Journal d`un anarchiste désabusé

Transcription

François MILHIET
Journal d’un
anarchiste
désabusé
Illustrations de Sylvain Faure
JOURNAL D’UN ANARCHISTE DÉSABUSÉ
Ce texte vous est exceptionnellement proposé gratuitement en version
numérique afin que vous puissiez vous faire une idée précise de qui je
suis ainsi que des mes idées quant à la mise en place d’un nouveau modèle de société s’articulant autour du revenu universel.
Je vous encourage fortement à en faire la publicité et à le partager autour
de vous (Par mél uniquement. Toute autre forme de partage, notamment
en téléchargement, devant faire l’objet d’une autorisation explicite des
éditions Tapuscrits).
Pour me soutenir merci de faire l’acquisition de la version papier auprès
des éditions Tapuscrits en suivant le lien ci-dessous :
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François Milhiet
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes
des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une
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© Les Éditions Tapuscrits, décembre 2015
58 impasse Caravelle
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ISBN : 979-10-94418-16-1
François MILHIET
Journal d’un
anarchiste
désabusé
Illustrations de Sylvain Faure
TAPUSCRITS
Pensées
A mon père Jacques
et à tous ceux,
trop nombreux,
qui sont partis trop tôt.
« Si les Maçons anarchistes sont une
infime minorité, la vocation libertaire de
la Maçonnerie est indéniable… elle est la
seule association à laquelle puisse adhérer
celui qui n’adhère à rien. »
[ Léo Campion ]
« L’on a pris comme moteur de notre
société occidentale la compétition. La
conséquence est qu’on est en train de
sélectionner les gens les plus dangereux,
ceux qui ne seront pas capables d’imagination »
[ Albert Jacquard ]
Préface
Si depuis de trop longues années nous sommes nombreux à dire que
notre société - j’ai presque envie d’écrire « notre civilisation » - est à
bout de souffle, nous sommes peu à en tirer les conséquences éclairées
à l’aune des révolutions technologiques. Notre système politique et économique qui portait en lui la promesse d’un monde meilleur, débarrassé
de la pauvreté et du chômage, a réussi le tour de force de produire le
résultat contraire.
Les partisans de notre modèle de société, ces bien-pensants de droite
comme de gauche, refusent de se remettre en question et rejettent toutes
les alternatives qu’ils jugent improbables. La bien-pensance s’habille
souvent de raison !
Dans ses pensées, l’auteur propose un modèle de société à deux vitesses,
avec d’un côté le revenu universel garantissant la solidarité et le respect
de l’Homme, et de l’autre une économie de libre entreprise. Il ponctue
ses réflexions de notes et billets d’humour comme autant de respirations
permettant d’échapper à la gravité de la situation.
∴
Pour assumer une passion, et après avoir travaillé 13 ans sur le web, François Milhiet créé les éditions Tapuscrits en décembre 2014. Agnostique,
anarchiste désabusé et franc-maçon, il considère la vie comme une farce.
Les illustrations sont de Sylvain Faure, anarchiste, designer et artiste urbain.
http://sylvainfaure.com/
LA DÉMOCRATIE
Si la démocratie est un régime politique qui permet au peuple d’avoir le
pouvoir, j’ai par contre le sentiment que son exercice est relativement figé
dans le temps, même si nous avons par le passé fait évoluer plusieurs fois
nos institutions républicaines.
Peut-on véritablement parler de démocratie lorsque nous imposons aux
générations actuelles et futures une constitution pensée en 1958 ellemême héritière de la première République de 1792 ?
Peut-on véritablement parler de démocratie lorsque ce sont les anciennes
générations qui décident comment les nouvelles doivent vivre ?
Ne serait-il pas sain, salutaire, nécessaire, vital, juste… de remettre régulièrement à la réflexion nos modes de fonctionnement afin que chaque
nouvelle génération puisse les faire évoluer et les adapter, et au final se
les accaparer puis les accepter ?
J’imagine un système où tous les 20 ans une constituante serait chargée
de faire évoluer notre constitution et nos institutions à l’aune des évolutions (révolutions) technologiques, géopolitiques qui ne manquent pas et
ne manqueront pas de ponctuer notre histoire future.
A la lumière de ce que je viens d’écrire, j’ai le sentiment fulgurant que
notre démocratie ressemble véritablement à un régime d’opérette !
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OLIGARCHIE
« Les oligarchies de fait sont les sociétés dont le gouvernement est constitutionnellement et démocratiquement ouvert à tous les citoyens mais où en
fait ce pouvoir est confisqué par une petite partie de ceux-ci. » [ source
WikiPédia1 ]
Je trouve cette définition totalement appropriée à notre société française
qui est devenue au fil du temps une oligarchie en majorité administrée
par des énarques, qu’ils soient au sommet de l’Etat, dans les administrations ou dans les conseils d’administration des grandes entreprises.
Lors de la crise grecque nous avons même entendu l’expression, pertinente, « d’oligarchie financière » pour définir les technocrates de Bruxelles.
1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Oligarchie
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SOIRÉE FINALE DE FOOT
Je n’aime pas ce sport. Non ! Pour être plus précis, ce n’est pas ce sport
que j’abhorre, mais plutôt le spectacle affligeant qu’il représente. Celui
d’une société où la notoriété et la valeur d’une personne n’ont rien à
voir avec sa moralité et avec son apport à la communauté. C’est d’ailleurs tellement vrai et criant qu’il ne se passe pas quelques semaines sans
qu’un joueur ou un dirigeant ne fasse une fois de plus la une des médias, pour dérapage verbal, violence physique, détournement d’argent,
frasque sexuelle… Oui, je sais, ils ne sont pas tous comme cela, mais
tous profitent bien du système. Et dans le lot, les pires sont les cyniques
qui, parce que dotés d’une certaine intelligence, ont bien compris comment financièrement en profiter au maximum.
Dans les arènes modernes, les gladiateurs ne meurent plus, et nous nous
en gaussons car nous sommes devenus soi-disant civilisés. Mais nous
n’avons pas compris que la mort a changé de camp. Ce sont aujourd’hui
les téléspectateurs qui meurent, lentement, mais sûrement et à feu doux,
devant un écran aussi plat que leur électroencéphalogramme. Nous
avons tous en mémoire l’expression de Patrick Le Lay directeur de TF1
en 2004 sur le « temps de cerveau humain disponible ».
Les hommes politiques connaissent bien depuis longtemps l’avantage
qu’ils ont à se montrer au stade. C’est bon pour leur électorat. Le jour
où un homme politique avouera qu’il n’en à rien à faire des matchs, les
poules auront des dents.
Tous les sports sont atteints ou presque. L’esprit des Olympiades a disparu depuis belle lurette. Le squelette de Pierre de Coubertin a dû se
disloquer à force de se retourner dans sa tombe !
Je décide alors d’entrer en résistance, ce soir pas de télé, et un bon livre
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pour m’évader des clameurs barbares qui s’échappent des appartements
de la résidence. Je rentre dans ma bulle, je fais abstraction du monde qui
m’entoure et je rentre dans le monde imaginaire, fait des images mentales et des émotions que me procurent la lecture de l’excellent roman,
« L’Enfant des marges » de Franck Pavloff2, que j’ai la chance d’avoir
entre les mains.
Et puis il est aussi l’auteur de « Matin Brun » une nouvelle dont je vous
recommande vivement la lecture car elle montre comment une dictature
réussit insidieusement à s’installer sans contestation.
2 J’ai eu le bonheur, trop fugace, de rencontrer son auteur, qui a eu la gentillesse de
le dédicacer pour ma maman, grande lectrice devant l’éternel avec deux romans par
semaine. Elle m’a dit « après toutes ces années de lectures, l’ont devient exigeant, ils y
a de nombreux livres biens écrits et qui se lisent sans peine, mais ce roman-là les dépasse largement ! ».
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QUI ÊTES-VOUS ?
Vous qui évoquez le risque islamique, la violence, le chômage et la pauvreté dans notre pays pour refuser d’accueillir des réfugiés et plus généralement des étrangers, êtes-vous raciste et xénophobe ou bien tout
simplement n’aimez-vous pas les autres ?
Vous qui rejetez, comme vous aimez si bien le répéter, nos problèmes sur
l’UMPS, proposez-vous un modèle politique et de société radicalement
différent ou bien faites-vous, vous aussi, le jeu des capitalistes et des ultralibéraux ?
Vous qui utilisez la mauvaise foi, les approximations, les amalgames et le
mensonge dans votre propagande, dans vos PowerPoint et vos photomontages, croyez-vous que c’est en opposant systématiquement les gens
entre eux, les peuples entre eux et en mettant de l’huile sur le feu que
vous allez résoudre nos problèmes ?
Souffrez-vous, vous aussi, des ces maladies appelées égoïsme, bêtise, et
haine de l’autre, qui gangrènent l’humanité depuis des millénaires et qui
sont responsables de toutes les guerres ?
Je vous propose d’essayer l’empathie, un remède simple qui permet de
ressentir l’autre avec son cœur et avec son humanité.
Tous vos arguments, qu’ils soient économiques, religieux, civilisationnels
ou autres, et destinés à rejeter les autres, ne sont rien d’autres que des
paravents à une nauséeuse propagande raciste.
Et à ceux, qui avec raison pourrait me faire remarquer que j’élude la
réalité au profit du côté humain, je réponds que j’utilise volontairement
la même méthode que l’extrême droite lorsqu’elle aborde cette problématique.
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RELIGIONS
Eric Zemmour pense que nous sommes entrés dans une guerre de religion. Je ne partage pas son analyse. Je pense qu’il s’agit plutôt de la
guerre d’une religion contre le modernisme3, elle lutte contre son propre
anéantissement. Parmi leurs derniers représentants, certains, par peur de
disparaître, choisisent l’extrémisme.
Parce qu’en France le Christianisme et le Judaïsme sont morts depuis
longtemps, ils ne font plus, ou presque, parler d’eux, mais aussi parce que
« Dieu est mort »4 en Occident. Reste l’Islam et sa représentation extrême,
l’islamisme, qui souhaite régenter tous les aspects de la vie courante ainsi
que la vie de la cité, c’est-à-dire la politique. Là où je rejoins Zemmour
c’est sur cette conclusion : seuls pourront rester en France ceux qui accepteront, conformément à la laïcité, de faire passer les lois qui régissent
notre pays avant leur religion.
Nous sommes en plein milieu d’une époque charnière, en équilibre sur la
planche à bascule. Notre civilisation est moribonde et les conservateurs
sont encore nombreux à regretter les bonnes vieilles et anciennes valeurs. Ils essayent de nous faire croire que l’apparente absence de valeurs
de notre société serait la cause de tous nos maux.
Les anciens font tout, résistent de toutes leurs forces pour que la planche
retombe de leur côté. De l’autre, il y a quelque chose de tout nouveau,
de tellement nouveau que très peu de personnes sont capables de le discerner et encore moins de l’analyser car ce quelque chose ne ressemble à
rien de connu. C’est un mouvement, une lame de fond que rien n’arrêtera. C’est un changement de civilisation au niveau mondial, avec de nouvelles valeurs. Il n’est pas organisé, il n’est pas représenté politiquement,
3 Malheureusement souvent représenté par le néocolonialisme.
4 Nietzsche
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il est disparate, il n’a pas d’ambassadeur ni d’égérie (il en existe bien
pourtant mais malheureusement ils ne sont pas reconnus comme tels).
La plupart des observateurs ne voient pas ce mouvement, mais les plus
avertis en sont parfaitement conscients. Ils donnent l’impression d’être
arc-boutés sur leurs valeurs judéo-chrétiennes mais aussi et surtout sur
le modèle capitaliste qui leur apporte argent et reconnaissance. Si c’est le
cas ils font alors preuve de la plus grande hypocrisie avec d’une part leur
discours sur la supposée guerre de religion entre l’Islam et les Chrétiens
et d’autre part leur espérance publique, la victoire de l’Occident et de sa
civilisation contre les barbares, qui cache leur espérance secrète : le maintien de la civilisation capitaliste et de sa morale rétrograde qui permet de
contrôler les masses.
A ce propos, notre ancien président Nicolas Sarkozy représente pour
moi la caricature de l’ancien monde, surtout après le discours de Latran :
« Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence
entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le
pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement
porté par l’espérance. »
Je rappellerai malicieusement que durant la seconde guerre mondiale, il
y a eu aussi de nombreux combattants athées, agnostiques, déistes… qui
ont su faire le sacrifice de leur vie. Ces personnes n’ont pas eu, heureusement, besoin du curé pour s’engager dans la lutte contre le nazisme,
alors que la neutralité du Vatican de l’époque a été pour le moins bien
ambiguë.
Je pense qu’il n’est pas nécessaire de se convertir à une religion pour
avoir une morale et pour pouvoir différencier le bien du mal. Si vous n’en
êtes pas capables c’est juste que vous êtes mal-comprenant5.
5 Trop con.
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LE MOUVEMENT
Qu’est-ce que ce mouvement, cette lame de fond dont je viens de parler ? Ce sont toutes ces nombreuses initiatives, souvent citoyennes, qui
tentent de remédier aux carences et aux aberrations du système dans
lequel nous vivons.
Par exemple, ce sont des gens regroupés ou non en associations qui :
• lancent des monnaies locales ;
• créent des circuits de consommation et de distribution courts et
locaux ;
• gèrent des jardins partagés ;
• utilisent l’économie collaborative et de partage (outils, logements,
transports, échanges de services et de temps, réparations, trocs
de biens…) ;
• créent des associations (nombreuses en France) pour aider bénévolement les autres : assistance humanitaire, générationnelle
soutien psychologique, aide scolaire et administrative…
• créent des logiciels libres et gratuits ;
• …
Elles pourraient conduire à ce que le sociologue Edgar Morin appelle
une « métamorphose » de la société6. Ce serait, selon lui, une alternative
possible à son déclin et à sa disparition.
Ces initiatives utilisent souvent Internet comme moyen de communication, comme plateforme de mise en relation et de gestion. Elles ont en
6 http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/09/eloge-de-la-metamorphose-paredgar-morin_1289625_3232.html
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commun de partager des valeurs écologistes et humanistes, même si l’un
des buts est aussi tout bonnement de faire des économies.
Ce qu’il y a d’intéressant dans ce mouvement, c’est qu’il n’est pas que de
portée locale. Par exemple, le commerce équitable permet un meilleur
transfert de richesse des pays riches vers les pays pauvres ou en voie de
développement. Enfin, ces multiples associations utilisent Internet pour
échanger, pour mutualiser leurs idées et leurs expériences.
La mondialisation n’est pas forcement là où on l’attend !
26
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LE RESTE DU MONDE
Je suis partisan d’un important changement dans notre politique étrangère. Les relations commerciales et les contrats juteux ne doivent plus
être prétextes à faire ce que l’on appelle de la realpolitik. Le néocolonialisme s’appuyant sur des prétextes humanitaires ou politiques doit cesser.
Lorsqu’un pays opprime clairement son peuple (je pense par exemple
à la Corée du Nord), une intervention militaire directe devrait être possible. Lorsque la guerre fait rage ou lorsqu’un pays est menacé par les
islamistes (Libye, Somalie, Yémen, Mali…), laissons intervenir les puissances locales voisines. Arrêtons d’intervenir comme nous l’avons fait en
Irak, en Libye et en Afghanistan où les résultats ont été catastrophiques.
Lorsqu’un pays est clairement gouverné par un dictateur ou un monarque absolu (je pense par exemple à l’Arabie Saoudite) il faut dénoncer haut et fort les graves manquements aux droits de l’homme (et des
femmes !), interdire tout commerce avec lui et y restreindre notre présence diplomatique.
Lorsqu’un pays est sur la voie de la démocratisation et du changement,
lorsqu’il fait des efforts d’ouverture, je pense que l’on peut à la fois, en
tant qu’ami et partenaire, dire notre façon de penser et en même temps
commercer. La Chine, la Russie, l’Iran, certains autres pays d’Afrique et
d’Asie sont dans ce cas.
Paradoxalement nous sommes également victimes de notre non-intervention. Je pense particulièrement au problème palestinien qui gangrène
depuis plus de 60 ans les relations entre l’Occident et cette partie du
monde. Nous avons été incapables de faire pression sur les protagonistes pour les amener à accepter une solution humaniste et pérenne.
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Nous, les Occidentaux, avons souvent le tort d’analyser ce qui se passe
dans le reste du monde sans prendre la hauteur nécessaire et sans prendre
en compte les différences culturelles et socio-économiques. Notre vision
géocentrique du monde est source de nombreuses erreurs, les autres ne
vivant pas et ne pensant pas forcément comme nous ! Malgré la mondialisation, les différences restent encore importantes.
Nous devrions faire confiance aux nouvelles générations de ces pays,
qu’il leur soit permis d’inventer leur modèle politique, économique et
laïque7 qui soit plus en adéquation avec leur histoire et leur coutumes.
L’esprit des Lumières et le modèle français restent souvent un exemple
pour ces peuples, mais notre politique étrangère récente et sa realpolitik
économique ont mis à mal notre image parmi la jeunesse de ces pays.
7 Voir le livre « 1000 coups de fouet » de Raif Badawi.
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LA PLACE DE L’ISLAM EN FRANCE
Le financement des mosquées, et d’une façon générale de tous lieux de
culte, ne devrait se faire qu’avec de l’argent venant de citoyens français. Il
faut refuser les financements en provenance de l’étranger et à plus forte
raison des pays où la construction de lieux de cultes autres que ceux de
la religion d’Etat n’est pas possible, où les autres religions ne sont pas
reconnues et où la charia est appliquée.
Les musulmans de France sont suffisamment nombreux, et les sommes
d’argent issues de la taxe sur la viande halal pourraient être utilisées en
complément pour financer la construction de mosquées.
La formation des imams doit être obligatoirement universitaire, les
imams autoproclamés doivent être interdits et expulsés de France pour
ceux qui ne respecteraient pas la loi.
Comme pour les autres religions, je l’ai déjà dit, il n’y a de place chez
nous que pour ceux qui font passer les lois de la République avant leurs
croyances. Il faut être intransigeant sur ce point et expulser ceux (qu’ils
soient Français ou non) qui refuseraient de s’y soumettre. Il y a des milliers de personnes inscrites avec une fiche S et il n’est pas possible de
tous les surveiller. Faudra-t-il attendre un 11 septembre français8 pour
prendre la mesure de la menace terroriste ?
En refusant cette solution radicale, certes extrême mais juste, les gouvernements successifs portent la responsabilité du sentiment d’insécurité,
de malaise et de peur que peuvent avoir certains Français face à leurs
compatriotes d’origine arabo/musulmane. Ce sentiment n’existerait plus
si ceux qui en sont responsables étaient bannis.
8 Ce texte a été écrit avant les évènements du 13 novembre 2015.
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BIEN ABSOLU - MAL ABSOLU ?
L’absolu est un principe qui est inconditionnellement vrai, donc un
dogme auquel on doit se soumettre aveuglément.
Le bien absolu implique un mal absolu qu’il faut détruire, dès lors qu’il
est imposé par un « Dieu » qui exige que l’on sacrifie sa vie (et surtout
celle des autres) pour lui. Toute référence à l’absolu ne peut donc se faire
sans violence et sans domination. Le Bien absolu, ainsi que le Mal absolu, ne peuvent, sans risque de disparaître, tolérer un quelconque compromis. C’est d’une logique implacable, et c’est absolument désespérant !
Alors, ne pourrait-on pas envisager un absolu absolument tolérant ?
Oui, mais à condition de rejeter les dogmes, qu’ils soient religieux ou politiques, ce qui, je m’empresse de le préciser, ne signifie pas abandonner
ses croyances et convictions, mais seulement les dogmes. Il faut arrêter
cette forme d’idolâtrie.
C’est en quelque sorte prendre le risque d’accepter le doute. Je parle de
risque car pour certains, le doute est synonyme d’angoisse, par opposition au dogme qui est rassurant. C’est devenir agnostique dans le sens
premier du terme.
Accepter le doute c’est accéder à la tolérance et donc permettre au politique et au religieux de tenir leur place respective sans entrer en conflit.
C’est la laïcité.
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MAUVAISE FOI SÉMANTIQUE
Est-ce une cause de leur foi exacerbée, ou de leur foi[e] malade - provoquant des crises de foi[e] - mais dans notre société supposée laïque, les
extrémistes religieux de tout poil - ils en ont, ce qui n’a rien de poilant ont réussi leur coup. Il n’est plus possible aujourd’hui, de critiquer, de
pratiquer l’humour, d’amener la contradiction, de faire de la satire religieuse, sans risquer de se faire attaquer en justice ou/et de se faire traiter
de christianophobe, islamophobe ou judéophobe.
Si je soutiens les palestiniens : judéophobe.
Si je critique les islamistes : islamophobe.
Si je vais voir l’expo du « Piss Christ », les pièces de théâtre « Sur le
concept du visage du fils de dieu » ou « Golgota Picnic » : christianophobe.
Vous aurez bien sûr noté l’amalgame sémantique pratiqué par les extrémistes de mauvaise foi. Avec ou sans jeu de mot ? Les deux !
Autant je condamne les véritables propos judéophobe, islamophobe
ou christianophobe et autres propos racistes et discriminants, autant je
condamne ceux qui pratiquent la mauvaise foi sémantique.
Nous devons opposer le mépris le plus total à ceux qui la pratiquent en
toute connaissance de cause, ce sont des ennemis de l’Humanité.
Je vous invite donc à ouvrir votre dictionnaire et à relire les définitions
de : Islamisme, Islam, Judéophobie, Antisionisme, Christianophobie, Religieux, Extrémiste Religieux…
Je risque aussi d’être traité d’apostat. Il y a là un paradoxe ironique : ce
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qui se voudrait une injure résonne pour moi comme un compliment !
Pour information, dans certains pays, l’apostasie ainsi que le blasphème
sont encore, comme au moyen âge, passibles de la peine de mort. Le
blasphème serait-il en passe de redevenir un délit chez nous ?
« Un blasphème est un discours jugé irrévérencieux à l’égard de ce qui est
vénéré par les religions ou de ce qui est considéré comme sacré. ».
