Homélie de la messe d`obsèques de Patrice POUSSIN, diacre

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Homélie de la messe d`obsèques de Patrice POUSSIN, diacre
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Homélie de la messe d’obsèques de Patrice POUSSIN, diacre permanent,
par Gérard MORICE, en la collégiale Notre-Dame de BEAUNE le samedi 7 mars 2015.
Patrice qui était-il pour nous ? Que nous a-t-il fait découvrir ? Que nous a-t-il enseigné ? Quel
conseil nous a-t-il donné ? Comment nous a-t-il aimé ?
Voilà bien des questions que je pose et pour lesquelles chacun d’entre nous ici aura une
réponse personnelle à apporter.
Je commencerai en vous parlant moi aussi de l’homme, du mari, du père, du grand père et
du parrain.
Patrice était éducateur dans sa vie professionnelle, nombreux ont été les enfants et les
adolescents qu’il a accompagnés et protégés du mal, avec compassion il ne comptait pas son
temps, rentrant souvent en retard au foyer.
Patrice, un époux, un exemple de fécondité du couple, au nom de la foi, partagée avec toi
Christine durant ces 43 ans de vie commune, qui n’ont pas toujours été « un long fleuve
tranquille » C’était plutôt famille Groseille ! Et pourtant vous nous avez donné l’exemple
d’une famille tellement généreuse, tellement unie, dans la joie de vivre, sans faux semblant.
Christine et Patrice vous vous aimiez et vous vous êtes apprivoisé l’un à l’autre, dans un
socle commun, la foi en Dieu dans le sacrement du mariage.
Patrice un père de famille, accueillant et toujours disponible pour ses enfants et pour les
autres, d’une tolérance à toute épreuve (quand un coup de fil du collège le sommait à venir
récupérer celui-ci ou celui-là) qui semblait en savoir plus que les profs.
Un papa blagueur, un papa chanteur, un papa qui se souciait de la santé de ses enfants,
« Mangez mes enfants » leur disait-il, « une pomme par jour vous éloigne du médecin ».
Et puis un Pep (traduisez grand-père Patrice) ! De ses dix petits-enfants il en a bien profité,
tous ces dessins et ces petits mots qui ont tapissé sa chambre, jusqu’au dernier jour.
Patrice était aussi un parrain, porteur de valeurs profondes, et disponible pour en parler,
sans jamais rien imposer à ses nombreux filleuls.
Pour finir sur l’homme, et sur une note plus personnelle, Patrice tu étais aussi un ami, tendre
et fidèle, discret, à l’écoute, toujours de bons conseils, et prêt à rendre service, un frère
dans le diaconat et plus que cela !
Voilà l’homme, simple et bon que tu étais.
Rendons grâce à Dieu pour la vie de père de famille de Patrice !
Et puis, toujours inlassablement soutenu par Christine, le voilà appelé par la paroisse de
Beaune au diaconat permanent, après un temps de discernement, comme il le disait luimême, il a simplement osé répondre à l’appel en disant « Me voici Seigneur ».
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Il sera ordonné dans cette collégiale Notre-Dame par Mgr Jean Balland le 29 novembre 1987
avec trois autres ordonnés, Jean-Paul Renevret avec lequel il partagea la charge paroissiale,
et nous nous rappelons ses frères Stanislas Haratyk et Claude Boudard qui ont rejoint la
lumière du Père, pour eux aussi nous prions.
Voilà 27 ans qu’ils sont signes du Christ serviteur, serviteurs de l’Eglise pour le service des
hommes dans le monde
La première lettre de saint Jean que nous venons d’entendre nous dit que tout comme Jésus
qui a donné sa vie pour nous, nous devons donner notre vie pour nos frères, car celui qui
n’aime pas reste dans la mort. Patrice a vécu sa vie au service des autres pour l’amour du
Christ.
Depuis l’annonce de sa maladie, il s’est abandonné dans les mains du Père avec confiance et
sans crainte, patient comme dans la vie, il a attendu de voir la main du Seigneur se tendre
vers lui.
Toute sa vie il est resté fidèle à sa mission d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus le Christ,
Il a cru à cette Parole, il a enseigné ce qu’il a cru, et il vivait ce qu’il a enseigné.
Par le sacrement de l’ordination diaconale, Patrice a était fortifié des sept dons de l’Esprit
Saint, il portait en lui le don de sagesse, le don d’intelligence, le don de conseil, le don de
force, le don de sciences,
Celui de piété lui va si bien ! Dans le sens qu’il était configuré au Christ par son baptême et
qu’il a vécu sa vie humblement dans la confiance en Dieu même dans les moments difficiles.
Il était aussi capable de se réjouir avec les autres qui étaient dans la joie, de pleurer avec
ceux frappés par le malheur, d’accueillir et de secourir quand il le fallait.
Il avait aussi le don de la crainte de Dieu, non pas qu’il avait peur de Dieu aucune raison à
cela et pour personne ! Mais il se savait faillible et imparfait, toujours confiant dans l’Amour
du Père, un Amour inconditionnel pour chacun de nous quand nous nous tournons vers lui.
Toutes ses vertus évangéliques se sont manifestées pendant ses vingt-sept années de
diaconat, dans ses paroles et par les actes que Patrice a posés en toute vérité, avec ses
forces, ses faiblesses et ses défauts.
Patrice a été un vrai témoin dans sa foi inébranlable dans le Christ Jésus. Jusqu’au dernier
jour, pendant toute son hospitalisation et chez lui dans votre chambre Christine où tu
essayais de dormir à ses côtés, il resta signe du Christ serviteur.
Tout comme Jésus dans l’Evangile de Jean, il a traversé des moments d’angoisse, tout
comme Jésus envers son Père il a gardé confiance en son créateur, tout comme Jésus il
continua de rendre grâce à Dieu.
Patrice est et restera disciple du Christ venu pour servir et non pour être servi.
Là, maintenant, regardons autour de nous : la vie de Patrice s’y résume bien !
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Nombreux sont les grains de blé tombés en terre, devenus semence de vie et d’espérance.
L’Evangile nous dit : « Si quelqu’un veut me servir qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera
mon serviteur ».
C’est à nous tous maintenant de répondre à l’appel du Christ serviteur pour l’Eglise et pour
le monde.
Comme Patrice Poussin, osons le suivre, osons dire et faire en son Nom, il sera à nos côtés.
Nous pouvons prendre exemple sur Patrice un homme de notre temps, un diacre de notre
temps, témoin de la foi, au service de la liturgie, qui n’a jamais détourné son regard
protecteur du plus pauvre que lui, il est parti rejoindre notre Père le cœur en paix.
Patrice va manquer à sa famille, il va nous manquer, dorénavant si nous avons besoin d’un
conseil, nous nous adresserons à lui en prière.
Chers amis, chers frères et sœurs dans la foi, prions ensemble pour Patrice et rendons grâce
à Dieu pour sa vie.
Rendons grâce aussi à Dieu pour sa mort entouré des siens tel qu’il l’a souhaité.
Merci à toi Christine et à vous ses fils, sa fille, d’avoir dit oui à sa mission diaconale. Puissiezvous être suivi dans cet exemple.
Amen.
Gérard MORICE,
Diacre permanent