Promotion de la bonne gouvernance dans la politique allemande de
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Promotion de la bonne gouvernance dans la politique allemande de développement Document de stratégie du BMZ D O C U M E N T D E S T R AT ÉG I E 0 3 F - 2 0 1 0 2 PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT Table des matières 1. Résumé 3 2. Introduction 4 2.1 2.2 2.3 Pourquoi encourageons-nous la bonne gouvernance ? Périmètre du domaine à promouvoir De la compréhension de la bonne gouvernance 4 5 6 3. Objectif général 8 4. Rapports avec les accords internationaux et la politique européenne de développement 9 5. Principes et champs d’action 5.1 5.2 5.3 6. Principes applicables à la promotion de la bonne gouvernance Niveaux d’action, champs d’action et approches de promotion 5.2.1 Triade des obligations : respect, protection et garantie de tous les droits de l’homme 5.2.2 Démocratie, État de droit et médias 5.2.3 Égalité des genres 5.2.4 Réforme administrative et décentralisation 5.2.5 Bonne gouvernance financière, transparence dans le secteur des matières premières et lutte contre la corruption Instruments et avantage comparatif de la politique allemande du développement 10 10 11 12 13 15 15 17 19 Coopération stratégique avec les organisations multilatérales et l’Union européenne 20 7. Évaluation d’impact et contrôle des résultats 21 8. Prospective 21 9. Bibliographie 22 Annexe 1 24 PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT 3 1. Résumé Dans la déclaration du Millénaire des Nations unies (2000), la communauté internationale a affirmé que la bonne gouvernance est un facteur clé dans la lutte contre la pauvreté au niveau mondial. La présente stratégie contribue à la mise en œuvre de la déclaration du Millénaire des Nations unies et à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Elle présente l’offre que l’Allemagne propose aux pays partenaires en matière de gouvernance dans le cadre de sa politique de développement. Elle s’applique à la coopération avec les organisations régionales et à la collaboration stratégique avec les organisations multilatérales et l’Union européenne. Notre conception de la bonne gouvernance repose sur les droits de l’homme. La triade des obligations (respecter, protéger et garantir les droits de l’homme) attribue à l’État des obligations et aux personnes, des droits. C’est sur cette base que le « catalogue de critères du BMZ pour l’évaluation de l’orientation vers le développement » a défini les éléments essentiels de la bonne gouvernance.1 Cette stratégie s’adresse en premier lieu aux pays partenaires dotés de structures étatiques développées. Nous soutenons ces derniers à mettre en œuvre des réformes de l’État et de l’administration ainsi que des réformes sectorielles dans l’esprit de la déclaration de Paris. La présente stratégie complète de ce fait une autre stratégie du BMZ intitulée « Transition orientée vers le développement dans un contexte de fragilité étatique et de mauvaise gouvernance ». Cette dernière s’adresse surtout aux pays partenaires dont les structures étatiques sont moins développées et où 1 Les cinq critères sont les suivants : politique axée sur la réduction de la pauvreté et la durabilité ; respect, protection et garantie de tous les droits de l’homme ; démocratie et État de droit ; performances et transparence de l’État ainsi que comportement coopératif dans la communauté internationale. le renforcement de l’État est un enjeu particulier. Ces deux stratégies sont complémentaires. En matière de promotion de la bonne gouvernance, notre coopération pour le développement repose sur les principes suivants : ● renforcer l’appropriation pour une bonne gouvernance ● mener un dialogue politique en continu et à long terme ● promouvoir l’État et la société civile ● partir des réalités locales et non de solutions toutes faites et ● ériger la gouvernance en thème clé dans tous les secteurs. La promotion de la bonne gouvernance s’effectue dans différents champs d’action, à différents niveaux et avec différents partenaires de l’appareil d’État et de la société civile. Les principaux champs d’action sont les suivants : ● triade des obligations : respect, protection et garantie de tous les droits de l’homme ● démocratie, État de droit et médias ● égalité des genres ● réforme administrative et décentralisation ● bonne gouvernance financière, transparence dans le secteur des matières premières et lutte contre la corruption. 4 PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT La bonne gouvernance constitue un sujet ambitieux et complexe qu’un document de stratégie ne peut traiter en totalité. Même si la politique allemande de développement a accumulé des expériences précieuses dans de nombreux domaines, il faut garder une perspective réaliste quant aux effets attendus des activités de promotion. « Une bonne gouvernance constitue peut-être le facteur le plus important pour éradiquer la pauvreté et favoriser le développement2» 2. Introduction 2.1 Pourquoi encourageons-nous la bonne gouvernance ? Dans la déclaration du Millénaire des Nations unies (2000), la communauté internationale a affirmé que la bonne gouvernance est un facteur clé dans la lutte contre la pauvreté au niveau mondial. La promotion de la bonne gouvernance favorise la réalisation des droits de l’homme que l’État doit respecter, protéger et garantir (triade des obligations). Quand un État s’efforce d’appliquer les droits de l’homme, il s’oriente vers le développement. Or, l’orientation vers le développement est fondamentale pour la stabilité des sociétés. En effet, la prise en compte du dévelop pement joue un rôle de premier plan dans l’équilibre pacifique des intérêts au niveau supranational et mondial : dans les processus de négociation et de mise en œuvre, les acteurs tenant compte du développement assurent d’importantes fonctions de médiateurs. La présente stratégie contribue à la mise en œuvre de la déclaration du Millénaire des Nations unies et à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Elle formule les prescriptions que le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) a fixées en matière de promotion de la bonne gouvernance.3 La bonne gouvernance constitue un sujet ambitieux et complexe. Même si la politique allemande de développement a accumulé des expériences précieuses dans de nombreux domaines, il faut garder une perspective réaliste quant aux effets attendus des activités de promotion. Cette stratégie s’applique à la coopération avec les pays partenaires, les organisations régionales, les organisations multilatérales et l’Union européenne. Elle présente l’offre que l’Allemagne propose aux pays partenaires en matière de gouvernance. Elle a force obligatoire pour les agences publiques de la coopération au développement ; elle constitue un point de repère pour les organisations non gouvernementales et les acteurs du secteur privé. Elle s’applique aux stratégies régionales, aux programmes nationaux et aux stratégies prioritaires de la coopération bilatérale allemande. Elle appuie la prise de décisions portant sur l’identification, la vérification, la conception, l’exécution, le pilotage et l’évaluation de mesures concernant un secteur ou un sujet particulier. 2 Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies devant l’assemblée plénière des Nations unies en 1998. 3 Cette stratégie remplace le document de position « Bonne gouvernance dans la coopération allemande » de 2002. 