Fiche de lecture 3

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Fiche de lecture 3
Margot Linard
Le capitalisme est en train de s'autodétruire
de Patrick Artus et Marie-Paule Virard
édition La Découverte, collection Poche
Introduction:
Lors de la première édition (en 2005), remettre en question le capitalisme et se poser la question
de son auto-destruction apparaissait alors étrange voire provocateur puisque tous les pays étaient
alors en période de forte croissance et le modèle capitalisme anglo-saxon, dominant en Europe et
dans les pays émergents. Mais la crise de 2007-2008 a finalement démontrer les failles du
système puisque c'est la compensation par le crédit de la faiblesse des salaire entrainant
l'endettement des ménages. Cette crise apparait due à l'absence de projet dans le capitalisme. En
effet, les investisseurs exigent trop des entreprises et les gouvernements ne parviennent pas à
résoudre le malaise sociale que génère le capitalisme. Selon Patrick Artus et Marie-Paule Virard,
cela démontre l'importance de réformer profondément la gestion de l'épargne, d'imposer de
nouvelles règles de gouvernance aux gérants comme aux régulateurs. Les individus adopte de
plus en plus une vision "court-termiste" et financière de la "création des richesses" renforcé par la
mondialisation. Cette situation compromet le maintien de la croissance et de la rentabilité du
capital dans le long terme et amène l'économie mondiale dans une impasse. Patrick Artus et
Marie-Paule Virard vont donc chercher à comprendre pourquoi les marché financiers sont
obnubilés par les rendements à court terme et pourquoi ils se détournent de projets de long terme
au risque de provoquer de nouveaux accidents financiers et surtout de sacrifier et de pousser les
entreprises à sacrifier l'avenir.
Chapitre 1: La mondialisation, une usine à profit:
Patrick Artus et Marie-Paule Virard commencent leur ouvrage de façon "in medias res". En effet,
ils nous plongent au coeur de la crise du capitalisme en prenant l'exemple d'une caissière
syndicaliste de Carrefour qui témoigna sur ses conditions de travail dans l'International Herald
Tribune, partageant ainsi un sentiment de frustration et d'injustice face à l'effritement du pouvoir
d'achat commun à des millions de salariés français.
La caissière et le P-DG, ou le capitalisme qui marche sur la tete
"Nous faisons le boulot mais ce sont les actionnaires qui récoltent les bénéfices." apparait en 2005
comme le leitmotiv dans les conflit sociaux. Les salariés ont de plus en plus de mal à subvenir à
leurs besoins. Ainsi, dans le cas de Carrefour, cité ici comme exemple, les actionnaires ont été
augmentés de 27% entre 2004 et 2005, alors que les employés touchent à peine assez pour
subvenir à leur besoin. En outre, la rémunération des P-DG ainsi que leur retraite ou indemnité
de départ apparaissent également contraster avec le revenu des employés. Le cas de Carrefour
semble d'ailleurs le plus frappant, puisque Daniel Bernard ancien P-DG du groupe renvoyé, pour
manque d'efficacité, a cependant touché (contre une clause de non concurence), une indemnité
de trois années de salaire et une retraite supplémentaire, dite “retraite chapeau” lui garantissant à
vie 40%, soit près de la moitié, de son salaire. Patrick Artus et Marie-Paule Virard souligne
d'ailleurs le caractère choquant et injustifiable de cette si haute rémunération aux yeux d'une
partie du monde cecie pourrait expliquer que son successeur est récusée et condamné ces
pratiques, qui ne sont d'ailleurs pas propre à Daniel Bernard.
D'autre part, il existe une sorte de paradoxe entre l'évolution des profits records réalisées par les
grandes entreprises et la rémunération des P-DG et celle du revenu disponible brut puisque ce
dernier a augmenté de la même façon que le salaire des caissières de carrefour soit de 1,7% en
2004. Ce paradoxe est également renforcé par la pénurie de travail: le taux de chômage, en
2005, passait la barre des 10%.. Les emplois peu qualifiés et précaires se développent.
