne pouvait laisser écraser la Serbie. Vainement, la France, l'Angleterre et l'Italie s'entremirent: l'Autriche, encouragée par l'Allemagne, se refusa à tout er
compromis comme à tout délai. La Russie ayant mobilisé, l'Allemagne lui déclara la guerre, le 1 août 1914. La grande conflagration, évitée à grand'peine depuis le début du siècle, venait de commencer.