Devoirs obligatoires de français de la 4ème vers la 3ème Mme

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Devoirs obligatoires de français de la 4ème vers la 3ème Mme
Devoirs obligatoires de français de la 4ème vers la 3ème
Mme Lambersy
EXERCICE 1
ANALYSE DE TEXTE
Relevez dans les extraits ci-dessous tout ce qui exprime l'incertitude du narrateur (vocabulaire, verbe,
temps, mode, etc.).
Un frisson me saisit soudain, non pas un frisson de froid, mais un étrange frisson d’angoisse.
Je hâtai le pas, inquiet d’être seul dans ce bois, apeuré sans raison, stupidement, par la profonde solitude.
Tout à coup, il me sembla que j’étais suivi, qu’on marchait sur mes talons, tout près, à me toucher. (« Le
Horla », Guy de Maupassant)
Je fis tant de bruit que l’on me mit au cachot.
J’y restai plusieurs heures dans une sorte d’abrutissement ; enfin, les deux amis que j’avais cru voir déjà
vinrent me chercher avec une voiture. Je leur racontai tout ce qui s’était passé, mais ils nièrent être venus
dans la nuit. Je dînai avec eux assez tranquillement ; mais, à mesure que la nuit approchait, il me sembla
que j’avais à redouter l’heure même qui, la veille, avait risqué de m’être fatale. (« Aurélia », Gérard de
Nerval)
Il était déjà tard lorsqu’elle pénétra dans l’église ; l’air froid des bas-côtés la glaça ; leur profonde et morne
étendue qu’éclairait faiblement le lune à travers une haute fenêtre gothique, réveilla ses craintes
superstitieuses ; vit-elle, ou crut-elle voir, pendant qu’elle avançait vers la pierre sépulcrale, une ombre se
glisser entre les colonnes ? (Les Mystères du château d’Udlphe, Ann Radcliffe)
Ma vue se porta par hasard vers la table sur laquelle j’avais posé le pied de la princesse Hermonthis. Au
lieu d’être immobile comme il convient à un pied embaumé depuis quatre mille ans, il s’agitait, se
contractait et sautillait sur les papiers comme une grenouille effarée : on l’aurait cru en contact avec une
pile voltaïque [...] (« Le Pied de momie », Théophile Gautier)
Alors je sentis que le fantôme me saisissait et m’entraînait vers le haut. Le désespoir me rendit mes forces.
- Tu n’es pas moi, tu es le diable, lui criai-je, et j’agrippai comme si j’avais des griffes le visage du spectre
menaçant ; il me sembla que mes doigts, croyant atteindre les yeux, s’enfonçaient dans de profondes
orbites, et il se remit à rire sur un ton strident. (Les Elixirs du diable, E.T.A. Hoffman)
EXERCICE 2
GRAMMAIRE : LES EXPANSIONS DU NOM
1. Relevez et identifiez les expansions du nom dans les groupes nominaux en caractères gras.
La princesse était la plus belle brune l'on put voir au monde : elle avait les yeux grands, vifs, brillants, le
regard doux et modeste, le nez d'une juste proportion et sans défaut, la bouche petite, les lèvres
vermeilles et toutes charmantes par leur agréable symétrie ; en un mot, tous les traits de son
visage étaient d'une régularité accomplie. On ne doit donc pas s'étonner si Aladin fut ébloui et presque
hors de lui-même à la vue de l'assemblage de tant de merveilles qui lui étaient inconnues. Avec toutes ces
perfections, la princesse avait encore une riche taille, un port et un air majestueux, qui lui attiraient le
respect qui lui était dû.
2. Relevez et identifiez les expansions du nom des noms en caractères gras.
Un paysan qui ressemblait à un Maure, démesurément laid et hideux s’était assis sur une souche et tenait
une grande massue à la main. Je m’approchai du paysan et vis qu’il avait la tête plus grosse qu’un roncin ou
qu’une autre bête, les cheveux ébouriffés et le front pelé, large de presque deux empans, les oreilles
velues et grandes, comme celles d’un éléphant, les sourcils énormes, la face plate, des yeux de chouette,
un nez de chat, une bouche fendue comme celle du loup.
