Atelier régional carbonisation - Expérience du Mali

Transcription

Atelier régional carbonisation - Expérience du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
CILSS/PREDAS
EQUIPE TECHNIQUE NATIONALE DU MALI
Atelier régional de capitalisation de l’expérience
sahélienne en matière de carbonisation améliorée &
agglo-briquetage
Cas du Mali
Préparé par Cheick Ahmed SANOGO, Animateur National PREDAS
Mamadou KOUYATE
Bamako, juin 2002
1
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
Rappel historique
Le charbon de bois n’est pas un nouveau produit. En Afrique, les traces d'une métallurgie extractive
e
du cuivre, datée du II millénaire avant J.-C., ont été révélées dans la région d'Agadez, au Niger, sur le
site d'Afunfun. On y a découvert des bases de fourneaux dont la cuvette était remplie de charbon de
bois et de scories. La région d'Akjoujt, en Mauritanie, a livré d'autres vestiges, essentiellement des
er
mines de cuivre datées du I millénaire. Aujourd'hui, tout concourt à confirmer qu'une large bande de
e
e
terre africaine, du Niger au Nil, entre les 20 et 15 parallèles, a connu la métallurgie du cuivre
avant 1500 avant J.-C. On émet l'hypothèse que des situations comparables pourraient avoir existé
500 ou 1 000 ans plus tard, selon les cas, au Nigeria, au Congo, dans le sud du Zaïre, en Zambie et
au Transvaal.
Les recherches archéologiques commencent à mettre au jour un peu partout les traces d'une
sidérurgie ancienne. Des découvertes récentes réalisées au sud de la falaise de Tigidit, au Niger,
e
situent l'âge du fer ancien dans cette région au VIII siècle avant J.-C. Dans le massif de Termit,
toujours au Niger, des fouilles ont révélé onze bases de fourneaux de réduction datés de 700 avant J.C. Au Nigeria, le site de Taruga, sur le plateau de Jos, a également fourni des vestiges de la
métallurgie du fer, la datation des bas fourneaux répertoriés allant de 850 avant J.-C. à 230 de notre
ère. D'autres sites sont connus au Mali, au Burkina, au Cameroun, en République centrafricaine, au
e
er
Burundi, au Rwanda; ils datent parfois de la fin du II millénaire, et souvent du début du I millénaire
avant J.-C. On est donc fondé aujourd'hui à penser que la zone de l'Afrique intertropicale est
probablement l'un des pôles très anciens de la découverte de la réduction du fer et par conséquent
l’utilisation du charbon de bois.
Au Mali, le charbon de bois à toujours été utilisé pour l’extraction du fer dans les hauts fourneaux et
dans les forges. Les hauts fourneaux traditionnels ont disparus petit à petit avec la colonisation à
cause de l’introduction du fer de meilleur qualité par le colonisateur. Cependant les forges ont
continué d’exister jusqu’à nos jours.
Cependant, la consommation de charbon de bois n’a pas poser de problèmes majeurs au cours de
toute cette période, certainement à cause de son utilisation quasi exclusive pour la forge, de la
disponibilité de la ressource et du faible niveau de peuplement.
C’est au cours des années 70 et 80 que le charbon de bois fit son introduction dans les ménages
comme combustible principal. Et depuis le nombre de ménage à l’avoir adopté comme combustible
principal ne cesse d’augmenté.
Toute série d’activités, notamment du secteur, informel utilise également le charbon de bois comme
source d’énergie (restauration, etc. ;).
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Cas du Mali
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I.
Introduction
C’est au cours des années 70 et 80 que le charbon de bois fit son introduction dans les ménages
comme combustible principal. Et depuis le nombre de ménage à l’avoir adopté comme combustible
principal ne cesse d’augmenté.
Toute série d’activités du secteur informel utilise également le charbon de bois comme source
d’énergie (restauration, etc. ;).
La consommation de charbon de bois explose, principalement dans les centres urbains. Cette
consommation a pour conséquence la forte pression que subissent les formations forestières pour
satisfaire les besoins de plus en plus croissants des populations notamment celles de la capitale
Bamako. Le Mali, pays sahélien aux ressources ligneuses fort limitées et à l’environnement
écologique très fragilisé, se devait d’entreprendre et d’encourager toute action visant à réduire cette
pression.
Le Gouvernement du Mali a entrepris, dans le cadre de l’exécution de la Stratégie Energie
Domestique, des actions tendant à réduire cette pression sur les formations forestières. Il s’agit
notamment de : (i) l’amélioration de la production charbonnière par l’introduction de meules
améliorées et la formation des charbonniers aux nouvelles techniques ; (ii) la promotion de la
production de briquettes combustibles à partir des tiges de cotonniers carbonisées, de poussier de
charbon de bois et récemment la valorisation énergétique du typha australis ; (iii) la promotion des
combustibles de substitution (pétrole et gaz butane) ; et (iv) la diffusion de fourneaux améliorés à
charbon de bois.
Les enjeux de la production charbonnière sont très importantes. Cette activité crée de nombreux
emplois. Elle est, pour la plus part des acteurs, la principale source de revenus.
II.
2.1
Situation actuelle
Croissance accélérée du prélèvement de bois
Le prélèvement de bois pour l’approvisionnement des ménages en bois énergie ne cesse de croître,
et sa croissance s’effectue à un rythme plus rapide que celui de la population. L’accélération de la
croissance est due au phénomène en cours de passage du bois au charbon de bois, véritable
transition charbonnière, alors qu’en revanche, l’usage des combustibles de substitution comme le
pétrole lampant et le gaz butane, reste encore marginal.
2.2
Transition charbonnière
L’usage du charbon de bois comme combustible principal pour la cuisine de tous les jours se répand
de façon accélérée, au détriment du bois de chauffe qui était pourtant encore le combustible quasi
unique dans un passé récent. Le passage du bois au charbon de bois s’observe dans toutes les villes
du Mali, en particulier à Bamako -où le bois a depuis peu cédé sa première place- Gao, Tombouctou,
Ségou, Mopti, Sikasso et, dans une moindre mesure, Kayes. Le pourcentage des ménages utilisant le
charbon de bois comme combustible principal aurait ainsi plus que triplé dans plusieurs de ces villes
au cours des cinq dernières années. En outre, pratiquement tous les ménages qui utilisent le bois
comme combustible principal, utilisent également le charbon de bois comme combustible secondaire
... et la transition suit son cours.
Tableau n°1 : Développement de l’usage du charbon d e bois en ville1
Ville
1
% des ménages utilisant le charbon de bois comme combustible
principal
Facteur
1995
1997
1999
multiplicatif
Source : enquêtes panels consommateurs, SIEP, SED
3
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Bamako
Gao
Kayes
Koutiala
Mopti
Ségou
Sikasso
Tombouctou
18%
8%
1%
1%
> 60%
>3
7%
29%
39%
12%
2
5
3
5
3
2%
10%
8%
4%
68%
En effet pour la ville de Bamako, les ménages qui utilisent le charbon de bois comme combustible
principal sont passés de 3 % en 1978 à 11 % en 1989, à 18 % en 1995 et actuellement ils sont plus
de 60 % .
Tandis que la consommation de charbon augmente de 20 % par an, celle du bois diminue de 10%
par an à Bamako.
Le succès du charbon de bois s’explique notamment par les avantages que les ménages lui trouvent
par rapport au bois de feu ; il est facile à utiliser, propre, ne fatigue pas et ne fait pas de fumée, autant
de qualités à opposer au bois qui est considéré comme fatigant, faisant de la fumée et nuisant à
l’environnement.
Mais cet attrait pour le charbon de bois n’explique pas tout, d’autant plus qu’il est nettement plus cher
à l’utilisation que le bois (3 fois plus cher en 1998). D’autres facteurs semblent également être
déterminants :
1. l’urbanisation rapide et son corollaire le changement de l’habitat : les nouvelles habitations
permettent de moins en moins de faire la cuisine au bois de feu, car les espaces sont de plus
en plus réduits et il n’y a plus de place pour la grande cuisine au milieu de la concession où la
fumée du feu de bois ne dérangeait personne ;
2. la diminution de la taille des ménages : la grande famille traditionnelle où coexistaient deux à
trois générations vivant et mangeant ensemble, est entrain de disparaître au profit de
ménages de petites tailles et aux besoins énergétiques pour la cuisine différents ;
3. les exigences de la modernité : le citadin est de plus en plus pressé en raison d’emplois du
temps très serrés et de distances longues entre domicile et lieu de travail, et il ne lui reste que
peu de temps à consacrer à la préparation des repas ; il privilégie les petits plats préparés
rapidement avec un combustible très facile à l’utilisation ;
4. l’aspiration a plus de confort : ceci est un sentiment profondément humain, et actuellement
pour la cuisine le “plus de confort” est assuré en grande partie par le charbon de bois.
Tableau n°2 : Consommation de charbon de bois 2
Année Charbon de bois, tonnes Equivalent bois, tonnes
1989
15 000
105 000
1994
38 000
266 000
3
2002
70 000
490 000
Le rythme d’accroissement de la consommation de charbon tourne autour de 20% par an de 1989 à
1995. Cette tendance s’observe dans toutes les villes du Mali.
2.3
La filière charbon de bois
La production charbonnière est une activité assez ancienne au Mali. Cependant cette activité a connu
son vrai essor vers le milieu des années 70, lorsque le charbon a commencé sa pénétration comme
combustible dans les ménages. La filière charbonnière, notamment, dans le bassin de Bamako, est
une activité de première importance qui fait intervenir une multitude d’acteurs. Plus de 30000
professionnels interviennent dans la filière. La même situation se retrouve dans les bassins
d’approvisionnement des principales villes du pays. La production charbonnière se caractérise par une
très forte présence des femmes. La filière principale se présente comme suit :
2
3
SIEP
Bilan énergétique du Mali – 2002 ; Direction Nationale de l’Energie
4
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Bûcherons/paysans (producteurs) →
commerçants
détaillants/revendeurs → consommateurs.
2.4
transporteurs
→
grossistes
→
Le prix du charbon de bois
Le prix à la consommation est tributaire des différentes interventions en ce qui concerne la filière. Pour
la ville de Bamako le prix moyen annuel tourne autour de 100 Fcfa/kg.
Au cours de l’année les prix varient énormément suivant les saisons (le charbon est plus cher en
i
hivernage qu’en saison sèche).
