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ETABLE Appellation médiévale: Parrochia de Stabulo vers 1250. Curatus de Stabulis au 14e siècle. Parrochialis ecclesia Sancti Laurentii de Stabullis (1444). Stabulum, à celle époque, s'il a, bien entendu, le sens d'étable ou d'écurie, a aussi celui d'auberge ou d'hôtellerie. Ainsi, Saint-Augustin dans son récit le Bon Samaritain, nomme "Stabularius" l'hôtelier qui avait soigné le malade relevé mi-mort sur la route. Habitant: les Etablerains. Population: 1689: 580 h (?); 1756: 196 Majeurs (?); 1776: 276 h; en 1806: 310 h ; en 1848 : 469 h ; en 19J1 : 279 h ; en 1936: 220 h ; en 1975: 231 h ; en 1982 : 231 h. Altitude: 643 au chef-lieu - s 'échelonne de 400 à 800 tn . A 4 km de La Rochelle, 13 km de Pontcharra et 34 km de Chambéry. Supelficie : 270 ha dont 61 en bois. Etable est dans l'ancienne province de Savoie jusqu 'au 18e siècle, dans le canton de La Rochelle, département du Mont-Blanc de 1793 à 1814, puis dans la province de Savoie propre et le mandement de La Rochelle de 1816 à 1860. Depuis, elle appartient au canton de La Rochelle et à l'arrondissement de Chambéry. Au point de vue religieux, elle fait partie jusqu'à la Révolution du Diocèse de Maurienne et du Décanat de La Rochelle, puis du diocèse de Chambély. Hameaux et lieux-dits : Comba, Foyat ou Foiau, Le Garapon ou Gorapan, Les Granges, le Villaret. S'étageant sur la pente ouest de la montagne de l'Huïlle, surplombant a insi la gorge du Gelon supérieur et la basse vall ée du Gelon inférieur sur la rive droite après qu'il a fait son coude, le chef-lieu d'Etable se resserre entre deux passages difficiles et sinueux, taillés dans le schiste, de la route qui va de La Rochette à La Table. L'endroit est une agréable croupe, en pente douce, à la vue très dégagée sur Arvillard, Presle, La Rochette, le Grésivaudan, la Chartreu se et le Mont Raillan. C'est un village en partie ancien, aux maiso ns de minces pierres plates, le plus souvent amalgamées avec de plus gros blocs blancs. De fortes charpentes de bois supportent les vieux toits de lauzes et laissent ouvertes de vastes granges. Autour de ce noyau et en revenant vers La Rochette, des constructions plus récentes se dispersent parmi les noyers, les pommiers, laissant vivre quelques vignes face à Presle et respectant des boqueteaux de frênes. Le hameau du Villaret, groupé aussi, bénéficie d'un vrai plateau, plus large et plus généreusement exposé: il a davantage de vignes et de constructions neuves. On dit qu'en plantant une vigne au chef-lieu, face à l'école, on a trouvé une sé1"ie de sépultures avec des vases de terre cuite d'époque romaine, mais tous brisés. Au Ile siècle, la paroisse, comme bien d'autres du canton, dépend du prieuré conventuel clunisien de SaintPierre d'Allevard dont le patron est Saint-Laurent. Au 16e siècle, son t signalées en outre les chapelles de SaintAntoine, de Saint-Félix et de SaintBlaise (fondée peut-être par Noble Antoine d'Albiez du Verneil, châtelain de l'Huïle en 1522) et celle de SainteCatherine, fondée par un recteur . La visite pastorale de 1632 demande qu 'on refasse le plafond et le pavement de l'église. Elle note un tableau dans la chapelle N .0 . de la Piti é, déjà signalé en 1609, un autre tableau daté de 1628 dans la chapelle de N.O. de la Consolation et Sainte-Barbe: on y voit la Vierge ouvrant so n manteau au-dessus de Jésus enfant, entourée de Sainte-Barbe et Sa inte-Agathe, avec au -dessus les armoiries de Jean d'Albiez surmontées 513 Vue générale (cliché M. Messiez). d'un pic triangulaire palissadé sur lequel un chevali er tient en main sa bannière . Ce blason rappelle le temps où les Albiez étaient chargés de la défense du château de l' Huïlle. L'an 1688 voit arriver le curé Micquet Louis de Fontcouverte qui administrera bien longtemps cette paroisse et laissera un tenace souvenir de dévouement et de générosité envers les pauvres d 'un village qui croît en nombre par l'adjonction du Verneil; il fait d'ailleurs à cette occasion élargir l'église en lui ajoutant deux chapelles latérales. C'est lui qui es t à l'origine, en 1689, de deux confréries, celle du Saint-Sacrement et celle du Rosaire attachée à la chapelle SaintAntoine. Vers 1715, il fa it réparer l'église et son clocher, avec aménagement de la voûte de la nef, la charge étant supportée par Etable et Le Verneil. Attachante, elle l'est encore cette église, lorsqu'on entre par le clocher qui sert de porche, percé de quatre baies, dont l'ouverture sur le cimetière à gauche et celle sur la cure, à droite. Félix 514 Bernard, longtemps curé dans cette vallée des Huïlles, a amoureusement décrit ses vieilles églises. 11 voit dans celle d 'Etable des restes du 12e comme la base du clocher, que la Révolution a fait raser, et les deux dernières travées. "Au premier étage du clocher, on peut voir de l'intérieur une belle fenêtre géminée romane dont l'appareil est en tuf" . A l'intérieur, " les puissantes voûtes d'arêtes des deux travées inférieures de l'église sont un simple blocage en tuf. A la 3e travée, le style change: les quatre voûtains sont subdi visés par des arcs dits tiercerons" . Le chœur sera encore aménagé en 1835 ainsi que le bandeau de mou lures surajoutées à la hauteur des chapiteaux. Quel est l 'aven ir d'Etab le aujourd ' hui? Le solde démographique apparaît irrégulier. Dans la période 1954- 1962, soldes naturel et migratoire so nt positifs (+ 7 et + Il) mais les deux diminuent entre 1962 et 1968 (- 3 a u total) pour redevenir largement positifs entre 1968 et 1975 où l'on enregistre + 17 habitants. De 1975 à 1980, 9 nais- L 'église (cliché M: Messiez). sances pour 14 décès, mais le solde migratoire est certainement plus prometteur. Mais les constructions de Rochettois ou d'autres, relativement importantes, apportent-elles beauco up au village? Là est le doute. Le potentiel fi scal d'Etable en 1980 est faible , la taxe d 'habitation en représentant à elle seule un tiers, comme le foncier bâti, contre un cinquième pour la taxe professionnell e. Les exploitations agricoles sont encore au nombre de 25, contre 48 en 1955 et 30 en 1970, mai s aucun cul tivateur n'a moins de 35 ans. On n'exploite plus que 146 ha (180 en 1955 , 150 en 1970) dont 24 en terres labourables (93 en 1955,35 en 1970) et 3 en vignes (8 en 1955 , 5 en 1970), ce qui explique que le nombre de bovins reste sensiblement le même qu'il y a 25 ans : 126 contre 127 (13 2 en 1970). On peut penser que les constructions de Rochettois vont se poursuivre, en particulier au Villaret, et que ce village, même sans acti-vité industrielle, va voir sa population augmenter. Il reste à souhaiter que cela ne se fa sse pas au détriment de son agriculture qui peut être rentable. Vieille maison (cliché M. Messiez) 5 15