Au nom de la liberté d’expression, je revendique le droit de blasphémer !
Si ce qui est blasphématoire pour les uns ne l’est pas forcément pour
d’autres, à partir de là, que faire ? Autoriser ou interdire le blasphème ?
Poussons la logique de l’interdit jusqu’au bout. Si nous devions ne plus
blasphémer, alors nous ne devrions aussi ne plus manger de vache,
considérée comme sacrée par les hindous. Ne plus travailler ni le vendredi, ni le samedi, ni le dimanche. Les catholiques devraient également
supprimer toutes les images de Dieu puisque cette image est considérée
comme sacrilège par d’autres religions. A moins qu’il faille au contraire
obliger les autres religions à afficher une image de leur Dieu… ?
Mais ne nous arrêtons pas aux grandes religions, après tout, si les « Adorateurs de la Banane Sacrée de l’île de Clipperton » s’interdisent de manger des bananes, alors l’on devrait interdire la consommation de bananes
dans le monde entier. Ne cherchez pas, l’île de Clipperton existe - elle
est déserte - et les Adorateurs de la Sainte Banane aussi (dont je suis, si
vous me connaissez…).
En allant au fond de ce raisonnement par l’absurde, nous nous retrouverions alors :
• soit dans une société totalement folle où tout serait interdit et
autorisé à la fois de façon à ne heurter personne ;
• soit dans une société où les communautés et religions seraient en
affrontement permanent.
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Aucune des deux solutions n’étant satisfaisante, la laïcité s’impose alors.
Chacun est libre de sa pratique dans la sphère privée.
En posant des interdits de toutes sortes : culinaires, vestimentaires, culturels… et philosophiques, ce qui est souvent le cas, les extrémistes religieux opposent et enferment les gens au lieu d’essayer de les rapprocher.
Alors quoi faire ? Il n’y a qu’une seule solution. Tomber les ego. Comprendre l’humour : être intelligent, quoi ! Pratiquer l’autodérision. Ne pas
croire que sa religion et/ou que son système de pensée sont forcément
meilleurs que les autres. Accepter la critique, le doute, faire preuve d’humilité, etc.
Cela fait beaucoup, nous ne sommes pas sortis de l’auberge !
Mais renversons les choses, ceux qui nous accusent de blasphème se
rendent-ils compte que leurs accusations pourraient être elles-mêmes
considérées blasphématoires à notre encontre ?
Ils me traitent de suppôt de Satan et de comploteur, c’est le complot
judéo-maçonnique ! Ils m’accusent de tuer des enfants et des vierges
lors de nos réunions secrètes. Moi et mes camarades, une telle bêtise,
cela nous fait beaucoup rigoler lorsque nous mangeons des Religieuses
au dessert (faut-il rappeler que c’est de l’humour ?) et à l’occasion des
Jésuites ou des Sacristains.
Ayant mis mon système de pensée et de spiritualité (qui n’est pas forcement en relation avec une religion) au même niveau que les religions,
leurs attaques pourraient s’apparenter au blasphème.
Mais je ne le prends pas pour tel. Si c’était le cas, je serais schizophrène,
devant appliquer ce discours d’accusation à moi-même ! Ouf !
Leurs propos glissent sur moi, me rentrent par une oreille pour ressortir
35
par l’autre (c’est facile lorsqu’il n’y a rien entre les deux ). Mais est-ce
une raison suffisante pour se taire ? Non ! Je ne le pense pas. Il faut
aboyer plus fort qu’eux, montrer les dents, puisque c’est de cela qu’il
s’agit. N’oubliez pas que ce n’est pas parce que quelques centaines de
milliers de personnes défilent dans la rue et qu’ils crient plus fort que les
autres qu’ils représentent une majorité. Il faut le rappeler.
Les attitudes peuvent aussi choquer. Par exemple lorsque je vois manifester des catholiques extrémistes, je suis choqué. Ils amènent sur la
place publique ce qui relève du privé : leur foi religieuse. Les voir faire
leurs prières dans la rue est outrageant.
Je suis également choqué par la vue d’une femme en burqa. Pour moi
cette vision est aussi choquante que la nudité sur la place publique. D’ailleurs, j’ai un jour écrit de façon provocante que si, par malheur, la burqa
était un jour autorisée en France, je manifesterai nu sur la voie publique.
Si un extrême est autorisé, son inverse doit l’être aussi !
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37
PROSPECTIVE
Les intellectuels planchent sur la laïcité, sur les inégalités nord/sud, sur
l’éducation, la fin de vie, le chômage, l’Europe, la bioéthique, etc. Plein
de sujets très intéressants et nécessaires, mais on a bien l’impression que
la multitude de débats auxquels nous assistons dans les médias, cache un
manque réel de prospective politique et de vision à long terme.
La prospective c’est la « science qui a pour but d’étudier l’évolution des
sociétés dans un avenir prévisible », c’est aussi « préparer aujourd’hui à
demain », c’est faire de « l’anticipation ». L’anticipation n’est pas loin de
la science-fiction mais est-elle pour autant crédible ?
Nous avons tous à l’esprit les prévisions d’éminents économistes, plus
talentueux et diplômés les uns que les autres, et qui pourtant se sont
tous trompés. Rares sont ceux qui avaient prévu ou oser prédire la crise
financière des subprimes9. Heureusement que le ridicule ne tue pas, car
lorsque je les vois dans les médias asséner avec force et vigueur leurs
vérités le plus sérieusement du monde, j’aurais presque envie de rigoler
si ce spectacle n’était pas aussi affligeant, et ses conséquences si catastrophiques.
Mais j’ai aussi à l’esprit des auteurs de science-fiction qui avait imaginé le
laser bien avant qu’il ne soit découvert. La Guerre des mondes de H.G.
Wells c’est en 1898, il avait déjà doté les Martiens d’un « rayon ardent ».
Au sortir de la seconde guerre mondiale, dans les années 50, on imaginait
l’homme vivre sur la lune, assisté d’une multitude de robots. Les auteurs
d’anticipation (sauf peut-être Isaac Asimov10) et les prévisionnistes se
sont-ils eux aussi trompés, ou ont-ils seulement fait une erreur chrono9 Prévue par Paul Jorion dans son ouvrage « La Crise du capitalisme américain ».
10 http://www.lexpress.fr/culture/livre/1964-2014-les-incroyables-predictions-disaac-asimov_1277191.html
38
logique, par excès d’optimisme sur l’évolution technologique ? Les deux
peut-être.
Les hommes politiques, au niveau national, gèrent le pays, gèrent la crise,
à court terme, au mieux à moyen terme, sans faire et sans parler de prospective et donc sans aucune perspective pour le futur. C’est peut-être
l’une des causes de la désaffection de la politique par les citoyens ? Ils
font aussi beaucoup de promesses impossibles à tenir car enfermés dans
un modèle de société qui, même si il est récent à l’échelle de l’histoire, est
devenu totalement obsolète dans un monde qui a changé très rapidement
et qui continue d’évoluer encore plus rapidement.
Normal me direz vous, sauf que nous ne souscrivons plus à ce modèle.
De la même façon que depuis un certain nombre d’années j’ai souvent
voté par défaut, faute de candidats représentatifs de mes idées, je vis
aujourd’hui dans une société avec un modèle par défaut qui nous a été
imposé par nos aînés, et auquel je ne souscris plus. Pensez-vous que
les chômeurs, les pauvres, les mal soignés, les laissés-pour-compte souscrivent à notre modèle de société ?
Il faudrait bien pourtant proposer un ou des nouveaux modèles de société afin de résoudre les problèmes de notre temps ! Mais, pour proposer
un modèle de société qui soit en cohérence avec un monde devenu technologique, il faut être capable de faire de la prospective.
Alors, examinons maintenant les différentes avancées qui ont radicalement fait évoluer l’humanité à travers les âges :
Dans un passé lointain : le langage ; les arts ; le feu ; l’agriculture ; la domestication ; la métallurgie ; la roue…
Dans un passé plus proche : l’école ; la médecine ; l’imprimerie ; l’électricité ; la machine à vapeur ; le moteur thermique ; le téléphone, le smart39
phone ; l’ordinateur ; Internet ; la physique et la chimie ; les transports…
Demain : les nanotechnologies ; les drones ; le big-data ; l’informatique
quantique ; le phénomène libre ; les imprimantes en 3D ; la robotique ;
la médecine ; les objets connectés ; une meilleure maîtrise de l’énergie…
Quand je parle de demain, je devrais en fait parler d’aujourd’hui, car
ces différentes évolutions technologiques, pour ne pas dire révolutions,
sont déjà en cours. Malheureusement, et c’est en tout cas mon avis, les
citoyens et les politiques continuent de vivre et surtout de penser sans
oser imaginer leurs conséquences révolutionnaires sur la société.
Je vais donc reprendre certaines de ces avancées technologiques et voir
comment elles pourraient révolutionner nos civilisations.
La maîtrise de l’énergie :
La première batterie au plomb date de 1859 et si les évolutions technologiques ont été nombreuses, le Graal reste à atteindre avec une augmentation importante de la densité qui permettra alors de fabriquer des appareils (et véhicules) ne nécessitant pas d’être rechargés constamment. Une
alternative consisterait à utiliser la pile à combustible, mais demeurent
le problème du stockage ainsi que celui de la fabrication à bas coût des
batteries et de l’hydrogène.
Le jour où ces problèmes seront résolus, notre civilisation pourra se passer des énergies fossiles et entamer sa marche vers la deuxième révolution industrielle.
La médecine :
Dans les pays occidentaux, l’espérance de vie est passée de 30 ans environ en 1750, à respectivement 78 ans et 85 ans pour les hommes et les
femmes d’aujourd’hui. Jusqu’où pourrons-nous repousser les limites de
40
41
l’espérance de vie ? Dans l’état actuel de nos connaissances, la limite physiologique serait autour de 120 ans. Mais la science passant par là, avec la
thérapie génique et la disparition de certaines maladies comme le cancer
ou la maladie d’Alzheimer, nous serons un jour capables de repousser
cette limite.
Les drones :
Un jour, des armées de drones survoleront notre planète (les brevets
sont en préparation). Elles (les armées) remplaceront les facteurs et livreurs de petits colis. Pour information, la Poste seule c’est aujourd’hui
200 000 travailleurs (elle a fait récemment des premier tests, à l’instar
d’Amazon, de livraison de colis par drones).
Les drones commencent également à être utilisés par les agriculteurs,
pour de la cartographie (c’est moins cher que le satellite), mais bientôt
pour de l’épandage automatique et d’autres travaux manuels.
La robotique, les robots, les objets connectés et appareils intelligents :
Ils commencent à arriver dans le monde domestique sous forme de
jouets ou d’appareils électroménagers tel que les aspirateurs. Bientôt avec
d’autres appareils intelligents (réfrigérateur…). Lorsque avec l’IPv611 la
prochaine version d’Internet sera enfin propagée de par le monde, tous
les objets de la vie courante pourront être connectés !
Fabriqués à bas coût (en Azerbaïdjan ), ils envahiront un jour les
champs et vergers des agriculteurs, travaillant 24/24, 7 jours sur 7, et
fournissant un travail bien plus efficace que les hommes.
Dopés par des capacités d’apprentissage toujours plus importantes, ils
remplaceront les armées de petites mains (et les militaires aussi…) qui
11 L’adresse IP est à la base du système d’acheminement des messages sur Internet.
[ WikiPédia ] https://fr.wikipedia.org/wiki/IPv6
42
sont exploitées dans les grandes usines. Des centaines de milliers de travailleurs !
Ils remplaceront aussi les taxis. Vous avez tous entendus parler de la
Google Car. Cela fonctionne, ce n’est pas une utopie, c’est une question de quelques dizaines d’années pour une généralisation sur les routes.
55 000 taxis en France aujourd’hui. Pour information, tous les constructeurs automobiles ont dans leurs cartons des projets avancés de véhicules
autonomes.
Ils remplaceront aussi un jour les camionneurs. En 2011, le transport
routier de marchandises employait, tous corps de métiers confondus
500 000 personnes.
Les objets connectés nous assisteront dans tous les domaines de la vie,
mais c’est dans le domaine de la santé qu’ils seront les plus utiles. Nous
passerons alors d’une médecine curative à une médecine préventive.
Les imprimantes 3D :
Elles révolutionnent littéralement le mode industriel de production. Ce
qui auparavant était l’exception, c’est-à-dire la fabrication de pièces à
l’unité face à la fabrication de pièces en grandes quantités, va devenir la
règle. Un rêve pour les collectionneurs de vieux objets à réparer !
N’importe quelle pièce, qu’elle soit en cire, en plastique, en céramique, en
bois composite, en métal, et bientôt en verre (poudre de pâte de verre)
pourra être fabriquée à l’unité, pour un coût modique et avec des propriétés physiques améliorées en comparaison de ce que l’on sait faire
aujourd’hui.
L’industrie aérospatiale ne s’y est pas trompée, des pièces d’Airbus sont
déjà fabriquées avec des imprimantes 3D.
43
La médecine s’intéresse à cette technologie, des prothèses sur mesure
sont déjà fabriquées, mais plus fort, l’on synthétise des tissus en vue de
fabriquer des organes. Cela a déjà été fait ! Des chercheurs de l’université
Cornell (New York) expliquent comment ils sont parvenus à fabriquer
une oreille artificielle biocompatible à l’aide une imprimante 3D en utilisant une solution de collagène et de cellules d’oreille. Après quelques
jours de mise en culture, l’organe est prêt à être mis en place. Un test de
greffe sur un rat a fonctionné.
On commence aussi à imaginer des imprimantes 3D géantes à béton,
capables de construire le gros œuvre d’une maison en une seule journée !
Des imprimantes capables de créer des pizzas, des fruits et toute sorte de
nourriture sont aussi à l’étude.
Enfin remarquons l’impressionnante économie de matière première que
permettent les imprimantes 3D car elles reposent sur une méthode additive de la matière première, et non pas soustractive.
L’informatique quantique :
Imaginez l’ordinateur le plus puissant du monde, le supercalculateur
Tianhe-2, de l’Université nationale de technologie de la défense en
Chine. Il a une puissance de 33,86 petaflops (1015). C’est-à-dire qu’il est
capable d’effectuer 33 millions de milliards d’opérations par seconde !
Cela nous parait énorme, gigantesque, et pourtant c’est bien en deçà de
ce qui est nécessaire à la recherche scientifique.
Les physiciens, les médecins, les chimistes, les mathématiciens ont besoin de bien plus de puissance pour modéliser l’univers, pour simuler le
fonctionnement du cerveau humain et bien d’autres choses encore.
Dernièrement, un ordinateur de 10 510 téraflops, le K de Fujitsu, qua44
trième machine au monde, a été mis à contribution pour simuler une
seconde de l’activité de seulement 1% du cerveau humain. Pour cela il lui
a fallu 40 minutes de calculs !
Alors, lorsque l’ordinateur quantique sera au point, les simulations pour
comprendre l’univers et l’homme seront à notre portée et les avancées
technologiques feront alors un bond important, comme l’utilisation et
l’exploitation des big-data12.
Le phénomène du libre :
Ce mouvement est arrivé avec l’informatique. Il consiste à fournir ce
que l’on appelle des logiciels libres. Un logiciel libre est un logiciel dont
l’utilisation, l’étude, la modification et la duplication en vue de sa diffusion sont permises, techniquement et légalement. Il y a de part le monde
et Internet, des armées de programmeurs bénévoles, mais aussi d’autres
payés par des fondations, qui se chargent de la programmation et de la
diffusion de ces logiciels. Logiciels pour les serveurs web (Linux, Apache,
Bind, SendMail, Php, MySql…), FireFox, Thunderbird, des logiciels de
bureautique (LibreOffice, OpenOffice…), Audacity, VLC Player…
C’est une révolution intellectuelle, le rapport à la propriété intellectuelle
n’est plus le même.
Aujourd’hui, avec l’arrivée des imprimantes 3D, ce phénomène s’étend
également au domaine du matériel. C’est le matériel libre. Des technologies et produits physiques sont développés selon les principes de l’open
source (gratuit).
On trouve ainsi des machines et dispositifs dont les plans ont été rendus
publics, de façon à ce que quiconque puisse les fabriquer, les modifier, les
distribuer et les utiliser. On trouve ainsi des plans, bien entendu, d’impri12 Ce sont des bases de données gigantesques.
45
mantes 3D mais aussi de voitures écologiques, de bateaux, de montgolfière, de maisons, d’appareils électroniques (téléphone, consoles de jeux,
jouets, instruments de musique, ordinateur…), machine à laver, les procédés de fabrication de Cola, bière, de matériel médical et médicaments
libres… Enfin, récemment la fondation Linux a lancé une plateforme
open-source (logiciels) pour drones. J’arrête là, la liste est très longue.
WikiPédia est un autre exemple de ce que le libre peut nous apporter :
une encyclopédie gratuite et sans publicité ! WikiPédia est disponible
sous licence « creative commons », ce qui signifie que tout le monde a
le droit de copier et distribuer les informations, à conditions d’en citer
la source.
D’autres projets éducatifs sont apparus récemment, comme les universités gratuites en ligne. On trouve aujourd’hui, gratuitement, des cours
en ligne, parfois sous forme de vidéos, émanant de grands universitaires
et chercheurs. On appelle cela des MOOC acronyme de « Massive Open
Online Course ».
• Massive, le cours peut accueillir un nombre illimité de participants.
• Open, le cours est ouvert à tous les internautes, sans distinction
d’origine, de niveau d’études, ou d’un autre critère.
• Online, l’ensemble du cours peut être suivi en ligne : cours, activités, devoirs, examens, etc. Même si pour certains modules
la présence est nécessaire. Si des supports physiques (livres)
peuvent aussi être proposés en parallèle du cours, ils ne sont pas
indispensables à son suivi.
• Course, il s’agit d’un cours avec des objectifs pédagogiques et un
ou plusieurs parcours pédagogiques pour les participants, et non
simplement de ressources diffusées en ligne.
46
Des cursus universitaires complets peuvent ainsi être pratiquement suivis
en ligne, hors examens.
Le phénomène du libre s’étend également à la culture et à l’art (musique, image…), la géographie (cartographie libre), aux documentaires
(Fahrenheit 9/11 de Michael Moore, Home de Yann Arthus Bertrand…)
aux longs et courts métrages, aux livres, aux données libres issues du
secteur public (open data).
A la lecture des ces révolutions, il est évident qu’il n’est pas possible de
résoudre les défis de demain, sans faire de la prospective !
Il en découlera un important changement dans notre rapport à la consommation. Avec les imprimantes 3D et le matériel libre, dans quelques dizaines d’années, si vous avez besoin d’un aspirateur, vous pourrez soit
l’acheter en magasin, soit le commander en ligne à la fabrique 3D la plus
proche et aller le chercher en kit le lendemain. Vous ne paierez que pour
la matière première et le service d’impression. S’il tombe en panne, il
suffira de faire fabriquer la pièce incriminée. C’est la fin de l’obsolescence
programmée et du gâchis. C’est aussi la fin, je l’ai évoqué plus haut, d’une
partie de la fabrication de masse, avec toutes les conséquences que l’on
peut imager sur l’emploi.
A travers ces différentes avancées technologiques, plus le temps passe,
plus l’espérance de vie s’accroît et plus la productivité augmente. La
baisse du nombre d’employés due à la mécanisation et à la robotisation
est une conséquence logique. Les nouveaux métiers ne pourront pas à
eux seuls compenser la différence. Croire le contraire serait naïf.
D’ailleurs, en regardant les chiffres du chômage en France depuis les
années 70, la tendance générale est à la hausse, même si par moment il y
a eu du mieux, comme en 1990 (7,9 %), en 2001 (7,7 %) et en 2008 (7,4
%). Nous sommes aujourd’hui à 10,3 % en France métropolitaine. Nous
étions à 2,3 % en 1975 (taux au sens de l’OIT).
47
Pour l’Institut McKinsey (source RtFlash), la disparition d’emplois qualifiés pourrait atteindre jusqu’à 140 millions de postes au niveau mondial
à l’horizon 2025…
A la lumière de ce que je viens de vous rapporter, vous comprendrez
pourquoi je ne supporte plus aujourd’hui les discours simplistes colportés par les extrémistes de tous bords, du genre :
• C’est la faute aux étrangers qui nous piquent notre travail. Vous
aurez noté au passage le NOTRE, comme si le travail était seulement réservé à certains élus.
• C’est la faute aux riches. Il faut mieux répartir les richesses. Une
belle et bonne idée dans notre modèle de société, sauf que le
modèle économique sur lequel nous fonctionnons est en train
de s’écrouler de lui-même. A force de gains technologiques, de
productivité, et de révolutions technologiques, que se passera-t-il
le jour ou n’y aura plus qu’un seul actif pour un chômeur et un
retraité ?
Il y a deux façons de faire. Continuer comme nous le faisons actuellement, et continuer d’opposer les groupes entres eux. Pour être TRES
simpliste et provoquant, les chômeurs sont des parasites, les travailleurs
pauvres des incapables, les retraités pauvres une charge, les malades une
charge, les retraités riches des gens qui ont mérité leurs retraites, et ceux
qui ont la chance de travailler et d’avoir un bon salaire, une élite sans qui
rien ne serait possible…
L’autre façon de faire est de regarder lucidement les choses, et oser sortir
de notre modèle économique et politique (les deux sont liés) et de changer de paradigme. Il existe d’ailleurs un important mouvement de fond
dans ce sens dans le monde entier.
Dans la société civile, nous trouvons de plus en plus de voix pour pro-
48
poser des modèles alternatifs. Comme par exemple celui, très sérieux, de
certains économistes et groupes de pensées qui imaginent un salaire universel ou revenu de base pour tous13. C’est le cas du parti Pirate, d’EELV
(vote d’une motion en faveur du revenu de base), du nouveau parti Nouvelle Donne14 (mini-revenu de base en eurofrancs).
Au moins sept « prix nobel » d’économie sont connus pour avoir soutenu
l’idée du revenu de base : Maurice Allais, James Tobin, Herbert A. Simon,
Friedrich Hayek, James Meade, Robert Solow, et Milton Friedman. 15
Osons donner un revenu minimum universel à tous, inconditionnel, sans
contrôle de ressources, cumulable et sans contrepartie à partir de 18 ans.