Le prix du charbon de bois à la vente en milieu rural ( bord de route ) tourne autour de 47 Fcfa/kg. Ce
prix se décompose en prix du producteur et de la marge du revendeur en bord de route.
Le prix à la production tourne autour de 28 Fcfa/kg.
Le coût de transport d’un kg de charbon de bois est d’environ 10 Fcfa. Ce montant peut varier
sensiblement en fonction du coût des hydrocarbures et semble être le moins maîtrisable dans la
structure de prix du charbon de bois.
Au cours des 05 dernières années il a été constaté une progression constante du prix du charbon de
bois dans le bassin d’approvisionnement de la ville de Bamako. Cette augmentation s’explique par la
croissance de la demande de charbon de bois et par la mise en application de certaines dispositions
de textes réglementaires et législatifs en la matière, notamment ceux relatifs à la taxation du bois énergie. Les prix mentionnés au tableau ci-dessus sont des moyennes annuelles.
Tableau n°3 : Prix de vente du charbon de bois , Fc fa/kg4
1997
1998
1999
2000
Kayes
69
80
97
86,5
Bamako
70
68
92
91,5
Sikasso
59
59
61
62
Koutiala
64
78
56
62
Ségou
71
64
75
81
Niono
96
94
138
130,5
Mopti
76
66
101
81
Tombouctou
59
130
188
133,5
Gao
92
81
94
101
2001
99
Variations du prix du charbon de bois à
Bamako, Fcfa
150
100
50
0
1997
1998
1999
2000
2001
Le prix du charbon de bois varie d’une année sur l’autre, mais également, il y a des variations au
cours d’une même année. Ces variations sont liées aux saisons et à certains évènements. Le
charbon est plus cher en saison pluvieuse car beaucoup de charbonniers s’adonnent aux travaux
agricoles ce qui limite la quantité mise sur le marché et la production même devient extrêmement
4
SIEP
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difficile à cause des longues journées de pluies. Seuls les producteurs permanents s’adonnent
pendant cette période. Le prix du charbon peut grimper jusqu’à 150 Fcfa/kg en hivernage. On
constate également un renchérissement du charbon de bois pendant le mois de carême. Cela
s’explique par la forte demande pendant ce mois liée aux changements dans les habitudes
alimentaires.
Tableau n°4 : Variations saisonnières des prix du c harbon de bois à Bamako, Fcfa5
Années
1997
1998
1999
2000
Villes
mai sept décembre mars Juillet octobre décembre juin décembre janvier juin
Bamako 64 75
72 64
59
75
75 102
81
82 101
Tableau n°5 : Prix du charbon de bois en milieu rur al (bassin d’approvisionnement de Bamako, Fcfa/kg)
Distance Charbon
- de 20 km 55.55
21 à 40 km 46.84
41 à 60 km 44.47
61 à 80 km 36.71
81 à 100 km 32.48
+ de 100 km 41.4
Dominant
46,84
Le prix du charbon de bois à la vente en milieu rural ( bord de route ) tourne autour de 47 Fcfa/kg. Ce
prix se décompose en prix du producteur et de la marge du revendeur en bord de route. Ces prix
apparemment ne répondent pas à la logique de l’éloignement du centre de production. Ils semblent
liés à l’accessibilité (état de la route).
Tableau n°6 :Prix dominant du charbon de bois au ni veau du producteur (Fcfa/kg)
Distances
Fcfa/kg
1 à 50 km
34,8
51 à 100 km
27.7
Plus de 100 km
26,8
Dominant
28
Le prix à la production tourne autour de 28 Fcfa/kg.
Tableau n°7 : Coût du transport du charbon de bois (Fcfa/kg)ii
Moyen de transport Fcfa/ kg
Semi – remorque
7
Camion
6,2
Bâchée
16,6
Dominant
10,3
Le coût de transport d’un kg de charbon de bois est d’environ 10 Fcfa. Ce montant peut varier
sensiblement en fonction du coût des hydrocarbures et semble être le moins maîtrisable dans la
structure de prix du charbon de bois.
Tableau n°8 : Structure de prix du charbon de bois (Fcfa/kg)iii
Postes
Fcfa/kg
Production primaire
28
Transport
10
Prix de vente au sac
48
Prix de vente au tas (détail)
72
6
Prix de vente au poids (kg)
100
5
SIEP
6
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Marge du détaillant
2.5
24 à52
Les charbonniers(ières)
Dans le bassin d’approvisionnement de Bamako, l’âge moyen du charbonnier est de 37 ans et environ
la moitié des charbonniers sont des femmes.
Dans la constitution de leurs revenus le charbon intervient pour 60%, les produits agricoles 13%, le
bûcheronnage 7%, le maraîchage et la vente de produits de cueillette pour 6% chacun et le métier
d’ouvrier agricole, le commerce et les autres pour environ 2%.
Dans le bassin de Bamako 39% des charbonniers sont des charbonniers occasionnels ; ils pratiquent
le charbonnage de manière discontinue lorsqu’ils ont besoins d’argent rapidement. On trouve parmi
eux de nombreuses femmes. 24% sont des charbonniers semi-professionnels ; ils coupent le bois et
carbonisent eux-mêmes surtout en saison sèche ; certains d’entre eux sont des femmes. Les
professionnels représentent 37% des charbonniers. Ils pratiquent la carbonisation durant toute l’année
et réalisent près de 60% de leur revenus en saison pluvieuse. On rencontre deux types de
professionnels : (i) ceux qui achètent le bois et travaillent seuls ou en association et (ii) ceux qui
utilisent la main d’œuvre familiale pour la coupe de bois ; cette main d’œuvre n’est pas rémunérée
mais les revenus du charbon sont distribués dans la famille. On y rencontre des femmes.
2.6
Organisation de l’activité de carbonisation
L’activité est pratiquée pendant au moins 7 mois par an. La majorité des charbonniers exploitent ellemême le bois carbonisé. La charge moyenne des meules est comprise entre 2.5 et 13 stères et la
durée moyenne de carbonisation varie de 4 à 9 jours. Plus de la moitié des producteurs utilisent une
main d’œuvre complémentaire. Les lieux de vente dont variables et d’une manière générale il y a peu
d’organisation au niveau des villages pour la vente du charbon.
Dans la plus part des cas les aires de carbonisation sont fixes et situées à proximité des villages.
Cette option a l’avantage de faciliter la surveillance des meule. Par contre dans certains cas la
carbonisation s’effectue sur les lieux de coupe. Cette manière de faire est préjudiciable pour les
formations forestières car les meules sont situées en pleine forêt et doivent faire l’objet d’une
surveillance particulière.
De nombreux charbonniers accélèrent le refroidissement du charbon produit avec de l’eau ; cette
pratique réduit considérablement le rendement de la carbonisation et affecte la qualité du charbon
produit.
2.7
Les meules de carbonisationiv
De nombreuses techniques sont pratiquées par les producteurs de charbon. Les meules de
carbonisation les plus utilisées au Mali sont :
•
•
•
•
•
la meule traditionnelle circulaire horizontale et verticale
la meule traditionnelle rectangulaire
la meule casamançaise
la meule rectangulaire semi-enterrée
le four en maçonnerie (quelques unités)
6
Ce prix représente le prix au moment de l’enquête ; autrement il faut prendre la moyenne annuelle qui de 83 Fcfa environ. Il
est possible de négocier la marge du revendeur.
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2.8
Les essences carbonisées
Les essences les plus carbonisées dans le bassin d’approvisionnement de Bamako figurent au
tableau ci-après.
Tableau n°9 : Liste des essences les plus utilisées dans le bassin de Bamakov
N°
1
2
3
4
5
6
7
Noms scientifiques
Afrormosia laxiflora
Burkea Africana
Combretum ghasalense
Cordylla pinata
Isoberlinia doka
Prosopis africana
Pterocarpus erinaceus
Terminalia macroptera
Noms en langue nationale bamanan
Kolo-kolo
Siri
Tiangara
Dougoura
So
Guélé
Guénou
Wolo
%
6
13
12
6.5
8
16.5
15.2
12
Dans les bassins où la ressource est réduite on assiste à la carbonisation d’essences protégées par le
Code forestier (karité, néré, cailcédrat).
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Expériences au Mali : Production du charbon de bois
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III.
Carbonisation du bois
Les actions entreprises dans le domaine de la carbonisation dans le cadre de la mise en œuvre de la
Stratégie Energie Domestique avaient pour objectifs essentiels l’amélioration de la production de
charbon de bois.
3.1
Amélioration de la production charbonnière7
Trois axes principaux ont été dégagés pour l’amélioration de la production charbonnière au Mali :
1.
2.
3.
4.
3.2
la formation des charbonniers aux techniques améliorées de carbonisation ;
les tests comparatifs entre différentes meules ;
l’introduction de meules améliorées de carbonisation ;
la professionnalisation de la filière.
Les techniques de carbonisation
Aujourd’hui la totalité du charbon de bois est fabriquée dans des systèmes à combustion partielle,
c’est à dire que l’énergie nécessaire à la carbonisation est fournie par la combustion d’une partie de la
charge. Les techniques traditionnelles n’étant pas « satisfaisantes », la Stratégie Energie Domestique
a initié la modernisation du secteur charbonnier en introduisant une technique améliorée de
carbonisation : la meule casamançaise. Cependant, l’expérience a montré que les techniques
traditionnelles en tant que telles ne sont pas mauvaises, mais que c’est surtout la compétence du
charbonnier qui est le plus souvent en cause.
Les deux techniques principales qui émergent au Mali sont la meule traditionnelle et la meule
casamançaise largement diffusée par la stratégie Energie Domestique.
3.2.1 Les meules traditionnelles. La meule traditionnelle est un nom générique qui recouvre une
grande diversité de situation. Il est important d’insister sur le fait que les mauvais rendements qui
peuvent être observés sur ce type de meule résultent essentiellement d’un mauvais savoirfaire ou d’un « mauvais compromis » accepté par le charbonnier à la suite de diverses contraintes
sociales qui pèsent sur lui (surveillance longue et fastidieuse, pratique coutumière, abondance de
ressource, ignorance du manque à gagner…).
