Hemingway et l`Espagne
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Hemingway et l`Espagne
Hemingway et l’Espagne par Miguel Darrieumerlou Né en 1899 dans une banlieue de Chicago, Ernest Hemingway est sans doute l’un des écrivains américains les plus connus. Mais c’est probablement aussi le plus contesté. Une personnalité très complexe, un ego surdimensionné et, à l’occasion, des déclarations à l’emporte-pièce, ne lui valurent pas que des amitiés. Actuellement même, cette personnalité fait polémique. Son œuvre parle cependant pour lui, et des ouvrages tels que « L’adieu aux armes », « Pour qui sonne le glas », « Mort dans l’après-midi », « Le soleil se lève aussi », ou encore « Le Vieil homme et la mer », resteront des chefs d’œuvre de la littérature. La vie d’Hemingway fut dominée par quelques passions majeures, qui le conduisirent souvent à se mettre lui-même en scène, et parfois à se mettre en danger. Il parcourut ainsi divers champs de bataille, en Italie d’abord pendant la Première Guerre mondiale, puis comme reporter de guerre, lors de la guerre civile espagnole, puis du débarquement allié en Europe, enfin lors de la guerre en Chine. Il aimait l’aventure, qu’il vécut intensément lors de chasses en Afrique, en pêchant également au tout gros lorsqu’il habita Key West, en Floride, puis à Cuba, où il passa les dernières années de sa vie, avant de revenir aux Etats Unis. La chasse et la pêche donc, mais aussi l’Espagne et la corrida. Hemingway a nourri une véritable passion pour ce pays qu’il découvrit alors que lui et Hadley, sa première épouse, habitaient Paris. Ses ouvrages, ainsi que ses très nombreux articles sur l’Espagne eurent un impact considérable sur les Américains qui découvrirent à leur tour le pays, un pays que l’écrivain parcourut en tous sens, et pas seulement pour assister à des corridas, un pays qu’il tint à faire connaître successivement à ses quatre épouses, et où, de son propre aveu, il passa les meilleurs moments de sa vie. Tous ces voyages, toutes ces aventures vécues aux quatre coins du monde, ont nourri une œuvre conséquente de romans et nouvelles toujours publiés, ainsi que de milliers d’articles destinés aux journaux et revues américains. L’Espagne y tient une place de choix, jusqu’à la fin prématurée du journaliste-écrivain, Prix Nobel de Littérature en 1954, qui se donna la mort en juillet 1961 dans sa résidence de Ketchum, Idaho. De façon très violente, comme il avait toujours vécu. (MD)