Ceux qui désireront gagner plus devront travailler (et non pas travailler
plus…).
Un avantage, cela changera radicalement le rapport entre les employeurs
et les employés. Terminé le chantage au chômage, terminé l’exploitation
de l’homme par l’homme. Terminé la contrainte face au travail. Chaque
individu pourra librement choisir son travail en fonction de ses aspirations personnelles.
Pour les autres, parions sur l’intelligence de l’homme et gageons que l’engagement citoyen et associatif se multipliera. Il est déjà très important en
France ! (il y aurait plus d’un million d’associations loi de 1901).
Et pour ceux qui ne veulent réellement rien faire, il ne faut pas les considérer comme des fainéants, ils seront utiles à la société, puisque, d’une
part, ils consommeront, même si c’est peu, et d’autre part, ils permet13 http://www.express.be/business/fr/economy/la-finlande-sera-le-premier-pays-europeen-a-introduire-un-revenu-de-base-inconditionnel/214356.htm
http://geopolis.francetvinfo.fr/la-finlande-prete-a-experimenter-la-fin-du-travail-71493
14 https://www.nouvelledonne.fr/nouvelle-donne-veut-verser-un-revenu-de-base-eneuro-francs/
15 https://fr.wikipedia.org/wiki/Revenu_de_base
49
tront à ceux qui veulent travailler de pouvoir le faire !
Un modèle de société à deux vitesses que l’on retrouve souvent dans
la science-fiction (nous revenons au début du texte), « Le Monde des
A », « Star Trek »… A deux vitesses, car les deux modèles coexistent et
s’équilibrent.
Avant de conclure ce chapitre, j’aimerai vous reparler du phénomène du
libre (dans cette partie, beaucoup de copier/coller WikiPédia, mais c’est
intéressant).
Sachez que derrière cette notion, il existe un engagement politique, pour
combattre les lois ou projets de lois pouvant porter atteinte à la diffusion d’œuvres libres, comme les brevets logiciels, mais également les lois
visant à contrôler le réseau Internet ou menaçant sa neutralité. La communauté propose inversement des lois visant à défendre la neutralité
d’Internet.
Des outils ont été développés par les acteurs du libre afin de faciliter
l’action politique. C’est par exemple le cas du site candidats.fr (appel
à l’utilisation des logiciels libres) développé par l’April (association de
promotion et la défense du logiciel libre dans l’espace francophone), et
de Mémoire Politique16 développé par La Quadrature Du Net (LQDN).
C’est une association de défense des droits et libertés des citoyens sur
Internet fondée en 2008. Elle intervient dans les débats concernant la
liberté d’expression, le droit d’auteur, la régulation du secteur des télécommunications, ou encore le respect de la vie privée sur Internet).
Les valeurs qui sous-tendent la culture libre sont :
• la liberté ;
• la liberté d’expression ;
• le contrôle par l’utilisateur ;
16 http://www.memopol.org/
50
• le respect de la vie privée ;
• le partage du savoir ;
• la dynamique citoyenne et participative dans l’économie du savoir ;
• le modèle économique de la coopétition, un joli terme (basé sur
l’intelligence collective).
Le mouvement libre ne s’oppose pas aux transactions commerciales tant
que les libertés définies dans la licence libre sont respectées. Le libre n’est
pas conditionné par la gratuité, et la gratuité n’implique rien vis-à-vis du
libre. Tout acquéreur d’une œuvre libre peut en distribuer autant de copies qu’il le souhaite, au prix qu’il veut. Chaque possesseur d’une copie
d’une œuvre libre peut donc partager des copies gratuites. Pour le libre la
gratuité n’est donc pas un objectif, mais un simple effet de bord17.
Se retrouvent dans le monde libre beaucoup de libertaires. Des personnes, des courants de pensée, mouvements, structures, organisations,
etc., qui prônent une liberté absolue fondée sur la négation du principe
d’autorité dans l’organisation sociale et le refus de toute contrainte découlant des institutions basées sur ce principe.
Dans ce sens, le terme libertaire est souvent un synonyme pour désigner
l’anarchisme, courant de philosophie politique développé depuis le XIXe
siècle sur un ensemble de théories et de pratiques anti-autoritaires et auto-gestionnaires.
Pour terminer ce chapitre, je voudrais dire que si, par parti pris, je n’ai volontairement parlé que des aspects positifs d’Internet, je n’en méconnais
pas la part sombre (DarkNet).
17 Un effet secondaire.
51
52
LE REVENU UNIVERSEL
Ce paragraphe a juste pour objet de vous donner une idée plus précise du
revenu universel, tel que je le conçois.
Tout d’abord, je me refuse de parler de « salaire universel » comme certains pourraient être tentés de le faire, car l’idée du revenu est de ne pas
être assujetti à une obligation d’activité.
Il est identique pour tous (il est versé aux personnes et non pas aux ménages) et il est versé en totalité à partir de l’âge de 18 ans. Il pourra être
versé en partie dès la naissance, sous condition de ressources des parents,
de façon à se substituer à l’allocation familiale.
Il est inaliénable et insaisissable.
Il est réservé aux Français résidents en France. Il est hors de question
de financer la vie des Français émigrés (sauf pour les fonctionnaires en
poste à l’étranger).
Il est unique dans la mesure où il se substitue à l’ensemble des aides
qui existent aujourd’hui (indemnité chômage, RSA, aide au logement,
allocations scolaires, allocations familiales, minimum vieillesse, bourses
étudiantes, etc.).
Son montant doit être suffisant pour subvenir aux principaux besoins de
la vie (logement, nourriture, habillement…) et permettre de participer à
la vie de la cité.
Il est cumulable avec d’autres revenus issus du travail ou du capital, il
s’ajoute alors à l’ensemble des revenus déclarés à l’administration pour le
calcul des impôts.
53
Il doit alors être inscrit dans la constitution18, de façon à ne pas être par
la suite supprimé par ces ultralibéraux manipulateurs dont l’idée est de le
soutenir, pour ensuite s’en débarrasser une fois que les charges salariales
et patronales auront été supprimées19.
Au moment où j’écris ces lignes, pour une seule personne, le RSA est à
514 € / mois20, le minimum vieillesse à 800 € / mois et le seuil de pauvreté estimé à 823 € (50 % du revenu médian). Trouver le juste montant
pour le revenu universel sera compliqué, mais il devra se situer autour de
1 000 €. Il devra être en permanence ajusté afin de coller au mieux à la
fois aux besoins en emplois de la société, mais aussi au budget national
total qui lui serait alloué.
Des économistes réfléchissent depuis longtemps au revenu universel et
à la problématique de son financement. C’est ainsi qu’un article de La
Tribune indique qu’» un prélèvement de 23% des revenus de l’ensemble de la
population suffirait à financer un revenu de base de 450 euros. »21
En ce moment la Finlande réfléchit sérieusement à l’établissement d’un
revenu universel et à son expérimentation dans certaines régions. Les
détracteurs arguent que cette réflexion cache en fait l’échec de la lutte
contre le chômage et en profitent pour prôner une politique ultralibérale.
A ce propos, ils ne semblent pas être dérangés par leurs propres contradictions. Lorsque le libéralisme fait baisser le chômage, c’est au prix d’une
importante baisse des salaires, ce qui oblige les gens à être dépendants de
plusieurs emplois pour subvenir aux besoins de leur foyer. C’est ce qui
18 La constitution ne doit pouvoir être modifiée que par référendum pour ne pas se
faire avoir comme nous l’avons été avec le référendum sur le projet de constitution
européenne.
19 La suppression des charges est une des conséquences du revenu universel.
20 Et 452 € / mois avec une APL à son maximum.
21 http://www.latribune.fr/economie/france/le-revenu-de-base-2-3-comment-l-appliquer-497078.html
54
se passe pour de nombreux travailleurs aux Etats-Unis et en Allemagne.
Ensuite, beaucoup pensent amorale l’idée même du revenu universel
dans une société où le travail est prôné comme une valeur essentielle et
où l’argent doit se mériter. Je trouve que c’est avoir une piètre opinion
de la nature humaine. D’un point de vue philosophique, je trouve plus
intelligente l’idée de pouvoir travailler car je dispose d’un revenu plutôt
que de travailler pour en avoir un !
On reconnaît chez ces détracteurs la pensée ultralibérale proposant toujours les mêmes recettes qui n’ont jamais fonctionné, et cette vue à court
terme qui fait fi des révolutions technologiques.
L’idée et l’histoire du revenu universel sont déjà anciennes et je vous propose ici quelques liens pour en apprendre plus, notamment concernant
les modes de financement :
• http://www.latribune.fr/economie/international/le-revenu-debase-1-3-les-fondements-497079.html
• http://www.latribune.fr/economie/france/le-revenu-de-base-23-comment-l-appliquer-497078.html
• http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20130618trib000771011/-un-revenu-de-base-pour-touset-sans-condition-une-idee-au-service-de-l-esprit-d-entreprise.
html
• http://revenudebase.info/
• http://www.allocationuniverselle.com/
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Revenu_de_base
• http://www.lesinrocks.com/2014/10/11/actualite/jeremy-rifkin-11529262/
55
• http://www.liberation.fr/chroniques/2015/07/22/pour-un-revenu-universel-de-base_1352083
• http://blogs.mediapart.fr/edition/revenu-universel-de-base
A voir aussi la version courte (sous licence creative commons) du film
« Le Revenu de base », réalisé en 2008 par Daniel Häni et Enno Schmidt
et qui défend l’idée du revenu universel.
https://www.youtube.com/watch?v=-cwdVDcm-Z0
56
UBERPOP
Le phénomène UberPop est un cas d’école. Il montre une société française incapable de s’adapter aux inéluctables évolutions modernes et à la
société du partage, car elle est victime de son système archaïque.
Le gouvernement pourra bien prendre toutes les mesures possibles pour
interdire UberPop, d’autres viendront à sa suite, en contournant la législation ou en inventant d’autres services.
Et puis, et de toute façon, comme évoqué précédemment, que feront-ils
le jour où des véhicules entièrement automatisés, sans chauffeurs, seront capables de prendre en charge n’importe quel client en quelques
minutes ?22
Pour avoir un autre son de cloche concernant ce problème, je vous propose de lire les articles web23 cités en référence.
22 http://www.journaldunet.com/economie/automobile/1158172-les-voitures-personnelles-vont-disparaitre/
23 http://www.franceinfo.fr/emission/l-interview-politique/2014-2015/uberpop-lafrance-doit-s-adapter-affirme-frederic-lefebvre-03-07-2015-08-03
http://www.presse-citron.net/uberpop-vs-taxis-5-contre-verites-passees-au-crible/
57
LA CROISSANCE
Chez les hommes politiques et les économistes, le dogme de la croissance24 est aujourd’hui tel qu’il leur est impossible d’imaginer pour notre
pays (et pour l’Occident) un avenir durable avec une croissance en baisse,
nulle, voire même négative. Enfermés qu’ils sont dans leur modèle économique, ils n’ont pas d’autre solution à nous proposer que celle d’une
hypothétique croissance de 1.5%25 susceptible de faire baisser le chômage et résoudre nos problèmes.
Sauf que cette vision des choses fait fi des évolutions technologiques,
démographiques26, géopolitiques et sociologiques. Nous avons une
croissance et des richesses qui quittent l’Occident pour aller vers les pays
émergeants, des comportements de consommateurs qui changent : ils
achètent moins et mieux.
Et puis, et surtout, ce modèle économique est profondément inégalitaire, puisque la croissance de l’un va toujours de pair avec la stagnation
ou la décroissance d’un autre.
Seul un revenu universel à l’échelon mondial permettrait de résoudre ce
problème.
24 http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/05/25/la-croissance-mondiale-va-sarreter_1707352_3244.html
25 http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/04/27/20002-20150427ARTFIG00190-pourquoi-faut-il-15-de-croissance-pour-faire-baisser-le-chomage.php
26 La population mondiale finira un jour par stagner pour ensuite baisser et par
conséquence aussi la consommation. http://ecologie.blog.lemonde.fr/2011/05/08/
nous-serons-10-milliards-detres-humains-en-2100/
58
59
LA GRANDE ESCROQUERIE
Une des grandes escroqueries de l’histoire moderne, mais aussi la plus
manichéenne, c’est le bipolarisme politique et l’apparente, mais fausse,
impression de liberté qu’elle procure aux citoyens.
Nous voyons bien aujourd’hui, suite à de nombreuses alternances politiques et avec la montée de l’abstentionnisme, que cette escroquerie est
à bout de souffle sans pour autant que se dégagent des solutions alternatives visibles.
Vous me direz qu’il existe bien des partis politiques d’extrêmes droites
et d’extrêmes gauches, et même centristes, mais en fait leurs alternatives
s’inscrivent dans le même modèle politique et économique de société.
Il ne faut donc au final rien en attendre de bon et même le contraire.
Concernant les extrêmes, le Front National est clairement opposé au
revenu universel.
Enfermés que nous sommes tous dans l’idée qu’un modèle unique de
société doit pouvoir résoudre nos problèmes, nous sommes incapables
d’imaginer et de voir d’autres éventuelles solutions.
Faut-il rappeler les dérives du modèle capitaliste actuel ? De l’ancien modèle communiste ? Des dictatures de droite ? Du national-socialisme ?
Nous reproduisons la même erreur que Thomas More, l’inventeur de
l’utopie, qui dans son livre « Utopia » imagine une société idéale. Celle de
croire qu’un modèle unique de société, qu’une formule unique va pouvoir résoudre nos problèmes. Si nous devons être reconnaissants à Thomas More pour avoir fait avancer la pensée humaine, nous ne pouvons
être qu’effrayés devant son modèle de société qui, au final, s’apparente
fortement à une dictature.
60
L’ANARCHIE
Pour bien comprendre la place du mouvement anarchiste dans notre
société moderne je vous conseille de lire : Histoire Mondiale de l’Anarchie
de Gaetano Manfredonia.
Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer cet extrait :
« Tout au contraire, les pouvoirs en place sont passés maîtres dans l’art
d’utiliser cette détérioration générale des conditions de vie pour convaincre les
individus qu’ils n’ont plus de prise sur leur existence. En leur faisant croire
que la seule manière de résoudre les problèmes est de les confier à des experts,
ils font de la gestion de ces catastrophes, réelles ou annoncées, une arme de
soumission durable. »
Sous-jacent à ce texte mais aussi à ma pensée, il y a le constat, qu’après
s’être battue contre les dictatures, l’anarchie doit combattre aujourd’hui
les oligarchies et le système capitaliste dans lequel nous vivons.
Mais l’anarchie est, elle aussi, une belle fausse idée, d’où mon titre, « journal d’un anarchiste désabusé ».
Pourquoi ?
Pour qu’elle fonctionne, il est nécessaire que chaque être humain ait un
niveau de conscience supérieur. C’est impossible sauf à se transformer
en génocidaire ou à écarter de la société tous ceux qui en seraient dépourvus. L’anarchie ne peut atteindre son but.
Enfin, l’idée anarchiste est fréquemment dévoyée par les personnes et les
mouvements qui s’en réclament en pratiquant une action violente, ou en
confondant la société anarchiste (qui est organisée) avec une société où
ils pourraient faire ce qu’ils veulent. Lorsque ces mêmes personnes nous
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disent « si vous ne faites pas partie de la solution vous faites partie du problème »,
ils utilisent alors les mêmes pratiques d’amalgame que les partis extrémistes en accusant sans preuve ; et nous avons vu dans l’histoire récente
à quelles extrémités cela pouvait mener !
Tout espoir n’est cependant pas vain, à condition d’imaginer un monde
où plusieurs types de sociétés différentes pourraient coexister, sans pour
autant s’affronter, ou que les uns essaient de prendre l’ascendant sur les
autres. C’est ce que permettrait le revenu universel, où une société solidaire coexisterait à côté d’une société de marché et de libre entreprise
pour ceux qui le désirent.
Le symbole utilisé en couverture de ce livre est issu de celui de la Fédération Régionale espagnole de « l’Association internationale des travailleurs »27.
Même si les spécialistes affirment que ce symbole ne fait aucune référence à la franc-maçonnerie, on y retrouve le A cerclé dans lequel je vois
distinctement un fil à plomb. Un symbole bien connu des francs-maçons.
27 https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_internationale_des_travailleurs
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LE JEU DE L’EGO OU DU LEGO
Le jeu de Lego ou de l’ego est un divertissement à la mode dans notre
société capitaliste. C’est un divertissement où le gagnant est celui qui
a l’ego le plus surdimensionné, est le plus égocentriste et égoïste, qui
amasse le plus de pièces de Lego, bien entendu, à moins que ce ne soit
des lingots.
Tous les coups sont bons pour gagner, et les règles sont faites pour être
bafouées. Celui qui se fait prendre, ne se fait pas prendre parce qu’il a triché, mais simplement parce qu’un concurrent plus malin l’aura dénoncé.
Peu importe que le mur construit - de Lego - soit imparfait, qu’il manque
des pièces, qu’elles soient défectueuses, que sa solidité ne soit pas parfaite ou que les ouvriers aient été exploités ou mal payés. Dans ce jeu,
la morale n’existe pas, c’est-à-dire que tout ce qui n’est pas interdit est
autorisé, quelles qu’en soient les conséquences pour les autres. Dans ce
jeu, le cynisme est une qualité.
Les concepteurs du jeu rigolent bien car ce sont eux qui manipulent
les règles - les lois - à leur convenance. Alors quand la masse des petits
joueurs - ceux qu’ils nomment la populace - commence à grogner, ils
créent des nouvelles règles pour résoudre le problème et apaiser les tensions. Ils auront, bien entendu, soigneusement pris soin de créer ou de
laisser des failles dans les nouvelles règles pour qu’ils puissent continuer
leur petit jeu sans être inquiétés. De plus, le nombre croissant de règles
et leur complexité est telle que cela suffit parfois à leur impunité. Vous
noterez, au passage, qu’ils en profitent pour ponctionner un peu plus la
populace en lui expliquant que l’application des nouvelles règles nécessite plus d’argent. Ils en rigolent bien, soyez-en assurés !
Mais le plus fort dans tout cela est encore plus invraisemblable ! C’est
64
qu’ils sont persuadés (à raison ?) de pouvoir continuer d’y jouer ad vitam
æternam. Effectivement, personne ne dit rien ou presque.
Alors je me pose des questions, le temple de la société étant construit
sur un mur d’ego, s’écroulera-t-il un jour ? Quel est le point de rupture ?
Cette question revient à se demander : quand les gens bien, c’est-à-dire
la majorité du peuple, comprendront-ils qu’ils sont enfermés dans une
morale inculquée par ceux-là même qui n’en n’ont rien à faire ?
Sommes-nous condamnés, une fois de plus, à faire la révolution ? A nous
transformer, à notre corps défendant, en coupeurs de têtes devant l’impasse qui se dresse devant nous ?
Sommes-nous condamnés, une fois de plus, à basculer vers les extrêmes
(droite ou gauche), et à redevenir collectivement fous avec toutes les
conséquences que cela implique ?
J’ai peur qu’un jour, après une série d’excès en tout genre, nous nous
réveillions avec la gueule de bois, regardant en arrière et nous disant :
merde, qu’avons-nous fait !
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DE LA DICTATURE DE LA BIEN-PENSANCE
Dans notre monde politique bipolaire - notez bien que j’emprunte volontairement ce terme à la psychiatrie - il est très difficile d’exprimer
certaines opinions sans se faire attaquer de toutes parts.
Je suis toujours étonné, lorsque j’exprime une opinion, de me faire taper
sur ma droite comme sur ma gauche. Etonné, mais aussi satisfait, car
quelque chose me dit alors que je suis dans le vrai.
La posture consistant à qualifier les centristes, les libertaires, les anarchistes, de dangereux utopistes, ou au mieux de doux rêveurs n’ayant pas
de prise avec la réalité, est une imposture intellectuelle aisée et facilité par
l’imagerie populaire.
Il est rigolo, mais aussi triste, de s’apercevoir qu’une parole ou qu’un
texte pourtant bien explicite, soit souvent interprété en fonction des
convictions politiques du lecteur. Par exemple, dans l’un de mes textes
publié sur le web, j’ai posé la question reprise dans le chapitre précédent :
« Sommes-nous condamnés, une fois de plus, à basculer vers les extrêmes (droite ou gauche), et à redevenir collectivement fous avec toutes
les conséquences que cela implique ? » Certains lecteurs suppriment le
côté interrogatif, ne lisent pas la parenthèse, et me traitent alors d’extrémiste révolutionnaire de gauche ou de droite suivant leur opinion politique. D’autres préfèrent balayer le tout d’un revers de la main ou d’une
insulte. La discussion n’est pas possible.
Une autre méthode utilisée par les « dictateurs » est la condescendance.
Cette fausse bienveillance qui consiste à rabaisser l’interlocuteur ne disposant pas des connaissances techniques nécessaires pour parler des
sujets abordés. N’hésitez pas à leur demander, le plus simplement du
monde : comment se fait-il que malgré toutes vos longues études et
toutes vos connaissances, la précarité, le chômage, la pauvreté, le nombre
de mal logés… augmentent d’année en année ? Cela me fait rire jaune,
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car, posant ce constat, l’on mesure la distance à parcourir pour réussir à
faire évoluer l’Homme et la Société ! Et cela, paradoxalement, aussi chez
ceux qui sont censés y réfléchir et y travailler.
Pas question de discuter avec eux, ou de leur demander de relire attentivement un texte en leur demandant d’essayer de faire abstraction de leurs
opinions, ne serait-ce qu’une minute. Ce serait faire insulte à leur lecture
et intelligence (c’est bien entendu une antiphrase).
Le terrorisme intellectuel qui consiste à mal comprendre, ou feindre de
mal comprendre les propos d’autrui afin de mieux les combattre, est
quelque chose d’abject, et je pèse mes mots28. Les bien-pensants (et de
nombreux énarques) sont ces nouveaux aristocrates contre lesquels nous
devons nous battre.
Si dans une société, seule la pensée de son parti politique est audible,
alors comment allons-nous collectivement pouvoir résoudre nos problèmes ?