De base circulaire ou rectangulaire, la meule traditionnelle est constituée d’un tas de bois rangé
verticalement et horizontalement à même le sol, par couches successives, recouvert de matière
végétale et de terre. Le volume peut varier de quelques stères à une centaine de stères et la durée de
la carbonisation de 1 à 3 semaines. Ces meules sont les plus répandues au Mali.
3.2.2
La meule casamançaise : La pénétration de la meule casamançaise se heurte à plusieurs
problèmes : coût des équipements, organisation de la profession, … qui remettent en cause la
pertinence de ce choix ou qui, pour du moins nécessite une analyse des conditions de sa diffusion. De
forme circulaire, cette meule est pourvue d’une cheminée composée de trois fûts métalliques. Elle
dispose d’un plancher bois et d’une couronne périphérique permettant la circulation d’air. Le
recouvrement est réalisé à l’aide de terre et de matières végétales. Le volume varie de 20 stères à
150 stères et la durée de carbonisation, à volume égal, est significativement réduite par rapport à la
meule traditionnelle. Peu répandue, elle est aussi peu utilisée même sur des zones d’intervention de
la Stratégie Energie Domestique
7
Détails en annexe
10
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3.3
Caractéristiques techniques des meules utilisées au Mali
3.3.1
La meule rectangulaire semi- enterrée
a) Description
Cette meule de dimension réduite (6 à 8 m²) est une meule traditionnelle pourvue d’un plancher bois
comme la meule casamançaise et enterrée de 30 à 40 centimètres dans le sol. Le volume de bois est
d’environ 5 stères pour une durée de la carbonisation variant de 3 à 4 jours.
Cette technique est particulièrement adaptée au charbonnier non professionnel et aux femmes. Cette
meule permet de diminuer considérablement le temps de surveillance du fait d’une étanchéité accrue
grâce à la fosse. Le chargement du bois est également facilité par une faible hauteur de la meule. La
réalisation de la fosse ne se pose que la première fois, ensuite le charbonnier pourra utiliser
indéfiniment son four.
La fosse garantit de bons rendements de carbonisation (isolation, faible effondrement,…).
La réutilisation de la fosse a pour avantage de sédentariser le charbonnier et donc d’augmenter les
rendements massiques. La qualité du charbon est régulière.
D’un point de vue économique, cette technique ne demande aucun investissement supplémentaire
par rapport aux meules traditionnelles.
C’est une meule traditionnelle, simple, de forme rectangulaire constituée :
•
•
•
d’une fosse de 3 à 4 m de long sur 2 à 2,5 m de large et 30 à 50 cm de profondeur
quatre orifices sont aménagés à chaque angle de la fosse, qui servent d’évents et
d’évacuation des fumées
un cinquième orifice placé dans le sens de la direction du vent (il sert à l’allumage).
b) Construction du plancher
Un plancher constitué de rondins de 10 à 15 cm de diamètre disposés horizontalement et côte à côte
sur une hauteur de 30, 40 50 cm ; donc totalement enterré.
c) Montage de la meule
Le bois a carbonisé est soigneusement empilé sur le plancher. Le volume total est d’environ 3-5
stères. La longueur des rondins n’excédera pas les 1.5 m et leur diamètre 50 cm.
d) Couverture
La couverture est assurée par de l’herbe ou des feuillages recouverts de terre. L’étanchéité est
assurée par la projection de terre sur les zones d’effondrement. L’allumage est frontal et s’effectue
par l’orifice placé dans la direction du vent.
Le front de carbonisation se déplace d’une extrémité à une autre.
3.3.2
La meule traditionnelle verticale
a) Description
De base circulaire, la meule est constituée de bois rangé verticalement par couches successives
autour d’un piquet ou d’un mat au centre.
Un petit cône de petits bois est disposé préalablement à la base de la charge, au centre.
b) Montage de la meule
L’admission et la sortie des fumées sont assurées par les évents situés tout autour de la meule. Le
volume de bois carbonisé varie entre 2 et 50 stères.
c) couverture et allumage
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La couverture est assurée par le feuillage ou la paille couverte de terre. Le piquet ou le mat est retiré,
libérant au centre de la charge le trou d’allumage. La durée de carbonisation peut varier de 3 à 21
jours selon les dimensions de la meule.
3.3.3
La meule traditionnelle horizontale
a) Description de la meule
La forme générale de ce type de meule est celle d’une demi-sphère.
b) Construction du plancher
Le plancher est constitué de rondins de 15 à 20 cm de diamètre rangé horizontalement sur le sol.
c) Montage de la meule
Le bois est chargé en couches successives du centre vers l’extérieur, en prenant soin de combler les
vides entre les rondins par des morceaux bois. Lors du montage un point d’allumage est laissé en
haut et centre de la meule. L’admission d’air et la sortie des fumées sont assurées par les évents
situés tout autour de la meule.
Le volume de bois varie entre 2 et 50 stères.
d) Couverture et allumage de la meule
La couverture est assurée par le feuillage ou la paille couverte de terre. La durée de carbonisation
peut varier de 3 à 21 jours et même plus suivant les dimensions de la meule.
3.3.4
La meule traditionnelle rectangulaire avec cheminée
a) Description de la meule
La meule traditionnelle rectangulaire avec cheminée est une meule à tirage direct pourvu d’une
cheminée.
b) Construction du plancher
Le plancher est construit avec des rondins de 20-25 cm de diamètre disposé horizontalement sur le
sol. Le plancher a une forme rectangulaire.
c) Montage de la meule
Le bois est rangé dans le sens de la largeur et très bien entassé. Les espaces vides entre les rondins
sont remplis avec des morceaux de bois.
La capacité de cette meule peut atteindre 250 stères.
d) Couverture et allumage de la meule
La cheminée est placée dans le coté opposé au vent. L’habillage est assuré avec une forte couche de
paille ou de feuillage. Le point d’allumage peut être aménagé sur le côté opposé à la cheminée ou sur
le dôme de la meule.
On veillera à ce que la meule reste bien étanche (toutes les fumées doivent sortir par la cheminée).
Les effondrements doivent être immédiatement bouchés.
Il faut noter que cette meule peut montée également sans cheminée ; cependant un important appel
d’air doit être fait à la place de la cheminée afin de faciliter le tirage.
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3.3.5 La meule casamançaise
a) Description de la meule
La meule casamançaise est une meule traditionnelle modifiée et pourvue d’une cheminée constituée
de trois fûts. La meule casamançaise est une meule à tirage inversé.
b) Construction du plancher
La construction du plancher passe par les opérations ci-après :
• Nivellement de l’emplacement ;
• Construction de la base avec des rondins de 10-15 cm de diamètre disposé radialement tout
en laissant un petit trou d’allumage au centre ;
• Couvrir les rondins de la base avec deux couches de petits bois placés transversalement pour
former le plancher de la meule (grille).
c) Montage de la meule
Le montage de la meule se fait de la manière ci-après :
• Chargé avec plusieurs couches de bois du centre vers l’extérieur tout en laissant un
point central d’allumage ;
• Donner une forme parabolique à la meule et veiller à entasser soigneusement le bois,
les espaces vides étant comblés avec des morceaux de bois ;
• Placer la cheminée (côté amont si le terrain est en pente) ;
• Habiller la meule avec un forte couche de petits bois, 10 cm de paille ou de feuillage
et 5 cm de terre ;
• Aménager des appels d’air tous les 2-3 m, espacés régulièrement autour de la meule
et distants d’au moins 3 m de la cheminée ;
• Allumer la meule par le trou central et faire un feu contre la cheminée pour faciliter le
tirage ;
• La capacité de cette meule varie entre 10 et 150 stères.
3.4
Aspects économiques sur les techniques de carbonisation du bois8
La Stratégie Energie Domestique a introduit la meule casamançaise et des cheminées ont été
distribuées avec formation de charbonniers. Après analyse, il apparaît que cette technique est plutôt
adaptée aux besoins des grands producteurs qui ont un capital suffisant pour acheter une grande
quantité de bois et assurent une présence permanente auprès de leur meule. Les observations
réalisées sur le terrain montrent que la viabilité et la diffusion de cette technique sont très étroitement
liées aux groupes ciblés : professionnels, femmes, amateurs.
1. Les rendements massiques d’une meule casamançaise et d’une meule traditionnelle bien
maîtrisée sont de l’ordre de 30%. C’est à dire qu’avec 20 stères de bois (environ 7 tonnes de
bois sec à l’air), on produit 2,1 tonnes de charbon soit 70 sacs. Les observations que nous
avons pu faire laissent supposer qu’une large majorité des charbonniers actuels ont des
rendements plus proches de 15 à 20 % soit 1 tonne (33 sacs) à 1,4 tonnes (47 sacs) de
charbon pour 7 tonnes de bois. Le manque à gagner pour la même opération est de l’ordre de
50.000 FCFA (prix moyen du sac de charbon en saison creuse : 1750 FCFA). En fait les
rendements dépendent essentiellement du savoir-faire du charbonnier.
2. La principale contrainte à la diffusion de la meule casamançaise concerne la surveillance
importante. En effet un charbonnier qui n’est pas disposé à assurer une surveillance de nuit
n’adoptera jamais cette meule car il est conscient des risques d’effondrements nocturnes
consécutifs à une carbonisation très vive. Cet inconvénient peut être un avantage si le
charbonnier a compris la nécessité de la surveillance de nuit et intègre la réduction du temps
passé prés de sa meule pour un même volume de bois. Toute chose étant égale par ailleurs.
8
SED/CCL – Etude des possibilités d’amélioration des pratiques locales de carbonisation dans la zone d’intervention de la CCL
13
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
3. L’argument du coût de la cheminée est beaucoup plus subjectif dans l’absolu car deux
techniques bien maîtrisées auront des rendements équivalents (meule traditionnelle, meule
casamançaise). La cheminée présente un coût qui ne se justifie pas ou peu puisqu’elle ne
permet pas de gain de rendement. Cependant le raccourcissement de la durée du cycle
encourage la surveillance de nuit. Dans ces conditions par rapport à une meule traditionnelle
non surveillée, le coût de la cheminée d’une meule casamançaise bien maîtrisée peut être
amorti en une carbonisation.
