Association des Moulins de Touraine Défense et Sauvegarde

Transcription

Association des Moulins de Touraine Défense et Sauvegarde
Association des Moulins de Touraine
Défense et Sauvegarde
www.moulinsdetouraine.com
Bulletin n° 62 - Juin 2014
Reconstruction du moulin Douzil - Sonzay (voir article)
“En France on laisse en repos ceux qui mettent le feu et on
persécute ceux qui sonnent le tocsin (Chamfort) „
ASSOCIATION DES MOULINS DE TOURAINE
Membre de la Fédération Française des Associations de sauvegarde des Moulins
Président Fondateur : Patrick Le Tellier
Vice-président Fondateur : Yves Larnaudie
Bureau _____________
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documentation
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mfa.espinasse@infonie
1ére Vice-Présidente
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Relations FFAM, secrétariat
Rédaction
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37420 Huismes
Tél 02 47 95 57 21
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2ème Vice-Présidente
Claudette Oligo
Relations avec l’Administration
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37310 Tauxigny
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Trésorière
Maryse l’Héréec-Abraham
Fichiers, adhésions, vente
brochures
Tél 06 72 93 73 56
Feschaux 37160 Civray s/Esves
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Trésorière Adjointe
Patricia Vaudin
Webmaistre, maquette bulletin
Comptabilité
24 rue Antoine de St Exupéry
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Conseil
d’Administration
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Relations Tourisme
circuits moulins
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37600 Beaulieu les Loches
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Correspondant TIMS,
Rédaction Brochures
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37110 Savonnières
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Moulin de Perchêne
37110 Neuville sur Brenne
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Anne Pasquier
Dominique Kerling,
89 rue Lepoutre
1050 Bruxelles
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Historique des moulins,
Archives
36 rue des Moulins
37140 Chouzé sur Loire
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Edmée Poulichet
Manifestations culturelles,
Circuits moulins
3 rue des Moulins,
37250 Montbazon,
Tél 02 47 26 55 60
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Association des Moulins de Touraine - Bulletin n° 62 Juin 2014
2
Sommaire
p2
Conseil d’administration
p4
Editorial
Le mot du Président
p5
Assemblée générale du 5 avril 2014
Rapport d’activité
p7
Congrès annuel de la FFAM
p 10
Calendrier et perspectives 2014
p 11
DIG et arrêtés préfectoraux
p 12
Nouvelles des associations partenaires de l’AMT
p 14
Nouvelles des moulins chez nos voisins de l’Anjou
p 15
Chez nos amis de la Vienne : l’huilerie des Roches
p 17
Conte oriental au pays de Descartes
p 19
Moulins de Touraine
Moulin Douzil
Moulin de Fromentière
p 22
Hier et aujourd’hui
p 22
Un peu de poésie
p 23
Journée des moulins
p 19
3
p 21
p 23
ASSOCIATION DES MOULINS DE TOURAINE
Association Loi 1901, déclarée sous le n° 2266 en 1989
Secrétariat : Moulin de Fromentière 37420 Huismes - Siège social 36 rue des moulins 37140 Chouzé sur Loire
Membre de la Fédération Française des Associations de sauvegarde des Moulins
www.moulinsdefrance.org
Membre de Riverains de France, Maisons paysannes,
Member of the International Molinological Society
Associations partenaires:
ADAMI (Moulins de l’Indre), AAUCA (Claise), Amis de l’Arias et ASME Loir-et-Cher
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Editorialxe
RAPPORT MORAL DU PRESIDENT, présenté par Alain Espinasse, lors de l’Assemblée Générale
Le Moulin de Saussaye est situé sur la Manse, une petite rivière qui serpente au creux d’une charmante vallée. Il n’y a pas
si longtemps, cette rivière animait de son énergie 22 moulins. Qu’en reste-t-il à ce jour ?
Seuls 4 Moulins - le Moulin du Pré à Ste Maure, le Moulin des Roches à St Epain, le Moulin de Maumay à Avon les Roches
et le Moulin de Saussaye à Crouzilles - peuvent se targuer d’avoir échappé à un démantèlement organisé de longue date.
C’est un exemple significatif de la situation actuelle des moulins de notre pays.
Pour mémoire, rappelons que les Services Fiscaux en leur temps ordonnèrent la destruction des organes vitaux des
moulins qui avaient décidé d’arrêter leur activité de mouture en vendant aux minotiers leur contingent de farine (ailes,
meules, roues ainsi disparurent).
Puis vinrent les travaux de remembrement qui ne firent pas non plus dans la dentelle, redressant à grands coups de
pelleteuses et de bulldozers, les cours d’eau, les transformant en fossés anti-char d’une rectilignité parfaite que l’on doit
actuellement reméandrer à grands renforts de subsides. Où est l’erreur?
Curages intensifs, destructions de vannes, de barrages (déjà !), car il fallait impérativement que l’eau s’écoule le plus rapidement possible. A croire que nos décideurs ont la phobie de l’eau, puisque 50 ans après, voilà que cela leur reprend,
et à une bien autre échelle.
Voilà une description succincte de la misère qu’ont pu subir nos moulins.
Mais comme cela ne suffit toujours pas, et qu’il semble à certaines autorités qu’il subsiste encore trop d’entraves sur les
cours d’eau, l’entreprise de démolition continue.
Il s’agit maintenant de modifier la nature de nos cours d’eau de plaine en les transformant en similis torrents de montagne.
Cela commence par la suppression de toute retenue, afin d’en réduire leur cours au seul débit de celui-ci, réduisant un
beau cours d’eau à l’aspect d’un fossé que l’on parsème de cailloux plus ou moins gros pour donner l’illusion d’un torrent. Mais la pente n’y est pas, ni le débit.
Résultat, il n’y a plus assez d’eau pour que vive et s’épanouisse la faune indigène au grand désespoir de nos tranquilles
pêcheurs à la ligne.
Et ne parlons pas des périodes de sècheresse qui ne manqueront pas de se rappeler à notre bon souvenir.
Quel est le but de tout cela ?
Allons-nous peupler ces nouveaux cours d’eau avec le produit d’élevages de truites créés dans une telle intention au
détriment de la faune autochtone ?
Il semble que les Services de l’Etat qui s’activent si vivement à mettre en œuvre tous ces démantèlements soient sous
l’influence de lobbys dont les buts non avoués sont très éloignés d’un intérêt général qui voudrait au contraire que l’on
investisse dans la remise en fonctionnalité de cette source d’énergie que notre pays à la chance de posséder, ainsi que
son exploitation pour le plus grand bien de notre économie. Peut-être s’agit-il d’un manque d’imagination ? A moins que
ce ne soit pour d’obscures raisons machiavéliques.
Vouloir nous imposer d’abaisser la ligne d’eau des moulins est une stupidité monstrueuse que rien ne justifie.
Les réseaux hydrauliques tels qu’ils étaient conçus fonctionnaient parfaitement au temps de l’activité des moulins ; les
sédiments -en quantité raisonnable- circulaient, on ne parlait pas de continuité écologique à l’époque et les rivières
regorgeaient de poissons aux espèces variées. Jusqu’à ce que la superbe Administration d’alors, en charge des eaux et
forêts abandonne son rôle de maîtrise des cours d’eau.
La suppression des haies, les drainages intensifs, les nouveaux modes de culture sont responsables des monstrueux
atterrissements qui obstruent les lits des fleuves et des rivières.
Chaque précipitation importante teinte l’eau de toute la bonne terre arable qu’elle charrie, et comme il n’y a plus de
filtres végétaux en bordure des champs et des rives, toute la pollution irraisonnée imposée à l’agriculture s’ajoute à ce
désastre et les poissons meurent d’empoisonnement !
Voilà la vraie cause de leur disparition.
Mais comment lutter contre ces fléaux qui vont demander beaucoup de moyens, d’argent et de temps avant que l’on
en vienne à bout ? Pourquoi se priver de cette fabuleuse richesse qu’est l’énergie hydraulique dont personne ne parle si
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ce n’est pour la dénigrer, justifiant ainsi son abandon alors que son utilisation par des techniques modernes serait d’un
apport considérable économiquement ?
Voici un petit exemple à méditer :
La voiture électrique semble être à l’ordre du jour, mais elle soulève le problème de la recharge des batteries ; or, il y avait
100 000 moulins avec leurs chutes répartis sur tout le territoire. Ne serait-ce pas une bonne raison de les utiliser pour ce
faire, c’est toute une infrastructure existante à mettre en valeur, utilisant ainsi une énergie qui nous est offerte.
Toute une recherche est à mener en ce sens. Mais pour cela il faut avoir une volonté politique de bon sens. Nous nous
devons de résister et de lutter contre l’hérésie instaurée par les nouveaux « APPRENTIS SORCIERS » qui n’ont de cesse
de dilapider les richesses de notre pays.
