La révolution numérique, une chance pour les quartiers prioritaires ?

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La révolution numérique, une chance pour les quartiers prioritaires ?
 La révolution numérique, une chance pour les quartiers prioritaires ? Cycle de qualification organisé à Profession Banlieue les 13, 20 et 27 novembre 2015 Rapport sur la transformation numérique de l’économie française en 2014, concertation nationale lancée en 2014 par le Conseil national du numérique, création d’une agence du numérique en 2015, numérisation des services publics, future loi sur le numérique à l’automne 2015, autant d’outils et bien d’autres pour accompagner les évolutions actuelles. L’Éducation nationale de son côté se met également à l’ère du numérique pour permettre aux jeunes générations de développer leur maîtrise des savoirs et des compétences numériques, afin qu’elles puissent faire du numérique un lieu d’émancipation et d’engagement. Pour mémoire, en mars 2014, Neelie Kroes, vice-­‐présidente de la commission européenne chargée de la stratégie numérique déclarait « l’absence de compétences numériques est une nouvelle forme d’illettrisme ». Beaucoup considèrent que l’usage du numérique est une chance pour les quartiers populaires, mais il ne faudrait pas sous-­‐estimer les risques d’accroissement des inégalités. Selon les données 2013 du Crédoc, un cinquième de la population n’a pas accès à Internet. Le taux atteint 40 % chez les plus démunis ou les personnes âgées. Même si dorénavant tous les milieux sociaux s’équipent, c’est dans les usages des technologies (démarches administratives en ligne, achats en ligne, mobilité…) que se logent les inégalités. Aussi est-­‐il important d’accompagner ces nouveaux usages. La création de postes de médiateur numérique ou de mise en place d’espace public numérique (Epn) vont dans ce sens. Pour autant, la révolution numérique fait également émerger de nouvelles compétences, de nouvelles pratiques et de nouveaux modes de relations entre les individus (pair to pair) : -­‐ Des outils numériques, simples à utiliser, et de moins en moins cher permettent dorénavant à toute personne ayant une idée de la tester et de la diffuser. Internet peut être un lieu d’épanouissement. C’est l’émergence des tiers lieux comme les fab lab, les espaces de coworking… -­‐ Des villes exploitent les Tic et le numérique pour récolter des données et, en utilisant des outils de simulation et de modélisation, améliorent l’offre de services aux habitants : gestion des transports, fluidification des relations avec les administrations, désengorgement des hôpitaux en maintenant des malades à domicile grâce aux appareils de surveillance médicale connectés… La ville connectée partage ses données, on parle d’open data. La ville connectée fait également participer les habitants, par le biais du réseau, aux projets d’aménagement, par exemple, redonnant tout son sens à l’idée de démocratie. -­‐ Le développement du numérique renouvelle également les logiques traditionnelles de l’échange entre particuliers, comme les systèmes d’échange locaux, le troc, le don… C’est l’explosion du covoiturage, de la vente d’occasion, du crowfunding, mais également de la mise en ligne de ressources immatérielles qui tous s’inscrivent dans un mouvement d’économie collaborative. On peut dorénavant accéder à des biens sans les posséder. Cette mise en réseau d’une multitude d’individus peut donner des opportunités de création d’entreprises. Comment en faire profiter les quartiers prioritaires ? Les professionnels dans les quartiers ont-­‐ils pris la mesure de ce qui joue avec la révolution numérique ? Sait-­‐on aujourd’hui que le Bon coin est devenu le premier site privé de recherche d’emploi, dépassant de loin Pôle emploi ? Quels types d’accompagnement alors doit-­‐on imaginer ? Profession Banlieue 15 rue Catulienne 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 48 09 26 36 / fax : 01 48 20 73 88 / Email : [email protected]
www.professionbanlieue.org
La révolution numérique, une chance pour les quartiers prioritaires ? Cycle de qualification organisé à Profession Banlieue les 13, 20 et 27 novembre 2015 Séance 1 : vendredi 13 novembre de 14 h 00 à 17 h 00 > Peut-­on encore parler de fracture numérique ? Repères sur les inégalités sociales et numériques Concernant le taux d’équipement en ordinateurs à domicile, les inégalités ont considérablement diminuées pour l’ensemble des ménages. Peut-­‐on encore parler de fracture numérique ? Y a-­‐t-­‐il un lien entre inégalités sociales et inégalités numériques ? Quelles pistes de réflexion peut-­‐on envisager pour faciliter l'inclusion sociale et numérique des individus ? Mickaël Le Mentec, ingénieur de recherche, université de Haute-­Bretagne -­ Rennes 2, CREAD -­ GIS Marsouin Les usages numériques des jeunes des quartiers Les sociabilités des jeunes se construisent aujourd’hui en grande partie autour et avec le numérique quelles que soient les classes sociales. Les adolescents des quartiers populaires sont donc tout autant connectés que les autres, mais qu’en est-­‐il de leurs usages ? La connaissance de leurs usages de Facebook, Snapchat, Youtube, pourra ouvrir de nouvelles pistes éducatives ou des points de vigilance. Sophie Jehel, maîtresse de conférences, centre d’études sur les medias, les technologies et l’internationalisation, université Paris VIII, Vincennes-­Saint-­Denis Séance 2 : vendredi 20 novembre de 14 h 00 à 17 h 00 > Une société en réseau, un enjeu pour les quartiers ? Gouvernance contributive, politique publique du numérique et enjeux Nos usages des outils du numérique transforment profondément la société, qu'il s'agisse du travail, de l'éducation, des loisirs, des modèles économiques ou du vivre ensemble. La mise en œuvre d'une politique publique du numérique sur Brest nous a appris l'importance d'une gouvernance contributive articulant « faire avec, être en attention, donner à voir, outiller et mettre en commun ». Michel Briand, élu au numérique (1995-­2014) à Brest, membre du Conseil national du numérique et responsable de formation d'ingénieur Des réseaux au cœur des quartiers La dynamique du numérique s'appuie sur des réseaux ouverts, une caractéristique à rapprocher des atouts des quartiers populaires dans leur dimension multiculturelle. Les rôles de chacun s’en trouvent transformés et de nouvelles compétences émergent, sur lesquelles on peut investir pour dégager de nouvelles marges de manœuvre en termes de développement local et d’insertion. Des outils comme les fab lab y participent. Denis Pansu, responsable innovation ouverte, Fondation Internet nouvelle génération (Fing), Paris Séance 3 : vendredi 27 novembre de 14 h 00 à 17 h 00 > Économie numérique, économie collaborative Les pratiques collaboratives au service du développement local Partager son matériel de bricolage, échanger des savoirs ou des services sont des pratiques qui ont toujours existé, mais qui sont aujourd'hui revisitées par le numérique. D'une pratique de voisinage nous sommes passés à une logique globale et de nouveaux services se développent désormais dans tous les champs de cette économie collaborative. Au-­‐delà des outils numériques qui facilitent la mise en relation entre individus, quelles sont les raisons qui expliquent le succès de Blablacar, du Boncoin ou d'Airbnb ? Répondent-­‐elles juste à une situation de crise ou sont-­‐elles la revendication d’une autre forme de société ? Quels sont les enjeux pour les quartiers populaires et plus largement, de quelles manières les pratiques collaboratives peuvent-­‐elles être mises au service du vivre ensemble ? Gwendal Briand, (co fondateur), association Collporterre, Brest Profession Banlieue 15 rue Catulienne 93200 Saint-Denis
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