3. Relevez 6 expansions
Trouvez 2 adjectifs qualificatifs épithètes, 2 groupes prépositionnels compléments du nom, et 2
propositions subordonnées relatives compléments de l’antécédent.
À chaque fois, précisez le nom auquel se rapportent les expansions.
Le Thénardier était un homme petit, maigre, blême, anguleux, osseux, chétif, qui avait l’air malade et qui
se portait à merveille, sa fourberie commençait là. Il souriait habituellement par précaution, et était poli à
peu près avec tout le monde, même avec le mendiant auquel il refusait un liard. Il avait le regard d’une
fouine et la mine d’un homme de lettres.
EXERCICE 3 :
CONJUGAISON
Trouvez les temps des verbes en gras en disant s'ils sont à l'imparfait de l'indicatif, au futur simple ou au
conditionnel présent.

Demain, je viendrai te voir.

Je viendrais si j'en ai le temps

Il aimerait lire cette histoire.

Chaque jour, il prenait le train pour aller travailler.

Je dirai que tu n'es pas d'accord.

Nous pourrions nous entendre

Vous ne pouviez pas être à l'heure.

Ils n'auraient vraiment pas de chance

Voulais-tu aller au cinéma ?

Vous devriez consulter un médecin
EXERCICE 4 :
FIGURES DE STYLES
Dites si les exemples ci-dessous contiennent une comparaison, une métaphore, une personnification ou
une périphrase.
a - Je suis Oiseau : voyez mes ailes ;
Vive la Gent qui fend les airs ! (« La Chauve-souris et les deux Belettes » de Jean de La Fontaine)
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------b - On croyait voir de loin s’allonger vers la crête du plateau deux immenses couleuvres d’acier. (Les
Misérables de Victor Hugo)
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------c - Peu à peu, la brume se dissipa sous l’action des rayons solaires. L’astre radieux débordait de l’horizon
oriental. La mer s’enflamma sous son regard comme une traînée de poudre. (Vingt mille lieues sous les
mers de Jules Verne)
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------d - La vieille maison penchait un peu, il est vrai, et tendait le ventre aux passants ; elle portait son toit
incliné sur l’oreille, comme la casquette d’un étudiant de la Tugenbund [...] (Voyage au centre de la
terre de Jules Verne)
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------e - Mais Paris est un véritable océan. Jetez-y la sonde, vous n’en connaîtrez jamais la profondeur. (Le Père
Goriotde Balzac)
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------f - Un marin n’éprouve point la même chose pour la mer. Elle est souvent dure et méchante c’est vrai, mais
elle crie, elle hurle, elle est loyale, la grande mer ; tandis que la rivière est silencieuse et perfide. (« Sur
l’eau » de Guy de Maupassant)
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------g - Dis-moi, ton cœur parfois s'envole-t-il, Agathe,
Loin du noir océan de l'immonde cité [...] ? (« Moesta et errabunda » de Baudelaire)
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------h - Méthodique jusqu'à la minutie, il range les idées dans son cerveau comme les objets dans son pupitre,
où tout est classé, étiqueté, annoté sur un carnet spécial. (Deux ans de vacances de Jules Verne)
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------EXERCICE 5 :
ORTHOGRAPHE : L’ACCORD DU PARTICIPE PASSE
Trouvez les participes passés et pensez aux accords. Avant d’accorder souligne en rouge l’auxiliaire et
réfléchis bien à la règle d’accord :
si c’est l’auxiliaire être cherche le sujet avec lequel il s’accorde,
si c’est l’auxiliaire avoir : cherche le COD si il y en a un et souligne le en vert. Accorde le participe passé si
le Cod est placé avant le verbe, sinon pas besoin d’accorder.
1. La personne que j’ai
(rencontrer) m’a demandé si vous vouliez venir.
2. Les parents ont été
3. Ils ont
(prévenir) que leur enfant serait en retard.
