Rapport sommaire et préliminaire sur les résultats de l

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Rapport sommaire et préliminaire sur les résultats de l
Rapport sommaire et préliminaire sur les résultats de l’enquête menée auprès des utilisateurs
de technologies langagières en avril-mai 2011
Présenté par AnneMarie Taravella
au Centre de recherche en technologies langagières (CRTL)
situé au 283 boul. Alexandre-Taché
Case postale 1250, succursale Hull
Gatineau (Québec) J8X 3X7
Téléphone : (819) 484-1022
[email protected]
Le lundi 3 octobre 2011
En avril et en mai 2011, le Centre de recherche en technologies langagières (CRTL) et CROP, le
Centre de recherche sur l’opinion publique, ont mené une importante étude auprès des
utilisateurs de technologies langagières. L’élaboration du questionnaire a été confiée à
AnneMarie Taravella, traductrice agréée (OTTIAQ) et étudiante au doctorat en administration de
l’Université de Sherbrooke.
Le CRTL est un centre de recherche fondé à la suite d’un partenariat entre le Conseil national de
recherches Canada (CNRC), le Bureau de la traduction du Canada (BT) et l’Université du Québec
en Outaouais (UQO).
Vous trouverez dans ce document les points saillants des résultats de l’enquête. Bonne lecture!
Alan Bernardi
Directeur général du Centre de recherche en technologies langagières
Profil des répondants
Les résultats ont été obtenus auprès de 380 répondants, dont 76 % d’hommes et 24 % de
femmes. 323 répondants ont accepté de répondre à la question sur l’année de naissance. Leur
âge se situe entre 19 et 73 ans. L’âge moyen est de 40,5 ans et l’âge médian, de 41 ans. Il s’agit
essentiellement de traducteurs (42 %) et d’étudiants dans un programme de traduction (33 %).
Activité principale
42%
33%
2%
1%
2%
Gestionnaire de projets
Coordonnateur
Autre
1%
Interprète
8%
Terminologue
Traducteur
Étudiant dans un
programme de traduction
Enseignant dans un
programme de traduction
Réviseur
8%
4%
Ils exercent principalement leur activité depuis le Québec (59 %) et l’Ontario (28 %).
Principal lieu d'exercice des activités
Québec
8%
28%
5%
Ontario
59%
Autres
provinces
canadiennes
Reste du monde
Les répondants travaillent en grande majorité (74,5 %) de l’anglais vers le français, alors que
17,1 % traduisent du français vers l’anglais.
193 répondants (50,1 %) appartiennent à au moins une société membre du Conseil
des traducteurs, terminologues et interprètes du Canada (CTTIC). Parmi les répondants ayant déclaré
être principalement traducteurs, réviseurs, terminologues ou interprètes (200 répondants),
38 % sont membres de l’Association des traducteurs et interprètes de l’Ontario (ATIO) et 37,5 %
sont membres de l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec
(OTTIAQ). Les effectifs pour chacune des autres sociétés membres du CTTIC sont inférieurs ou
égaux à 5 (2,5 %).
Nombre de répondants de chaque association, par activité principale
Aucune société du…
Autre
OTTIAQ
Traducteur
ATIO
ATINE
Réviseur
CTINB
Terminologue
ATIM
Interprète
STIBC
ATIA
0
20
40
60
80
68 répondants (18 %) appartiennent à une association de langagiers. 19 répondants
appartiennent à l’Association des travailleurs autonomes et micro-entreprises en services
linguistiques (ATAMESL), 12 au Réseau des traducteurs et traductrices en éducation (RTE), 11 à
l’Association canadienne de traductologie (ACT), 10 à l’Association des traducteurs et
traductrices littéraires du Canada (ATTLC), 9 à l’Association canadienne des réviseurs (ACR), 7 à
l’American Translators Association (ATA) et 3 à l’Association de l’industrie de la langue (AILIA).
ATA
ATAMESL
RTE
ATTLC
1
AILIA
ACR
ACT
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Autre
Les autres associations mentionnées (15 répondants ont choisi la réponse « Autre ») sont les
suivantes : l’Association canadienne de rédactologie (ACR), les Fusionistas, l’Association des
conseils en gestion linguistique (ACGL), l’Association canadienne des juristes-traducteurs
(CALT/ACJT), la German-American Lawyers Association (DAJV), la Society of Swiss Lawyers, le
réseau Entraide Traduction Santé (ETS), la Canadian Science Writers Association (CSWA),
l’Association Internationale des Interprètes de Conférence (AIIC), la Organización Mexicana de
Traductores (OMT), la National Association of Judiciary Interpreters and Translators (NAJIT), la
Asociación Profesional Española de Traductores e Intérpretes (APETI), la Associació de
Traductors i Intèrpets Jurats de Catalunya (ATIC), la National Accreditation Authority for
Translators and Interpreters (NAATI) – Australia, la Iraqi Translators Association (ITA), la
Chambre belge des traducteurs, interprètes et philologues (CBTIP) et l’Association des auteurs
et auteures de l'Outaouais (AAAO).
