Recommandations pour palier à la sécheresse en production ovine
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Recommandations pour palier à la sécheresse en production ovine
RECOMMANDATIONS POUR PALIER A LA SECHERESSE EN PRODUCTION OVINE 1/ Sevrer les agneaux allaités à l’herbe Pour les agneaux âgés de plus de 70 jours, un sevrage plus précoce qu’à l’accoutumé est à envisager compte tenu des conditions climatiques de ces dernières semaines impactant la production des prairies. Une fois taries, les brebis vides présentent de faibles besoins et se satisfont d’herbe de médiocre qualité. Les agneaux sont alors finis en bergerie. Attention à la transition alimentaire afin de ne pas perdre d’agneaux d’acidoses, en particulier pour les agneaux sevrés à moins de 100 jours et ceux qui ne disposaient pas de nourrisseur avec leurs mères. Dans tous les cas, il faut respecter une transition alimentaire s’ils ne consommaient pas 500 g de concentré à l’herbe. Une transition alimentaire délicate Commencer alors à distribuer de très faibles quantités de concentré (100 g par agneau) et augmenter très progressivement en vérifiant que tous vont à l’auge. Selon la nature du concentré, cette période d’adaptation se prolonge 2 à 3 semaines avec un aliment complet et 1 à 2 semaines de plus avec un mélange fermier. L’incorporation de bicarbonate de soude à raison de 5 à 10 g par agneau pendant 15 jours limite les risques d’acidose. Enfin, la paille comme unique fourrage convient parfaitement aux agneaux. Ils ne consomment pas davantage de concentré qu’avec du foin. En cas de pénurie de stocks et de manque important de trésorerie, la vente d’agneaux en maigre peut s’envisager. Le coût d’alimentation d’un agneau sevré à 80 jours jusqu’à la commercialisation est de l’ordre de 20 € au total. 2/ Alimentation des brebis cet été : Dans le cas où il n’y a plus d’herbe, distribuer du fourrage en se limitant à une seule parcelle afin d’éviter que les brebis ne dégradent la prairie. S’assurer que les animaux aient à boire en quantité et en qualité et en leur laissant du sel à disposition. Calculer au plus juste Les charges de concentré et de fourrages acheté pèseront lourd cette année. La réforme des brebis improductives est la mesure la plus radicale pour réaliser des économies. La constitution de lots selon le stade physiologique et le suivi régulier de l’état des animaux permettent aussi d’éviter le gaspillage. 1/ Réduire le nombre de bouches à nourrir : Il faut trier et réformer les improductives • Les brebis âgées et/ou en mauvais état corporel. • Les femelles avec un seul quartier de lait, limitant le nombre d’agneaux allaités et leur croissance. • Les « mauvaises » mères qui adoptent mal leurs agneaux. • Les brebis (souvent grasse) qui ratent régulièrement leur agnelage. • Les boiteuses chroniques. 3/ Notation de l’état corporel des brebis. Surtout lorsque l’on distribue de la paille, le suivi de l’état d’engraissement des brebis à certains stades physiologiques est indispensable. Pour cela l’éleveur possède par palpation dorsale au niveau des reins. Une vingtaine de brebis suffit, l’important est de les choisir les plus représentatives possibles du troupeau. En fin de gestation et à la mise bas, les brebis doivent être « en état » afin d’assurer un poids de portée suffisant puis une bonne lactation. En effet à cette période les besoins sont difficilement couverts par l’alimentation et la brebis doit puiser sur ses réserves de graisse. 4/ Diagnostic de gestation. Il est conseillé 45 jours après la lutte de réaliser une détection de gestation afin de pouvoir alloter les vides, les pleines avec un agneau et celles avec 2 agneaux ou plus. Le coût avec dénombrement est de l’ordre de 1,5 € par brebis soit l’équivalent d’une douzaine de kilos de paille. Il est donc facilement compensé par l’économie sur l’alimentation. Il est possible de trouver dans les vides celles qui sont réellement improductives. 5/ Mise en reproduction : En système herbager, la mise à la lutte peut être décalée au moins d’un mois voire même de deux, soit des mises en lutte en septembre octobre au lieu d’Août. On gagnera deux mois d’hivernage avec des animaux à faible besoin et on pourrait profiter de la mise à l’herbe pour les brebis en début de lactation. Mais on risque de perdre sur le prix des agneaux à la vente en été 2016. En système rustique avec trois périodes d’agnelage par an ou système 3 agnelages en 2 ans, la lutte d’été doit être maintenue pour éviter des décalages dans le système. Le report de l’agnelage de décembre se décalerait en avril et il n’y aurait pas d’agnelage en Août 2016. Par contre, les brebis ayant élevées des doubles sur l’agnelage d’Août 2015, et même pour celles ayant élevées des simples, la remise en lutte en automne peut être décalée sur mars 2016, ainsi les brebis resteraient en bergerie tout l’hiver qu’avec des besoins d’ entretien. 