SEQUENCE 5 L`HOMME AU SABLE Séance 1 L`incipit

Transcription

SEQUENCE 5 L`HOMME AU SABLE Séance 1 L`incipit
1ère bac pro
Mme Campilla
SEQUENCE 5
L’HOMME AU SABLE
Séance 1
L’incipit
Problématique : Analyser comment le narrateur nous expose
la situation de ses personnages et mesurer dans cette
situation initiale comment le lecteur est d’emblée perturbé
par un début de conte non conventionnel.
Objectifs :
1. Découvrir l’incipit de l’œuvre
2. Comprendre le fonctionnement du récit par lettres
3. Rebrasser les connaissances sur le récit fantastique acquises
dans la séquence précédente
Activités
1.
2.
3.
Relisez le chapitre un de l’œuvre et donnez-en les
caractéristiques principales (émetteur/destinataire/ ordre
du récit / temps des verbes / évènements…)
Après cette lecture et en vous appuyant sur un relevé
d’indices textuels précis, expliquez en quoi ce début de récit
présente déjà les caractéristiques du récit fantastique.
Travail maison : relisez à présent les chapitres 2 et 3 et
caractérisez-les. En quoi plongent-ils encore le lecteur dans
le trouble ?
Corrigé séance 1
L’incipit
Incipit = Début du récit = Présentation de …
- Qui
-
Où
Quand
Quoi
Fantastique = Revoir les caractéristiques du récit fantastique dans
la séance dédiée aux genres fantastique et merveilleux
Début du récit = lettre de Nathanaël à son ami Lothaire. On
remarque dès la première ligne le sentiment dominant, l’inquiétude
« sans dout, vous êtes tous remplis d’inquiétude… » que l’auteur de la
lettre attribue à son interlocuteur.
Le lecteur est ainsi amené à repérer les indices qui expliquent la
situation d’énonciation.
Nathanaël se trouve loin de sa mère, de Clara, sa fiancée et de
Lothaire, son meilleur ami, également frère de Clara.
Une rencontre anodine avec un marchand de baromètre a réveillé
chez le jeune homme des souvenirs douloureux liés à la mort de son
père et un fort sentiment de prédestination au malheur : « Il me
reste à te raconter le plus horrible instant de mon enfance ; puis tu
seras convaincu qu’il n’en faut pas accuser mes yeux si tout me
semble décoloré dans la vie ; car un nuage sombre s’est étendu audevant de moi sur tous les objets, et ma mort seule peut-être pourra
le dissiper. »
Pour expliquer ce trouble profond en apparence inexplicable, le
narrateur enchâsse dans sa lettre le récit du grand traumatisme de
son enfance (= récit encadré) : les soirées passées avec son père et
sa mère, le plaisir qu’il avait à rallumer sa pipe, mais aussi l’air inquiet
de sa mère, qui envoie les enfants se coucher en annonçant que c’est
l’heure de l’homme au sable : référence culturelle au marchand de
sable pour le lecteur, conte merveilleux transformé en histoire
terrifiante car l’enfant imagine un véritable homme au sable rendu
encore plus monstrueux par le conte de « bonne femme » que raconte
la nourrice.
Un soir Nathanaël décide de découvrir la véritable identité de ce
mystérieux visiteur et se cache dans la chambre de son père. Il
découvre alors que celui-ci se livre à d’étranges expériences avec
l’avocat Coppélius : pratiquent-ils des rites sataniques ? ou créent-ils
des êtres artificiels ? (Pourquoi Coppélius le maltraite-t-il lorsqu’il
découvre sa présence derrière le rideaux et tente-il de lui arracher
les yeux ?)
Un an plus tard, Nathanaël revient auprès de son père qui meure
mystérieusement au cours de l’une des ses expériences nocturnes.
On est ici au cœur de l’esthétique traditionnelle du récit
fantastique : un narrateur rapporte des faits ou la part de
l’explication rationnelle et de l’explication surnaturelles peut être
clairement établie. On est dans l’hésitation proprement fantastique.
