Florian jubilait. Il aimait voir sur le visage de Pauline l

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Florian jubilait. Il aimait voir sur le visage de Pauline l
Florian jubilait. Il aimait voir sur le visage de Pauline l’étonnement, l’émerveillement et ses grands
yeux pétillant d’une joie intense, unique. Oui, c’est ainsi qu’il l’aimait, en extase, dans un état presque irréel,
transcendantal. Dans ces moments, il faisait tout pour faire durer cette exaltation. Il la renversa sur le lit, lui
enleva ses vêtements, à commencer par le turban, étalant ses cheveux comme des rayons de soleil autour
de sa tête. Il la frôla du bout des doigts en lui faisant un massage caressant avec une huile parfumée.
Laissant glisser ses mains en d’affriolants attouchements, elle ronronna de plaisir et une volupté intense
s’empara d’elle. Pauline attendait le don d’amoureuse merci de son amant. Lui chuchotant son désir fou,
leur degré de complicité sensuelle atteignit la perfection.
— Oui, mon amour, mon orchidée, tu es mienne. Je vais m’offrir à toi, mais pas tout de suite, je
veux te donner encore plus de plaisir, te faire vibrer jusqu’à ce que ton corps soit tendu comme les cordes
d’un sitar. Ainsi le dit le Kama -Sutra : « le corps d’une femme est un sitar et l’homme doit apprendre à en
jouer à la perfection jusqu’à en faire vibrer toutes les cordes ». Les tiennes ne sont pas encore toutes
révélées. Je dois en chercher d’autres, les découvrir pour arriver à l’ultime connaissance de toi, pour que tu
deviennes cette femme exceptionnelle que je recherche depuis si longtemps, et que nous arrivions
ensemble à l’illumination.
Elle se laissait sillonner et glisser sous les mains de Florian comme s’il était réellement un sitariste
exceptionnel, passionné, jonglant avec les « ragas 1 ». Entre ses frôlements, ses attouchements, ses
massages, elle se trouvait dans un délectable état d’euphorie. Il lui apprenait à inspirer et expirer, afin
d’augmenter et de pousser sa libido à son paroxysme.
— Un jour nous serons unis par nos « shaktis 1 », je t’apprendrai, tu verras.
Tout cela parut si étrange à Pauline. Elle découvrait des sensations nouvelles, jouissives, ne
sachant pas avec quelle partie de son corps Florian la frôlait : ses doigts ou ses aimants. Elle dégustait cet
état d’allégresse si raffiné qu’elle n’aurait pas imaginé, il y a quelques heures auparavant. Il lui disait de se
détendre, de ne penser à rien d’autre, ni à lui, ni à elle, simplement de savourer la caresse et d’en tirer le
maximum de félicité.
— Nous atteindrons le plaisir parfait, l’amour parfait. Respire doucement. Ressens-tu la chaleur
dans tes extrémités, dans tes doigts de pieds ? Ressens-tu comme c’est exceptionnel, maintenant ?
Pauline dit « oui » dans un gémissement. Il lui demanda ensuite de lui décrire ce qu’elle éprouvait,
sans perdre la concentration de l’instant présent. Elle lui décrivit au fur et à mesure les émotions et les
sensations qui s’emparaient d’elle, de son corps et de tout son être. Elle n’avait jamais expérimenté de
1
1
Terme sanskrit : combinaison des modes et rythmes en musique
énergies (du sanskrit) mot védique
plaisir aussi intense. Elle lui dit qu’il ne pouvait exister plaisir plus suave, plus fort. Florian la ramena
doucement à un état de conscience réel. Elle eut l’impression de revenir d’un long voyage…
Après un bain, ils s’habillèrent chacun avec un soin particulier. Ils jouèrent à pile ou face pour
choisir la robe de Pauline. Finalement, elle endossa la robe couleur mandarine. À présent, maquillée,
parfumée elle fut satisfaite de voir son image dans le miroir. Florian était fin prêt, élégant, chic. Il
s’approcha d’elle, posa ses lèvres dans son cou en disant :
— Tiens, j’ai quelque chose pour toi !
Il sortit de sa poche une petite boîte contenant une chaîne en or agrémentée d’un pendentif.
— Oh, c’est très joli, c’est quoi ce signe ?
— C’est le « Pé » hébraïque correspondant à la première lettre de ton prénom.
L’écrin contenait également une autre petite chaîne.
— C’est un petit bracelet ?
— Oui, mais pour ta cheville.
— Quelle idée originale !
Puis, Florian devint poète et lui récita Prévert : « Pour toi mon amour… »
Bouleversée, elle le remercia et l’embrassa amoureusement. Il la fit s’asseoir dans un fauteuil, lui
mit le « Pé » autour du cou, puis la chaîne autour de la cheville. Saisissant sa main, il y déposa un baiser et
l’invita à descendre pour dîner.

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