Feuille de route 2050

Transcription

Feuille de route 2050
Communiqué de presse
Feuille de route 2050 :
Face à la schizophrénie européenne,
N. Kosciusko-Morizet doit faire les bons choix !
Paris, le 8 mars 2011 – La Commission européenne publie aujourd’hui deux communications clefs dans le
cadre de son initiative phare pour 2011 « Une Europe efficace dans l’utilisation de ses ressources» : une
« feuille de route pour 2050 » qui décrit un scénario climatique long terme de réduction des émissions de gaz
à effet de serre (GES), et un « plan sur l’efficacité énergétique en 2020 ».
S’il convient de saluer cette initiative en faveur d’une société européenne décarbonée d’ici 2050, les
documents publiés manquent d’atteindre leur cible pourtant à portée de tir. De plus, le RAC-F et ses
membres s’inquiètent du silence de la France sur ces sujets cruciaux pour le futur de nos politiques
climatiques et énergétiques.
Gaz à effet de serre : -25% en 2020, un objectif d’étape insuffisant
L’objectif proposé aujourd’hui par la Commission semble contradictoire car qu’il met à mal l’ambition à
horizon 2050 de réduire de 80% à 95% les émissions européennes. En effet, par un objectif plus faible en
2020, nous remettons à plus tard les investissements indispensables à réaliser aujourd’hui compte tenu de
leur durée de vie (celle d’une centrale à charbon est d’environ 30 ans). Cette inertie ne fera que rendre plus
onéreuses les politiques climatiques futures et donc plus difficile la lutte contre les changements climatiques.
Une réduction des émissions européennes de 30% en 2020 doit rester notre objectif.
Efficacité énergétique : encore très loin du concret
Si la Commission européenne estime qu’une réduction de 25% des émissions de gaz à effet de serre en
2020 est faisable grâce à des efforts dans le domaine de l’efficacité énergétique, ses communications
d’aujourd’hui se révèlent être vides de contenu à ce sujet. « Les propositions de la Commission
confirment la schizophrénie actuelle : après avoir affirmé que l’efficacité énergétique est une urgence
environnementale, économique et sociale, elle est incapable de proposer les changements qui s’imposent !
Pourtant nos consommations d’énergie sont toujours très loin de suivre la baisse nécessaire alors que les
solutions existent.» regrette Raphaël Claustre, Directeur du CLER.
France : la grande muette !
Alors que d’importants Etats européens et entreprises se sont officiellement positionnés en faveur d’un
objectif de -30% au niveau européen d’ici à 2020, la France reste étrangement muette.
Pour Anaïz Parfait, Chargée de campagne climat pour Greenpeace France, « aujourd’hui, une partie des plus
grosses entreprises françaises, comme Danone ou Capgemini reconnaissent qu’il est économiquement
rationnel que l’Europe adopte un objectif de -30%. Il est urgent que la France soutienne l’innovation
technologique en se positionnant pour plus d’ambition européenne.»
« Nous attendons de N. Kosciusko-Morizet qu’elle se prononce en faveur d’un objectif européen de réduction
des émissions sur le territoire de -30% d’ici 2020. Il en va de notre dynamisme économique et social. La
France pourrait ainsi diminuer son taux de chômage de 3 points en créant 700 000 emplois non
délocalisables. Cela nous permettrait aussi de combler plus de 15% du déficit de la sécurité sociale.
Tous les voyants sont au vert, il faut y aller !» déclare Sébastien Blavier, Responsable du pôle international
au Réseau Action Climat-France.
Le RAC-F publiera cette semaine sur son site internet www.rac-f.org une note d'analyse détaillée en
complément de ce communiqué de presse.
Contacts :
Sébastien Blavier – Responsable du Pôle International – RAC-F : 06 67 24 12 34
Cécile Delaittre – Chargée d’information et de communication – RAC-F : 01 48 58 83 92