5 PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT 2.2 Périmètre du domaine à promouvoir La bonne gouvernance est encouragée dans le pôle prioritaire « Démocratie, société civile et administration publique » et constitue un sujet clé dans d’autres secteurs.4 La forme concrète que prennent les activités de promotion dépend surtout du niveau de gouvernance et de l’orientation vers le développement par les pays partenaires. Dans les pays partenaires qui sont dotés de structures étatiques développées et dont les acteurs étatiques s’orientent vers le développement (voir niveau de gouvernance moyen et élevé dans la matrice), la politique allemande de développement vise à soutenir les politiques nationales de réforme (sectorielle) conformément à la déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement (2005). Les pays partenaires dont les structures étatiques sont moins développées ou fragiles ou qui ne tiennent pas suffisamment compte du développement ont des spécificités qui sont ap- Niveau de gouvernance Pays à niveau de gouvernance élevé Engager une action préventive Pays à niveau de gouvernance moyen Engager une action préventive Pays à faible niveau de gouvernance Protéger les groupes démunis et vulnérables, promouvoir l’autoassistance et assumer la responsabilité internationale de protéger. Encourager les changements de comportement des gouvernements, renforcer les forces réformatrices et promouvoir les services sociaux de base. Dégradation (-) Stationnaire (0) 4 L’OCDE a introduit les indicateurs PD/GG 1 et 2 pour les projets dans le domaine du « développement participatif/bonne gouvernance ». L’indicateur PD/GG 2 est attribué à un projet/programme qui vise à promouvoir directement le développement participatif, la démocratisation et la bonne gouvernance. L’indicateur PD/GG 1 est attribué quand la bonne gouvernance est encouragée dans un projet/programme. Soutenir les efforts positifs des gouvernements. Amélioration (+) Tendance de la gouvernance en matière de développement 6 PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT profondies dans la stratégie « Transition orientée vers le développement dans un contexte de fragilité étatique et de mauvaise gouvernance » (2007) (p. ex. renforcement de l’État). Les approches de promotion liées à la gouvernance dans les situations de crise, de conflit et de post-conflit sont abordées dans la stratégie du BMZ « Prévention des crises, gestion des conflits et promotion de la paix ». Dans ces cas, il faut veiller à ce que les mesures mises en œuvre ne ravivent pas des conflits anciens (principe « ne pas nuire »). 2.3 De la compréhension de la bonne gouvernance La notion de « gouvernance » se rapporte à la manière de prendre les décisions et de formuler puis mettre en œuvre les politiques. Elle englobe aussi les processus politiques au niveau supranational et les organisations régionales. Elle porte en premier lieu sur les normes, institutions et processus qui régissent l’action des acteurs de l’État, de la société civile et du secteur privé. D’une part, il s’agit des normes et valeurs qui guident la gouvernance et, d’autre part, du contexte institutionnel où elle s’insère. L’on ne peut pas comprendre les dimensions normatives et institutionnelles de la gouvernance sans se référer à son contexte historique, culturel, social et économique. Il n’existe pas de définition uniforme de la bonne gouvernance au niveau international. Toutefois, au cours des dernières décennies, la bonne gouvernance est devenue un concept normatif complet reconnu internationalement. Notre conception de la bonne gouvernance repose sur les droits universels de l’homme et les principes qui en découlent.5 L’idéal poursuivi est celui d’un État qui respecte les obligations prises au niveau international et régional, les met en œuvre progressive- 5 Autonomisation, participation, égalité des chances et nondiscrimination, transparence et responsabilité ment et les garantit. Cet idéal repose sur la triade des obligations de l’État : respect, protection et garantie de tous les droits de l’homme. Les acteurs étatiques se voient attribuer des obligations et les personnes, des droits. La bonne gouvernance est à la fois un préalable au développement et l’un de ses objectifs. Le « catalogue de critères du BMZ pour l’évaluation de l’orientation vers le développement de pays partenaires » définit les éléments essentiels de la bonne gouvernance. Nous parlons de bonne gouvernance quand les acteurs étatiques et les institutions s’efforcent sérieusement d’orienter la politique sur la satisfaction des besoins des populations pauvres, la durabilité et la réalisation des OMD. Il existe une relation directe entre la bonne gouvernance et la réduction de la pauvreté. La bonne gouvernance permet la création de conditions stables favorables à une croissance économique à grande échelle et à la réduction de la pauvreté. Un État mène une action axée sur le développement quand il respecte et protège tous les droits de l’homme et s’efforce sérieusement de les garantir à tout le monde – sans considération de statut, de genre, d’âge ou d’appartenance ethnique, religieuse ou culturelle. Son action est guidée par les principes de la démocratie et de l’État de droit, principes qui englobent la participation politique de la population, le rôle responsable du parlement ainsi que la légalité de l’action étatique et une séparation adéquate des pouvoirs. Un tel État est également capable de régler les conflits de manière constructive et non violente. Il se caractérise par ses performances et la transparence de l’administration. Son gouvernement est volontariste et en mesure d’imposer ses décisions, son administration est transparente, performante et centrée sur les citoyens. Ces derniers aspects revêtent aussi une grande importance pour le système PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT des finances publiques, car ils sont liés à une lutte efficace contre la corruption dans les institutions étatiques. Compte tenu de l’importance croissante de la coopération régionale et internationale, un comportement coopératif au sein de la communauté internationale constitue également un critère de prise en compte du développement. Catalogue de critères du BMZ pour l’évaluation de l’orientation vers le développement6 1. Politique axée sur la réduction de la pauvreté et la durabilité 2. Respect, protection et garantie de tous les droits de l’homme 3. Démocratie et État de droit 4. Performances et transparence de l’État 5. Comportement coopératif dans la communauté internationale 6 Le catalogue de critères complet se trouve à l’annexe 1 7 8 PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT 3. Objectif général Dans la déclaration du Millénaire, la communauté internationale s’est engagée à œuvrer dans le sens d’un développement durable à l’échelle planétaire. Cet engagement se concrétise dans les OMD, le consensus de la conférence sur le financement du développement de Monterrey (2002), le sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg (2002), la déclaration de Paris (2005), les résultats du sommet Millénaire+5 et le « programme d’action d’Accra » (2008). Pour la mise en œuvre de ce cadre international, la politique allemande de développement s’est fixé quatre objectifs : ● combattre la pauvreté à l’échelle planétaire ; ● assurer la paix et réaliser la démocratie ; ● rendre la mondialisation équitable ; ● protéger l’environnement. Le gouvernement fédéral allemand a dressé le programme d’action interministériel 2015 pour formuler sa contribution à la mise en œuvre de la déclaration du Millénaire et à la réalisation des OMD. Seule une démarche holistique donne des gages que tous les projets produiront des effets positifs sur le développement social, économique, écologique et politique. La promotion de la bonne gouvernance s’inscrit dans une telle démarche. Les stratégies et documents de position du BMZ ci-dessous conservent leur importance en matière de promotion de la bonne gouvernance : La stratégie pour une participation équilibrée des femmes et des hommes au processus de développement (2001) contient les objectifs et principes ainsi que les expériences et possibilités d’action dans le domaine de l’égalité. La stratégie de coopération pour le développement avec les peuples autochtones en Amérique latine et dans les Caraïbes (2006) a pour objectif d’orienter plus fortement la CD en Amérique latine sur les droits, intérêts, besoins et processus organisationnels des peuples autochtones. La stratégie relative aux principes de l’économie de marché sociale et écologique de la politique allemande du développement (2007) applique le principe de la durabilité aux questions d’ordre économique et souligne qu’il est indispensable de combiner la politique économique et la bonne gouvernance pour obtenir une croissance économique à large impacte et durable. La stratégie relative à la protection sociale (2008) décrit des pistes pour la conception de politiques sociales qui soient centrées sur les populations les plus défavorisées et contribuent ainsi à la lutte structurelle contre la