Chaire Desjardins en finance responsable Un espace de

Chaire Desjardins en finance responsable
Un espace de collaborations exceptionnel
Allocution dans la cadre du Colloque québécois de l’investissement
responsable 2016, par le Professeur Frank Coggins, titulaire de la Chaire
Desjardins en finance responsable.
Nous tenons tout d’abord à remercier le Réseau PRI Québec pour cette
opportunité qui nous permet aujourd’hui de vous présenter la Chaire
Desjardins en finance responsable.
Nous souhaitons aussi remercier Desjardins pour leur support financier ainsi
que la direction de l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke pour
avoir appuyé ce projet au cours des dernières années. En passant, il s’agit
bien de l’École de gestion, car je vous l’apprends peut-être, mais il y a
maintenant trois semaines nous sommes officiellement passés d’une faculté
d’administration à une école de gestion. Je vous rassure, le tout s’est fait
sans que nous ayons eu à faire nos boîtes. Nous sommes toujours dans le
même établissement, mais ce changement de nom va mieux représenter ce
que nous sommes et ce que nous faisons.
Je tiens bien sûr à vous présenter la Professeure Claudia Champagne, avec
qui je vais faire équipe pour développer cette nouvelle Chaire Desjardins en
finance responsable.
Comparativement à l’investissement responsable qui est un concept bien
défini et bien établi, la finance responsable est un concept qui demeure
relativement flou et qui reste à définir. Or, certains chercheurs et centres de
recherche ont proposé quelques définitions qui demeurent à géométrie
variable. L’une des définitions qui nous interpelle le plus est celle du centre
« for Responsible Business » de la réputée Université Berkeley. Ce centre
définit la finance responsable (ou durable) comme suit :
« La finance responsable (ou durable) réfère aux pratiques menant à la
création de valeur économique et sociale qui passe par les modèles,
les produits et les marchés financiers tout en s’inscrivant dans une
perspective durable et responsable. »
- http://responsiblebusiness.haas.berkeley.edu/events/bsbif.html
Bien que cette définition ne soit pas en contradiction avec les fondements
théoriques de la finance moderne, les pratiques de gestion qui en découlent
impliquent explicitement un comportement à la fois financièrement et
socialement responsable.
Or, de la bulle technologique (2000), des fraudes d’Enron (2001), de la crise
des subprimes (2007) et financière (2008 et 2009), en passant par la marée de
pétrole de BP dans le golfe du Mexique (2010) et les récents scandales LIBOR
(en 2012) et des Panama Papers (2016), les années 2000 sont marquées par
plusieurs événements qui ont mis en relief certains éléments inadéquats de la
gestion des entreprises et, dans certains cas, plus spécifiquement de la gestion
financière des entreprises. Parmi ces éléments inadéquats, mentionnons
parfois un manque d’éthique professionnelle, des objectifs de performance à
trop court terme, des problèmes d’agence ou encore une absence de mesures
de risque extra-financières dans les modèles d’évaluation des actifs. Alors que
les effets de la crise financière de 2008 et 2009 se font encore ressentir à
l’échelle mondiale, nous pensons que la finance responsable pourrait passer
d’un positionnement en périphérie des fondements théoriques de la finance à
une place beaucoup plus centrale.
La Chaire Desjardins en finance responsable vise précisément à contribuer
au développement de la finance responsable. Nous proposons notamment un
programme de recherche distinctif et innovateur dont les trois axes de
recherches se déclinent comme suit : (1) la gestion responsable de
portefeuille (2) le risque systémique et la responsabilité sociale du secteur
financier et (3) les risques extra-financiers et de réputation des entreprises.
Plutôt qu’expliquer dans le détail nos projets de recherche, j’aimerais
profiter de cette tribune pour davantage mettre l’accent sur l’espace de
collaborations que nous souhaitons mettre en place pour réaliser ce
programme de recherche.
La formation d’étudiants, qui représente bien sûr la relève de demain, et le
transfert bilatéral des connaissances entre le milieu universitaire et celui de
la pratique sont au cœur de la mission de cette Chaire.
Concernant plus spécifiquement la formation de la relève, nos expériences
passées démontrent que la réalisation des travaux de recherche des étudiants
en partie en entreprise constitue une formule gagnante pour toutes les parties
prenantes. Elle fournit aux étudiants une formation plus appliquée et favorise
aussi l’échange entre les chercheurs et les spécialistes de la pratique. Il en
résulte non seulement des projets de recherche plus porteurs et ancrés dans
la réalité, mais c’est aussi une occasion pour les partenaires de l’industrie de
tester, améliorer ou valider leurs outils et pratiques de gestion financière. À
la base de ces partenariats, nous proposons des formules d’essai-intervention
et de mémoire de maîtrise ainsi que des thèses de doctorat (DBA) qui
impliqueront, dans tous les cas, un court séjour en entreprise.
Un autre exemple de projet en cours qui illustre bien la dynamique souhaitée
pour réaliser les activités de la Chaire est le collectif de textes sur la finance
responsable. L’objectif de ce collectif consiste justement à mieux définir la
finance responsable et à en délimiter les frontières. À ce jour, nous attendons
plus d’une trentaine de textes de professeurs oeuvrant dans différents
domaines, soit des professeurs de finance, de comptabilité, d’économie, de
fiscalité, de santé et sécurité au travail, de marketing, d’éthique, de
philosophie, et j’en passe. À ces collaborations, s’ajoutent une dizaine de
textes de spécialistes de l’industrie qui viendront bonifier le collectif en y
apportant un point de vue plus appliqué. La parution de ce collectif est
prévue à l’automne 2017.
Un autre exemple de notre désir de diffuser les connaissances en matière de
finance responsable, cette fois au grand public, est la simulation boursière
Objectif Wall Street. Nous travaillons sur cette simulation depuis maintenant
cinq années, et une quarantaine d’étudiants en informatique ou en finance
ont participé activement à sa réalisation. Cette simulation boursière se
distingue d’ailleurs de toutes ses concurrentes puisqu’elle place les
participants devant des mises en situation qui font appel à des notions liées à
la finance responsable, notamment à une saine gestion de risque ainsi qu’à
l’éthique professionnelle. Cet automne seulement, près de 400 étudiants y
participent. Nous comptons bien sûr sur cette popularité pour la développer
davantage et rejoindre d’autres publics. Je vous invite d’ailleurs à visiter le
page d’accueil de la simulation à partir du lien internet qui paraît à l’écran.
 http://ows.usherbrooke.ca/
En terminant, nous profitons de notre présence parmi vous pour vous inviter
au lancement officiel de la Chaire Desjardins en finance responsable. Ce
lancement se tiendra au Campus de Longueuil de l’Université de Sherbrooke
le jeudi 17 novembre à partir de 17 h. Ce sera l’occasion d’échanger avec
vous et de vous présenter plus en détail nos projets de recherche. Nous
aurons aussi l’opportunité de vous décrire davantage les collaborations
possibles entre les chercheurs de la chaire et les spécialistes de l’industrie.
Aux personnes intéressées à assister à ce lancement, je vous invite à
communiquer par courriel avec Mme Marie-Josée Dostie, dont l’adresse
courriel apparaît à l’écran ([email protected]).
Merci de votre attention !
Sites internet utiles en lien avec la présentation.
 Centre Haas in responsible business de l’Université de California –
Berkeley
http://responsiblebusiness.haas.berkeley.edu/events/bsbif.html
 Chaire Desjardins en finance responsable
http://chairedesjardinsfinanceresponsable.recherche.usherbrooke.ca/
 Simulation Objectif Wall Street
http://ows.usherbrooke.ca/