Violence en milieu scolaire - Fédération des enseignantes et
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Violence en milieu scolaire - Fédération des enseignantes et
Violence en milieu scolaire Entrevue avec Yves Morin, victime de la tragédie du collège Dawson Yves Morin, témoin involontaire des tristes événements du collège Dawson, est bien placé pour parler de violence en milieu scolaire. Bien qu’il prévienne de ne pas le qualifier de héros, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a été très courageux lors de la tragédie survenue le 13 septembre dernier. Une journée gravée dans sa mémoire En début d’après-midi, M. Morin parcourait le deuxième étage du collège lorsque des rafales de mitraillette ont commencé à se faire entendre. Après avoir encouragé le personnel et les étudiants à évacuer le collège avec d’autres collègues, M. Morin et ces derniers trouvent refuge à l’intérieur de l’imprimerie. C’est à ce moment qu’il aperçoit une jeune étudiante qui se dirige vers l’atrium où sévit le tireur fou. N’écoutant que son courage, M. Morin ouvre la porte de l’imprimerie pour harponner la jeune fille et la coucher sur le sol à l’intérieur de l’abri. La manœuvre attire l’attention du mitrailleur qui vise alors vers l’imprimerie et atteint M. Morin à l’épaule. Heureusement, il réussit à se réfugier à l’intérieur de la salle en attendant que le calme revienne. L’épisode qui lui a paru durer des heures ne s’est produit que pendant une vingtaine de minutes. M. Morin en profite pour saluer le travail efficace des policiers et des ambulanciers. Inexplicable ? Il est difficile d’apporter des explications simples à un événement aussi inexplicable. M. Morin comprend mal les raisons de cette tragédie. Il pointe toute- fois le contrôle des armes à feu, particulièrement celui des armes semi-automatiques. « Comment se fait-il qu’il soit légal de posséder une carabine semi-automatique Beretta comme celle utilisée à Dawson ? Ces armes devraient être exclusivement confinées aux centres de tir et ne jamais en sortir », s’indigne M. Morin. Selon lui, la prévention est aussi fondamentale pour éviter de tels événements. Mais qui dit prévention, dit aussi ajout de ressources. Des ressources insuffisantes Afin d’illustrer le manque de ressources, M. Morin souligne qu’il est devenu l’unique menuisier employé par le collège Dawson alors qu’ils étaient quatre à occuper cette fonction au moment de son embauche, il y a à peine six ans. La même situation prévaut pour d’autres catégories de personnel, à commencer par l’infirmière qui est seule pour une population de 7000 étudiantes et étudiants le jour et plus de 3000 inscrits au cours du soir ! Yves Morin, menuisier au collège Dawson Photo : Jean-François Leblanc M. Morin est membre du Syndicat du Comment fait-on pour s’en remettre ? personnel de soutien de Dawson, affilié à la Fédération du personnel de soutien Selon M. Morin, la seule façon de se remettre d’une tragédie de de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ). la sorte est d’en parler le plus La CSQ est aussi présente au collège Dawson possible et de ne pas hésiter à recourir à de l’aide en cas de beavec l’Association of professionals of Dawson soin. Au moment de notre visite, M. Morin était toujours en College, affiliée à la Fédération du personnel arrêt de travail afin de guérir de ses blessures. Bien que les nom- professionnel des collèges (FPPC). breux traitements médicaux l’occupent un peu, il trouve le temps long et a bien hâte de retourner au travail. Parions que ses collègues réserveront un accueil chaleureux à leur courageux confrère. Bravo, M. Morin ! Gabriel Danis, Agent d'information, CSQ Cahier collégial • Automne 2006 7