(apprécier) qu’on les prévienne.
4. Les films que nous avons
(voir) n’étaient pas extraordinaires.
5. La lettre que Stéphanie a
(écrire) est
6. Les filles lui ont
7. Ces devoirs, les avez-vous
(offrir) un magnifique cadeau.
(faire) ?
8. Ces vêtements sont très peu
9. Les câbles que j’avais
(adresser) à sa mère.
(porter).
(débrancher) par erreur sont à l'origine de la panne.
10. Ces individus furent injustement
(poursuivre) !
EXERCICE 6
GRAMMAIRE : LA PSR
Relevez les propositions subordonnées. Donnez le pronom relatif, son antécédent, puis sa fonction.
a - Elle ajoute : « Rouez de coups cet homme que je ne veux plus voir. Je vous donnerai un gallon de vin qui
sera votre récompense ».
La première proposition subordonnée relative est :
Le pronom relatif est :
L'antécédent est :
La fonction du pronom relatif est :
La deuxième proposition subordonnée relative est :
Le pronom relatif est :
L'antécédent est :
La fonction du pronom relatif est :
b - Et les gens saisissent le bonhomme que tous rouent aussitôt de coups.
La proposition subordonnée relative est :
Le pronom relatif est :
L'antécédent est :
La fonction du pronom relatif est :
c - Le pauvre homme que les gens prennent à la gorge peine à crier merci.
La proposition subordonnée relative est
Le pronom relatif est :
L'antécédent est :
La fonction du pronom relatif est :
d - Enfin, on le jette sur un fumier où il reste comme un chien crevé.
La proposition subordonnée relative est :
Le pronom relatif est :
L'antécédent est :
La fonction du pronom relatif est :
e - Les gens sont traités comme des rois à qui on donne les meilleurs vins qui fussent en cave.
La proposition subordonnée relative est :
L'antécédent est :
La fonction du pronom relatif est :
Dans la proposition, il y a une autre proposition :
Le pronom relatif est :
L'antécédent est :
La fonction du pronom relatif est :
EXERCICE 7
REECRITURE
Réécrivez cet extrait à la première personne du singulier et au présent de l'indicatif.
Libre mais terrorisé, mort d'inquiétude et de froid. Il gelait à pierre fendre et sous les pas, les
labours craquaient comme du verre. Çà et là s'élevaient des fermes endormies, les rauques
jappements des chiens saluant son passage. Il courait depuis plus d'un quart d'heure et il distinguait
déjà devant lui la masse sombre du remblai de la ligne de chemin de fer.
Claude Michelet, Les Palombes ne passeront plus.
Réécrivez ce passage en conjuguant les verbes au passé composé et en remplaçant « nous » par
« elles ». Vous ferez toutes les modifications nécessaires.
En dépit de ce double pilotage, nous arrivâmes sans encombre jusqu'à Arles où nous nous
arrêtâmes pour passer la nuit. Peu habitués à fréquenter les hôtels, mis à part le Claridge, nous
choisîmes naïvement un boui-boui de dernière classe.
Claude Michelet, Une fois sept.
Réécrivez ce passage en remplaçant le pronom personnel « je » par « ils » et en mettant les verbes
au passé composé. Faites toutes les modifications qui en découlent.
Je récite tout bas dans ma tête. Les dix questions défilent une à une comme un calvaire. Je les sais
toutes par cœur. Même pas une tordue pour atténuer mes regrets. Le maître claque dans ses mains.
Les plumes se lèvent toutes ensemble comme les rames d'une chaloupe dans un film de corsaires.
Daniel Picouly, Le Champ de personne.
EXERCICE 8 :
REDACTION
A. LA DESCRIPTION
Choisissez un sujet ( 1, 2, 3 ou 4 ) et rédigez (min 10 lignes max 15 lignes)
1- Décrivez votre trousse, en utilisant des comparaisons, des métaphores et un champ lexical.
2- Décrivez l'omelette de votre choix, en utilisant des comparaisons, des métaphores et un champ lexical.