pauvreté. Le plan d’action 2008-2010 pour les droits de l’homme dans la politique de développement (2008) vise à renforcer la promotion des droits de l’homme et leur prise en compte généralisée dans la coopération au développement. Le document de position Pays d’ancrage – partenaires du développement mondial (2004) fait ressortir que la coopération doit soutenir la réforme et le renforcement des structures étatiques dans ces pays pour qu’il se crée des structures équitables et pacificatrices (gouvernance mondiale). PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT 9 4. Rapports avec les accords internationaux et la politique européenne de développement L’exercice responsable du pouvoir étatique est encadré par des garanties internationales des droits de l’homme telles que les pactes de 1966 (Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et Pacte international relatif aux droits civils et politiques). La Convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) de 1979 oblige les acteurs étatiques à éliminer les discriminations à l’égard des filles et des femmes par des politiques et programmes visant à assurer une égalité de facto entre les genres. De nombreux pays partenaires ont ratifié, entre autres, ces instruments, ont adhéré à des conventions régionales sur les droits de l’homme et sont membres de conventions, d’initiatives et d’organisations régionales. Dans le contexte africain, le programme de développement « Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique » (2001) (NEPAD) revêt une importance capitale. Il a donné naissance au « mécanisme africain d’évaluation par les pairs » (MAEP) et engagé un processus d’évaluation réciproque de la gouvernance dans les pays africains. Dans l’Acte constitutif de l’Union africaine (2002), les États signataires déclarent que la promotion de la bonne gouvernance est un objectif majeur ; la révision de l’Accord de Cotonou (2002) fait de la bonne gouvernance un élément fondamental de la coopération et prévoit la possibilité de suspendre la coopération, notamment dans les cas de corruption grave. Il existe d’autres initiatives et instruments suivants mis en œuvre par la communauté interna- tionale favorisant la promotion de la bonne gouvernance : ● La Convention des Nations unies contre la corruption, UNCAC, (2003) prévoit une large panoplie d’instruments pratiques de lutte contre la corruption et de mesures visant à instaurer la transparence des transactions financières. ● Lors du Sommet mondial des Nations unies (2005), la bonne gouvernance a été reconnue comme une condition nécessaire au développement et à la croissance économique durable. ● Le Programme d’action d’Accra, adopté lors du troisième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide (2008), met en avant le renforcement du dialogue politique sur les stratégies de développement, notamment celles qui concernent la mise en œuvre des obligations contractées dans les domaines de l’égalité des genres, des droits de l’homme et de l’environnement. Dans le cadre de la politique européenne du développement, le consensus européen sur la politique de développement (2006) et les conclusions du Conseil de l’Union européenne « L’égalité entre les hommes et les femmes et l’émancipation des femmes dans la coopération au développement » (2007) constituent une base cruciale pour la promotion de la bonne gouvernance. 10 PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT 5. Principes et champs d’action 5.1 Principes applicables à la promotion de la bonne gouvernance ● Mener le dialogue politique en continu et à long terme. L’appropriation de la bonne gouvernance peut être facilitée par un dialogue politique à long terme entre les gouvernements partenaires et les donateurs. Ce dialogue devrait impliquer tous les niveaux politiques dans l’élaboration des politiques de réforme. Pour encourager les pays partenaires à s’orienter davantage vers le développement, il est possible de les inciter à engager d’autres réformes en évoquant la perspective d’instruments de financement innovants.7 Les forums entrant dans le cadre de financements budgétaires conviennent particulièrement à un dialogue politique permanent. ● Promouvoir les structures de l’État et la société civile. Les institutions publiques ont besoin de la participation et de l’engagement des acteurs de la société civile. Ces derniers contribuent, notamment par leurs revendications, à la réalisation des droits de l’homme, de la démocratie et de l’État de droit. Ils représentent en particulier les intérêts des populations défavorisées et victimes de discriminations. Par ailleurs, ils contribuent à la fourniture et au contrôle de services sociaux de base (p. ex. mise en œuvre du droit à santé, à l’éducation, à l’eau et à l’alimentation). Dans tous ces cas, les acteurs de la société civile sont des inter- La politique allemande du développement vise à renforcer la transparence, l’obligation de rendre compte et les performances de l’État en se fondant sur les principes de la démocratie et de l’État de droit. Cela vaut aussi pour la coopération avec les organisations régionales. Le but poursuivi ici est d’aider les acteurs étatiques légitimes à exercer leurs fonctions principales et à organiser des processus politiques en impliquant la société civile. La promotion de la bonne gouvernance est généralement un processus complexe et conflictuel de longue haleine. La promotion de la bonne gouvernance est régie par les principes suivants : ● Renforcer l’appropriation pour la bonne gouvernance. Les processus de réforme sociale ne peuvent pas être injectés dans les sociétés de l’extérieur. Les actions de développement ne peuvent que venir en appui des réformes engagées dans les champs d’action liés à la bonne gouvernance. La réussite des mesures de promotion dépend en premier lieu de la volonté réformatrice et de la mobilisation des ressources locales. Par conséquent, la promotion de la bonne gouvernance doit reposer sur les priorités et les politiques de réforme des pays partenaires. 7 Le financement conjoint de programmes (FCP) est une modalité de financement qui comprend des aides budgétaires générales et sectorielles ainsi que des financements par pots communs. Ces derniers incluent le financement conjoint de programmes de réformes sectoriels, intersectoriels ou macroéconomiques du pays partenaire, ces programmes étant élaborés et pris en charge au niveau national et financés par plusieurs donateurs qui s’accordent avec le partenaire sur des objectifs communs et des procédures harmonisées. Le financement bilatéral est assuré par la Coopération financière (CF). En outre, un financement par pot commun peut être assuré par la Coopération technique (CT) dans le cadre de la mise en commun de fonds de la Coopération technique. PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT locuteurs de premier plan, tandis que l’État se charge d’établir une réglementation (juridiquement) contraignante. Ainsi, la promotion de la bonne gouvernance concerne l’État et la société civile et inclut la promotion du parlement. ● ● Partir des réalités locales et non de solutions toutes faites. En matière de promotion de la bonne gouvernance, il n’existe pas de voies toutes tracées pour les réformes. Il importe en effet de tenir compte dans tous les cas du contexte historique, culturel, politique, économique et social ainsi que des évolutions régionales spécifiques. De nombreux pays partenaires conservent des systèmes traditionnels de gouvernance. Leurs normes, valeurs et institutions sont profondément enracinées dans la société et assurent des fonctions importantes pour la population. Il faut respecter cette diversité, faire preuve d’imagination pour la mettre au service des réformes et encourager la capacité d’ancrage et la coopération en faveur du développement social et économique en intégrant des structures « modernes ». Il convient de veiller constamment à la compatibilité avec les droits de l’homme et les droits des femmes. Ériger la gouvernance en thème clé dans tous les secteurs. L’intégration de la promotion de la bonne gouvernance dans les projets sectoriels peut accroître leur efficacité. Si les droits et intérêts des différentes populations sont pris en compte lors de la fourniture des services publics (p. ex. eau potable, santé et éducation) et si les acteurs étatiques œuvrent dans le respect des règles de transparence et de redevabilité, ils contribuent directement à la réduction de 11 la pauvreté. La bonne gouvernance est une condition indispensable à une politique économique socialement équitable. 