Dossier de Presse Holomicek-Havel
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Dossier de Presse Holomicek-Havel
GwinZegal, Centre pour les Arts Visuels présente l’exposition du photographe Bohdan Holomicek Bohdan Holomicek – Vacalv Havel Destins complices Exposition présentée du 17 janvier au 8 mars 2009. à l’Espace Hermine - Avenue Laënnec – 22580 Plouha ouverture Mercredi 15h-18h Vendredi 17h-19h Samedi 15h-18h Dimanche 15h-17h contact presse : exposition co-réalisée avec les Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles et le Centre Culturel André Malraux de Vandœuvre les Nancy GwinZegal,Centre pour les Arts Visuels bénéficie du soutien de la Commune de Plouha,de la Communauté de Communes de Lanvollon Plouha, du Pays de Guingamp, du Conseil Général des Côtes d’Armor, de la Région Bretagne, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne GwinZegal - BP 3 - 22580 Plouha - www.gwinzegal.com "Pour divers que soient les intérêts de l'écrivain, il y a une chose qu'il ne peut jamais éviter : c'est l'Histoire. Sa situation sociale, son époque, c'est-à-dire aussi la politique. Tôt ou tard, nous découvrons qu'une grande œuvre littéraire communique de manière indirecte, complète et même cachée, des éléments qui concernent l'Histoire, la culture, la civilisation ou le devenir spirituel et social de la collectivité." Vaclav Havel Depuis 1956, année ou il reçoit son premier appareil photographique, Bohdan Holomicek a réalisé des milliers de photographies. L’exposition que GwinZegal présente à l’Espace Hermine n’en restitue qu’un fragment et privilégie la période qui va de 1975 à 1989, et notamment cette part tout à fait singulière sur Vaclav Havel. A partir de 1972, date à laquelle se sont croisés leurs chemins, une véritable amitié s’est nouée entre les deux hommes. Entre celui qui va se saisir de la photographie pour documenter de manière sensible sa propre vie [tout en occupant des emplois successifs jusqu’à celui d’électricien à la blanchisserie industrielle de Janske Lasne qu’il conservera jusqu’à sa retraite] et le dissident le plus célèbre de la République Tchèque, devenu par le cours de l’Histoire un des hommes politiques les plus importants dans le grand bouleversement qui a suivi la chute du mur de Berlin. Plus que l’admiration que le photographe porte à l’homme de théâtre, il y a entre les deux hommes cette liberté de penser, de résister, de ne pas respecter la règle établie, de transgresser les frontières entre l’ouvrier/le photographe, l’homme de théâtre/l’homme politique et surtout et toujours cette fraternité qui persiste au delà de leur destin respectif. L’exposition est proposée en plusieurs espaces: Un premier espace est consacré à une sélection de 70 photographies réalisées par Bohdan Holomicek entre 1974 et 1990. Les tirages réalisés par le photographe dans le format 21 x 29 cm qu’il a toujours privilégié et sur le papier dokument de la célèbre firme tchèque FOMA seront présentés dans un encadrement simple qui respecte la dimension « non sophistiquée » des tirages. Du portrait d’Havel le dissident en peignoir de bain, réalisé de très bonheur le matin, à la vue prise à travers la fenêtre du bureau présidentiel au «Château» siège de la Présidence de la République Tchèque, le rapport entre les deux hommes n’a pas changé parce qu’il n’est l’objet d’aucun autre enjeu que celui de l’amitié. Dès sa première visite à Hradecek Bohdan Holomicek va installer avec le couple Havle, Olga et Vaclav un rapport photographique direct, simple, sans protocole ou le moment du déclenchement se suffit à lui-même dans son évidence. Chaque photographie donne à voir avec une grande liberté formelle l’atmosphère si particulière qui entoure les évènements grands et petits de la vie à Hradecek. Il y a Olga, bien sûr, qui jouera pendant ces longues et difficiles années un rôle primordial. Et les portraits de