3- Choisis un plat que tu aimes ou que tu détestes. Décris-le en utilisant des comparaisons, des
métaphores, un champ lexical.
4- Décrivez votre chambre ou votre pièce préférée en des comparaisons, des métaphores, un champ
lexical.
B. LE RECIT (obligatoire) min 15 lignes max 25
Un jeune peintre sans argent est sur le point d'être expulsé de son logement qui lui sert d'atelier. Dans un
bric-à-brac du marché, il tombe en arrêt devant un tableau représentant un portrait. Il l'achète pour
quelques sous, l'emporte chez lui, le nettoie puis va se coucher. Il n'arrive pas à s'endormir et soudain, un
étrange phénomène se produit. Imaginez ce qui se passe. Votre récit sera à la première personne, rédigé
au passé.
EXERCICE 9 :
LE POINT DE VUE INTERNE (OU FOCALISATION INTERNE)
Tous les extraits ci-dessous contiennent un point de vue interne. Soulignez tout ce qui prouve qu’il s’agit
bien d’un point de vue interne (pronom, verbe de perception, adverbe …)
Extrait 1
Quelques heures se passèrent. Un silence profond régnait autour de nous, un silence de tombeau. Rien
n’arrivait à travers ces murailles dont la plus mince mesurait cinq milles d’épaisseur.
Cependant, au milieu de mon assoupissement, je crus entendre un bruit ; l’obscurité se faisait dans le
tunnel. Je regardai plus attentivement, et il me sembla voir l’Islandais qui disparaissait, la lampe à la main.
Pourquoi ce départ ? Hans nous abandonnait-il ? Mon oncle dormait. Je voulus crier. Ma voix ne put
trouver passage entre mes lèvres desséchées. L’obscurité était devenue profonde, et les derniers bruits
venaient de s’éteindre.
(Jules Verne, Voyage au centre de la terre)
Extrait 2
II est nuit. Je m'en aperçois tout d'un coup. Combien y a-t-il de temps que je suis dans ce livre ? Quelle
heure est-il ?
Je ne sais pas, mais voyons si je puis lire encore ! Je frotte mes yeux, je tends mon regard, les lettres
s'effacent, les lignes se mêlent, je saisis encore le coin d'un mot, puis plus rien.
J'ai le cou brisé, la nuque qui me fait mal, la poitrine creuse ; je suis resté penché sur les chapitres sans
lever la tête, sans entendre rien, dévoré par la curiosité, collé aux flancs de Robinson, pris d'une émotion
immense, remué jusqu'au fond de la cervelle et jusqu'au fond du cœur […]
(Jules Vallès, L’Enfant)
Extrait 3
Il rêvait au péril que son bonheur lui avait fait éviter, et délibérait en lui-même s’il demeurerait là jusqu'au
lendemain, ou s'il prendrait un autre parti, quand il entendit pousser un long soupir auprès de lui. Il
s'imagina d'abord que c'était quelque fantôme de son esprit agité, une illusion de la nuit ; c'est pourquoi,
sans s'y arrêter, il continua ses réflexions.
Mais, ayant ouï soupirer pour la seconde fois, il ne douta plus que ce ne fût une chose réelle ; et bien qu’il
ne vit personne dans la chambre, il ne laissa pas de s’écrier : Qui diable soupire ici ?
(Alain-René Le Sage, Le Diable boiteux)
Exercice 10
LECTURE ET COMPREHENSION
Le personnage principal de cette histoire vit à Paris pendant la Révolution française. C’est un jeune
allemand vivant en France afin de se changer les esprits et se remettre de sa maladie. Vivant généralement
seul, il voit en rêve une jeune femme.