5.2 Niveaux d’action, champs d’action et approches de promotion Niveaux d’action Il est possible de promouvoir la bonne gouvernance dans différents domaines et à différents niveaux qui sont interconnectés, voire interdépendants. L’approche multi-niveaux permet d’encourager de manière cohérente la bonne gouvernance à tous les niveaux, notamment au niveau local. Elle permet la promotion des parlements et des institutions exécutives au niveau infranational ainsi que l’intégration de différents niveaux d’action politique. Dans certaines régions ou sous-régions, il est possible d’appuyer les structures régionales de gouvernance et les organisations régionales. Il faut tenir compte des structures existantes en veillant à renforcer les droits de la société civile et la participation démocratique. Les stratégies régionales du BMZ inscrivent la promotion de la gouvernance au niveau régional. Les organisations régionales jouent souvent un rôle de catalyseur des réformes de la gouvernance au niveau continental et national. En Afrique, l’Union africaine, le NEPAD et le MAEP ainsi que les communautés régionales d’intégration telles que la CEDEAO, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) assument une responsabilité accrue pour la paix, la stabilité et le développement. En approfondissant l’intégration économique, ces organisations contribuent également à la stabilité régionale et au développement.8 8 Il en va de même des programmes de lutte contre la criminalité organisée transfrontalière, souvent mise en cause dans le trafic de femmes et d’enfants. 12 PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT Champs d’action et approches de promotion Dans la promotion de la bonne gouvernance, les différents champs d’action sont fortement liés. Il faut tenir compte des interdépendances existantes en appliquant des politiques sectorielles cohérentes et coordonnées entre elles et en tirant profit des effets de synergie. Ainsi, la promotion exclusive de l’efficience de la justice risque de renforcer des structures autocratiques de domination si des réformes législatives nécessaires à l’instauration d’un État de droit ne sont pas menées en parallèle. Ces interactions doivent être considérées lors de la planification et de l’exécution des programmes. Il convient de procéder à un arbitrage minutieux entre les différents objectifs sectoriels. 5.2.1 Triade des obligations : respect, protection et garantie de tous les droits de l’homme9 Les droits de l’homme définissent des droits civils, politiques, sociaux, économiques et culturels. Ils contraignent l’État à créer un cadre réglementaire opposable aux acteurs non étatiques (qui peuvent être des acteurs du marché) pour empêcher la violation des droits des individus par des tiers. La triade des obligations oblige les acteurs étatiques (administration et gouvernement à tous les niveaux) de promouvoir aussi les politiques assurant un accès équitable aux services sociaux de base (p. ex. santé, éducation, eau) ainsi qu’aux ressources économiques (p. ex. terre, capital, infrastructures) et politiques. Pour réaliser les droits de l’homme, il faut que les différentes institutions joignent leurs efforts aux niveaux centralisé et décentralisé et s’attachent à intégrer les aspects 9 Étant donné que les droits de l’homme revêtent une importance éminente pour la gouvernance et que la politique allemande de développement est systématiquement orientée vers cette dernière, le « Plan d’action pour les droits de l’homme dans la politique de développement » pour la période 2008-2010 définit, entre autres, les pôles prioritaires « Suppression des causes structurelles de la pauvreté et de l’exclusion », « Consolidation d’un contexte favorable » et « Aménagement de la croissance en tenant compte des droits de l’homme ». des droits de l’homme dans les politiques et programmes. Le groupe cible devrait être formé des populations victimes de mécanismes de discrimination, qui sont souvent des groupes et minorités ethniques. La mise en œuvre des droits de l’homme ne se heurte pas seulement aux insuffisances législatives. Elle est aussi freinée par le manque de capacités financières, humaines, institutionnelles et infrastructurelles. Il en résulte entre autres que les violations des droits de l’homme ne sont pas poursuivies de manière efficace. Les acteurs étatiques, notamment au niveau local, ne sont souvent pas informés de leurs obligations en matière de droits de l’homme, ni préparés à leur mise en œuvre. Cette situation est aggravée par le fait que l’exclusion et la discrimination de certains groupes (p. ex. les femmes, les personnes handicapées, les minorités religieuses et ethniques, les jeunes) sont profondément enracinées dans les sociétés de nombreux pays partenaires. Il faut donc s’appliquer à promouvoir l’adhésion aux droits de l’homme, notamment à l’égard des groupes discriminés. Exemples d’approches de promotion : ● promotion des institutions nationales de défense des droits de l’homme et des organisations de la société civile et appui à la mise en réseau de celles-ci (à l’échelon régional) ; ● appui aux réformes législatives visant à mettre en œuvre les engagements internationaux en matière de droits de l’homme aux niveaux national, régional et local ; PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT ● promotion de politiques de réforme axées sur les droits de l’homme concernant les services sociaux de base et la sécurité alimentaire (p. ex. droit à l’eau, éducation, santé et nourriture ainsi que réforme foncière) ainsi que l’éducation aux droits de l’homme. 13 Exemples d’approches de promotion : ● renforcement des performances du système politique (p. ex. des parlements -y compris régionaux- dans leurs fonctions législatives et leur rôle de contrôle et de représentation ; appui à la préparation et à la tenue d’élections) ● renforcement des institutions légitimées démocratiquement à tous les niveaux (p. ex. décentralisation politique) ● promotion de la participation institutionnalisée de la société civile au processus politique de décision et de mise en œuvre (participation politique des femmes, des jeunes, des personnes handicapées, des minorités et groupes religieux et ethniques). 5.2.2 Démocratie, État de droit et médias Démocratie Les principes fondamentaux d’une démocratie sont une représentation reposant sur des élections libres et régulières, la participation sociale aux processus politiques de décision et de mise en œuvre (même entre les élections), ainsi que l’État de droit et le respect des droits de l’homme. Pour qu’une démocratie fonctionne, il faut que les principes et procédures démocratiques soient ancrés et institutionnalisés dans la société, ce qui ne se résume pas à la tenue d’élections formelles. Le parlementarisme démocratique tire sa substance d’une société civile informée et capable de s’exprimer ainsi que d’une participation active aux processus de sensibilisation politique et de prise de décision à tous les niveaux. Les technologies de l’information et de la communication (p. ex. l’e-gouvernance) peuvent servir à renforcer ces aspects et à accroître la transparence, notamment en matière d’utilisation des ressources publiques. Dans de nombreuses démocraties formelles, certaines populations sont en réalité exclues des décisions politiques. Il convient donc de soutenir particulièrement les populations défavorisées et discriminées (autonomisation) pour leur donner accès aux processus politiques de décision et de mise en œuvre. Une attention particulière doit être accordée aux jeunes qui constituent généralement la majorité de la population et représentent une proportion importante des électeurs. État de droit Le droit et la loi constituent le cadre d’une interaction libre et ordonnée de tous les acteurs sociaux et sont indispensables au fonctionnement de sociétés démocratiques. Le droit est un instrument de pilotage des processus sociétaux, politiques et économiques. Notre conception de l’État de droit se caractérise par l’interdépendance entre démocratie, État de droit et État social. Les caractéristiques d’un État de droit sont le monopole de la violence légitime, la séparation des pouvoirs (qui implique une justice indépendante), une administration conforme au principe de légalité ainsi que le respect, la protection et la garantie de tous les droits de l’homme. La combinaison entre l’obligation pour l’autorité publique de respecter la légalité et les modalités d’organisation de l’État (p. ex. la séparation des pouvoirs) est particulièrement importante quand il s’agit des processus de développement de l’État dans de nombreux pays partenaires. En outre, le droit protège l’individu de l’arbitraire étatique. 