4. Dans certaines zones de production, les charbonniers utilisent du bois vert. Lors d’une
pyrolyse à combustion partielle, l’énergie nécessaire au séchage du bois puis à sa
carbonisation est fournie par une partie de la charge. Dans le cas d’un bois vert, il faudra
beaucoup plus d’énergie pour évaporer l’eau. La conséquence immédiate est un rendement
massique n’excédant pas 15 % alors qu’un bois séché permet d’atteindre 30%. Ainsi avec les
30 stères de bois vert, le charbonnier obtient seulement 1 575 kg de charbon au lieu des 3
150 kg escomptables avec du bois sec. La perte financière s’élève à environ 90 000 FCFA en
saison creuse. La raison principale évoquée est la nécessité de fournir le marché chaque
semaine. Un appui à l’organisation ainsi que la création d’un fond de roulement permettrait
aux charbonniers de laisser sécher quelques semaines leur bois vert.
5. La carbonisation sur des aires fixes (utilisation répétée du même four) vis à vis d’une
carbonisation itinérante du fait de la cuisson de la terre, permet d’augmenter les rendements
massiques des 3 premières carbonisations de la façon suivante :
-
entre la première et la seconde : 15% de charbon en plus
entre la deuxième et la troisième : 10% de charbon en plus
Ainsi pour 5 stères de bois, soit 1750 Kg de bois sec à l’air, on obtient lors de la première
carbonisation 450 kg de charbon soit 15 sacs. Lors de la deuxième carbonisation, le
charbonnier pourra espérer 517 kg de charbon soit 17 sacs. Enfin la troisième carbonisation
apportera 570 kg de charbon, soit 19 sacs. Au total, le charbonnier aura gagné 4 sacs
supplémentaires au bout de la troisième carbonisation en restant sur le même emplacement.
Ainsi chaque meule conduite sur une aire nouvelle implique donc une perte d’environ 15 à
20% de charbon par rapport au rendement maximum escomptable soit un équivalent de 7 000
FCFA.
6. La taxation actuelle ne reflète pas la réalité de la carbonisation (5kg de bois pour 1 kg de
charbon). Les taxes sur le charbon sont calculées par sac sur le produit et non sur le bois
exploité, ce qui n’encourage pas la rationalisation et l’efficacité de la production. Aujourd’hui,
l’état malien « subventionne » le charbon de bois. La notion de conversion n’est pas prise en
compte au détriment des techniques améliorées.
7.
La stratégie du projet d’introduire différentes techniques améliorées de carbonisation pour
moderniser le secteur charbonnier, doit s’accompagner d’une campagne d’information sur
les conséquences économiques :
-
d’une meule casamançaise mal maîtrisée (perte 50 000 FCFA par carbonisation)
de la mobilité du charbonnier (perte 5 000 FCFA par chantier)
de l’utilisation de bois vert (perte 90 000 FCFA par carbonisation)
8. Le secteur charbonnier est une composante incontournable de l’activité économique et
environnementale du pays. L’Etat malien doit tenir compte de critères techniques et
sociologiques dans l’élaboration de sa politique de réglementation et de fiscalité vis à vis de la
production de charbon de bois.
9. L’utilisation de techniques améliorées (stockage de carbone) offre la possibilité d'éviter
l'émission de carbone et constituer un atout important pour la négociation d'accords internationaux
dans le cadre des accords sur les changements climatiques.
14
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
3.5
Impacts environnementaux des techniques améliorées
Les tests conduits par la SED/CCL ont permis de mettre en lumière tous les bénéfices qu’on pourrait
éventuellement tirés de l’amélioration des techniques de carbonisation en terme d’émission de
carbone évitées.
Les émissions de carbone évitées lors du passage d’une technique traditionnelle de production de
charbon de bois à une technique améliorée sont calculées de la façon suivante :
Tableau n°10
Meule traditionnelle
Technique améliorée
15%
30%
Rendement
150 kg de charbon
300 kg de charbon
Qté de charbon/ 1 tonne de bois
Teneur en carbone du bois : 50% - Teneur en carbone du charbon : 90%
pour une tonne de bois 0,5 x 1000 kg = 500 kg de carbone
0,9 x 150 = 135 kg de carbone
0,9 x 300 = 270 kg de carbone
Equivalent carbone
Lorsqu’on carbonise une tonne de bois, on libère dans l’atmosphère respectivement avec une meule
traditionnelle et une meule améliorée 365 kg et 230 kg de carbone.
La technique améliorée permet ainsi d’éviter les émissions de 135 kg de carbone pour une tonne de
bois carbonisée par rapport à une technique traditionnelle. Soit 450 kg de carbone/tonne de charbon
consommé.
3.6
Les contraintes à la diffusion de techniques améliorées
Une technique de carbonisation, quelle qu’elle soit, obéit à des règles strictes tant dans son utilisation
que dans sa diffusion. La filière charbon de bois est relativement récente et les informations relatives à
cette activité sont limitées. Les contraintes ci-dessus ne sont pas exhaustives.
-
La connaissance très partielle de la filière charbon de bois par le projet est un frein réel car elle ne
permet pas d’identifier les groupes cibles et donc de proposer la bonne technologie et un appui
approprié ( programme de formation, financement, ….)
-
Il n’y a pas de solution universelle, la modernisation du secteur charbonnier passe par la mise à
disposition d’un choix technique. Au charbonnier à faire la part des choses et à tirer meilleur
partie de la technologie qu’il estime adapter à son environnement de travail : Sélection de la
meilleure option possible. Cette approche conditionne le programme de formation et de diffusion à
mettre en place
-
Un large groupe d’individus doit être sensibilisé ce qui nécessite une démultiplication des moyens.
-
La professionnalisation des formateurs doit être considérée avec attention afin de garantir une
formation adaptée mais surtout acceptée.
-
L’appropriation de la technique passe par sa diffusion progressive: Pas de saut technologique
important. Certaines régions du Mali sont de tradition charbonnière et la diffusion d’une technique
doit tenir compte de critères techniques et sociaux. Il est très difficile d’imposer une nouvelle
technique et de modifier les comportements chez d’anciens charbonniers.
3.7
Recommandations pour le renforcement du secteur charbonnier
1. La réalisation d’une étude filière . Elle permettra de :
•
•
identifier les groupes cibles à l’origine de la production de charbon de bois au Mali,
proposer un choix de solutions techniques adaptées et élaborer le programme de
formation à mettre en place,
15
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
•
•
apporter un appui à l’organisation de la filière et à une meilleure intégration des
producteurs
revoir globalement le système de taxation à mettre en place pour encourager les
techniques améliorées
2. La mise à la disposition des producteurs d’un grand choix de solutions techniques
simples et accessibles. Certaines techniques demanderont plus d’expérience et de
présence sur le terrain. Elles s’adresseront plus spécifiquement aux professionnels qui
carbonisent 12 mois dans l’année. C’est le cas de la meule casamançaise. D’autres
techniques demanderont moins d’expérience et moins d’assiduité. Elles s’adresseront plus
généralement aux semi-professionnels qui carbonisent 6 mois dans l’année ou aux amateurs.
La meule traditionnelle rectangulaire semi-enterrée fait partie des solutions qui devraient
répondre à ce besoin. D’autres solutions devront être proposées selon les contextes.
3. La professionnalisation du métier de charbonnier. Cette professionnalisation ne nécessite
pas obligatoirement une technologie « moderne » mais bien une parfaite maîtrise de son outil
de production et de son marché et la mise à disposition d'un éventail de solutions adaptées lui
permettant un choix technique.
4.
L’émergence de formateurs professionnels à la carbonisation. Un charbonnier reste le
meilleur formateur. Les structures chargées du secteur pourraient former aux différentes
techniques disponibles et adaptées, quelques charbonniers professionnels sélectionnés selon
leurs aptitudes et contracter ces charbonniers en saison creuse (2 mois/an) pour diffuser les
techniques améliorées de carbonisation.
5.
La promotion, par la taxation entre autre, de l’utilisation d’un charbon mixte (essences
lourdes et légères) pour les raisons ci-après :
Contrairement aux idées reçues un charbon léger convient très bien à une utilisation
domestique. Le mixte offre de nombreux avantages en associant les qualités respectives de
chacun des charbons : puissance et rapidité du léger, durée du lourd.
Augmentation de la gamme d’essences à exploiter (essences légères) avec réduction de la
pression sur les essences lourdes. La plupart des marchés ruraux se développent sous le
type « forêt orientée », une parcelle de forêt à aménager est mise à la disposition au village
avec fixation d’un quota annuel d’exploitation à ne pas dépasser. Lors de l’attribution de ces
parcelles, le projet a constaté un sous dimensionnement de ces parcelles essentiellement dû
à un choix délibéré des charbonniers à exploiter essentiellement les essences lourdes.
L’utilisation d’essences légères devrait permettre une diminution progressive de la surface de
la zone d’exploitation avec une réduction du nombre de rotation pour le charbonnier.
-
-
-
6.
La diffusion de fourneaux améliorés à charbon.
16
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
Expérience au Mali : production des briquettes
combustibles de tiges de cotonnier, de poussier de
charbon & de typha australis
17
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
IV.
Tiges de cotonniers : carbonisation & agglomération
Au Mali des expériences ont été conduites dans le domaine de la valorisation énergétique des résidus
agricoles. Des briquettes combustibles susceptibles de remplacer le charbon de bois sont produites
par deux opérateurs économiques de la place. Les matières premières utilisées sont les tiges de
cotonniers carbonisées et le poussier de charbon de bois collecté directement au niveau des points de
vente de charbon en ville.
La filière adoptée pour la production de briquettes combustibles de tiges de cotonniers est la
suivante :
1)Collecte des tiges dans les champs ;
2) carbonisation directe des tiges dans les champs ;
3) transport des tiges carbonisées jusqu’à l’unité de briquetage ;
4) briquetage.
Suivant cette filière les tiges sont entassées dans les champs puis carbonisées sur place. Cela
suppose que la carbonisation durera au plus trois mois (après la récolte du coton et avant les
prochaines semailles). Les tiges ainsi carbonisées et transportées au niveau de l’unité de briquetage
seront stockées et transformées en briquettes durant toute l’année.
La démarche adoptée est la suivante :
1.
2.
3.
4.
formation des paysans aux techniques de carbonisation des tiges de cotonniers ;
mise à leur disposition des carbonisateurs
achat du charbon produit par l’opérateur économique
production et vente des briquettes par l’opérateur économique.