Les caractéristiques du fantastiques dans ce passage :
- Le récit encadré avec retour en arrière sur un évènement
traumatisant
-
Un début de récit troublant plein d’inquiétude qui
s’empare aussi du lecteur
-
Un personnage dans un état second : terreur de l’enfant
surpris par l’homme au sable, terreur de la découverte de
l’identité du visiteur, terreur de la maltraitance par
Coppélius, état obsessionnel de l’adulte qui croit revoir
Coppélius chez le marchand de baromêtre, terreur et
angoisse de celui qui se croit poursuivi par un mauvais sort.
-
Sentiment de terreur du personnage narrateur qui
s’oppose à la rationalité de Clara comme pour mieux semer
le trouble chez le lecteur
Focalisation interne ou zéro
Champ lexical de la peur et du trouble
Séance 2
Coppéluis, un personnage sinistre et grotesque
(2 heures)
Problématique :En quoi l’arrivée de Coppélius marque-t-elle l’irruption
de l’horreur et du mal dans l’existence de Nathanaël ?
Support : « A la taciturnité de mon père … quelques flacons de réserve. »
Objectifs :
1. Identifier les procédés de dramatisation
2. Mettre en évidence l’organisation du portrait
3. Appréhender la nature à la fois diabolique et grotesque du personnage
4. Souligner l’importance du passage dans le récit (basculement)
Activités
1. L’intensité dramatique
a. L’intensité dramatique croit avec l’arrivée de Coppélius.
Comment cela se manifeste-t-il ? (rythme, sons…)
b. Quel est le sentiment dominant éprouvé par l’enfant ?
Relevez le champ lexical correspondant.
2. Le portrait de Coppélius
a. Comment s’organise le portrait de Coppélius ?
b. Observez le changement de temps. Quel effet cela
produit-il ?
c. En quoi Coppélius apparaît-il comme une figure
monstrueuse et diabolique ? Justifiez votre réponse.
3. Une apparition théâtralisée
a. Quels éléments dans ce passage relèvent du cliché et de
la caricature ?
b. En quoi ce passage marque-t-il un changement à la fois
dans l’existence de Nathanaël et dans le récit ?
Corrigé
Séance 2
Coppéluis, un personnage sinistre et grotesque
I. La tension dramatique : La tension dramatique va crescendo et le
suspens est à son comble lorsque Coppélius apparaît aux yeux de
l’enfant. Un certain nombre de clichés propres à la dramatisation
sont aisément repérables. Il vont de la progression des sensations
auditives aux courtes pauses en passant par les impressions de
l’enfant narrateur.
Champs lexicaux
- Peur : sentiment attribué à l’enfant : « cacher, précaution,
en silence, pas lents et menaçants, le cœur me battait de
peur et d’effroi… terrible, horrible, affreux, repoussant,
dégoût, désespoir, hideux, ennemi…» : peur qui se
transforme peu à peu en épouvante à la découverte de
l’identité de l’homme au sable
-
Sons : « pas rapprochaient de plus en plus… l’homme
toussait, soufflait et murmurait… un pas sonore, un coup
violent, les gonds tournent avec bruit » : ceci contribue à
l’intensité dramatique car tout est perçu par les sons.
Ainsi, l’imaginaire et le sentiment de peur de l’enfant sont
en alerte.
Temps des verbes
:
- passé simple : suite d’actions dans l’ordre chronologique
qui rythme le récit
- imparfait : description des comportements inquiétants de
Coppélius et du père
Types de phrases :
- exclamatives = qui insistent sur le sentiment d’effroi de
l’enfant, sentiment partagé avec le lecteur.
- Des phrases déclaratives longues et monotones qui
rythment avec langueur les sentiments de Nathanaël
Récit à la première personne et récit en focalisation interne :
procédé qui rend le récit plus vivant et les sentiments plus parlants
puisque le lecteur peut ainsi s’identifier au personnage.