On peut toutefois constater une volonté de réduire ce paradoxe, comme le suggère Patrick Artus
et Marie-Paule Virard tout en conservant un certain septiscisme. En effet, le 26 juillet 2005 a été
adoptée la “loi pour la confiance et la modernisation de l'économie” qui permet de “contrôler”
les rémunérations exceptionnelles des dirigeants d'entreprise, à l'exception des golden hello
(primes d'arrivée). Un amendement a même été ajouté à cette dernière prévoyant que, dans les
entreprises cotées en Bourse, les rémunérations perçues par les mandataires sociaux devront
figurer dans le rapport annuel transmis par l'assemblée générale des actionnaires.
Plus la croissance est molle, plus les profits explosent
On observe donc en France mais aussi dans l'ensemble des pays de l'OCDE, un véritable
paradoxe: plus la croissance, le pouvoir d'achat et l'empploi se détériorent, plus les entreprises
voient leur profits augmenter. En effet, la part des profits dans le revenu national n'a jamais été
aussi élevé depuis les deux chocs pétrolier des années 1970: 14% du PIB en 2004 contre 10% au
début des années 1980. Toutefois cette situation peut être envisagée comme normale en raison
de l'importance de la crise due à l'éclatement de la “bulle internet”. Cependant la répartition entre
profits et salaires apparaît de plus en plus déséquilibrée, les profits augmentant plus rapidement
que les salaires. On peut ainsi observer la décroissance de la part du salaire dans la valeur ajoutée,
passant plus de 70% à la fin des années 1970 à moins de 65% depuis le début du XIXème siècle
(selon l'OCDE) (67% en 2007 selon La documentation française (2009)). Inversement, la part
des profits est passé de 30 à 40%.
La mondialisation et l'essor des nouvelles technologies de l'information permmettent d'expliquer
cet accroissement de profits, par les délocalisations (diminue les coût unitaire de production) et
par la déformation du partage des revenus dans le pays d'origine des entreprises, en raison de
l'affaiblissement du pouvoir de négociation des salariés.
Délocalisation: “transfert d'une activité d'un pays à un autre, (...) de tout ou une partie de ses
activité productives dans un pays émergent à bas salaire”. Ce processus va soutenir, favoriser le
développement de la part du profit dans la valeur ajoutée.
L'impact des délocalisations:
Le coût salarial pour une firme occidentale qui se délocalise est de 50% à 85% moins cher dans
les pays émergent qu'en Allemagne. Les délocalisations si elles ont un impact en terme de coût
salarial, leur influence sur les emplois restent limités. Le mouvement de délocalisation et ses
conséquences sont difficiles à mesurer avec précision sur le plan macroéconomique expliquant
alors les différentes conclusions des nombreuses études menées sur le sujet. Toutefois le
phénomène de délocalisation qui ne fait que s'accentuer depuis 2003, peut être mis en évidence
par la croissance de la production industrielle dans les différentes régions du monde et par leur
part respective dans le commerce mondial. Ainsi, de 1994 à 2004, la production industielle a
progressé de 10% au japon, 25% en zone euro, 40% aux Etats-Unis soit seulement la moitié de
son avancement dans les PECO autre que la Chine puisqu’elle est de 80%, et très éloigné de la
Chine où elle atteint les 300%. Ce mouvement est également visible au niveau de nombreux
secteurs d'activité, dans leur décision de fabrication. Il s'étend même, depuis une dizaine d'années
aux services.
La pression à la baisse sur les salaires est contagieuse
La délocalisation, quand elle est possible, favorise l'augmentation des profits. Cependant, les
salariés des pays riches, redoutant de perdre leur emploi dans la situation de concurence dans
laquelle ils se trouvent face au population des autres pays, notamment asiatiques, craingnant le
chômage, se trouvent affablis dans leur pouvoir de négociation. Les entreprises n'ont donc pas
besoin de délocaliser pour augmenter leur profit mais seulement prétendre à la délocalisation,
cette techniques est le “chantage à l'emploi”.
La baisse du pouvoir d'achat semble irrémédiable, inévitable puisque même dans les secteurs où
les emplois ne peuvent être délocalisés, il existe une tendance visible à l'écrasement des salaires,
surtout dans les emplois peu ou pas qualifiés, renforcée et maintenue par la peur du chômage.