A. Espinasse, Président
Assemblée Générale ordinaire et extraordinaire
de l’Association des Moulins de Touraine
Suivant l’habitude de l’AMT de tenir son assemblée Générale annuelle dans une localité différente,
afin de découvrir la richesse des paysages et du patrimoine de l’Indre et Loire, c’est à l’ILE-BOUCHARD qu’a eu lieu l’édition 2014.
C’est ainsi que ce samedi 5 avril, elle a convié ses adhérents à la Ferme-Auberge du Moulin de
Saussaye. En préambule à la réunion, les quelques 50 participants (51 exactement) ont pu découvrir, sous la conduite de leur hôte, Monsieur Bruno Meunier, le site du Moulin de Saussaye . Déjà
en activité en1036, il possédait deux roues à aubes ; il n’en subsiste qu’une, la seconde ayant été
remplacée par une turbine assurant, grâce aux eaux de la Manse, la production hydroélectrique…
C’est l’un des quatre moulins survivants de la Manse…
A 15 h 30 : ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE
A l’ordre du jour : présentation des nouveaux statuts de l’Association, explication des modifications apportées et des
dispositions nouvelles. Ces nouveaux statuts sont adoptés à l’unanimité.
Puis l’ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE
Pour débuter, présentation du règlement intérieur nouvellement créé, qui complète les nouveaux statuts.
La trésorière, Mme Abraham, présente ensuite le bilan financier pour l’exercice 2013 (voir ci-dessous) et le budget prévisionnel pour 2014 . L’assemblée donne quitus à la trésorière.
BILAN FINANCIER 2013
présenté par Maryse Abraham, trésorière
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Puis le président, Alain Espinasse, communique son Rapport moral (voir Editorial)
Et enfin la secrétaire, Françoise Bouillon, évoque les activités de l’Association au cours de l’année 2013 :
- Fonctionnement de l’Association :
▪ 5 conseils d’administration au cours de l’année 2013, auxquelles s’ajoutent diverses réunions à propos des Enquêtes
de DIG pour la restauration de l’Indre Médian et de l’Indre Amont.
▪ L’assemblée Générale 2013 à Bourgueil, avec visite de 3 moulins.
▪ La participation de neuf adhérents au Congrès de la Fédération Française des
Associations de Sauvegarde des Moulins (FFAM) à Etampes au début de mai, et à
la tenue du stand (F. BOUILLON) de cette même FFAM au salon du Patrimoine à
Paris en novembre.
▪ La publication de deux bulletins, en juin et décembre.
▪ L’organisation de la sortie d’automne le dimanche 5 octobre, à la découverte des
moulins à eau de Bléré et de la vallée du Cher.
- Participation à différentes réunions et manifestations extérieures
▪ Les Assemblées Générales et réunions des associations amies : Moulins de la Creuse et du Loir et Cher, mais aussi réunions des associations de la Vallée du Cher (Cher sauvage, Cher Canalisé, Aménagements du Cher, Table ronde sur l’eau
à Vierzon… etc)
▪ Tenue d’un stand lors de la manifestation « Cher en Fête » à l’écluse de Chisseaux, dimanche Ier septembre.
▪ Rencontres « Eau, Espace, Espèces » de Loire Grandeur Nature, 12 et 13 mars à Tours.
▪ « Rencontres de l’Eau » organisées par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne : présentation du 10ème programme le 2 mars
à Vierzon, Eau et agriculture le 25 juin à Tours et résultats de la consultation Nationale le 15 octobre, à Tours.
▪ Journées du Patrimoine de Pays et des Moulins, 15 Et 16 juin : 16 moulins étaient proposés à la visite.
Il est ensuite procédé au renouvellement du Conseil d’administration dans sa totalité.
Désignation de deux scrutateurs. Deux conseillers, Hélène et Stéphane Gouin, ne se représentent pas. Les douze autres
sont réélus à l’unanimité, à bulletin secret.
Il est rappelé que, conformément aux nouvelles dispositions des statuts, le Conseil sera désormais réélu par moitié tous
les deux ans. Le 6 conseillers sortants en 2016 seront choisis par tirage au sort à l’AGO 2015.
(Suite à cette élection, il n’est pas prévu de modifications majeures des attributions de fonctions au sein du CA dans
l’immédiat)
A l’occasion des « questions diverses » , plusieurs thèmes sont abordés, mais plus particulièrement les enquêtes de DIG
et arrêtés préfectoraux pour « la restauration » des cours d’eau, en particulier pour l’Indre Médian de Courçay à Pont
de Ruan et l’Indre Amont, de Bridoré à Reignac s/Indre, mais aussi pour le Changeon
et d’autres cours d’eau d’Indre et Loire. Les travaux projetés ont pour intention de
restaurer la bonne qualité des eaux demandée par la Directive Cadre Européenne sur
l’eau… Sont longuement évoquées les menaces qu’elles représentent pour les moulins
et leurs ouvrages et les moyens de défense dont disposent leurs propriétaires.
Cette séance de travail intense se conclut
par le « verre de l’amitié » avant de prendre
le chemin pour une autre visite, celle du
moulin de Monmay (ou Maumay) voisin à
AVON-les-Roches. En activité dès 1642 et
jusqu’en 1990, avec sa roue à pales restaurée il y a quelques années par le dernier
meunier, il possède tous ses équipements
en état de fonctionnement et sera restauré
dans les prochaines années par ses nouveaux propriétaires.
De retour à Crouzilles, cette riche après-midi se prolongea par un diner très
convivial dans la salle à manger du Moulin de Saussaye.
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Françoise Bouillon
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Le congrès annuel de la FFAMxe
CONGRES DE LA FFAM à DRAGUIGNAN
Cette année, le Congrès était organisé par l’ARAM Provence,
à DRAGUIGNAN du 2 au 6 mai 2014.
Et DRAGUIGNAN, c’est loin de la Touraine….
Nous ne serons cette année que deux représentantes de l’AMT au Congrès (contre 8 ou 10 les années précédentes) :
Yvonne LEBRET et Françoise BOUILLON.
Vendredi, 2 mai, c’est donc après de longues heures de route et surtout d’autoroute. … sous un ciel complètement bouché et une pluie battante (bonjour la
Provence et la Côte d’Azur !) que nous arrivons au centre Saint-Exupéry où aura lieu
le congrès jusqu’au dimanche midi.
Ce vendredi après-midi démarre sur les chapeaux de roue avec les «conférencesateliers ». Au programme : Rétrospective de la politique de défense des moulins à
eau de la FFAM par André Lacour , présentation des restaurations effectuées par
l’ARAM Provence, exposé de l’expérience régionale en Bretagne par Benoît Huot
(Moulins du Finistère) et l’Association des Moulins du Morvan – Nièvre, en Bourgogne..
A l’issue de cette série d’interventions, un petit temps de pause nous est octroyé,
pour aller prendre possession de nos chambres d’hôtels, y poser nos bagages et éventuellement faire un brin de toilette
avant de redescendre en ville pour faire honneur au superbe buffet apéritif et au diner qui suit…
Samedi 3 mai, c’est la journée de visites.
Le matin, pour notre groupe, commence à pieds par une découverte de la ville et de
ses rues étroites aux façades très colorées, sur le chemin du Musée des Arts et Traditions Populaires qui présente diverses salles dédiées aux métiers provençaux d’autrefois, et bien sûr un moulin à huile d’olives, le premier d’une belle série de visites.
Un petit tour jusqu’à l’église (désaffectée) et le cloitre de l’Observance, restes d’un
ensemble conventuel du XVI siècle, puis nous nous acheminons vers « Les Enfers »,
où nous descendrons, dûment casqués, pour longer des fosses de décantation d’un
autre moulin… le long d’un petit canal au bout duquel gisent les vestiges d’une roue
horizontale. Et nous remontons… c’est boueux, ça glisse, et il fait bien noir, malgré
quelques lampes de poche ! Pas mécontents de retrouver la lumière du jour et de
poser les casques !
Un peu plus loin, un autre moulin à huile, en activité celui-là : le Moulin Lou Callen, qui traite
40 tonnes d’olives par an. et nous retournons sur nos pas pour déjeuner à la terrasse couverte
du restaurant les Mille Colonnes.
L’après-midi nous partons pour un circuit en car…
A Salernes, une guide bénévole haute en couleurs et très prolixe (dont parait-il, l’imagination enjolive parfois la réalité
historique) nous fait découvrir un moulin-musée en sous-sol… un aperçu des vestiges de la roue en arrivant, puis la
grande salle du moulin regroupant mécanismes, meule et bassins de décantation.