Sommes-nous condamnés à balancer sans cesse de la droite à la gauche,
à se renvoyer moult injures et amabilités, à défaire ce que les autres ont
construit ?
Si notre société était « idéale », nous ne ferions plus de politique, mais
seulement de la gestion de la cité. Dans leur pratique de la politique
les citoyens expérimentent différents modèles dans le but d’arriver à cet
idéal. Si nous faisons de la politique, c’est donc pour améliorer l’Homme
et la Société.
Entre autres, la politique est le reflet de la souffrance de l’Homme, cet
Homme qui cherche à améliorer sa vie, qui cherche à donner un avenir
à ses enfants, et qui cherche, parce que de nature sociale, la meilleure
solution pour tous.
Alors, merci au moins de respecter cela !
28 J’ai ici en pensée particulière pour Michel Onfray accusé de faire le jeu du Front
National par les bien-pensants de gauche.
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DU TRAVAIL
Nous vivons aujourd’hui dans une société qui s’articule autour du travail.
Il est censé participer à l’épanouissement de l’individu en lui donnant
une place et en lui permettant d’être utile à la communauté. En échange,
le salaire versé doit lui permettre, a minima, de subvenir aux besoins
essentiels de son foyer.
Pensez-vous réellement vivre aujourd’hui dans une société répondant de
façon juste et équitable à tous ces critères ?
Moi, non.
Alors je me pose cette question toute simple : pourquoi taxer ce bien
aussi précieux et fondamental qu’est le travail ? Cela ne s’apparente-t-il
pas à de la schizophrénie ? En allant plus loin on s’aperçoit que certains
emplois ont même des effets délétères sur la société.
Nous marchons sur la tête !
Et je vous pose la question : « pourquoi notre société taxe-t-elle notre
bien le plus précieux alors qu’elle devrait au contraire tout faire pour
permettre à chacun d’y accéder ? »
Les esprits simplistes rétorqueront qu’il faut bien financer la sécurité sociale, l’assurance chômage, la retraite, la formation professionnelle, etc.
J’y reviendrai plus tard.
Notre mode de fonctionnement induit des comportements pour le
moins singuliers et contribue à opposer des franges entières de la population.
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69
Il favorise le travail au noir, la fraude, l’évasion fiscale, le chômage de
masse, la pénibilité du travail, les mauvaises conditions de travail, le harcèlement moral, la pauvreté, le remplacement de l’homme par des machines, la disparité face aux soins, les bas salaires, les délocalisations…
Il met au banc de la société ceux qui n’ont pas eu de chance, ceux qui
n’ont pas de diplômes, ceux qui sont différents, ceux qui veulent vivre
différemment.
Il favorise une complexification sans cesse croissante du droit du travail,
du code des impôts, et la paperasserie administrative.
Il favorise la fuite de nos meilleurs éléments à l’étranger. Il est propre à
décourager de nombreux entrepreneurs (et employeurs potentiels), effrayés par la paperasserie et par les charges à payer avant même d’avoir
pu gagner le premier centime.
Il oppose ceux qui ont un travail à ceux qui en cherchent, les jeunes au
vieux, les patrons aux salariés, les riches aux pauvres. Il participe à la
mauvaise ambiance générale, à la rancœur. Il favorise le repli politique et
les extrêmes.
Il favorise les multinationales et l’exploitation des travailleurs dans les
pays où la main d’œuvre est bon marché.
Il enrichit les plus riches…
On nous fait croire depuis des années, de la droite à la gauche, et selon
une formule désormais célèbre de François Mitterrand qu’« en matière de
lutte contre le chômage, tout a été essayé et tout a échoué ». Dans les médias, les
experts, le plus sérieusement du monde nous assènent, avec Force et
Vigueur, la même chose.
Notre société est enfermée dans un modèle à bout de souffle et ne peut
70
résoudre ses problèmes car elle est incapable de réfléchir hors de ce modèle. Cet enfermement qui oppose les contraires (droite / gauche), aboutit régulièrement à des solutions non pérennes.
Contrairement à ce que l’on essaye de vous faire croire depuis des décennies, vous n’êtes pas obligés de vivre éternellement le binaire. Tout n’est
pas obligatoirement blanc ou noir, à droite ou à gauche.
Ne pourrions-nous pas, pour une fois, penser autrement et oser s’exprimer, proposer d’autres solutions, et ce sans courir le risque de se faire
taxer de dangereux utopiste ? Ne pourrions-nous pas arrêter cette opposition politique binaire, droite gauche, et essayer de prendre dans l’un
et l’autre ce qu’ils ont de meilleur ? A savoir, d’un côté, le droit au travail, à la protection sociale, à un salaire décent, à de bonnes conditions
de travail… et pour résumer à de bonnes conditions de vie, dignes du
XXIe siècle. Et, de l’autre côté, la libre entreprise, le droit de créer des
richesses, la possibilité de profiter de cet extraordinaire moteur et outil
d’échange qu’est l’argent !
Je ne suis qu’un citoyen parmi d’autres, écœuré par le système dans lequel
nous vivons et essayant tout simplement « le penser autrement ».
Ce que je propose.
Taxer le manque de travail :
Calculer l’impôt des entreprises de façon inversement proportionnelle
au nombre d’employés (temps plein sur un an). Ce qui signifie qu’à bénéfices égaux, une société employant plus de personnes qu’une autre
paiera moins d’impôts. Cela équivaut à intégrer à l’actif de l’entreprise sa
richesse salariale.
71
Ne plus « taxer » le travail :
Simplifier les fiches de paie en une seule ligne n’indiquant que le salaire
net. Un salaire de 1 200 euros par mois coûte 1 200 euros par mois à
l’employeur et l’employé touche ce salaire net de 1 200 euros. C’est radical et cela revient en gros à diviser par deux le coût du travail.
Simplifier et redonner de la justice sociale :
Regrouper et remettre sous le seul contrôle de l’Etat l’ensemble des organismes d’assurance maladie et de retraite. Aujourd’hui, l’égalité des
droits à la santé et à la retraite n’existe plus. De nombreux agriculteurs,
petits commerçants, artisans, se retrouvent avec des retraites ridicules au
regard de leur travail et du service rendu à la collectivité toute une vie
durant.
Supprimer le CDI :
Cela permettra aux entreprises d’embaucher sans avoir peur du lendemain et des conséquences d’un licenciement. Seul le contrat de mission,
définissant pour une durée déterminée des objectifs précis à atteindre
ou à accomplir pourra être signé entre des entreprises et les employés.
Un statut particulier pour garantir les missions régaliennes de l’Etat que
sont la justice, la police, la défense et la santé sera mis en place. Les
fonctionnaires sous ce statut seront soumis à une obligation de service
le temps de leur contrat.
Simplifier le code du travail :
Robert Badinter, que l’on ne peut pas taxer de chantre du capitalisme,
estime dans un ouvrage récent, que les 4 000 articles du code du travail
sont un frein à l’embauche dans les petites entreprises.
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Aller au bout de la logique du revenu universel :
Avec un revenu universel permettant de subvenir aux principaux besoins
de la vie, associé à une « non-taxation » du travail et, pour aller au bout
de cette logique : supprimons le salaire minimum. Si une personne désire
travailler bénévolement, cela doit pouvoir se faire sans problème.
Ces mesures visent en fait à changer de paradigme. Les travailleurs ne
seraient plus considérés comme une charge (au sens financier) par les
entreprises mais comme une richesse, ce qu’ils représentent réellement
et ont toujours représenté.
Ce postulat devrait changer radicalement et rééquilibrer les rapports sociaux, les rapports de force entre patrons et salariés, mais changer aussi
les mentalités.
Les entreprises redeviendront alors rapidement compétitives et notamment à l’international face aux pays émergents.
Le chômage pourrait baisser rapidement, grâce à la ré-industrialisation
de la France, le retour d’industries pratiquement disparues, et des relocalisations.
Cela aura également pour effet d’améliorer la qualité des produits, la balance commerciale, et d’améliorer notre indice carbone29.
Ce mode de fonctionnement serait une aubaine pour les activités grandes
pourvoyeuses d’emploi (industries, services,… et une partie de l’agriculture).
Les organismes sociaux pourront également simplifier voire supprimer
leurs actions de contrôle. Impôts, URSSAF, sécurité sociale, pourront
29 Les circuits de distribution étant plus courts les émissions de gaz à effet de serre se
réduisent.
73
faire des économies de fonctionnement et ainsi redéployer les employés
sur des tâches réellement utiles à la collectivité.
J’avais dit que j’y reviendrai plus tard, mais se pose maintenant la question du financement de la sécurité sociale, de la retraite, de l’assurance
chômage, de la formation professionnelle, etc.
En préambule il faut bien comprendre que ce que je propose aura également pour conséquence de faire faire d’énormes économies à l’Etat
et aux organismes sociaux. En couplant cette mesure avec un revenu
minimum universel comme proposé précédemment. La branche maladie
fera également des économies, je suis certain que notre pays aujourd’hui
champion des antidépresseurs et somnifères devrait perdre facilement
son titre.
Le financement sera triple (TVA, IS, IR). Tout d’abord avec une augmentation de la TVA qui deviendra l’unique taxe payée lors d’un achat. Aujourd’hui, lors de l’achat d’un service ou d’un produit, nous n’avons pas
connaissance de l’ensemble des taxes et cotisations payées et donc de la
portion exacte que nous reversons au final en impôts à l’Etat. Avec une
taxe unique sous forme de TVA, chacun aura alors une idée précise de sa
contribution lors d’un achat. Il faudra garder le principe d’avoir plusieurs
taux, un taux zéro pour certains médicaments et produits alimentaires
de première nécessité, un taux réduit sur le reste de l’alimentation et les
produits culturels, et un taux majoré pour les produits de luxe.
Ensuite en rendant impossible l’évasion fiscale, celle pratiquée par les
grandes entreprises et multinationales qui ont leurs maisons mères à
l’étranger. La règle devrait être simple, toute entreprise désireuse de travailler en France devrait y payer ses impôts (IS).
Enfin, et puisque nous avons la chance, en France, de vivre dans un
pays où le principe de solidarité fait consensus, poussons alors jusqu’au
74
bout ce principe avec un impôt sur tous les revenus. Michel Rocard avec
la CSG nous a montré la voie. Je ne fais qu’aller au bout de son raisonnement. Chacun contribuera donc à travers l’impôt sur « tous » (IR) les
revenus au financement des différentes branches (sécurité sociale, revenu universel, formation, etc.). Concernant la retraite, chaque citoyen
engrangerait annuellement des points au prorata de ses impôts. Points
qui, le jour de la retraite, viendraient s’ajouter au revenu universel afin
de garantir une retraite équitable en fonction des revenus (et donc du
travail) engrangés au cours de la vie professionnelle.
Il n’y aurait plus de disparité entre la provenance des revenus. Qu’ils
soient issus du travail, des capitaux, de locations… leur taxation sera la
même pour tous.
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LES APPELS D’OFFRES
Nous devons, concernant les appels d’offres et les marchés publics, redonner aux entreprises la possibilité de la préférence nationale30. Nous
ne pouvons pas continuer, sous prétexte de faire des économies :
• de créer du chômage ;
• d’enrichir ceux qui exploitent une main d’œuvre bon marché
en profitant de lois et règlements moins contraignants que les
nôtres ;
• perdre des savoir-faire qu’il sera ensuite long et compliqué de
retrouver ;
• transférer notre technologie.
De plus, dans le système actuel, les dés sont pipés et nous nous faisons
avoir par nos concurrents étrangers qui pratiquent l’espionnage économique à grande échelle. Je pense plus précisément aux Etats-Unis, les
données issues de WikiLeaks31 sont édifiantes à ce propos.
Il ne s’agit pas de fermer les frontières à la libre circulation des biens
et services, mais de permettre légalement aux institutions le choix de la
préférence nationale.
A force de délocaliser en choisissant le moins disant, nous nous retrouvons aujourd’hui en situation de dépendance dans l’approvisionnement
de produits de première nécessité. Il est scandaleux en 2015 de se retrouver avec des pénuries de médicaments dont la production des princeps
se fait en Asie32 !
30 La version 2011 du code des marchés publics a été améliorée concernant le droit
de préférence pour les producteurs agricoles locaux.
31 http://www.liberation.fr/monde/2015/06/29/espionnage-economique-le-sale-jeu-americain_1339635
32 http://www.slate.fr/france/82085/mondialisation-penuries-medicaments-en-france
76
LE TRAVAIL DOMINICAL
Voilà un sujet, digne des meilleurs marronniers de la presse qui revient
régulièrement sur le devant de la scène, au fil des mandats politiques.
La multitude de règlements sur ce sujet, avec les zones touristiques, avec
le droit à un certain nombre de dimanches travaillés dans l’année, me fait
penser à l’adage : « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? »
De plus, la situation actuelle crée des disparités insensées. Il suffit par
exemple d’être du mauvais côté d’une rue pour ne pas bénéficier d’une
dérogation.
Si nous partons des postulats :
• que les citoyens ont besoin d’un, ou de plusieurs jours, dans la
semaine pour pouvoir se retrouver tous ensemble, entre amis, en
famille… Ce moment du week-end doit être préservé ;
• que dans le même temps, la société et les modes de vie ont évolué. On comprend mal comment interdire le travail dominical, notamment dans les zones touristiques, mais aussi dans les
grandes métropoles où il existe un réel besoin.
Alors pourquoi ne pas faire simple avec une même loi pour tous ?
• le salaire du travail du samedi et du dimanche est majoré de 50% ;
• tous les salariés ne peuvent travailler qu’un nombre limité de samedis et dimanches dans l’année, par exemple 5 comme cela fut
le cas dans un passé récent ;
• tous les salariés ont droit à deux jours consécutifs de repos dans
la semaine ;
77
• le travail du week-end se fait uniquement sur la base du volontariat.
Cet ensemble de lois simples, dans une société où il existerait un revenu
universel, établirait un rapport de forces qui ne serait pas forcément en
faveur des employeurs.
A noter enfin que les étudiants, qui aujourd’hui sacrifient souvent leurs
nuits et week-ends à travailler auront enfin un revenu leur permettant de
poursuivre leurs études dans de bonnes conditions.
78
ON VA DANS LE MUR…
Dans son ouvrage « On va dans le mur… », Agnès Verdier-Molinié dresse
un bilan accablant de notre société. Si je suis d’accord avec ses différents
constats, et même avec la plupart de ses préconisations, je suis en désaccord total sur les recettes qu’elle avance dans le traitement du chômage.
Ce sont ici des méthodes ultralibérales qui sont proposées. Elles
consistent à encore culpabiliser les chômeurs, à les contrôler plus, à réduire les durées d’indemnisation et à supprimer les règles concernant le
travail dominical.
Cette vision étriquée et orientée du traitement du chômage occulte entièrement les futures évolutions technologiques comme nous l’avons expliqué précédemment. Et c’est sans surprise que nous constatons que ce
sont encore les financiers et les plus riches qui profiteraient de ce système
qui, au final, renie le droit fondamental des hommes à une vie décente.
Certes, le chômage baisserait, mais à quel prix ! On se retrouverait,
comme c’est déjà le cas dans de nombreux pays occidentaux, avec des
gens obligés d’avoir plusieurs métiers pour survivre. Travailler plus pour
gagner plus… Pour ceux qui travaillent déjà 14 ou 15 heures par jour,
faudra-il augmenter la durée de la journée à plus de 24h ?
79
LE DEVOIR SOCIAL
Le devoir social c’est la capacité que peuvent avoir les individus dotés
d’une conscience supérieure, d’agir, voire parfois de se sacrifier pour le
bien supérieur d’une société. C’est le cas par exemple de ces footballeurs
professionnels, qui ont volontairement choisi ce sport grand public pour
son pouvoir canalisateur et anesthésiant sur les masses.
Du coup, tout l’argent qu’ils gagnent n’est qu’une malheureuse conséquence de leur engagement pour la pacification de la société.
80
81
LES RÉGLEMENTATIONS
On ne peut pas continuer de déplorer la disparition des commerçants et
des artisans, tout en continuant dans un même temps de les asphyxier à
coups de règlements, sanitaires ou administratifs33, qui, s’ils sont justifiés
pour certains industriels, sont insupportables pour des petites structures.
Réfléchissons donc à créer des normes adaptées à la taille des structures,
de façon à ce que leurs coûts et leur gestion administrative ne constitue
pas un frein à la création.
De plus, il faut être cohérent, si nous autorisons la vente d’alcool et de
cigarettes, responsables de milliers de morts par an, soyons justes envers
les métiers de bouche, avec les petits agriculteurs et éleveurs qui, s’ils
peuvent être responsables d’un certain nombre d’intoxications alimentaires, sont loin de faire autant de ravages !
33 http://www.estrepublicain.fr/economie/2014/06/24/normes-administratives-leras-le-bol-paysan
82
LA VIOLENCE CONTRE LES IDÉES
Si les extrémistes de tout poil utilisent la violence et le terrorisme contre
des mots, contre des images, contre des dessins et des caricatures, c’est
tout simplement parce qu’ils sont dans l’incapacité intellectuelle d’utiliser
des arguments pour défendre leurs idées. Pour le coup, elles apparaissent
pour ce qu’elles sont réellement : indéfendables.
Idées, soit dit en passant, qui la plupart du temps ne sont pas d’eux, mais
issues de maléfiques gourous qui manipulent leurs esprits faibles. Gourous eux-mêmes dotés d’un sentiment de supériorité et dont la mégalomanie est inversement proportionnelle à leur QI.
Si par exemple, tout le « bien » que je dis à propos des footballeurs, venait
à susciter de la violence à mon encontre, cela prouverait :
• soit que j’ai raison ;
• soit qu’ils n’ont pas d’arguments à m’opposer ;
• soit qu’ils n’ont pas compris que pour mon argumentation j’ai
utilisé l’exemple de ce sport le plus mondialement médiatique
de notre temps, qui constitue une cible facile et ce sans en tirer
de gloire. Car il faut bien souvent, et malheureusement, utiliser
la satire, la caricature, l’humour, et une certaine forme de subversion intellectuelle, pour susciter des réactions lorsque la bienpensance ne permet pas d’y arriver ;
• soit les trois  !
Dans nos démocraties la violence physique a été remplacée dans les débats par des joutes verbales. Et, lorsque, trop rarement, nous assistons
à des débats dépassionnés entre des personnes qu’a priori tout oppose,
nous nous rendons alors compte que les opinions ne sont pas toujours
83
si éloignées que cela, que les constats sont souvent les mêmes, ainsi que
les solutions proposées. Cela devrait inviter, lorsque nous parlons, à plus
de pondération, à plus de réflexion, à une meilleure écoute et à choisir
précisément nos mots afin d’être le mieux compris possible.
84
POLICE ET JUSTICE
Si les Français sont unanimes pour aimer la police du 9 janvier et du 13
novembre 2015, ils le sont beaucoup moins concernant celle qui intervient quotidiennement au contact des citoyens. Cette institution a été, à
son corps défendant et depuis de nombreuses décennies, tout simplement victime d’une instrumentalisation politique par les différents pouvoirs en place. Nicolas Sarkozy a peut-être été celui qui, le plus, lui aura
porté préjudice. Manuel Valls lui aussi a utilisé son poste de ministre de
l’intérieur à des fins politiques.
Le rôle fondamental de la police doit être rappelé, elle devrait uniquement être au service du peuple et non pas de celui d’un pouvoir en place.
Si bon nombre de citoyens sont d’accord avec cette assertion, ils sont
peu nombreux à en tirer la conclusion logique : à savoir que dans notre
société, le pouvoir n’est plus au service du peuple.
L’avènement du revenu universel pour tous et d’une société qui affirme
et permet la dignité humaine, d’une société où l’on n’oppose plus les
groupes entre eux, devrait, je l’espère, pacifier le pays. La dépénalisation
du cannabis34 va aussi dans ce sens. La police, et par extension la justice,
pourra alors se recentrer sur les fondamentaux, la protection des personnes, la lutte contre les drogues dures, le crime et les mafias.
Concernant la justice, son mode de fonctionnement actuel est aussi un
des grands scandales de notre société. Je suis désolé d’insister, mais la
suppression de certains petits tribunaux de province par, encore lui, Nicolas Sarkozy, n’a pas arrangé les choses.
Les juges ayant en moyenne 250 dossiers sur leur bureau n’ont pas
d’autre choix que de procéder par priorité. En premier lieu les crimes, la
34 Voir page 106.
85
drogue, les mœurs… Certes les autres dossiers sont moins importants,
mais tant pour la partie civile que pour le justiciable, attendre plusieurs
années pour un jugement est souvent insupportable et cela participe au
discrédit et au rejet des institutions.
Comment ne pas rejeter la police lorsque, aux ordres de l’Etat, elle place
en garde à vue, pendant de trop nombreuses heures, des chauffeurs de
Heetch ou Uber Pop35. 18 heures de garde à vue alors que de nombreux
pickpockets n’y restent que quelques heures. On voit bien ici la volonté
de l’Etat d’utiliser la justice et la police comme moyen de pression.
Comment ne pas rejeter la police, lorsqu’après l’avoir appelée cinq fois
pour tapage nocturne entre 24h00 et 6h00 du matin, elle ne se déplace
toujours pas.
Comment ne pas rejeter la police lorsqu’en bas de votre immeuble, à
30 mètres d’un poste de police municipale, des dealers de drogues travaillent au grand jour.
Comment ne pas rejeter la police, lorsque des rodéos nocturnes réguliers
empoisonnent en toute impunité le sommeil de milliers de personnes
d’un même quartier.
Comment ne pas rejeter la police et la justice lorsque, bon citoyen que
vous êtes, vous payez votre amende pour un faible excès de vitesse, alors
que dans le même temps des centaines de milliers de personnes roulent
sans permis et sans assurance.
Comment ne pas rejeter la police et la justice lorsque, après des mois
et des années d’incivilité et de vente de drogue, la personne incriminée
revient « travailler » dans son quartier après quelques heures de garde à
35 http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20150726.OBS3206/emmanuelmacron-et-les-risques-du-co-voiturage.html
86
vue ou quelques mois de prison.