groupe réalisés dans le salon où se retrouve le cercle le plus proche des amis dissidents - dont beaucoup sont des gens de théâtre et des universitaires - jusqu’aux «amis» infiltrés par la police politique et que seule l’ouverture des archives policière après «la révolution de velours» permettra de confondre. On retrouve aussi les images des représentations « non autorisées » du Divadlo na tahu , les photographies des visites des personnalités étrangères venus le plus souvent clandestinement. Ce qui surprend et peut paraître paradoxal dans ce qui se dégage de ces photographies c’est le sentiment d’une grande liberté de comportements, de paroles, d’attitudes vestimentaires, et le sentiment de retrouver les même ambiances qui règne dans certains milieux des pays de l’autre côté du « rideau de fer ». Les apparences cependant ne disent pas tout, et afficher son opposition au régime par un style plus proche des campus américains que de celui de « l’idéal socialiste » demande un certain courage, car cela implique d’avoir à subir toutes sortes de brimades et de conséquences sur le travail, le logement, sur sa propre liberté et ce pendant de longues années. Parfois les photographies expriment aussi le découragement, la tristesse et le sentiment d’une certaine solitude. Et puis survient 1989, la «révolution de velours», l’effervesence et le cours accéléré de l’histoire jusqu’à l’élection d’Havel à la Présidence de la République. Tout au long de cette période d’une grande intensité, entre la chute du mur de Berlin et l’élection à la Présidence de la République Tchèque du «célèbre dissident», Bohdan Holomicek ne cherche pas à jouer de sa proximité avec son ami pour être au premier rang de la foule des photographes et caméraman qui se pressent autour de l’homme de théâtre devenu homme politique. Bien au contraire il conserve ce regard à la fois décalé et complice, avec toujours le sentiment que sa liberté vaut plus que les honneurs que son parcours de dissident et sa proximité avec Havel pourraient lui valoir. Il fait avec intelligence ce petit pas de côté pour donner à voir tout ce que cette agitation qui s’exerce autour d’Havel occulte. Il ne cherche pas à être dans l’actualité, même si parfois son écriture photographique si particulière donne à voir l’extrême densité de la période. Sa photographie du balcon de l’hôtel de ville de Trutnov avec ces micros qui font face à une immense foule restitue avec intelligence et efficacité l’immense attente de ce changement, incarné par Havel. Le second espace propose sous la forme d’une projection de 170 photographies l’environnement immédiat du photographe : sa famille, ses voisins, ses collègues de travail, les participants aux fêtes de la petite ville à proximité du village où il réside, ses amis à Janske Lasne mais aussi à Prague, le personnel des théâtres où il se rend régulièrement pour réaliser les photographies des spectacles de metteurs en scène marginalisés parle régime … Ces images restituent l’atmosphère, la vie au quotidien, le « décor » de ce pays alors en pleine période de « normalisation » par le pouvoir communiste suite au « Printemps de Prague », cette tentative de réforme démocratique du système brutalement réprimée en 1968 par l’invasion du pays par les troupes du Pacte de Varsovie. Le troisième espace propose de « s’immerger », sous forme de projection, dans deux évènements qui vont marquer la dissidence. er Le premier de ces événements est l’unique représentation donnée le 1 novembre 1975 d’une pièce de Vaclav Havel La Grande Roue inspirée de l'Opéra du gueux de John Gay (1728) qui avait déjà inspiré l’Opéra de Quat’sous de Bertold Brecht. A cette période Havel est interdit de toute activité artistique depuis l’écrasement du Printemps de Prague en août 1968. Le simple fait de rencontrer le dramaturge suffit à cette époque à éveiller l’attention de la police