Puis un autre moulin, en activité…
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Et encore un autre petit moulin, à farine celui-là où nous retrouvons des appareillages
qui nous sont plus familiers…
Partons ensuite à Flayosc.
Max Doléatto nous accueille au Moulin du
Flayosquet. Il représente la cinquième génération d’une famille de mouliniers d’origine
piémontaise produisant ici de l’huile d’olives
à l’ancienne.
De retour à Draguignan, nous terminons l’après-midi par une mini-conférence
et une dégustation… d’huile d’olives, évidemment ! Puis diner et retour aux
hôtels…
Dimanche 4 mai : Assemblées générales de la FFAM.
A l’ordre du jour de l’Assemblée Générale Extraordinaire : examen et vote des modifications des statuts de la FFAM, en vue de préparer la future co-présidence.
L’Assemblée Générale ordinaire qui suit est consacrée aux rapports annuels réglementaires (Financier, moral et rappel des activités de la Fédération), puis aux élections du tiers sortant des membres du CA, qui sont réélus à l’unanimité, ainsi que
de trois nouveaux membres (L. Manganello, G. Pinto, et M. Darniot) ;et désignation
de 3 membres associés.
En conclusion de séance, le propriétaire du Moulin de Daudet à Fontvielle expose ses problèmes relationnels avec la
commune et ses difficultés pour assurer la sauvegarde de son moulin.
Le déjeuner met fin officiellement au congrès de la FFAM, mais nous sommes encore nombreux à profiter des prolongations proposées par l’ARAM-Provence.
Dimanche après-midi
Nous reprenons notre cycle de visites :
- Le moulin-musée de Callas, ancien moulin à huile du
XVIIIème siècle, dont l’activité prit fin en 1956, suite au terrible gel des Oliviers
- Et, à Figanières :
L’Eglise Notre-Dame
des oliviers
L’Aqueduc et le Moulin.
Situé au Sud du village,
cet aqueduc conduisait les eaux du lavoir
de la Fontvieille et les
eaux de pluie du vallon
jusqu’au moulin de Blaquette dont il ne subsiste que des ruines et
les vestiges de la roue à
aubes.
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Retour par un petit musée privé où se cotoient quelques 8000 outils et pièces diverses, selon le propriétaire, dans un espace réduit et un désordre qui n’est sans doute qu’apparent.
Les rafraichissements qui nous sont offerts sont les bienvenus : il fait beau et chaud.
Nous continuons jusqu’à la source et au lavoir de Fontvieille, d’où s’échappe un petit canal qui nous ramène au bourg et
au restaurant «Le Moulin de mon grand-père », lequel a conservé dans ses deux salles
les appareillages du moulin.
De retour à Draguignan
Diner à l’hôtel-Restaurant du Moulin de la Foux où est
logée une partie des congressistes. Ici aussi, le beffroi
et les mécanismes décorent les salles à manger
Lundi 5 mai – visites en car de Saint-Tropez et Grimaud
Le long du port , puis des rues de Saint- Tropez, nous montons jusqu’à la Citadelle qui domine et protège Sainte-Maxime
et la baie… pour une longue visite de la terrasse et ses canons, du donjon et de la tour-musée.
Et nous redescendons vers la ville, à la découverte des canaux de Port-Grimaud et pour déjeuner au ras de l’eau de la
marina.
L’après-midi sera consacré au village de Grimaud, dans les collines provençales :
Le Moulin à vent St Roch. Le village, ses rues et sa fontaine, le petit musée des ATP dans
un ancien moulin.
Et enfin, de retour à Draguignan pour un dernier diner à la Foux, nous quittons nos
amis congressistes. Certains resteront un jour encore pour de nouvelles promenades en
Provence .
Pour nous, il sera temps demain de reprendre la longue route du retour vers la Touraine
FB
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Calendrier et perspectives 2014xe
Ont déjà eu lieu :
▪ 2 réunions de CA ( janvier, mars) et une réunion restreinte en avril ; l’AGE-AGO le 5 avril…
▪ Le CONGRES FFAM à DRAGUIGNAN début mai (deux représentantes de la Touraine)
▪ Et les assemblées Générales de nos associations amies… (voir articles dans les pages suivantes)
A venir :
▪ Les JOURNEES DU PATRIMOINE DE PAYS et DES MOULINS. En Touraine, un moulin sera
ouvert le 14 juin, les autres le 15 juin (13, dont deux en « vue extérieure » uniquement). Voir en fin du bulletin.
▪ « CHER EN FETE » : l’invitation à tenir un stand le dimanche 31 août, à l’écluse de CHISSEAUX est reconduite. Nous vous convions à nous y rejoindre… …
▪ Un projet de sortie « EOLIENNES ANCIENNES » de la FFAM, à laquelle a été demandée la collaboration
de l’AMT, les 4 et 5 octobre…. a déterminé la date de notre SORTIE D’AUTOMNE AMT, qui se fera le week
end précédent, soit le dimanche 28 septembre à LOCHES, sur une proposition d’Alain Espinasse.
▪ AELB : des rencontres de l’Eau ont été proposées, au Mans, puis à CLERMONT-FERRAND (La gestion de
l’Eau de pluie).
▪ Le prochain bulletin (numéro 63) paraîtra en décembre. Si cela vous tente, n’hésitez pas, envoyez-nous des
articles, des sujets d’articles, des photos… votre bulletin y gagnera en diversité et en intérêt.
FB
Restauration de cours d’eau en Indre et Loiree
Les enquêtes de DIG et arrêtés prefectoraux
A la suite des classements de cours d’eau en listes 1 et 2 qui ont eu lieu en
2012 et qui font actuellement l’objet de recours (non suspensifs), le processus a été enclenché :
▪ Enquête de Déclaration d’Intérêt Général (DIG),
▪ Rapport du Commissaire-Enquêteur,
▪ Arrêté préfectoral d’autorisation,
… et signature d’un contrat territorial de restauration
En Indre et Loire, évènement marquants de cette année : la suite des enquêtes de déclaration d’intérêt Général pour les travaux de restauration de
l’Indre. (D’autres enquêtes de DIG ont eu lieu précédemment, sur des cours d’eau plus modestes ou moins
emblématiques comme la Choisille par exemple…).
Pour l’Indre-Aval, de Pont-de-Ruan à Rigny-Ussé (Azay-le-Rideau) l’enquête de DIG et l’arrêté préfectoral
datent de 2012…
En 2013, la première grande enquête, demandée par le SAVI, s’est déroulée du 18 juin au 17 juillet. Elle
concernait l’Indre Médian, entre Courçay et Pont-de-Ruan. Le dossier préparé par le Bureau Hydro-concept,
avec ses annexes, compte 346 pages. Le commissaire-enquêteur a rendu son rapport le 14 août 2013, donnant à cette enquête un avis favorable avec réserves. L’’arrêté préfectoral a été signé le 22 octobre et le
contrat Territorial le 17 décembre 2013. 36 moulins sont concernés par les travaux envisagés (voir plus loin
courrier du SAVI aux propriétaires de moulins).
En 2014 aux mêmes dates (mi-décembre 2013 au 13 janvier 2014), deux autres dossiers d’enquête ont été
présentés :
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▪ DIG Indre-Amont, (Hydro-Concept), demandée par Loches-Développement.
Le Commissaire-enquêteur a remis son rapport d’enquête le 13 mars 2014. L’arrêté Préfectoral devrait suivre
prochainement si ce n’est déjà fait…
« Travaux sur les ouvrages de moulins : ces travaux nécessitent des études au cas par cas et plus détaillées. Elles
seront menées en concertation avec les propriétaires afin d’établir les actions à mener ultérieurement (…). Les
moulins concernés sont : Lège, Saint-Jean, L’Ile-Auger, Azay sur Indre et Reignac s/Indre » (Extrait du Rapport
du C.E.)
▪ DIG Changeon, Lane et leurs affluents, à la demande du Syndicat Intercommunal du bassin de l’Authion
et par un bureau d’étude différent… les choses ont suivi leur cours, pour aboutir à la signature d’un contrat
territorial qui aura lieu le 5 juin prochain…
Remarques :
Les DIG visent à permettre l’emploi de fonds publics pour des travaux chez les particuliers. Ces travaux ne
peuvent être exécutés qu’après une étude au cas par cas et avec l’accord du propriétaire.
Dans les dossiers d’enquête, les mesures concernant les moulins ne sont qu’évoquées au cours d’énumérations pas toujours compréhensibles pour les non-initiés que nous sommes ; les études « au cas par cas »
n’ont pas été faites ou ne sont pas connues du public…
Le délai de recours est d’un an après la publication de l’arrêté (22 octobre pour l’Indre-Médian).
Mener à bien les études pourrait prendre… longtemps !