Pour le poussier de charbon la démarche adoptée est la suivante :
1. dépôt de sacs vides auprès des revendeurs de charbon
2. enlèvement progressif des sacs de poussier par l’OP contre rémunération
3. production et vente des briquettes par l’opérateur économique
Les équipements nécessaires pour cette opération sont le carbonisateur, le moulin à marteau et
l’agglomérateur.
4.1
Le carbonisateur
Le carbonisateur conçu est de type transportable et fabriqué à partir de fûts de récupération, de tôles
et de cornières. Il est composé de deux parties: le corps principal cylindrique et le couvercle conique.
La taille nominale d’un volume de 2 mètres cube est construit à partir de: 3 fûts, 2 Cornières (35mm),
et 2 feuilles de tôle (1 Ø mm). Il a une capacité allant jusqu'à 150 Kg ( dépend de force exécrée
pendant le chargement) qui donnent en moyenne environ 30 à 40 Kg de charbon par fournée.
Suivant l’habilité de l'opérateur le rendement du carbonisateur est très variable, mais généralement
varie entre 20% et 30%.
Le cycle de carbonisation varie entre 10 et 12 heures. La carbonisation, elle-même, prend au
maximum trois heures, mais on peut le faire en une demi-heure suivant la qualité du charbon qu'on
cherche à obtenir. Le refroidissement du carbonisateur prend assez de temps. Les opérateurs habiles
arrivent facilement à faire deux cycles de carbonisation par jour.
Comme la carbonisation est un processus de combustion, le taux d'admission de l'air dans le four est
un facteur principal dans le fonctionnement du carbonisateur. Le mode de fonctionnement du
carbonisateur de tiges de cotonnier est très similaire à celui de la meule traditionnelle de production
de charbon du bois. Le carbonisateur est posé au sol dans le champs de cotonnier et après
chargement on entasse de la terre autour du bas du carbonisateur pour contrôler l'entrée d'air.
18
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
Le carbonisateur est allumé par le haut et le front de carbonisation va du haut vers le bas. La
surveillance étroite du carbonisateur est obligatoire autrement le rendement sera très mauvais.
La couleur de la fumée sortant du carbonisateur sert de moyen de contrôles de l'état d'avancement du
processus de carbonisation. Au départ la couleur de la fumée est jaune et progressivement elle
change en blanche/bleu. Avec de la terre (argile) le carbonisateur est hermétiquement fermé, ensuite
on le laisse refroidir.
La carbonisation de tiges de cotonnier ce fait, normalement dans les champs. Une équipe de deux
personnes peut suivre 5 ou 6 carbonisateurs par jour.
Le charbon ainsi produit est friable, il doit subir un processus de densification par compactage ou par
agglomération afin d’obtenir des briquettes combustibles.
4.2
L'agglomération
L’agglomération est une ancienne technologie bien connue dans l'industrie (engrais, fer). Mais son
utilisation dans le briquetage de charbon a été introduite pour la première fois, par BTG en 1987 au
Soudan. L’agglomération se caractérise par :
•
•
•
•
la simplicité (opération et maintenance) et bon marché de la technologie par rapport à d'autres
systèmes de briquetage,
la faible consommation d'énergie.
la capacité de la machine est mieux adaptable à la production décentralisée,
La faible consommation d'énergie.
Les briquettes produites contiennent de l'eau (environ 40%) ; elles doivent être séchées avant leur
mise à la consommation. Le séchage est fait en plein air. Les briquettes peuvent être disposées sur
une table de séchage ou même le sol.
4.3
L’agglomérateur
L’agglomérateur est un appareil similaire à une bétonneuse (voir schéma) qui en tournant selon une
inclinaison définit transforme la poudre de charbon à laquelle on ajoute un liant liquide en boulette
(briquette). Le cylindre, entraîné par un petit moteur électrique, est alimenté en poudre de charbon et
en liant (grâce à une petite pompe ou à la main). Le mouvement de rotation du cylindre engendre la
formation des briquettes de diamètre variable. Ces briquettes sont recueillies dans un récipient
(brouette) où elles se déchargent automatiquement, en fonction du mode d'opération de la machine
(inclinaison). Les principaux paramètres d'opération de l'agglomérateur sont les suivants:
•
•
•
•
vitesse de rotation du disque : 20 à 45 tours/minute ;
l'angle d'inclinaison du disque par rapport à l'horizontal : 40 à 60 degrés
la position du grattoir, 120 degrés par rapport à l’axe du cylindre ;
les positions d'alimentation en poudre et en liant.
Suivant les inclinaisons du cylindre et la position du grattoir on obtient des briquettes de tailles
différentes. Trois positions sont possibles ; plus l’angle d’inclinaison est petit plus petites seront les
briquettes produites. L’agglomérateur a les caractéristiques techniques ci-après :
•
•
capacité de production : 50 kg de briquettes sèches/ heure
puissance du moteur : 0.5kw
Cet appareil de conception très simple peut être reproduit localement. Une plus grande capacité de
production de briquettes peut être obtenue par l'installation de plusieurs agglomérateurs dans une
même unité de production. La petite capacité de la machine rend la technologie plus appropriée pour
les petites unités de production décentralisée
Après leurs formations les boulettes contiennent de l'eau (environ 40%). Le séchage se fait en plein
air (climat sec). Les briquettes peuvent être disposées sur une table de séchage ou même le sol
19
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
Les briquettes produites et séchées sont prêtes pour l'utilisation mais elles sont sensibles à l'humidité
du fait de l'hygroscopicité de la mélasse. Cependant, il est possible d'augmenter considérablement
leur qualité par un traitement thermique
La capacité la plus petite qui est techniquement réalisable et économique est de 50 Kg/h ( briquettes
sèches).
Résultats atteints dans la production de briquettes combustibles:
1.
2.
3.
4.
5.
6.
2 unités de production (Biomasse Mali et Senagri)
seule Biomasse Mali a opté pour l’agglomération
Senagri produit selon une autre technologie (compactage par presse) ;
plus de 20 carbonisateurs fabriqués et mis à la disposition des producteurs ;
plus de 60 producteurs formés (dont une association de femmes) ;
plusieurs dizaine de tonnes de briquettes produites.
20
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
V.
Carbonisation du typha australis
Le Sénégal, le Mali et la Mauritanie sont tous confrontés au phénomène de prolifération de Typha
australis, une plante envahissante de la famille des roseaux qui, du fait de sa croissance rapide,
colonise les zones d’inondation des cours d’eau (Fleuve Sénégal). En 2001, à la demande de ces
pays, le PREDAS, a facilité la réalisation d’une étude de base sur les possibilités de la lutte contre
cette plante par le biais de sa valorisation comme source d’énergie alternative.
Les travaux ont porté sur :
•
•
•
•
La faisabilité technique et économique de la carbonisation et de l’agglomération du Typha
australis par des techniques appliquées aux tiges de cotonnier;
L’identification des principales contraintes liées à la collecte(faucardage et transport), au
séchage, à la carbonisation et à l’agglomération du Typha australis ;
La conduite de tests techniques et d’acceptabilité des briquettes de typha australis afin de
déterminer : (i) les compositions optimales (charbon de typha et mélasse) ; (ii) l’état physique
des briquettes produites ; (iii) la durée de séchage des briquettes produites ; (iv) les tests
comparatifs avec le charbon de bois ; (v) l’acceptabilité des consommateurs ;
L’élaboration de recommandations pertinentes pour la conduite d’opérations similaires dans
d’autres pays(notamment au Sénégal et en Mauritanie).
5.1
Collecte du typha australis
5.1.1
Le faucardage du typha
Le faucardage du typha ne pose pas de problème particulier. Avec de simples faucilles la quantité
nécessaire de typha pour l ‘étude a été récoltée. Il faut cependant noter que les manœuvres recrutés
à cet effet disposent d’une grande expérience dans le faucardage car ils sont tous des riziculteurs.
La collecte du typha par des faucilles ne pose aucun problème s’il n y a pas d’eau ou si la lame d’eau
est faible (jusqu’à 50cm) ; cependant plus la lame d’eau devient importante plus la collecte devient
difficile car on ne peut enlever que la partie émergente de la tige. La partie inférieure de la tige qui est
la plus grosse reste irrécupérable.
La prolifération du typha est tellement importante qu’il n’est pas nécessaire de faucarder en
profondeur. Les quantités facilement accessibles sont très importantes. Aussi, dans la zone de l’Office
du Niger les canaux secondaires sont - ils mis à sec pour permettre le faucardage du typha. Mais, le
problème d’eau peut se poser essentiellement dans les falas qui ne peuvent pas être mis à sec.
5.1.2
Caractéristiques du typha récolté
Le typha doit être récolté lorsque la plante a atteint son développement maximal, qui correspond au
stade de l’épiaison. La collecte à ce stade de développement de la plante nous semble être la mieux
indiquée car il y a suffisamment de biomasse et la tige centrale (au bout de laquelle se trouve l’épi) est
entièrement formée. Cette tige centrale est la partie la plus dure de la plante et sa consistance est
proche de la tige de cotonnier.
5.1.3
Séchage du typha récolté
Le typha récolté a été étalé à l’air libre pour le séchage. Le but visé était de savoir : (i) la durée
optimale de séchage du typha dans les conditions climatiques de Niono (37°C en moyenne journalière
et vent moyen et ciel dégagé excepté les jours de pluies) ; (ii) la quantité d’eau perdue lors du
séchage et (iii) la teneur en matière sèche du typha et de certains de ces organes (notamment les
feuilles).
Afin d’accélérer le séchage, le typha étalé était retourné une fois par jour. Au bout d’une dizaine de
jour, le typha était complètement sec et pouvait subir les tests de carbonisation.
21
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
L’analyse des résultats de pesées des échantillons prélevés a donné les résultats ci-après :
Tableau n°11 : teneur en matière sèche du typha réc olté (séchage à l’air libre)
Matière fraîche (MF), kg Matière sèche (MS), kg Quantité d’eau, kg % matière sèche
Pied entier
10
4,97
5,03
49,67
Feuille
10
2,7
7,3
27
Les études conduites au Mali sur les peuplements matures de typha australis ont abouti aux données
ci-après:
•
•
•
une densité moyenne de 22 pieds par m² ;
une taille moyenne de 3m au-dessus du sol ;
un poids moyen aérien de 10 kg MF/m² soit environ 100 tonnes de poids frais récoltable à
l’hectare.
