LA CALCULETTE I. HISTORIQUE DES OUTILS DE CALCUL
Transcription
LA CALCULETTE I. HISTORIQUE DES OUTILS DE CALCUL
Martine GUILMET CALCULET LA CALCULETTE I. HISTORIQUE DES OUTILS DE CALCUL A. Les mains Les mains furent de tout temps utilisées pour compter, pour calculer. Des traditions diverses utilisaient les doigts, les phalanges et les jointures. Certaines sont encore usitées de nos jours. Dés que les calculs à faire utilisèrent de grands nombres, l’écriture apparut. Dans toutes les civilisations, les hommes ont inventé des « outils » pour aider aux calculs et dépasser les techniques digitales. B. Les abaques Les premiers abaques grecs ou romains, à cailloux et à jetons : En allant de droite à gauche, on disposait les objets dans la ligne des unités, dans celle des dizaines, puis dans celle des centaines. Ces outils facilitaient grandement les calculs, la numération utilisée alors ne permet-tant pas l’élaboration d’algorithmes simples de calculs écrits. Dans la figure ci-contre, chaque ligne horizontale délimite deux zones. Dans la zone inférieure on trouve les objets ayant pour valeur de référence 1. Dans la partie supé-rieure on trouve ceux ayant pour valeur de référence 5. Dans cet exemple, on utilise une décomposition pour calculer le produit : 86 C. Les tables à calcul Elles furent utilisées très longtemps en concurrence avec les calculs chiffrés. Ce sont des abaques améliorés et souvent petits et portatifs. Elles utilisent des échanges par 10 et par 5 : « Chacune de ces sept rainures était donc associée à une puissance de dix : en partant de la droite vers la gauche, la troisième rainure était affectée aux unités; la quatrième aux dizaines, la cinquième aux centaines et ainsi de suite. Les unités d'un certain nombre d'entiers, lorsqu 'elles ne dépassaient pas le nombre 4, s'indiquaient dans la rainure inférieure correspondante en poussant vers le haut autant de boutons que nécessaire. Lorsque ces unités atteignaient ou dépassaient le nombre 5, on commençait d'abord par rapprocher du centre le bouton de la rainure supérieure (celui-ci valant alors 5 unités de l’ordre de la rainure), puis on représentait comme précédemment le complément dans la rainure inférieure. La seconde rainure, marquée du sigle 0, comprenait une rainure supérieure portant un seul bouton et une rainure inférieure portant cinq boutons : elle servait à marquer les multiples de l'once ou douzièmes de l'as, chaque bouton inférieur valant une once et le bouton supérieur 6 onces. La première rainure, morcelée en trois parties et portant quatre boutons mobiles, permettait de considérer le demi-once, le quart d’once et la duelle (tiers d'once). Si l'on plaçait le bouton du haut à la hauteur du sigle, il valait alors 1/2 once. Si on plaçait celui du milieu a la hauteur du sigle il valait 1/4 d'once. Enfin, chacun des deux boutons du bas de la rainure valait 1/3 d'once si on le plaçait à la hauteur du sigle. » D. Les bouliers Ils sont encore très utilisés dans certains pays qui en ont gardé un usage quotidien (dans l’école et à l’extérieur). Les Russes utilisent le stchioty, les Chinois le suanpan et les Japonais le soroban. Ces outils de calcul présentent des tiges sur lesquelles des boules sont mobiles ; chaque tige donne la possibilité d’afficher la valeur d’un chiffre (de 0 à 9) ; certains bouliers (russe et chinois) peuvent atteindre ou dépasser la dizaine sur chacune des tiges. Les boules ont toutes pour valeur de référence 1 sur le stchioty ; sur les autres bouliers une barre délimite deux zones : dans la partie inférieure les boules ont pour valeur de référence 1 (on les appelle les unaires), dans la partie supérieure, elles sont associées à la valeur 5 (on les appelle les quinaires). 