Une déformation durable du partage profits/salaires
Depuis les années 2000 (1990 au Japon), la déformation du partage des revenus au détriment des
salaires est visible sur le plan macroéconomique. Ainsi, selon Patrick Artus et Marie-Paule Virard,
une moitié de la hausse du profit provient de la déformation du partage des revenus au détriment
des salaires, et l'autre moité est due à la baisse des coûts engendrés par la la baisse des coûts
engendré par la mondialisation. Toutefois, cette situation n'est valide qu'à court terme, puisqu'à
long terme, la limitation, dans les pays industrialisés, de l'offre de travail du au vieillessement de
la population permettra un retour à l'équilibre. Aussi, les coûts salariaux finiront par augmenter
dans les pays émergents et les prix et coûts unitaires baisseront dans les pays développés. Les
effets de la concurence limiteront également les bénéfices de la délocalisation.
Chapitre 2: Dans le piège à croissance faible:
Trois pays seulement en Europe se portent (ou se portait dans le cas de l'Espagne) bien, ces trois
pays n'avaient d'ailleurs pas de déformation du partage profit/salaire. En effet, le RU, l'Espagne et
la Suède affichaient depuis une dizaine d'années des taux de croissance supérieure à ceux du reste
de l'UE.
Royaume-Uni, Suède, Espagne: les contre exemples au cercle vicieux
des faibles salaires:
Ces trois pays possèdent une population rigoureuse dans les dépenses de consommation, c'est
cette demande des ménages qui expliquent leurs différences de croissance avec les autres pays.
En effet, au RU et en Suède, le salaire réel a progressé avec la produstivité et en Espagne, la
croissance de la masse salariale réelles venaient de création d'emplois dans des secteurs où le
niveau de productivité était faible. Dans ces pays, il n'y a donc pas eu de déformation du partage
au détriment des salaires, ni d'affaiblissement de la demande.
En Europe et aux Etats-Unis, de 1996 à 2004, on peut constater une augmentation des
importations en provenance des pays émergents mais non suivie réciproquement d'une
augmentation des exportations à destination de ces pays. La demande intérieure n'étant pas
soutenue les entreprises préfèrent délocaliser dans les pays émergents et ainsi réduire leur coût
d'investissement. Toutefois, les entreprises dan sle spays développés réalisent d'important
investissement de productivité soutenant ainsi les gains de productivité et limitant, par conséquent
la création d'emploi, d'où la faible augmentation des salaires. Cette limitation de l'augmentation
des salaires est amplifiée par la position de force des entreprises sur le marché du travail. On
assiste alors à une situation d'équilibre puisque le revenu des ménages étant faibles, la
consommation l'est aussi, donc la demande intérieure est faible donc les entreprises préfèrent
délocaliser... Aussi, le problème posé ne “fabrique” ni offre ni demande.
Qui supporte le poids des crises?
Quand l'économie d'un pays est affectée par un recul de l'activité, par la hausse du pris des
matières premières, la perte de revenu est théoriquement “partagée” entre les ménages les
entreprises et l'Etat. Ce partage dépend du pouvoir de négociation des uns et des autres sur les
différents marchés et des politiques économiques qui sont menées.
1) La crise des années 1970 et le début des année 1980:
Les conséquences des hausses successives du prix du pétrole à cette période ne peuvent être
étudiée en France que dans le cadre du deuxième choc pétrolier. Cette analyse révèle qu'en
France, le poids du choc pétrolier a été supporté par les entreprises et l'Etat, les salarié,
bénéficiant alors d'un important pouvoir de négociation, étaient parvenus à maintenir la
progression de leur salaire nominal.
2) La crise du début des années 1990.
En Europe continentale, elle est due à la hausse des taux d'intérêt avec la réunification allemande,
et aux crises du système européen. En France, le salaire réel réel et le revenu disponible réel des
ménages ralentissent fortement dès les années 1990 et 1991, tandis que le chômage progresse et
qu'à l'inverse, le taux de profit des entreprises est peu affectés. Le déficit public s'accroît
fortement de 1991 à 1993. Cette hausse généralisée des taux d'intérêts a été supportée par l'Etat et
les ménages.