Comment ne pas rejeter la police, lorsque des délinquants notoires, rarement inquiétés, pénètrent dans le tram, le RER ou le métro, bien sûr sans
payer et dans le but de détrousser et agresser les voyageurs.
Comment ne pas rejeter la police lorsque des dealers, toujours les mêmes,
travaillent à la sortie du collège de vos enfants.
Comment ne pas rejeter la police et la justice, incapables de protéger les
commerçants, buralistes, bijoutiers, épiciers… qui se font braquer plusieurs fois par an.
Comment ne pas rejeter la police, la justice et l’Etat qui, incapables d’assurer la protection des biens et des personnes, condamnent celui qui aura
malheureusement blessé ou tué son agresseur.
Comment ne pas rejeter la justice et l’Etat, qui bien souvent accordent
plus de droits aux contrevenants qu’aux victimes. C’est le cas par exemple
avec les squats et les occupations illégales de logements.
Comment ne pas rejeter la dérive sécuritaire qui, sous prétexte de mieux
nous protéger, s’immisce jusque dans notre sphère privée, en nous faisant croire que de toute façon nous n’avons rien à craindre tant que nous
n’avons rien à cacher.
« Prétendre que votre droit à une sphère privée n’est pas important parce
que vous n’avez rien à cacher, n’est rien d’autre que de dire que la liberté
d’expression n’est pas essentielle, car vous n’avez rien à dire. » [ Edouard
Snowden ]
J’arrête là cette longue énumération. Nous avons tous en mémoire des
exemples qui pourrait la compléter. Face à cette situation les hommes
politiques préfèrent nier la réalité plutôt que d’avouer leurs échecs.
87
DES SYNDICATS
Je n’aurai pas de mots assez forts pour parler des syndicats, tant ces organisations, qui sont censées défendre les salariés sont compromises et
profitent du système.
Le paritarisme36 a fait des ravages, il a été tellement dévoyé qu’une commission d’enquête parlementaire devrait se pencher sur la question pour
que la justice puisse faire ensuite son travail. C’est l’un des grands scandales de ces dernières décennies, soigneusement étouffé par les politiques, les patrons et syndicats, car tous, au final, en retirent un certain
bénéfice.
Quand Agnès Verdier-Molinié parle des 100 000 administrateurs de l’assurance maladie, on peut se poser des questions ! Nous devrions également nous pencher sur la gestion des organismes de retraite, de retraite
complémentaire et de la formation professionnelle continue. Ainsi que
sur la transparence du financement des syndicats37 qui reste encore partielle et est bien souvent sujette à caution.
Le revenu universel, tel que je le propose, avec la suppression du CDI,
mais aussi avec le regroupement sous le contrôle de l’Etat de toutes les
caisses de retraite et d’assurances maladie, signe pratiquement l’arrêt de
mort des syndicats qui n’auront alors pratiquement plus de raison d’être
sauf dans certains domaines (sécurité et bien-être des travailleurs).
Si les syndicats étaient réellement au service des travailleurs et non d’euxmêmes ils travailleraient au revenu universel. Je ne m’attends donc pas à
ce qu’ils le soutiennent.
36 Le principe du paritarisme est celui d’une gestion partagée à égalité entre les syndicats et le patronat.
37 http://www.liberation.fr/economie/2014/12/15/transparence-financiere-des-organisations-syndicales-une-reforme-inaboutie_1164248
88
UN PEU D’HISTOIRE
Une méthode pour gagner encore plus d’argent et le justifier.
Le monde du capital est d’un cynisme sans pareil et il est prêt à tout pour
gagner toujours plus d’argent et restreindre les droits des travailleurs.
L’exemple de 2011 avec la grève des personnels de sécurité (gérée par des
entreprises privées) dans les aéroports est un cas d’école38.
Avant que la sécurité ne soit assurée par des entreprises privées par délégation de service public, l’argent du contribuable allait directement dans
la poche des fonctionnaires qui en étaient chargés. Un scandale inacceptable aux yeux des rapaces qui lorgnaient depuis longtemps sur ce juteux
marché.
Donc, sous le prétexte qu’un service public coûte trop cher, il a été délégué à des entreprises privées.
Les rapaces en profitent alors pour ponctionner le maximum possible
d’argent. Les employés sont mal payés, les conditions de travail se dégradent. Ce qui pour des fonctionnaires aurait été inacceptable en termes
de salaire, de management, d’horaires, de formation… devient la norme
pour des employés du secteur privé.
Mais cela ne s’arrête pas là ! Je vous l’ai dit, la voracité des rapaces est sans
limite. La manipulation continue. Ce qui devait arriver arriva, la grève
(prévisible, encouragée ?).
Le cynisme atteint alors son paroxysme lorsque cette grève se retourne
contre les travailleurs à qui on reproche de saccager le service public et
de porter préjudice au droit de circulation. Les rapaces peuvent alors jus38 http://www.marianne.net/Greve-dans-les-aeroports-la-securite-privee-en-cause_
a213828.html
89
tifier de faire voter une loi pour assurer un service minimum39.
La boucle est bouclée. Ils ont réussi leur coup. Ils empochent directement une partie de l’argent du contribuable. Les travailleurs sont muselés. Ils peuvent justifier leur politique !
Souvenez-vous, au départ, la sécurité des aéroports était assurée par des
fonctionnaires et elle était parfaitement assurée.
Maintenant, interrogez-vous et regardez d’un autre œil ce qui se passe à
l’hôpital, à l’école, au pôle emploi, dans la police… Sous prétexte d’économies, des emplois sont supprimés, on sous-traite de plus en plus vers
le privé. Résultat le service public se dégrade et on pourra alors un jour
justifier soit de sa suppression, soit de son transfert vers le privé avec
toutes les conséquences que l’on connaît.
39 http://www.challenges.fr/economie/20120123.CHA9484/ce-que-signifie-le-service-minimum-dans-l-aerien.html
90
CARRÉ BLANC
Que penser de cette recrudescence de vilenie, de méchanceté, d’immoralité, de violence, à la télévision ?
Ce spectacle affligeant aux heures de grande écoute est une honte pour
notre société.
Que doivent penser nos enfants qui regardent ce spectacle ?
Quelle idée se font-ils de la vie et de la société à la vue de ces horreurs ?
Quelle est la morale et le but de ces personnes qui se donnent ainsi en
spectacle aux autres ?
Ces exhibitionnistes arrogants si sûrs d’eux polluent la société à travers
les médias. Ils sont partout, dans les journaux, les magazines, à la radio,
aux journaux télévisés…
Stop ! Je dis stop ! Arrêtons le massacre et rétablissons le bon vieux carré
blanc. Afin que nos enfants gardent cette pureté qui les caractérise, je
conseille désormais l’emploi du carré blanc chaque fois que la parole sera
donnée à un homme politique.
91
LA JEUNESSE
N’oubliez-pas une chose, nous sommes tous des vieux cons et ils ont
probablement raison.
J’observe qu’une partie de la jeunesse a des valeurs complètement différentes de leurs aînés. Pour eux le travail n’est plus une composante essentielle de leur vie. Il est souvent considéré comme un moyen d’avoir de
l’argent pour pouvoir ensuite profiter de la vie. Nos aînés économisaient
toute une vie durant en se serrant la ceinture, eux préfèrent jouir de la
vie, ne sachant pas de quoi sera fait le lendemain.
Il ne s’agit pas ici de porter un jugement, mais seulement de poser un
constat. Posez-vous la question : comment réagiriez-vous, vous, des
autres générations si vous étiez jeunes aujourd’hui ? Ne seriez-vous pas
désabusés face à cette société ?
Par contre, on découvre chez eux de nombreuses valeurs, notamment
de partage et de solidarité. La société du partage et de la débrouillardise, c’est bien leur invention. Pourquoi dépenser plus pour partir au
ski, alors que la mise en commun des transports et des hébergements
permet de faire des économies substantielles tout en alliant le plaisir
d’être ensemble.
92
L’ÉDUCATION
D’année en année, les chiffres sont bien là, le système éducatif français
régresse. Nous perdons des places dans les classements mondiaux40, et
surtout dans des disciplines où nous étions en pointe, par exemple, les
mathématiques. Les chiffres montrent également que l’ascenseur social
est en panne, ce sont bien les jeunes issus des familles favorisées qui
réussissent le mieux dans les études supérieures.
En fait, si on analyse par l’autre bout de la lorgnette ce qui s’est passé,
on pourrait presque se demander si cela n’a pas été une volonté délibérée
des politiques successives de droite comme de gauche ! C’est bien pire
que cela, le délitement du système éducatif français émane tout simplement d’une succession de réformes pensées par les plus « brillants cerveaux » de notre pays, et dont le but était d’améliorer l’école.
La bien-pensance et le dogme égalitaire, encore eux, imposent des
rythmes et des méthodes éducatives identiques à tous les élèves. Sauf,
que si nous naissons tous égaux en droits, nous ne le sommes pas dans
l’apprentissage. A tel point que les surdoués finissent eux-mêmes par
ressembler parfois à des cancres, victimes d’un système éducatif niant
leur différence.
Alors que faire ? Rendons leur autonomie aux établissements scolaires et
faisons confiance au professionnalisme des professeurs. Donnons-leur
des buts à atteindre en termes d’apprentissage et de résultats, et laissons-les faire leur travail pour le reste.
Arrêtons d’avoir une multitude d’intervenants et d’employeurs différents
dans les établissements, rectorats, départements, communes. L’Etat doit
alors subventionner les communes pour les écoles et les régions pour les
40 http://www.institutmontaigne.org/fr/publications/efficacite-des-politiques-publiques-la-france-tient-elle-son-rang
93
collèges (les départements sont supprimés) et les lycées au prorata du
nombre d’élèves mais aussi en fonction des inégalités territoriales et sociales qui pourraient exister. Charge ensuite à ces institutions de recruter,
gérer et payer les professeurs, éduquer et instruire en totale autonomie.
L’investissement doit être massif dans les maternelles et les écoles élémentaires car c’est bien là que tout se joue. L’apprentissage des fondamentaux (lecture, écriture, vocabulaire, mathématiques) est primordial
pour pouvoir aborder le cycle secondaire dans de bonnes conditions. Un
enfant avec un vocabulaire pauvre et des difficultés de compréhension
sera dans l’incapacité d’assimiler les autres matières, de comprendre le
texte d’une leçon, l’énoncé d’un exercice et par conséquent d’y répondre.
Les instituteurs (je me refuse à utiliser un autre terme tant ce mot évoque
pour moi l’excellence) sont des professionnels avertis. Donnons leur les
moyens d’exercer correctement leur métier avec des classes de 15 élèves
au maximum. La vision comptable qui prévaut aujourd’hui avec parfois
des classes de 30 élèves ou plus, est vraiment une honte, car ce système
défavorise les enfants dont les parents ne sont pas à même de les aider.
« Il faut mettre la société au service de l’école et non pas l’école au service de la société. » [ Gaston Bachelard ]
94
95
LES RÉFUGIÉS - L’IMMIGRATION
Plusieurs constats, aux conséquences contradictoires, transforment cette
problématique en un véritable casse-tête. Tout d’abord, il y a l’aspect
humain. Lorsqu’un individu est en difficulté, nous devons lui porter assistance. Il est donc hors de question de leur fermer les frontières.
Nous devons malgré tout contrôler ceux que nous accueillions sur notre
territoire et veiller à ne pas laisser le loup entrer dans la bergerie. Ne
soyons pas naïfs. Les récentes révolutions arabes ont eu pour conséquence un afflux important de migrants, parmi eux une minorité avaient
soutenu les régimes autoritaires avant qu’ils ne tombent, et quelques uns
sont des salafistes. Ces personnes-là n’ont rien à faire chez nous et devraient pouvoir être renvoyées rapidement dans leurs pays d’origine.
Ensuite, le modèle de société que je prône avec le revenu universel, provoquerait un appel d’air considérable si cette mesure s’appliquait à ceux
que nous accueillons. Elle ne pourrait pas alors leur être accordée.
Enfin, accueillir des réfugiés, c’est très bien, mais cela doit se faire dans
de bonnes conditions, ce qui n’a jamais été le cas jusqu’ici, et les hébergements d’urgence coûtent cher à la société. Je propose tout simplement
d’adresser la facture aux pays dont ils sont originaires. Après tout, ce
sont des Etats incapables de garder leurs citoyens en raison de répressions, guerres, nettoyages ethniques et religieux.
Ne soyons pas naïfs, une fois de plus, ces gouvernements se débarrassent de ceux qui leur posent problème en nous les envoyant. Ce qui
leur permet de continuer à gouverner (dictaturer et guerroyer) en toute
tranquillité.
Alors oui, adressons leur la facture, et s’ils refusent de la payer, ser96
vons-nous dans les avoirs qu’ils ont chez nous. Cela nous permettra alors
d’accueillir ces populations en y mettant les moyens financiers pour enfin
leur offrir des conditions d’hébergement dignes et humaines.
Quant aux autres pays, ceux qui sont sur la voie de la démocratie, aidons-les massivement. Ceci pour le futur et l’intérêt commun de nos
enfants respectifs. Par contre cette aide doit être totalement désintéressée, et humaniste. Il s’agit d’aider ces pays à devenir économiquement
indépendants et non pas, comme aujourd’hui, les maintenir dans un asservissement économique entretenu par ces mêmes capitalistes qui nous
appauvrissent également.
Paradoxalement, il existe aussi une sorte de flux migratoire inverse, qui
ne choque pourtant personne, celui des capitalistes et profiteurs de tous
poils, qui vident de leurs richesses les pays disposant de ressources naturelles et humaines bon marché. Ne nous étonnons pas alors si les citoyens de ces mêmes pays viennent chez nous réclamer légitimement
leur part du gâteau. Il faudrait peut-être le rappeler aux extrémistes de
droite chaque fois qu’ils nous ressortent leurs théories fumeuses sur l’immigration.
Ainsi les capitalistes prennent l’argent et les richesses partout où ils se
trouvent, pays riches ou pays pauvres, tout en réussissant à opposer leurs
populations respectives.
C’est diviser pour mieux régner !
J’aimerais enfin souligner le parti pris des médias qui, trop souvent ne
parlent de l’immigration qu’en termes de problèmes, faisant l’amalgame
entre les Français issus de l’immigration et les immigrés. C’est à se demander à qui profite ce cliché, alors qu’il existe une majorité d’immigrés
parfaitement intégrée, des professeurs, médecins, commerçants, chefs
d’entreprises, techniciens, employés, écrivains, journalistes, ingénieurs…
97
Pour terminer, il faut souligner la souffrance de ces personnes, d’un côté
elles sont stigmatisées et subissent une forme de racisme, et de l’autre
elles subissent la pression et les menaces des intégristes qui sont parmi
elles pour, par exemple, les obliger à adopter certains codes vestimentaires (voile islamique).
98
LA MIXITÉ SOCIALE
Voilà un concept, un de plus, issu d’une fausse bonne idée et qui a fait
beaucoup de mal à la société.
Si vous interrogez les Français en leur posant les bonnes questions, en
les poussant dans leurs retranchements, vous vous rendez rapidement
compte qu’ils n’en n’ont rien à faire de la couleur de peau de leurs voisins,
de leurs idées politiques, de leurs religions, de leurs origines sociales, de
leurs mœurs, etc.
Alors où est le problème ?
Faites une petite expérience. Mettez des gens de la même classe sociale,
de la même origine ethnique, de la même religion, de la même opinion
politique dans un même quartier, et ils finiront par se fâcher. Imaginez
une troupe d’étudiants fêtards au milieu de paisibles retraités. Les gens ne
peuvent cohabiter que s’ils ont des modes de vie identiques.
Plutôt que de vouloir à tout prix mélanger les gens sur des critères religieux, ethniques, sociaux… regroupons-les avec comme premier critère
leur mode de vie, et la mixité sociale comme deuxième critère. Les relations entre voisins seront alors rapidement apaisées et la mixité sociale
ne posera plus de problème.
Il ne s’agit pas ici de stigmatiser tel ou tel mode de vie ou de comportement, mais de laisser la liberté aux gens de vivre comme ils l’entendent,
sans pour cela nuire aux autres.
Je trouve par exemple dommage d’être obligé de procéder à des fermetures administratives de lieux de vie nocturne consécutives à des nuisances sonores, comme des cabarets, des petites salles de concerts, restaurants, alors que si la politique géographique de la ville avait été mieux
99
pensée en amont, ce problème ne devrait pas exister.
Il est aussi dommage de faire supporter aux habitants d’un même quartier les mœurs nocturnes des certaines communautés, qui, du coup, se
retrouvent stigmatisées, alors qu’un découpage géographique intelligent
permettrait à chacun de vivre comme il l’entend, sans pour autant déranger les autres.
Si ma vision peut paraître utopique, vous devez l’imaginer dans une société apaisée par le revenu universel où le bien-être de tous est recherché.
Les architectes sont aujourd’hui tout à fait capables d’isoler phoniquement des quartiers ou des îlots d’immeubles. Les mairies peuvent, sur le
long terme, en utilisant leur droit de préemption, transformer ces zones
afin qu’elles ne soient habitées que par ceux qui y travailleraient la nuit.
100
LOGEMENT ET CONSTRUCTION
L’encadrement des loyers est une loi de plus pour contraindre la société.
Une loi de plus pour opposer, ici, les propriétaires aux locataires.
Si nous constatons aujourd’hui41 une légère baisse des loyers c’est essentiellement en raison de la conjoncture économique. S’ils restent malgré
tout trop élevés, c’est tout simplement en raison du déficit de l’offre par
rapport à la demande (elle profite à qui ?42), mais aussi à cause des allocations logement. Le revenu universel rend caduque cette allocation qu’il
faudra supprimer.
Pour le reste, relançons massivement la construction pour faire en sorte
d’équilibrer l’offre et la demande, ce qui aura pour effet de faire baisser
le prix des loyers et augmentera par la même occasion le niveau de vie
des citoyens. Plus l’offre sera importante plus les locataires seront exigeants, ce qui aura également pour conséquence de faire disparaitre ces
immondes taudis de moins de 20m2. Les conditions de vie des locataires
s’amélioreront.
Cela aura également pour effet de redonner du travail à un secteur d’activité qui en a bien besoin et qui est vital pour l’économie de notre pays.
Pour faire baisser les prix, j’imagine un concours organisé par l’Etat, à
destination des architectes, et doté d’un important prix. A leur charge
d’imaginer des habitations (maisons et immeubles) HQE43, économiques
à construire, sans pour autant déroger à la qualité.
Si je suis un partisan d’un revenu universel pour tous, il n’est pas farfelu
de poser aussi la question d’un logement universel.
41 Septembre 2015
42 Des propriétaires profitent de l’allocation logement pour augmenter les loyers.
43 Haute Qualité Environnementale.
101
L’explosion ces dernières années du nombre de SDF44 et des mal-logés
est plutôt inquiétante. Nous observons dans le domaine du logement
le même phénomène d’accroissement des disparités qui existe entre les
plus riches et les plus pauvres.
Si, à ce jour, il semble difficile d’offrir un logement à tous, la société
pourrait a minima mettre en place un mécanisme permettant d’offrir
un logement décent aux accidentés de la vie le temps qu’ils se reconstruisent.
44 http://www.lexpress.fr/actualite/societe/le-nombre-de-sdf-en-france-a-exploseen-dix-ans_1623371.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sans_domicile_fixe_en_France#Statistiques
102
LA GPA
Il a fallu attendre juillet 201545 pour qu’un arrêt de la Cour de cassation valide enfin l’inscription à l’état civil des enfants nés à l’étranger par
GPA46. Ceux qui sont contre cette inscription devraient passer outre leur
morale et voir l’intérêt des enfants à avoir une existence légale dans le
pays où ils vivent.
Il est réducteur de toujours associer la GPA à une transaction financière.
Même si c’est souvent le cas, il existe aussi de nombreux exemples de
mères porteuses bénévoles, notamment aux Etats-Unis47.
Si je pouvais me risquer à un pronostic, je dirai que d’ici une vingtaine
d’années, et lorsque les mentalités auront évolué, le débat reviendra sur la
place publique afin de réglementer et légaliser la GPA. Et puis, si un jour
le revenu universel venait à voir le jour, cela faciliterait bien les choses en
levant ou atténuant la suspicion financière envers les mères porteuses !
45 http://www.lemonde.fr/famille-vie-privee/article/2015/07/03/gpa-lacour-de-cassation-valide-l-inscription-a-l-etat-civil-des-enfants-nes-a-l-etranger_4669226_1654468.html
46 Gestation pour autrui
47 http://www.lemonde.fr/famille-vie-privee/article/2015/05/11/gestation-pour-autrui-j-ai-donne-la-possibilite-d-etre-mere-a-une-autre-femme_4631335_1654468.html
103
PROSTITUTION
Nous vivons dans une société qui cherche à régenter les mœurs et les
fesses des autres comme elle l’a fait par le passé lorsqu’elle interdisait
l’avortement et la pilule contraceptive.
Il y a des choses qui existeront toujours malgré tous les interdits et toutes
les lois possibles. La prostitution, la drogue, la consommation d’alcool
et de tabac, les jeux d’argent en font partie. Nous voyons bien, le temps
passant, que ces problèmes ne disparaissent pas malgré des lois toujours
plus restrictives.
Soit nous stigmatisons les clients et repoussons loin des villes les prostituées, dans le but de cacher ce qui agresse la vue et dérange la morale des
bien-pensants, soit nous acceptons la réalité afin de mieux la contrôler.
Il est vrai que le sort de nombreuses prostituées sous la coupe de réseaux
et de proxénètes est terrible. Mais en les cachant et en les éloignant, nous
ne faisons qu’accroître leurs difficultés.
Le revenu universel permettra, je l’espère, de sortir de la prostitution de
nombreuses personnes. Pour les autres, nous devrions acter un phénomène de société et le prendre en compte intelligemment en leur donnant
un véritable statut qui les protègerait de la violence et de l’exploitation
des proxénètes.
Un suivi régulier par des associations gérées uniquement par des femmes
permettrait, il faut l’espérer, de les écarter au mieux des mafias et de la
violence.