En tenant compte des données ci-dessus (% de MS, MF à l’hectare) on peut estimer la quantité de
matière sèche récoltable à l’hectare de typha australis à un minimum de 25 tonnes. Sur cette base il
devient aisé de programmer les activités de carbonisation.
5.1.4
Carbonisation du typha australis
La carbonisation du typha est similaire a celle des tiges de cotonniers. Il s’agissait, en effet, de : (i) voir
si les techniques et technologies adoptées pour la carbonisation des tiges de cotonniers pouvaient
s’appliquer au typha australis ; (ii) définir les paramètres optimaux d’une bonne carbonisation du typha
australis ; (iii) déterminer les rendements des carbonisateurs.
5.1.5
Refroidissement & défournement.
Une fois la carbonisation terminée, le carbonisateur est hermétiquement fermé avec la glaise (argile et
eau). La cheminée est fermée avec son couvercle et fermée avec de la terre (argile), ensuite on le
laisse refroidir.
5.1.6 Agglomération & séchage des briquettes de typha australis
Le processus d’agglomération du typha est identique à celui des tiges de cotonniers.
5.1.7
Tests techniques sur les briquettes
Les tests techniques portaient sur : (i) les caractéristiques physiques et chimiques des briquettes : la
résistance à l’abrasion et à la dégradation, la résistance aux « chutes », la valeur calorifique, la
densité, etc.; (ii) les performances techniques des équipements de cuisson avec les briquettes de
typha et leur comparaison avec d’autres combustibles.
Les tests techniques et de cuisine comparée ont été conduits avec les briquettes sur les fourneaux à
charbon Nafacaman (mixte bois-charbon) et le Sewa. Quarante kg de briquettes ont été utilisés pour
les tests techniques. Les tests ont prouvé l’efficacité des briquettes de typha australis; ce produit peut
valablement remplacer le charbon de bois.
Les rendements techniques obtenus (25-28%, marmite n°3 et 26-31% pour la marmite n°5) sont très
satisfaisants. D’une manière générale les observations ci-après peuvent être formulées :
•
•
•
•
le temps d’ébullition est élevé. Cela est dû à la tailles des briquettes (petites boules). Sinon
elles s’activent rapidement.
la consommation totale de combustible est raisonnable 0,6 Kg en moyenne
la puissance des foyers est meilleure. Elle est de l’ordre de 3 KW
les deux (02) fourneaux testés se comportent très bien avec les briquettes combustibles.
Les résultats des tests de comparaison révèlent que les briquettes de typha sont très similaires au
charbon du bois. cependant la consommation est un peu plus élevée que celle du charbon du bois.
22
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
5.1.8
Tests d'acceptabilité sur briquettes
Les tests d'acceptabilité ont pour but essentiel de collecter les réactions des consommateurs par
rapport au nouveau produit car il ne suffit pas d’avoir un bon produit sur le plan technique mais il faut
obligatoirement qu’il soit accepté par les consommateurs. Ces tests d’acceptabilité ont été conduits
auprès de ménages et de consommateurs spéciaux (blanchisseurs, gargotières) qui ont comme
combustible principal le charbon de bois (certains ont participé au test d’acceptabilité des briquettes
de poussier de charbon de bois). Les briquettes doivent venir concurrencer le charbon de bois sur le
marché ; à ce titre elles doivent au moins avoir les mêmes qualités et être attractives sur le plan coût.
Elles doivent, en conséquence passer par le filtre du test d’acceptabilité, afin de s’assurer de
l’adhésion des consommateurs.
5.1.9
Les critères d'acceptabilité
Le combustible de comparaison étant le charbon de bois, toutes les questions posées devraient
pouvoir faciliter le parallèle entre le charbon de bois et les briquettes. Les questions, entre autres,
portaient sur les critères ci-après:
•
•
•
•
la puissance calorifique,
le dégagement de fumée,
la teneur en cendre,
le prix, etc.
Tableau n12 : Quelques réactions des consommateurs
Critères
Charbon de
bois
Bonne
Bonne
Chaleur
dégagée
Fumée
dégagée
Bonne
Bonne
Peu de fumée
Plus que le
charbon
Salissant
Oui
Danger
d'incendie
Allumage
Temps de
cuisine
Réaction à
l’eau
Cendres
Oui
Moins que le
charbon
Non
Odeur de
fumée
Durée de
combustion
Utilisation
Présentation
Facile
Court
Briquettes
Observations
La forme ronde de briquettes ; leur
homogénéité
Briquettes dégagent la même chaleur que le
charbon de bois
Cependant, au démarrage les briquettes
dégagent un peu de fumée (odeur de
caramel) qui disparaît complètement après ;
impossible de brûler l’encens avec les
briquettes
Pas de petits morceaux ni de poussière
Le charbon crépite souvent
Bonne
Un peu difficile
Sensiblement
équivalent
Mauvaise
Acceptable
Un peu plus
Supportable
Non supportable
Court
Long
à toutes fins
à toutes fins
Dans certains cas sensiblement équivalent
Désintégration de la briquette
Nettement moins que les briquettes de
poussier de charbon de bois
20% de l’échantillon
le charbon s'éteint quand le feu n'est pas
entretenu par un vent
à cause des cendres les blanchisseurs sont
plus favorables au charbon de bois
Le prix moyen proposé par les
consommateurs est de 55-75 Fcfa/kg
Prix
23
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
VI. Briquettes de poussier de charbon
Le poussier de charbon de bois est utilisé comme matière première pour la production de briquettes.
Le présent chapitre fait le point sur la disponibilité de cette matière première à Bamako. Une étude a
été menée évaluer les quantités de poussier de charbon disponibles à Bamako en mettant l’accent sur
les points ci-après:
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
déterminer le nombre de dépôts de charbon de bois ;
évaluer la quantité de poussier de charbon de bois disponible dans les dépôts de charbon
de bois ;
déterminer les conditions d’évacuation ou collecte (s’il en existe) du poussier ;
évaluer les principales contraintes liées à sa collecte ou à son évacuation ;
évaluer les principales contraintes liées à l’approvisionnement de combustibles ligneux ;
identifier les types de relations qui existent entre les principaux intervenants tant du côté
de l’offre que du côté de la demande ;
mettre en évidence les caractéristiques socio-économiques des intervenants ;
d’identifier les principaux utilisateurs et leur mode d’acquisition du poussier ;
identifier les difficultés liées à la disponibilité du poussier
connaître les conditions de stockage du poussier ;
mettre en exergue les conditions de valorisation actuelles et les possibilités futures.
Elle a permis de :
•
•
•
6.1
déterminer avec précision la disponibilité en poussier de charbon de bois dans la ville de
Bamako ;
déterminer les apports annuels de poussiers de charbon de bois à Bamako ;
identifier les principales causes de la présence de poussier de charbon de bois au niveau des
points de vente.
Difficultés rencontrées
Les principales difficultés rencontrées au cours de l’étude sont les suivantes :
1. l’extrême diversité des revendeurs de charbon. Il nous a été impossible de procéder à un
échantillonnage des revendeurs de charbon à cause de leurs diversités extrêmes. Plusieurs
catégories de personnes s’adonnent à cette activité. De la ménagère qui vend moins d’un sac
de charbon en détail par jour au marché (uniquement le matin avant de rentrer) pour subvenir
aux besoins quotidiens au grand revendeur qui ne vend que par sac l’assortiment est très
varié. Aussi, a - il été procédé à une enquête systématique auprès des revendeurs.
2. la distribution spatiale des revendeurs. Les revendeurs de charbon ne sont pas installés
uniquement dans les marchés de la ville, mais également dans les rues de certains quartiers.
Il a fallu recenser tous les revendeurs de la soixantaine de marchés de la ville, mais
également ceux qui sont installés à l’intérieur des quartiers. Cela a rendu le travail de collecte
très fastidieux.
3. la non maîtrise des quantités de charbon vendues. Seuls les grands revendeurs de charbon
peuvent donner approximativement les quantités vendues par jour ou par semaine. La quasitotalité des revendeurs ne peut donner aucune information précise sur les ventes et
l’approvisionnement. Pour déterminer les quantités vendues les calculs ont été faits à partir
des moyennes journalières vendues ou pesées par l’équipe d’enquête.
4. l’absence quasi totale de mesures conventionnelles. Les revendeurs (petits et grands) ne
connaissent pas le poids (en kg) des sacs de charbon qu’ils vendent et en conséquence ils
ignorent également la quantité moyenne de poussier d’un sac de charbon. L’équipe
d’enquêteur procédait au pesage des sacs de charbon au point de vente et au pesage des
quantités de poussier/sac ; de cette façon une moyenne a pu être dégagée.
24
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
6.2
Estimations des quantités de poussier (enquête auprès 329 point de vente de charbon à
Bamako)
6.1.1
Production journalière de poussier au niveau des points de vente
Pour déterminer les quantités journalières de poussier au niveau des points de vente de charbon,
l’équipe a procédé à la détermination du poids moyen d’un sac de charbon et de la quantité moyenne
de poussier de charbon par sac vendu. La quantité moyenne de poussier par sac ramenée au nombre
total de sac vendus par jour permet de déterminer les quantités journalières de poussier.
La quantité moyenne de poussier par sac est de 7 kg . Sous le vocable poussier il faut comprendre
toute la partie non utilisable pour des fins de cuisson ; il s’agit des fines, de la poussière, des petits
morceaux de charbon non utilisables dans les fourneaux et quelques fois des incuits.
Les points de vente enquêtés vendent en moyenne 647 sacs de charbon par jour soit 35 tonnes de
charbon. Les mesures ont montré qu’il y a environ 130 kg de poussier par tonne de charbon
commercial.
6.1.2
Production annuelle de poussier au niveau des points de vente
Dans l’année un total de 236 155 sacs de charbon est vendu au niveau des points de vente soit
12 752 tonnes de charbon ce qui génèrent 1 658 tonnes de poussier par an. La consommation de
charbon de bois estimée est de 70 000 tonnes en 2002 pour la ville de Bamako soit 9 100 tonnes de
poussier. Selon nos estimations les quantités annuelles accessibles sans problèmes de poussier
seront de l’ordre de 15% de la quantité totale produite compte tenu de l’importance de l’auto
approvisionnement; soit environ 1 658 tonnes/an.
6.1.3
Evolution de la disponibilité de poussier
L’évolution des quantités de poussier est liée à l’évolution de la consommation de charbon de bois.