3) La crise récente (2001-2004):
Due à l'excès d'endettement des entreprises, à l'effondrement des Bourses et à la hausse des prix
des matières premières, la crise a été allégée par l'augmentation des déficits publics et par la mise
en place de politiques monétaires très expansionnistes qui ont soutenues l'endettement des
ménages.
En France, la crise a entrainé un ralentissement de l'emploi, des salaires réels, des revenus des
ménages et d'un redressement de la profitabilité des entreprises depuis le début de 2003 avec un
excès des gains de productivité par rapport aux hausses des salaires. Le déficit public s'est creusé
fortement alors que le besoin de financement des entreprises se réduisait à partir du début de
2001. La charge de la crise post-”bulle internet” a pesé sur l'Etat et les ménages et la situation a
profité aux entreprises.
Les salariés privés de gains de productivité
Pour la majorité des chefs d'entreprises, réduire les coûts salariaux apparait comme une nécessité
pour preserver leur compétitivité coût et d'affronter la concurence des pays émergents. Pourtant
cette idée n'est pas démontrée sur le plan macroéconomique.
Ainsi, au Japon et en Allemagne la compétitivité coût est faible, le taux de change effectif réel
fort et le salaire par tête plus élevés que dans les autres grands pays développés alors qu'ils
gagnent une
part de marché à l'exportation vers les pays émergents. Toutefois, cette
performance peut s'expliquer par la qualité de leur spécialisation industrielle. Ainsi, la qualité de
la spécialisation internationale semble plus importante que la compétitivité coût pour expliquer la
performance à l'exportation vis-à-vis des pays émergents. Aussi, s'il y avait conflit entre l'intensité
de la concurence des pays émergents et le niveau des salaires, il y aurait chute de la profitabilité
ce qui est exactement l'inverse. De plus, les gains de productivité ne sont pas distribués aux
salariés mais entraine une hausse des profits qui est principalement épargnée ou reversée aux
actionnaires.
D'autre part, si la hausse de profit ne soutient pas la demande, elle ne stimule pas davantage
l'investissement. En effet, depuis 2000, les profits ne sont pas ou peu investis, son taux a même
chuté aux Etats-Unis, en France et en Allemagne passant respectivement de 13% de PIB, 12,5%
et 11,5% à moins de 10% en 2004.
La non distribution des gains de productivité aux salariés et le non investissement des profits
équivaut à une sorte d'épargne forcée placée du cash. Cela signifie qu'une partie du potentiel de
croissance future est stérilisée.
Un capitalisme sans projet est condamné à s'autodétruire
Malgré une amélioration de la productivité, le spays d'Europe continentale affiche un déficit
important en matière de nouvelles technologies. Or, la mondialistion contraint l'Europe à
progresser rapidement économiquement et scientifiquement, et les nouvelles technologies ou plus
precisément les “cutting-hedge technologies” apparaissent comme un moyen nécessaire pour
dominer l'économie. Ainsi, la pression, en France, sur les coûts et sur les salaires et la poursuite
de la déformation du partage des revenus n'est pas nécessaire.
La comparaison entre deux pays de situations d'apparence semblable comme l'Italie et la France,
permet de mettre en évidence la possibilité evoquée précédemment d'employer le développement
des technologies pour redévelopper l'économie en France et de souligner la nécessité d'arreter de
comprimer les salaires et l'emploi local.
Chapitre 3: Augmenter le pouvoir d'achat, c'est nécessaire mais insuffisant
En 2005, la France a été dominée par le débat du pouvoir d'achat. En effet, les Français sont
majoritairement convaincus que la mondialisation s'est mise au service des actionnaires et que
leurs revendications en matière de pouvoir d'achat sont légitimes comme le révèle les sondages
réalisés cette même année.
Un nouveau “Grenelle des affaires”?