Il s’en revenait donc chez lui, une nuit d’orage, par les vieilles et sombres rues du Marais, le plus vieux
quartier de Paris. Les sourds grondements du tonnerre faisaient trembler les rues étroites et les hautes
maisons. Il déboucha sur la place de Grève, où se font les exécutions publiques. Les éclairs crépitaient sur
les hautes tours du vieil Hôtel de Ville, et leurs lueurs incertaines éclataient sur la place. Il recula d’horreur
en se trouvant soudain tout près de la guillotine. […]
Wolfgang sentit son cœur se soulever et, frissonnant, se détournait de l’horrible machine quand il aperçut,
au pied des marches qui menaient à l’échafaud, une silhouette accroupie. Plusieurs éclairs violents et
rapprochés lui permirent de la mieux distinguer. C’était une forme féminine, vêtue de noir ; assise sur une
des dernières marches de l’échafaud, elle avait le buste penché en avant, son visage était enfoui entre ses
genoux et ses lourdes tresses défaites traînaient sur le sol, ruisselantes de la pluie qui tombait à torrents.
Wolfgang s’immobilisa. Il y avait quelque chose de terrible dans ce solitaire monument de détresse. La
dame donnait l’impression d’appartenir à la haute société. […] Sans doute était-ce quelque malheureuse
veuve, que l’effroyable couteau avait soudain désolée et qui se tenait là, prostrée, le cœur brisé, sur le
bord de cette existence d’où venait d’être retranché et jeté dans l’éternité tout ce qui lui était cher.
Il s’approcha et lui adressa la parole sur un ton de profonde sympathie. Elle releva la tête et le fixa d’un air
égaré. Quel ne fut pas, alors, l’étonnement de Wolfgang, en apercevant, dans la vive lueur des éclairs, le
visage même qui hantait tous ses rêves : livide et désespéré, et cependant d’une beauté ravissante.
Tout agité de sentiments violents et contradictoires, il l’aborde à nouveau, en tremblant. Il s’étonne de la
voir exposée ainsi à une heure si tardive de la nuit, dans la furie d’un tel orage, et offre de la reconduire
chez ses amis. D’un geste horriblement significatif, elle lui montra la guillotine.
- Je n’ai plus d’ami sur terre, dit-elle.
- Mais vous avez une demeure ? dit Wolfgang.
- Oui… dans la tombe !
Le cœur de l’étudiant s’émut à ces mots.
- Si un étranger, dit-il, peut oser une offre sans courir le risque d’être mal compris, je me permettrai de
vous proposer mon humble demeure pour abri, et moi-même pour votre ami dévoué. […]
La gravité fervente qui marquait les façons du jeune homme produisit son effet. Son accent étranger, de
même, parlait pour lui, l’isolant, en toute évidence, de la banale collectivité des Parisiens. De plus, le
véritable enthousiasme possède une éloquence qu’on ne peut récuser. La désolation de l’étrangère se
remit implicitement sous la protection de l’étudiant.
Il supporta ses pas chancelants pour traverser le Pont-Neuf et la place où la statue de Henri IV avait été
jetée bas par la populace. L’orage s’était calmé, on entendait le tonnerre rouler au loin. Tout Paris reposait
; le grand volcan des passions humaines sommeillait pour un temps, refaisant des forces nouvelles pour
l’éruption du lendemain. L’étudiant conduisit sa protégée à travers les vieilles rues du Quartier Latin,
longea les murs sombres de la Sorbonne et parvint au très misérable hôtel où il avait son appartement. Le
vieux portier qui leur ouvrit manifesta une certaine surprise en voyant le mélancolique Wolfgang en
féminine compagnie.
En ouvrant sa porte, l’étudiant rougit pour la première fois de la pauvreté et de la banalité de sa demeure
[…]
Lorsqu’on eût apporté la lumière, et que Wolfgang put tout à loisir contempler l’étrangère, il se sentit
enivré par sa beauté plus que jamais. Son visage était pâle, mais d’une blancheur éblouissante, rehaussée
par une profusion de cheveux noirs et denses qui l’auréolaient. Ses grands yeux étincelaient, avec dans leur
expression quelque chose d’étrangement hagard. Ses formes avaient une harmonie parfaite, pour autant
que la robe noire permettait d’en juger. Toute sa personne avait un cachet de noblesse, malgré la
simplicité extrême de sa mise. La seule chose qui ressemblât à quelque parure, dans tout son vêtement,
était le large ruban noir qu’elle portait au cou, retenu par une agrafe de diamants.