Il paraît cependant indispensable que chaque propriétaire de moulin sache ce qui est envisagé pour ses
ouvrages, et avec quels impacts prévisibles (pour autant qu’on puisse - actuellement - s’en faire une idée
exacte…).
En ANNEXES
Extrait du courrier adressé par le SAVI aux propriétaires de moulins de l’Indre Médian (déc 2013)
«Lors de sa réunion du 16 décembre 2013, les élus du comité syndical ont réaffirmé les engagements pris par
le SAVI lors de rencontres avec l’association des Moulins de Touraine ou au cours de réunions publiques, en
rappelant que chacune des interventions sera envisagée au cas par cas, ouvrage par ouvrage, de façon à choisir
les solutions les plus pertinentes pour la rivière, ses usages et ses usagers.
Ainsi, concernant les interventions sur les ouvrages hydrauliques disposant d’un droit d’eau (type moulin) et
s’inscrivant dans l’orientation 98 du SDAGE « Assurer la continuité écologique des cours d’eau », le comité syndical du SAVI a réaffirmé par délibération, que dans le cadre des travaux inscrits dans le Contrat Territorial de
Restauration de l’Indre Médian, aucune intervention sur les moulins ne sera envisagée par le SAVI, sans l’accord
du propriétaire et sans la réalisation d’une étude préalable.
La concertation étant essentielle à la réussite du contrat, les propriétaires de moulins seront associés le plus en
amont possible… etc»
Prévisions de financement des travaux de restauration
INDRE-MEDIAN
coût global
3.493.651€ ( arrondi à 4M € HT)
Dont :
AELB
50,40 %
Région Centre
17,05 %
CG 37
9,85 %
Fédération pêche
SAVI Fonds propres
13,00 %
LOCHES DEVt
Propriétaires-Riverains
10,60 %
INDRE-AMONT
1.179.170€ (arrondi à I,2M € HT)
53 %
15 %
10 %
0,3 %
18,1 %
3,6 %
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FB
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Nouvelles des associations partenaires de l’AMTxe
15 mars 2014
ASSEMBLEE GENERALE des AMIS DE
L’ARIAS, à HUISMES
Une petite assistance de vingt personnes et un CA réduit à
trois membres (pour plus de 70 adhérents)...
Le rapport moral et d’activités reprenait le bilan annuel
paru comme chaque année dans le bulletin municipal.
Avec -bien sûr- le constat du vieillissement de l’équipe de
travailleurs et d’un effectif qui se réduit ; mais aussi d’une
bonne volonté toujours présente, avec un désir de continuer à entretenir et défendre le cours d’eau aussi vivace.
Une autre satisfaction : la trésorerie est en bonne santé.
Quelques constats encourageants : Effets bénéfiques de deux années pluvieuses : une plus grande quantité
d’eau donc davantage de courant. Le curage naturel qui s’effectue s’ajoute au résultat de nos efforts antérieurs. Le lit du ruisseau est beaucoup moins envasé. La croissance désordonnée de la végétation aquatique
est freinée. La restauration de la ripisylve est en bonne voie, malgré l’arrivée des castors.
La présentation en photos (avant/après) des grands chantiers réalisés depuis 2008 montre que nous avons
bien travaillé et que nous sommes sur la bonne voie. Ce qui nous encourage à persister … : Il reste des points
noirs, et l’entretien courant requiert toujours nos interventions…
Au calendrier 2014 : la reprise des chantiers d’entretien, et bien sûr la journée des Moulins à
Fromentière le 15 juin, avec la musique cette année encore.
15 février 2014 : ASSEMBLEE GENERALE
(AGO et AGE) de l’ASSOCIATION DES AMIS ET USAGERS DE LA CLAISE ET
SES AFFLUENTS à BOSSAY s/CLAISE
▪ Accueil et ouverture à 14h30.
▪ Rapport moral du président, Jean-Claude ROBIN : Rappel de l’historique depuis la création de l’AAUCA en mars 2013.
AG du 7 mars 2013 : constitution du bureau, suivi de la déclaration
en préfecture et de la publication au JO. Ouverture d’un compte-bancaire et souscription d’une assurance auprès de la Cie AVIVA, comprenant la protection juridique.
L’AAUCA compte déjà plus de 40 adhérents.
Diverses réunions houleuses ont eu lieu…
En Juillet-Août 2013, Enquête de déclaration d’Intérêt Général pour
la CLAISE. Des mensonges et irrégularités ont été pointés et ont fait
l’objet de courriers au Préfet de la part de l’Association, qui a obtenu
un rendez-vous avec le secrétaire général. Les réclamations n’ont pas
Photo Christian CAILLET
abouti. Un seul point semble attaquable : la destruction des seuils.
Le rapport du président est approuvé.
▪ Le rapport financier est présenté et approuvé à l’unanimité par l’assemblée.
▪ Ouverture de l’Assemblée Générale extraordinaire (modification des statuts). Présentation des articles 2
et 3. Approbation à l’unanimité.
▪ La proposition d’augmentation de l’adhésion à 25€ est votée à main levée.
Association des Moulins de Touraine - Bulletin n° 62 Juin 2014
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PROJETS 2014
▪ Continuité des actions, vers une procédure devant le TA.
▪ Restauration de la roue du moulin de RIS par les bénévoles de l’Association. Sa remise en route se fera le 15 juin à l’occasion de la Journée
des Moulins.
▪ Demande d’analyse de sédiments au barrage de Territeau à Mezières
en B : barrage près d’un ball-trap qui a été fermé en raison de la pollution par le plomb.
▪ Questions diverses.
▪ Présentation par Raoul Guichané d’un diaporama : Voyage culturel et
sportif, la descente de la Claise en canoé depuis le moulin de la Roche-Berland à Bossay jusqu’à l’Océan
L’Assemblée se termine devant un buffet qui propose d’excellents produits « faits maison ».
26 avril 2014 : ASSEMBLEE GENERALE de l’ASSOCIATION DE SAUVEGARDE
DES MOULINS A EAU DU LOIR-et-CHER à SUEVRES
L’Assemblée Générale annuelle de l’ASME du Loiret-Cher s’est déroulée le samedi 26 avril 2014 à la Salle
des associations de Suèvres,
avec la participation d’Annie Bouchard, présidente de
la FFAM. Elle débutait dès
8h45 avec le café s’accueil et
l’émargement.
Outre les comptes-rendus réglementaires, bilan financier,
rapport moral et d’activités, des élections pour le renouvellement d’un tiers des membres du CA étaient prévues. Les
conseillers sortants sont réélus, ainsi qu’une nouvelle candidate. Le trésorier de l’association, après dix ans d’exercice (et
l’extinction d’un emprunt contracté pour la restauration du
Moulin Rochechouard) demande à être déchargé de cette
fonction.
Le bulletin annuel de l’Association, superbe document de 44
pages consacré principalement aux meules, est présenté et
distribué à l’assemblée.
Puis Mme Annie Bouchard répond aux
questions de l’assistance.
Après le verre de l’amitié, dans la même salle,
un repas est servi sur place par un traiteur,
puis une petite promenade digestive dans
les rues de Suèvres nous mène au Moulin
Rochechouard, qui fête le dixième anniversaire de sa remise en route par l’ASME.
Puis nous repartons vers le château
des Forges où nous sommes reçus
par M et Mme Jacqmin, membres
fondateurs de l’association.
Nous parcourons le superbe parc
paysagé où l’eau reste omniprésente, et visitons l’église privée
Saint-Lubin, avant de nous rendre
Les moulins de Suèvres
(extraits de documents du Syndicat
d’Initiative)
La proximité de Blois, de la Beauce et la
présence de plusieurs cours d’eau ont favorisé l’implantation de nombreux moulins à
eau qui ont fonctionné jusqu’au XXe siècle,
donnant à ce village viticole son caractère
original. Six ruisseaux, en effet, traversent
la bourgade et se jettent dans la Tronne
de Mer.
La plupart des moulins sont mentionnés
depuis les XII et XIVe siècles, quelquesuns seulement ont été construits au XIXe.
Leur activité est avant tout tournée vers
la mouture des céréales de Beauce. L’industrialisation du XIXe siècle les oblige à
se transformer accentuant les disparités :
certains s’adaptent et améliorent leur production tandis que d’autres immobilisent
leur roue devant la concurrence. Certains
ont écrasé des écorces de chêne pour servir
dans les tanneries (moulins à tan), d’autres
ont battu les draps (moulins à foulon). Un
seul a été moulin à papier au Moyen Age.
En 1945, ils sont presque tous arrêtés.
Aujourd’hui, il en reste 15 sur 18, tous
propriétés privées. Seul le moulin de Rochechouard est ouvert au public en été. Il
appartient à l’ASME, et il géré par le Syndicat d’Initiative de Suèvres / Cour-surLoire.