Les quantités de poussier augmenteront dans les mêmes proportions. L’enquête menée auprès des
points de vente, les échanges avec les commerçants et les visites au niveau des sites production ont
montré que la production de poussier n’est pas liée au type moyen de transport, ni à la manutention
des sacs de charbon, ni aux essences carbonisées, ni aux méthodes de carbonisation employées.
Elle est fondamentalement liée au manque de criblage du charbon produit. Sur les aires de production
visitées par l’équipe, les charbonniers ne procèdent pas du tout au criblage du charbon produit ; les
sacs sont remplis directement sur le lieu de carbonisation avec « tout ce qu est noir ».
25
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
VII.
Quelques problèmes liés à la production & à la commercialisation de
briquettes combustibles
Matière première :
1.
2.
3.
4.
Foisonnement
Faible densité
Disponibilité dans le temps
Liant
Briquettes
1. Qualité des briquettes
2. Stockage en saison pluvieuse
Commercialisation
1.
2.
3.
4.
5.
Coût par rapport au charbon de bois (transport, électricité, etc. ;)
Méconnaissance du produit
Disponibilité du produit
Faible capacité financière des opérateurs
Réseau de distribution
26
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
Annexe 1: amélioration de la production charbonnière - Formation des
producteurs9
Les premiers tests en carbonisation ont eu lieu au Mali dans les années 1980 et 1981 aux monts
mandingues et à la Faya par les volontaires du corps de la paix ( OAPF ), a Sikasso ( Projet Suisse )
et à Tabakoro sur les techniques de la meule casamançaise et le four métallique.
En 1986 ce fut le four Magien ( four métallique ) a été expérimenté à la Faya. Ce type de four n’a pas
eu un grand succès auprès des charbonniers.
La comparaison de quatre types de meules en 1997 à Kasséla par la CCL a fait ressortir des
rendements de 24,04 % pour la meule traditionnelle rectangulaire, 23,2 % pour la meule traditionnelle
circulaire conduite par des hommes, 22,5 % pour la meule traditionnelle circulaire conduite par des
femmes et 29,1% pour la meule casamançaise avec une durée de carbonisation de 250 heures pour
les meules traditionnelles et 80 heures pour la meule casamançaise.
En janvier 1998, trois sessions de formation ont été organisées par la CCL à l’intention des
productrices et producteurs de charbon de Kasséla, Kourouba et Naréna en vue dévaluer le
rendement en poids des meules traditionnelles et améliorées de carbonisation et aussi de démonter
les performances de la meule casamançaise qui a fait ses preuves dans les pays voisins.
Cependant, la vulgarisation de cette technique améliorée de carbonisation se heurte à plusieurs
contraintes notamment le coût élevé des équipements et le manque d’organisation de la profession
qui remettent en cause la pertinence de ce choix ou qui, nécessite une nouvelle analyse des
conditions de sa diffusion.
En janvier 2000 la meule rectangulaire semi-enterrée à été également vulgarisée par la CCL
qui a en outre formé 307 charbonniers dont 21 femmes, 22 agents de la DNCN, 5 agents des projets
partenaires, 11 opérateurs privés et les structures rurales de gestion.
Elle a été réalisée grâce au concours des experts en carbonisation du CIRAD-FORÊT, un diagnostic
rapide des techniques traditionnelles de carbonisation a permis de retenir la meule rectangulaire semienterrée.
Au mois de juin, juillet 2001 deux tests de rendement en poids sur la meule rectangulaire semienterrée ont eu lieu à Boulouli et Koliflo au compte du PROJET BIT-Kita.
Les rendements obtenus (25 %, 26 %, 28 %) prouvent, qu’en moyenne on a utilisé
4 kg de bois pour 1 kg de charbon contrairement à la meule traditionnelle qui, pour 1 kg de charbon il
faut environ 7 kg de bois.
En mars 2002 une étude sur les possibilités d’amélioration des pratiques locales de carbonisation
dans la zone d’intervention de la Cellule Combustibles Ligneux a été réalisée par la DNCN / SED /
CCL.. Elle a porté au total sur 314 charbonniers et charbonnières dont 228 hommes et 86 femmes.
Les enquêtes se sont déroulées dans 96 villages repartis entre les 23 sous bassins et axes dans les 7
agglomérations. Elle a permis de :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
9
définir les principales caractéristiques des villages enquêtés ;
déterminer les principales ethnies ;
recenser ( 5 ) méthodes locales de carbonisation :
meule traditionnelle circulaire horizontale
meule traditionnelle circulaire verticale
meule traditionnelle rectangulaire
carbonisation à l’air libre
four en maçonnerie
définir les caractéristiques des charbonniers et charbonnières ainsi que l’organisation détaillée
de l’activité de carbonisation ;
Préparé par Mamadou Kouyaté
27
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
En novembre 2003 le BEAGEES a organisé 21sessions de formation en carbonisation des exploitants
forestiers.
La formation s’est étalée sur 2 mois dans les bassins d’approvisionnement en bois énergie de
Bougouni et Sikasso, et couvert 21 SRGB ( 21 villages). La formation a permis de :
•
•
•
•
278 producteurs de charbon dont 85 femmes, ont été formés ;
Carboniser 18 essences différentes ;
Carboniser 158 stères ;
Produire 464 sacs de charbon ;
Déterminer les poids moyens des sacs de charbon par bassin : ( Bassin de Bougouni 40 kg, Bassin
de Sikasso 37 kg ) ;
•
•
•
•
•
•
•
Doter tous les Vingt deux (21) SRGB en équipements de carbonisation ;
Identifier les principales caractéristiques des villages et charbonniers formés ;
Identifier les principales contraintes liées aux différentes pratiques locales de
carbonisation ainsi que l’organisation de l’activité carbonisation;
Déterminer les principales ethnies et les différents types de meules ;
Concevoir cinq ( 5 ) modules de formations adaptées aux producteurs de charbon
membres de la SRGB ;
Produire deux ( 200 ) manuel transcrit en bamanan et Sénoufo illustré sur les
techniques améliorées de carbonisation ;
Définir des approches de formation adaptées à tous les intervenants dans la
carbonisation ;
Conclusions et Recommandation
•
La professionnalisation du métier de charbonnier.
Cette professionnalisation ne nécessite pas obligatoirement une technologie « moderne » mais bien
une parfaite maîtrise de son outil de production et de son marché et la mise à disposition d’un éventail
de solutions adaptées lui permettant un choix technique.
•
La professionnalisation du métier de formateur en carbonisation.
Un charbonnier reste le meilleur formateur en carbonisation. Le projet pourrait former, aux différentes
techniques de carbonisation quelques charbonniers professionnels sélectionnés selon leurs aptitudes
et contracter ces charbonniers en saison creuse (2 mois / an ) pour diffuser les techniques améliorées.
•
La promotion de l’utilisation du charbon mixte ( essences lourdes et légères ) pour les
raisons suivantes :
Contrairement aux idées reçues, un charbon léger convient très bien à une utilisation domestique. Le
mixte offre de nombreux avantages en associant les qualités respectives de chacun des charbons :
puissance et rapidité du léger, durée du lourd.
•
Augmenter la gamme d’essences à exploiter ( essences légères ) avec réduction de
la pression sur les essences lourdes.
•
La conduite d’une large campagne d’information et de sensibilisation
Des différents acteurs, la formation des agents de terrain, l’organisation de la composante
commerciale de la filière au même titre que la production.
28
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
Annexe 210: amélioration de la production charbonnière –
caractéristiques techniques des meules
Meule Rectangulaire Semi – Enterrée
Description :
C’est une meule traditionnelle, très simple, de forme rectangulaire, qui ne demande pas une
surveillance constante et un grand savoir-faire du charbonnier.
Elle est pourvue d’un plancher de bois enterrés de 30, 40 à 50 cm dans le sol.
Le volume de bois est d’environ de 3-5 stères pour une durée de carbonisation variant de 3 à 5 jours.
Cette technique est particulièrement adaptée aux charbonniers non professionnels et aux femmes.
On obtient un rendement pondéral supérieur de 35 %
La réutilisation de la fosse a pour avantage de sédentariser le charbonnier et donc augmenter les
rendements massiques.
Une fosse de 3 à 4 m de long sur 2 à 2,5 m de large et de 30 à 50 cm de profondeur est à réaliser.
Quatre orifices sont aménagés à chaque angle de la fosse, qui serviront d’évents et
d’évacuation de fumées
Un cinquième orifice placé dans le sens de la direction du vent ( qui servira de point d’allumage ) .
La couverture est assurée par de l’herbe ou des feuillages recouverts de terre.
L’étanchéité est assurée par la projection de terre sur les zones d’effondrement.
Fonctionnement :
Le fonctionnement est similaire à celui de la meule rectangulaire. La durée du cycle de carbonisation
est fonction de la capacité de la meule et de l’état du bois enfourné ( humidité, essence ) ; 72 heures
pour 4 à 5 stères. Le refroidissement varie de 8 à 12 heures selon le volume.
La mise en oeuvre de cette technique est la suivante :
Les bois à carboniser seront sélectionnés, préparer selon leurs tailles et la longueur n’excédera pas
1,5 m et le diamètre 50 cm.
On disposera les rondins de 10 à 15 cm de diamètre dans la fosse de façon à faire un plancher et on
empilera le bois à plat sur le plancher.
Un tas de 1 à 1.5 m de haut est recommandé.
L’allumage est frontal et s’effectue à l’orifice placé dans la direction du vent avec des braises, tous
orifices ouverts.
On aura toujours à proximité une quantité suffisante de terre pour prévenir tout éboulement et pour
obturer le moment venu toutes les ouvertures.
Lorsque le feu s’est bien établi, on bouche le point d’allumage avec de la paille recouverte de terre.
Le front de carbonisation se déplacera d’une extrémité à l’autre de la meule ( tirage direct ).
Le contrôle de la carbonisation se fait en suivant le front de carbonisation par l’ouverture ou
l’obturation des évents.
Cette disposition peut permettre de défourner une partie de la meule avant la fin de la phase de
carbonisation
Au cours de la carbonisation lorsqu’une fine fumée blanchâtre se dégage sur la surface de la meule
ceci indique une bonne marche, une fumée bleue indique que les évents sont trop ouverts, ou un
défaut d’étanchéité du tas.