87 En Europe, c’est à la Renaissance que l’utilisation de techniques écrites de calcul se généralise. Les Abacistes défendent la pratique du calcul sur abaque à l’aide des jetons, si commode pour additionner ou soustraire, les Algoristes celle du calcul à la plume. Il faut remarquer que ce dernier l’emporta très tôt chez les mathématiciens et chez les astronomes, les calculs de produits et de quotients étant beaucoup plus complexes à la planche à jetons. Par contre, l’utilisation de celle-ci perdure pour des usages commerciaux ou financiers. A la révolution, l’usage de l’abaque est interdit dans les écoles et les administrations. E. Les règles à calcul Neper invente des réglettes permettant de ramener le calcul d’un produit à celui d’une addition, le calcul d’une division à celui d’une soustraction. Il définit ainsi les logarithmes. Briggs, professeur de mathématiques à Oxford et à Londres, a l’idée d’utiliser 10 comme base de logarithmes et commence à établir des tables encore utilisées ces dernières années. Les réglettes de Neper furent suivies par des systèmes à disques, d’autres à cylindres. En 1671, l’Anglais Partridge imagine une règle à coulisse. Vers 1700, le Français Sauveur fait lui aussi une règle à calcul logarithmique. Ces règles se sont perfectionnées pendant plus de deux cent cinquante ans. F. Les machines à calculer La lourdeur de l’utilisation de la planche à calcul incita les mathématiciens à inventer des machines à calculer mécaniques qui furent les premiers processeurs d’information. L’allemand Wilhelm Schickard réalisa en septembre 1623 une « horloge à calcul » permettant d’effectuer les quatre opérations arithmétiques et l’extraction des racines carrées. Il utilisait des cylindres népériens. Cette machine fut détruite dans un incendie en février 1624. Contraint d’effectuer de longues et pénibles suites d’additions et de multiplications sur la table à jetons pour aider son père malade, Blaise Pascal, âgé de 16 ans, imagina en 1639, grâce à un système d’engrenages, une machine à additionner et à soustraire, la « pascaline ». Cet instrument fonctionna à 88 partir de 1642. Cette machine fut commercialisée, mise en vente chez Roberval, professeur au collège de France, mais fabriquée à peu d’exemplaires, sans doute une vingtaine. En 1673, précurseur du calcul mécanique, Leibnitz mécanise la multiplication et la division. Les premières machines à calculer furent créées au XVIIème siècle. Elles bénéficièrent des avancées techniques pour la construction de machines de précision : horloges, orgues d’église, métiers à tisser. Tchebichev invente en 1882 une machine à additionner et à multiplier à mouvement continu. Léon Bollée, inventeur et fils d’inventeur, imagina en 1889 une machine utilisant une combinaison de bâtons de Neper en table de Pythagore matérialisée par une matrice d’aiguilles plantées sur un plateau : elle permettait de calculer des multiplications directement, et des divisions. C’est en Amérique, dans les années 1880, que des dispositifs facilitant l’utilisation commerciale et industrielle des machines à calculer sont introduits : - inscripteur à touches au clavier complet, - dispositif d’impression des chiffres sur papier, - caisse enregistreuse. En 1886, un employé de banque, W. Burroughs réalisa une machine à calculer à clavier à touches et à dispositif d’impression. Les calculateurs de bureau prirent de plus en plus d’essor jusqu’à la deuxième guerre mondiale. C’est dans les années 60 qu’ils furent de plus en plus remplacés par des machines électroniques. Les machines à calculer ont progressé en améliorant la mémorisation des calculs partiels. C’est en exploitant l’idée de programme de certains mécanismes industriels que les calculateurs deviendront ordinateurs. G. La naissance de l’informatique et les calculatrices Un progrès important dans les performances sera accompli, au XIXème siècle, avec l’utilisation de la bande de papier perforé : En s’inspirant des cylindres à picots des orgues de Barbarie, un ouvrier lyonnais, Basile Bouchon, schématise en 1725 une commande de fils de chaîne d’un métier à tisser à l’aide de cartons perforés. En 1728, Falcon, un mécanicien tisserand réalise un métier à tisser dirigé par une chaîne sans fin de cartes perforées. En 1745, Jacques de Vaucanson pilote un tour à filer la soie à l’aide de bandes perforées. C’est Joseph-Marie Jacquard qui brevette et industrialise leurs inventions. 