La macroéconomie semble donner raison aux revendications pour une augmentation du pouvoir
d'achat. Ainsi, dans son rapport de juin 2005, l'INSEE confirme la diminution de ce dernier et de
sa progression depuis 2002. Aussi, l'indicateur INSEE de moral des ménages était en août 2005 à
son plus bas depuis 1996 et le volume de consommation des ventes de produits de grandes
consommation à baisser en 2004 pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale, d'où l'idée d'une hausse des salaires pour stimuler la consommation. Apparait alors un
nouveau débat sur les plans politique et économique, celui d'un nouveau “Grenelle des salaires”
qui doit chercher à rendre compatible l'aspiration légitime à l'augmentation du pouvoir d'achat
avec des évolutions structurelles (liées à la concurrence des pays émergents et au déficit
important d'emplois non qualifiés de la plupart des pays du vieux continent) qui pousseraient à
l'inverse à réduire les salaires.
Intérêt et limites des mécanismes d'intéressement et de participation
On encourage la redistribution des salariés dans les secteurs où la profitabilité est élevée et où il
n'y a pas de concurence des pays émergents. Le secteur privé dépend essentiellement des salarié.
On encourage la consommation par diverses mesures sans modifier les salaires. Il y a une
distorsion entre profit et modération salariale.
Participation,intéressement plan d'épargne entreprise
En France, il existe divers dispositifs permettant en principe aux salariés de compléter leur salaire
par des rémunérations dépendantes des résultats économiques de leur entreprise.
La participation des salariés aux résultats de l'entreprise est obligatoire et permet de redistribuer
une partie du bénéfice. Le plan d'épargne entreprise est un système d'épargne collectif permettant
aux salariés de se constituer un portefeuille de valeurs mobilières. L'intéressement des salariés aux
résultats ou aux performances de l'entreprise sont des sommes immédiatement disponibles. La loi
du 19 févrierier 2001 sur l'épa rgne salariale favorise l'accès des salariés aux dispositifs
d'intéressement et d'épargne et de plan d'épargne salarial. Depuis les années 2000 en France, les
gouvernements ont rendu immédiatement les sommes versées aux salariés pour la participation
tout en encourageant le système d'intéressement dans les PME. Ces initiatives ont un impact
économique limité puisque seul les salariés au revenu élevé en bénéficient. Ces mesures sont
difficiles à mesurer et deux nouvelles ont été crées pour créer le mécanisme d'action gratuite et
l'accroissement que l'entreprise peut verser au plan d'épargne, investis en action. Ces dernières
restent cependant limitées car ne sont que des aménagement permettant à la rigueur d'améliorer le
partage des revenus et la perception qu'en ont les salariés.
Pour un impôt négatif à la française
Par un système d'impôt négatif, la question spécifique au travail non qualifié peut être traiter de
façon favorable au pouvoir d'achat et à l'emploi, comme le montre l'Earned Income Tax Credit
(EITC) aux Etats-Unis. Cette prime touchée par 50 millions d'Américains représentant au
maximum 40% du revenu, permet d'accroitre le revenu des salariés à bas revenus et l'offre de
travail de ceux qui présenteraient peu sur le marché du travail.
Dévérouiller la concurrence pour faire baisser les prix
En période de forte croissance, le marché de biens et de services est dynamique, vaste et doit
marcher librement. Le marché français est marqué par la concurence et pénalise à la fois les
consommateurs, les entreprises et l'emplois.
Le secteur de telecommunication apparait comme le paradis des rentiers, marché de telephonie
moins concurrentiel d'Europe. Pour protéger l'emploi entreprises entrave les investissements,
l'innovation, les gains de produc et dc les salariés sont conf à l'inflation. En France trop de
demande et de réactivité de l'offre d'où poli d'augmantetion du pouvoir d'achat mise en place ms
ne règle pas les pb profond de l'eco.
Le risque de la mondialisation est que les investisseurs s'en servent pour obtenir plus de
rendement. Ils mettraient alors en danger le capitalisme, exigeant des entreprises une rentabilité
des fonds trop importante.
Chapitre 4: Les risques cachés de la course aux profits:
Le mythe des 15% de rentabilité, ou la dictature du ROE
La mesure de la profitabilité par le ratio ROE
Le return on equity est un ratio calculé sur une part du groupe, soit sur la totalité du groupe. C'est
une mesure de la profitabilité subjective. Le return on capital employed (ROCE) porte sur les
rendements du capital avancé.
