Les oreilles fragiles des enfants

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Les oreilles fragiles des enfants
oreilles
fragiles
Vos
sont
,
celles de votre enfant encore plus !
Y a-t-il une politique de dépistage
des problèmes d’audition à l’école ?
Oui, à 4 ans, à l’entrée en moyenne section,
puis à 6 ans, pour le cours préparatoire. De
façon générale, à 2 ans, des difficultés
d’élocution, la confusion de consonnes
doivent motiver une visite chez l’ORL
afin de tester l’audition de l’enfant.
Le conduit auditif est la première étape sur le
chemin de l’audition. Il assure deux fonctions :
Les oreilles et l’environnement : le bruit,
l’eau et la pression en avion
- Protection : la forme particulière et la peau qui le
recouvre freinent l’accès des
impuretés au tympan ;
- Audition : son architecture permet le recueil,
la mise en direction et l’amplification
de l’onde sonore.
C’est ce conduit dont il faut prendre soin et que
l’on connaît pourtant si mal.
Le bruit
Le bruit est un ennemi redoutable pour les
oreilles sensibles des enfants. Le traumatisme sonore peut être provoqué par : une
fréquence trop aiguë ou grave, un son trop
intense (105 décibels) et la durée (un bruit
soudain qui dure). Quelques précautions
simples permettent de se protéger : ne pas
utiliser les lecteurs MP3 et téléphones portables plus d’une heure par jour, ne jamais
pousser le volume au-delà de 60% de sa
capacité et remplacer l’oreillette par un
casque qui diffuse le son dans le pavillon
plutôt que de condenser directement dans
l’oreille.
Un conduit auditif externe différent de celui
de l’adulte
Le conduit auditif se distingue surtout chez le
nourrisson et le jeune enfant par sa structure
cartilagineuse (osseuse essentiellement chez
l’adulte).
Ceci lui donne un caractère souple entraînant une
certaine fermeture du conduit et empêchant la
«respiration» naturelle de la peau.
Les phénomènes d’irritation, d’infection ou de
rétention de débris cutanés sont plus fréquents.
Le conduit auditif arrive à maturité entre 18 et 24
mois. Le pavillon, quant à lui, peut continuer de
grandir toute la vie et plus particulièrement chez les
hommes !
Une bonne hygiène pour des oreilles en
bonne santé ?
Une bonne hygiène minimise les problèmes, à
condition d’avoir des gestes adaptés à la morphologie
particulière de l’oreille du tout-petit :
- il ne faut surtout pas entrer dans le conduit auditif.
Le nettoyage doit se limiter à la zone visible du
conduit, en tirant légèrement sur le pavillon en bas
et en arrière pour «ouvrir» le conduit et en utilisant
un simple morceau de coton effilé. Une fois par
semaine (pas plus), on utilisera de l’eau oxygénée
boratée pour éliminer les sécrétions de l’oreille et
les déchets amniotiques qui peuvent subsister après
la naissance.
- quand il sera plus grand, on pourra utiliser un
spray, à condition qu’il ne contienne pas de gaz
propulseur.
Faut-il se nettoyer les oreilles tous les jours ?
On peut mais en douceur car une sur-hygiène
empêche la protection naturelle de la peau de
l’oreille et peut irriter la peau, voire provoquer des
otites externes.
Y a-t-il des enfants «à risque» ?
Oui, les prématurés, les enfants d’une famille
allergique, les enfants de fumeurs, et ceux qui ont
des antécédents de reflux gastro-oesophagien ou qui
ont souffert d’otites répétitives.
Faut-il aller voir l’ORL une fois par an, comme
le dentiste ?