89 C’est un mathématicien anglais, Charles Babbage (1792 - 1871), qui pense le premier à utiliser les cartes perforées pour indiquer à la machine à calculer les opérations à effectuer : il combine calcul mécanique et programmation. Les premiers calculateurs électriques, mis au point durant la seconde Guerre mondiale, ont apporté une solution décisive à la relative lenteur de calcul qui caractérisait les machines antérieures. Les calculateurs ont bénéficié, depuis, des progrès de l’électronique, ce qui a permis, ces dernières années, de présenter sur le marché de nombreux types de machines de poche ou de bureau. Les calculateurs, ou calculatrices, doivent être distingués des ordinateurs, même si certains de leurs composants sont les mêmes. Les ordinateurs sont en effet des machines universelles, capables d'effectuer des opérations sur des données non seulement arithmétiques, mais également logiques, selon des programmes préétablis, et doivent être considérés comme des machines à traiter l'information. Néanmoins, on les confond souvent, par analogie avec le mot anglais computer, qui a les deux sens. C’est en 1972 que la première calculatrice de poche fait son apparition. Née des progrès de la technologie (circuits intégrés ...), elle reprenait à son compte en les miniaturisant les éléments de base des ordinateurs. Son coût élevé (2000 à 3000F de l’époque) était compensé par une grande facilité d’emploi : entrées et sorties en décimal bien que les calculs internes soient en binaire, encombrement réduit, transport aisé, entretien réduit à l’alimentation. En 25 ans, son prix a été divisé par 100, on la trouve dans tous les super-marchés pour le prix d’une petite voiture. Elle est à la portée de tous, possède une mémoire, ne se trompe jamais... si l’on en connaît le maniement. II. LA CALCULATRICE A L’ECOLE A. Le débat De tout temps, et même encore maintenant, les débats pour ou contre ont accompagné l’utilisation de la calculette en classe. Pour mémoire on peut citer les arguments : POUR : Elle appartient à la vie quotidienne, les enfants la côtoient tous les jours et de toute façon (avec ou sans l’école) ils s’en serviront. Autant donc leur apprendre à bien l’utiliser ! La calculette débarrasse tout calcul de son caractère fastidieux, permettant de traiter vraiment des problèmes concrets, et non fabriqués pour obtenir un résultat rapide à la main. Elle peut être un matériel didactique intéressant, en permettant, entre autres choses, d’explorer de façon sensible certains concepts mathématiques (puissances, fonctions numériques, propriétés des opérations, ...). Les calculettes sont plaisantes. Elles ont un fort aspect motivant. Les calculettes permettent de mettre l’accent sur le choix de l’opération plutôt que sur son exécution. Elle peut donc être utilisée pour aider à la résolution des problèmes en permettant de ne pas être handicapé par les calculs. CONTRE : Les calculettes peuvent détruire toute motivation pour apprendre les connaissances de base. L’utilisation des calculettes peut détruire les bases fondamentales des programmes de mathématiques à l’école élémentaire. En effet, l’objectif principal de la société pour les mathématiques à l’école élémentaire est que chaque enfant apprenne les « savoirfaire » de base et soit capable d’exécuter avec du papier et un crayon les 4 opérations. 90 Si les calculettes sont autorisées à l’école, les enfants ne verront pas plus longtemps la nécessité des pratiques de base en calcul. La calculette peut décourager la réflexion mathématique : si les enfants peuvent faire n’importe quel calcul en pressant sur des touches la résolution des problèmes sera faite à l’estimation et non en réfléchissant. Ce sera l’invasion des estimations ou des devinettes si les calculatrices pénètrent dans les écoles. B. Les instructions officielles Les programmes de 1995 précisent qu’au cycle des approfondissements, dans les domaines des nombres naturels et des décimaux, est au programme : - la pratique du calcul exact ou approché en utilisant : - les techniques opératoires, - le calcul réfléchi (mentalement ou avec l’aide de l’écrit), - la calculatrice dans les situations où son usage s’avère pertinent, - l’ordre de grandeur (encadrement, valeur approchée) ; De même, dans le domaine des compétences à acquérir, l’enfant doit, à la fin du cycle 3, savoir utiliser la calculette. De ces phrases, on peut faire ressortir deux points essentiels : -1- Savoir utiliser une calculatrice. C’est-à-dire : - connaître les différentes touches, leurs fonctions - connaître les propriétés de calcul des calculatrices. -2- Utiliser la calculatrice de manière pertinente : - A quels moments utiliser la calculatrice ? - et pour quels types de calculs ? III. USAGE ET INTERETS PEDAGOGIQUES A. Comment utiliser la calculatrice en classe ? On discerne deux grands objectifs de travail avec la calculatrice : 1. Objectifs liés à la calculatrice en tant qu’outil de calcul : il s’agit essentiellement de l’analyse du fonctionnement de la machine et de son utilisation directe dans des calculs. Par exemple : • Découvrir et analyser le fonctionnement des calculatrices à travers leur diversité ce qui devrait permettre aux enfants d’être capable de s’adapter à n’importe quelle calculatrice. • Utiliser la calculatrice comme complément aux activités de calcul rapide (ordre de grandeur, estimation d’un résultat...). Le calcul rapide permettant ici d’évaluer l ’exactitude de la réponse et parer ainsi aux erreurs liées soit à la mauvaise frappe, soit à la mauvaise compréhension du mode de fonctionnement de la machine, soit à la défectuosité de celle-ci. 2. Objectifs plus mathématiques : réflexion sur certains thèmes à l’aide de la machine, exemples d’apprentissages de notions appuyés par la calculatrice. Par exemple : • La numération dans N et dans D+ et les diverses écritures d’un nombre liées à la numération. • Les écritures sous forme additives, multiplicatives, mixtes. • Les règles de priorités opératoires, le rôle des parenthèses. 91 • La division euclidienne; recherche de quotients entiers et de restes à l’aide de la calculatrice; étude des multiples d’un nombre. • La proportionnalité. Etude de différentes situations mettant en jeu des fonctions numériques, découverte de ces fonctions à l’aide de la calculatrice, émergence des situations de proportionnalité. B. Précautions à prendre L’usage pédagogique de la calculette est d’autant plus problématique que les élèves ont moins de connaissances arithmétiques. Par exemple : • Dans le cas d’utilisation de la calculette pour vérification de calculs oraux ou écrits dans un domaine où les connaissances ne sont pas très sûres, il peut être préférable d’utiliser d’autres techniques de vérification (dessin, décomposition, preuve de soustraction, etc.), de manière à ce que la vérification soit facteur de compréhension et favorise la consolidation des connaissances numériques. • L’utilisation de la calculette pour résoudre des problèmes doit être envisagée avec encore plus de prudence. En effet, elle oblige l’élève à se poser la question : « Quelle opération dois-je faire ? + , , x ? ». Cela oblige l’enfant à fonctionner au niveau le plus expert (l’enfant est alors capable de reconnaître les problèmes comme appartenant à la catégorie de ceux qui peuvent être résolus en faisant telle ou telle opération arithmétique) et s'il n’a pas encore atteint ce stade, l’usage de la calculette peut conduire à une erreur qu’il risque de ne pas pouvoir interpréter. IV. SEQUENCES PROPOSEES A. Initiation au fonctionnement de la calculette 1. Problèmes liés au fonctionnement intrinsèque de la machine et devant faire l’objet d’un apprentissage • Ce qu’on tape est différent de ce qu’on lit. on tape : on voit : 3 3 + 3 4 4 • La calculette possède son propre langage qui est différent de celui qu’on emploie lors d’une écriture mathématique sur papier. En particulier, le signe = n’a pas la même signification dans les deux cas. Ce signe, utilisé dans la calculette lorsque l’on frappe la touche = , a alors une valeur d’effectuation, c’est-à-dire de