[…]
Tout à l’ivresse du moment, Wolfgang lui déclara sa passion. Il lui raconta l’histoire de son rêve mystérieux,
et comment elle s’était emparée de son cœur avant même qu’il ait eu l’occasion de la voir. Étrangement
émue par son récit, elle reconnut s’être sentie attirée vers lui par une force également inexplicable […]
- Pourquoi nous séparer ? dit-il. Nos cœurs sont à l’unisson ; aux yeux de la raison et de l’honneur, nous ne
faisons qu’un. Est-il besoin de viles formules pour accomplir l’union de deux hautes âmes ?
L’étrangère écoutait avec émotion : elle avait évidemment reçu les lumières de la même école.
- Vous n’avez ni demeure, ni famille, poursuivit Wolfgang. Laissez-moi être tout cela pour vous, ou plutôt
soyons tout l’un pour l’autre. Si la forme est nécessaire, alors nous l’observerons. Voici ma main. Je
m’engage à vous pour toujours.
- Pour toujours ? demanda gravement l’étrangère.
- Pour toujours et à jamais ! répondit-il.
L’étrangère saisit la main qu’il lui tendait :
- Alors je suis à vous, murmura-t-elle. Et elle se laissa aller sur la poitrine du jeune homme.
Le matin suivant, l’étudiant laissa dormir sa jeune épouse et sortit à la première heure pour chercher un
appartement plus spacieux et plus conforme à ce changement de situation. À son retour, il la trouva
allongée sur le lit, la tête rejetée en arrière, sous son bras. Il lui parla, mais ne reçut point de réponse.
S’avançant pour la réveiller et la tirer de cette inconfortable position, il lui prit la main ; mais cette main
était froide et inerte. Son visage était livide et dur. En un mot, ce n’était plus qu’un cadavre.
Saisi d’horreur et d’épouvante, il jeta l’alarme dans toute la maison. Une scène de confusion s’ensuivit. La
police fut convoquée. Mais comme l’officier de police pénétrait dans la chambre, il tressaillit à la vue du
cadavre.
- Grands Dieux ! s’exclama-t-il, comment cette femme est-elle parvenue jusqu’ici ?
- Vous la connaissez donc ? questionna Wolfgang avec précipitation.
- Si je la connais ! s’écria l’officier, elle a été guillotinée hier !
Il s’avança, défit le noir collier du cadavre, et la tête roula sur le sol !
L’étudiant se prit à hurler dans un accès de délire :
- Le démon ! C’est le démon qui s’est emparé de moi !…. Je suis perdu à jamais.
On essaya, mais en vain, de l’apaiser. L’effroyable conviction qu’un esprit démoniaque avait ranimé le
cadavre pour sa seule perdition s’était emparée de lui. Il tomba dans la démence et mourut dans une
maison de fous.
Questions : pensez bien à surligner les mots clé de chaque consigne pour être sur de répondre
correctement à la question + soyez précis dans vos relevés (ne relevez pas des phrases entières mais
simplement le mot ou le groupe de mots qui répond à la question )
I.
Les lieux
1. Où se passe cette histoire ? Citez au moins cinq mots ou passages qui désignent ces lieux.
2. À quel moment de la journée l’histoire se passe-t-elle principalement (pensez à citer le texte en
donnant deux exemples) ? Pourquoi ?
3. Au début, dans quelles conditions météorologiques l’histoire se déroule-t-elle ? Répondez en citant
le texte (donnez quatre exemples).
4. Quels mots ou groupes de mots contribuent à créer une atmosphère inquiétante (donnez quatre
exemples) ?
II.
Les personnages
5. Dans cet extrait, quel est le prénom du personnage principal ?
6. « Il s’en revenait donc chez lui »
Donnez la classes grammaticale (ou nature) du mot « il ».
Comment appelle-t-on un verbe commençant par « se » ?
7. Quel personnage rencontre le personnage principal ? Citez le groupe nominal qui le désigne,
lorsqu’il le rencontre pour la première fois.
