Le Journal de la Logistique

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Le Référentiel de la performance logistique de l’ASLOG : Un catalogue de mesures et d’actions de progrès Le Référentiel logistique de l’ASLOG a pour vocation d’aider les entreprises à améliorer leurs performances logistiques. C’est un catalogue de mesures et d’actions de progrès de l’entreprise qui reste toutefois seule juge des actions de progrès à déployer. C’est un outil transversal dont la promotion est assurée par l’ASLOG, en premier lieu au travers de deux jours d’initiation afin que chacun puisse en mesurer la richesse. Le Référentiel de la performance logistique de l’ASLOG apporte une aide aux entreprises désireuses de bâtir une démarche d’amélioration continue, avec pour objectif prioritaire, celui d’atteindre le niveau d’excellence et de mettre en place les bonnes pratiques de la logistique. La toute première version de ce Référentiel date de 1997. Il comptait alors 53 questions fortement orientées vers le cycle de vie des produits. Mais il ne prenait en compte qu’insuffisamment la problématique du flux aval. Des questions supplémentaires ont été ajoutées dès la seconde version (en l’an 2000). Le concept de la Supply Chain a été introduit en 2002, avec la 3e version, celle‐ci étant encore enrichie dans sa version 2005. « Aujourd’hui, la structure du Référentiel n’est plus centrée sur le cycle de vie du produit… », insiste Patrick Gaillard (GPG Conseils), président de la Commission Compétences, Formations et Référentiel de l’ASLOG, «… mais sur la réalité de la Supply Chain ». C’est cette Commission de 12 personnes qui s’occupe du Référentiel et de ses évolutions, mais aussi des compétences associées : son action menée avec le support de l’European Logistics Association, devrait déboucher à terme sur une certification de compétences. Par ailleurs, un pôle de la Commission se voue à l’ingénierie de formation : il est en mesure d’aider une école, un centre de formation, une entreprise désireuse de mettre à jour le contenu d’une formation logistique, voire de créer un cycle de formation en logistique. Toute reproduction de ce document, utilisation, adaptation, traduction, commercialisation, partielle ou intégrale, est interdite, sauf accord préalable écrit de la part de l’ASLOG.
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Le Référentiel de l’ASLOG s’inscrit quant à lui au cœur de la Supply Chain : approvisionner, produire, déplacer, stocker, vendre… Tels sont ses credos (chapitres III à VII). Des chapitres viennent compléter les principes qui s’y trouvent énoncés : le management (stratégie et planification) au chapitre I, la conception et les projets au chapitre II, les retours et l’après vente au chapitre VIII, les indicateurs de pilotage de la performance (chapitre IX), la démarche de progrès permanent (chapitre X). Le Référentiel s’avère peu aisé à utiliser sans une formation adaptée. L’ASLOG a développé à cet effet une formation indépendante et universelle qui se décline en deux versions : Une sensibilisation et la découverte du Référentiel, pendant deux jours, Une formation plus longue (6 jours) au Référentiel, sanctionnée par un examen, débouchant sur le diplôme (délivré par l’ASLOG) de capacité à réaliser des audits logistiques. Au cours de cette formation diplômante, les élèves s’entraînent au questionnement : on leur apprend à décoder les réponses aux questions sans quasiment jamais avoir à les poser directement. Pour Patrick Gaillard, « l’objectif de l’ASLOG est de constituer un corps d’auditeurs qui soient tous calibrés sur le même moule, malgré la très grande diversité de leurs origines ». À l’issue des six jours de formation à l’audit, les futurs auditeurs passent un examen, le taux de réussite étant d’environ 70 %. Ce sont quelque 120 personnes qui ont été formées à l’audit logistique de l’ASLOG, au titre de la formation continue. Des formations juniors ont été créées et intégrées dans le cursus de formation d’établissements scolaires dont le niveau de sortie se situe au moins au niveau 1 de l’Éducation Nationale, c’est‐à‐dire à Bac + 5 (DESS, École d’Ingénieur). Parmi ces établissements, figurent l’ESIDEC (Metz) et l’ESLI (Redon). Ces écoles ont déjà accueilli plus de 300 élèves au titre de la formation initiale. Leur taux de réussite à l’examen est voisin de 50 %. Cette formation junior se déploie actuellement sur d’autres écoles. Toute reproduction de ce document, utilisation, adaptation, traduction, commercialisation, partielle ou intégrale, est interdite, sauf accord préalable écrit de la part de l’ASLOG.