résolution d’un calcul. Dans une écriture mathématique sur papier, ce signe est le plus souvent utilisé comme ayant une valeur d’égalité (les deux cotés du signe = représentent le même objet. Il y a équivalence des deux représentations). L’usage de ce signe à la calculette peut donc conduire, pour effectuer des calculs, à rentrer dans la machine des suites d’opérateurs qui, retranscrites sur le papier, s’avèrent être des écritures fausses (au sens mathématique). Par exemple, on rentre dans la calculette la suite d’opérateurs suivante : 7 + 3 = 10 + 5 = 15 + 6 = 21 • L’utilisation du signe = est ambiguë dans le cas où la machine possède le facteur constant intégré (ce qui est le cas dans la majorité des calculettes, même bon marché). Dans ce cas en effet, la machine conserve automatiquement dans une mémoire, un nombre et une opération (en général, les derniers entrés). Pour de telles machines, le fait de rappuyer plusieurs fois à la suite sur la touche = , permet d’effectuer de nouveau l’opération stockée sans avoir besoin de redonner l’opérande et l’opérateur. Par exemple : 92 on tape : on voit : 3 3 + 3 2 2 = 5 = 7 = 9 • Certaines machines respectent les priorités opératoires mathématiques, d’autres non. Rappelons l’ordre de hiérarchie des opérations et des parenthèsages : 1. les parenthèses 2. X et ÷ 3. + et — Alors, pour tout calcul écrit dans l’ordre naturel (de gauche à droite) : a ∗ b ∗ c Opérateur gauche Opérateur droit • dans le cas où l’opérateur droit n’est pas prioritaire sur l’opérateur gauche, le calcul est toujours réalisable sur toute calculatrice. • dans le cas où l’opérateur droit est prioritaire sur l’opérateur gauche, le calcul n’est réalisable que si la calculatrice est conçue pour respecter les priorités mathématiques ou si elle possède le • Certaines touches doivent faire l’objet d’un apprentissage spécifique. La touche CE : pressée une fois, elle efface le dernier nombre rentré et permet ainsi la correction d’une erreur de frappe sans annuler toute l’opération. Pressée deux fois, elle efface toute l’opération. Les touches mémoires : les calculettes possèdes souvent les touches M+ M- MRC Ces touches permettent : • De stocker un nombre dont on aura un besoin répétitif. Ce nombre est mis en mémoire de la manière suivante : nombre M+ . La touche MRC évite alors de retaper le nombre mémorisé. • De traiter 93 des calculs ayant des résultats partiels à combiner entre eux. Dans le cas où ces résultats intermédiaires doivent être additionnés ou soustraits, l’opération est réalisée directement en mémoire. La touche MRC permet alors de rappeler le nombre contenu dans la mémoire. Si elle est • Enfin ajoutons que chaque calculatrice possède son propre mode de fonctionnement. Ce qui peut être un avantage (étude de la diversité des machines, comparaisons et adaptation à chaque mode de fonctionnement) peut aussi être un obstacle à surmonter lors de la découverte du fonctionnement de la machine. 2. Séquences proposées Objectif principal : comprendre le fonctionnement de la calculette Matériel : une calculette par élève (calculette simple : 4 opérations, 2 fonctions (% et √ ) et 4 touches mémoires). DEROULEMENT REPONSES ATTENDUES Activité préliminaire : observation libre Les élèves observent la machine, décrivent ce qu’ils voient. Reconnaissance des chiffres 0 à 9, des signes divers, connus ou inconnus. Manipulation libre puis résultats des manipulations. formulation des Rôle de la touche ‘C’ Le maître demande d’afficher un nombre, puis d’afficher un zéro tout seul sur l’écran alors que ce nombre est toujours à l’écran. « Pour mettre en marche la machine, il faut appuyer sur ‘ON’ (ou ‘ON/C’) ». « Quand on met la machine en marche, un zéro s’affiche aussitôt ». Par exemple, si 452 est affiché, en appuyant sur ‘0’ on voit apparaître 4520. On peut éteindre puis rallumer la machine en appuyant 2 fois sur ‘ON’. En appuyant sur la touche ‘C’ on remet la calculette à zéro. Ce qu’on tape, ce qu’on lit On peut comparer un calcul à la main et à la machine. Par exemple, l’addition 2031 + 904 + 1826 est écrite au tableau et les élèves la calculent en colonnes. Puis on note au tableau la suite des 94 touches sur lesquelles on appuie et, à chaque étape, ce que l’on voit apparaître sur l’écran. Après le deuxième ‘+’, on voit apparaître 2935. Pourquoi ? Calcul mental de 2031 + 904 : « c’est la somme On peut alors demander aux enfants de prévoir les affichages à partir d’une séquence de touches donnée (et inversement) ou de passer de l’écriture usuelle d’un calcul au codage du type du tableau cidessus. J’appuie sur ... ON 7 . 