Paroisse Saint Ferdinand des Ternes Dimanche 24 mars 2013
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Paroisse Saint Ferdinand des Ternes Dimanche 24 mars 2013
Paroisse Saint Ferdinand des Ternes Dimanche 24 mars 2013 Dimanche des Rameaux et de la Passion Homélie du Père Emmanuel Schwab Bénédiction des Rameaux Luc 19,28-40 Frères et sœurs, c’est une joie que de célébrer cette entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, et à Paris conjointement. Nous ne faisons pas chaque année la même chose. C’est à la fois chaque année la même entrée de Jésus, mais c’est chaque année différent car l’histoire avance, nous-mêmes nous avançons. Ça n’est pas toujours une progression qui se vit dans notre vie, mais c’est toujours une entrée nouvelle et renouvelée du Seigneur Jésus qui vient pour nous sauver et pour nous entraîner dans son sillage. Il vient livrer sa vie pour arracher tous les hommes à la loi du péché et de la mort. Les ânes sont nos maîtres, nous l’avons entendu dans cet Évangile : lorsque les disciples arrivent à Bethphagée, et qu’ils détachent le petit âne, on leur demande : « Pourquoi détachez-vous cet âne ? » Et ils répondent : « Le Seigneur en a besoin ». Pourquoi Jésus veut-il nous détacher du péché ? Parce qu’il veut avoir besoin de nous ! Pourquoi le Christ envoie-t-il ses apôtres et toute son Église détacher les hommes des liens du péché ? Parce qu’il veut avoir besoin de nous ! Pourquoi sommes-nous là, nous qui, au jour de notre baptême, avons été détachés ou allons être détachés des liens du péché et de la mort, en étant unis au Christ mort et ressuscité ? Parce que le Christ veut avoir besoin de nous ! Pourquoi voulons-nous nous-mêmes — mais le voulons-nous ? — annoncer l’Évangile à nos contemporains, qu’ils soient sans religion, juifs, musulmans, shintoïstes, bouddhistes, que sais-je encore…? parce que seul le Christ Jésus, Fils d’Israël, Fils de Dieu et Fils de la Vierge Marie peut libérer l’homme. Parce que seul le Christ Jésus a traversé la mort en vainqueur. Parce que seul le Christ Jésus nous donne en plénitude la miséricorde de Dieu. Parce que lui seul peut nous remettre debout. Pourquoi le Christ veut-il nous détacher ? Parce qu’il veut nous conduire au Père, et parce qu’il veut nous donner la plénitude. Frères et sœurs, il y a là une grande joie, pas seulement pour nous, mais pour le monde entier. Nous ne pouvons pas priver le monde de la joie de connaître le Christ. Ne nous demandons pas comment annoncer le Christ : nous le savons bien, c’est en vivant l’Évangile. Ce n’est pas d’abord notre discours qui convaincra quiconque, c’est la sainteté de notre vie. Les rameaux que nous portons en main, que nous remporterons chez nous, nous diront quotidiennement que nous sommes venus acclamer le Christ notre Sauveur. Mais si nous ne vivons pas de cette libération, si nous ne vivons pas en disciples du Christ… non seulement les ânes seront nos juges, mais les rameaux seront aussi nos juges, car ils nous rappelleront que nous avons menti en venant acclamer le Christ Sauveur si nous ne laissons pas le Christ être notre Sauveur. Et si nous avons conscience que le Christ nous sauve, comment pourrions-nous ne pas venir remercier Dieu notre Père de nous avoir donné Jésus, dimanche après dimanche, en célébrant l’Eucharistie. La joie de Dieu est à ce prix, elle est au prix de notre fidélité. Nous ne pourrons pas connaître la joie de Dieu sans être intimement unis au Seigneur Jésus, jour après jour, instant après instant. Ça n’est pas difficile, c’est le don de la grâce… Le voulons-nous ? Le décidons-nous ? Puisse cette célébration des Rameaux nous emporter dans cette décision pour que nous soyons des fidèles disciples du Christ. Aussi maintenant, avançons comme les foules de Jérusalem, heureuses d’acclamer le Messie ! Messe de la Passion ère 1 lecture : Isaïe 50,4-7 Psaume 21 ème 2 lecture : Philippiens 2,6-11 Évangile : Luc 22, 14-71 ;23,1-16.18-56 Je fais une brève homélie avant la lecture de la Passion pour nous aider à mieux l’entendre… « Le Seigneur m’a donné le langage d’un homme qui se laisse instruire pour que je sache à mon tour réconforter celui qui n’en peut plus. » Voilà comment commençait le passage du livre d’Isaïe dont nous avons entendu la lecture il y a quelques instants. C’est pour réconforter celui qui n’en peut plus que Dieu s’est fait homme. C’est pour réconforter celui qui n’en peut plus que Jésus est venu vivre sa Passion et se livrer sur la croix. C’est pour nous réconforter que le Christ vient saisir nos vies pour nous conduire au Père. Pourquoi l’Église relit sans cesse l’Évangile ? Parce que l’Évangile parle de nous. Parce que Jésus est ressuscité d’entre les morts, ce qu’il a vécu durant toute sa vie terrestre, c’est ce qu’il continue de faire au milieu de nous. Les Évangiles, en nous parlant du ministère public de Jésus, parle en fait de notre histoire. Lorsque nous écoutons la Passion, nous allons entendre, — surtout chez saint Luc — comment la communauté des apôtres est divisée : ils discutent pour savoir qui est le plus grand, et ils se chamaillent autour de la table alors que Jésus vient de dire que l’un d’eux va le livrer… Il va y avoir Judas qui le livre et qui le livre par un baiser : « C’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme » dit Jésus retourné, bouleversé. Ainsi de nous : il nous arrive de livrer Jésus par un baiser. Je veux dire que nous disons au Seigneur que nous l’aimons, et en même temps que nous sommes capables de pécher parfois gravement, en l’oubliant, en fermant les yeux, en ne le voyant plus, en lui disant : « Tu es prié, pendant quelques instants au moins, de dégager de l’horizon ». Nous allons entendre comment, parmi les chefs des prêtres et les Pharisiens, il y a une espèce de haine envers Jésus, ils veulent vraiment dégager Jésus de leur horizon. Nous allons entendre comment Pilate, pourtant convaincu de l’innocence de cet homme, le livre cependant parce que politiquement il veut sauver sa peau. En fait nous allons entendre dans cet évangile ce que nous lisons sans cesse dans nos journaux, ce que nous vivons, ce dont nous sommes capables nousmêmes… Et au milieu de tout cela, nous allons chercher à contempler le Christ Jésus qui vient nous arracher à cette logique-là, qui vient nous arracher à la logique du mensonge, à la logique du mépris, à la logique du jugement. Il vient prendre sur lui nos péchés. Puissions-nous, en méditant cette Passion, voir monter en nos cœurs un vrai amour pour Jésus. Puissions-nous voir monter en nous aussi des larmes, non pas sur Jésus — Ne pleurez pas sur moi mais pleurez sur vous et sur vos enfants — mais sur nous, et pleurer nos péchés en contemplant le Christ en sa Passion. Puissions-nous décider toujours plus profondément de nous convertir, de renoncer au péché, de choisir de suivre le Christ. Puissions-nous, en écoutant cette Passion, décider fermement de recevoir d’ici Pâques le sacrement de pénitence et de réconciliation, pour que ce salut qui nous est donné nous atteigne jusqu’en notre chair et que nous puissions célébrer dans la nuit de Pâques la résurrection comme un véritable renouveau de notre vie… Béni soit Dieu ! Amen.