En dépit d'un conjoncture morose, en Europe continentale, aucun investisseur n'imagine plus
voir le rendement des fonds propres des entreprises descendre au-dessous du seuil des 15%.
Des niveaux de rendement des fonds propres qui impliquent des risques cachés
La tendance à la baisse des taux d'intérêt soulève depuis quelques années le débat autour du ROE.
Pour accroitre le rendement des fonds propres, les dirigeants d'entreprises peuvent ne pas
distribuer aux salariés les gains de productivité comme au Japon dans les années 1990, aux USA
et en Allemagne depuis 2000 et en France depuis 2003. Elle peut également remonter son ROE
quand elle est en situation de s'approprier la rente puisqu'elle peut alors fixer ses prix comme elle
l'entend. Enfin, un retour sur fonds propres élevé corresond à une prise de risque tout aussi
élevée qui correspond dans l'hypothèse de marchés financiers parfaits à une prime de risque sur
les actifs des entreprises.
Scandales financiers et P-DG éjectables
C'est à cette dernière méthode qu'on doit peut-être le boom incroyable de l'endettement des
entreprises américaine et européennes pendant les années 1990 et pendant la “bulle Internet”.
Tout pousse aujourd'hui les dirigeants à jouer le rendement maximal, à dégager des résultats aussi
élevés que possible, le plus vite possible. En effet, ils y jouent leur fonction comme le montre le
grand nombre de dirigeants démis de leur fonction par leurs actionnaires pour des résulats juger
“insuffisants” et ceci est d'autant plus important en Europe où les mandats des CEO n'excèdent
pas 2,5 années.
Cette évolution du capitalisme vers la “production” de profits qui ne suscitent ni investissements
rentables ni revenus consommables est inquiétante.
Chapitre 5: La quête désespérée du rendment
Le “mimétisme rationnel” des investisseurs:
Les investisseurs ne sont pas guéris de ce que l'on pourrait appelé le “syndrome de myopie
nominale”. Si dans un passé proche, l'inflation était tellement forte que les taux d'intérêt à long
terme affichés (nominaux) caracolaient à des niveaux élevés, mais aujourd'hui, alors que les taux
d'inflation est très faible, certains investisseurs continuent, parfois de façon inconsciente, à
raisonner en terme de rendements nominaux plutôt que de rendements réels, essayant de
retrouver les niveaux de rendement affiché autrefois. Il existe aussi un “mimétisme rationnel”
chez l'investisseur. En effet, ces derniers possèdent une simultanéité dans les décisions et dans les
prises de positions, conduisant à ce que certains prix d'actifs montent ou baissent brutalement
parce que les investisseurs achètent ou vendent simultanément les actifs correspondants
amplifiant par conséquent les effets de la course au rendement. Certains restent également sous
l'influence des effets de la bulle Internet. Ce phénomène de “mimétisme rationnel” amplifie les
effets de la course au rendement. L'interméditaition de plus en plus développée de la gestion de
l'éparnge par des gérants professionnels a remplacé depuis une vingtaine d'années une gestion
individuelle de cette épargne mettant fin à une hétérogénité des choix d'investissement et
favorisant un choix d'investissement réfléchit et étudié. Les gestionnaires se retrouvent alors en
concurrence pour la part du marché à horizon très court et il devient donc rationnel de copier
son voisin, menant par conséquent à une uniformisation des investissements menant à la
destabilisation du marché.
Les ravages du mimétisme: le cas de la crise asiatique de 1997-1998:
La crise économique de 1997-1998 a généré une étude de ces effets de mimétisme. En effet,
celle-ci illustre parfaitement l'ampleur des dégâts causés par les comportements mimétiques des
investisseurs. Ainsi, en Thaïlande, les pressions étaient devenues si fortes qu'elles ont renforcé la
fragilité du marché financier et les doutes sur le régime de change de la monnaie. Les autorités
monétaires ont même du renoncer à défendre la parité fixe, et se propager à d'autre pays faisant
fuir les investisseurs. Ce mouvement entraîne une dépréciation du change et une chute des actifs
financiers.