2 3 CE/C . . = Exemple d’exercice : compléter les cases vides, puis vérifier à l’aide de la calculatrice : Je vois ... . . 7 . . . . 24 31 __________________________________________________________________ Objectif principal : étude du ‘terme ou facteur constant ’. Matériel : des calculettes disposant du ‘facteur constant intégré’. DEROULEMENT REPONSES ATTENDUES Appuyer n fois de suite sur ‘=‘ L’enseignant demande de calculer 25 + 25 sur la calculette. Noter au tableau la suite des touches utilisées et des écrans correspondants. Résultat sans surprise : 50. Sans appuyer sur ‘C’, appuyer une nouvelle fois sur la touche ‘=‘. Observation ? On répète plusieurs fois ‘=‘ et on note à chaque fois le résultat obtenu. A chaque fois, la touche ‘=‘ ajoute une nouvelle fois 25 : 50, 75, 100, 125, ... Essai avec d’autres nombres : 14 + 3 par exemple. Interprétation : la touche ‘=‘ donne le résultat d’une addition, mais si l’on appuie de nouveau dessus, elle ajoute au total le deuxième nombre qu’on a affiché, etc.. Essai pour la soustraction : 325 - 25 = = = = Pour la multiplication : 3x2 = = = = ou 5x2 = = = Résultats sous forme de tableau : J’appuie sur ... / Je vois ... Exercices d’entraînement : 7+3=== 3+7=== 95 Objectif principal : introduction des touches mémoires. Matériel : des calculettes avec et sans les fonctions de parenthèsage. REPONSES ATTENDUES DEROULEMENT Activité préliminaire On propose aux élèves de calculer, en utilisant la calculette, une expression de type (4 x 7) - (2 x 8); Ils doivent également noter la suite des touches frappées et des affichages obtenus. Diversité des résultats : • ou bien les élèves ont appuyé sur les touches en suivant l’ordre de l’écriture proposée; ils s’aperçoivent alors que le résultat affiché n’est pas celui qu’ils attendaient. L’analyse des affichages successifs permet de mettre en évidence le fonctionnement de la machine et le parenthèsage correspondant : ((4 x 7) - 2) x 8; Rôle des touche mémoires Le maître peut alors expliquer aux enfants le rôle des touches mémoires. • ou bien des élèves ont dû noter des résultats intermédiaires (4 x 7 = 28, 2 x 8 = 16, 28 16 = 12). On aboutit alors au tableau : J’appuie sur ... ON 4 x 7 M+ 2 x 8 MMRC MRC M M M M M M Je vois ... 0 4 4 7 28 2 2 8 16 12 12 Exercices de consolidation des notions : Le maître demande d’observer et compléter un tableau du type : Je tape Je lis 20 + 10 M 3 x 5 + M + MR C 96 B. La calculette comme support du calcul mental 1. Séquences proposées 1 Réfléchissons avant de calculer Objectif principal : calcul mental : acquérir la notion d’ordre de grandeur. Matériel : une calculette par élève. DEROULEMENT Acquérir la notion d’ordre de grandeur On propose aux élèves une série d’exercices de ce type : Le principe : L’élève doit obtenir un résultat précis en combinant 2 de ces nombres en une opération. Il réfléchit à l’opération qu’il va essayer, la note et vérifie en effectuant cette opération avec sa calculette. Il a droit à 3 essais. Si le troisième VOICI 5 NOMBRES : 102 5 27 4 973 AVEC CES NOMBRES TROUVE : 1000 75 135 99 246 Cette démarche induit un raisonnement sur la numération, une recherche d’indices pertinents. Elle est soutenue par le coté ludique ( « je tente ma chance ») et par l’utilisation de la calculette qui évite un travail fastidieux de calcul. On peut commencer par l’addition, la soustraction, la multiplication sur des nombres dont le résultat ne dépasse pas 6 chiffres. Puis on introduira la division à 1 chiffre, quelques nombres à virgule, des résultats au-delà du million, etc... Ces nombres doivent être choisis judicieusement, de manière à donner de fausses pistes tentantes mais aussi à souligner l’importance de nombres particuliers et fréquents : 100, 50, 99, etc... _____________________________________________________________________________ 2 Plus vite que la calculette Objectif principal : permettre aux enfants de construire leur propre cheminement dans le calcul mental, en expérimentant à leur rythme les avantages et les limites de la calculette. 