Revues de littérature - La revue de l`ostéopathie
Transcription
Revues de littérature - La revue de l`ostéopathie
n S i =1 x x x x x x La Revue de l'Ostéopathie x x (p=0,05) 2 x a x x xx x Actualités Revues de littérature Cette rubrique est destinée à communiquer sur les évènements concernant la recherche en ostéopathie : congrès scientifiques, synthèses de recherches, activités d’associations et organismes dédiés à la recherche et sur toute nouveauté scientifique utile aux ostéopathes Haynes, M. J., Vincent, K., Fischhoff, C., Bremner, A. P., Lanlo, O. and Hankey, G. J. (2012), Assessing the risk of stroke from neck manipulation: a systematic review. International Journal of Clinical Practice, 66: 940–947. doi: 10.1111/j.1742-1241.2012.03004.x Haynes, M. J., Vincent, K., Fischhoff, C., Bremner, A. P., Lanlo, O. and Hankey, G. J. (2012), Evaluation du risque d’accident vasculaire cérébral après manipulation cervicale : revue systématique. International Journal of Clinical Practice, 66: 940–947. doi: 10.1111/j.1742-1241.2012.03004.x Les dissections d’artères cervicales (vertébrale ou carotide) peuvent être consécutives de manipulations vertébrales cervicales. Bien que ces types d’AVC se produisent rarement, la littérature ne permet pas de savoir si il existe une forte association entre les manipulations cervicales et les dissections d’artères cervicales. Le fait que de nombreuses dissections d’artères cervicales semblent être déclenchées par de simples activités quotidiennes impliquant des mouvements quotidiens de rotation et/ou d’extension suggère que dans de nombreux cas d’AVC temporellement liées aux manipulations cervicales préexistait une dissection artérielle avant le geste thérapeutique. Cette revue systématique de la littérature vise à déterminer s’il existe un niveau de preuve suffisant en faveur d’un lien étroit entre manipulation vertébrale cervicale et dissection d’artère cervicale. Dans cette revue de littérature de Haynes et al. publiée dans la revue International Journal of Clinical Practice en décembre 2012 les lignes directrices PRISMA pour les revues de littérature ont été suivies. La revue de littérature a été effectuée en recherchant les articles concernant les manipulations cervicales dans les bases de données PubMed, Embase, CINAHL et AMED. Les articles ont été inclus s’ils répondaient aux critères d’inclusion. Les critères d’inclusion étaient « études cas-témoins » traitant des effets indésirables liés au « traitement avec manipulations cervicales » et/ou « mouvement/positionnement/mobilisation cervicale ». Quatre études cas-témoins et une étude cas-témoin qui comprenait une étude cas-croisé répondaient aux critères d’inclusion. Toutes les études incluses présentent des biais et ne contrôlent pas suffisamment les facteurs de confusion. Numero 9-1: 2013 www.larevuedelosteopathie.com 39 Revues de littérature Les études extraites étaient : L’étude de Rothwell et al., qui est une étude cas-témoins rétrospective dans laquelle les dossiers d’hospitalisation ont été utilisés pour identifier les cas et les dossiers d’assurance-maladie pour détecter l’exposition. Les cas étaient des patients ayant subi un AVC vertébro-basilaire. Leur exposition au traitement manipulatif a été comparée au groupe témoin (non-AVC) avec appariement sur l’âge et le sexe. Dans cette étude, pour les patients dont l’âge était inférieur à 45 ans, les résultats suggèrent une forte association une semaine après les traitements manipulatifs, avec quatre cas (3,6 %) par rapport aux quatre contrôles (0,9 %) (OR brut=3,94 [IC 95 % = 0,9915,78]). médecin : OR=3,57 [IC 95 %=2,17-5,86]). L’association était encore plus forte pour les visites dans les 24 heures précédant l’hospitalisation (chiropraticien : OR=12,00 [IC 95 %=1,25-115,36] ; médecin : OR=11,21 [IC 95 %=3,5935,03]). Chez les sujets de plus de 