6/ Achat d’aliments « type sécheresse » Des firmes d’aliments proposent des aliments « type sécheresse » à des prix souvent intéressants. Ils sont fibreux mais de valeurs alimentaires inférieurs à des céréales. Avant de passer commande, il est impératif de demander la composition, la valeur en UFL, PDIN et PDIE, et de vérifier s’il est conforme aux cahiers des charges (« agneau de l’Adret », « label rouge », …) COMMENTAIRES Il est impératif de garder le foin pour les brebis en lactation et fin de gestation. Il n’est pas possible de nourrir des brebis avec peu de foin ou de paille, il faut qu’elles mangent suffisamment de fourrage grossier pour d’une part ruminer et d’autre part d’être rassasiées. Pour estimer les stocks nécessaires pour l’alimentation du troupeau, les besoins (y compris le foin pour les agneaux) sont variables en fonction du système : Système brebis prolifiques (Grivette – F1 Grivette / Ile de France) 380 à 400 kg de MS par brebis (6 mois d’hivernage) Système brebis rustiques (Rava – BMC – Noire du Velay – Limousine) 300 à 350 kg de MS par brebis (6 mois d’hivernage) Système herbager (Charollais – Ile de France – Croisées Viande) 250 kg MS par brebis (4 mois d’hivernage) Si les animaux doivent être nourris à l’intérieur en été, les besoins seront comparables à la période hivernale. A titre indicatif, les brebis à l’entretien ont besoin d’au moins 1 kg de MS de fourrage grossier par jour, 2 kg pour celles en lactation. DES IDEES DE RATIONS Utilisation de la paille : La paille de céréales est un aliment pauvre en sucres solubles, en matières azotées, en minéraux et en vitamines. C’est un fourrage encombrant et peu digestible. Mais bien complémentée, c’est une ressource dans les rations des ruminants pour palier le déficit fourrager ou le manque d’herbe. Pour des animaux à besoins modérés, la paille est le fourrage le plus simple à utiliser. Elle doit être d’excellente qualité et distribuée à volonté. Accepter des refus (de l’ordre de 25 à 45 %) sinon les quantités consommées seront insuffisantes et les mettre dans la litière tous les jours. S’assurer de la consommation de paille selon les préconisations. Surveiller le comportement des brebis car certaines supportent mal ce régime. Possibilité d’incorporer de la mélasse pour améliorer l’appétence. Apporter des minéraux car la paille est pauvre en phosphore et mettre toujours du sel à disposition. S’assurer d’un abreuvement en qualité et en quantité. Il est difficile d’établir tous les types de rations avec tous les types génétiques et les différents stades physiologiques. Quelques exemples vous sont donnés. A l’entretien Brebis de 60 kg Paille 2 2 2 2 kg kg kg kg Céréales Soja 200 g 200 g 70 g Colza Luzerne18% Minéral Type 10/14 10g 10 g Pulpe 240 g 70 g 200 g 250 g 100 g 10 g ll faut s’assurer que les brebis consomment au moins 1 kg de matière sèche de paille soit 1,2 kg brut. Les besoins augmentent de 100 g de céréales pour 10 kg de poids vif en plus. Les rations sont prévues pour des brebis en « état » sans besoin de remise en état ou de lutte, sinon rajouter 200 à 300 g de céréales. En gestation Pour les brebis en fin de gestation, il faut tenir compte du poids de la brebis et de la portée. L’augmentation de l’apport de concentré se fera au fur et à mesure de l’avancement de la gestation. Brebis de 60 kg avec 2 agneaux au dernier mois de gestation : Il est préférable de distribuer du foin car il sera difficile de d’équilibrer la ration. On rajoutera 100 g de céréales pour 10 kg de poids vif en plus. Paille 0,5 kg de MS 0,5 kg de MS 0, 5 kg de MS 1 kg de MS 1 kg de MS 1 kg de MS Foin 0,5 kg de MS 0,5 kg de MS 0,5 kg de MS Céréales 610 g 500 g 550 g 590 g 710 g 330 g Soja 200 g 130 g Colza 320 g 450 g 250 g Brebis en lactation En lactation, il est pratiquement impossible de nourrir les brebis avec de la paille (besoins multipliés par 2 ou 3 par rapport à l’entretien) aussi on leur réserve le meilleur foin. - Brebis allaitant un agneau (brebis 70 kg) Paille Foin Céréales Soja 1kg 1kg 1kg 1kg 1kg 1kg 400 g 200 g 350 g 150 g Luzerne 18 % 250 g Minéral type 10/14 25 g 20 g 20 g Colza Minéral 450 g 30 g type 6/21 20 g type 10/14 20 g type 6/21 Colza 620 g - Brebis allaitant deux agneaux (brebis 70 kg) Paille Foin Céréales Soja 1kg 1kg 1kg 1kg 1kg 1kg 1 kg 770 g 950 g 300 g Luzerne 18 % 950 g