97 Organisation : les enfants travaillent en petits groupes de 5, 6 élèves. Matériel : une seule calculette par groupe, une fiche (voir page suivante) par élève. DEROULEMENT Apprendre à compter... plus vite qu’une calculette Un seul élève par groupe dispose de la calculette. Chaque élève (y compris celui qui utilise la calculette) dispose d’une fiche de ce type : Fiche n° 1 résultats 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 TOTAL Plus vite J Le principe : 1. Le maître (ou un élève) dispose d’une série de 15 calculs. Il dicte chaque calcul lentement DEUX FOIS (jamais plus). 1. Après la deuxième lecture seulement, les enfants calculent : • un avec la calculette, • les autres mentalement, chacun disposant de 30 secondes (par exemple) pour trouver et écrire le résultat. Dès qu’ils le peuvent, les enfants écrivent le résultat sur leur fiche. Quand le machiniste a terminé son opération, il dit : « STOP ». S’ils ont calculé plus vite que la calculette, les enfants mettent une croix dans la colonne « PLUS VITE ». Ceux qui n’ont pas encore trouvé peuvent continuer leur calcul jusqu’à épuisement du temps imparti. 1. Le machiniste annonce son résultat qui est vérifié et commenté si besoin est (divers procédés utilisés). Chacun complète éventuellement la colonne « JUSTE » Le machiniste inscrit un M Si celui ci 98 Les séries de calculs sont de difficulté progressive. Par exemple, on peut commencer par des exercices sur : • la multiplication par 10, 100 et 1000 • + 99 et -99 • des additions faisant des sous-totaux faciles à calculer comme : 13 + 17 + 13 + 17 (= 2 X 30). • la nnalité avec des multiplications par 2, 3 puis par leur double : 32 X 4 suivi de 32 X 8 puis 32 X 16. • la numération avec des opérations sur les dizaines, les centaines, les mille : 2358 + 200. • les opérations avec retenue : ajouter 11 à un nombre terminé par 9. • la multiplication par 99. Exemple d’une série de calculs : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Puis on peut continuer par des exercices sur : • la division par 10, 100, 1000. • des opérations avec nombres à virgule. • des multiplications par 0,1 et 0,01. 38 X 10 243 X 10 500 X 10 69 X 100 702 X 1000 27 + 99 358 + 99 606 + 99 435 - 99 2361 - 99 15 + 25 + 15 +25 8+4+8+8+4+8 16 + 14 + 16 + 14 8+5+3+8+5+3 13 + 18 + 13 + 18 Remarques : • On peut changer le machiniste et l’élève qui dicte à chaque calcul. • On peut faire un entraînement au début de chaque série de manière à retrouver des notions de numération, à confronter des démarches de calcul et à dépasser le stade de la recette. Ce moment peut être important : il peut demander du temps et permettre ainsi à l’enfant de mieux se préparer à la rapidité des exercices qui suivent. C’est un moment de tâtonnement où chacun a droit aux questions, aux erreurs, aux critiques. • Après un certain nombre de séries, on peut proposer un TEST. On peut indiquer (par exemple) les notions abordées et la capacité à mémoriser ce qui permettra un bilan précis. On tiendra compte aussi de l’évolution de l’enfant, on différenciera les réussites et les difficultés liées à la concentration et à la compréhension de la numération. V. BIBLIOGRAPHIE • SE FORMER POUR ENSEIGNER LES MATHEMATIQUES (Tome 4) Colette Dubois, Muriel Fénichel, Marcelle Pauvert ed. Armand Colin • CALCULATRICES 4 OPERATIONS A.P.M.E.P. • APPRENTISSAGES MATHEMATIQUES A L’ECOLE ELEMENTAIRE cycle moyen - (Tome 1) ERMEL ed. Hatier • J’APPRENDS LES MATHS - CE2 Rémi Brissiaud ed. RETZ • CALCULONS... CALCULETTE ! PLUS VITE QUE LA CALCULETTE ! ed. PEMF 99