Non, mais il faut le consulter au moins une fois
dans la toute petite enfance. L’ORL est un véritable
spécialiste de l’oreille. Il pourra effectuer divers
examens prouvant la normalité de l’audition
L’eau
L’eau peut également endommager l’oreille
des plus jeunes. Une humidité permanente
(baignade prolongée) peut causer des affections dermatologiques : otite externe, dermatose prurigineuse... La peau s’enflamme,
réduisant ainsi le diamètre du conduit auditif, gênant l’audition et déclenchant une
douleur vive. Un bouchon en cours de
formation ou déjà formé peut bloquer le
conduit auditif et entraîner une baisse d’audition.
L’avion
Ce n’est qu’à l’atterrissage que les problèmes peuvent apparaître, en particulier
lorsqu’on est enrhumé. En effet, à ce moment-là, la pression de l’air dans l’oreille
baisse et monte dans le nez. Les fosses
nasales étant déjà congestionnées par le
rhume, les oreilles se bouchent et peuvent devenir douloureuses. Cela peut aller
jusqu’à provoquer une otite baro-traumatique. Pour aider l’enfant, il faut le faire
boire afin de faire travailler ses trompes
d’Eustache et rétablir des pressions entre
les oreilles et le nez.
Mieux connaître les bobos de l’oreille
L’otite est l’affection de l’oreille la plus courante chez l’enfant :
2 sur 3 auront au moins 1 otite avant leur 3e anniversaire.
Il existe 3 formes principales :
L’otite externe qui est une affection de la peau du conduit
auditif. Le tympan n’est pas touché.
L’otite moyenne est une inflammation et/ou une infection de
l’espace au-delà du tympan. Dans cette situation, le tympan est
touché. Le rhinopharynx est le point de départ de l’affection.
L’otite séreuse est une inflammation qui passe souvent inaperçue
car indolore et sans fièvre (pas d’infection), mais qui peut avoir
des conséquences graves sur le plan de l’audition. Elle se situe
derrière le tympan.
L’otite externe
L’otite externe est souvent causée par de mauvais gestes : un
nettoyage trop appuyé ou maladroit du conduit auditif externe,
un mauvais séchage de l’oreille après une baignade, l’utilisation
d’écouteurs de mauvaise qualité... Le conduit auditif est lésé,
la peau irritée et démange. Si elle n’est pas soignée, la lésion
pourra dégénérer et les démangeaisons devenir insupportables.
Une infection très douloureuse peut survenir.
L’otite moyenne
Jusqu’à 3-4 mois, le nourrisson est protégé par les anticorps
transmis par la mère, surtout si elle allaite. Ensuite, l’anatomie
nez-oreille de l’enfant empêche les virus de remonter jusqu’au
tympan. A partir de 1 an, un rhume banal peut facilement
devenir une otite. En effet, la pompe d’Eustache, le petit canal
qui relie l’oreille moyenne à l’arrière du nez, se bouche. Les
sécrétions stagnent et s’infectent. C’est l’otite. L’utilisation
d’antibiotiques ciblés et efficaces permet d’avoir de moins en
moins recours à la paracentèse qui consiste à percer le tympan
gonflé et enflammé par les sécrétions accumulées à l’intérieur
de l’oreille.
Au-delà de 3 otites par an, il faut effectuer un bilan complet
pour détecter : un reflux gastro-oesophagien, une allergie, un
déficit de défenses de l’organisme ou une carence en fer. En
cas d’échec des traitements proposés, l’ablation des végétations
adénoïdes et la pose d’aérateurs transtympaniques (yoyos)
pourront être envisagées. Ainsi nettoyée et bien aérée, l’oreille
moyenne guérira dans la grande majorité des cas.
L’otite séreuse
L’otite séreuse est la forme la plus difficile à détecter : elle
n’est ni infectieuse, ni douloureuse. Il peut s’agir d’une otite
moyenne aiguë qui aura évolué alors qu’on l’aura cru guérie,
mais elle peut survenir sans cause particulière. La muqueuse,
qui recouvre le tympan et la caisse, est enflammée et produit
une sérosité qui remplit l’oreille. L’audition est altérée et les
dégâts peuvent être irrémédiables.

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