14 PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT La sécurité juridique contribue aussi à instaurer un climat propice aux investissements et favorise une croissance économique à grande échelle (croissance pro-pauvres).10 Dans de nombreux pays partenaires, les fondements juridiques d’un État de droit démocratique existent, mais leur mise en œuvre est souvent insuffisante, malgré les réformes engagées. Souvent, la sécurité juridique et la justice sont limitées par un manque d’indépendance, de professionnalisme et de neutralité de la justice. En outre, les populations défavorisées et discriminées, notamment les femmes et les jeunes, n’ont pas accès à la justice, car ils ne connaissent pas leurs droits et n’ont pas les moyens financiers de se faire assister d’un conseil juridique et de faire valoir leurs droits. La promotion de l’État de droit vise à renforcer le rôle du droit en tant qu’instrument de pilotage dans la société et de protection des individus. Elle ne doit pas se limiter à la promotion du droit et de la justice, mais appuyer aussi l’application des principes de l’État de droit dans d’autres domaines de la bonne gouvernance. Exemples d’approches de promotion : ● renforcement de l’organisation du système judiciaire (p. ex. décentralisation de la justice) et professionnalisation des acteurs du secteur de la justice (p. ex. procureurs, juges, défenseurs et fonctionnaires de justice) ● appui à l’élaboration, la mise en œuvre et l’application de lois dans le respect des droits de l’homme (droit public, droit civil, droit pénal, p. ex. légalité de l’administration) 10 Voir BMZ Konzept 157 : Grundsätze der sozialen und ökologischen Marktwirtschaft in der deutschen Entwicklungspolitik (2007). [Principes de l’économie de marché sociale et écologique dans la politique allemande du développement (2007)]. ● promotion de l’accès au droit et éventuellement à la médiation pour toutes les populations (p. ex. par la diffusion du droit et l’éducation juridique ; relation entre droit traditionnel et moderne). Médias La participation démocratique reste lettre morte sans la liberté de la presse, des médias indépendants et un paysage médiatique diversifié. Élevé au rang de « quatrième pouvoir », un paysage médiatique libre remplit des fonctions démocratiques de premier plan : il constitue une plateforme pour le dialogue social et contribue à la diffusion d’informations nécessaires à la sensibilisation politique. En outre, il joue le rôle d’un chien de garde attentif aux infractions commises par les acteurs étatiques (p. ex. corruption, abus de pouvoir et violation des droits de l’homme). L’influence politique, la censure et les intérêts économiques empêchent le développement d’un paysage médiatique dynamique et indépendant. L’instauration du pluralisme et d’une culture de la tolérance repose en grande partie sur l’existence de médias indépendants et critiques. Les médias indépendants apportent une contribution vitale à la promotion des processus sociaux d’apprentissage. L’Internet en particulier permet la libre circulation des informations. Il est essentiel d’encourager des conditions où un paysage médiatique pluraliste puisse s’épanouir et où les professionnels des médias puissent travailler sans avoir à craindre de représailles. Il faut en même temps garantir le droit des utilisateurs aux informations. Exemples d’approches de promotion : ● renforcement de l’indépendance de médias libres (contexte juridique et financier) PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT ● ● promotion de la formation professionnelle initiale et continue des journalistes Exemples d’approches de promotion : ● adaptation des règles de droit, institutions et pratiques administratives existantes aux droits et intérêts des femmes et jeunes filles (p. ex. inscrire l’égalité dans la constitution, autonomie juridique des femmes, droits fonciers) ● appui au développement et à la mise en œuvre de stratégies nationales et de plans d’action visant à protéger les femmes et jeunes filles de la discrimination et d’autres violations de leurs droits fondamentaux (p. ex. prévention et poursuites pénales contre la violence sexiste) ● promotion de l’abandon de stéréotypes sexistes par des actions de sensibilisation et de relations publiques. promotion de l’accès aux technologies de l’information et de la communication dans le contexte de la participation politique et de la transparence. 5.2.3 Égalité des genres Préoccupation essentielle de la politique allemande du développement, l’égalité des sexes est l’une des facettes de la bonne gouvernance. Malgré de nombreux accords et initiatives internationaux et régionaux, sa mise en œuvre souffre de graves lacunes dans la plupart des pays partenaires. Les politiques publiques produisent des effets différents sur les femmes et les hommes. Les institutions et politiques qui reposent sur des valeurs et normes patriarcales sont responsables en partie de l’inégalité des chances. À cause de la discrimination sexospécifique, les femmes ont plus difficilement accès aux services publics, aux marchés et aux ressources économiques (terre, capital, conseil, formation, information). L’intégration des femmes aux processus de marché sur un pied d’égalité (l’autonomisation économique des femmes) est un facteur de développement économique. Nous souhaitons aider les pays partenaires à réformer leurs institutions et politiques de façon à ce que les femmes et les hommes soient à la fois les acteurs et les bénéficiaires du développement politique, économique, social et culturel sur un pied d’égalité (autonomisation et intégration des questions de parité). Les institutions doivent viser à instaurer l’égalité des sexes et permettre la représentation équitable des femmes. 15 5.2.4 Réforme administrative et décentralisation Réforme administrative L’administration publique est le fondement de tout État de droit démocratique et performant et la principale interface entre l’État et la société. Les réformes administratives sont un élément incontournable de toute modernisation de l’État qui prépare l’établissement de la bonne gouvernance dans les différents secteurs politiques. Cela vaut tout autant pour les processus globaux de réforme que pour les réformes concernant les administrations sectorielles et les institutions qui fournissent des services publics (p. ex. santé, éducation, protection sociale, environnement, économie). Il arrive souvent, dans les pays partenaires, que des administrations publiques politisées et centralisées ne soient pas en mesure d’accomplir leurs missions efficacement. Leur action n’est ni axée sur le développement, ni proche des ci- 16 PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT toyens. Plombées par des règles et processus hypertrophiés et des coûts élevés, elles freinent le développement et créent un terrain favorable à l’informalité et à la corruption. Il est fondamental de promouvoir l’orientation vers les résultats dans l’administration publique afin que celle-ci ne se contente pas de respecter des règles, mais obtienne les résultats attendus par la population. Pour ce faire, l’échelon politique doit faire preuve d’une capacité de pilotage suffisante. Il faut donc mettre en place et renforcer les capacités administratives correspondantes et le contrôle exercé par la société civile. Exemples d’approches de promotion : ● appui aux réformes de l’organisation administrative, du service public et des autorités fiscales et douanières visant à accroître les performances, la transparence et la dimension citoyenne ● appui à la réorganisation institutionnelle des fonctions et