J’aimerai également souligner les différentes approches de nos voisins
européens. Ainsi la Suisse prend en compte la détresse sexuelle des per-
104
sonnes handicapées avec des assistants sexuels48. L’Espagne, l’Allemagne,
la Belgique autorisent les maisons closes, alors que d’autres, comme la
Norvège ou la Suède pénalisent les services sexuels.
48 http://informations.handicap.fr/art-vie-affective-sexualite-19-4369.php
https://fr.wikipedia.org/wiki/Assistant_sexuel
105
LE CANNABIS
Légalisons et contrôlons la production et la vente de cannabis comme
cela se fait dans certains pays. Le modèle de l’Etat du Colorado, aux
Etats-Unis, est exemplaire. Il n’y a pas eu pour autant une explosion de
la consommation !
En terme de santé publique, il est préférable de contrôler et légaliser
le cannabis, si nous voulons éviter que des dealers continuent en toute
impunité leur trafic devant les collèges et lycées de notre pays et si nous
voulons éviter que ce marché soit entre les mains de mafias.
Une taxation intelligente (pas trop élevée pour éviter le marché noir)
permettrait de récolter des fonds, comme au Colorado. Ces fonds pourraient par exemple être utilisés dans des actions de prévention sur les
addictions.
La vente se ferait uniquement via les marchands de tabacs existants, sous
un contrôle strict de l’Etat (interdiction aux mineurs et limitation des
quantités hebdomadaires achetées), ce qui aurait également l’avantage
de redynamiser une profession touchée par la baisse des ventes de cigarettes.
La culture et le conditionnement seront laissés à la libre concurrence des
entreprises et encadrés eux aussi par l’Etat (un pourcentage maximum
de principe actif ne devra pas être dépassé).
106
107
LA PORNOGRAPHIE
Autant, nous venons de le voir, notre société peut se montrer intolérante
dans de nombreux domaines, autant elle est capable de laxisme dans de
nombreux autres, et la pornographie en fait partie.
De trop nombreux jeunes enfants (avant 14 ans) ont déjà vu des images
pornographiques en provenance d’Internet, et dont certaines images
violentes sont susceptibles de leur donner une fausse image de la sexualité.
Je ne désire pas interdire la pornographie, mais :
• interdire la diffusion de vidéos contraires à la dignité humaine.
Ce qui est le cas des images où se mêlent la sexualité et la violence ;
• regrouper sur des TLD49 réservés (.xxx, .porn) les sites web pornographiques afin d’en faciliter le contrôle parental.
49 Top-Level Domain ou domaine de premier niveau.
108
LES BONS MOTS SUR LES PROBLÈMES
Nous avons la fâcheuse habitude en France de ne pas mettre les bons
mots sur les problèmes, soit parce que cela est interdit par la loi, soit volontairement dans le but de masquer une réalité qui dérange une conviction politique bien-pensante (les deux ne seraient-ils pas liés ?).
Ne nous étonnons pas alors, que depuis plus de 40 ans, les mêmes problèmes gangrènent notre société malgré de nombreuses lois (politique de
la ville et éducation).
Ayons dans un premier temps le courage d’autoriser les statistiques ethniques et communautaires. Cela éviterait, comme c’est le cas aujourd’hui
dans le système éducatif, de sacrifier des générations d’enfants sous l’autel du dogme égalitaire. C’est tout simplement une ignominie.
Exposons ensuite clairement les problèmes, faisons faire ce travail par
des chercheurs, ethnologues et sociologues reconnus et qui font consensus. Mettons nous ensuite d’accord sur les bons mots à mettre sur les
problèmes.
Les détracteurs des statistiques ethniques ont peur de l’utilisation et
du détournement notamment raciste qui pourrait en être fait. Ils ne se
rendent pas compte que c’est le processus inverse qui arrive et que cela
se retourne contre eux. Dans l’actualité récente, Robert Ménard, le maire
de Béziers a fait état de statistiques sur l’origine ethnique des enfants de
sa ville. Personne, en raison de la même loi, n’a été en mesure de lui apporter la contradiction. Une hérésie !
Et puis se pose une question : combien sont-ils, Français issus de l’immigration, ou immigrés, parfaitement intégrés dans la société française ?
Médecins, chercheurs, professeurs, employés, commerçants, artisans, ouvriers… Tous ceux dont personne ne parle jamais (cela profite à qui ?) et
qui font partie des forces vives de notre nation. Cette loi ne nous permet
pas de le savoir.
109
110
LA LIBERTÉ D’EXPRESSION
Nous venons de le voir, la loi inique sur les statistiques ethniques est à
rapprocher d’autres lois du même genre qui, dans notre pays soi-disant
démocratique, restreignent la liberté d’expression.
Inciter les « assujettis » sociaux à refuser de s’affilier à un organisme de
Sécurité sociale ou à ne pas payer les cotisations à un régime d’assurance
obligatoire est sanctionné pénalement (précision : cet article de loi, dans l’optique de la fin du monopole légal de la sécurité sociale survenu en France en
2001, condamne en fait le non-respect de l’obligation d’assurance, et non le
manquement à l’obligation de cotiser à un organisme français quel qu’il soit).
[source WikiPédia]50
Entre 2006 et 2011, un décret empêchait de fournir des recettes de produits
naturels non-homologués (par exemple la recette du purin d’ortie, insecticide
et fertilisant naturel). [source WikiPédia]
Le livre «Le Grand Secret», publié en 1996 par le docteur Gubler, médecin
de François Mitterrand, a été interdit en France pour violation du secret
médical. Un arrêt de la Cour européenne (décision du 18 mai 2004) a
sanctionné les juges français qui ont interdit la sortie du livre. [source WikiPédia]
Il est permis de commenter une décision de justice, en revanche il est interdit
« de chercher à jeter le discrédit, publiquement par actes, paroles, écrits ou
images de toute nature, sur un acte ou une décision juridictionnelle, dans des
conditions de nature à porter atteinte à l’autorité de la justice ou à son indépendance » (article 434-25 du Code pénal). Par exemple, estimer qu’une décision de justice est un chef d’œuvre d’incohérence, d’extravagance, et d’abus
de droit a été sanctionné pénalement]. [source WikiPédia]
50 http://www.wikiberal.org/wiki/Liberté_d’expression_en_France
111
Brûler un coran puis uriner dessus et diffuser le tout sur Internet vaut à son
auteur en 2011 trois mois de prison avec sursis et 1 000 € d’amende pour
incitation à la haine à l’égard des musulmans (le blasphème n’existe plus
depuis 1881, sauf en Alsace-Moselle par incorporation de l’article 166 du
code pénal allemand). En revanche, l’exposition en Avignon de photographies d’un Christ plongé dans l’urine et le sang est soutenue moralement et
financièrement par les pouvoirs publics. [source WikiPédia]
La loi Evin interdit la publicité concernant les boissons alcoolisées. En
2012, la chaîne W9, qui diffuse la série télévisée d’animation américaine
Les Simpson, a dû flouter systématiquement le nom de la Duff, la bière préférée du personnage principal (cette bière, qui était fictive au début de la série,
a eu la malchance -ou la chance - d’exister par la suite). [source WikiPédia]
La prétendue protection de la vie privée (d’invention récente, puisque l’article
9 du Code civil date de 1970) permet de s’attaquer à la liberté de la presse :
par exemple, le Nouvel Observateur a été condamné en février 2013 pour
«atteinte à la vie privée» suite à la publication d’extraits du roman Belle et
Bête de Marcela Iacub, relatant sa relation avec Dominique Strauss-Kahn
(bien que ce dernier ne soit jamais mentionné nommément dans le roman).
[source WikiPédia]
Depuis 2013, le patrimoine des députés peut être consulté en préfecture mais
pas publié : la publication d’une déclaration de patrimoine est passible d’un
an de prison et de 45 000 euros d’amende. [source WikiPédia]
L’Europe n’est pas, elle aussi, exempte de reproches. Elle tente actuellement de faire voter une directive sur le « secret des affaires » qui interdirait purement et simplement aux journalistes d’investigation de faire leur
travail. Les entreprises pourraient alors décider arbitrairement si une information peut être divulguée ou non. Une loi sur mesure pour pouvoir
étouffer dans l’œuf n’importe quel scandale !
112
D’une façon générale, deux écoles s’opposent concernant la liberté d’expression51. Celle qui prévaut en France avec sa limitation aux « cas déterminés par la loi » et qui est à mon avis bien trop restrictive de par les abus
de procédures qu’elle permet. Et celle qui prévaut aux Etats-Unis, bien
plus étendue, avec l’article premier de leur constitution (même s’il existe
quelques restrictions). Sur le fond, je dirai qu’une fois de plus, notre société est victime de la bien-pensance. A trop vouloir réglementer et faire
la morale, l’on se retrouve avec un système pernicieux ou les humoristes
sont régulièrement attaqués en justice. Je me pose une question : que se
passera-t-il à force d’ajouter des exceptions à la liberté de parole ?
∴
Il existe une autre forme de censure, assez grave, pratiquée dans les médias et dans les commissions par les intellectuels et experts autoproclamés qui monopolisent la parole.
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais à chaque fois qu’un important problème de société voit le jour, le gouvernement met en place des
commissions, composées d’experts, de philosophes, de chercheurs, de
politiques, chargés de réfléchir et de remettre un rapport. Bizarrement
et pratiquement systématiquement, les représentants de la société civile
sont absents de ces réflexions.
C’est, une fois de plus, symptomatique d’une société qui a réussi à faire
croire au peuple que la seule façon de résoudre ses problèmes était de les
mettre entre les seules mains d’experts. On voit aujourd’hui où cela nous
a menés ! Pourtant, le bon sens populaire (et il n’y a rien de péjoratif dans
mon propos) aurait souvent beaucoup de choses à dire et à apprendre
aux experts.
Alors, ne pourrions-nous pas imaginer une représentation de la société
51 http://www.lemondepolitique.fr/culture/liberte-dexpression
113
civile avec un tirage au sort, comme cela se pratique pour les jurys populaires ?
J’ai eu l’occasion, lors d’une conférence, de soulever ce problème de
représentativité en questionnant malicieusement un membre d’une commission de bioéthique. Je dis « malicieusement », car ces personnes, très
intelligentes ne pouvaient pas, à mon avis, ne pas avoir soulevé ce problème. Ce qui m’a bien été confirmé par la conférencière. Cela pose un
sérieux problème d’éthique, puisqu’au final, les membres de cette commission ont accepté de travailler sur un sujet, puis de remettre au nom
de la société un rapport, tout en sachant pertinemment qu’avaient été
écartées la réflexion et la parole de la société civile.
Ce qui amène à une autre question : comment et pourquoi ont-ils accepté cette compromission ?
114
115
LES MÉDIAS
Mon sentiment est ici partagé. Il y a pour moi deux types de medias et
deux types de journalistes.
Pour le bon : comment par exemple ne pas soutenir les journalistes d’investigation, Caroline Fourest, Reporters sans frontières ou Elise Lucet
dans sa pétition contre la directive européenne sur le secret des affaires
qui menace la liberté de la presse.
Pour le mauvais : la presse et la télévision « people » et ceux qui vendent
leur âme (et l’argent de la publicité) à coup de marronniers, de titres
racoleurs, de débats houleux qui n’apportent rien et qui donnent aux
téléspectateurs, auditeurs et lecteurs la fausse impression de vivre dans
une société de libre expression.
Enfin comment ne pas se poser de questions sur l’omerta des médias
concernant des sujets pourtant essentiels. Il faut, bien souvent, fouiller
Internet pour y trouver certaines informations. C’est le cas pour le traitement de la dette par l’Islande, son interrogation concernant la création
de la monnaie (cf. page 129), le questionnement de la Finlande sur le
revenu universel52 et, d’une façon générale, sur toutes ces initiatives et
expérimentations citoyennes qui, comme une lame de fond, sont en train
de changer la face du monde.
52 http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/07/25/20002-20150725ARTFIG00001-en-finlande-travailler-pourrait-devenir-un-choix.php
116
117
LES LANCEURS D’ALERTE
Nous l’avons vu, lorsque les agissements des financiers et des grandes
entreprises sont révélés au public, la tentation de limiter la liberté de la
presse et la liberté d’expression bat son plein.
Du côté des Etats, le double discours et l’hypocrisie sont de mise. S’ils
sont officiellement en faveur des lanceurs d’alerte, dans les faits, ces derniers sont souvent l’objet de poursuites judiciaires.
Edward Snowden réfugié en Russie, Antoine Deltour poursuivi en justice par son ancien employeur, Julian Assange réfugié depuis juin 2012
dans l’ambassade de l’Equateur à Londres, et bien d’autres, sont régulièrement victimes du rouleau compresseur des Etats et de la justice.
Ces personnes ont souvent sacrifié leur liberté, et parfois leur vie pour
leurs idéaux. On peut objectivement parler de prisonniers politiques
lorsqu’ils sont en prison comme Bradley Manning53 (condamné dans
l’affaire WikiLeaks) ou menacés de l’être comme Julian Assange.
53 https://fr.wikipedia.org/wiki/Chelsea_Manning
118
119
DES RÉCOMPENSES
Napoléon Bonaparte est à l’origine de nombreuses médailles (médaille
militaire, Légion d’honneur…). Il avait bien compris le fonctionnement
de la nature humaine et ce que pouvaient apporter politiquement les
distinctions honorifiques.
Le monde moderne n’est pas en reste, avec des récompenses prestigieuses comme le Nobel, la Médaille Fields pour les mathématiques,
la médaille du travail, les nombreux trophées et récompenses dans le
monde des arts et du sport.
En ce qui me concerne, et pour faire suite au paragraphe précédent, je
serais pour la création d’un « Award Leak », qui récompenserait les meilleurs lanceurs d’alerte.
Les objectifs seraient :
• d’aider financièrement les lanceurs d’alerte qui subissent les
conséquences de leurs révélations ;
• de médiatiser davantage leur situation ;
• de faire en sorte que la pression et la peur changent de camp ;
• …
Une plateforme internet indépendante permettrait de proposer des
noms pour la récompense, mais également de procéder au vote pour
désigner le (ou les) lauréat(s) annuel(s).
120
TINTIN AU CONGO
Les multiples polémiques concernant Hergé et plus particulièrement
« Tintin au Congo » et « L’Étoile mystérieuse » sont symptomatiques de
l’état d’esprit régnant dans notre société, en tout cas chez certains bienpensants54.
Si la lutte contre le racisme est une bonne chose, la lutte contre le ridicule
devrait l’être aussi. Il faut rappeler que des associations ont demandé
l’interdiction de la vente de ces bandes-dessinées, ou l’ajout d’autocollant
avec les mentions « produit toxique » ou « relents racistes ».
Ils montrent ici leur grande intelligence et leur sens de la pédagogie (fautil dire que c’est une antiphrase ?).
Il serait certainement plus judicieux de faire preuve de pédagogie en demandant l’ajout d’une préface qui remettrait en perspective les bandes
dessinées d’Hergé dans leur époque.
Ces bien-pensants se rendent-ils compte que leur volonté de censure
consisterait tout simplement en une réécriture de l’histoire ? Cela me fait
penser à certaines dystopies et œuvres de science-fiction où les dictatures
passent leur temps à manipuler l’information dans les médias, mais aussi
en réécrivant constamment l’histoire. C’est « 1984 » de George Orwell,
« V pour Vendetta », « Fahrenheit 451 »…
54 http://www.francetvinfo.fr/culture/raciste-antisemite-misogyne-ces-proces-faitsa-herge-et-tintin_768257.html
http://www.enquete-debat.fr/archives/herge-fut-censure-car-trop-favorable-a-lamixite-raciale
121
DES PÉTITIONS
Nous recevons tous régulièrement par mail des invitations à des pétitions, toutes plus honorables les unes que les autres. Il m’arrive moimême, à l’occasion d’en signer. Cela a d’ailleurs été le cas dernièrement
avec la pétition d’Élise Lucet.
Par contre j’ai une crainte, c’est que la multiplication de ces pétitions
détourne au final les citoyens, par lassitude, de causes importantes.
Et puis, il ne faut pas oublier que la pétition ultime est bien celle qui se
fait via le bulletin de vote. Notamment avec les élections présidentielles
et législatives.
Alors, par pitié, arrêtez de voter pour les partis politiques traditionnels,
de droite comme de gauche, et intéressez-vous aux mouvements alternatifs et citoyens qui proposent des solutions originales de gouvernance
qui sont plus en phase avec les évolutions de notre société (Nouvelle
Donne, Parti Pirate, CAP21…).
Et si vous ne le faites pas, alors arrêtez de vous plaindre sans arrêt !
Je ne comprends pas pourquoi, connaissant et voyant la vérité, vous
continuez de croire les menteurs pour lesquels vous votez.
122
LES BREVETS
S’il y a un concept qui doit bien être intangible, c’est celui de la paternité
d’une idée, d’une œuvre, d’une découverte ou d’une invention. Faut-il
pour autant, dans certains domaines, comme par exemple la santé, le
vivant et les médicaments, accepter la propriété intellectuelle telle qu’elle
se pratique aujourd’hui et qui entraîne des dérives éthiques et procédurières ?
Les brevets sont devenus des armes55 pour limiter l’éclosion de la
concurrence, pour restreindre l’innovation des petites sociétés, et se sont
transformés en instrument de spéculation financière. Des sociétés se
sont même spécialisées dans leurs rachats et exploitations, ce sont les patents trolls56. Elles n’ont pas d’autres buts que d’attaquer en justice pour
contrefaçon les sociétés qui utiliseraient un de leur brevet.
Difficile également de comprendre pourquoi, sauf à vouloir préserver les
intérêts financiers des grands groupes, il est interdit en France de commercialiser des semences anciennes ne figurant pas au catalogue officiel
des variétés. Les conditions d’inscription y sont drastiques et coûteuses
ce qui défavorise et fait fuir les petits producteurs.
En même temps, se pose la difficile question de la juste récompense et
de la rémunération de ceux qui ont concouru à des découvertes. Ce sont
aujourd’hui bien souvent les actionnaires de multinationales qui en tirent
le plus de bénéfices au détriment des réels inventeurs.
Si, pour être juste, il faut souligner l’efficacité de la recherche issue des
grandes entreprises, il convient aussi souligner son principal travers, celui
de ne souvent rechercher que là où les retombées économiques seront
les meilleures. C’est bien dommageable pour le monde paysan qui se
55 http://www.slate.fr/story/45223/brevets-speculation-trop
56 https://fr.wikipedia.org/wiki/Patent_troll
123
retrouve pieds et poings liés à des semenciers comme Monsanto. C’est
bien dommageable pour ceux qui souffrent de maladies orphelines.
C’est bien dommageable également pour ceux qui ont été les victimes
de ces médicaments, tristement célèbres comme le Mediator, qui ont
été mis sur le marché malgré des effets thérapeutiques délétères chez
de nombreux patients. C’est bien dommageable enfin pour ces malades
du Sida qui voient le prix d’un médicament multiplié par 54 par un fond
d’investissement57.
Ce sont bien ces derniers points qui, sur ce sujet difficile, ont fait basculer mon raisonnement en faveur d’une suppression totale du concept
de brevet. Tant que nous laisserons aux cupides l’opportunité de nous
soigner pour des raisons autres qu’éthiques, c’est à dire pour le bien-être
de l’humanité, nous nous exposerons alors aux dérives de ce système.
L’innovation, qu’elle soit médicale ou technologique, doit être au service
de la communauté, c’est à cette dernière de la rémunérer a posteriori et
à sa juste valeur.
Les conséquences d’une telle décision ne seront pas forcément négatives
sur le plan industriel puisque cela permettra :
• de manger des produits en provenance de producteurs locaux
plutôt que ceux produits par des multinationales (produits laitiers, viandes, alcools, sirops, colas, glaces…) ;
• d’acheter et faire fabriquer ses meubles auprès d’ébénistes plutôt
que dans des grandes chaînes de magasins ;
• de se soigner grâce aux traitements médicaux les plus efficients
et au meilleur prix ;
• de profiter rapidement des dernières avancées technologiques
ayant trait à la sécurité dans les transports ;
57 http://www.francetvinfo.fr/sante/sida/le-prix-d-un-medicament-pour-les-malades-du-sida-multiplie-par-54_1095161.html
124
L’ÉNERGIE
Une étude à paraître de l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la
Maîtrise de l’Énergie) et dont il est fait mention dans le « Science & Vie »
de septembre 2015, bouleverse les idées reçues et démontre qu’il est tout
à fait possible pour la France de se passer intégralement de l’énergie nucléaire à l’horizon 2050.
Si je suis pour le développement et l’utilisation de toutes les énergies
alternatives, il n’en demeure pas moins que « 50 000 éoliennes sur 17 000
km2 », « 500 km2 de panneaux solaires au sol » ainsi que tous « les aménagements
liés aux lignes électriques de raccordement » ont de quoi faire réfléchir.
C’est la raison pour laquelle je suis partisan d’entamer une réflexion sur
le développement d’une nouvelle filière nucléaire : celle du réacteur à sels
fondus58. C’est encore le très sérieux magazine « Science & Vie » qui lui
avait consacré un numéro entier en novembre 2011. L’article de WikiPédia résume les avantages potentiels de cette filière.
Cette technologie possède des différences importantes avec les autres filières
nucléaires. A priori, elle réduit les critiques faites à la filière nucléaire, à
savoir la sûreté, les déchets et les faibles réserves de combustibles. Ces points
devront cependant être confirmés par les projets en cours afin de préciser et
justifier la faisabilité commerciale de ce type de réacteur.
[…]
Les réacteurs à sels fondus répondent à toutes les exigences de sécurité du
forum génération IV. D’après Victor Ignatiev, physicien à l’institut de Kurchatov, à Moscou, « Le réacteur à sels fondus au thorium coche toutes les
cases de garanties de Sûreté ». Aucun autre concept de réacteur testé ne
garantit un niveau de sécurité aussi élevé. Les risques d’accident sont consi58 https://fr.wikipedia.org/wiki/Réacteur_nucléaire_à_sels_fondus
125
dérablement réduits, de même que les conséquences. La sécurité du réacteur
repose sur les lois de la physique (gravité, conduction thermique) et non plus
sur des équipements susceptibles d’être détruits ou de tomber en panne.