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L’audit logistique des entreprises L’audit ASLOG permet à chaque entreprise de s’évaluer sur une grille d’excellence. Dans le cadre d’une démarche rigoureuse et très sévère, l’auditeur certifié par l’ASLOG donne une note sur 100 à l’entreprise qu’il visite. La plus mauvaise note donnée jusqu’à ce jour à la suite d’un tel audit a été de 5,5 sur 100 (nous ne citerons pas de nom !) et la meilleure note : 51 sur 100. La moyenne des notes oscillant autour de 25 sur 100, les marges de progrès s’avèrent à l’évidence, considérables. Essentiel : la note n’est pas la finalité de l’audit logistique. L’important, c’est la démarche de progrès mise en place par la suite. À cet égard, le Référentiel fournit à l’entreprise auditée un catalogue d’outils dont elle aura fort besoin pour formaliser sa démarche de progrès. Concrètement, le Référentiel de l’ASLOG compte 140 questions ouvertes, appelant des commentaires, et chacune de celles‐ci se décline en trois niveaux d’exigence en vue de l’attribution de 1, 2 ou 3 points par l’auditeur : Le niveau de base (fondement minimal à réaliser), s’il est atteint, permet d’obtenir un point, Le niveau intermédiaire permet d’obtenir deux points, Le niveau d’excellence permet d’obtenir trois points. Les exigences font ici appel au benchmarking, c’est‐à‐dire au positionnement de l’entreprise vis‐à‐vis de son environnement (comparaison à la concurrence, Benchmarking interne au sein d’un groupe, etc.). Une entreprise ayant atteint ce niveau n’a plus de progrès à réaliser. Un catalogue d’outils et de mesure est mis à la disposition de l’entreprise qui aurait encore des progrès à réaliser : elle est seule qualifiée pour choisir ceux des outils qu’elle va mettre en place sur la voie du progrès. Le rôle de l’auditeur est terminé : il a analysé les faits qui lui étaient présentés pour constater une bonne performance ou des dysfonctionnements, mais à aucun moment, il n’a formulé de jugement de valeur sur les choix de l’entreprise. Néanmoins, il pourra le cas échéant être appelé à apporter une assistance à la construction de la démarche de progrès de l’entreprise auditée, dans le contexte d’une mission de conseil. Il fera alors valoir de son expertise pour établir des recommandations. Toute reproduction de ce document, utilisation, adaptation, traduction, commercialisation, partielle ou intégrale, est interdite, sauf accord préalable écrit de la part de l’ASLOG.
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« L’entreprise doit se maintenir à ce niveau d’excellence au fil des ans », souligne Patrick Gaillard : « il est au moins une entreprise qui a souhaité établir un nouvel état des lieux, quatre années après la réalisation d’un premier audit et la construction de sa démarche de progrès ». Cette démarche salutaire est naturellement volontaire. Un Référentiel, sinon rien En somme, chaque entreprise auditée est soumise au feu des 140 questions de l’auditeur diplômé qui l’interroge sur la qualité de ses prévisions de ventes, la mesure du service au client, sa perception de la satisfaction du client, la performance des fournisseurs, la gestion des stocks qu’il s’agisse de ceux de matières premières, d’encours ou de produits finis, mais aussi sur la réduction des coûts, sur l’amélioration des performances, l’environnement de l’entreprise, le recyclage et la destruction de ses produits, le développement durable, l’éco‐conception… Bref, ce sont 140 thématiques différentes qui sont abordées au cours de l’audit, s’étendant de la conception des nouveaux produits, jusqu’à la récupération des produits parvenant en fin de vie. Des thématiques qui se veulent universelles et qui permettront de déployer le Référentiel en Europe… Voire même dans les pays avec lesquels des accords bilatéraux ont été signés : l’Amérique du Sud, le Venezuela, et demain le Canada. D’autres demandes ont été exprimées en vue de former des auditeurs sur place, former des formateurs qui pourront ensuite former des auditeurs logistiques. Les demandes formulées conduisent à élaborer une base de formateurs que l’ASLOG mettra à disposition des établissements qui la sollicitent. Important encore ! Le Référentiel de l’ASLOG n’est pas conçu pour l’auto‐évaluation des entreprises, qui présente toujours le risque (bien naturel) d’une surévaluation non méritée. « L’ASLOG a eu le souci de créer un corps d’auditeurs diplômés pour mettre à disposition des entreprises un ensemble de compétences externes ». Il revient à ce corps d’auditeurs d’effectuer l’audit de chaque entreprise, qui bénéficie ainsi de l’apport d’une expertise différente de la sienne. Toute reproduction de ce document, utilisation, adaptation, traduction, commercialisation, partielle ou intégrale, est interdite, sauf accord préalable écrit de la part de l’ASLOG.