45 ans, il n’y avait pas d’association significative entre les visites chez un chiropraticien et les AVC (OR=0,83 [IC 95 %=0,52-1,32]) dans les 30 jours et de 0,55 [IC 95 %=0,16-1,85] dans les 24 heures, par contre des associations positives ont été calculées entre les visites chez un médecin et les AVC (OR=2,67 [IC 95 %=2,25-3,17]) dans les 30 jours et de 6,65 [IC 95 %=4,18-10,58] dans les 24 heures. Les auteurs concluent que leur étude confirme l’excès de risque d’AVC vertébro-basilaire après une prise en charge chiropratique mais que ce risque est similaire après une prise en charge médicale classique. Ce qui pour eux conforte l’hypothèse que ces risques accrus d’AVC vertébro-basilaire seraient dus à des patients souffrant de douleurs cervicales et de maux de tête résultant d’une dissection de l’artère vertébro-basilaire pré-existante ou débutante au moment de la consultation. L’étude de Smith et al., est également une étude cas-témoins rétrospective. Les auteurs ont mis en évidence une forte association entre carence en vitamine A et accident vertébro-basilaire avec sept cas de carence en vitamine A (Cas) (14 %) par rapport aux témoins (3 %) (OR ajusté=6,62 [IC 95 %=1,4-30]). Cette étude ne met pas en évidence d’autre association, en particulier concernant le risque d’accident vertébro-basilaire. Thomas et al. ont mené une étude cas-témoins rétrospective ou les dossiers hospitaliers ont été utilisés pour identifier les cas de dissection d’artère cervicales. Les auteurs ont mesuré les expositions à des traitements manipulatifs et à tout autre traumatisme cervical dans les trois semaines précédant la dissection. Le groupe témoin était apparié sur l’âge et le sexe de patients ayant présenté d’autres types d’accident vasculaire cérébral. Ils ont mesuré une forte association entre manipulations cervicale et dissection (OR brut=12,80 [IC 95 %=1,58-104,3], OR ajusté=12,7 [IC 95 %=1,43-112,0]). Par ailleurs, il y a également une forte association avec un traumatisme crânien récent ou un traumatisme cervical (OR brut=25,5 [IC 95 % = 5,71-96,9], OR ajusté = 23,5 [IC 95 %=5,71-96,9]). L’étude de Dittrich et al. est une étude cas-témoins prospective. Les cas étaient des patients avec dissections d’artères cervicales diagnostiquées, et les contrôles étaient appariés sur l’âge et le sexe. Sept cas (12,8 %) ont déclaré avoir été manipulés dans les sept jours précédant la dissection, par rapport à trois contrôles (6,4 %). Néanmoins les OR comparés ne sont pas significatifs (OR brut=2,1 [IC 95 %=0,5-9,1]); (OR ajusté=1,5 [IC 95 % = 0,3-6,9] p=0,3). Néanmoins, dans une analyse cumulative de tous les facteurs de risques mécaniques, y compris les manipulations cervicales, une différence significative a été trouvée entre les deux groupes (p=0,01). A ce jour, il n’existe donc pas un niveau de preuve suffisant en faveur d’un lien étroit entre manipulation vertébrale cervicale et dissection d’artère cervicale, mais l’analyse de l’ensemble de ces études ne permet pas non plus d’exclure cette potentielle association. Les prochaines études devront minimiser les biais et mettre en évidence les facteurs de confusion. Idéalement elles devront avoir un nombre suffisant de cas pour permettre une analyse par sous-groupe pour les différents types de manipulations cervicales. L’étude de Cassidy et al. est une extension de l’étude de Rothwell et al. Elle visait à contrôler les facteurs de confusion en comparant les expositions de visites chez des chiropracticiens aux patients visitant des médecins. Chez les patients de moins de 45 ans, les visites chez un chiropraticien ou un médecin dans les 30 jours étaient environ trois fois plus nombreuses chez les cas que chez les témoins (chiropraticien : OR=3,13 [IC 95 %=1,48-6,63] ; n 40 S i =1 x x x x x x La Revue de l'Ostéopathie x x2 (p=0,05) x xx x x x a Numero 9-1: 2013