Association des Moulins de Touraine - Bulletin n° 62 Juin 2014
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dans l’ancienne orangerie où des rafraichissements nous sont
proposés, mettant ainsi fin à cette très agréable journée chez
nos amis du Loir et Cher.
NB : le président de l’ASME, Jean-Pierre Rabier vient d’être élu au
conseiller municipal de Mer, puis désigné comme président du
syndicat de la Tronne de Mer, sur laquelle se trouve son moulin
familial. Bravo !
F. B
Anjou
Nouvelles des moulins chez nos voisinsxe
Dans le n° 119 du Bulletin de l’Association de sauvegarde des Moulins d’Anjou, le Président Gérard
Dubaux dans son Editorial, remercie les nombreux
visiteurs venus découvrir ou redécouvrir, au cours
des différentes manifestations de l’année écoulée, les
moulins restaurés depuis peu et les autres. Ce fut un
beau succès qui ne se démentit pas ; ses remerciements vont aussi aux propriétaires qui, avec passion
et disponibilité, accueillent le public toujours fidèle.
-Dans la poursuite des recensements des moulins du
département de Maine et Loire, un nouvel article de
Christian Cussonneau, consacre 10 pages à la découverte des moulins à vent du Canton de Tiercé. Trente
quatre moulins sont ainsi répertoriés illustrant encore
que l’Anjou est bien une province importante des
moulins à vent, mais aussi où les moulins à eau ont
eu une part non négligeable. Voir les articles précédents.
-Dans les nouvelles, il est à noter lors des journées du
Patrimoine que le Moulin Gourré, à Louresse-Rochemenier, moulin à vent de type cavier, de « feu » l’ancien Président Jean-Claude Baron, a repris du service
sous la conduite de ses enfants et de sa famille. Nous
sommes très heureux que la passion des moulins à
vent se poursuive dans cette famille, et particulièrement pour ce beau moulin cavier, toujours très admiré.
Christian Cussonneau, éminent conteur, nous emmène revisiter nos amis les ânes, les mulets et les
chevaux, auxiliaires précieux des anciens meuniers
des siècles précédents, dans la revue n°120 de nos
amis voisins. Pendant une dizaine de pages, on apprend ou on réapprend, par de nombreuses anecdotes, combien la place des ânes, mulets et chevaux,
dans l’activité de la meunerie traditionnelle, fut essentielle pendant les siècles précédents.
-Bien oubliés aujourd’hui, l’importance de ces animaux qui furent associés à toutes les activités des
meuniers. Du fonctionnement des moulins actionnés
par des mulets ou chevaux (moulins à sang) aux transports des grains et farines. Si de nos jours l’attitude
humaine par rapport aux animaux semble s’améliorer,
( ?) leurs conditions de travail ne furent pas toujours
idéales. Heureusement, sans doute il semble que des
meuniers éprouvèrent une affection certaine pour
leurs compagnons de travail, qui les accompagnèrent
même jusque
pendant
les
années
de
guerre.
Des
noms leur furent donné : «
Coquette, Fauvette, Bichette
» relate Pierre
Roulet,
dans
ce bel ouvrage qu’est « La vie d’un meunier » Editions Jeanne Laffitte. Biographie écrite en collaboration avec Claude Rivals. Un livre que tous les amis des
moulins, et les autres, devraient lire ou relire où, aujourd’hui, on commémore l’anniversaire des années
de la Grande Guerre de 14-18 !....
Adresse Internet :
http://sites.google.com/site/moulinsdanjou
Le Blog où on peut prendre
connaissance des CR des activités
de nos voisins d’Anjou :
http://moulinsdanjou.blogspot.fr
G.H. Penet
Association des Moulins de Touraine - Bulletin n° 62 Juin 2014
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Chez nos voisins de la Vienne
Un moulin sans eau ni vent, mais avec un moteur
L’huilerie des Roches à Insay (près de Loudun)
Inutile en arrivant à Insay de chercher une roue ou des ailes… mais si c’est
la meule qui fait le moulin, c’est bien un moulin…
En mars 1994, Christian et Thierry Mauberger installèrent une huilerie
dans les écuries désaffectées de la ferme familiale .
La SARL « Huilerie des Roches » , ainsi qu’elle fut nommée fonctionne
toujours, contrairement à la plupart des autres huileries artisanales
de notre région qui ont peu à peu disparu. Elle produit de l’huile de
noix principalement, mais aussi de noisettes, d’amandes, de pépins de
courge, de fruits secs…
Elle tourne à plein régime, pour la pression des noix, du 1er décembre au
31 mars et traite, bon an mal an, 50 tonnes de cerneaux.
Le travail (le vôtre) commence au pied des noyers, avec le ramassage
des noix fraichement tombées. Sans attendre, car pies, écureuils et
autres petits animaux, (sans compter votre chien qui adore les noix)
vous les chiperont sans vergogne ; de plus, l’humidité fait pourrir les
fruits.
Les bonnes années, bonjour le mal de dos et les mains brunies par
le brou.
Vient ensuite le séchage jusqu’au mois de décembre, puis le cassage.
Vous pouvez casser les noix tout seul, patiemment, soir après soir…
Vous pouvez y inviter vos amis, ce sera l’occasion d’une soirée très
conviviale et très animée… complétée d’un repas copieux et parfois
bien arrosé…
Et de nouveau, séchage des cerneaux, en attendant le jour J pour
lequel vous avez pris rendez-vous avec l’huilerie…
Nous y voici : après pesage de votre production (le prix des opérations qui vont suivre est calculé au poids des cerneaux traités) , les
cerneaux sont écrasés sous la meule de granit qui pèse 1,6 tonne et
provient de Roanne, comme l’essentiel de l’appareillage.
Vient ensuite la chauffe (au gaz) à 50/60 ° pendant ¾ d’heure, dans
la poële, avec adjonction de sel pour une meilleure conservation et
un renforcement du goût. La chauffe permet à l’eau de s’évaporer
et permet une extraction plus complète de l’huile. Elle est également
plus goûteuse et se conserve mieux.
Transférée ensuite dans la presse à
raison d’une trentaine de kilos par
opération, la pâte de noix est écrasée et laisse s’écouler une huile dorée qui embaume. Vous pourrez emporter l’huile de VOS noix, dans les
bidons que vous avez apportés.
Association des Moulins de Touraine - Bulletin n° 62 Juin 2014
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La totalité des opérations dure deux heures…
Avant de repartir, allez donc faire un tour dans
le magasin, vous y trouverez bien d’autres spécialités, dont l’apéritif « le Loudunois » à déguster bien frais… un régal !
Il vous reste à laisser décanter l’huile 3 ou 4
semaines, la mettre en bouteilles de verre
foncé bien bouchées et la ranger dans l’obscurité la plus totale, ce qui vous
permettra de la conserver
plusieurs années sans dommage…
Les galettes de
tourteau de noix
sorties de la presse
pourront être utilisées, pour l’alimentation animale, pour parfumer des huiles ordinaires (type
colza) qui seront appelées huiles noitées ou réduites en
farine de noix déshuilée pour d’excellentes pâtisseries.
Quelques chiffres …
(n’espérez pas de certitudes, tout au plus des réponses de normand «ça dépend» : de l’année, de l’épaisseur des coques, de la météo de l’été, de la teneur
en huile des cerneaux, etc)
▪ récolte des noix … : Avec nos mêmes noyers, cela peut aller de 180 kgs en 2010 à 17500 kilos en
2013
▪ noix/cerneaux … : En 2010 : 4 kgs de noix = 1 kg de cerneaux
▪ cerneaux/huile ... : En moyenne, de 1,4 à 1,6 kg de cerneaux = 1 litre d’huile.
Question : et l’huile de pépins de raisin ? - C’est une préparation industrielle à partir des résidus de distillerie. Les pépins doivent être lavés et séchés. C’est une huile à froid.
L’huile de pépins de raisins a l’avantage de ne pas faire de bulles en chauffant.
Pour en savoir plus :
Huilerie des Roches : INSAY – 86200 LOUDUN tel. 05 49 98 04 03
www.huileriedesroches.fr
[email protected]
Association des Moulins de Touraine - Bulletin n° 62 Juin 2014
FB
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Conte oriental au pays de Descartesxe
Les gens qui ne rient jamais ne sont pas des gens sérieux (A. Allais)
I
l était une fois, dans une lointaine région de notre galaxie, une jolie petite planète bleue qui devenait noire
et qui voyait ses cours d’eau se couvrir d’irisations
violettes ou jaunâtres de plus en plus inquiétantes. Alors
que beaucoup de royaumes refusaient de prendre au sérieux ces menaces pour l’avenir, celui d’Eutropia fut l’un
des premiers à s’attaquer au problème de la pollution.