Les accidents d’emballement avec explosion vapeur comme à Tchernobyl sont
impossibles dans un réacteur à sels fondus. La conception du réacteur permet
d’éviter l’emballement en garantissant un coefficient de vide négatif. L’absence d’eau sous pression supprime le risque d’explosion d’un gaz de vapeur
et d’hydrogène. Le problème de la variation de réactivité à cause de l’effet
modérateur de l’eau est aussi supprimé.
Les cœurs peuvent être vidangés en quelques minutes en cas d’accident. Un
bouchon de sel est en permanence maintenu gelé par une source froide ; en cas
de défaillance de la centrale, la chaleur du sel environnant le fait fondre, le
sel s’écoule alors par gravité dans un réservoir conçu pour permettre l’arrêt à
froid par convection thermique. Un accident de fusion du combustible comme
à Fukushima ou Three Mile Island devient alors impossible. Ce système
permet en outre de redémarrer le réacteur une fois le reste de la centrale
réparé.
Si la France a pu être à une certaine époque leader dans le nucléaire, le
flop et le scandale récent de l’EPR ne sont pas rassurants quant à son
l’avenir et au démantèlement des centrales en service.
Enfin, les grands opérateurs énergétiques ont du souci à se faire en cas
d’Uberisation de la production électrique !
126
LA GRÈCE
La façon dont l’Europe a traité ce pays est ignoble. Je doute que les
responsables européens aient eu le courage d’appliquer ce traitement à
un pays plus important et influent. Humilier un peuple n’est jamais bon
historiquement.
L’Europe ultralibérale a utilisé la Grèce comme un grand méchant loup,
pour faire peur aux citoyens des autres pays. Le message est : « voyez ce
qui arrivera si vous ne vous laissez pas tondre tranquillement ».
Cette crise nous confirme l’incapacité qu’ont dorénavant les peuples et
leurs représentants face à l’Europe et à sa désastreuse politique monétaire. Le déni de démocratie bien avéré ne semble pas, pour autant, inquiéter les citoyens des autres pays qui n’en tirent pas les nécessaires
conclusions dans leurs votes. S’ils sont moralement solidaires du peuple
grec, ils appliquent à la lettre l’adage « chacun ses problèmes ».
Pour avoir un autre point de vue sur la dette grecque, je vous invite à lire
les articles web59 cités en référence.
59 https://france.attac.org/nos-publications/brochures/article/grece-petit-guidecontre-les-bobards-mediatiques
http://www.liberation.fr/monde/2015/07/14/jeffrey-sachs-les-etats-puissants-seront-rattrapes-par-les-souffrances-qu-ils-infligent_1347718
127
LES BANQUES
Les administrateurs et directeurs de banques sont-ils caution solidaire
de leur gestion ? Non, ils peuvent jouer avec notre argent en toute impunité, le perdre et ensuite appeler l’Etat et l’argent du contribuable à
la rescousse pour les renflouer. C’est la double peine pour les citoyens.
Jusqu’ici toutes les politiques de droite comme de gauche ont toujours
favorisé les banques et les grosses sociétés, au détriment des petites et
moyennes entreprises. Les premiers, car ils ont le pouvoir de l’argent,
et les seconds, car ils représentent des milliers d’emplois (et quelques
énarques, administrateurs et membres de conseils d’administration).
Mettre des milliers de personnes d’un seul coup au chômage c’est mauvais pour leur image de marque et les élections.
Dans le même temps, des centaines de milliers de personnes se retrouvent
une par une au chômage car travaillant dans de petites structures. Ils représentent de nombreux chômeurs, mais sont silencieux car isolés chacun de son côté. Vous noterez que les syndicats parlent rarement d’eux.
Comment une entreprise comme Areva peut-elle se retrouver avec un
déficit de plusieurs milliards, avec le soutien des banques et du gouvernement, alors que dans le même temps de nombreuses petites sociétés
prises à la gorge sont en manque de trésorerie. D’un côté, des présidents de groupes bien payés et bénéficiant de l’impunité totale quant
aux conséquences de leur gestion, et de l’autre, des commerçants et gérants, souvent responsables personnellement de leurs dettes auprès des
banques.
Cherchez l’erreur !
128
LA CRÉATION D’ARGENT
Ce sont les banques, via le jeu du crédit, qui sont responsables de la création monétaire60. Au vu des multiples crises économiques qui ont jalonné
l’histoire moderne, est-il vraiment raisonnable de laisser participer des
banques privées au processus de la création de la monnaie ? Leurs buts
ne sont pas en adéquation avec ceux des peuples et de l’intérêt général.
L’Islande, qui a été un pays en pointe dans le traitement démocratique de
la crise, réfléchit aujourd’hui à ne plus laisser les banques privées contrôler la création de la monnaie61. Je cite le blog gaulliste libre : « Il faut
remercier les médias belges, qui couvrent cette nouvelle ignorée en France. Le Premier
ministre [islandais62] a commandé un rapport intitulé « Un meilleur système monétaire pour l’Islande », recommandant au parti au pouvoir de confier l’intégralité de la
création de monnaie à la banque centrale »
Une démocratie moderne peut-elle laisser, dans les mains d’intérêts privés, et à l’avidité naturelle de l’homme, quelque chose d’aussi important
que la création monétaire ?
Le traité de Maastricht a institué l’indépendance des banques centrales et,
depuis 1998, c’est la Banque Centrale Européenne qui est en charge de la
politique monétaire. Sauf à sortir de l’euro, il est aujourd’hui impossible
pour un pays membre de contrôler la création monétaire.
60 https://fr.wikipedia.org/wiki/Création_monétaire
61 http://www.gaullistelibre.com/2015/04/lislande-envisage-une-revolution.html
http://www.latribune.fr/economie/international/l-idee-choc-etudiee-en-islande-et-sion-retirait-aux-banques-la-capacite-de-creer-de-la-monnaie-470824.html
62 NDLR
129
LA SÉCURITÉ SOCIALE
Le système français n’est pas le meilleur du monde, comme nous l’entendons trop souvent. Pour prendre l’exemple de l’Allemagne, les citoyens
y sont bien soignés, et la sécurité sociale n’est pas en déficit pour autant.
Il faut arrêter de dire qu’elle est universelle :
« Les agents du Conseil de l’Europe à Strasbourg qui sont affiliés à un
régime privé d’assurance médicale et sociale auquel ils contribuent à hauteur
d’environ 3 % du salaire brut »
« Les personnels de l’OCDE en France qui sont assurés via le courtier privé
d’assurance HENNER à Paris auprès duquel ils cotisent à hauteur de
2,5% de leurs émoluments. »
« Un gérant minoritaire ou égalitaire ou un président de SAS, SASU,
SA, non rémunéré, bien qu’ayant à l’évidence une responsabilité et donc une
activité professionnelle au sein de l’entreprise de par sa fonction, n’est donc
pas soumis à un régime obligatoire de sécurité sociale ! Il lui suffira de tirer
les moyens de subsistance de dividendes versés »
Source http://jequittelasecu.blogspot.fr/
Il faudra également m’expliquer pourquoi, en France, et malgré des cotisations beaucoup plus élevées que celles pratiquées par des assurances
privées allemandes ou anglaises, les remboursements sont moins bien
pris en charge63.
Enfin, il faudra aussi m’expliquer pourquoi cet organisme a besoin, selon Agnès Verdier-Molinié, de 100 000 administrateurs pour fonctionner
(voir le chapitre sur les syndicats et le paritarisme).
63 http://libertarianisme.fr/2014/02/21/assurance-maladie-privee/
130
La France est un pays de contradictions qui, au nom de Bruxelles, impose
à ces entreprises des appels d’offres ouverts sur l’Europe, accepte la libre
circulation des biens, des services et des personnes. Dans le même temps
elle refuse aux entreprises, aux commerçants et aux gérants, de faire jouer
la concurrence concernant le choix de leur caisse d’assurance maladie.
En mettant fin au paritarisme, la sécurité sociale, sous le seul contrôle de
l’Etat, pourra faire des économies considérables. Afin de faire jouer la
concurrence et d’abaisser les coûts, j’imagine d’incorporer au revenu universel le montant d’une assurance minimale de base, à charge ensuite aux
personnes de s’assurer obligatoirement, soit auprès de la caisse d’Etat,
soit auprès d’une autre caisse privée de leur choix.
131
LE RSI
Le RSI c’est le Régime Social des Indépendants, c’est la bête noire de
nombreux chefs d’entreprises.
De très nombreux commerçants, entrepreneurs, gérants de TPE, procèdent tous les jours à la dissolution de leur entreprise car ils sont accablés par les charges sociales. Ce sont des dizaines de milliers d’emplois
qui disparaissent ainsi et presque autant de personnes qui se retrouvent
au RSA, et donc à la charge du contribuable.
Ces mêmes personnes font également bien souvent l’objet de saisies,
qu’elles soient mobilières ou bancaires.
Le gouvernement, pour ne pas déroger à ses habitudes, tente de nous
faire croire qu’il travaille à la résolution des disfonctionnements du RSI,
afin de faire diversion auprès de l’opinion publique, mais élude toutes les
questions sur le fond du problème, à savoir le montant des charges qui
sont trop lourdes.
Si cela continue ainsi, le premier employeur de France va rapidement
perdre sa place, mais gageons, comme d’habitude, que la nature ayant
horreur du vide, des sociétés dirigées par des actionnaires prendront
rapidement cette place. L’on peut sincèrement se demander si le RSI n’a
pas été créé dans ce but. De nombreux témoignages64 de commerçants
peuvent le faire penser.
Le revenu universel, tel que je le préconise, entrainera la suppression du
RSI mais aussi des autres caisses comme par exemple la MSA65.
64 http://mouvement-des-liberes.com/2015/01/mediapart-titre-la-face-cachee-dursi/
65 Mutualité Sociale Agricole.
132
Une simulation pour un commerçant ayant démarré son activité en 2001
et avec un revenu de 12 000 € en 2015 montre qu’il va payer 5 667 €
de cotisations. Il lui restera donc 527,75 € / mois pour vivre. Dans ces
conditions, et pour lui, autant être au RSA et donc coûter 514 € / mois au
contribuable. Cet exemple montre bien que la disparition des commerçants procède donc bien d’une volonté politique.
RSI – Simulation de calcul des cotisations
Récapitulatif des éléments sélectionnés
Vous venez de réaliser une simulation avec les informations suivantes :
Année
Catégorie professionnelle
Date de début d'activité
Base de calcul
2015
Commerçant
01/01/2001
Revenu = 12 000 €
Charges sociales = 4 800 €
Résultat de la simulation
Cotisations
Base retenue
Taux
Maladie
12 000
6,5
Total
780
Indemnités journalières
15 216
0,7
107
258
Allocations familiales
12 000
2,15
Contribution à la formation professionnelle
37 548
0,25
94
Retraite de base 1
12 000
17,4
2 088
0
0,35
12 000
7
Retraite de base 2
Retaite complémentaire 1
0
8
Invalidité Décès
Retaite complémentaire 2
12 000
1,3
CSG/CRDS
16 800
8
TOTAL
0
840
0
156
1 344
5 667
https://www.rsi.fr/simulateur-cotisations-sociales.html
des informations que vous avez saisies et qui sont reproduites ci-dessus . Elle ne saurait engager le Régime
Cette simulation constitue une évaluation du montant des cotisations sociales, pour l'année indiquée, à partir
Social des Indépendants sur le montant définitif de vos cotisations à acquitter, celui-ci ne sera calculé à titre
définitif qu’une fois votre revenu réel connu. Ce document ne peut en aucun cas constituer un avis d’appel.
Dès lors il ne doit pas être présenté à des organismes pour bénéficier d'un paiement ou d'un avantage
quelconque.
A compter de 2015, suite à la réforme, la régularisation de vos cotisations intervient plus tôt et s’effectue dès
que les revenus professionnels de l’année précédente sont déclarés. De ce fait, dès que vous aurez déclaré
vos revenus professionnels 2014 avec la DSI, vous recevrez un nouvel échéancier de paiement de vos
cotisations 2015 comportant :
la régularisation de vos cotisations 2014 ;
le recalcul de vos cotisations provisionnelles 2015 recalculées sur le revenu 2014
le montant provisoire de vos cotisations provisionnelles 2016 également calculées sur votre revenu
2014.
Les dispenses pour faibles revenus et charge de famille concernant les cotisations allocations familiales,
CSG/CRDS et contribution à la formation professionnelle (CFP) sont supprimées.
133
LA DETTE
Entre la dette connue, 2 089 milliards d’euros66 et la dette cachée, 3 200
milliards d’euros (avec l’UNEDIC, DEXIA67 et la retraite des agents de
l’Etat) ce sont 5 289 milliards d’euros que doivent rembourser les Français. Soit plus de 81 300 € par Français pour une population de 66 M
d’habitants.
D’un point de vue philosophique, est-il juste de faire supporter cette
dette aux nouvelles générations ? En plus de leur imposer un modèle
politique et économique, nous leur mettons un couteau sous la gorge et
obérons complètement leur avenir.
Alors pourquoi ne pas tout simplement remettre à zéro les compteurs ?
Après tout, à notre mort et en cas d’endettement, il suffit à nos héritiers
de refuser l’héritage pour échapper aux dettes du défunt.
Alors célébrons joyeusement les funérailles de notre société capitaliste et
souhaitons la bienvenue au revenu universel !
66 http://www.latribune.fr/economie/france/france-la-dette-publique-bondit-a-975-du-pib-au-premier-trimestre-2015-488223.html
67 https://fr.wikipedia.org/wiki/Dexia
134
LA LONGUE MARCHE EN ARRIÈRE
Dans notre monde, pour devenir riche, il faut souvent avoir recours à
l’exploitation des autres. Ce sont les dirigeants des grandes entreprises et
des multinationales, qui, exploitant des milliers de petites mains, s’autorisent des salaires mirobolants.
Nous sommes tous en partie responsables de cette situation. Notre recherche du meilleur prix a entraîné la disparition de nombreuses entreprises.
Récemment, dans un reportage, un artisan boulanger expliquait qu’il allait se séparer de son apprenti car fabriquer sa propre viennoiserie lui
revenait plus cher à l’unité que son équivalent congelé.
Nous nous retrouvons alors dans une situation où :
• le savoir-faire se perd ;
• nous fabriquons des chômeurs, une dizaine d’employés d’une fabrique industrielle de viennoiserie remplaçant des centaines de
personnes employées dans des boulangeries artisanales ;
• nous mangeons des produits de moins bonne qualité ;
• nous enrichissons les actionnaires d’une grosse usine.
L’exemple se reproduisant dans d’autres secteurs d’activité, il ne faut pas
alors s’étonner de voir les centres-villes se vider de la plupart des commerces que nous avions l’habitude d’y voir après guerre. C’est là que le
concept de « longue marche en arrière » m’est venu. A l’aide d’une réflexion collective, imaginons des lois et règlements nouveaux pour amorcer le processus inverse.
135
Certaines des idées que j’ai exposées vont dans ce sens :
• le revenu universel ;
• la « non-taxation » du travail ;
• une réglementation moins contraignante pour les TPE que pour
les grosses entreprises ;
• une véritable justice devant l’impôt sur le revenu ;
• le développement des circuits courts.
On pourrait y ajouter d’autres idées, comme :
• la limitation drastique des grandes surfaces ;
• limiter la taille des élevages, afin de rendre légalement impossible
une monstruosité comme la ferme aux 1 000 vaches ;
• …
136
LA MUSIQUE NOUS SAUVERA-T-ELLE ?
En écrivant ce texte, je regarde « Interstella 5555 » avec la musique de
« Daft Punk » et je me dis : la musique, et d’une façon générale l’art, sont
heureusement là pour nous libérer, pour permettre de nous évader, pour
nous rendre meilleurs. Mais comme toujours, tout n’est pas blanc ou
noir, je vous invite à lire le synopsis trouvé sur WikiPédia :
Quatre musiciens (Octave, chanteur et joueur de synthétiseur ; Arpegius,
guitariste ; Stella, bassiste et Baryl, batteur) sont enlevés durant l’un de leurs
concerts sur leur planète natale.
Ramenés sur Terre puis transformés en humains, ils deviennent des stars
planétaires au sein du groupe Crescendolls.
Mais cette célébrité a un prix : ils sont contrôlés psychologiquement par le
maléfique Earl de Darkwood, les privant ainsi de tout souvenir et de tout
sentiment.
Avec l’aide de Shep, un extraterrestre fan du groupe et amoureux de Stella,
ils réussissent à se libérer de l’emprise de leur ravisseur et découvrent la raison
de leur enlèvement : leur kidnappeur a l’intention de conquérir l’univers en
utilisant les chanteurs et groupes extraterrestres pour gagner des disques d’or.
Au 5555e disque, il aura le pouvoir de réaliser son sinistre dessein.
Par la passé, les dictateurs ont compris comment utiliser et détourner
l’art à leur profits. Aujourd’hui les multinationales et les grands médias
font de même. Nous devons, plus que jamais, rester vigilants !
137
LE MONDE PAYSAN
Je le répète, la façon dont notre société traite le monde paysan est une
honte. Le modèle français, constitué de nombreuses petites et moyennes
exploitations, est d’une grande richesse et il faut le préserver.
Cette richesse des personnes et des terroirs permet la diversité génétique, la qualité et la diversité des produits fabriqués.
Lors des manifestations de juillet 2015, nous avons vu des producteurs
de porc et de lait proches de la faillite, et un gouvernement incapable
de résoudre durablement cette crise. Après avoir montré son incapacité
d’agir autrement qu’en incitant les consommateurs à manger français, il
a proposé un plan de plusieurs centaines de millions d’euros. Plan qui ne
règle pas le fond du problème. C’est dire la faiblesse de nos dirigeants
face à l’Europe. Ce sont désormais les financiers et les technocrates de
Bruxelles qui gouvernent.
Ne serait-il tout simplement pas possible par la loi :
• de limiter la taille des exploitations, afin de préserver, à la fois, la
diversité et l’emploi ;
• de taxer les produits venant de l’étranger et dont la fabrication ne
bénéficieraient pas des mêmes normes qualitatives ;
• de fixer des prix minimum ;
• de privilégier les circuits courts de distribution.
Rappelons que ces mesures s’inscrivent dans le cadre du revenu universel avec la suppression des charges sociales (MSA) ce qui permet de
contrer le dumping social pratiqué dans les autres pays d’Europe.
138
LA RUSSIE
J’ai sur ce sujet le sentiment d’un immense gâchis. La chute du mur de
Berlin, avec la fin de la guerre froide, semblait pourtant augurer une nouvelle ère. Les évènements récents en Syrie et en Ukraine ont mis fin à
cette courte période d’accalmie qui aurait dû être mise à profit pour rapprocher l’est et l’ouest.
Suite à la chute du mur de Berlin, un modus vivendi interdisait d’empiéter
sur la zone d’influence russe. Il a été rompu par le bloc occidental, avec
les Etats-Unis en tête, qui a voulu profiter du printemps arabe pour renverser Bachar el-Assad et par là même essayer de mettre en difficulté la
présence Russe en Syrie (base militaire navale de Tartous). Après la destitution du président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovytch, la riposte
s’est faite en Crimée, où la Russie possède également une base navale à
Sébastopol pour laquelle elle avait un bail jusqu’en 2017.
Le gouvernement russe n’est pas exempt de reproches, préférant la lutte
armée et les rodomontades musculaires à la voie diplomatique. Cette
approche n’est ni plus ni moins qu’un aveu de faiblesse politique de Vladimir Poutine. Notons également le discours hypocrite de la Russie qui
prône la non-ingérence dans les affaires internes des pays, et qui pourtant
la pratique en Ukraine en y envoyant des troupes au sol.
Nicolas Sarkozy, rompant avec l’indépendance voulue par le Général de
Gaulle, avait décidé de réintégrer le commandement intégré de l’Otan.
Stoppons notre suivisme avec les Etats-Unis afin de retrouver cette indépendance de ton qui nous fait défaut aujourd’hui sur des sujets de cette
importance.
139
LA LAÏCITÉ
Il faut en rappeler la définition. Elle ne s’oppose pas aux religions comme
voudraient le faire croire certains extrémistes. Elle permet, au contraire,
à toutes les religions et courants de pensées, de cohabiter harmonieusement et sans empiéter sur la sphère publique et politique. C’est bien là
que le bât blesse car les extrémistes voudraient que la religion participe à
l’organisation de la vie de la cité et de la politique.
Un message fort à l’encontre des extrémistes, consisterait à :
• supprimer le concordat en Alsace-Moselle68 ;
• supprimer l’exception de Guyane et des collectivités d’outremer 69;
• interdire l’ensemble des mouvements extrémistes et sectaires
(scientologie, Témoins de Jéhovah, mouvement Raëlien, salafisme…) ;
• assortir l’obtention et la conservation de la nationalité française
au respect de la laïcité ;
• …
Ne tombons pas non plus dans le piège de ceux qui utilisent la laïcité
pour imposer une ségrégation, et réclament par exemple des horaires
aménagés permettant de séparer hommes et femmes dans les piscines
publiques. Une règle simple doit être appliquée : tout ce qui ne relève pas
de la sphère privée (la famille) relève de la sphère publique.
68 https://fr.wikipedia.org/wiki/Laïcité_en_France
69 En Guyane, seul est reconnu le culte catholique. Les ministres du culte catholique
sont des salariés du conseil général de Guyane. Source : http://www.vie-publique.fr/
politiques-publiques/etat-cultes-laicite/droit-local-cultes/
140
LES JOUEURS DU Ã
La science-fiction et les modèles alternatifs de société que l’on y trouve,
sont souvent une source d’inspiration politique. Ces auteurs ont la possibilité de pouvoir imaginer sans contraintes et sans limites contrairement
aux prévisionnistes.
Autant s’ils sont capables de nous alerter sur le pire à venir si nous ne
changeons pas de modèle de société, j’en ai déjà parlé avec les dystopies,
autant ils peuvent aussi nous proposer des alternatives originales. C’est le
cas avec A.E. Van Vogt, l’auteur des romans « le monde des Ã70 » et de
« les joueurs du Ã ».