secrète. C’est le Théâtre du passage « Divadlo na tahu » qui assure cette représentation, qui se tient dans la salle de spectacle de l’auberge U Čelikovských à Horní Počernice un village à proximité de Prague. Le Théâtre du Passage a été créé peu de temps auparavant par Andrej Krob avec la complicité clandestine d’Havel. Andrej Krob est très proche du dramaturge. Les deux hommes se sont rencontrés à l’époque de leur service militaire et sous l’influence de Vaclav Havel, Krob va abandonner sa carrière militaire et se tourner vers le théâtre. Le Divadlo na tahu est une collectivité variable de comédiens qui se réunit de temps en temps afin de monter et représenter les textes d’Havel. Il s’agit essentiellement d’amis dissidents dont l’objectif est « de rendre visible » les textes du dramaturge. Pour permettre à la représentation d’avoir lieu, le metteur en scène va mettre en avant, auprès des autorités d’Horní Počernice, la filiation de la pièce avec celle de Bertold Brecht, auteur qui ne pouvait qu’être apprécié par les autorités communistes. Le soir de la première, des représentants des autorités assistent impuissants à la représentation, devant une salle comble composée de dissidents. Dès le lendemain, la pièce est interdite. Cette soirée va coûter cher à Andrej Krob qui est licencié du théâtre où il exerce les fonctions de machiniste. Pour vivre il devra se faire engager comme manœuvre dans une entreprise de pose de fenêtres, tout en poursuivant son action avec le Théâtre du Passage, mais de manière clandestine, dans la grange accolée à sa maison de Hradecek. Au milieu des années quarante la famille d’Andrej Krob s’est vue attribuer une maison dans cette région des montagnes de Krkonoše tout près de la frontière polonaise. Au milieu des années soixante, la famille Havel est venu s’y installer à son tour dans une maison qui fait face à celle de la famille Krob. Hradecek «Petit Château» va très rapidement devenir un lieux important de la dissidence, face au «Château» siège du pouvoir à Prague. Le second événement est le concert donné par le groupe The Plastic People of the Universe en octobre 1977. Vaclav Havel, Olga et Andrej Krob organisent sous le couvert d’anniversaires ou de mariages des représentations clandestines de théâtre, des concerts et des lectures dans cette grange où raisonnent les pièces des dramaturges tchèques interdits et les chansons des musiciens persécutés. « À l’époque, souligne Andrej Krob, il était très difficile de conduire ce genre de rencontres: nous étions constamment objet de toute sorte d’intimidations. À la veille de chaque nouvelle réunion, Hrádeček était encerclé par des voitures de police et des groupes de gens en civil: ils contrôlaient l’identité de tout le monde, recensaient les plaques d’immatriculation… Le seul fait d’être présent à Hrádeček, était une garantie pour chacun qu’il allait se retrouver sur les “listes noires” The Plastic People of the Universe, qui emprunte son nom à Zappa, est le groupe emblématique de »l’Underground » tchèque. Fondé en septembre 1968, soit un mois après l’invasion de la Tchécoslovaquie par les 650 000 soldats des troupes du pacte de Varsovie, le groupe à son origine, ne cherche qu’à se faire l’écho d’un certain rock psychédélique et souterrain provenant des Etats-Unis - Velvet Underground, Fugs, Doors, Frank Zappa - et dont le Printemps de Prague a favorisé la circulation des disques sur le sol de Bohême. Le groupe est constitué de Milan Hlavsa bassiste, chanteur et compositeur de la majorité des morceaux, Josef Janicek guitariste, Jiri Kabes violoniste, et d’un canadien Paul Wilson recruté par le directeur artistique du groupe Ivan Jirous pour enseigner aux membres du groupe à chanter correctement les paroles des groupes américains et qui devint leur chanteur principal. Paul Wilson est expulsé de Tchécoslovaquie en 1972. La même année le saxophoniste