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Sarcophage de Tanetchedmout, une restauration à suivre communiqué de presse, septembre 2012 Le sarcophage de Tanetchedmout, chanteuse d’Amon à Thèbes voilà quelques 3000 ans, va intégrer pour la première fois les vitrines des collections permanentes du Département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre. Conservé au Louvre depuis le XIXe siècle mais trop fragile et trop endommagé pour pouvoir être exposé au public, ce sarcophage de bois polychromé à l’effigie de la défunte, vient d’être restauré grâce à la générosité des donateurs du musée, à la suite d’un appel au mécénat individuel. Ill.1. Détail de l’intérieur de la cuve en cours de nettoyage. © Anne Portal/ C2RMF/ musée du Louvre Des spécialistes au chevet de Tanetchedmout A cette occasion et grâce au précieux concours du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF), l’œuvre a pu faire l’objet d’une campagne complète d’étude, d’imagerie scientifique (radiographie, UV, infrarouge et infrarouge « fausses couleurs »), d’analyses des matériaux et de restauration (XRF, UV-visible, MEBEDS). Deux restauratrices spécialisées en polychromies égyptiennes, Marta Garcia Darowska et Anne Portal, ont mené les interventions de restauration qui ont rendu au sarcophage un aspect et une lisibilité qu’il avait perdus au fil du temps (Ill. 1). La couche picturale, décrassée et débarrassée d’une grande partie des surpeints modernes – des restaurations anciennes qui avaient mal vieilli (Ill. 2), a retrouvé l’incroyable fraîcheur de ses couleurs et livre aujourd’hui au spectateur la richesse de son iconographie funéraire, typique de ces fameux « cercueils à fond jaune » de la XXIe dynastie (Troisième Période intermédiaire). Le fond de la cuve, qui était entièrement noirci et obscurci par la crasse du temps, est notamment redevenu lisible et on peut y voir, dans toute l’élégance de sa représentation, une grande figure en pied de la déesse Nout, déesse du ciel. La représentation au fond du sarcophage, juste sous la momie, indique qu’elle accueille en son sein la défunte Tanetchedmout qui, régénérée, peut bénéficier de la vie éternelle (Ill. 3). Ill. 2. Détail de la cuve, côté dextre avant restauration: surpeints débordant sur la polychromie originale © Marta Garcia-Darowska/ C2RMF/ musée du Louvre Ill.3. Intérieur de la cuve après restauration. © Marta Garcia-Darowska/ C2RMF/ musée du Louvre La palette des artisans Les analyses physico-chimiques menées par Sandrine Pagès-Camagna (laboratoire du C2RMF) ont livré d’intéressantes informations sur les pigments utilisés pour le décor peint du sarcophage. Si la palette est classique pour cette époque et pour cet usage (du « bleu égyptien », du vert de cuivre, de l’oxyde de fer pour les rouges, des ocres pour les jaunes et du noir de carbone entre autres), il a cependant été découvert que les carnations jaunes – typiquement féminines – du visage de Tanetchedmout sur le couvercle anthropomorphe du cercueil ou de celui de la déesse Nout peinte au fond de la cuve, contiennent de l’orpiment (sulfure d’arsenic), un pigment jaune vif qui rappelle l’aspect de l’or, métal incorruptible dont les Egyptiens pensaient qu’il constituait « la chair des dieux » et qu’il garantissait la conservation éternelle. De même les analyses ont montré que des grains d’orpiment avaient été mélangés au vernis antique qui recouvre le décor peint, lui conférant cette teinte dorée et chatoyante. Un programme de recherche international Fraîchement restauré et ausculté de près par différents spécialistes, égyptologues et chimistes, le cercueil de Tanetchedmout est la première œuvre à pouvoir désormais s’intégrer dans un programme de recherche international lancé par le Museo Egizio du Vatican autour des « cercueils à fond jaune » de la XXIe dynastie. En effet, le Musée du Louvre a signé cette année, dans la foulée de l’étude et de la restauration du sarcophage de la chanteuse du dieu Amon, une convention de partenariat scientifique avec le musée du Vatican pour l’étude conjointe des collections respectives conservées par l’un et l’autre musée. Le musée des antiquités de Leyde, aux Pays-Bas, s’est également associé au projet et les travaux conjoints ont pu commencer cet été autour de ce remarquable corpus. Les résultats escomptés aboutiront sans aucun doute à une meilleure connaissance des pratiques artisanales et funéraires dans l’Egypte du début du premier millénaire avant Jésus-Christ. Rendre visite à Tanetchedmout ? Le public pourra pour la première fois contempler Tanetchedmout dès l’automne 2012 dans les salles du Département des antiquités égyptiennes (rez-de-chaussée de l’aile Sully, circuit thématique, salle 16 « La tombe ») où une vitrine sera entièrement consacrée à sa splendeur retrouvée. C2RMF Musée du Louvre Direction de la communication Contact Presse: Sophie Lefèvre, Vanessa Fournier Anne-Laure Béatrix Contact presse : Yseult Chehata 01.40.20.56.65/ [email protected] 01.40.20.67.10/ [email protected] 01.40.20.24.05/ [email protected] Service communication