8. Relevez deux passages décrivant ce personnage. Quel est le temps principalement utilisé ?
III.
La jeune femme
9. Relisez le deuxième paragraphe (de « Wolfgang sentit son cœur » à « tout ce qui lui était
cher »).Que pense le personnage principal en voyant la jeune femme ? Quel terme montre qu’il
n’en est pas sûr ? Quelle est la classe grammaticale de ce mot ?
10. Dans les deux premiers paragraphes, quels passages montrent que la lumière est insuffisante pour
bien voir ?
11. Que décident les deux personnages ?
12. À la fin du texte, quand le personnage principal revient chez lui après être sorti le matin, qu’est-il
arrivé à la jeune femme ? Pourquoi selon vous ( pensez à justifier votre réponse en citant le
texte) ?
13. À Présent que vous savez ce qui est arrivé à la jeune femme, relisez le dialogue suivant :
- Je n’ai plus d’ami sur terre, dit-elle.
- Mais vous avez une demeure ? dit Wolfgang.
- Oui… dans la tombe !
Comment le comprenez-vous maintenant ?
14. Relevez d’autres termes ou passages montrant que l’on aurait pu deviner dès le début le sort de
la jeune femme (comparez, entre autres, les deux portraits que vous avez relevés à la question 8).
15. Que peut-on penser du personnage principal ? Est-il absolument certain qu’ « un esprit
démoniaque » cherche à lui nuire ?
EXERCICE 11 :
LECTURE
Dans la liste de lecture proposée ci-dessous, choisissez un livre qui semble vous plaire (n’hésitez pas à
en feuilleter plusieurs, à en commencer un et si il ne vous plait pas, en changer … Ne vous forcez pas …
trouvez juste le bon  )
Une fois le livre fini, écrivez :
- Un court paragraphe (20 lignes environ) expliquant pourquoi vous avez choisis ce livre et ce qui
vous a plu
- Un résumé de votre passage préféré (environ 20 lignes)
Un peu de lecture pour les vacances ... et plus si affinités ;)
Pour ceux qui aiment :
AVOIR PEUR, COTOYER DES MONSTRES
-
L’Etrange cas du Docteur Jeckyl et Mr Hyde, Stevenson
Le K, Buzati
Le fantôme de Canterville, Oscar Wide
La métamorphose, Kafka
Les chats, Marie Helène Delval
LES HISTOIRES D’AMOUR :
-
Roméo et Juliette, Shakespeare
Je t’écris du pont, Joelle Ecormier
Nos étoiles contraires, John Guen
L’indien de la tour Eiffel, BERNARD fred, ROCCA françois
MENER L’ENQUETE :
-
Double assasinat dans la rue Morgue, Edgard Allan Poe
Le Chien des Baskerville, Sir Arthur Conan Doyle
Les désastreuses aventures des Orphelins Baudelaire, Daniel Handler
Les dix petits negres, Agatha Christie
ABC contre poirot, Agatha Christie
Le meurtre de Roger Acroyd, Agatha Christie
Au bonheur des Ogres, Daniel Pennac
VOYAGER, DECOUVRIR LE(S) MONDE(S)
-
Le Poney rouge, Steinbeck
Marcovaldo, Italio Calvino
Une poignée d’étoiles, Rafik Schami
Les chroniques Martiennes, Ray Bradbury
Chroniques Birmanes, Guy Delisle
Bienvenue à Goma, Isabelle Colombat
Le château des Carpates, Jules Vernes
Le premier qui pleure a perdu, ALEXIE sherman
REFLECHIR SUR LE MONDE :
-
autobiographie d’une courgette, Gilles Paris
Chroniques Birmanes, Guy Delisle
Bienvenue à Goma, Isabelle Colombat
Une poignée d’étoiles, Rafik Schami
Issa enfant des sables, Pierre Marie Baude
Good Morning, Mr Paprika, Land Lucie
Le passeur, LOWRY Lois
Dormez je le veux, Feydeaux
Le premier qui pleure a perdu, ALEXIE sherman