S
on souverain, le vénérable et pacifique Bruxellus 1er,
demanda à toutes les Satrapies de son royaume de
bien vouloir prendre les mesures nécessaires pour
réduire en quinze années la pollution, et restaurer le bon
état de la ressource en eau du royaume.
La Satrapie de Descartia, la plus agitée et la plus vaniteuse,
fière de sa devise « le bon sens est la chose du monde
la mieux partagée », voulut immédiatement se mettre en
valeur en faisant savoir qu’elle prenait la tête des changements et des innovations. On créa derechef une grande
commission pour choisir les membres d’une assemblée qui
organiserait une concertation nationale pour recenser les
citoyens compétents qui seraient invités à proposer des
solutions à des commissaires qui rédigeraient un rapport
préliminaire pour préparer un questionnaire qui serait examiné par un aréopage de fonctionnaires du Ministère des
transports, qui désigneraient le responsable national de la
Con-com, la Concertation Communautaire.
A
u terme de ce processus aussi démocratique que
transparent, ce fut au professeur Ububis que revint
l’honneur d’animer le groupe des sages chargés
de faire rapidement des propositions logiques, claires et
efficaces. Le professeur Ububis était en effet le doyen de
la faculté de Dogmatisme Appliqué de l’Université de Enhaut-lieu.
Dès la première réunion, les problèmes apparurent dans
toute leur étendue, et à chaque nouvelle assemblée, la
complexité des enjeux provoqua un report de séance,
situation dommageable à la réputation des sages. L’opinion commençait à parler de « Commission Théodule »
quand le professeur Ububis décida d’en finir. Il provoqua
une dernière réunion avec ce mot d’ordre : les sages ne se
quitteraient qu’après l’adoption de solutions logiques et
immédiatement applicables.
I
l ouvrit la séance en rappelant que l’objectif que s’était
fixé la Con-com était d’assurer le transport des sédiments, et que, pour des raisons de sécurité et de prix
de revient, il avait fallu renoncer à organiser des convois
de boues polluées pour les déverser directement dans la
mer, ce qui semblait être la meilleure solution. « Monsieur
Logicus, vous qui cherchez toujours la complication, avezvous une nouvelle idée à nous soumettre ? »
- Monsieur Logicus rappela qu’il avait depuis longtemps
proposé un contrôle de la pollution chimique des cours
d’eau, dont 60 % était d’origine agricole, 25 % d’origine
industrielle et 15 % d’origine domestique. Il précisa qu’il
avait même proposé une taxe de dix centimes d’euro sur
chaque tonne de produits phytosanitaires tels qu’herbicides, pesticides, accélérateurs de végétation, retardateurs
de végétation, engrais foudroyants, accélérateurs de maturité, colorants d’appétence et autres fongicides, vendus
dans le royaume.
- M. Syndicalus s’empara nerveusement de la parole et lui
rappela vertement que l’idée même de cette taxe avait été
abandonnée, comme contraire à l’ordre public. Chacun savait qu’une telle taxe allait provoquer des désordres urbains, des délégations quotidiennes auprès des Députés
et des Sénateurs, des holocaustes de pneus sur les autoroutes, et que les préfectures deviendraient des îlots flottant sur des lacs de purin.
- Mme Lobbie ajouta discrètement qu’elle savait de bonne
source que la société Ma-sacré était prête à suspendre
toutes les subventions qu’elle accordait à la recherche sur
les cancers liés à la dispersion des phytosanitaires dans
l’air. Elle avait aussi de bonnes raisons de penser que les
puissantes sociétés Ba-tsf, Bâilleur et Saint-Glinglin avaient
déjà pris leurs dispositions pour que toute restriction entraîne une délocalisation de leurs laboratoires ainsi que de
leurs usines, ce qui conduirait à la perte de plusieurs dizaines de milliers d’emplois.
La solution de M. Logicus fut repoussée à l’unanimité des
voix, sauf la sienne.
M
. d’Épurationas suggéra qu’on devrait vérifier
les stations d’épuration des collectivités, qui
n’étaient souvent pas aux normes. Une récente
étude venait de montrer que les eaux usées étaient insuffisamment traitées et qu’elles dégradaient les cours d’eau
par des émissions de résidus de médicaments et de perturbateurs endocriniens. Le responsable de cette étude, le
professeur Biologicus, avait apporté la preuve que cette
contamination permanente et durable avait des effets
désastreux sur les cours d’eau et les nappes phréatiques.
Des cas de stérilité avaient été constatés chez les espèces
halieutiques, des modifications hormonales irréversibles
étaient intervenues chez la plupart des mammifères observés, et des individus trisexuels avaient fait leur apparition.
Association des Moulins de Touraine - Bulletin n° 62 Juin 2014
17
- Le Doyen Ububis l’interrompit brutalement pour lui rappeler qu’il s’agissait là d’un faux problème, étant donné
que le rapport du professeur Biologicus avait été interdit
de publication, que sa chaire avait été supprimée, et qu’on
l’avait convaincu de renoncer à son étude qui était de nature à inquiéter inutilement la population.
- Madame Budgétia renchérit en ironisant sur la naïveté
de monsieur Épurationas. Il était inutile de vérifier ce que
tout le monde savait depuis plusieurs années. Par ailleurs,
une telle préconisation ne pouvait qu’entraîner la mise aux
normes de très nombreuses installations publiques. Ces
mises aux normes allaient nécessiter de gros investissements et provoquer une augmentation des taxes locales.
Les conséquences étaient évidentes : mécontentement
des contribuables et avenir incertain des élus lors des
prochaines élections ; augmentation de la dette des communautés territoriales, ce qui était contraire aux directives
nationales.
La proposition de monsieur Épurationas fut rejetée à mains
levées.
- Madame Patricia-Charlotte de Bonneau remercia par
avance de ne pas revenir sur « la situation » (on avait banni
les termes de problème et de scandale) des P.C.B. La question avait déjà été abordée bien des fois, et elle risquait de
fragiliser de nombreuses entreprises, de détruire quantité
d’emplois et de mettre la Satrapie en difficulté à l’International.
L
e Doyen Ububis, habituellement si bavard, écoutait
en silence, comme hébété à l’idée d’avouer l’échec
de la mission qui lui avait été confiée.
C’est alors que madame Néma se leva lentement et prit la
parole.
« Si j’ai bien compris, il n’y a aucune possibilité de faire cesser les pollutions qui affectent les cours d’eau et les nappes
phréatiques de notre belle Satrapie. Qu’à cela ne tienne. À
cœur vaillant, rien d’impossible. Si on ne peut arrêter les
pollutions, laissons-les partir, et partir au plus vite, si vite
que personne ne puisse avoir le temps de les remarquer et
encore moins de faire le moindre prélèvement, la moindre
analyse. »
Le professeur Ububis, ému de reconnaissance, se jeta au
cou de Mme Néma et dit : « Ô Néma, si vous n’existiez pas,
il faudrait vous inventer ! Mais comment accélérer le débit
de nos cours d’eau sans alerter l’opinion publique ? »
Madame Néma, décidément personne de bon sens et
de réponse à tout, répliqua immédiatement. « C’est très
simple. Modifions tout ce qui peut ralentir les cours d’eau :
les méandres, les . . . »
« Top ! top ! top ! » interrompit le professeur Remembrus.
Supprimer les méandres, c’est ce que nous avons fait il y
a quelque cinquante ans, ce que nous avons regretté pendant quarante ans, et ce que nous rectifions depuis dix
ans. »
Le Doyen Ububis, qui avait recouvré ses esprits et son arrogance habituelle, reprit sentencieusement la parole. «
Mes chers collègues et néanmoins amis. Une solution aussi
simple que logique s’impose. Il suffit d’effacer les seuils des
moulins. Les propriétaires ne brûlent jamais de pneus sur
la voie publique, n’assiègent pas les élus de la Satrapie,
n’inondent pas les préfectures et n’ont aucun impact sur
les taxes locales ou le commerce international. »
Monsieur Molinus fit timidement remarquer que les
moulins constituaient des éléments du patrimoine, perpétuaient l’intelligence et le savoir-faire de nos ancêtres,
faisaient autant partie des paysages que les champs et les
forêts, étaient garants de la bonne santé du tourisme de
la Satrapie, qu’ils ne fabriquaient pas la pollution, et qu’ils
étaient très nombreux autrefois, lorsque les cours d’eau
étaient très poissonneux. Avec leurs seuils, ils avaient de
tout temps assuré la vie des rivières en période d’étiage.
De plus, ils pouvaient contribuer à l’émergence des énergies renouvelables, favoriser une certaine indépendance
énergétique en valorisant de façon optimale le potentiel
hydraulique de la Satrapie.