Les répondants ayant déclaré être étudiant ou enseignant dans un programme de traduction
(211 réponses) appartenaient à l’Université de Montréal (26 %), à l’Université de Sherbrooke
(16 %), à l’Université du Québec en Outaouais (13 %), à l’Université York et à l’Université
Concordia (10 % chacune), à l’Université de Saint-Boniface (9 %), à l’Université de Moncton (7 %)
et à l’Université d’Ottawa (4 %).
Nombre de répondants de chaque université
Autre
UQTR
Carleton
Laurentienne
Regina
Manitoba
Moncton
Laval
Sherbrooke
McGill
Concordia
UdeM
UQO
U. d'Ottawa
York
St Boniface
0
10
20
30
40
50
60
Section 1 : Utilisation des technologies de l’information
27 % des répondants utilisent un ordinateur portable pour travailler pendant 90 à 100 % de leur
semaine de travail professionnel ou étudiant.
En revanche, les répondants n’ont pas tendance à utiliser des ordinateurs partagés avec
identifiant (p. ex., laboratoires universitaires). 63 % des répondants ne le font jamais, et, parmi
ceux qui utilisent des ordinateurs partagés, 92 % y consacrent moins de 40 % de leur semaine de
travail. 97 % des répondants n’utilisent jamais d’ordinateur public.
À titre indicatif, parmi ceux qui utilisent des ordinateurs partagés pendant plus de 40 % de leur
semaine de travail (3 % du nombre total de répondants), on remarque les pourcentages
suivants : 60 % ont moins de 30 ans et 90 % déclarent que leur activité principale est d’être
étudiant dans un programme de traduction.
Travail nomade
61 % des répondants affirment travailler toujours sur le même ordinateur, tandis que 26 %
naviguent entre plusieurs installations informatiques sur chacune desquelles une licence des
logiciels est active.
39 % des répondants souhaitent augmenter la part de leur travail qu’ils effectuent de façon
nomade. Parmi ceux-là, la principale raison qui les empêche de le faire est le nombre limité de
licences de logiciels qu’ils possèdent, suivie immédiatement par le fait qu’ils ne peuvent pas
échanger avec d’autres utilisateurs.
Les répondants n’ont pas tendance à se déclarer inquiets au sujet de la confidentialité des
données ni du besoin de formation ou de soutien technique lorsqu’il s’agit de travailler de façon
de plus en plus nomade. La moitié d’entre eux indiquent en revanche que le manque
d’échanges entre utilisateurs est un obstacle à l’augmentation de la proportion de travail qu’ils
effectuent de façon nomade.
Ce résultat est confirmé par le fait que 88 % des répondants (qu’ils envisagent ou non
d’accroitre leur part de travail nomade) ont affirmé qu’il leur paraissait très utile ou assez utile
d’avoir la possibilité d’échanger avec d’autres utilisateurs d’une technologie langagière qu’ils
utilisent ou envisagent d’utiliser.
Les autres raisons évoquées comme étant des obstacles à l’augmentation de la proportion de
travail que les langagiers effectuent de façon nomade sont en partie liées au manque de temps
et au cout des logiciels, ainsi qu’à des préoccupations d’ordre matériel (configuration des parefeux, la limitation d’accès à Internet ou à d’autres ordinateurs que le sien), mais aussi des
résistances de l’employeur ou des préoccupations liées à la synchronisation des données.
Section 2 : Utilisation des technologies langagières
On constate une absence de consensus sur la définition spontanée d’une technologie
langagière. Les réponses à la question « Décrivez, dans vos propres mots, ce qu’est selon vous
une “technologie langagière” » vont de
« Technologie utilisée par un langagier ou une langagière »
à
« Traitement de texte, logiciel de correction automatique (Antidote), dictionnaires
électroniques, ouvrages de référence électroniques, sites internet d’aide à la traduction
(Linguee, Webitext), base de données, bref, tout ce qui aide à traduire, à écrire, à réviser
de façon électronique »,
en passant par
« Définition stricte : une technologie qui n’est utile qu’aux langagiers (rédacteurs,
réviseurs, traducteurs, terminologues, interprètes). MS Word n’est pas une TL ; LogiTerm,
oui. Une définition large (toute technologie qui est utile aux langagiers) engloberait
pratiquement toutes les technologies, du crayon à mine à l’imagerie satellitaire (donc
l’aérospatiale) ».
De façon générale, les définitions proposées comportent un élément informatisé mis au
service du travail du langagier, pour le rendre plus facile ou plus efficace. Les divergences
semblent porter surtout sur la nature et la liste des outils qui entrent dans le champ des
technologies langagières.