Vratislav Brabenec va rejoindre The Plastic People of the Universe et suggérer à ses nouveaux camarades, tous plus jeunes que lui, de constituer un répertoire original et de chanter exclusivement en tchèque. C’est l’année de la rencontre avec Egon Bondy, poète et philosophe dissident dont les écrits n’ont jamais été autorisés à la publication mais qui serviront de source d’inspiration au groupe. Les textes du groupe ne dénotent pas un réel engagement politique mais cela n’empêche pas les nouveaux maîtres du pays de refuser en 1970 au Plastic People la licence de groupe professionnel. Le groupe est dès lors contraint de jouer de façon clandestine. Son matériel d’enregistrement ainsi que ses instruments lui sont retirés. Banni de Prague, le groupe en est réduit à se produire dans des fêtes ou anniversaires privés, pour lesquels il ne demande aucune rémunération. A chaque fois qu’un concert est « organisé » la police tente de s’y opposer au grand dam de tous les fans qui ont parfois dû faire des kilomètres à pied à travers forêts et champs pour rejoindre un improbable village retiré où le groupe doit se produire. L’un de ces concerts manqués, en mars 1974 à Budovice, tourne au désastre. Une centaine de jeunes sont forcés à coup de matraque de reprendre le train en direction de Prague. Des étudiants sont arrêtés et expulsés de leur école. La musique de Plastic People devient le symbole d’un engagement tant politique que moral, et l’expression d’une contre-culture qui tente de s’organiser autour d’un festival. Celui-ci a compté trois dates mémorables : la première en septembre 1974 dans le village de Postupice, la deuxième en février 1976 à Bojanovice et la troisième en octobre 1977 à Hradecek. L’insoumission culturelle a cependant un prix : en septembre 1976 à Prague, un procès resté tristement célèbre condamne à plusieurs mois de prison Ivan Jirous et Vrastislav Brabenec accusés d’avoir «troublé la paix et l’ordre publics» en s’adonnant au «hooliganisme». Ce procès va contribuer à la naissance de la Charte 77. BIOGRAPHIE de BOHDAN HOLOMICEK Bohdan Holomicek est né en 1943 à Sienkiewiczowka en Ukraine d’une mère Ukrainienne et d’un père Tchèque de la communauté de Volhynia (province d’Ukraine où vit une minorité tchèque). A la fin de la guerre, la famille émigre à Mlade Buky, un gros bourg à la frontière entre la Pologne et la République Tchèque. Des cinq enfants, seuls trois survivront dans des conditions de vie très difficiles. C’est dans cette région montagneuse que vit toujours le photographe, dans le logement de fonction de la petite centrale d’électricité où il a exercé jusqu’à sa retraite le métier d’électricien. En 1956 à treize ans il reçoit comme cadeau de noël son premier appareil photo. En fait il avait quelques mois auparavant « substituer » une modique somme à sa mère pour s’acheter un petit appareil entrevu dans le magasin du village. Le larcin découvert facilement, il n’avait pas pu donner d’explication plausible à l’origine de l’appareil, son père exigea qu’il le restitue au magasin et récupère ainsi l’argent. La surprise du cadeau du noël suivant ne fut que plus grande pour Bohdan qui n’avait pas abandonné l’idée de se procurer un jour un appareil. Son seul contact avec la photographie passe à cette époque par la lecture des magazines déposés dans un conteneur de récupération et que le jeune garçon passe des heures à regarder. Il va aussi rapidement fréquenter le club de photographie qu’il découvre dans le village voisin. De cette fréquentation il ne retiendra que les rudiments techniques nécessaires à ses premiers tirages, mais oubliera très vite les règles « esthétiques » que des membres plus âgés de ce club souhaitent lui inculquer. Depuis ce noël et jusqu’à aujourd’hui, Bohdan Holomicek a réalisé des milliers de photographies. C’est une œuvre prolifique, touchante, d’une grande liberté de