II. Le portrait de Coppélius
Au présent de narration qui rend le texte plus vivant, d’autant que
Nathanaël s’adresse soudain à Lothaire (« représente toi ») et que le
lecteur a le sentiment que c’est à lui qu’est fait le portrait.
Portrait physique et psychologique
- tête / visage
-
vêtements
mains (effet de loupe)
Adjectifs dévalorisants, figures de style et vocabulaire qui
comparent l’homme à un animal.
Portrait psychologique : vicieux, pervers, mauvaises intentions,
diabolique (d’autant que le père semble totalement soumis) :
caricature = exagération
Coppélius présente toutes les caractéristiques propres à la
malveillance, à la monstruosité. C’est l’incarnation du mal, du diable.
Son rire « riait aux éclats » et le plaisir qu’il prend à tourmenter les
enfants « se faisait un plaisir de toucher les gâteaux », « jouissait
alors singulièrement » « empoisonnait jusqu’à nos moindres joies »
sont le signe de sa perversité, de sa cruauté ;
L’enfant est en outre effrayé par sa laideur, sa difformité, par sa
« figure (qui) composait un ensemble affreux et repoussant ». Il
évoque ainsi sa « tête informe », son « visage terne », ses « sourcils
gris », un nez « gigantesque » (hyperbole pour insister sur la
monstruosité) des « lèvres épaisses » ainsi que des « grosses mains
velues et osseuses »
III. Théâtralité
L’exagération des traits physique et du caractère du personnage
donne à son portrait une tonalité comique qui n’est évidemment pas
perçue par l’enfant.
Son apparition est un bouleversement, un tournant dans l’ordre des
choses et un glissement dans le fantastique : dans l’univers réaliste
de la maison familiale et du quotidien de la famille, cet être cruel et
maléfique ne cessera plus de hanter Nathanaël.
Séance 3
Le poème de Nathanaël ou les obsessions d’un
homme possédé
(2 heures)
Support : « Enfin, Nathanaël nourrissant toujours la pensée […]
d’images horribles et de pressentiments funestes à leur amour. »
Problématique : Comprendre dans quelle mesure ce poème est
révélateur de la folie de Nathanaël et annonciateur d’un dénouement
tragique.
Objectifs :
1. Appréhender la notion de mise en abyme
2. Analyser la dimension cauchemardesque et obsessionnelle du
poème.
3. Souligner la dimension prémonitoire du poème.
Activités
1. Avant de lire le passage : Nathanaël rédige ce poème peu de
temps après son retour à la maison. Dans quel état d’esprit se
trouve-t-il à ce moment là ? que lui reproche Clara ?
2. Une histoire dans l’histoire :
a. Pourquoi peut-on parler « d’histoire dans l’histoire » ?
Repérez les étapes de cette histoire.
b. Montrez que l’histoire imaginée par Nathanaël s’apparente
à un cauchemar.
c. Après avoir détaillé le contenu du poème, le narrateur
revient sur le travail d’écriture. En quoi cela consiste-til ? Quels sont les termes qui renvoient au genre
poétique ?
3. Un poème empreint du spectre de Coppélius
a. Le poème n’apparaît pas dans sa forme originale. Quelle
liberté cela donne-t-il au narrateur ?
b. Comment le narrateur justifie le rôle central que joue
Coppélius dans le poème ?
c. Quelles obsessions refont surface au moment de
l’apparition de Coppélius ?
d. Qu’est-ce qui caractérise les propos de Clara dans le
poème ? Quels effets ont-ils sur Nathanaël ?
4. Un écrit prémonitoire
a. A la fin du passage, quel terme laisse à penser que les
faits imaginés par Nathanaël pourraient devenir réalité ?
b. Quelle scène du conte semble effectivement très proche
des visions cauchemardesques de Nathanaël ? Quels
éléments précis pouvez-vous rapprocher ?