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Le même principe peut être mis en application pour l’évaluation des fournisseurs de l’entreprise, ainsi que de ses prestataires : l’outil a été conçu pour évaluer la totalité de l’entreprise. Pour Patrick Gaillard, « une entreprise de 500 personnes peut ainsi être évaluée dans sa totalité ». Un guide de bonnes pratiques pour l’Europe La version 2002 du Référentiel Logistique de l’ASLOG a été traduite en anglais. Le 2 février dernier en après‐midi, lors du Congrès de Dijon, Patrick Gaillard présentait la nouvelle version 2005 du Référentiel logistique de l’ASLOG. Un outil qui se veut plus universel, plus malléable, de façon à pouvoir entrer dans toutes les configurations d’entreprises. Et qui sera, elle aussi, traduite en langue anglaise dans un avenir proche. À l’évidence, elle a pour vocation d’être diffusée au sein de l’Europe via l’ELA (European Logistics Association). « Nous disposons aujourd’hui d’un outil parfaitement mature. Autant dire que sa future mise à niveau n’interviendra que pour refléter les grandes évolutions dans les Supply Chains, comme les bouleversements majeurs à échelle européenne, voire planétaire ». La prochaine version ? Elle est d’ores et déjà prévue… pour 2009 ! Jean‐Claude Festinger Toute reproduction de ce document, utilisation, adaptation, traduction, commercialisation, partielle ou intégrale, est interdite, sauf accord préalable écrit de la part de l’ASLOG.
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Encadré 1 Une question sur les prévisions de ventes « Comment sont élaborées et suivies les prévisions de ventes ? ». Telle est l’une des 140 questions du Référentiel. ▪ L’entreprise qui a sollicité ses clients pour construire son système de prévisions de ventes par famille de produits, mérite un point. ▪ L’entreprise au sein de laquelle les prévisions sont discutées, critiquées en commun avec les différents intervenants de la Supply Chain (prévisionniste, responsable marketing, directeur commercial, etc.), de façon à pouvoir les corriger régulièrement et les faire évoluer… Des intervenants formés aux prévisions et qui ont à leur disposition des méthodes efficaces, de modèles appropriés, de moyens suivis, remis en cause périodiquement… Cette entreprise qui a déjà obtenu un premier point, mérite alors un second point. ▪ Quant au niveau d’excellence (trois points), il est mérité par l’entreprise ayant déjà obtenu deux points, et qui a entamé une réflexion sur le taux de qualité de ses prévisions. Elle mesure régulièrement l’écart entre les prévisions qui sont établies, et le réalisé constaté, avec pour objectif de le réduire. Elle évalue enfin la fiabilité de son système de prévision. Les 139 autres questions du Référentiel sont bâties sur la même logique. Toute reproduction de ce document, utilisation, adaptation, traduction, commercialisation, partielle ou intégrale, est interdite, sauf accord préalable écrit de la part de l’ASLOG.
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Encadré 2 Les « étudiants » de l’ASLOG s’expriment Bernard Reverchon, directeur logistique de Système U Est : La logistique de Système U EST ? C’est un budget de 75 M€ à gérer, 900 personnes sur 8 sites. Et une logistique qui se doit d’être adaptée aux besoins des associés, c’est‐à‐dire de quelque 180 commerçants indépendants. Les quatre centrales indépendantes qui portent l’enseigne Système U, se comparent habituellement entre elles afin de générer une certaine émulation. En suivant une formation à l’ASLOG, je souhaite étendre mon expertise dans un domaine (les approvisionnements, en amont) que j’appréhende insuffisamment. Il me sera par la suite possible d’auditer d’autres sociétés que celles de la distribution, notamment des prestataires ou des entreprises industrielles avec lesquels nous sommes en relation. Delphine BERNARD, Supply Chain Management et Gestion des Projets : À la suite du déménagement en Suisse du siège international du laboratoire de biotechnologie qui m’employait, je suis à la recherche d’une entreprise afin d’en gérer la Supply Chain et les projets d’amélioration de la Supply Chain, de manière globale, voire un poste opérationnel de management de sa logistique aval (prévisions, planification, administration des ventes), domaine que j’appréhende mieux. La formation de l’ASLOG constitue une bonne façon d’aborder l’ensemble de la Supply Chain, amont et aval, d’acquérir une méthode pour évaluer la Supply Chain de mon futur employeur afin de mettre en place rapidement des actions d’amélioration, mais aussi de disposer des bonnes pratiques logistiques qui me paraissent très utiles même hors du cadre des audits. Antoine Charpy, responsable Ordonnancement et Approvisionnement d’une usine du groupe pharmaceutique Roche : Toute reproduction de ce document, utilisation, adaptation, traduction, commercialisation, partielle ou intégrale, est interdite, sauf accord préalable écrit de la part de l’ASLOG.