Ububis lui coupa la parole, et lui dit sèchement qu’on avait
suffisamment perdu de temps à entendre des sornettes
de cette sorte. Il désigna madame Néma pour mettre en
œuvre la nouvelle politique de l’eau.
L
es pollutions de tous ordres se poursuivirent. Les
moulins perdirent leurs seuils, la Satrapie ses touristes, et les pêcheurs leurs poissons. On décida alors
de créer une grande commission pour choisir les membres
d’une assemblée qui organiserait une concertation nationale pour recenser les citoyens compétents qui seraient
invités à proposer des solutions à des commissaires qui
rédigeraient un rapport préliminaire pour préparer un
questionnaire qui serait examiné par un aréopage de fonctionnaires du Ministère des Beaux-Arts, qui désigneraient
le responsable national de la Com-con, la Commission de
Concertation, afin de réfléchir à la reconstruction des seuils
pour redonner de la vie aux cours d’eau.
N.B : le pays de Descartes est aussi celui de Figaro.
« Je m’empresse de rire de tout de peur d’être obligé d’en
pleurer ».
Michel Naviner,
alias Michel Humourocrates
Association des Moulins de Touraine - Bulletin n° 62 Juin 2014
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Le moulin Douzil
Moulins de Tourainexe
Nous vous invitons à faire connaissance avec le domaine du
moulin Douzil, situé sur la Bresme, commune de Sonzay.
Un peu d’histoire…
Il est très difficile de trouver des archives historiques
sur ce domaine car son histoire est très ancienne. Cependant, nous avons retrouvé quelques archives et
pouvons ainsi raconter une partie de son histoire.
C’est le moulin Douzil, présent sur le domaine, qui
lui a donné son nom. Ce lieu, dans certaines archives
du 18ème siècle, est nommé le « Prieuré de la Madeleine» (voir pourquoi plus loin).
C’est également un lieu historique : une voie romaine
le traverse … mais ce n’est pas tout, comme vous le
verrez. Par ailleurs, c’est le plus ancien moulin à eau
connu de la vallée de la Bresme.
12ème siècle
:
Extrait du cartulaire CDXVIII et CDXIX de l’abbaye de
Noyer : en 1117, l’étang et le moulin furent donnés
aux moines bénédictins de l’abbaye de Noyer (ville
de Nouâtre en Indre et Loire) par Pierre de Sonzay et
Pétronille sa mère, alors propriétaires du domaine de
la Motte Sonzay, «pour la rémission de leurs péchés».
« Ils leur donnèrent l’étang et le moulin Douzil, sur
la Bresme, de la terre pour trois charrues, l’usage du
bois voisin et la glandée pour cent porcs. Gilles et
Payen Brunel, frères de Pierre de Sonzay, ratifièrent
cette donation et Jean d’Aluie, seigneur de Châteaux
en Anjou, suzerain du domaine de Douzil, le confirma également ». Les moines dédièrent ce prieuré à
Sainte Marie Madeleine.
13ème siècle :
Les bâtiments (prieuré et chapelle) furent incendiés
«par malice» disent les textes par deux seigneurs de
Sonzay au XIIIème siècle. Ils furent excommuniés par
le Pape !!!
Du 14ème au 16 siècle :
Pas de traces historiques du lieu pour l’instant.
17ème siècle :
Le lundi 13 janvier 1603, un bail à dîme est établi à Jean
Crossereau, laboureur, demeurant au Moulin Douzil
par Frère René du Gay, prêtre en l’abbaye de Marmoutier les Tours. « La dîme consiste en blés, grands
et menus, chanvres, lins, potages et charruages et qui
fait partie de la grande dîme du dit Sonzay».
En 1660, le moine Martin MARTEAU, écrivait dans
« le paradis délicieux de la Touraine » qu’au Moulin
Douzil (qu’il écrivait Douzi) on pouvait encore voir les
ruines de l’ancien monastère brûlé par deux frères,
seigneurs de Sonzay. Le 27 septembre 1692, il est fait
mention du Moulin Douzil dans une déclaration du
curé de Sonzay, Jacques Pajotin.
18ème siècle :
Le 14 juillet 1762, il est fait un bail à terme du Moulin
Douzil à Pierre Métayer par Nicolas Chevalier. Le 17
mai 1763, il est fait un procès à propos « d’un cheval
chargé de sel et gabelle, qui fût volé aux sieurs Joacchim Benoit et Nicolas Lonray », alors meuniers au
Moulin Douzil. En 1764 « est passé un accord entre
Jean Boudère (curé de Serrain) et Louis de Rieux,
chanoine en l’église de Tours, titulaire du « prieuré
de la Madeleine » du Moulin Douzil (écrit d’Ouzi) et
seigneur de ce fief qui avaient, faute de devoir être
payés par la fabrique, saisi un près indivis avec le dit
curé ». Le 10 juillet 1770, Nicolas Chevalier donne le
bail à Louis Cellier. Selon l’acte notarié (étude Jousset
Délépine), le Moulin Douzil comprend :
« une maison manable, grange, étable, cour, jardin,
halle du moulin avec les tournants virants, terres labourables, près, vignes, taillis et pâtures, plus deux
maisons qui ne sont point comprises dans le bail ».
La cloche de la chapelle fut brisée par les sans culottes
par ordre du district de Tours (elle n’était déjà plus à
la Chapelle et avait été mise en réserve à Bel Air).
19ème siècle :
Le Moulin Douzil figure sur le cadastre dit «napoléonien» publié en 1828.
En 1849, le domaine appartenait à un certain N. Anguille. Le bail était au nom de René Guerche, en qualité de meunier.
Un état de 1879 mentionne l’équipement suivant
pour le moulin : « 2 paires de meules, une chute de
4 mètres 30 sur une roue à augets (dite en dessus)
développant 3 chevaux vapeur pour une paire de
meules en activité 10 heures sur 24 ».
Association des Moulins de Touraine - Bulletin n° 62 Juin 2014
19
20ème et 21ème siècle :
Une statue en pierre d’1,20m de Ste
Madeleine est exhumée des ruines de
la chapelle du Moulin Douzil et est
donnée à l’église de Sonzay (vous
pouvez la voir au dessus de la porte
de la Chapelle de l’église).
Cette statue est classée Monument
Historique» en 1913 sous la référence
PM37000471. Les Monuments Historiques estiment qu’elle date du 4ème
quart du 15ème siècle.
Retrouvez toute l’aventure de cette
reconstruction sur le site internet du
moulin :
http://moulindouzil.over-blog.com
Le moulin Douzil avant (2009) et après :
Le moulin, situé sur la Bresme, a malheureusement été
détruit au tout début du 20ème siècle pour des raisons
politiques (l’Etat subventionnait la destruction des
moulins pour éviter une trop grande concurrence des
moulins d’Etat). La date n’est pas connue mais nous
savons que c’était avant 1900. Notre grand-mère, enfant, a assisté à sa destruction.
Des travaux ont été entrepris en 2009 afin de permettre
au Moulin Douzil de retrouver sa roue… Il s’agit d’une
roue à augets dite « roue du dessus ».
Ainsi, le 30 juillet 2009, grâce à l’aide précieuse et au
travail d’Alain Espinasse, la roue était mise en eau pour
la première fois ! Puis ce fut les travaux de reconstruction des murs.
Il reste encore beaucoup de choses à faire sur ce moulin mais maheureusement Jean Desnoues, son propriétaire, nous a quittés après des années de bataille pour
conserver l’étang attenant au moulin. L’Administration
a été la plus forte et trois jours avant son décès, il a
assisté au début des travaux de destruction de son
étang. Ses enfants vont tout faire pour pouvoir maintenir ce moulin en état.
P. VAUDIN
Hommage
Le moulin Douzil est orphelin ; Jean Desnoues qui a passé toutes ces dernières années
à faire revivre son moulin avec détermination, nous a quittés le 10 mai 2014. Ami des
moulins et membre de notre Association, il a participé à nos activités, Assemblées Générales, sorties moulins, tant que sa santé le lui a permis.
Passionné, homme de caractère, il fut aussi notre ami, et c’est pourquoi, nous lui avons
rendu hommage par notre présence, lors de ses obsèques à Langeais, ce 14 mai 2014.
A Thérèse son épouse, à sa famille, et à Patricia, qui continuent la sauvegarde de son
beau moulin, le Président de l’A.M.Touraine, ses Conseillers et amis des moulins, font
part de leurs Condoléances attristées.
Gabriel Henri Penet
Association des Moulins de Touraine - Bulletin n° 62 Juin 2014
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La borne du moulin de Fromentière
Extrait du règlement d’eau :
« il sera posé à l’amont de chaque usine, dans un endroit visible et de facile
accès, un repère fixe et invariable dont le point zéro indiquera le niveau de
la retenue.