forme. Ses images, nous touchent directement et c’est sans aucun doute la marque d’un grand talent. Tout son travail, qu’il concerne son village, Havel, le théâtre... ne parle que d’une même et unique chose, sa passion pour l’Homme quand celui-ci exerce sa liberté, sa générosité et sa curiosité. BIOGRAPHIE de VACAL HAVEL Václav Havel est né le 05 octobre 1936. Il est fils d’un entrepreneur qui construisit tout un nouveau quartier de Prague. Élevé à la campagne, il souffre très tôt de la barrière sociale qui le sépare des autres enfants. A l’école, il se sent exclu. « Petit gros » il est la risée de ses camarades. Cette expérience s’est inscrite profondément en lui: « Ce sentiment d’exclusion, cette position délicate au milieu de la collectivité, accentués avec l’arrivée du régime communiste lorsque je suis devenu une cible de ce qu’on appelle la lutte des classes, ont influencé sur ma vision du monde » A quinze ans, il doit interrompre ses études du fait de ses origines bourgeoises et travaille dans un laboratoire de chimie. Il s’inscrit aux cours du soir et prépare le bac qui lui permet d’entreprendre des études supérieures. Il fonde un groupe qui pendant 2 ans publient une revue dactylographiée. En 1956 à vingt ans il publie un essai sur Hrabal dans la revue Samizdat K. Par-delà son analyse de Hrabal, Havel nous en apprend long sur lui-même en choisissant pour ses débuts d’essayiste littéraire un écrivain à peine connu, marginal, à mille lieues des schémas convenus du milieu des années cinquante. Implicitement, c’est déjà une prise de position politique, discrète mais parfaitement intelligible. En 1957, il part pour deux ans au service militaire. A sa sortie il travaille comme machiniste au théâtre ABC de Prague, où il rencontre sa future femme : Olga Šplíchalová, de 3 ans son aînée, issue d'un milieu ouvrier du quartier pragois de Žižkov. En 1960, il entre au théâtre de la Balustrade où, tout en suivant les cours de la Haute École du spectacle, il occupe plusieurs postes avant de devenir dramaturge. Pendant ces années de la " libéralisation " dans l’atmosphère d’un petit théâtre d’avant-garde il fait jouer ses premiers spectacles: La Fête en plein air, Le Rapport dont vous êtes l’objet, Mémorandum, Plus moyen de se concentrer. Il entre au comité de rédaction de TVAR, un mensuel consacré à la jeune littérature. Il va se battre pendant quatre ans pour défendre cette revue marginale au sein de la très officielle Union des écrivains. L’écrasement du Printemps de Prague fait de Václav Havel un auteur " interdit ", un ouvrier auxiliaire, que l’on condamne pour ses activités contre l’État. Il participe au Printemps de Prague à travers deux actions. La signature une proclamation demandant l’établissement d’un cercle d’écrivains indépendant du Parti communiste et il publie un article Au sujet de l’opposition dans lequel il demande que soit rendu possible la création d’un parti démocratique fondé sur la tradition humaniste tchécoslovaque. Le 8 avril 1975 marque une étape importante. Il envoie une lettre ouverte à Gustàv Husàk, le secrétaire général du Parti communiste, dans laquelle il dénonce l’état de la société Tchécoslovaque au moment de la politique de « normalisation ». Cette lettre circulera clandestinement en Tchécoslovaquie. Début 1977 un texte signé par 243 personnes est porté aux autorités. La Charte 77 devient le symbole de la résistance au pouvoir. Ses trois premiers porte-parole sont : Jan Patočka philosophe, Jiří Hájek ancien ministre des Affaires Etrangères au moment du Printemps de Prague et Vàclav Havel. Premier séjour en prison. A sa sortie il est surpris par l’impact de la Charte 77. Il intensifie alors son action politique. Il est le cofondateur du Comité de défense des personnes injustement condamnées , ce qui lui vaut un procès. Il est harcelé par la police : interrogatoire, surveillance … En octobre 