attributions politiques à tous les niveaux politiques ● renforcement de la participation de la population et des capacités des acteurs de la société civile – notamment quand ils représentent les intérêts de groupes défavorisés et discriminés – par l’établissement de procédures tenant compte des mécanismes traditionnels de participation. nant dans la décentralisation qui consiste dans un premier temps à créer des parlements et des institutions exécutives au niveau infranational et à pourvoir des postes publics à la suite d’élections locales (décentralisation politique). Les mesures visent à renforcer la démocratie en conférant une plus grande légitimité aux représentant(e)s élu(e)s du peuple et en améliorant les possibilités de participation de la population et des organisations de la société civile (p. ex. mécanismes traditionnels de participation). Pour s’acquitter des missions qui leur sont transférées, les unités infranationales doivent être dotées de ressources appropriées. Aussi, la décentralisation fiscale (dotation en ressources financières ou transfert de compétences d’imposition à des collectivités locales) contribue de manière décisive au succès des processus de décentralisation. Il convient de promouvoir également le transfert de compétences aux niveaux administratifs locaux (décentralisation administrative). Les conditions de vie de la population peuvent s’améliorer durablement si les services publics sont fournis aux niveaux infranationaux en fonction des besoins (décentralisation matérielle). Toutefois, les processus de décentralisation comportent aussi certains risques. Il peut en effet arriver que la nouvelle répartition des pouvoirs ou les redistributions de ressources engendrent ou attisent des conflits. Exemples d’approches de promotion : ● promotion des institutions et décideurs qui sont responsables de la définition juridique, institutionnelle et administrative des processus de décentralisation (p. ex. amélioration des processus de coopération, professionnalisation de la supervision technique et du contrôle de légalité) ● renforcement des administrations communales eu égard à l’accomplissement de leurs missions (p. ex. appui au développement social, promotion municipale des entreprises et fonds communaux de développement) Décentralisation Dans de nombreux pays partenaires, la décentralisation et l’instauration de l’autonomie locale constituent un volet important des réformes politiques. Les structures décentralisées de gouvernement et d’administration permettent d’améliorer l’efficacité, la transparence et la proximité des citoyens et contribuent ainsi à la démocratisation et au dynamisme économique au niveau local. Le principe de subsidiarité joue un rôle détermi- PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT ● appui à la refonte du système budgétaire et financier, décentralisation fiscale et gestion financière communale en collaboration avec les institutions de contrôle des comptes. 5.2.5 Bonne gouvernance financière, transparence dans le secteur des matières premières et lutte contre la corruption Bonne gouvernance financière La bonne gouvernance financière, tant en matière de recettes que de dépenses, est un moyen de promouvoir une action étatique placée sous le signe de la transparence, de la légitimité et de la prise en compte du développement. Dans les pays partenaires, les réformes des finances publiques contribuent à ce que les fonds publics soient gérés avec plus de transparence et de compétence et qu’ils soient employés de manière plus responsable. Les finances publiques sont un levier puissant de pilotage social. Ainsi, la bonne gouvernance financière peut contribuer à réduire les différences entre les pauvres et les riches. De nombreux pays partenaires, ne disposant pas de capacités d’administration et de gestion suffisantes, ont du mal à réunir les conditions d’une bonne gouvernance financière. Les systèmes fiscaux peuvent aggraver les inégalités de revenus au lieu de les atténuer, et il convient d’éviter ces effets pervers. Les activités de l’État doivent être financées par les impôts, taxes, droits de douane ou contributions des citoyens.11 C’est le seul moyen de financer le développement de manière durable. Dans de nombreux pays partenaires, il est nécessaire de combler le fossé entre le potentiel fiscal et les recettes fiscales et d’encourager la transition entre des systèmes de recettes fondés sur les droits de 11 Cette idée repose sur le principe « Pas d’impôt sans représentation » qui a fortement influé sur le développement des constitutions et démocraties européennes. 17 douane et ceux qui reposent sur l’impôt. Un gouvernement qui collecte des impôts se voit tenu de légitimer les besoins financiers, de définir les priorités de leur utilisation et d’en rendre compte. Le budget ne remplit pas son rôle d’instrument politique de pilotage si les décisions de dépense ne sont pas orientées sur les priorités politiques et sociales. Souvent les contrôles financiers publics n’informent pas les parlements de manière suffisante. Or, des contrôles internes et externes efficaces sont indispensables pour éviter les abus de pouvoir et les sources d’erreur dans les systèmes budgétaires et financiers. Une répartition équilibrée des missions et des ressources entre le niveau centralisé et décentralisé contribue notablement à l’efficacité des systèmes de financement au sein de l’État. Il faut renforcer les capacités des citoyens à contrôler efficacement leur gouvernement et à faire respecter l’obligation de rendre compte. Exemples d’approches de promotion : ● accroissement de l’importance du budget public comme instrument de pilotage politique et renforcement des acteurs participant au processus budgétaire (établissement et exécution du budget) au sein du parlement, du gouvernement et de l’administration ● renforcement des contrôles financiers externes indépendants et performants (p. ex. cours des comptes, organisations de la société civile) ● amélioration des capacités d’autofinancement grâce à des réformes dans le domaine de la politique et de l’administration des recettes, y compris leur imbrication (p. ex. promotion de l’équité fiscale, modernisation douanière) 18 PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT ● promotion d’approches d’établissement du budget qui prennent en compte ses conséquences sur les groupes cibles (p. ex. intégration de la dimension homme-femme dans les budgets). ● appui à des commissions de lutte contre la corruption, spéciales ou sectorielles, ou à des unités chargées de la lutte contre la corruption dans les ministères publics. Lutte contre la corruption Transparence dans le secteur des matières premières La corruption est l’abus de fonctions publiques ou privées dans le but d’obtenir des avantages indus – pour soi ou pour des tiers. Elle ne se limite pas au contexte des recettes publiques liées au secteur des matières premières, mais affecte aussi les processus de répartition publique et existe dans le secteur privé. La corruption engendre l’insécurité juridique, provoque un dysfonctionnement de l’affectation des ressources publiques et privées, provoque des distorsions de la concurrence et entrave la croissance économique et le développement durable. Elle réduit l’efficacité et la qualité de l’administration et induit des inégalités d’accès aux biens et services publics pour toutes les populations. Par là, la corruption sape la confiance de la population dans l’État. Eu égard à la lutte contre la corruption, la politique allemande du développement vise à soutenir les actions préventives et à renforcer les organes judiciaires et répressifs. Problème multiforme et complexe, la lutte contre la corruption est une question transversale qui est intégrée, de manière implicite ou explicite, à d’autres champs d’action du BMZ. La Convention des Nations unies contre la corruption (UNCAC) est un instrument reconnu internationalement qui constitue un fondement de tous les projets. Dopés par une demande croissante, les prix des matières premières sont en hausse. Cette hausse, couplée à un accroissement des investissements, gonfle les recettes des pays disposant d’importantes réserves de matières premières. En incitant à l’appropriation de rentes, l’abondance de ressources peut favoriser la mauvaise