J’ai la chance d’avoir en ma possession une réédition française de ce dernier livre, où a été ajoutée une postface de l’auteur. Dans cette suite de
romans (il y a aussi « la fin de Ã »), A.E. Van Vogt imagine une « société
sans états qui existe sur la Vénus non aristotélienne ». Dans sa postface, il nous
dit « quand j’ai conçu la lointaine utopie de Vénus […] mon propos était d’étudier discrètement cette admirable possibilité. ». Suit une analyse pertinente de
l’anarchie, de la vision dévoyée qu’en ont les gens aujourd’hui, et des
autres systèmes politiques.
Voilà un résumé, ce sur sujet, d’une partie de son premier roman :
Chaque année, des épreuves sont organisées sur terre. Un ordinateur surpuissant capable de sonder la nature humaine sélectionne
seulement, sur de nombreux critères et après de nombreux tests,
les hommes et femmes les plus à même de vivre le système anarchique. Ils ont alors le droit de rejoindre Venus.
Les amateurs de science-fiction et d’utopies pourront lire ou relire ces
romans pour y étudier le modèle de société anarchiste proposé par Van
70 Prononcer « non A ».
141
Vogt. Un modèle politiquement incorrect, car en fait il revient à n’accorder qu’à une seule élite, la possibilité de vivre l’anarchie.
A noter que cette œuvre est doublement intéressante en abordant également le concept de la sémantique générale71, une méthode de pensée
prônée par Van Vogt et sur laquelle je vous invite à vous documenter.
71 https://fr.wikipedia.org/wiki/Sémantique_générale
142
L’APATHIE
Il m’arrive d’être révolté devant l’apathie dont font preuve mes concitoyens face à certaines formes d’injustice. Notre civilisation nous a rendu
tellement indifférents que nous ne réagissons plus face à des situations
que ne devrions pas trouver normales. Voilà quelques exemples :
L’imprimerie CTD, victime en janvier des frères Kouachi72, a bien
failli fermer, (voir les articles cités en référence), Michel Catalano n’a
toujours rien reçu de l’Etat et des assurances.
Le village de La Grave est isolé, depuis le 10 avril, dans l’attente de
l’effondrement d’un pan de montagne. Les commerçants qui vivent
du tourisme sont au bord du dépôt de bilan.
De nombreuses victimes d’usurpation d’identité, pourtant bien identifiées comme telle, continuent malgré tout de payer pour leurs bourreaux.
Dans le même ordre d’idée, que penser de ces artisans et sociétés qui,
victimes d’escrocs ou d’impayés, sont obligés de fermer boutique. Ils
se retrouvent souvent endettés (à la place des escrocs) pendant de
trop nombreuses années.
Souvent témoins télévisuels de ces injustices nous finissons par ne plus
ressentir le réel que comme un spectacle. Que l’Etat n’intervienne pas ne
72 http://www.leparisien.fr/acheres-la-foret-77760/le-mesnil-amelot-l-imprimeur-de-dammartin-reprend-doucement-son-activite-26-05-2015-4804691.php
http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/dammartin-en-goele-a-commence-a-devenir-difficile-lance-le-directeur-de-l-imprimerie-7778655342
https://www.facebook.com/pages/Aidons-limprimerie-CTD/806331439414959
http://www.francetvinfo.fr/france/rhone-alpes/isere/lac-du-chambon/lac-du-chambon-isole-le-village-de-la-grave-est-en-etat-de-depression_987999.html
143
nous pose pas de problème.
Nous nous mobilisons rapidement suite à des évènements très particuliers et très violents mais la sourde violence quotidienne nous laisse trop
souvent sans réaction.
144
DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME
Qu’en est-il de la déclaration des droits de l’homme et des promesses de
la constitution du 24 juin 179373 (première République ou Constitution
de l’an I) ?
Article 1. - Le but de la société est le bonheur commun. - Le gouvernement
est institué pour garantir à l’homme la puissance de ses droits naturels et
imprescriptibles.
Avec 8,5 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté74 et des
chiffres qui progressent dans le temps, peut-on dire que nous sommes
sur la bonne voie ? Le système économique devant participer à notre
bonheur est devenu une machine folle parvenant à fournir des résultats
allant à l’encontre de son but premier. Aujourd’hui, l’économie, à force
de rationaliser le travail, est en train de le supprimer et de créer de la
pauvreté.
Article 2. - Ces droits sont l’égalité, la liberté, la sûreté, la propriété.
Nous avons vu que l’égalité devant le travail n’existe pas et que la liberté
et la sûreté sont parfois sujettes à caution. Concernant la propriété, que
dire de ces propriétaires qui attendent plus d’un an avant que soient expulsés les squatteurs de leur appartement.
Article 3. - Tous les hommes sont égaux par la nature et devant la loi.
Oui, mais nous voyons les ravages sur le système éducatif d’une vue
dévoyée de l’égalité.
73 http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/les-constitutions-de-la-france/constitution-du-24-juin-1793.5084.html
74 http://www.inegalites.fr/spip.php?article270
145
Article 4. - La loi est l’expression libre et solennelle de la volonté générale ;
elle est la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse ; elle ne
peut ordonner que ce qui est juste et utile à la société ; elle ne peut défendre
que ce qui lui est nuisible.
Peut-on réellement aujourd’hui dire que la loi est l’expression de la volonté générale lorsque nos députés et gouvernants ne respectent pas
leurs promesses électorales ?
Article 5. - Tous les citoyens sont également admissibles aux emplois publics.
Les peuples libres ne connaissent d’autres motifs de préférence, dans leurs
élections, que les vertus et les talents.
Article 6. - La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout
ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui : elle a pour principe la nature ;
pour règle la justice ; pour sauvegarde la loi ; sa limite morale est dans cette
maxime : Ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu’il te soit fait.
Article 7. - Le droit de manifester sa pensée et ses opinions, soit par la voie
de la presse, soit de toute autre manière, le droit de s’assembler paisiblement,
le libre exercice des cultes, ne peuvent être interdits. - La nécessité d’énoncer
ces droits suppose ou la présence ou le souvenir récent du despotisme.
Article 8. - La sûreté consiste dans la protection accordée par la société à
chacun de ses membres pour la conservation de sa personne, de ses droits et
de ses propriétés.
Article 9. - La loi doit protéger la liberté publique et individuelle contre
l’oppression de ceux qui gouvernent.
Article 10. - Nul ne doit être accusé, arrêté ni détenu, que dans les cas déterminés par la loi et selon les formes qu’elle a prescrites. Tout citoyen, appelé
ou saisi par l’autorité de la loi, doit obéir à l’instant ; il se rend coupable
146
par la résistance.
Article 11. - Tout acte exercé contre un homme hors des cas et sans les
formes que la loi détermine, est arbitraire et tyrannique ; celui contre lequel
on voudrait l’exécuter par la violence a le droit de le repousser par la force.
Article 12. - Ceux qui solliciteraient, expédieraient, signeraient, exécuteraient ou feraient exécuter des actes arbitraires, seraient coupables, et doivent
être punis.
Article 13. - Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été
déclaré coupable, s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui
ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne doit être sévèrement
réprimée par la loi.
Article 14. - Nul ne doit être jugé et puni qu’après avoir été entendu ou
légalement appelé, et qu’en vertu d’une loi promulguée antérieurement au
délit. La loi qui punirait les délits commis avant qu’elle existât serait une
tyrannie ; l’effet rétroactif donné à la loi serait un crime.
Par le passé il aurait été bien d’appliquer le principe de non-rétroactivité
aux impôts, notamment concernant les entreprises.
Article 15. - La loi ne doit décerner que des peines strictement et évidemment nécessaires : les peines doivent être proportionnées au délit et utiles à
la société.
Pour être juste, le principe de proportionnalité devrait être aussi appliqué aux moyens mis en œuvre par l’Etat pour lutter contre les crimes et
délits. Cela permettrait d’avoir de bons résultats dans la lutte contre la
drogue, responsable de 94 000 morts en France. A noter qu’en 2008 il y a
eu également 16 500 morts par accidents domestiques, et 12 900 suicides.
147
La violence routière a été responsable la même année de 4 800 morts75.
Je ne peux vraiment pas croire que l’Etat aurait décidé de mettre des
radars uniquement là où ce serait le plus rentable…
Article 16. - Le droit de propriété est celui qui appartient à tout citoyen
de jouir et de disposer à son gré de ses biens, de ses revenus, du fruit de son
travail et de son industrie.
Article 17. - Nul genre de travail, de culture, de commerce, ne peut être
interdit à l’industrie des citoyens.
Article 18. - Tout homme peut engager ses services, son temps ; mais il ne
peut se vendre, ni être vendu ; sa personne n’est pas une propriété aliénable.
La loi ne reconnaît point de domesticité ; il ne peut exister qu’un engagement de soins et de reconnaissance, entre l’homme qui travaille et celui qui
l’emploie.
Article 19. - Nul ne peut être privé de la moindre portion de sa propriété
sans son consentement, si ce n’est lorsque la nécessité publique légalement
constatée l’exige, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité.
Article 20. - Nulle contribution ne peut être établie que pour l’utilité générale. Tous les citoyens ont le droit de concourir à l’établissement des contributions, d’en surveiller l’emploi, et de s’en faire rendre compte.
Article 21. - Les secours publics sont une dette sacrée. La société doit la
subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit
en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler.
Seul le revenu universel permet d’atteindre ce but !
Article 22. - L’instruction est le besoin de tous. La société doit favoriser de
tout son pouvoir les progrès de la raison publique, et mettre l’instruction à la
portée de tous les citoyens.
75 https://fr.wikipedia.org/wiki/Mortalité_en_France
148
149
L’instruction est bien le mot juste, je me suis souvent demandé pourquoi
l’on parlait d’éducation nationale.
Article 23. - La garantie sociale consiste dans l’action de tous, pour assurer
à chacun la jouissance et la conservation de ses droits ; cette garantie repose
sur la souveraineté nationale.
Article 24. - Elle ne peut exister, si les limites des fonctions publiques ne
sont pas clairement déterminées par la loi, et si la responsabilité de tous les
fonctionnaires n’est pas assurée.
Article 25. - La souveraineté réside dans le peuple ; elle est une et indivisible, imprescriptible et inaliénable.
Article 26. - Aucune portion du peuple ne peut exercer la puissance du
peuple entier ; mais chaque section du souverain assemblée doit jouir du droit
d’exprimer sa volonté avec une entière liberté.
Article 27. - Que tout individu qui usurperait la souveraineté soit à l’instant mis à mort par les hommes libres.
Article 28. - Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de
changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les
générations futures.
C’est l’idée que je défends page 15 dans mon chapitre sur la démocratie.
Article 29. - Chaque citoyen a un droit égal de concourir à la formation de
la loi et à la nomination de ses mandataires ou de ses agents.
Article 30. - Les fonctions publiques sont essentiellement temporaires ; elles
ne peuvent être considérées comme des distinctions ni comme des récompenses,
mais comme des devoirs.
150
Article 31. - Les délits des mandataires du peuple et de ses agents ne doivent
jamais être impunis. Nul n’a le droit de se prétendre plus inviolable que les
autres citoyens.
Article 32. - Le droit de présenter des pétitions aux dépositaires de l’autorité
publique ne peut, en aucun cas, être interdit, suspendu ni limité.
Ce n’est pas vraiment le cas aujourd’hui où tout est fait pour limiter
la voie référendaire à l’initiative des citoyens. Le référendum d’initiative
partagée introduit par Nicolas Sarkozy doit être organisé à l’initiative
d’un cinquième des membres du parlement et soutenu par un dixième
des électeurs. Autant dire que c’est impossible.
Article 33. - La résistance à l’oppression est la conséquence des autres Droits
de l’homme.
Article 34. - Il y a oppression contre le corps social lorsqu’un seul de ses
membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre lorsque le corps
social est opprimé.
Article 35. - Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection
est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits
et le plus indispensable des devoirs.
151
L’EUROPE
Je termine sur ce sujet pour la raison suivante : l’Europe, telle qu’elle
existe aujourd’hui, est incompatible avec le modèle de société que je
propose.
Je suis totalement contre le modèle d’Europe tel qu’elle s’est construite :
une Europe ultralibérale, de technocrates, de financiers, de normes envahissantes… et qui cherche à uniformiser les pays et les cultures.
Plus le temps passe, plus elle tue le petit commerce, les artisans, les petites exploitations agricoles, les petites entreprises à taille humaine, tout
ce qui fait la richesse de nos pays. Elle met des millions de personnes au
chômage en favorisant des grands groupes et au profit d’intérêts particuliers.
La Banque centrale européenne est totalement indépendante du monde
politique. Cela pose un grave problème de démocratie, puisque quels que
soient ceux pour lesquels nous votons, elle peut continuer sa politique de
faible inflation responsable du chômage de masse.
Si la France venait un jour à faire le choix d’un autre modèle de société,
nous n’aurions alors pas d’autre choix que de quitter l’Europe (dans sa
construction actuelle) tant les différences seraient nombreuses. Nous serions également obligés de quitter l’euro.
Cette vision souverainiste est la seule méthode pour redonner au peuple
le pouvoir dont il a été dépossédé au profit des technocrates de Bruxelles
et au profit d’énarques qui, une fois élus, ne respectent pas leurs engagements électoraux. J’entends déjà les bien-pensants de gauche faire
volontairement l’amalgame et crier au loup en nous taxant de fascistes,
car cette vision est également partagée par le Front National. J’écris « vo152
lontairement » car, conscients de l’échec de leur politique, ils préfèrent la
fuite en avant plutôt que de l’avouer et se remettre en question.
Cela ne nous empêchera pas de continuer avec nos amis de l’espace géographique européen, de pratiquer la libre circulation des personnes, des
marchandises et des capitaux, mais avec des lois économiques totalement
différentes.
Avec la Révolution française et les droits de l’homme, nous avons été un
exemple pour les autres peuples. Nous pourrions le redevenir en ralliant
les autres nations à la cause du revenu universel, en construisant une Europe dont la préoccupation première serait l’Homme et non pas l’argent.
153
154
CONCLUSION
Les idées que j’expose ici permettraient de redonner du sens à une société à bout de souffle. Et pour garder une métaphore aérienne, nous avons
collectivement besoin de pouvoir à nouveau respirer, tant nous nous sentons aujourd’hui oppressés, presque opprimés, par cette société et cette
démocratie qui, à force de lois, de règlements, de codes et de normes,
sont en train de nous asphyxier et de nous diviser.
Tout espoir n’est cependant pas vain, à condition d’imaginer un monde
où cohabiteraient deux systèmes qui ne s’affronteraient pas et où l’un
n’essaierait pas de prendre l’ascendant sur l’autre. Le revenu universel
d’un côté et la libre entreprise de l’autre permettent d’accéder à une civilisation proche de l’anarchie : c’est-à-dire une société réellement solidaire
qui incite plutôt que contraint, qui s’auto-organise et s’autorégule et où
chacun est libre de travailler ou non.
La liberté et le bol d’air engendrés par le revenu universel, permettront
de ramener le calme et la paix sociale, de replacer l’Homme et son bienêtre au centre des préoccupations de la société. Elles seront également
à l’origine d’une plus grande créativité et donc de pléthore d’initiatives,
d’inventions et de créations intellectuelles et artistiques qui n’auraient pas
pu voir le jour autrement.
Pourtant, le chemin pour y arriver risque d’être long et semé d’embûches
tant est grande la cupidité de ceux qui ont le pouvoir et l’argent (et bien
souvent les deux) et tant sont importants les moyens médiatiques dont
ils disposent. Ils devront accepter de mieux partager les richesses afin de
participer au fonctionnement du revenu universel.
Ceux qui disposent de privilèges, les 600 000 élus, les 100 000 administra-
155
teurs de la sécurité sociale, les 5 600 000 fonctionnaires76 (Etat, Hôpitaux
et collectivités territoriales) devront également accepter de bien vouloir
les perdre.
Ils sont nombreux à ne pas être capables d’imaginer la puissance du
revenu universel, également incapables d’avoir confiance en l’Homme,
en son esprit d’initiative et en sa responsabilité, tant ils sont égoïstement
enfermés dans la petitesse du modèle qui assure leur survie.
Se faire entendre, puis se faire comprendre pour enfin emporter l’adhésion, ne sont pas des choses simples dans une société où le travail de
lobotomisation de la population a été très efficace.
En attendant, je vous invite à vous transformer en « anarques »77 tel que
le définit Ernst JÜNGER dans Eumeswill.
« Je disais qu’il ne faut pas confondre rebelles et partisans ; le partisan se
bat en compagnie, le rebelle tout seul. D’autre part, il faut bien distinguer le
rebelle de l’anarque, bien que l’un et l’autre soient parfois très semblables et
à peine différents, d’un point de vue existentiel. La distinction réside en ce
que le rebelle a été banni de la société, tandis que l’anarque a banni la société
de lui-même. Il est et reste son propre maître dans toutes les circonstances. »
François
76 Avec l’emploi à vie pour ceux qui sont concernés.
77 http://www.larevuedesressources.org/l-anarque,2619.html
156
REMERCIEMENTS
Mes remerciements vont
à mon ami Christian Cosberg pour son aide pendant
l’écriture de ces pensées.
Aussi bien pour son œil
averti dans leurs relectures
et corrections, que pour nos
nombreuses et enrichissantes
discussions à imaginer un
monde meilleur.
Ils vont également aux
autres relecteurs et amis
pour leur aide et leur soutien.
157
SOMMAIRE
La démocratie.............................................................................. 15
Oligarchie.................................................................................... 16
Soirée finale de foot..................................................................... 18
Qui êtes-vous ?............................................................................. 21
Religions...................................................................................... 22
Le mouvement............................................................................. 25
Le reste du monde....................................................................... 28
La place de l’Islam en France...................................................... 31
Bien absolu - Mal absolu ?........................................................... 32
Mauvaise foi sémantique............................................................. 33
Prospective................................................................................... 38
Le revenu universel...................................................................... 53
UberPop....................................................................................... 57
La croissance............................................................................... 58
La grande escroquerie................................................................. 60
L’Anarchie.................................................................................... 61
Le Jeu de l’ego ou du Lego.......................................................... 64
De la dictature de la bien-pensance............................................ 66
Du Travail.................................................................................... 68
Les appels d’offres....................................................................... 76
Le travail dominical..................................................................... 77
On va dans le Mur….................................................................... 79
Le devoir social............................................................................ 80
Les réglementations..................................................................... 82
La violence contre les idées......................................................... 83
Police et justice............................................................................ 85
Des syndicats............................................................................... 88
Un peu d’histoire......................................................................... 89
Carré blanc................................................................................... 91
La jeunesse.................................................................................. 92
L’éducation.................................................................................. 93
Les réfugiés - l’immigration........................................................ 96
La mixité sociale.......................................................................... 99
Logement et construction..........................................................101
La GPA........................................................................................103
Prostitution.................................................................................104
Le Cannabis................................................................................106
La Pornographie.........................................................................108
Les bons mots sur les problèmes...............................................109
La liberté d’expression............................................................... 111
Les Médias..................................................................................116
Les lanceurs d’alerte...................................................................118
Des Récompenses.......................................................................120
Tintin au Congo..........................................................................121
Des Pétitions...............................................................................122
Les brevets..................................................................................123
L’énergie.................................................................................... 125
La Grèce..................................................................................... 127
Les banques............................................................................... 128
La création d’argent................................................................... 129
La sécurité sociale..................................................................... 130
Le RSI........................................................................................ 132
La Dette..................................................................................... 134
La longue marche en arrière...................................................... 135
La musique nous sauvera-t-elle ?.............................................. 137
Le Monde Paysan...................................................................... 138
La Russie................................................................................... 139
La Laïcité................................................................................... 140
Les joueurs du Ã.........................................................................141
L’apathie.................................................................................... 143
Déclaration des Droits de l’homme........................................... 145
L’Europe.................................................................................... 152
Conclusion................................................................................. 155
Remerciements.......................................................................... 157
Ce texte vous est exceptionnellement proposé gratuitement en version
numérique afin que vous puissiez vous faire une idée précise de qui je
suis ainsi que des mes idées quant à la mise en place d’un nouveau modèle de société s’articulant autour du revenu universel.
Je vous encourage fortement à en faire la publicité et à le partager autour
de vous (Par mél uniquement. Toute autre forme de partage, notamment
en téléchargement, devant faire l’objet d’une autorisation explicite des
éditions Tapuscrits).
Si vous êtes en accord avec mon projet, merci de voter pour moi à la
primaire citoyenne en suivant le lien suivant :
https://laprimaire.org/candidat/140352761990
Pour me soutenir merci de faire l’acquisition de la version papier auprès
des éditions Tapuscrits en suivant le lien ci-dessous :
http://tapuscrits.net/tapuscrit/journal-d-un-anarchiste-desabuse.php
François Milhiet
Si depuis de trop longues années nous sommes nombreux à dire que notre société - j’ai presque envie
d’écrire « notre civilisation » - est à bout de souffle,
nous sommes peu à en tirer les conséquences éclairées
à l’aune des révolutions technologiques. Notre système
politique et économique, qui portait en lui la promesse
d’un monde meilleur, débarrassé de la pauvreté et du
chômage, a réussi le tour de force de produire le résultat
contraire.
Pour assumer une passion, et après avoir travaillé 13 ans sur le web,
François Milhiet créé les
éditions Tapuscrits en
décembre 2014.
Les partisans de notre modèle de société, ces bienpensants de droite comme de gauche, refusent de se
remettre en question et rejettent toutes les alternatives
qu’ils jugent improbables. La bien-pensance
Agnostique, anarchiste
désabusé et franc-maçon,
il considère la vie comme
une farce.
Dans ses pensées, l’auteur propose un modèle de société
à deux vitesses, avec d’un côté le revenu universel
garantissant la solidarité et le respect de l’Homme, et
de l’autre une économie de libre entreprise. Il ponctue
ses réflexions de notes et billets d’humour comme autant
de respirations permettant d’échapper à la gravité de la
situation.
Les illustrations sont de
Sylvain Faure, anarchiste,
designer et artiste urbain.
s’habille souvent de raison !
Version numérique gratuite
ISBN : 979-10-94418-16-1

Journal d`un anarchiste désabusé

Transcription

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