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Disposant d’un diplôme de DUT Logistique, je participe à la formation de l’ASLOG pour étoffer mon CV et découvrir qu’il me sera possible d’apporter des solutions logistiques à mon entreprise, voire même auditer des fournisseurs afin de pouvoir les recadrer. Élie Saint‐Charles, directeur de la logistique du groupe COFEL (Compagnie Financière Européenne de Literie) : Literie Bultex, Epeda, Merinos… Ces trois marques appartiennent à la Compagnie Financière Européenne de Literie (COFEL), au sein des groupes Recticel (leader en Europe de la fabrication et de la transformation de mousse de polyuréthanne) et Pikolin (premier fabricant litier en Espagne). J’étais à la recherche d’un outil reconnu, me permettant d’évaluer nos différentes usines de façon objective et structurée, et de les comparer aux standards de la logistique. Les notes sévères que je serai probablement appelé à donner demain seront certainement mieux acceptées avec un outil aussi objectif que le Référentiel logistique de l’ASLOG. À partir de septembre, nous avons en effet programmé de réaliser un audit général afin de pouvoir dégager des plans de progrès pour les années à venir. Päivi SALONEN, responsable logistique : À la suite d’une formation initiale dans une école supérieure de commerce en Finlande, j’ai exercé toutes mes activités professionnelles en logistique, notamment chez un équipementier automobile français pour lequel j’ai été responsable du développement de la logistique et de la Supply Chain. Aujourd’hui en quête d’un poste de directeur logistique ou de Supply Chain Manager, je cherche à mieux appréhender le Référentiel de l’ASLOG… Cet outil structuré me sera extrêmement utile au moment de la prise d’un nouveau poste afin de proposer des améliorations à la fonction logistique. Sophie CONTE, expert en logistique chez Cap’log : Je suis tombée très tôt dans le transport et la logistique, avec un master en Supply Chain, une maîtrise en marketing et un BTS Commerce international. Après avoir œuvré au sein d’un grand groupe informatique où j’ai occupé différents postes d’ingénieur logistique, j’ai fondé voici deux ans la société Cap’log de formation et de Toute reproduction de ce document, utilisation, adaptation, traduction, commercialisation, partielle ou intégrale, est interdite, sauf accord préalable écrit de la part de l’ASLOG.
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conseil, avec deux cibles : d’une part les prestataires, en l’occurrence de grands groupes pour lesquels j’exploite mes compétences en marketing et en Supply Chain, et de l’autre, les chargeurs, jusqu’alors essentiellement des PME de l’industrie. J’ai été amenée à créer un outil d’audit qui, malgré ses nombreuses qualités, s’avère tout de même très incomplet par rapport au Référentiel de la performance logistique. La formation de l’ASLOG va me permettre d’aborder plus sereinement les grands comptes, et d’auditer leur réseau de transport et leurs plates‐
formes logistiques en Europe. Jean‐Luc LOCOGE, responsable logistique : Après avoir exercé la fonction de responsable informatique, j’ai décidé de me tourner vers la logistique, obtenu une maîtrise en Supply Chain en 2002, et réalisé une première mission opérationnelle pendant 18 mois. Aux termes de la formation de l’ASLOG, je cherche aujourd’hui à poursuivre cette activité au travers des missions d’audit, plutôt dans des PMI/PME. (Propos recueillis par Jean‐Claude Festinger) Toute reproduction de ce document, utilisation, adaptation, traduction, commercialisation, partielle ou intégrale, est interdite, sauf accord préalable écrit de la part de l’ASLOG.
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Les photos Photo 1 Patrick Gaillard (GPG Conseils), président de la Commission Référentiel de l’ASLOG. Photo 2 Patrick Gaillard présentant la version 2005 du Référentiel au Congrès de l’ASLOG à Dijon (2 février). Photo 3 à Dijon, autour de la table ronde sur l’Audit Logistique animée par Christian Kermoal (Immergence Productive) : Annie Gomez, Laurent Bourdin (Sernam Logistique), Jean‐Yves Costa (Hardis) et Marie‐Hélène Gentils… Tous spécialistes de l’audit logistique. Photo 4 Un groupe d’élèves en formation à l’ASLOG : des responsables en logistique et Supply Chain. Toute reproduction de ce document, utilisation, adaptation, traduction, commercialisation, partielle ou intégrale, est interdite, sauf accord préalable écrit de la part de l’ASLOG.
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