gestion et la corruption (malédiction des ressources naturelles). Le montant et la répartition des recettes publiques restent souvent opaques. La faiblesse des institutions, des politiques économiques inappropriées et la corruption expliquent seulement en partie pourquoi les recettes tirées de l’extraction des matières premières contribuent peu à la réduction de la pauvreté. La corruption affaiblit les institutions, car elle pousse à contourner les procédures, processus et mécanismes existants. Les États bénéficiant d’une rente liée aux matières premières ont une moindre propension à imposer leur population. Du point de vue des acteurs politiques, le flux constant de recettes réduit l’intérêt et la nécessité d’une action orientée vers le développement. La bonne gouvernance financière doit aussi s’appliquer à la gestion des recettes tirées du secteur des matières premières. Exemples d’approches de promotion : La politique allemande de développement soutient par conséquent les initiatives telles que l’Initiative pour la transparence du secteur des industries extractives (ITIE). L’ITIE vise à rendre transparents les paiements, p. ex. impôts et royalties, que les entreprises extractrices versent à l’État. L’instauration de la transparence donne à la population le moyen de demander au gouvernement de rendre compte de l’utilisation des fonds. La stratégie poursuivie par l’ITIE consiste à mener un ● renforcement de l’administration (p. ex. police, douanes), promotion de codes de conduite et d’une passation transparente des marchés publics ● renforcement de la justice (corps judiciaire, personnel judiciaire) et notamment de sa capacité de performance et de son intégrité PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT dialogue constructif et institutionnalisé avec le secteur privé, le gouvernement et la société civile (approche associant les différentes parties prenantes). Exemples d’approches de promotion : ● cofinancement et co-pilotage du fonds multi-bailleurs de l’ITIE géré par la Banque mondiale ● appui à la mise en œuvre de l’ITIE dans les pays partenaires (mise en place de capacités institutionnelles dans les administrations des finances et structures locales de mise en œuvre). 5.3 Instruments et avantage comparatif de la politique allemande du développement La promotion de la bonne gouvernance – en tant que pôle prioritaire ou thème clé dans d’autres projets – exige la sélection méticuleuse d’instruments en cohérence avec la capacité de performance et la légitimation des acteurs ainsi que leur insertion dans le tissu social du pays concerné. La coopération allemande pour le développement dispose à cet effet d’une large panoplie d’instruments qui constitue un avantage comparatif de la politique allemande du développement. Si l’on veut utiliser les différents instruments d’une manière cohérente et adaptée au contexte et se montrer réactif face aux changements intervenant dans l’environnement politique et so- 19 cial, il faut procéder à une analyse différenciée de la situation de gouvernance (« Catalogue de critères du BMZ pour l’évaluation de l’orientation vers le développement »). Une importance tout aussi grande revient à un suivi des impacts tenant compte de l’incidence sur les conflits et au dialogue politique entre gouvernements. Le dialogue politique est particulièrement efficace quand il est mené en commun avec d’autres bailleurs de fonds. Dans les pays bénéficiant d’une bonne gouvernance, on utilise aussi l’instrument du financement budgétaire dans le cadre du financement conjoint de programmes.12 Cet instrument repose sur un dialogue politique conduit en permanence avec les partenaires à propos des politiques de réforme menées dans les différents champs d’action et notamment la gestion des finances publiques dans le cadre de la bonne gouvernance financière. Une démarche associant le financement budgétaire dans le cadre du financement conjoint de programmes aux projets et programmes de la Coopération technique et financière (CT/CF) engendre des synergies et des effets de levier. La politique allemande de développement soutient les efforts internationaux en matière de division du travail, notamment dans le cadre de l’Union européenne. Une application logique des principes de division du travail et de complémentarité peut avoir pour corollaire que la coopération allemande pour le développement utilise les possibilités de « partenariat silencieux » ou de coopération déléguée en concertation avec d’autres donateurs. 12 Les participations allemandes aux financements budgétaires sont liées à un niveau minimal de bonne gouvernance, voir la stratégie d’aide budgétaire du BMZ. 20 PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT 6. Coopération stratégique avec les organisations multilatérales et l’Union européenne Pour produire des effets durables, la promotion de la bonne gouvernance doit s’inscrire dans le renforcement de la coopération stratégique avec les organisations multilatérales, l’Union européenne (UE) et les organisations régionales (voir en particulier page 10 ci-dessus). Il faut utiliser et combiner judicieusement les mandats, le potentiel, les avantages comparatifs et les instruments grâce à une coopération active dans le cadre de l’Union européenne, des Nations unies, de la Banque mondiale, des banques de développement régionales et de l’OCDE. Les organisations multilatérales et régionales ont élaboré et renforcé des approches et instruments dans le domaine de la promotion de la bonne gouvernance. La Banque mondiale et les banques régionales de développement (Banque africaine de développement, Banque asiatique de développement, Banque interaméricaine de développement) ont intensifié leurs activités en matière de gouvernance, notamment dans des domaines tels que les réformes administratives, la lutte contre la corruption, la décentralisation et l’intégration régionale. Il s’agit fondamentalement de donner plus de poids à nos positions et d’en affermir la cohérence. Les efforts se révèlent les plus durables quand ils sont soutenus par une mise en réseau efficace des activités de coopération bilatérale et multilatérale, surtout dans les pays partenaires concernés. Une tranche incitative liée à la gouvernance a été décidée au titre du 10e Fonds européen de développement (FED) en 2007.13 La « tranche incitative » vise explicitement à améliorer la gouvernance des pays partenaires. Il convient d’accompagner et de poursuivre cette initiative dans un esprit constructif. 13 La tranche incitative repose sur la communication de la Commission européenne « La gouvernance dans le consensus européen pour le développement – Vers une approche harmonisée au sein de l’Union européenne » (2006). PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT 21 7. Évaluation d’impact et contrôle des résultats Dans la mesure du possible, l’évaluation d’impact et le contrôle des résultats doivent s’aligner sur les cycles de planification et les cycles budgétaires des partenaires. La responsabilité de l’évaluation d’impact des programmes des donateurs devrait être établie aussi dans les processus et instruments nationaux des pays partenaires. Pour piloter les projets, il est important de procéder à un suivi permanent des situations de gouvernance, reposant entre autres sur des indicateurs appropriés. Il est ici impératif que les donateurs se concertent au niveau international pour réduire les divergences eu égard aux évaluations politiques et limiter la volatilité de l’aide. Les processus d’évaluation doivent intégrer les partenaires, car ils donnent l’occasion d’attirer l’attention sur les insuffisances constatées. Le contrôle des résultats n’est possible que si les résultats sont mesurés à l’aune de critères définis à l’avance. Pour faciliter l’évaluation d’impact et obtenir des résultats aussi bons que possible, les donateurs et tous les acteurs allemands concernés doivent aligner leurs mécanismes d’évaluation et de contrôle et fixer des normes communes en matière d’indicateurs de gouvernance. Les documents de stratégie pour le pôle prioritaire d’intervention doivent eux aussi spécifier des objectifs et indicateurs aussi concrets et vérifiables que possible. L’évaluation de l’impact des mesures visant à promouvoir la bonne gouvernance doit prendre en compte le fait que les processus de réforme concernés sont longs et complexes et qu’ils ne peuvent pas produire de résultats à court terme. Souvent, le niveau de gouvernance évolue de manière progressive et ses changements sont difficiles à mesurer. 