Quand l’économie va bien, les investisseurs sont optimistes sur les rendements à obtenir dans un
pays et le mimétismes les pousse à y investir, expliquant les entrées excessives de capitaux qui
stimulent le crédit et la croissance. Quand les anticipations se retournent, les investisseurs retirent
leurs investissements déclenchant une crise bancaire, une crise de liquidité, conduisant au
rationnement du crédit et amplifie la récession.
Des banques centrales irresponsables:
Ces mécanismes, ces enchaînements sont possibles grâce aux banques centrales et se terminent en
général en catastrophe économique et financière. Le mimétisme des investisseurs entraînent des
bulles spéculatives. Mais ces bulles viennent aussi du comportement des banques centrales qui
n'agissent pas contre leur grossissement. Si les banques n'étaient pas intervenues, le mimétisme
des investisseurs n'aurait pas pousser la hausse des prix. Mais cela a des conséquences négatives
comme possibilité d'effondrement des prix de actifs, croissance faible,..... Or, il faut aussi prendre
en compte l'économie mondiale.
La dangereuse émergence de nouveaux instruments financiers.
Au cours des dernières années, les instruments financiers et les structures d'investissement
sophistiqués se sont rapidement développés par la chasse au rendement.
Les instruments financiers complexes
Les hedge funds ou «fond de couverture» sont des fonds d'investissement de capitaux qui
entendent gagner de l'argent par la vente d'actifs financiers à des investisseurs grâce à des
anticipations bénéfiques à l'entreprise. Ils utilisent le «
levier d'endettement», c'est-à-dire qu'il
s'endette à court terme pour mieux démultiplier le rendement des stratégies qu'ils mettent en place
pour les investisseurs qui leur font confiance.
Les CDO sont des structures créées sur mesure par les banques pour les investisseurs. Ce sont des
portefeuilles intégrant des produits de dettes comme actifs et émettant des créances de «seniorité»
différente sur ces actifs.
Les produits structurés sont de nature diverse. Il est émis par une banque ou une compagnie
d’assurance et se compose généralement de deux éléments, le premier assurant la protection du
capital et le second, plus risqué, permet d'optimiser le rendement du produit.
Les actifs iliquides sont des actifs qui ne peuvent être revendus qu'à long terme, ou au court
terme avec une décote considérable. L'investisseur reçoit alors naturellement, en plus du
rendement normal, une prime d'iliquidité.
Cependant, l'usage trop intensif de ces instruments entraîne un risque de contre performance de
ces instruments. En effet, face à l'arrivée massive de fonds, on ne peut qu'observer une dilution
des rendements.
Les risques liés au levier de l'endettement:
Quand les fonds utilisent les leviers d'endettement ou l'iliquidité des actifs mis en portefeuilles
pour doper les rendements le risque peut venir de la crise de liquidité. En effet, un recours
excessif à l'endettement en période de taux d'intérêt bas ou une prise de risque à un horizon trop
lointain pour que celui-ci puisse être maîtrisé peuvent se révéler extrêmement dangereux.
Chapitre 6: Les réglementations entretiennent les dérives de la gestion à court terme.
Des règles financières qui pénalisent les investissements à long terme
Il existe cependant différents types d'investissement: court terme pour les hedge funds et fonds
d'investissement, moyen terme pour les compagnie d'assurance, long terme pour les fonds de
pension. Aussi la réglementation devrait tenir compte du choix d'horizon de l'investisseur dans
l'exercice de son métier. Or à l'inverse, elle se contente de les uniformiser. Se pose alors
actuellement deux types de solution soit un renforcement de de la réglementation qui pousse les
investisseurs à horizon long à réduire de fait la part des actions dans leurs portefeuilles, soit un
«potage» du risque retraite.
Un facteur aggravant: les nouvelles règles comptable
En 2005, les nouvelles règles comptables mises en place en Europe (IFRS et IAS) agissent
également dans le court terme et consistent à imposer une valorisation continue du prix du
marché des actifs et passifs des entreprises et intermédiaires financiers. Cependant, l'introduction
de ces nouvelles normes comptables renforce les concentration sur les horizons de court terme de
l'ensemble des acteurs et ne contribue pas vraiment à la transparence des comptes des entreprises.
La volatilité des résultats des entreprises va contraindre ces dernière à réagir avec plus de
flexibilité aux chocs financiers.