Ce repère devra toujours rester accessible, soit aux fonctionnaires publics,
soit aux particuliers qui ont intérêt à vérifier la hauteur des eaux.
Il consistera en une borne en pierre de taille dure scellée dans un massif de maçonnerie et dont le pied
sera baigné par les eaux du bief. Cette borne de trente (0,30) centimètres de côté, portera sur la face
en regard du bief un trait horizontal gravé dans l’épaisseur de la pierre sur I cm (0,01) de profondeur
et qui correspondra au zéro indiquant le niveau légal de la retenue.
Les permissionnaires ou leurs fermiers seront responsables de la conservation du repère définitif, ainsi
que des repères provisoires jusqu’à la pose du repère définitif…
Le procès-verbal de récolement du 7 juin 1860 constate que ces prescriptions ont bien été exécutées…»
Mais le temps a passé et la borne a disparu, sans doute intégrée dans les fondations du pont de pierre ou du
lavoir qui ont été construits depuis…
Question à un fonctionnaire : que faire si la borne réglementaire a
disparu ?
Réponse : en reposer une nouvelle, si le repère provisoire existe toujours et vous permet de calculer le niveau réglementaire fixé par le
règlement d’eau…
C’est chose faite ; en août 2013, la borne réglementaire a été réinstallée
sur le bajoyer du canal d’amenée. A titre de précaution, le déversoir
a été légèrement rabaissé de manière à être un peu plus bas que le
niveau légal…
Je serais tentée de graver sur la borne cette date : 1860
FB
Une petite pièce de monnaie...
Dans le bulletin annuel de l’ASME 41, un article consacré au rhabillage des meules mentionne l’habitude
d’utiliser de petites pièces de monnaie pour terminer l’équilibrage de la meule tournante remise en place…
C’est sans doute à cet usage qu’avait servi cette pièce, trouvée dans l’un des archures du moulin de Fromentière.
On y lit très clairement la date : 1880 et sa valeur : 5 centimes
FB
Association des Moulins de Touraine - Bulletin n° 62 Juin 2014
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Hier et aujourd’hui...e
Le moulin de la Planche à Bourgueil
de nos amis Robert et Jennifer ROSS
Un peu de poésie ?e
Le Moulin à eau
Le ruisseau fait tourner les aubes du moulin,
Qui depuis bien des ans moud la blanche farine.
Si le ciel reste bleu, le meunier se chagrine,
Car il songe à son bief, qu’il voit sur son déclin.
Mais, lorsqu’au déversoir le courant opalin
Sur les palettes tombe et joyeux tambourine,
La machine frémit comme une ballerine
Dans son maillot tout blanc et son rythme félin.
La farine voltige et le travail bourdonne,
Tandis que le meunier, le cœur content, fredonne,
Et qu’au bruit de sa voix répond le bruit de l’eau.
Alors il se souvient du temps de sa jeunesse,
Où le mulet rétif agitait son grelot,
Pour que le vieux moulin de loin le reconnaisse.
- Jacques-Alexis Raynaud (dans « les Moulins » Encyclopédie Poëtique 5ème
vol.)
Association des Moulins de Touraine - Bulletin n° 62 Juin 2014
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Journée des moulinsxe
Journée du Patrimoine de Pays et des Moulins : Moulins à voir et à visiter en Indre et Loire
DIMANCHE 15 JUIN 2014 de 14H à 18H (sauf jours et horaires particuliers signalés)
SAMEDI 14 JUIN
Moulin des Fleuriaux - MONTS - tour carrée à 3 étages . Accès par un pont en pierre à 4 arches Il a conservé une partie
de sa machinerie et sa roue. Il date probablement du XIII° siècle et appartenait au Prieuré de Rançay. Mr et Mme AUDIN
- Tel. : 02 47 65 99 72
DIMANCHE 15 JUIN
Moulin de Couture - AVON-les-ROCHES . Vue extérieure : roue sur la Manse (viticulteur) -ancien moulin à tan, puis à
blé – en activité en 1269.
Moulin de Monmay - AVON-les-ROCHES - visite guidée de 10h à 18h.. Moulin à farine sur la Manse, cité dès 1642,
propriété de l’Abbaye de Noyers, il a fonctionné jusque dans les années 1990. Roue et mécanismes complets, en état de
marche. Mr et Mme ROZE. Tel 06 14 15 18 40
Moulin Parpin – AVRILLE les Ponceaux - roue à aubes de côté restaurée, sur la Roumer. Site connu depuis 1500 environ.
Porte ouverte à l’atelier de l’hôtesse, artiste-peintre – Visite libre de 11 h à 18h. Mme Le BRET. Tel 02 47 24 60 32
Les Moulins d’Aulnay - AZAY-le-Rideau Ouverture les 14 et 15 Juin Visite guidée extérieur et jardins - Grand moulin de
1525 avec une grande roue à aubes sur l’Indre et ancien moulin à tan. biefs fleuris reliés par des ponts de bois. Mr et
Mme BERTHIER Tel 02 47 45 53 53
.
Grand Moulin – BALLAN –vue extérieure depuis chemin rive gauche. roue « pendante » sur le Cher,
Moulin Bleu (ou moulin de la Lande) -BOURGUEIL – moulin à vent type cavier, avec ses ailes, sur les hauteurs de Bourgueil, dominant le vignoble. Salle de restaurant dans sa cave voûtée. Inscrit à l’I.S. des Monuments historiques en 1974 .
Visite extérieure. Tel 02 47 97 73 13
Moulin de Saussaye - CROUZILLES - l’ILE-BOUCHARD (Ferme-Auberge ).Dernier moulin sur la Manse, Cité en 1036 (
l’Ile-Bouchard, puis Crouzilles). deux roues à aubes remplacées par une roue unique, en fonction. Production hydroélectrique. A partir de 15h30. Mr et Mme MEUNIER. Tel 02 47 58 50 44
Moulin de Fromentière- HUISMES Sur le Douay (Petite Veude). Ancien Moulin à blé, connu depuis 1690. Roue en fonction, mécanismes complets. Visite libre ou guidée. Animations : randonnée, musique, expos, pique-nique tiré du sac. Mr
et Mme BOUILLON. Tel 02 47 95 57 21
Moulin de Battereau - PERRUSSON –ou m.des Aulnes, datant du 13ème siècle - visite libre ou guidée - Roue de 6m25
de diamètre alimentée par le dessus (chute de 7 mètres) par le ruisseau des Aulnes, affluent de la Vienne. Mécanismes
complets. Mr et Mme MARSAUD. Tel 02 47 59 41 65
Moulins Lambert ou Gillet dits » MAISON du MEUNIER » - PONT de RUAN – Autrefois propriétés des archevèques de
Tours, moulins à étoffes, farine. Roues en activité sur l’Indre, visites extérieures et intérieures. Site géré par l’Office de
Tourisme d’Azay le Rideau. Animations. Entrée gratuite pour la journée des moulins. Tel 02 47 26 29 90
Moulin des Roches - SAINT-EPAIN . sur route touristique D210 entre Ste Maure et St Epain. En 1336, il appartenait à la
collégiale de St Martin Son activité a cessé en 1930. Roue à pales en fonction sur la Manse, mécanismes et meules au
complet. Visite guidée. Mr et Mme LANGLOIS.
Tel 02 47 65 83 55
Moulin de la Fosse – REIGNAC-. Datant du XV°siècle, dépendant de l’Abbaye St-Julien de Tours. Roue à augets restaurée
sur le ruisseau de Rochette., partie des mécanismes et meule toujours en place.Très beau site. Visite guidée . Mr VILLETTE, Mme BURRELL. Tel 02 47 59 73 03
Moulin Garnier -VERNOU S/Brenne-.. Ouvert à la visite toute la journée (chambres d’hôtes) Moulin à blé du XV° siècle,
fonctionnement jusqu’au début du XIX° siècle. Il a perdu ses mécanismes intérieurs, mais a conservé roue et vannages.
Production hydroélectrique récente. Mr et Mme GUEGNAUD.
Tel 02 47 52 10 91
Association des Moulins de Touraine - Bulletin n° 62 Juin 2014
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Journée des moulins - 14 et 15 juin 2014xe
Moulin Parpin
Grand moulin *
Moulin Garnier
Moulin Bleu *
Moulin de la Fosse
Moulin de Fromentière
Moulin de Battereau
Moulins d’Aulnay
Moulin des Roches
Moulins Lambert
Moulin des Fleuriaux
Samedi
Moulin de Saussaye
Moulin de Monmay
Moulin de Couture *
* vue extérieure
uniquement
Prochain Bulletin Décembre 2014
Bulletin Imprimé par «37 de Création», La Grande Prairie 37140 Bourgueil