8. Prospective Les insuffisances en matière de gouvernance se répercutent directement sur les conditions de vie des populations. La promotion de la bonne gouvernance peut engendrer un « dividende du développement » qui entraîne une amélioration de la vie quotidienne à moyen ou long terme. Pour qu’elle se traduise par des effets durables, il faut que cette promotion s’inscrive dans des évolutions et politiques interministérielles cohérentes au niveau mondial. Les stratégies visant à maîtriser les questions d’envergure mondiale telles que la sécurité énergétique, le changement climatique et la sécurité alimentaire doivent être négociées dans le cadre de la politique structurelle mondiale et mises en œuvre au niveau national. Cela vaut aussi pour l’organisation équitable du commerce mondial sur la base d’engagements internationaux. En outre, l’environnement immédiat de la coopération au développement connaît une évolution dynamique : les pays émergents sont devenus des donateurs de poids et le nombre des acteurs du développement augmente sans cesse. La coordination et l’harmonisation des actions en faveur de la bonne gouvernance en deviennent plus complexes. Pour obtenir des succès durables, il faudra que tous les acteurs s’accordent sur une coopération complémentaire et cohérente. 22 PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT 9. Bibliographie Banque mondiale (2007) : Strengthening World Bank Group Engagement on Governance and Anticorruption. En ligne : http://www.worldbank. org/html/extdr/comments/governancefeedback/ gacpaper-03212007.pdf (accès : 04/08/2008) BMZ (2001) : Concept for the Promotion of Equal Participation by Women and Men in the Development Process. Bonn : BMZ Strategies 112 BMZ (2002a) : Combatting Corruption in German Development Cooperation. Bonn : BMZ Special 051 BMZ (2002b) : Administrative Reform in German Development Cooperation. Bonn : BMZ Special 048 BMZ (2002c) : Legal and Judicial Reform in German Development Cooperation. Bonn : BMZ Special 064. BMZ (2002d) : Decentralisation and Strengthening Local Self-Government in German Development Cooperation. Bonn : BMZ Special 059 BMZ (2005a) : Promoting Democracy in German Development Policy. Bonn : BMZ Special 137 BMZ (2005b) : Sector Strategy for Crisis Prevention, Conflict Transformation and Peace-Building in German Development Cooperation. Bonn : BMZ Strategies 132 BMZ (2006a) : Entwickelt Öl? Möglichkeiten der entwicklungsorientierten Nutzung der Öleinnahmen in Subsahara Afrika. Diskurs 008, Bonn. BMZ (2007a) : Transition orientée vers le développement dans un contexte de fragilité étatique et de mauvaise gouvernance. Bonn : Document de stratégie du BMZ, Stratégies n°184 BMZ (2007b) : Social and Ecological Market Economy Principles in German Development Policy. Bonn : BMZ Strategies 158 BMZ (2008) : Plan d’action 2008-2010 pour les droits de l’homme dans la politique de développement. Bonn : Document de stratégie du BMZ, Stratégies n°175 Commission des Communautés européennes (2006) : La gouvernance dans le consensus européen pour le développement – Vers une approche harmonisée au sein de l’Union européenne. Bruxelles, 30/08/2006 Commission des Communautés européennes : Handbook on Promoting Good Governance in EC Development and Cooperation. Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide. Appropriation, harmonisation, alignement, résultats et responsabilité mutuelle. Forum à haut niveau, Paris, 28 février – 2 mars 2005. En ligne : http:// www.oecd.org/dataoecd/53/38/34579826.pdf (accès 23/12/2009) PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT Internationaler Pakt über wirtschaftliche, soziale und kulturelle Rechte vom 19. Dezember 1966. Tiré de : Sartorius II (2005) Internationale Verträge Gesetzessammlung. Munich : Beck Nations unies (2000) : Déclaration du Millénaire des Nations unies. New York. En ligne : http:// www.un.org/french/millenaire/ares552f.htm (accès : 23/12/2009) Nations unies (2002) : Consensus de Monterrey issu de la Conférence internationale sur le financement du développement. En ligne : http://www. unctad.org/fr/docs/aconf198d11_fr.pdf Nations unies (2005) : Document final du Sommet mondial de 2005 A/60/L.1. En ligne : http:// unpan1.un.org/intradoc/groups/public/documents/UN/UNPAN021755.pdf (accès : 23/12/2009). OCDE (1995) : Participatory Development and Good Governance, Development Co-operations Guidelines Series, Paris. OCDE (1997) : Final Report of the Ad Hoc Working Group on Participatory Development and Good Governance Part 1 – 2, Paris. OCDE (2006a) : The Development Dimension : Integrating Human Rights into Development : Donor Approaches, Experiences and Challenges, Paris. OCDE (2006b) : Principles for Donor Action in Anti-Corruption, Paris. 23 OCDE (2006c) : The Challenge of Capacity Development. Working Towards Good Practice, Paris. OCDE (2007a) : DAC Action-Oriented Policy Paper on Human Rights and Development, Paris. OCDE (2007b) : Policy Paper and Principles on Anti-Corruption. Setting an Agenda for Collective Action, Paris. OCDE (2007c) : An Agenda for Collective Action for Improving Governance to Fight Corruption, Paris. OCDE (2008) : Governance, Taxation and Accountability : Issue and Practice, DAC Network on Governance, Paris. Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté le 16 décembre 1966. En ligne : http://www2.ohchr.org/french/law/ccpr.htm (accès 23/11/2009) Union africaine (2002) : Acte constitutif. Sur l’Internet : http://www.africa-union.org/Official_documents/Treaties_Conventions_fr/ Acte%20Constitutif.pdf (accès 22/12/2009) Union africaine (2007) : Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. En ligne : http://www.africa-union.org/Official_ documents/Treaties_Conventions_fr/Charte%20af ricaine%20de%20la%20Democratie.pdf (accès 22/12/2009) 24 PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LA POLITIQUE ALLEMANDE DE DÉVELOPPEMENT Annexe 1 Catalogue de critères du BMZ pour l’évaluation de l’orientation vers le développement (En vigueur : depuis janvier 2007) 1. 1.1 1.2 1.3 Politique axée sur la réduction de la pauvreté et la durabilité Orientation sur les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) Politique économique et financière durable et à large impact Promotion de la durabilité écologique 2. 2.1 2.2 2.3 Respect, protection et garantie de tous les droits de l’homme Mise en œuvre des instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme Reconnaissance et promotion des droits des femmes Respect des normes en matière de droits de l’homme par les acteurs étatiques 3. 3.1 3.2 3.3 Démocratie et État de droit Participation démocratique de la population et rôle responsable du parlement Limitation du pouvoir de l’État par le droit et la loi Traitement pacifique des conflits intérieurs 4. 4.1 4.2 4.3 Performances et transparence de l’État Gouvernement désireux et capable de faire valoir ses objectifs Absence de corruption dans les institutions étatiques Administration transparente, performante et orientée vers les citoyens 5. 5.1 5.2 5.3 Comportement coopératif dans la communauté internationale Collaboration constructive dans les mécanismes régionaux de coopération Collaboration constructive dans les processus et organismes internationaux Orientation pacifique dans les situations de crise et de conflit Publié par Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement Siège à Bonn Dahlmannstraße 4 53113 Bonn ALLEMAGNE Tél. + 49 (0) 228 99 535 - 0 Fax + 49 (0) 228 99 535 - 3500 Siège à Berlin Stresemannstraße 94 10963 Berlin ALLEMAGNE Tél. + 49 (0) 30 18 535 - 0 Fax + 49 (0) 30 18 535 - 2501 [email protected] www.bmz.de Rédaction Dr. Ludgera Klemp Division 211 Gouvernance; démocratie; Etat de droit Jutta Wagner Division 114 Information et éducation en matière de politique de développement; CIC Responsable Hans Wollny Division 211 Gouvernance; démocratie; Etat de droit Klaus Krämer Division 114 Information et éducation en matière de politique de développement; CIC Traduction Layout et dessin Mise à jour Maxime Boisset Typo-Druck GmbH, Bonn Février 2009