Réponses à la question : « Les outils suivants appartiennent-ils, selon vous, aux technologies langagières? »
Solutions de gestion de projet
Solutions de traduction automatique
Outil de traduction automatique
Outil de TAO
Corpus de bitextes
Oui
Aides à la correction
Non
Logiciels de terminologie
Ne connait pas l'outil
Gestionnaires de bases de données
Bases de données terminologiques
Ouvrages de référence électroniques
Traitement de texte
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Les outils de traduction assistée par ordinateur (TAO) (p. ex., SDL Trados), les correcticiels (p.
ex., Antidote), les bases de données terminologiques (p. ex., Termium), les corpus de bitextes (p.
ex., TransSearch) et les ouvrages de référence électroniques (p. ex., le Robert sur CD-ROM) sont
quasi unanimement reconnus comme étant des technologies langagières. Le résultat est plus
mitigé au sujet des outils de traduction automatique (p. ex., Google Translate), des solutions de
traduction automatique (p. ex., SDL Language Weaver) et des logiciels de traitement de texte.
Quant aux outils de gestion de projet (p. ex., Flow) et de gestion de bases de données (p. ex.,
File Maker Pro), ils ne sont inclus dans les technologies langagières que par moins de la moitié
des répondants.
Technologies langagières passives et actives
D’après la définition proposée par la conceptrice du questionnaire, une « technologie langagière
passive est un outil grâce auquel un utilisateur peut consulter de l’information langagière, sans
la modifier, ou obtenir une traduction à partir de sources non modifiables ».
97 % des répondants affirment utiliser au moins une technologie langagière passive. Parmi ces
technologies, les plus souvent utilisées sont Termium (par 92% des répondants) et le Grand
dictionnaire terminologique (87 %), suivies d’Antidote (69 %) et, loin derrière, de Linguee.fr,
WeBiText et Reverso (34 % des répondants pour chacune), puis Google Translate (31 %) et IATE,
la base de données terminologiques de l’Union européenne, (20 %).
D’après la définition proposée par la conceptrice du questionnaire, une « technologie langagière
active est un outil grâce auquel un utilisateur peut générer de l’information langagière et la
modifier, ou obtenir une traduction à partir de sources modifiables ».
54 % des répondants affirment utiliser au moins une technologie langagière active. Parmi ces
technologies, les plus souvent utilisées sont LogiTerm (par 21 % des répondants), SDL Trados
2007 (18 %), MultiTerm (17 %), MultiTrans (14 %) et SDL Studio 2009 (12 %).
Réponses à la question : « Parmi les technologies langagières actives suivantes, lesquelles utilisez-vous? »
Les répondants dont l’activité principale est la traduction sont les plus susceptibles d’utiliser une
technologie langagière active : seulement 27 % d’entre eux ont déclaré n’utiliser aucune
technologie langagière active (contre 46 % pour l’ensemble de l’échantillon).
Appréciation des technologies langagières
97 % des répondants ayant indiqué qu’ils utilisent des technologies langagières affirment
qu’elles leur font gagner du temps, 90 % qu’elles améliorent la qualité de leur production et
90 % qu’elles accroissent l’uniformité de leurs productions. 44 % des répondants ayant indiqué
qu’ils utilisent des technologies langagières affirment que cela correspond à une exigence de
leur employeur ou de leurs clients.
Pour ce qui est de l’ordre des critères d’utilisation, les utilisateurs apprécient surtout le gain de
qualité (42 % des utilisateurs placent ce critère en tête de liste) et le gain de temps (41 %),
tandis que 15 % des utilisateurs seulement indiquent l’uniformité comme première raison
d’apprécier les technologies langagières.
Pour 44 % des répondants, le principal critère de choix d’une technologie langagière est la
facilité d’utilisation, tandis que pour 41 % des répondants, c’est la pertinence de l’information
obtenue. Seulement 15 % des répondants ont comme principal critère de choix la rentabilité
économique.
59 % des répondants estiment peu ou pas probable qu’ils achètent une technologie langagière
pour la première fois au cours des 12 prochains mois. Pour 38 % d’entre eux, c’est parce qu’ils
ont déjà acquis cet élément, les raisons secondaires étant d’autres raisons ou le fait qu’ils ne
savent pas encore ce dont ils ont besoin. (Les raisons mentionnées dans la catégorie « autre »
étaient entre autres : environnement Apple, outils fournis par l’employeur, achats déjà faits,
l’utilisateur n’est pas la personne qui décide de l’achat, absence d’outils dans la combinaison de
langues utilisée, accent mis sur l’aspect métier et non sur celui des technologies.) C’est
également surtout parce qu’ils ne savent pas encore ce dont ils ont besoin que 54 % des
répondants estiment peu ou pas probable qu’ils achètent de la formation au cours des
12 prochains mois.
82 % des répondants estiment en revanche très probable ou assez probable qu’ils cherchent
de l’information sur une ou plusieurs technologies langagières au cours des 12 prochains mois.
Les répondants ne craignent pas, en majorité, que les outils de technologie langagière
introduisent des erreurs de traduction, nuisent à la fluidité ou à la cohérence de la traduction,
ralentissent leur pensée ou leur créativité, ni qu’ils soient trop lents ou que l’environnement de
travail soit mal adapté à leurs besoins. Ils sont un peu plus nombreux à craindre qu’un outil
soulève des problèmes de compatibilité entre leurs logiciels, mais la majorité évalue ce risque
entre 1 et 5 (sur une échelle de 1 à 10, 1 étant le risque le plus faible).

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