1978, il écrit un de ses essais les plus importants Le Pouvoir des sans-pouvoir Il est de nouveau arrêté le 29 mai 1979. . En janvier 1983 en prison Vàclav Havel est atteint d’une grave pneumonie. Il est transféré dans une prison-hôpital. Entre 1977 et 1989 il va passer cinq ans en prison. Pendant des années, j’ai dû vivre dans une atmosphère visant à briser systématiquement les caractères ; dans une atmosphère de peur, de délation, d’humiliations et d’insultes. Le 15 janvier 1989 un rassemblement pour célébrer l’anniversaire de la mort de Jan Palach, cet étudiant qui s’était immolé par le feu pour protester contre l’écrasement du Printemps de Prague est durement réprimée par la police qui procède à quelque huit cent arrestations. Vàclav Havel se retrouve en prison sous le motif « d’incitation au désordre et d’obstruction à l’ordre public. Des pétitions commencent à circuler et l’indignation est grande à l’étranger. Vàclav Havel est libéré à la mi-mai. En juin, il est à l’origine d’une pétition pour les libertés publics, intitulée Quatre phrases. Le 21 août, jour anniversaire de l’entrée des troupes du Pacte de Varsovie, Vàclav Havel est placé en garde à vue. Le 17 novembre, une semaine après la chute du Mur de Berlin, plus de cinquante mille personnes organisent la plus importante manifestation hostile au régime depuis vingt ans. La police anti-émeute charge avec une grande violence. Cette répression brutale va déclencher la « révolution de velours ». Plus de cent mille étudiants se mettent en grève, rejoints par les comédiens. A l’initiative de Vàclav Havel, le Forum Civique, qui regroupe les mouvements d’opposition, est créé le 19 novembre. Il négocie et dialogue avec le pouvoir communiste. Le 24 novembre, le bureau politique du Parti communiste démissionne. Václav Havel est élu président de la République tchécoslovaque en décembre 1989. « Dans les bureaux du Château de Prague, je n’ai trouvé aucune pendule. Je ressens en cela quelque chose de symbolique : pendant de longues années, on n’a pas eu besoin d’y regarder l’heure parce que, pendant longtemps, le temps s’était arrêté. L’histoire s’était interrompue. ». Il démissionne en juillet 1992 lorsque la partition entre les Tchèques et les Slovaques devient inéluctable. En janvier 1993, il devient premier président de la République tchèque, poste auquel il est réélu en janvier 1998. Oeuvres de Vacalv Havel disponibles en français: La Fête en plein air Éditions Gallimard, 1990 - coll. Le Manteau d’Arlequin - Théâtre français Le Rapport dont vous êtes l’objet, suivi de Plus moyen de se Éditions Gallimard, 1992 - coll. Le Manteau d’Arlequin - Théâtre français La Grande roue. Éditions Gallimard, 1987 - coll. Le Manteau d’Arlequin - Théâtre français Hôtel des cimes suivi de Tant Éditions Gallimard, 1993 - coll. Le Manteau d’Arlequin - Théâtre français Largo desolato Éditions Gallimard, 1985 - coll. Le Manteau d’Arlequin - Théâtre français Tentation suivi d’Assainissement et du monde entier et du monde entier et du monde entier et du monde entier et du monde entier Éditions Gallimard, 1991 - coll. Le Manteau d’Arlequin - Théâtre français et du monde entier Audience. Vernissage. Pétition Éditions Gallimard, 1980 - coll. Du monde entier préface de Milan Kundera suivi de textes d’ Havel et du « Manifeste de la Chartre 77 ». Éssais politiques, Éditions du Seuil, 1991 - coll. Points Politique Lettres à Olga Éditions de L'Aube, 1995 - coll. L’Aube poche n° 8 L’Anatomie du gag, avec Sur la métaphysique dialectique et Anticodes Éditions de L'Aube, 1992 - coll. Regards croisés Quelques mots sur la parole Éditions de L'Aube, 1990 - coll. Regards Croisés. Document Interrogatoire à distance Éditions Christian Bourgois, 1991 - coll. 10-18 Domaine étranger n° 2154 L’Amour et la vérité doivent triompher de la haine et du mensonge Éditions de L'Aube, 1994 - coll. L’Aube poche n° 1