Quand la fumée devient bleue et diminue fortement, elle indique la fin de la phase de carbonisation.
On bouche hermétiquement tous les trous et appels d’air.
L’expérience du charbonnier est surtout importante pour le réglage des évents ; ceux-ci commandent
la qualité de cuisson ( lenteur, progressivité, point de température limite, coup de feu éventuel ), donc
du charbon et son rendement ( du réglage des évents résulte un compromis entre le bois brûlé et le
bois carbonisé ).
10
Préparé par M. Kouyaté (DNCN)
29
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
Après un ou deux jours de refroidissement, on procédera au défournement du charbon en
commençant par le nettoyage de toute la surface et tout au tour de la meule en n'écartant les herbes
ou branchages et la terre de la couverture qui ne devra pas trop se mélanger avec le charbon et on
fera particulièrement attention à quelques braises qui peuvent encore être dans le charbon, car
l’ouverture pourrait provoquer la combustion d’une partie importante du charbon.
Pour cette raison le défournement peut avoir lieu de nuit ou très tôt le matin, on aura également soin
d’avoir à proximité quelques seaux d’eau utilisable en cas d’urgence.
Le charbon est alors disposé en cercle concentrique autour de la meule et couvert de terre pendant
quelques heures.
Après une aération de quelques heures à l’air libre, le charbon froid pourra être ensaché, puis stocké
dans un endroit sec.
Avantages :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
rendement > a 35 %
réduction de la dimension de la meule ( 4 à 5 m² ),
existence d’un plancher,
économiquement ne demande aucun investissement supplémentaire par rapport aux meules
traditionnelles,
utilisation exclusive des matériaux pris sur le terrain
correspond très bien aux femmes ( hauteur ne dépassant pas 1 à 1.5 m )
surveillance réduite,
sédentarisation du charbonnier par la réutilisation de la fosse et l’augmentation des
rendements massiques,
chargement du bois et habillage faciles grâce à la petite taille de la meule,
production moyenne de 6 à 15 sacs de charbon de très bonne qualité
méthode de carbonisation très efficace destinée aux non professionnelles(femmes ) et au
ravitaillement des marchés hebdomadaires.
permet de défourner une partie (quelques sacs avant la fin de la carbonisation )
Inconvénients :
creusement de la fosse ( difficile pour les femmes ).
Règles d’hygiène et sécurité en carbonisation :
1.
2.
3.
4.
Ne jamais monter ou se déplacer sur une meule sans échelle et planches ;
Porter de bons souliers ;
Protéger le système respiratoire avec un masque ou un cache-nez.
Regrouper le matériel après chaque usage.
30
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
Annexe 3: amélioration de la production charbonnière – résultats des
tests
RESULTATS DES TESTS DE RENDEMENT : ( 15 / 12 / 1997 au 16 / 01 / 1998 )
Etape Kasséla
Paramètres
meule rectangulaire
Meule circulaire(h)
meule circulaire(F)
Meule casamançaise
Nbre de stère
Poids moyen / stère
Poids du bois anhydre
Poids incuits
36
350 kg
12803 kg
502 kg
36
350 kg
12803 kg
297 kg
36
350 kg
12803 kg
1127 kg
36
350 kg
12803 kg
499 kg
Poids bois carbonisé
Durée ( h )
Poids du charbon(kg )
Nbre de sacs
12301 kg
249 h
3007 kg
79
12506 kg
252 h
2901 kg
76
11676 kg
224 h
2622 kg
69
12304 kg
81 h
3584 kg
95
Poids moyen/sac(kg )
38,06 kg
38,17 kg
38 kg
37,72 kg
Rendement %
24,44 %
23,19 %
22,45 %
29,12 %
4,09 kg
4,31 kg
4,45 kg
3,43 kg
Equivalence
charbon
bois
/
RESULTATS DES TESTS DE RENDEMENT : FORMATION DES FORMATEURS ( 22 / 01 / 2000 au
03 / 02 / 2000 )
Etape Kasséla
Paramètres
Nbre de stère
Poids bois séché
Poids moyen d'un stère
Meule semi-enterrée
1
meule semi-enterrée
2
Meule semi-enterrée
3
5
1750 kg
350 kg
4
1400
350
4
1400
350
Poids incuits
82 kg
49
108 kg
Poids bois carbonisé
Durée carbonisation ( heures )
Poids charbon ( kg )
Nb de sacs
1668 kg
518 kg
14
1351
54
331
10
1292 kg
48
295 kg
10
Poids moyen d'un sac ( kg )
37 kg
33
29 kg
Rendement %
31,05 %
24,50
22,83 %
Equivalence bois / charbon
3,22 kg
4,08
4,37 kg
Paramètres
Nbre de stère
Poids bois séché
Poids moyen d'un stère
meule semi-enterrée
4
4
1400 kg
350
meule semi-enterrée
5
3
1050 kg
350
Meule semi-enterrée
6
3
1050 kg
350
Poids incuits
132 kg
82 kg
70 kg
Poids bois carbonisé
Durée carbonisation ( heures )
Poids charbon ( kg )
Nbre de sacs
1268 kg
968 kg
980 kg
281 kg
9
198 kg
6
198,6 kg
6
Poids moyen d'un sac ( kg )
31 kg
33 kg
33 kg
Rendement %
22,16 %
20,45 %
20,26 %
Equivalence bois / charbon
4,51 kg
4,88 kg
4,94 kg
31
Cas du Mali
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
Paramètres
meule semi-enterrée
7
3
1050 kg
350
Nbre de stère
Poids bois séché
Poids moyen d'un stère
meule semi-enterrée
8
3
1050
350
Meule semi-enterrée
9
3
1050
350
Poids incuits
163 kg
33
165
Poids bois carbonisé
Durée carbonisation (heures )
Poids charbon ( kg )
Nbre de sacs
987 kg
1017
885
198 kg
6
263
7
269
8
Poids moyen d'un sac ( kg )
33
37,57 kg
33,62 kg
Rendement %
20,06 %
25,86 %
30,39 %
Equivalence bois / charbon
4,47 kg
3,86 kg
3,28 kg
Paramètres
Nbre de stère
Poids bois séché
Poids moyen d'un stère
Poids incuits
meule semi-enterrée
10
4
1400
350
43
meule semi-enterrée
11
4
1400
350
82
Meule semi-enterrée
12
5
1750
350
42
Poids bois carbonisé
Durée carbonisation (h)
Poids charbon ( kg )
Nb de sacs
1357
1318
1708 kg
395 kg
12
372
11
494 kg
15
Poids moyen d'un sac(kg )
32,91 kg
33.81
32,93 kg
Rendement %
29,10 %
28.22
28,92 %
Equivalence bois / charbon
3,43 kg
3.54
3, 45 kg
Paramètres
Meule semi-enterrée
13
3
1050
350
meule semi-enterrée
14
4
1400
350
Meule semi-enterrée
15
4
1400
350
Nbre de stère
Poids bois séché
Poids moyen d'un stère
Poids incuits
55
40
65
Poids bois carbonisé
Durée carbonisation (h )
Poids charbon ( kg )
Nbre de sacs
995
1360
1335
351
9
397
11
410
12
Poids moyen d'un sac(kg )
39
36
34
Rendement %
35,27 %
29.19%
30.71 %
Equivalence bois / charbon
2,83 kg
3.42
3,25 kg
Paramètres
Nbre de stère
Poids bois séché
Poids moyen d'un stère
meule semi-enterrée
16
10
3500
350
Meule rectangulaire
cheminée 17
20
7000
350
Poids incuits
76
495
173
Poids bois carbonisé
Durée carbonisation ( h )
Poids charbon ( kg )
3424
6505
6827
1356
1454
1517
Nb de sacs
32
46
46
Poids moyen d'un sac(kg )
42
31.60
33
avec meule
rectangulaire
cheminée 18
20
7000
350
Rendement %
39.60 %
22,35 %
22,22 %
Equivalence bois / charbon
2.58
4, 47 kg
4,50 kg
32
Cas du Mali
avec
Atelier capitalisation de l’expérience sahélienne en carbonisation- Cilss/Predas
RESULTATS TESTS DE RENDEMENT : FORMATION DES FORMATEURS ( 12 / 06 au 18 / 06 /
2001 )
Etape Boulouli
Paramètres
Nbre de stère
Poids bois séché
Poids moyen d'un stère
meule semi-enterrée 1
4
1571
392
Meule semi-enterrée 2
4
1943
452
meule semi-enterrée3
4
2047
459
Poids incuits
73
45
203
Poids bois carbonisé
Durée carbonisation ( heures )
Poids charbon ( kg )
Nb de sacs
1498
37
395
10
1898
54
479
12
1844
48
513
13. 5
Poids moyen d'un sac ( kg )
39. 5
39. 9
37. 5
Rendement %
26. 36
25. 23
28
Equivalence bois / charbon
4
4
3. 6
NOTA : ZONE Kita
Poids moyen d'un stère : 434 kg
Poids moyen d' un sac de charbon : 39 kg
RESULTATS TESTS DE RENDEMENT : FORMATION DES FORMATEURS ( 27 / 06 au 2 / 07 /
2001 )
Etape Koliflo
Paramètres
Nbre de stère
meule semi-enterrée 1
3
meule semi-enterrée 2
3
meule semi-enterrée 3
3
Poids bois séché
Poids moyen d'un stère
864
288
1000
333
1131
377
Poids incuits
20
84
16
Poids bois carbonisé
Durée carbonisation ( heures )
Poids du charbon ( kg )
Nbre de sacs
844
70
210
6
916
70
257
8. 5
1115
70
289
8. 5
Poids moyen d'un sac ( kg )
35
32
36
Rendement %
25
28
26
Equivalence bois / charbon
4
3. 5
4
NOTA : ZONE Sébécoro
Poids moyen d'un stère : 332 kg
Poids moyen d' un sac de charbon : 35 kg
i
Stratégie Energie Domestique – Etude des possibilités d’amélioration des pratiques locales de carbonisation dans la zone d’intervention de
la CCL- Bamako mars 2002.
ii
Stratégie Energie Domestique. Rapport d’achèvement ; Bamako ; 2000
iii
idem
Stratégie Energie Domestique – Etude des possibilités d’amélioration des pratiques locales de carbonisation dans la zone d’intervention de
la CCL- Bamako mars 2002.
v
idem
iv
33
Cas du Mali

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